Akita Inu : les conseils d’un spécialiste
Quelle est la particularité des Akita Inu ?
Le défaut de la race est sa dominance envers les autres chiens de même sexe : il est impossible de faire cohabiter 2 mâles (Akita ou autre). Les femelles sont plus douces, mais il y a des femelles Alpha, comme chez les loups, qui dominent la meute. Il est fortement déconseillé de promener son Akita sans laisse : vous jouez à la roulette russe …
Avec un étranger, l’Akita est méfiant. Au premier abord, ignorez-le, il viendra naturellement vers vous quand il aura confiance. Avec les enfants, il est amical mais pas joueur comme l’est un Caniche qui ramène la balle pendant des heures. La particularité première est que, pour lui, son maitre est une idole ou plutôt « son Shogun » qu’il aimera et ne quitterait pour rien au monde. Certains éternuent de joie quand leur maitre arrive. Il est le symbole de la fidélité au Japon depuis l’histoire d’Hachiko.
L’Akita est surnommé « le Chien Chat » au Japon car il passe des heures à faire la sieste et à un peu son caractère et ce côté indépendant : c’est un chien bourré de paradoxes.
Les Akita Inu sont-ils faciles à éduquer ?
Les Akita ne sont pas difficiles à éduquer, mais il faut avoir de bonnes notions en la matière. Ne pas confondre éducation et dressage : pour le film Hatchi, il a sûrement dû falloir des centaines d’heures aux professionnels pour arriver à travailler.
L’Akita comprend très vite, donc si vous lui apprenez un exercice, assurez vous qu’il soit bien montré : ne donnez pas des ordres comme « Assis » ou « Aux pieds » n’importe comment. Il va comprendre du premier coup ce que vous lui demandez de faire, donc si l’exercice est mal fait, il sera très difficile de corriger ces premières erreurs.
Quand l’Akita Inu n’a pas envie, il n’a pas envie et ne se forcera pas. Si vous vous évertuez à persévérer, vous allez perdre votre temps et vous » braquer « contre lui. Il est important pour lui et pour vous de toujours finir sur un exercice réussi. Ne restez jamais sur un exercice mal fait ou un échec.
L’éducation se fait en séances très courtes (10/15 minutes) alternées de pauses (2 / 5 mn). Son éducation se fait très jeune, et contrairement à ce que certains disent : mettez le en situation de suite, emmenez le partout avec vous, en ville, au contact d’autres animaux etc…Cependant, l’Akita n’est pas un chien de travail comme le sont les chiens de Bergers, bien que la police japonaise l’utilise comme chien renifleurs et chien de décombre, mais sûrement sur des lignées spécifiques.
Dans Hatchi, on voit que le chien refuse d’aller chercher et de ramener la balle, est-ce que cette race est aussi têtue dans la réalité ?
Le fait que Hatchi, dans le film, refuse d’aller chercher la balle, me fait éclater de rire ! C’est la pure vérité, c’est comme ça que sont les Akita Inu. Par exemple, l’Akita Inu adore la balade : s’il donne l’impression de vous snober lorsque vous lui montrez la laisse, il est en fait sur le qui vive.
Pour quel type de personnes recommanderiez-vous cette race ?
Je déconseille cette race aux personnes qui pensent que pour acheter un chien, il faut aller en animalerie… Je préfère également ne pas proposer d’Akita Inu mâle à des femmes seules ou âgées. J’ai conseillé une femelle Akita Inu à une famille où le père, militaire, était souvent absent.
Cependant, l’Akita Inu supporte très bien l’appartement car c’est un chien calme et posé. Il va de soi que vous devez le sortir au maximum, comme chaque chien. Il faut clôturer votre jardin, pour éviter des entrées extérieures de chiens. Le maitre idéal est celui qui a bien pris soin de réfléchir à l’inconvénient de la race : la dominance. Rappelez-vous que le maître, c’est vous. Avec la sortie de ce film, il va y avoir un engouement certain pour ce chien, je m’inquiète pour la race.
On confond souvent les Akita Inu et les Shiba Inu. Quelle sont les différences majeures entre les deux races ?
Vous croiserez plus de Shiba Inu au Japon que d’Akita Inu. Le Shiba Inu est plus petit (Shiba veut d’ailleurs dire » petit » en japonais) : 32,5 cm pour les mâles et 30,5 cm, pour les femelles contre 67 et 61 cm pour l’Akita (taille au garrot).
Le Shiba Inu est très vif et est aussi monument national depuis 1937. Aussi très fier, il est plein d’entrain et toujours en mouvement, contrairement à l’Akita Inu.
En tant qu’expert de la race, est-ce que l’histoire de Hatchi vous étonne ?
Rendons à HACHIKO ce qui est à HACHI-KO (son vrai nom en Japonais). » Hatchi » n’est pas une légende mais une histoire vraie, et elle ne m’étonne pas du tout. Il n’y a pas plus fidèle que l’Akita Inu, c’est un pot de glue. Amoureux du maître, il peut passer sa journée à vous lécher la main au pied du lit si vous êtes malade.
La peau de Hachiko est conservée au musée Ueno à Tokyo, dédié entièrement à l’Akita Inu. Il y a des statues d’Akita un peu partout dans le pays. L’Akita-Ken fait parti du patrimoine japonais, de leur culture, de la famille. C’est un symbole depuis toujours : autrefois de fierté et de noblesse, aujourd’hui de noblesse d’esprit. Il y a beaucoup de légendes sur l’Akita Inu, notamment du temps des Samouraïs. Hachiko, on aime ou on n’aime pas mais on est forcé d’y croire.
Quels conseils donneriez-vous aux (futurs) propriétaires d’Akita Inu ?
