Table des matières
- Les vers, c’est quoi ?
- Comment traiter votre chien contre les vers ?
- Peut-on les éviter ?
- Comment savoir si mon chien a des vers ?
- Les types de vers chez le chien
- Maladies dues aux vers chez le chien
- Comment le chien peut-il être contaminé ?
- Vers chez le chien : les symptômes qui doivent alerter
- Gestes d’hygiène à respecter au quotidien
- Les solutions pour éliminer les vers chez le chien et prévenir leur apparition
- DOSSIER : Les Vers intestinaux
- Sommaire
- Quels sont les vers qui parasitent les animaux ?
- Mon chien ou mon chat est-il porteur de vers ?
- Quels dangers présentent ces vers pour l’Homme ?
- Le grand principe de base de la vermifugation est le suivant
- Tout sur la vermifugation des animaux de compagnie
- Informations utiles sur la vermifugation de votre animal de compagnie
- Quelles sont les espèces de vers existantes ?
- Pourquoi la vermifugation est-elle importante ?
- Fréquence de la vermifugation
- À quel moment vermifuger ?
- Les mesures de prévention
- Produits vermifuges
- Vers du chats : ils sont dangereux pour lui et pour vous !
- Vers
- Les oxyures
Les vers, c’est quoi ?
Le vers le plus commun chez le chien est l’ascaris. Il entre dans l’organisme de votre animal lorsque celui-ci lèche des matières souillées ou des excréments. Les œufs sont alors ingérés et arrivent dans les intestins. L’environnement leur est propice, ils éclosent et se multiplient. Les ascaris sont facilement transmissibles à l’homme et plus particulièrement aux enfants qui portent tout à leur bouche.
Il se peut aussi que votre chien ait attrapé des ankylostomes ou trichiures. Dans ce cas alors il faut s’inquiéter et réagir rapidement car tous deux provoquent l’anémie, puis la mort du chien.
La dernière sorte de vers est le vers plat, dont on connaît particulièrement le ténia, appelé également vers solitaire.
Comment traiter votre chien contre les vers ?
Votre vétérinaire lui donnera un traitement vermifuge efficace. En outre, vous devrez laver l’intégralité de votre linge le jour du traitement pour détruire les œufs. Privilégiez le lavage très chaud ainsi que le séchage en machine. Vous devrez nettoyer tous les textiles qui sont les endroits de prédilection des œufs.
Selon l’espèce de vers, il se peut que votre chien présente des dommages irréversibles, comme la perte d’un morceau de son intestin. Il faudra alors qu’il subisse une opération chirurgicale pour réparer et remplacer son côlon.
Peut-on les éviter ?
Dès les premières semaines de votre chien, il est impératif de le vermifuger. Vous trouverez facilement un traitement chez votre vétérinaire, en pharmacie ou même au supermarché. Les vermifuges évitent la prolifération de vers intestinaux. S’ils ne peuvent trouver un organisme favorable, ils finissent par mourir.
Il n’existe pas de prédispositions chez certaines races de chiens, vous devez donc administrer un vermifuge à votre animal, quel qu’il soit, très régulièrement afin de le protéger. Il faut noter que les trichiures sont devenus très résistants aux vermifuges classiques. N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.
Tous droits réservés pout tout support. Reproduction interdite.
Points forts :
. L’intestin des chiens peut être parasité par des vers (ascaris, ankylostomes, trichures, Dipylidium…), et des protozoaires (unicellulaires : coccidies, Giardia…)
. Ces parasites sont parfois bien supportés, mais ils sont souvent à l’origine de troubles digestifs (diarrhées parfois hémorragiques, vomissements), ou d’un amaigrissement. Dans les cas extrêmes, ils peuvent menacer la vie du chien, en provoquant des perforations ou des invaginations intestinales, ou encore des carences graves : nous décrivons un cas clinique, qui montre quelles peuvent être les conséquences d’une infestation parasitaire importante chez le chien.
. En revanche, « faire le traineau » n’est pas un signe de parasitisme !!
. D’autres parasites, plus rares, s’installent dans l’appareil respiratoire, le cœur, ou à la surface de l’œil.
. Certains de ces parasites peuvent infester l’Homme, et notamment les enfants. Ils provoquent rarement des symptômes, mais si c’est le cas, ceux-ci sont alors sévères.
. Les parasites sont essentiellement mis en évidence par examen des selles. Si vous nous présentez votre chien pour des troubles digestifs ou un amaigrissement, pensez à nous apporter – si possible – un échantillon de ses selles, datant de moins de douze heures.
. Des protocoles de vermifugation « standard » sont présentés à la fin de cet article.
Il existe deux grands groupes de parasites internes chez le chien : les helminthes (ceux que l’on appelle couramment les vers : ascaris, ankylostomes, trichures, « ténias »…), et les protozoaires, essentiellement coccidies et Giardia.
LES HELMINTHES = LES VERS :
Les vers que l’on rencontre le plus souvent dans le tube digestif du chien sont les ascaris, les ankylostomes, les trichures, et plus rarement les Dipylidium. Hors du tube digestif, Angiostrongulus et Capillaria, (pour ne citer que les plus fréquents), se logent dans le poumon. Nous ne parlerons pas ici des « vers du cœur » (Dirofilaria immitis), traités dans l’article sur la cardiologie. Enfin, nous dirons un mot de Thelazia, qui se développe… sur l’œil !
1 – Les vers digestifs :
– Les ascaris
Toxocara canis est un ver rond mesurant de dix à vingt centimètres de long, présent dans l’intestin grêle des chiens (photo de droite : ascaris adultes (un peu desséchés), vomis par un chat infesté). Les chiens adultes hébergent en outre des larves, en sommeil dans différents organes. Ces larves se réactivent chez la chienne en fin de gestation, infectant le fœtus à travers le placenta, ou le chiot nouveau-né par l’intermédiaire du lait : des ascaris adultes peuvent donc être présents dans l’intestin des chiots, dès l’âge d’une semaine.
Les vers adultes, présents dans l’intestin des chiens, pondent des œufs qui sont éliminés et disséminés en très grand nombre (photo ci-dessous) avec les selles, dans le milieu extérieur. Ces œufs résistent au froid, à la sécheresse et aux désinfectants, et restent infestants pour les autres chiens, (ou pour les enfants jouant dans les bacs à sable !), après plusieurs années passées dans le sol. L’infestation du chien peut aussi passer par l’ingestion de rongeurs, ayant eux aussi consommé des œufs d’ascaris.
Toxascaris leonina est plus rare que Toxocara canis chez le chien.
Photo ci-dessus : œufs de Toxocara canis en très grande quantité, dans une analyse de selles (concentration par flottaison). Ci-dessous : bouchon d’ascaris vomi par un jeune chiot, hospitalisé pour gastro-entérite.
Une fois dans l’intestin, les ascaris consomment les aliments destinés au chien : glucose, calcium, phosphore, oligo-éléments… ils peuvent aussi provoquer une irritation, voire une obstruction ou une perforation de l’intestin en cas d’infestation massive. Un ou deux ascaris peuvent être bien tolérés chez un chien adulte solide, mais une infestation massive chez un chiot (voire chez un chien adulte – photos d’invagination, ci-dessous), entraînera au mieux un retard de croissance, un vilain poil et des troubles digestifs (vomissements, diarrhée), parfois de la toux, au pire une péritonite et la mort en cas d’obstruction ou de perforation intestinales.
Il est conseillé de vermifuger chiots et adultes de façon systématique (voir plus loin). En cas de maladie s’exprimant par un amaigrissement ou une diarrhées, les ascaris seront recherchés par analyse de selles (mise en évidence des œufs sous le microscope, après concentration par une technique de flottaison). (Photo de gauche : œufs de Toxocara canis, encadrant deux œufs d’ankylostomes, chez un chien leishmanien, également infecté par Capillaria aerophila).
Attention, les ascaris peuvent contaminer l’Homme : lorsque nous ingérons un œuf d’ascaris, il en sort une larve qui ne pourra pas poursuivre son cycle jusqu’à se transformer en ascaris adulte (elle ne peut le faire que chez un chien… et nous ne sommes pas des chiens), mais qui va partir se promener dans l’organisme. Le plus souvent, elle va s’égarer dans un muscle où elle va s’enkyster et mourir, et nous n’en saurons jamais rien. Mais elle peut aussi aller se promener dans le cerveau ou dans un œil, et là, c’est beaucoup plus embêtant. Premières victimes potentielles : les jeunes enfants qui mettent leurs doigts à la bouche après avoir papouillé leur chien, ou après avoir joué dans les bacs à sable que les chiens adorent utiliser comme toilettes. 7 à 15 % d’entre nous (selon les études et le milieu de vie) sommes ou avons été porteurs de larves d’ascaris en migration. Dans la plupart des cas heureusement, cela n’a eu aucune conséquence !
