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J’ai le sexe tordu, qui penche d’un côté ; j’ai un testicule plus gros que l’autre : suis-je normal ?
Brigitte Lahaie : Ouvrons la boîte à questions c’est également une question pour vous Michel Schouman, j’ai le sexe tordu, et il penche particulièrement d’un côté et il y a également un testicule plus gros que l’autre : est-ce normal ?
Michel Schouman : Alors avant de dire que c’est normal il faudrait quand même qu’il soit examiné ce jeune homme ou ce monsieur. Le sexe tordu c’est assez fréquent, en fait ce sont les sexes droits qui sont assez rares, la question qu’il faut se poser c’est est-ce qu’il a toujours été comme ça ou est-ce que c’est arrivé sur le tard, et ce ne sont pas tout à fait les mêmes maladies…
B.L : Ca dépend aussi de combien il est tordu.
M.S : Alors il y a ça déjà, l’importance de la courbure si la courbure est… on estime qu’une courbure de moins de 30° par rapport à l’axe central ne peut pas être gênante pour l’acte sexuel, au-delà effectivement c’est une courbure qui peut être invalidante, obligé de réviser le Kamasutra dans toutes les positions ce n’est pas forcément facile. Donc à ce moment-là il y a des petites corrections chirurgicales qui ne sont pas faciles non plus, les corrections chirurgicales on ne le fait que quand il y a des déviations importantes avec une véritable incapacité pour les rapports.
B.L : Oui puisqu’il y a évidemment beaucoup de risques donc ça vaut pas le coup de prendre ces risques là si il y a une petite inclinaison.
M.S : Oui voilà ce n’est pas anodin.
B.L : Et quant au testicule plus gros.
M.S : Quant au testicule il y a souvent une différence de taille, alors de hauteur déjà…
B.L : C’est un peu comme nous les seins, on a rarement les seins exactement pareils.
M.S : Il y a des gens qui s’interrogent pourquoi il y a un testicule plus gros que l’autre ou plus bas que l’autre…
B.L : Ou on penche à droite ou on penche à gauche c’est très connu.
M.S : Voilà c’est très physiologique ça arrive souvent, il peut aussi y avoir des anomalies veineuses au-dessus du testicule gauche le plus souvent, très très souvent, et qui peuvent donner une impression de gros testicule ou de testicule décalé. Ça mérite quand même d’être examiné parce qu’il ne faut pas oublier qu’on peut avoir des cancers à ce niveau-là et il ne faut pas passer à côté. C’est toujours pareil se demander si c’est quelque chose d’ancien ou si c’est quelque chose qui est arrivé récemment et qui s’aggrave.
B.L : Merci de ces précisions Michel Schouman.
Le cancer du testicule
Qu’est-ce que c’est ?
Le cancer du testicule est habituellement un cancer de l’homme de moins de 40 ans. Il représente 1 % des cancers de l’homme (tous âges confondus) et 30 % des cancers de l’homme jeune.
Son pronostic dépend du type histologique (il existe plusieurs variétés microscopiques) et de la diffusion au moment du diagnostic.
Les tumeurs dites « germinales » sont de loin les plus fréquentes :
- Le séminome (40 % de toutes les tumeurs testiculaires) est une tumeur de bon pronostic si le diagnostic est précoce, car il est sensible à la radiothérapie, c’est-à-dire que les rayons peuvent faire diminuer la tumeur ;
- Les autres tumeurs germinales sont dites « germinales » non séminomateuses : le tératocarcinome (30 % des cancers du testicule), le carcinome embryonnaire (20 % des cancers du testicule) et le choriocarcinome (plus rare). Ces tumeurs sont plus agressives que le séminome et elles ne sont pas sensibles à la radiothérapie.
Plusieurs types de tumeurs sont fréquemment associés (tumeurs mixtes)
Les tumeurs non germinales représentent moins de 10 % des tumeurs du testicule (tumeurs de Leydig, de Sertoli.).
Causes et facteurs de risque
Le principal facteur favorisant est l’antécédent personnel de cryptorchidie (absence d’un ou des deux testicules dans la bourse, qui sont alors situés dans la cavité abdominale car ils ne sont pas descendus dans la bourse lors de la vie de l’embryon).
Accessoirement, la fonte testiculaire (après un traumatisme, une infection virale ou pour une cause congénitale) est un facteur beaucoup moins important.
Les signes de la maladie
Le patient découvre souvent lui-même une augmentation de volume d’une bourse, ou ressent une sensation de pesanteur. Parfois, le patient palpe une tuméfaction (« boule ») d’un testicule. Cette tuméfaction est dure et indolore. Le médecin trouve à la palpation une masse indurée qui est en continuité avec le testicule. Il arrive que le testicule soit entièrement tumoral, augmenté de volume et très dur.
