Chez Gwenaëlle Béquin, ce sont Émile et Téquila, qui se chargent de l’accueil, à son domicile de Lattre-Saint-Quentin. Un scottish noir et un westie blanc, deux inséparables dont elle s’est servie pour être l’effigie de son entreprise de toilettage canin, à domicile. Elle, arrive en sandales pailletées, jeans bleu et t-shirt noir. Avec autant d’aplomb qu’une jeune femme de 30 ans. Elle en a dix de moins. Et c’est juste après son anniversaire, le 10 février denier, qu’elle décide de se lancer dans l’auto-entrepreneuriat. Un projet réfléchi avec ses parents et son conjoint qui l’ont incitée à se lancer.
» Le toilettage canin à domicile, ça n’existait pas dans le canton « , souligne Gwenaëlle Béquin avant de confier : » C’est un avantage d’être en milieu rural : ça aide beaucoup de personnes âgées, qui ne peuvent plus se déplacer et mine de rien, y’a pas mal de personnes qui n’ont pas le permis dans les villages. «
Chat, chien, quelle que soit la race, la taille, depuis le 8 avril, elle sillonne les routes, jusqu’à 25 km à partir d’Avesnes-le-Comte, pour faire une petite beauté à ces animaux de compagnie. Pour rentabiliser ses déplacements, elle essaie de regrouper les toilettages, s’en sortant, ainsi, avec une trentaine de kilomètres, maximum par jour, effectués à bord de sa citadine customisée du nom de son entreprise, avec des coussinets de chiens.
Le toilettage canin, chez Gwenaëlle Béquin n’est ni une lubie, ni une manne financière. Pas pour le moment, en tout cas. » J’ai toujours été mémère animaux « , dit-elle, posée et amusée. Les chiens, elle ne pourrait pas vivre sans. C’est ainsi depuis son enfance et les animaux de ses grands-parents, agriculteurs, qu’elle bichonnait souvent. En seconde sciences médico-sociales, quand il a fallu trouver un apprentissage, elle s’est dirigée vers Wailly-les-Arras, et un toiletteur canin.
Pendant deux ans, elle a alterné avec le Centre de formation des apprentis d’Arras. » Après, j’ai fait des remplacements par-ci par-là. » C’est faute de moyens, pour limiter les risques, qu’elle a mis les pattes dans l’auto-entrepreneuriat, aidée par la Chambre des métiers. » Pour racheter un salon, il faut entre 25 000 et 30 000 euros et être sûre de sa clientèle. À 20 ans, je n’avais pas l’apport nécessaire. «
Pour s’installer, elle a fait un prêt à taux zéro de 2 000 euros avec l’Ader, pour acheter une partie de son matériel comme la table et le pulser. Les accessoires, elle avait déjà, dans une mallette achetée pour sa formation. Aujourd’hui, trois mois après le lancement de son activité, elle profite d’être connue dans le canton, et donc, du bouche-à-oreille, pour se tisser une clientèle. Mais, l’activité est saisonnière.
» De mars à septembre, ça marche. À Noël, ça reprend un peu, et voilà. On ne peut pas se permettre de ne rien faire à côté. » Autrement dit, Gwenaëlle cherche un mi-temps, dans la vente, pour compléter le toilettage à domicile dont elle espère vivre, à 100 %, un jour, tout en restant lucide d’autant que » le métier n’est pas encore reconnu par l’État. C’est ça qui est dommage. Aujourd’hui, n’importe qui peut ouvrir un salon de toilettage canin, même sans formation. «
Poursuivez votre lecture sur ce(s) sujet(s) :Animaux|Lattre-Saint-Quentin (62810, Pas-de-Calais) Partagez sur