– Les ankylostomes
Ankylostoma caninum et Uncinaria stenocephala sont des vers beaucoup plus petits que les ascaris (1 cm). On les observe rarement à l’œil nu.
Les vers adultes présents dans l’intestin pondent des œufs, qui vont être disséminés avec les selles dans le milieu extérieur, 15-20 jours seulement après l’infestation du chien. La contamination de nouveaux chiens se fera en ingérant des larves nées de ces œufs, ou par la pénétration de ces larves à travers la peau. (L’Homme peut être contaminé de la même façon). Des larves peuvent également passer de la chienne à son chiot, par l’intermédiaire du lait.
Les ankylostomes prélèvent du sang dans l’intestin grêle des chiens infestés, et peuvent donc être à l’origine de spoliations sévères, avec anémie et diarrhées hémorragiques, fatigue, amaigrissement… et mort dans les cas les plus sévères, notamment chez les chiots… mais pas que ! (voir photos ci-dessous). Des lésions de la peau ou des poumons peuvent résulter du passage des larves.
Un exemple de ce que peut produire une forte infestation par les ankylostomes : Isis, jeune chienne présentée pour un abattement important (photo de gauche). La chienne est très maigre. La palpation révèle une masse en forme de « boudin » au milieu de l’abdomen. L’échographie montre qu’il s’agit d’une invagination intestinale (photo de droite, aspect de l’invagination à l’échographie) : sous l’action, le plus souvent, de contractions importantes, comme lors de fortes diarrhées, une portion d’intestin pénètre dans la portion qui suit, comme un doigt de gant qui se retourne. Il s’agit d’un phénomène extrèmement grave, qui entraîne le décès du chien à très court terme, si l’animal n’est pas opéré.
L’analyse des selles de la chienne (concentration par flottaison : voir plus loin), montre la présence d’une quantité impressionnante d’œufs d’ankylostomes. (Photo de gauche, vue au faible grossissement : un œuf d’ascaris est également présent tout en haut de l’image. Photo de droite : les œufs d’ankylostomes à un plus fort grossissement). Ce très fort parasitisme était responsable du mauvais état général de la chienne (amaigrissement, anémie), et de la violente diarrhée à l’origine de l’invagination.
Aspect de l’intervention chirurgicale : l’intestin de taille normale est visible en haut de la photo. En haut à droite, on le voit « rentrer en lui-même », pour former l’énorme « boudin » tenu entre les deux mains du chirurgien. Toute cette portion d’intestin a été retirée (entérectomie), l’intestin restant a été plicaturé (sutures placées entre les différentes anses intestinales) pour éviter les récidives… et la chienne a été vermifugée ! Photo de droite : le lendemain de l’intervention, Isis est toujours aussi maigre, mais beaucoup plus bondissante. La chienne s’est bien remise de toutes ces péripéties.
– Les trichures
Trichuris vulpis est un petit ver de 4-7 mm de long, rarement observé à l’œil nu dans les selles des chiens. Il réside généralement dans le cæcum et le gros intestin des chiens, fermement accroché à la paroi intestinale pendant une durée pouvant atteindre seize mois ! On en observe parfois des centaines, tout le long des parois, lors de coloscopies. Les trichures pondent des œufs à coque épaisse et de forme caractéristique (photo de droite), qui peuvent rester infestants jusqu’à cinq ans (!) dans le milieu extérieur. Les chiens se contaminent lorsqu’ils avalent ces œufs.
Les trichures provoquent généralement des symptômes sévères, notamment une perte de poids, une diarrhée hémorragique avec du sang frais, responsable d’une anémie et d’un abattement.
– Les « vers solitaires » : Dipylidium caninum, et autres « ténias »
Parmi les Cestodes, ou vers plats, Dipylidium caninum est le plus fréquemment rencontré : on le remarque sous la forme de petits anneaux blancs qui se tortillent là où le chien était assis il y a encore quelques instants, ou sous la forme de « grains de riz », accrochés aux poils, autour de l’anus du chien. (Ces grains de riz sont les mêmes anneaux que précédemment, mais secs). Le ver entier, lui, composé de milliers de ces anneaux, se trouve dans l’intestin du chien, et peut mesurer un mètre de long. (Photo de gauche : anneau de Dipylidium sorti activement de l’anus d’un Yorkshire terrier, qui se tortille maintenant sur la table d’examen : voir un peu plus bas son aspect, sous le microscope).
Photos ci-dessus : deux anneaux de Dipylidium qui viennent de sortir activement de l’anus d’un chat (en haut des photos). Les contractions de l’anneau au centre des photos, sont bien visibles.
Et maintenant, nous allons voir les contractions pour de vrai, avec ce Dipylidium tout juste sorti de l’estomac d’un chat ! (à vous d’imaginer comment). La première séquence de la vidéo est à vitesse normale, pour avoir un aperçu des véritables mouvements de ce ver solitaire. Les séquences suivantes sont passées en accéléré, pour mieux se rendre compte des contractions de la bête – et aussi pour que la vidéo ne dure pas trois heures ! Nous attirons votre attention sur le petit anneau qui se tortille sur la gauche de l’écran : c’est ce genre d’anneau qui peut sortir activement de l’anus du chien ou du chat, et que l’on retrouve occasionnellement sur les crottes, trahissant ainsi la présence de tous ses copains, restés bien au chaud à l’intérieur.
La larve du « ténia » est présente dans les puces. Lorsque le chien se lèche ou se mord (parce que les piqures de puces le démangent), et qu’il ingère une puce, il avale en même temps la larve du ténia, qui se transformera en ver adulte, dans son intestin grêle, trois semaines après l’ingestion de la puce (photo de gauche). Des anneaux de ce ténia se détachent au fil du temps, et sortent par l’anus, soit activement en se tortillant comme on l’a vu plus haut, soit avec les selles. Ils sont remplis de capsules ovigères (photos ci-dessous), contenant chacune plusieurs œufs… qui seront ingérés par les puces qui passent par là.
Les symptômes sont généralement absents ou modérés : poils ternes, diarrhée, démangeaisons anales au passage des anneaux. Les symptômes sévères (ventre douloureux, invagination intestinale), sont rarissimes chez le chien. Le principal inconvénient du Dipylidium est son aspect répugnant lorsque l’on voit sortir les anneaux à travers l’anus, ou pire, lorsque le chien vient vomir ce ver d’un mètre de long devant la table de la cuisine !
Photo de gauche : extrémité d’un anneau de Dipylidium vu au microscope, libérant des dizaines de capsules ovigères. Photo de droite : l’une de ces capsules ovigères, contenant une quinzaine d’œufs.
Sauf cas tout à fait exceptionnel, Dipylidium caninum ne se transmet pas à l’Homme. Ce n’est pas le cas d’autres Cestodes, comme Echinococcus granulosus ou Echinococcus multilocularis, responsables chez l’humain de lésions très envahissantes, et souvent mortelles. Heureusement, ce ver n’est pas présent dans notre région.
– Les strongyloidés :
Ce ne sont pas les vers les plus fréquents du chien, et ils sont souvent considérés comme inoffensifs – d’où leur place en fin de liste. Méfiance tout de même, ils peuvent faire mal, surtout s’ils sont nombreux.
Strongyloides stercoralis est un ver tout petit (2 mm) et transparent, donc quasiment invisible à l’œil nu. Il (ou plutôt elle, car c’est la femelle qui parasite) apprécie particulièrement les chenils surpeuplés, à l’atmosphère chaude et humide. Les adultes vivent au fond des cryptes de la paroi de l’intestin, et pondent des larves qui deviennent très rapidement infestantes. Une fois arrivées à l’extérieur, ces larves pénètrent dans un nouveau chien par voie orale, ou à travers la peau. Elles passent aussi de la mère au chiot par le lait… sans oublier les auto-infestations, surtout chez les chiens ayant une mauvaise immunité : le parasite se multiplie à l’intérieur de leur intestin, provoquant une infestation prolongée, voire permanente.
Nombreuses larves de Strongyloides stercoralis, dans l’examen au microscope des selles d’un chien infesté.
Les symptômes sont souvent peu marqués : nous avons longtemps considéré la présence de quelques larves de Strongyloides dans une analyse de selles, comme une découverte sans importance. Ces vers peuvent malgré tout provoquer des troubles lorsqu’ils sont nombreux, notamment chez les jeunes chiens : diarrhées mucoïdes avec du sang, perte de poids ou retard de croissance, et au fur et à mesure de l’évolution, fièvre et troubles respiratoires dus à l’installation d’une pneumonie vermineuse. Le diagnostic se fait au microscope, à la clinique, lorsque l’on découvre des larves de Strongyloides dans une analyse de selles (photo ci-dessus), ou au laboratoire, par la mise en évidence de vers adultes dans les replis de l’intestin, après biopsies digestives (ci-dessous). Le traitement fait appel à des vermifuges courants, mais il est surtout important de prévenir l’infestation – ou les récidives – en évitant la surpopulation et les mauvaises conditions d’hygiène. Signalons que le parasite peut infecter les chats et surtout les humains, et qu’il peut provoquer des symptômes sévères, notamment chez les personnes immunodéprimées.