Il n’y a aucun trouble mictionnel (pas de brûlures en urinant, fréquence normale des mictions, etc.).
L’autre testicule est systématiquement examiné, ainsi que les autres organes qui sont dans les bourses (éléments du cordon spermatique). Ceux-ci sont normaux. Il est exceptionnel qu’un cancer du testicule provoque une véritable douleur.
A un stade avancé, le cancer du testicule peut être révélé par une métastase (ganglions tumoraux) ou une altération de l’état général (amaigrissement, anorexie.).
Une gynécomastie (augmentation de volume des seins) peut être associée, en particulier pour les choriocarcinomes.
Examens et analyses complémentaires
L’échographie du contenu des bourses confirme la présence d’une masse testiculaire et s’assure de l’absence d’anomalie de l’autre testicule.
Un prélèvement sanguin pour dosage des marqueurs tumoraux est systématique. Il permet d’orienter le diagnostic du type de tumeur : Le dosage de l’alpha-fotoprotéine est toujours normale dans les séminomes purs mais elle est souvent augmentée en cas de tératocarcinome et de carcinome embryonnaire. Les bêta-HCG sont très élevées dans les choriocarcinomes. De plus, lorsqu’un marqueur est initialement élevé, son dosage répété permet de suivre l’évolution (rémission ou récidive) du cancer après traitement.
Une radiographie pulmonaire est réalisée à la recherche de métastases.
Un scanner thoracique, abdominal et pelvien permet de rechercher une extension ganglionnaire du cancer.
Ne pas confondre avec…
Un gros testicule est un cancer jusqu’à preuve du contraire, c’est pourquoi il faut consulter rapidement.
Il faut néanmoins éliminer :
- Une infection du testicule ( orchite ou orchi-épididymite) ;
- Une torsion ancienne du testicule (testicule nécrosé) ;
- Un problème non testiculaire (hernie inguinale, épanchement de liquide autour du testicules, dilatations des veines entourant le testicule,etc.).
Evolution de la maladie
Le cancer du testicule a une extension principalement ganglionnaire.
Les métastases ganglionnaires (adénopathies tumorales) apparaissent autour des vaisseaux iliaques, puis des gros vaisseaux (artère aorte et veine cave) et peuvent atteindre la région médiastinale.
Les ganglions inguinaux peuvent être atteints en cas d’atteinte du scrotum (peau de la bourse) ou s’il existe des antécédents de chirurgie inguinale.
L’extension locale est tardive (envahissement du cordon testiculaire, du scrotum).
Les éléments péjoratifs sont principalement l’existence de choriocarcinome ou de carcinome embryonnaire, la présence d’adénopathies (en particulier au dessus du diaphragme) et l’atteinte du scrotum.
A l’inverse, les formes localisées de séminome testiculaire ont un excellent pronostic (plus de 90 % de guérison après traitement chirurgical).
Traitement
L’orchidectomie (ablation du testicule) est systématique. L’incision se trouve au dessus du creux inguinal. L’orchidectomie permet d’analyser la tumeur. Pour les tumeurs de bon pronostic, de petite taille et localisées au testicule, le traitement chirurgical suffit suivie d’une surveillance régulière par dosages sanguins des marqueurs tumoraux et par des scanners réguliers.
L’orchidectomie est souvent réalisée après prélèvement de sperme au CECOS (centre de prélèvement de sperme) en vue d’une éventuelle procréation médicalement assistée.
Une prothèse testiculaire peut être introduite dans la bourse.
La radiothérapie externe postopératoire (rayons en plus de l’intervention) est indiquée en cas de séminome, systematiquement lorsque celui-ci a une diffusion ganglionnaire.
La chimiothérapie est indiquée pour certaines tumeurs séminomateuses avanceés (en complément de la radiothérapie) et pour les tumeurs non séminomateuses plus agressives. Il s’agit souvent d’une association de plusieurs chimiothérapies, dont le nombre de séances dépend des caractéristiques de la tumeur et des éventuelles récidives du cancer lors de la surveillance.
Un curage ganglionnaire (ablation chirurgicale des ganglions) est nécessaire lorsque, au cours du suivi, on découvre des adénopathies résistantes à la chimiothérapie.
Ecrit par:
Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso
Médecin généraliste
Ecrit par:
Dr Lyonel Rossant
Pédiatre
Ecrit par:
Révision médicale effectuée par le Dr Jesus Cardenas
Révision médicale : Dr Jesus Cardenas, Directeur médical de Doctissimo, 27 janvier 2017
Mis à jour le 11 mai 2016