Les Akita Inu sont des dominants :
1) Entre eux
– Attention aux bagarres de chiens
– Si vous voulez un Akita et avez déjà un mâle (toute race), prenez une femelle et vice versa
– Pas de promenade sans laisse sans être sûr que vous etes seul
2) Avec l’humain
– Le maitre à la maison, c’est vous.
– Certaines pièces doivent être interdites, comme la chambre
– Prodiguez une éducation en douceur, zen, à la japonaise.
Alain Kerloch
Elevage familial d’Akita Inu
» Des Joyaux du Soleil Levant «
Retrouvez également l’élevage d’Alain Kerloch dans l’annuaire animalier de Wamiz !
Réputé pour son dévouement sans failles à l’égard de son maître, le chien est régulièrement décrit comme » le meilleur ami de l’homme « . Un qualificatif loin d’être usurpé dans le cas d’Hachiko, un Akita japonais à la loyauté inaltérable devenu une véritable légende au pays du soleil levant. Retour sur sa touchante histoire.
LE CHIEN LE PLUS CÉLÈBRE DU JAPON
Hachiko était un Akita Inu ( » inu » signifiant » chien » en japonais), une race de chien originaire de la région d’Akita dans le nord-ouest du Japon. De récentes analyses ADN ont révélé que l’Akita est l’une des quatorze races de chiens anciennes (parmi lesquels on retrouve également les lévriers afghans et les huskies) qui possèdent le plus de similitudes génétiques avec le loup.
Avec une taille moyenne de 65 centimètres pour un poids de 35 kilos, les Akitas sont considérés comme les plus grands chiens du Japon et ont été utilisés pendant des siècles pour chasser le gros gibier (élans, sangliers et ours). Comme de nombreuses races de chiens originaires de l’archipel nippon, ils possèdent de petites oreilles droites, des poils courts et une queue courbée.
Le fidèle Hachiko photographié sur le quai de la gare de Shibuya en 1934
Durant l’Ère Meiji (1868-1912), les combats de chiens étaient extrêmement populaires au Japon et les Akitas étaient souvent croisés avec les Tosas, une autre race de chien originaire du japon réputée pour sa férocité. Il a fallu attendre 1917 pour que le maire de la ville d’Odate crée la Akita Dog Preservation Society afin d’assurer la pérennité de la race Akita.
Bien qu’ils aient été déclarés » espèce protégée » en 1931, les Akitas ont de nouveau frôlé l’extinction durant la Seconde Guerre mondiale, lorsque tous les chiens, à l’exception des bergers allemands, ont été abattus pour leur viande, et leur fourrure utilisée afin de rembourrer les uniformes des militaires japonais. Actuellement, de nombreux efforts sont faits pour les préserver.
L’histoire de Hachiko se passe bien avant la Seconde Guerre mondiale. Né dans la région d’Akita en 1923, l’animal arrive à Tokyo en 1924 avec son maître, le professeur Hidesaburo Ueno. L’homme vit désormais à Shibuya, quartier célèbre de la capitale japonaise, et Hachiko a l’habitude de l’accompagner tous les matins jusqu’à la gare.
La gare de Shibuya vers 1920
Tous les soirs, Hachiko se rend seul à la gare de Shibuya, attend patiemment le retour de son maître et effectue avec lui le trajet retour jusqu’à son domicile. Une routine quotidienne immuable qui se poursuit pendant 1 an et 4 mois, jusqu’au 25 mai 1925, jour où Hidesaburo Ueno meurt des suites d’une hémorragie cérébrale alors qu’il participe à une conférence à l’Université de Tokyo.
Bien que la famille du professeur Ueno tente de trouver un nouveau foyer pour Hachiko, celui-ci s’enfuit continuellement et retourne au domicile de son maître. Au bout de quelques semaines, l’animal se rend compte que son maître n’y vit plus, et se rend quotidiennement sur le quai de la gare de Shibuya, à l’heure précise à laquelle le train de son maître est censé arriver.
En 1932, le fidèle Hachiko acquiert une renommée nationale suite à la publication d’un article racontant son émouvante histoire
Au fil des mois, les usagers de la gare commencent à remarquer la présence d’Hachiko et lui apportent de la nourriture et de l’eau, et l’un des anciens élèves du professeur Ueno, qui a eu vent de cette touchante histoire, commence à écrire des articles au sujet de ce chien à la fidélité sans failles.
En 1932, son article intitulé » L’histoire émouvante d’un vieux chien : 7 ans qu’il attend son défunt maître » est publié dans le plus grand quotidien du Japon, et offre instantanément à l’animal une renommée nationale.
Pour ses qualités, Hachiko reçoit le surnom de » Chuken » ( » chien fidèle » en japonais) et est fréquemment présenté comme un exemple de loyauté par les enseignants du pays. En 1934, une statue en bronze du chien est érigée à proximité de la gare de Shibuya, et reste encore aujourd’hui un monument tokyoïte célèbre.
Hachiko meurt un an plus tard, en 1935, sur le quai de la gare de Shibuya, attendant le retour de son maître jusqu’à son dernier souffle. Ses restes sont empaillés et conservés au Musée national de la nature et des sciences à Tokyo.
Le 8 mars 1936, une foule dense rend hommage à Hachiko lors de la cérémonie du premier anniversaire de sa mort
Il est évident qu’un lien puissant et indissoluble s’est développé entre Hachiko et son maître au fil des mois qu’ils ont passé ensemble. En tout, l’animal aura passé neuf ans à attendre patiemment le retour du professeur Ueno, une preuve déchirante de sa fidélité hors du commun. Une histoire émouvante adaptée pour la première fois au cinéma en 1987 dans le film » Hachiko Monogatari « , qui a bénéficié d’un remake hollywoodien en 2009 intitulé » Hatchi « .
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