Duodenum enflammé chez un chien infesté par Strongyloides stercoralis : aspect de l’intestin en endoscopie (photo de gauche), et analyse histologique d’une biopsie réalisée dans la muqueuse de cet intestin (photo de droite – laboratoire LAPVSO) : un fragment de parasite adulte est visible (flèche).
2 – les parasites cardio-respiratoires :
Plus rares que les précédents, les Angiostrongylus vivent dans le cœur et le poumon des chiens, et les Capillaires, dans les bronches. Comme indiqué plus haut, les « vers du cœur » (Dirofilaria immitis), sont traités dans l’article sur la cardiologie. D’autres vers peuvent aller se loger dans les poumons, (Filaroides (aussi appelé Oslerus) et Crenosoma), mais ils sont encore plus rarement rencontrés.
– Angiostrongylus vasorum :
Les américains l’appellent le « ver du cœur français »! il a été découvert à Toulouse en 1853. C’est un petit ver (1,5-2 cm de long), qui vit dans l’artère pulmonaire, et parfois dans le ventricule droit du cœur des chiens et des renards. Les vers adultes pondent des œufs, qui vont se loger dans les petits vaisseaux des poumons. Des larves éclosent, traversent la paroi des vaisseaux, et se retrouvent dans le poumon. Lorsque le chien tousse, il fait remonter les larves jusque dans sa bouche, et les avale aussitôt. Les larves transitent alors dans l’intestin, et sont éliminées avec les selles. Arrivées sur le sol, elles sont consommées par une limace, un escargot, une grenouille… qui seront mangés à leur tour par un chien ou par un renard, qui se contaminera par la même occasion. La durée de vie du ver dans le cœur, est à peu près la même que celle du chien ! C’est dire que quand on l’a, on l’a…
Le passage des larves à travers le poumon est responsable d’hémorragies, de
granulomes et de fibrose pulmonaires. La présence des vers adultes dans l’artère pulmonaire provoque une prolifération de ses parois et la formation de caillots (thrombus), responsables d’hypertension pulmonaire et d’insuffisance cardiaque droite. Une anémie et des troubles de la coagulation (y compris une sévère coagulation intravasculaire disséminée – CIVD), peuvent venir compliquer les choses. Enfin, des larves peuvent se perdre en route, et se retrouver égarées dans l’œil ou dans le cerveau de l’animal.
Les chiens infectés présentent donc une toux chronique, une intolérance à l’exercice, des saignements (dans 35 % des cas), une baisse d’appétit, une perte de poids, une ascite (= de l’eau dans le ventre), pus rarement des syncopes, convulsions et paralysies, une inflammation de l’œil (uvéite)… et parfois des morts subites. Des nodules pulmonaires et une dilatation du cœur droit sont généralement visibles à la radio.
Le diagnostic était jusqu’à présent difficile : il fallait trouver les larves dans un lavage broncho-alvéolaire, ou à défaut dans un crachat – si le chien avait le bon goût de cracher devant nous. Une autre option était de mettre en évidence les larves dans une analyse de selles, à condition là aussi que le chien ait toussé pour faire remonter les larves dans sa bouche, les ait avalées, et qu’on collecte pile les selles contenant ces larves, pour les analyser (ci-dessus : très nombreuses larves d’A. vasorum dans l’examen de selles d’un chien). Depuis peu, nous disposons de tests rapides à réaliser à la clinique, en quelques minutes « au chevet du malade », à partir d’une simple prise de sang, ce qui facilite tout de même bien les choses – même si la mise en évidence des larves reste toujours très satisfaisante.
Un protocole de vermifugation un peu particulier est généralement efficace pour guérir le chien, à condition que les lésions pulmonaires et cardiaques ne soient pas trop avancées.
– Capillaria aerophila :
Les capillaires vivent dans les sinus, la trachée et les bronches des renards, des
chiens, et plus rarement des chats. Ce sont des vers de 2,5-3,5 cm de long. Les femelles pondent des œufs qui sont éliminées dans les selles de la même façon que les larves d’Angiostrongylus, et qui contaminent directement un autre carnivore.
Les chiens infectés toussent et reniflent, et le diagnostic se fait, là aussi, par examen microscopique des selles ou par lavage broncho-alévolaire. (Photo de gauche : un œuf de capillaire, collé contre un œuf d’ankylostome, dans l’examen de selles d’un chien).
Le traitement fait également appel à différents vermifuges, avec des protocoles un peu particuliers.
Signalons l’existence d’un autre capillaire, Capillaria plica, qui vit dans la vessie, (parfois dans les uretères ou les reins), et qui peut provoquer très occasionnellement une gêne urinaire.
3 – Un parasite de l’œil : Thelazia callipaeda :
Peut-être plus parasite externe que parasite interne, finalement, Thelazia callipaeda est un petit ver d’un peu plus d’1 cm de long, qui se loge dans la conjonctive de l’œil (sous la membrane nictitante notamment), et dans l’appareil lacrymal du chien, du chat, du renard, du loup, du lapin… et accessoirement de l’Homme. Ce petit ver peut y vivre jusqu’à un an !
Plusieurs Thelazia capilladea s’ébattant à la surface de l’œil droit d’une chienne beauceronne de dix ans : tout un groupe grouille dans l’angle interne de l’œil, sous la membrane nictitante que l’on voit ici soulevée par une pince, (à droite de la photo), tandis qu’un individu isolé rampe à leur rencontre (à gauche de la photo). Une Thelezia qui bouge est à voir par ici.
Sa transmission d’un animal à l’autre est assurée, du printemps jusquà l’automne, par une mouche drosophile, (ça nous rappelle les cours de sciences nat), qui se nourrit de larmes, et aspire en même temps des larves de Thelazia avec sa trompe. Deux à trois semaines plus tard, le temps que les larves aient subi quelques mues, la mouche va les déposer dans l’œil d’un autre animal, lors d’un repas ultérieur. À noter que seules les mouches mâles se nourrissent dans l’œil, (peut-être parce que leurs besoins en protéines sont plus importants), et peuvent donc transmettre la maladie. Les femelles, elles, ne se nourrissent que de fruits et de légumes, ce qui nous rappelle également quelque chose.
En France, le parasite est surtout présent dans le sud-ouest, 104 des 117 cas recensés lors d’une enquête réalisée en 2008, ayant été trouvés dans le département de la Dordogne. Aussi étrange que cela puisse paraître, il semblerait qu’il existe un lien entre la présence de Thelazia dans l’œil des chiens, et la culture des fraises du Périgord, en Dordogne justement. Notons que lors de cette enquête de 2008, aucun cas de thélaziose n’avait été rapporté dans le Gard, ce qui rend original un cas que nous avons observé à Calvisson, en juin 2015 (photo ci-dessus). Notons aussi que sur les 117 cas recensés en France jusqu’en 2008, 115 concernaient des chiens, et 2 seulement des chats. (Et nous, nous en avons trouvé un cas, de thelaziose du chat ! à voir en live, en suivant ce lien).
Les symptômes chez le chien sont la conséquence de l’irritation mécanique de la conjonctive oculaire et de la cornée, par les striations de la cuticule des Thelazia. Certains chiens présentent pas ou peu de symptômes (un œil un peu rouge et un léger écoulement), d’autres des signes beaucoup plus sévères : forte inflammation ou ulcère de la cornée, avec un œil douloureux, un spasme des paupières, un jetage purulent… (Photo de droite : extrémité antérieure d’une Thelazia adulte mâle : on conçoit qu’une petite dizaine de ces bestioles, grouillant à la surface de l’œil, puisse être irritante !)
Une partie des parasites peut être retirée de l’œil mécaniquement, à la pince, puis à l’aide de rinçages abondants. Pour terminer le travail, (ou en première intention), un certain nombres d’antiparasitaires en comprimés (milbémycine) ou en spot-on (moxidectine-imidacloprid), sont très efficaces pour éliminer les Thelazia. La milbémycine administrée tous les mois, a également montré un bon effet préventif.
LES PROTOZOAIRES
Ce sont des parasites constitués d’une seule cellule. Nous nous limiterons ici aux plus fréquents : les coccidies, et un flagellé : Giardia officinalis.
1 – Les coccidies :
Plusieurs espèces de coccidies infestent l’intestin du chien, les plus fréquentes appartenant au genre Isospora.
Les chiens s’infectent lorsqu’ils avalent les kystes de coccidies, présents sur le sol. Une fois dans l’intestin, les coccidies provoquent une diarrhée aiguë, parfois hémorragique, une perte de poids et une déshydratation, surtout chez les chiots de moins de six mois. D’autres chiens hébergent le parasite, sans exprimer de symptôme. Le diagnostic se fait sur analyse de selles (photo de droite : kyste de coccidie (haut), et œuf de capillaire (bas)).
Il peut être difficile de se débarrasser des coccidies, notamment dans les chenils et autres collectivités, où les chiens se recontaminent en permanence.
2 – Les Giardia :
Les Giardia sont des protozoaires flagellés qui infectent l’intestin de nombreuses espèces, des oiseaux aux humains. Ils s’attachent à la bordure en brosse des cellules de l’intestin, s’y multiplient, et s’y nourrissent des nutriments destinés à l’animal. Ils finissent par s’enkyster, et les kystes sont éliminés avec les selles. Les kystes peuvent survivre plusieurs semaines dans le milieu extérieur. L’humidité et la surpopulation favorisent la transmission des Giardia.
Photo de gauche : surface de l’intestin d’une gerbille, entièrement recouverte de Giardia. Microscopie électronique, CDC, S. Erlandsen. Photo de droite : une Giardia que nous avons observée, après coloration au lugol (x 400).
Et les mêmes en live ! sur la première partie de la vidéo, ça grouille de tous les côtés. Par la suite, on voit en un peu plus gros plan de petites Giardia isolées, qui luttent pour traverser le champ du microscope. (A la recherche de leur paradis intestinal perdu ?)
Les toxines émises par les Giardia, et la réaction immunitaire de l’hôte, abîment la bordure en brosse des cellules intestinales, et diminue leur production d’enzymes (lipase notamment), nuisant ainsi à la digestion. Il en résulte une diarrhée (souvent graisseuse (stéatorrhée) ou mucooïde, rarement hémorragique), et une perte de poids, notamment chez les chiots. L’infestation par les Giardia peut aussi passer inaperçue.
Différents vermifuges ou antibiotiques éliminent efficacement les Giardia chez le chien, mais il est difficile de s’en débarrasser en collectivité, où les animaux atteints se recontaminent entre eux en permanence. Il est conseillé d’éliminer rapidement les déjections des chiens. Les kystes sont inactivés par les ammoniums quaternaires (eau de javel, à laisser agir 5-20 minutes avant de rincer), la vapeur et l’eau bouillante. Les zônes impossibles à désinfecter (jardin, chenil sur terre battue…) devraient être considérées comme contaminées, et il est conseillé d’attendre un mois avant de laisser un chat ou un chien y venir à nouveau.
CE CHIEN EST-IL PARASITÉ ? LE DIAGNOSTIC
1 – Mon chien fait le traineau !
Halte aux idées reçues : un chien qui « fait le traineau » (c’est à dire qui avance sur ses pattes de devant en frottant son derrière par terre), n’est pas un chien parasité ! Enfin, il peut l’être, comme tout le monde, mais ce n’est pas à cause de ça qu’il fait le traineau. Cette idée reçue vient du fait que quand un enfant se gratte les fesses, on en conclut, à tort ou à raison, « qu’il a les vers », en l’occurrence des oxyures dont les femelles viennent pondre aux marges de l’anus, provoquant alors d’intenses démangeaisons. Rien de tel chez le chien, qui n’héberge pas d’oxyures ; comme nous l’avons vu plus haut, les anneaux de Dipylidium sortent à travers l’anus, mais sans provoquer un tel prurit. Si le chien fait le traineau, c’est qu’il a quelque chose qui lui démange les fesses, (un engorgement ou un abcès des sacs anaux, une puce qui se promène, une irritation ou une allergie de contact… à explorer si cela se produit trop souvent), mais pas des parasites. Ceux-ci peuvent provoquer (entre autres) un amaigrissement, des troubles digestifs, un vilain poil, une toux ou des hémorragies pour les vers cardio-pulmonaires… mais pas le traineau !
2 – L’examen de selles (enrichissement par flottaison fécale)
Il s’agit d’un examen tout bête à réaliser, mais fondamental, devant un chien qui présente des symptômes digestifs (vomissements, diarrhées), ou un amaigrissement. Une petite quantité de selles peut être observée directement au microscope, entre lame et lamelle. Cet examen direct a l’avantage d’être rapide, de pouvoir être réalisé lorsqu’on ne dispose que d’une très petite quantité de selles (ce qui reste sur le thermomètre après la prise de température), et de garder les parasites vivants, donc de pouvoir les observer en mouvement. (Notamment les Giardia : voir la vidéo ci-dessus).
L’inconvénient de cet examen direct est que l’on a peu de chances de trouver un œuf de parasite dans une aussi petite quantité de selles. On améliorera la sensibilité de l’examen en réalisant une concentration par flottaison : une quantité assez importante de selles est mélangée à un liquide très dense (du sulfate de magnésium). Le mélange est filtré, et versé dans un petit pot, sur lequel on pose une lamelle de verre. Les œufs des parasites, plus légers que le sulfate de magnésium, remontent à la surface, et se collent sous la lamelle. Après dix minutes au moins, celle-ci est retirée, placée sur une lame, et observée au microscope. On augmente ainsi considérablement les chances de trouver des œufs de parasites, chez les chiens infestés.
Si vous nous présentez votre chien pour des troubles digestifs ou un amaigrissement, pensez à nous apporter – si possible – un échantillon de ses selles, datant de moins de douze heures. (Un échantillon du volume d’une noix, dans un pot en verre ou en plastique non stérile, fera parfaitement l’affaire).
3 – Les tests immunologiques et génétiques
Des tests plus riches en technologie permettent de détecter certains parasites avec une meilleure sensibilité.
C’est le cas par exemple du snap Giardia (photo de droite), test ELISA réalisable à la clinique, qui détecte les Giardia présentes dans les selles avec une sensibilité de 90 % (sachant que l’excrétion des Giardia par le chien est intermittente).
L’Angio detect permet de diagnostiquer, et surtout d’exclure, une infestation par Angiostrongylus vasorum chez un chien qui tousse ou qui saigne.
Une recherche génétique par Polymerase Chain Reaction (PCR) peut aussi être réalisée sur les selles du chien par un laboratoire extérieur, pour différents parasites (Giardia, Tritrichomonas…).
4 – L’endoscopie
Sortir l’endoscope pour trouver un parasite digestif ou respiratoire, on pourrait se dire que ça revient à prendre un marteau pour écraser une mouche. Evidemment, on ne va pas aller chercher l’endoscope pour traquer l’ascaris chez un chiot parasité : une simple analyse de selles suffira à le diagnostiquer, et les vermifugations de routine à l’éliminer.
Malgré tout, l’endoscopie reste le meilleur, et parfois le seul moyen de diagnostiquer un certains nombre de parasites digestifs (Spirocerca dans l’œsophage, dont nous n’avons pas parlé ici), ou respiratoires (Filaroides dans la trachée). Et puis parfois, à l’occasion d’un examen endoscopique où l’on recherche tout à fait autre chose, il nous arrive de « tomber » sur des parasites : certains sont directement visibles à travers l’endoscope (trichures plantés dans la muqueuse du colon), d’autres sont trouvés lors de l’examen histologique des fragments de muqueuse prélevés pendant l’endoscopie.
QUAND DOIS-JE VERMIFUGER MON CHIEN ?
Ce paragraphe est surtout consacré aux vermifugations « de routine » : en plus, en cas d’infestation démontrée par un parasite, il y aura bien sûr un traitement ponctuel, qui sera fonction de l’importance de l’infestation et des symptômes qui en résultent. L’efficacité de la vermifugation sera contrôlée par des analyses de selles, comme nous l’avons vu plus haut.
Question souvent posée : je viens de vermifuger mon chien, c’est bon pour combien de temps ? il est important de comprendre que la vermifugation n’a pas d’effet préventif pour les prochaines semaines ou les prochains mois : le vermifuge administré aujourd’hui va tuer les vers qui étaient installés chez le chien… depuis la dernière vermifugation. Mais si le chien se réinfeste demain avec un nouveau parasite, il restera infesté jusqu’à la vermifugation suivante, et celle qui a eu lieu aujourd’hui n’y changera rien.
Autre question fréquente : dois-je vermifuger au printemps et à l’automne ? pas forcément. Printemps-automne, c’était pour les animaux de ferme (sortie au pâturage, rentrée à l’étable). Nos carnivores ne vivant pas au rythme de ces entrées-sorties, et n’étant pas dépendants de la pousse de l’herbe, on peut les vermifuger quand on veut.
On ne traite pas en routine pour les coccidies et les Giardia. Peut-être à tort ? Toujours est-il que l’on traite ces deux parasites uniquement lorsqu’on les diagnostique.
En ce qui concerne les vers, une vermifugation régulière est très recommandée, à la fois pour la bonne santé et le bon développement du chien, mais aussi pour la protection de son entourage : comme nous l’avons vu, certains vers sont en effet transmissibles à l’Homme et en particulier aux enfants, avec des conséquences qui peuvent être graves pour leur santé – même si les maladies graves provoquées par les vers du chien sont, Dieu merci, assez rares.
De nombreux protocoles de vermifugation sont décrits. Le protocole utilisé dépendra évidemment du mode de vie du chien : on ne vermifugera pas aussi souvent le mini-york de douze ans qui passe sa journée sur son coussin, et ne sort que dans le jardin, (jamais dans la rue), pour faire ses besoins, et le chien de meute d’un an, qui vit en chenil, sur de la terre battue, avec une demi-douzaine d’autres chiens, et qui se mélange chaque week-end avec les chiens de deux ou trois autres meutes. Dans cet exemple un peu extrême, le mini-york pourrait presque n’être jamais vermifugé, (une fois passés les six premiers mois de sa vie), alors que le chien de meute pourrait être vermifugé une ou deux fois par mois, en permanence. Entre ces deux extrêmes, il y a évidemment de la place pour tous les protocoles !
La plupart des vermifuges existent aujourd’hui sous une forme appétente, que le chien va manger avec plaisir : cela facilite beaucoup l’opération ! (voir la vidéo ci-dessous). Dans les rare cas où le chien ne mange pas le vermifuge comme ça, on peut toujours le dissimuler dans un morceau de Vache qui rit, ou autre.
Le vermifuge est tellement bon qu’on renifle partout après, pour voir s’il n’en reste pas un peu, ou si par hasard il n’y en aurait pas un autre ! mmmmmmm !
En pratique, et à titre indicatif :
Les chiens adultes sont vermifugés deux fois par an, mais jusqu’à quatre fois pour ceux qui sortent beaucoup, ont des contacts avec de nombreux chiens, ou encore vivent au contact de jeunes enfants.
Les chiennes gestantes sont vermifugées dans les quinze jours précédant la mise-bas, ainsi que dans le mois suivant.
Les chiots sont généralement vermifugés une fois par mois, entre un et six mois, mais en cas de risque élevé (mère et chiot vivant en chenil, ou parmi de nombreux autres chiens), on peut leur administrer un antiparasitaire :
– tous les quinze jours, de quinze jours à deux mois
– puis tous les mois, de deux à six mois.
Pour les chiens qui risquent d’être parasités, (chiens vivant en groupe…), une vermifugation quinze jours avant la vaccination permet à l’animal d’être en pleine possession de ses moyens, et dans le meilleur état immunitaire possible, au moment de la vaccination.
Et n’oublions pas un strict contrôle des puces, pour la prévention du Dipylidium !
Penser aussi à l’hygiène des locaux (élimination régulière des déjections, désinfection des surfaces lorsqu’un chat a été parasité…)
Enfin, tant pour la vermifugation que pour la lutte contre les puces, il est bien évident qu’il faut traiter au même moment tous les chiens et chats vivant ensemble, si l’on veut éviter qu’ils se repassent leurs parasites de l’un à l’autre !
Références :
– Gastrointestinal parasites in small animals. Merck Veterinary Manual, 2014-2015
– P. Ruytoor & Coll : Thelaziose oculaire du chien et du chat. Pratique Vét 2009, 64 pp 24-29
Comment savoir si mon chien a des vers ?
Lorsqu’un chien est parasité par des vers, il adopte certains comportements pouvant mettre la puce à l’oreille d’un maître attentif. Savoir repérer ces signes est fondamental pour réagir au plus vite afin de débarrasser l’animal de cette vermine susceptible de représenter un danger pour sa santé. Il est tout aussi important de prévenir l’apparition de vers chez le chien d’autant plus qu’ils peuvent être transmis à l’homme. Faisons le point.
Les types de vers chez le chien
Il existe deux types de vers pouvant parasiter le côlon ou l’intestin grêle d’un chien, à savoir :
- Les nématodes : ce sont des vers ronds qui ont plus ou moins la forme d’un spaghetti, tels que :
- Les trichures,
- Les ankylostomes,
- Les ascarides.
- Les cestodes : il s’agit de vers blanchâtres et plats qui évoquent un ruban, parmi lesquels on trouve par exemple Les ténias dont certains peuvent atteindre une longueur plus ou moins égale à 80 cm.
En l’absence de traitement à base de vermifuges, ils représentent un danger sanitaire pour le chien et son entourage car les vers intestinaux se transmettent facilement entre animaux mais aussi entre le chien et l’homme.
Maladies dues aux vers chez le chien
A plus ou moins long terme, le chien parasité par des vers peut faire des crises d’épilepsie et certains de ces organes peuvent présenter de graves lésions. Il est de plus particulièrement fragilisé car son système immunitaire est affaibli. Enfin, si les parasites ont contaminé un chiot encore en période de développement, ils peuvent être responsables d’un retard de croissance.
En l’absence de traitement, le chien qui est contaminé par des vers peut développer certaines maladies telles que :
- L’ascaridiose qui peut être à l’origine de troubles nerveux,
- L’ankylostomose responsable d’une grave anémie,
- La spirocercose qui peut être mortelle,
- La bothriocéphalose que l’on nomme désormais la diphyllobothriose aux mêmes conséquences que le téniasis,
- Le téniasis qui, en l’absence d’une prise en charge rapide, entraîne la mort du chien.
Comment le chien peut-il être contaminé ?
La voie orale est le mode de contamination le plus fréquent, que ce soit lorsque le chien ingère certains parasites, mange des excréments qui contiennent des parasites ou boit de l’eau infestée.
Arrive ensuite la voie cutanée, lorsque les parasites encore sous leur forme larvaire passent de la peau (qu’ils traversent) vers le tube digestif du chien, car c’est là qu’ils achèvent de se développer.
Dans certains cas, l’embryon est contaminé par voie transplacentaire.
Enfin, un chiot allaité par sa mère peut être contaminé via le lait maternel.
Vers chez le chien : les symptômes qui doivent alerter
Les vers intestinaux se multiplient rapidement si bien qu’en peu de temps un chien peut être parasité de façon importante. Dans un premier temps, cette infestation n’entraîne pas toujours de manifestation particulièrement visible. Mais dans un second temps, le comportement du chien commence à se modifier du fait de lésions causées par les vers. L’animal présente alors certains des signes suivants :
- Un poil terne,
- Des diarrhées,
- Des vomissements,
- Un ventre ballonné,
- Un amaigrissement,
- Un appétit irrassasiable ou bien au contraire une perte de l’appétit selon le type de ver présent dans l’organisme du chien,
- Des démangeaisons au niveau de la région anale qui poussent le chien à frotter son arrière-train sur le sol afin de soulager cet inconfort (c’est ce que l’on appelle le signe du traîneau).
Pour identifier les vers, la mise en évidence des parasites est effectuée grâce à des examens complémentaires de type coproscopie.
Gestes d’hygiène à respecter au quotidien
L’entourage du chien parasité par des vers intestinaux de quelque type que ce soit doit veiller à effectuer plusieurs fois par jour les gestes d’hygiène fondamentaux. Il s’agit de :
- Se laver les mains à chaque fois que l’on caresse le chien,
- Ne pas permettre au chien de lécher les humains (adultes et enfants),
- Porter des gants et utiliser un sac spécifique ainsi qu’une pelle dédiée lorsque l’on doit ramasser les excréments d’un chien,
- Nettoyer tous les lieux de passage de l’animal,
- Changer très fréquemment le linge de lit et le linge de toilette de tous les membres de la famille, et quotidiennement les vêtements qui ont été portés.
Il faut se montrer vigilant lorsque le chien est autorisé à monter sur les lits, sur le canapé ou encore sur les fauteuils et les chaises de la maison. Un désinfectant adapté est à utiliser très souvent pour aseptiser ce type de mobilier, tout comme les sols, les tapis et moquettes, etc.
Les solutions pour éliminer les vers chez le chien et prévenir leur apparition
A titre curatif, les vermifuges sont absolument obligatoires. Mais du fait que les symptômes n’apparaissent pas au tout début d’une infestation, on conseille de vermifuger son chien depuis son plus jeune âge jusqu’à la fin de sa vie à raison de :
- Tous les deux ou trois mois jusqu’à ce que le chien soit âgé de 12 mois,
- Deux fois par an chez le chien de plus de 1 an.
Il est vraiment très important de tout mettre en œuvre pour prévenir l’invasion de vers chez le chien car chez les animaux non vermifugés, les risques de contamination sont vraiment très importants. En respectant au quotidien certains principes d’hygiène que nous avons listés précédemment, et en donnant régulièrement un vermifuge à l’animal, on augmente la protection.
Toutes ces solutions (préventives et curatives) sont indispensables pour protéger la santé de l’animal mais aussi celle des humains qui partagent le même environnement que leur petit compagnon. N’oublions pas que ces vers sont tout aussi dangereux pour la santé humaine, et plus encore en ce qui concerne les enfants. Si l’on souhaite recevoir plus de conseils, il est vivement recommandé de consulter un vétérinaire.
DOSSIER : Les Vers intestinaux
20 Mar2017
Written by [email protected]. Posted in Autour de la consultation
Sommaire
- Présentation des différents vers pouvant parasiter les intestins des chiens et des chats
- Comment savoir si mon animal a des vers ?
- Quels dangers ces vers peuvent-ils représenter pour l’homme ?
- Comment bien vermifuger son animal ?
Quels sont les vers qui parasitent les animaux ?
Les vers RONDS
(ils ressemblent à des nouilles…)
Le plus connu : Ascaris
(Toxocara canis, Toxocara cati, Toxascaris leonina)
Comment les animaux l’attrapent-ils ?
Les chiens et les chats sont contaminés par Ascaris via le milieu extérieur par l’ingestion/le léchage de matières souillées par les déjections d’animaux eux-mêmes contaminés. Par ce mode, les animaux ingèrent les ŒUFS des vers.
Quel chemin ce ver parcoure-t-il dans l’organisme de votre animal ?
Une fois ingéré l’œuf se transforme en larve qui va migrer dans les différents tissus de l’organisme (elle passe la paroi de l’estomac, circule dans les muscles, rejoint le poumon, remonte par les bronches et la trachée). Une fois ce petit voyage dans le corps de votre animal effectué la larve peut se transformer en adulte qui retourne via l’œsophage dans l’intestin de l’animal pour s’y installer définitivement ! Les vers adultes ressemblent à des spaghettis de 10 cm. Ils se reproduisent dans l’intestin des chiens et des chats, pondent et les œufs (microscopiques) sont évacués dans le milieu extérieur avec les selles, prêts à contaminer d’autres animaux.
Bloquées par le système immunitaires de l’animal, certaines larves s’enkystent dans les différents tissus de l’organisme pour attendre de pouvoir reprendre leur migration/maturation. Chez les femelles reproductrices les larves passent dans la mamelle et le lait. Elles traversent également la barrière placentaire pour contaminer les fœtus.
Quels sont les animaux les plus sensibles ?
Les jeunes individus, les animaux âgés, les animaux ayant des maladies chroniques dont le système immunitaire est affaibli sont particulièrement sensibles à ces vers.
Du fait de son passage dans le lait et à travers le placenta, on peut dire que l’ascaris est LE VER des CHIOTS et CHATONS !
Les autres : Trichures et Ankylostomes
Comment les animaux attrapent-ils ces vers ?
De la même façon, par ingestion des œufs ou des larves présents dans le milieu extérieur. Les ankylostomes peuvent parasiter des petits rongeurs que les animaux chasseurs vont ingérer.
Quels sont les animaux les plus exposés ?
Ce sont des vers qui sévissent particulièrement chez les animaux vivant en collectivité ou les animaux chasseurs (chats).
Les vers PLATS
(les vers solitaires)
Le plus fréquent : Dipylidium
Les larves des vers plats se développent dans un autre animal et c’est par ingestion de cet animal que les chiens et chats se contaminent. Dans le cas de Dipylidium le porteur de larve est LA PUCE ! En cas d’infestation par les puces, le chien (ou le chat) en se mordillant ingère des puces et les larves de ce ver par la même occasion !
Que fait ce ver une fois rentré dans l’organisme de votre animal ?
La larve mature ingérée se transforme en adulte qui se fixe dans l’intestin du chien ou du chat grâce à des crochets. Ce ver est dit solitaire car il se reproduit seul. Il a un corps segmenté, les segments terminaux sont les plus gros, ils contiennent les œufs et se détachent pour partir avec les selles (ils ont l’allure de grains de riz). Les œufs se libèrent dans les milieu extérieur pour pouvoir être ingérés par une puce (une larve de puce pour être plus précis).
Tous les chiens et les chats sont exposés via les puces !
Les autres : Taenia, Echinocoque
Comment les animaux les attrapent-ils ?
Les larves de Taenia (ver solitaire de l’Homme, long de plusieurs mètres) parasitent les rongeurs, les lièvres et les ruminants. Le chien et le chat les ingèrent en chassant ou en mangeant de la viande pas assez cuite.
Les larves d’Echinocoques (petits vers solitaires de qqs mm de long) parasitent également rongeurs et ruminants. Les chiens et chats sont contaminent par la chasse et la consommation de viande crue.
Les animaux chassant, les chiens de bergers…
Mon chien ou mon chat est-il porteur de vers ?
Il se peut que votre animal de compagnie soit contaminé par des vers sans que vous ne vous en rendiez compte. Près d’un animal de compagnie sur deux (chat et chien) est porteur de vers.
Les symptômes sont généralement discrets et peu caractéristiques surtout chez le chat qui supporte de fortes infestations sans forcément présenter de manifestations cliniques. Cette absence de manifestations cliniques ne signifie pas que votre animal n’est pas parasité ni qu’il ne puisse potentiellement vous contaminer.
Voici par exemple l’intérieur d’un intestin de chien fortement parasité par des trichures sans symptômes apparents :
Les symptômes, s’ils sont présents, varient en fonction de l’âge de votre animal, de sa santé et de son degré d’infestation. Les symptômes ne sont généralement pas caractéristiques d’une espèce de vers, c’est pourquoi il est fortement recommandé de traiter votre animal avec un vermifuge actif sur l’ensemble des vers digestifs du chien ou du chat.
Chez le chiot la présence de vers peut
- perturber sa croissance,
- provoquer des troubles digestifs : diarrhée, constipation/occlusion, vomissements
- en cas d’infestation massive, il est possible de retrouver des vers dans les selles (spaghettis blancs)
- provoquer des troubles respiratoires : toux se produisant de manière répétée (tous les 15 jours par exemple)
- chez un chiot très infesté, elle peut même provoquer son décès.
Chez chien adulte la présence de vers passe le plus souvent inaperçue. Quelques signes non spécifiques peuvent vous alerter :
- affaiblissement voire perte de poids
- troubles du transit : selles molles à diarrhéiques
- un pelage terne,
- » signe du traîneau » : le chien ou le chat se frotte les fesses en se traînant assis par terre
- présence de » grains de riz » dans les selles : il s’agit des segments ovigères des vers Dipylidium
Quels dangers présentent ces vers pour l’Homme ?
Ecquinocoque
Comment se contamine-t-on ?
Cette maladie est due à Echinococcus multilocularis, un petit ver plat qui parasite les renards (et les chiens) dans sa forme adulte.
L’homme, lui, va être contaminé par la forme larvaire du ver qui est présente dans le milieu extérieur, contaminé par les excréments de renard ou de chien. La maladie (l’echinococcose larvaire) s’attrape par ingestion de fruits sauvages (fraises, myrtilles, …) ou de salades sauvages contaminés par une crotte de renard. Il convient d’être particulièrement prudent avec les baies consommées lors des balades en forêt : éviter de ramasser près du sol et bien laver avant consommation.
Quelles conséquences pour la santé ?
Elles sont très graves !! Les larves s’enkystent pour se développer et produisent des lésions très importantes dans le foie, le cerveau, les poumons : les kystes peuvent faire plusieurs centimètres de diamètre (voir dizaines de centimètres), détruisant les tissus sains. Cette maladie est potentiellement mortelle et des greffes de foie sont parfois nécessaires.
Ascaris
L’Homme peut, comme le chien, ingérer des œufs d’ascaris :
- par la terre, le sable : jardinage, jeux des enfants dans des lieux infectés (bac à sable) = » Maladie des mains sales ! «
- par contact avec du pelage contaminé : caresses au chien/chat de la maison !
- par ingestion de végétaux souillés (d’où l’importance de bien laver vos crudités)
Lors d’une contamination par des vers digestifs, l’homme est appelé ‘faux hôte’ car les larves qui se développent dans son organisme ne seront pas capables de se transformer en adultes. La migration des larves dans l’organisme humain peut cependant créer des lésions dans différents organes comme le foie, le cœur ou la rétine.
Chez l’adulte l’infestation n’entraîne que des troubles mineurs mais chez l’enfant de véritables kystes ou granulomes peuvent se développer : dans la rétine (avec un risque de cécité), dans le cerveau…
Taenia
L’Homme est un hôte naturel du Taenia dans sa forme adulte au même titre que le chien. Nous nous contaminons par la même voie en ingérant de la viande mal cuite.
Affaiblissement, amaigrissement, présence de segments ovigère ressemblant à des » macaronis » dans les selles… tout cela évoque aux médecins l’infestation par un Taenia. C’est le » ver solitaire « , bien connu de tous. Les enfants sont naturellement plus sensibles à l’infestation et les conséquences peuvent être plus graves avec potentiellement des troubles pour la croissance.
Les vers digestifs des animaux représentent des dangers plus ou moins grands pour l’homme :
vermifuger votre animal régulièrement est un vrai acte pour la santé humaine !
Le grand principe de base de la vermifugation est le suivant
Le vermifuge a une action ponctuelle : vous déparasitez votre animal le jour de l’administration du vermifuge mais il peut se réinfester dès les jours suivants !!
D’où l’importance de vermifuger régulièrement son animal !
Oui, mais à quelle fréquence ?
Les chiots et chatons
Les nouveaux-nés et les jeunes animaux courent un plus grand risque car leur système immunitaire n’est pas encore suffisamment développé. Ils sont de plus contaminés avant même leur naissance par voie trans-placentaire ou après la mise bas par le biais du lait maternel.
D’où le protocole suivant :
- de 15 jours à 2 mois : toutes les 2 semaines (effectué par l’éleveur)
- de 2 à 6 mois : 1 fois par mois
Les adultes
Un animal adulte doit, lui, être vermifugé régulièrement, à un rythme dépendant de son mode de vie :
- minimum 2 fois par an
- en général 4 fois par an pour des animaux chasseurs ou vivant beaucoup à l’extérieur.
Votre vétérinaire est votre interlocuteur privilégié pour la santé de votre chat et la santé de votre chien : n’hésitez pas à le consulter !
Les femelles reproductrices
Elles contaminent leur petits dès la gestation et par le lait ensuite. C’est pourquoi il importe de vermifuger également les femelles en gestation selon le rythme suivant :
- 2 à 3 jours avant la saillie
- 10 à 15 jours avant la mise bas
- 10 à 15 jours après la mise bas
Différents types de produits existent :
- Des comprimés, des sirops, des pipettes de produit à déposer sur la peau de votre compagnon…
- Selon l’âge, le mode de vie de votre animal, nous conseillerons sur le produit le mieux adapté et sur le protocole à suivre
Tout sur la vermifugation des animaux de compagnie
Informations utiles sur la vermifugation de votre animal de compagnie
Si la vermifugation fait partie des soins de base à prodiguer à votre animal de compagnie, elle soulève néanmoins un certain nombre de questions. C’est pourquoi nous nous proposons de clarifier quelques points.
Quelles sont les espèces de vers existantes ?
Il existe divers types de vers pouvant infester votre animal (ainsi que vous-même, le cas échéant). Parmi les plus communs, nous noterons les ascaris, les trichures, les vers solitaires ou ténias, les acanthocéphales, les vers des poumons et les vers du cœur. Les ascaris peuvent infester un chien ou un chat de différentes manières : ingestion directe de larves ou d’œufs présents dans l’environnement, ingestion d’une proie infestée, transmission par le lait maternel ou transmission par le placenta (uniquement pour les chiots). Le ver solitaire, quant à lui, se transmet invariablement à travers un hôte intermédiaire : ainsi, chiens et chats sont exclusivement contaminés suite à l’ingestion d’une proie infestée, ou encore en avalant des puces infestées lorsqu’ils se lèchent. Dans le cas des trichures et des acanthocéphales, ce sont les œufs présents dans l’environnement (sur le sol) qui sont ingérés. Enfin, le vecteur de transmission des vers du cœur (dirofilaria) sont les moustiques. Cette dernière espèce de vers est heureusement peu présente chez nous, mais plus répandue dans les pays d’Europe du Sud. Soyez donc vigilant lorsque vous partez en vacances dans le sud avec votre chien.
Pourquoi la vermifugation est-elle importante ?
Les vers peuvent déclencher chez votre chien ou votre chat une variété de symptômes, selon le type et l’ampleur de l’infestation. Certaines infestations, notamment d’ascaris, de vers solitaires ou de trichures, peuvent ne provoquer aucun symptôme visible lorsque le nombre de vers est peu important. Dans d’autres cas, l’animal infesté peut présenter des symptômes mineurs, tels que perte de poids, diminution de la condition physique, ternissement de la fourrure, démangeaisons anales et légers problèmes digestifs. Un chiot infesté par des ascaris peut également présenter le fameux » ventre rond « . Les acanthocéphales et les trichures peuvent quant à eux provoquer des symptômes plus sérieux, comme des diarrhées (parfois sanglantes), des anémies et des pertes de poids. Le ver du cœur, comme son nom l’indique, déclenche des problèmes cardiaques, tels que suffocation, toux, diminution de l’endurance et perte de poids.
Si la vermifugation est recommandée pour le bien-être de votre chien ou de votre chat, elle est également importante pour votre propre santé ! En effet, certains vers peuvent aussi infester l’homme, en particulier l’ascaris et, dans une bien moindre mesure, les acanthocéphales. Les jeunes enfants sont particulièrement exposés à ce risque, car ils peuvent ingérer des œufs de vers en jouant dans le bac à sable ou dans l’herbe.
Fréquence de la vermifugation
Il existe des recommandations concernant la vermifugation des animaux de compagnie. Celles-ci sont notamment émises par l’ESCCAP, une organisation à but non lucratif très active dans ce domaine, regroupant des vétérinaires-parasitologues renommés. Les recommandations de vermifugation pour les chiens sont les suivantes : les chiots doivent être vermifugés à 2, 4, 6 et 8 semaines, puis une fois par mois jusqu’à l’âge de 6 mois. Par la suite, il convient de traiter les chiens 4 fois par an. Dans le cas des chiens de chasse ou des chiens vivant dans des régions où l’on peut rencontrer le ver solitaire du renard (telles que le Limbourg méridional, la Groningue orientale, les Ardennes et certaines régions d’Allemagne), une vermifugation plus fréquente peut être nécessaire. Parlez-en avec votre vétérinaire. Les recommandations sont similaires pour les chatons, qui doivent être vermifugés à 3, 5 et 7 semaines, puis mensuellement jusqu’à l’âge de 6 mois. Au-delà de 6 mois, il conviendra de traiter les chats 4 fois par an.
Et pour les chats d’intérieur ?
Environ 20% des chats infestés par des ascaris vivent exclusivement à l’intérieur, dans une maison ou un appartement. L’infestation leur est transmise par leurs propriétaires, qui peuvent faire entrer des œufs par l’intermédiaire des semelles de leurs chaussures. Il est donc indispensable de vermifuger même les chats d’intérieur.
Attention, les œufs de ver ne sont pas visibles à l’œil nu dans les excréments de votre animal. Ce n’est souvent qu’après la vermifugation que l’on trouve des vers (morts) dans les déjections. Toutefois, il existe une exception à cette règle : les anneaux des vers solitaires, semblables à des grains de riz, que l’on retrouve parfois dans la fourrure et les selles. En cas de doute, n’hésitez pas à demander à votre vétérinaire d’effectuer un examen des selles de votre animal !
À quel moment vermifuger ?
La majeure partie de l’année, le moment précis de la vermifugation n’a pas d’importance, dans la mesure où votre animal peut être infesté en toute saison. En revanche, il est recommandé de vermifuger votre animal environ 2 semaines avant sa vaccination annuelle, afin d’éviter que son système immunitaire ne soit occupé à combattre une infestation de vers et que la réaction immunitaire au vaccin ne s’en trouve réduite. En effet, la quantité d’anticorps produits est généralement moindre que lorsque l’animal a été vermifugé peu de temps auparavant.
Les mesures de prévention
L’hygiène !
Outre la vermifugation, vous pouvez limiter le risque de contact avec les œufs de ver pour vous et votre animal. Pour cela, pensez à nettoyer les selles de votre animal (à ne pas jeter sur le compost), à recouvrir les bacs à sable et à vous nettoyer régulièrement et soigneusement les mains, en particulier avant de manger et après avoir jardiné.
Comme indiqué plus haut, les vers solitaires peuvent être transmis par l’intermédiaire de la puce. C’est pourquoi, outre une vermifugation régulière, il est également important de se prémunir des puces. À cette fin, vous pouvez par exemple utiliser Advantage.
Les préparations à base d’herbes
Medpets propose différents produits préventifs naturels, qui agissent sur le milieu intestinal afin de le rendre le plus inhospitalier possible pour les vers. Par ailleurs, ces herbes contribuent de manière générale à la santé intestinale. Parmi ces produits, on trouvera notamment : Doggy Parex et Verm-X chiens pour les chiens, ainsi que Verm-X chats pour les chats.
Attention : contrairement aux vermifuges classiques, ces produits agissent de manière purement préventive et ne tuent pas les vers. Par conséquent, même lorsque vous utilisez ces préparations à base d’herbes, il est recommandé de compléter le traitement par un vermifuge classique au moins 2 fois par an ou de demander à votre vétérinaire un examen des selles de votre animal.
Produits vermifuges
Medpets vous propose différents types de vermifuges. Nous recommandons Vitaminthe pour les chiots et les chatons, Anthelmex pour les chiens adultes et Cestem pour chats pour les chats adultes.
Vers du chats : ils sont dangereux pour lui et pour vous !
Traiter son chat contre les vers (parasites internes) est indispensable. C’est la base même de la prévention avec le traitement contre les parasites externes et la vaccination. Un chat contaminé par les vers ne se » remarque » pas forcément. Cela peut être dangereux aussi bien pour sa santé que pour celle de son entourage. Petite plongée dans ces parasites intestinaux qui empoisonnent la vie de nos chats…
Chez le chat – tout comme chez le chien d’ailleurs -, il existe plusieurs types de vers. Des parasites internes qui colonisent les intestins et/ou le tube digestif et contre lesquels il est essentiel de protéger son animal.
Des vers plats et des vers ronds dans les intestins et le tube digestif de votre chat
Il s’agit principalement des vers plats ou longs (ténia, cestodes), et des vers ronds (ascaris, ankylostomes).
Les échinocoques sont transmissibles à l’Homme, occasionnant alors de graves maladies. Il faut toujours, hormis la vermifugation selon les recommandation du vétérinaire afin de chasser tous les vers, avoir une bonne hygiène.
Une bonne hygiène, surtout avec les enfants !
Cela passe par un lavage des mains après avoir manipulé ou caressé son compagnon. Les enfants doivent apprendre cette mesure de bon sens, car ils n’ont pas toujours conscience du danger que représentent les vers intestinaux du chat. Comme de plus, ils sont proches de leur animal – le matou est souvent un copain de jeu voire un » confident – la proximité est grande. Et les enfants ont également la » manie » de porter leurs mains à la bouche. Quand ce n’est pas se laisser » léchouiller » par leur chat ou par un autre !
Le Dipylidium (‘’vers solitaire’’), est dans une moindre mesure que les autres vers transmissible à l’Homme ; il se retrouve lui aussi dans les intestins des chats (et des chiens).
Ces vers peuvent être visibles dans les selles ; ils sont parfois mobiles et rampent ! On pourrait les comparer en quelque sorte à des grains de riz crus.
Si là aussi l’application régulière d’un vermifuge est essentielle, il ne faut pas non plus oublier de traiter le chat contre les puces à l’aide d’un antiparasitaire. Car ce vers est transmis par les puces. Un enfant peut tout à fait se contaminer en avalant – même sans s’en rendre compte – une puce porteuse du Dipylidium. C’est ce que rappelle le site de l’ESCCAP (une association de parasitologie vétérinaire) dans le point qu’il a établi sur les vers chez nos animaux domestiques, les risques qu’ils encourent tout comme leur entourage.
Il n’y a pas que des vers ronds qui peuvent coloniser l’intestin de votre chat ! Gare aussi aux vers plats du genre ténia. Chez le chat (et une fois encore chez le chien), il existe de nombreux Taenia dans les deux espèces.
Chat et chien : à chacun son vermifuge
Attention, on ne traite pas un chat avec le même produit qu’un chien. Il est important d’avoir l’avis du vétérinaire quant à celui à utiliser, son mode d’application et sa fréquence.
Votre vétérinaire vous conseillera le produit le plus facile à administrer ou à appliquer à votre chat. Celui qui est le mieux adapté à votre compagnon.
Un vermifuge à large spectre pour lutter contre tous les vers
Il vous recommandera un vermifuge à large spectre, capable de lutter contre tous les vers, ce qui est le cas de la plupart des produits vétérinaires. Un vermifuge n’est pas forcément efficace pour lutter contre tous ceux qui peuvent contaminer votre chat. Votre vétérinaire connaît bien les risques encourus et les produits qu’il sera amener à vous prescrire, tout en le faisant évoluer (changer) dans le temps.
Vermifuges : les acheter à l’aide de l’assurance santé animale du chat
Si vous avez souscrit une » mutuelle » pour votre chat, vous pourrez d’ailleurs utiliser le forfait prévention (SantéVet en propose un dans toutes ses formules d’assurance santé animale) afin d’en financer l’achat.
A retenir
– Manger de l’herbe pour un chat ne va pas permettre de le vermifuger et de lutter contre les vers. » Il se purge « , a-t-on souvent l’habitude d’entendre dire ! Mais seul un vermifuge adapté permettra de protéger votre compagnon, vous-même et toute votre famille.
– Evitez de donner à votre chat: viande ou viscères crus.
– Un vermifuge ne vas pas rendre votre chat malade ! C’est là aussi une idée reçue. D’ailleurs après un séjour en pension ou dans un endroit où il a été en contact avec d’autres animaux, vous pouvez fort bien vermifuger de nouveau votre chat avant la date d’échéance suivante (à noter dans vos tablettes !). Il en est de même si vous pensez avoir un jour oublier son vermifuge.
– Votre chat peut tout à fait avoir des vers sans que vous ne vous en aperceviez. Les ankylostomes sont par exemple des vers beaucoup plus petits que les ascaris et que l’on ne peut pas facilement distinguer à l’œil nu.
– Des vomissements, de la diarrhée ou encore le frottement de ses fesses sur le sol peuvent vous alerter d’une contamination par les vers. Consulter sans attendre.
– Chez le chaton, le vétérinaire recommandera généralement de le vermifuger une fois par mois jusqu’à ses 6 mois ; ensuite, à l’âge adulte, c’est son mode de vie (chat d’intérieur, chat ayant accès à l’extérieur, cohabitation avec d’autres animaux, etc.), qui lui permettra de déterminer la fréquence de la vermifugation (de 2 à 4 fois par an) et le traitement à utiliser.
– N’achetez pas de vermifuge sans avoir les conseils et les recommandations de votre vétérinaire.
– Le vétérinaire, en cas de doute, peut tout à fait vous proposer un examen des selles afin de mettre en évidence la présence ou non de vers chez votre chat. Un examen que prend en charge l’assurance santé animale de votre compagnon !
– La vermifugation du chat améliore son système immunitaire, tout en évitant la transmission de maladies plus ou moins graves, les problèmes digestifs et ceux dermatologiques.
Vers
Les oxyures
Les oxyures (oxyurose ou entérobiase) sont les parasites les plus répandus au Canada. Ils se retrouvent dans le gros intestin. Les enfants âgés de 5 à 10 ans sont le plus souvent les victimes de ces parasites : un Canadien sur trois a été infecté pendant son enfance.
La transmission du parasite et les symptômes
La femelle pond ses œufs autour de l’anus pendant la nuit. Cela peut causer des démangeaisons au niveau de la région anale. Si la personne se gratte, les œufs qui adhèrent à ses mains et à ses ongles peuvent contaminer les draps et le pyjama. En portant la main à sa bouche, la personne avale des œufs et se contamine à nouveau. Elle peut aussi contaminer d’autres personnes indirectement sur des surfaces ou des objets, ou en préparant la nourriture.
En plus des démangeaisons nocturnes qui perturbent le sommeil, l’infection aux oxyures provoque parfois des maux de ventre, une perte d’appétit, des nausées et de la diarrhée. Les petites filles et les femmes peuvent également éprouver de la démangeaison au niveau de la vulve et du vagin. Certaines personnes peuvent ne présenter aucun symptôme.
Une consultation médicale est préférable avant de recourir au traitement en vente libre. Une consultation s’impose s’il s’agit d’un enfant de moins de 2 ans. Il est recommandé de recueillir un ver pour qu’un professionnel de la santé l’identifie. Pour ce faire, on peut inspecter la région autour de l’anus avec une lampe de poche, le soir, lorsque l’enfant est endormi. On peut aussi procéder en utilisant un papier adhésif appliqué doucement autour de l’anus de l’enfant. On peut aussi retrouver les œufs dans les selles.
Le traitement
Le traitement consiste à prendre un médicament antiparasitaire, disponible sans prescription, mais qu’il faut demander au comptoir de la pharmacie (médicament en annexe II). Le médicament se présente sous forme de comprimés ou de suspension liquide. La dose est calculée par le pharmacien selon le poids de la personne à traiter. Le traitement doit être répété après deux semaines, car le premier traitement ne tue pas tous les œufs et les jeunes larves. En 14 jours, ceux-ci qui auront le temps de devenir matures et pourront être éradiqués par le second traitement. Il est recommandé de traiter toutes les personnes qui habitent sous le même toit que la personne infectée, car l’infection est très contagieuse, et le risque de réinfestation est grand. Contrairement à certaines croyances, l’emploi d’un laxatif n’est pas recommandé pendant le traitement.
L’application de mesures d’hygiène particulières pendant toute la durée du traitement est aussi nécessaire afin de prévenir la réinfection et la transmission.
- Se laver les mains et les ongles avant de manger ou de préparer la nourriture, après être allé aux toilettes et après avoir gratté la région anale.
- Garder les ongles courts.
- Faire porter à l’enfant un pyjama de style » une pièce » ou ajusté afin d’éviter qu’il se gratte l’anus durant son sommeil.
- Laver les draps, les pyjamas, les sous-vêtements, les serviettes et les peluches à l’eau chaude et au détergent chaque jour. Éviter de les secouer, car les œufs des oxyures peuvent se répandre facilement.
- Laver fréquemment le siège de toilette, les surfaces où l’on mange et les objets que l’on touche souvent (poignées de porte, manette du téléviseur, téléphone, etc.). Les œufs des oxyures peuvent vivre jusqu’à trois semaines sur une surface à la température ambiante.
- Dans la semaine qui suit le traitement, porter des sous-vêtements de coton et les changer de une à deux fois par jour.