Il faut être très délicat et procéder avec douceur, car une intervention rapide et autoritaire peut faire sombrer ces personnes dans la dépression et dans des cas extrêmes les mener au suicide.
Table des matières
- Guérir le syndrome de Diogène ou apprendre à se défaire des choses
- Les symptômes de la syllogomanie
- Les causes de la syllogomanie
- Les risques et les conséquences
- Le traitement possible de la syllogomanie
- Le syndrome de Diogène
- Savez-vous ce que c’est le syndrome de Diogène ?
- Difficulté à se défaire de ses objets
- Existe-t-il des traitements?
- Que peut-on faire alors?
- Qu’est ce Le » gardage » ?
- Le syndrome de Noé ou le besoin compulsif de « sauver » des animaux
- Qu’est-ce que le syndrome de Noé ?
- Quelles conséquences pour l’animal ?
- Et le droit français ?
- Le syndrome de Noé, c’est quoi ?
- Que faire si l’on soupçonne un proche d’être atteint du syndrome de Noé ?
- Syndrome de Noé : quelle est cette maladie mentale qui consiste à accumuler trop d’animaux ?
- Les personnes souffrant du syndrome de Noé croient sauver des animaux
- Syndrome de Noé : quelles conséquences pour les animaux victimes ?
- Comment prendre en charge les malades souffrant du syndrome de Noé ?
- Syndrome de Noé : quand l’arche perd la raison
- Un peu, beaucoup, à la folie… pas du tout !
- Maltraitance et conditions sanitaires épouvantables
- Les nouveaux animaux de compagnie aussi
- syndrome de Noé
- Français
Guérir le syndrome de Diogène ou apprendre à se défaire des choses
Évidemment, on ne souffre pas absolument du syndrome de Diogène parce qu’on a une petite tendance à être bordélique. Comme nous l’avons vu, ce trouble nécessite normalement un élément déclencheur. On entend souvent des personnes dire à la blague » j’ai le Diogène » afin d’expliquer leur disposition à tout conserver et/ou leur paresse à faire le ménage. Pour les » faux » malades, il existe bien sûr des moyens de régler progressivement le problème :
- Choisissez de désencombrer votre logement en procédant par étape : une pièce à la fois, un placard à la fois.
- Procédez par petites périodes de 20-30 minutes chaque jour, plutôt que tout vouloir faire en fin une de semaine.
- Débarrassez-vous de tous les vêtements, souliers, etc. que vous n’avez pas portés depuis 1 an ou plus.
- Pour les ustensiles et la vaisselle, un bon truc consiste à tout mettre dans une grosse boîte de carton et à ressortir au fur et à mesure les objets dont vous avez besoin, puis les ranger à nouveau dans les placards. En 2-3 semaines, vous serez en mesure d’identifier ce qui vous est vraiment utile… et le reste sera déjà dans boîte, prêt à être apporté à votre association d’entraide préférée.
- Triez vos papiers, factures au fur et à mesure que vous les recevez. Ne laissez rien s’entasser sur les tables et bureaux.
- Rangez les choses après les avoir utilisées.
Vous pouvez aussi consulter l’article Astuces pour désencombrer rapidement qui contient plein de trucs pratiques.
Bon ménage!
Cécile Moreschi, rédactrice Canal Vie
La syllogomanie ou la maladie de tout garder…
Bien souvent la syllogomanie est confondue avec un autre trouble du comportement : le syndrome de Diogène. En réalité, ce sont là deux troubles comportementaux différents. Les patients atteints du syndrome de Diogène ont certes un comportement d’accumulation pathologique mais plusieurs facteurs viennent s’ajouter : une hygiène corporelle souvent délaissée, un isolement social fort et une indifférence totale face à leurs conditions de vie. Ce n’est pas le cas des syllogomanes, dont le collectionnisme s’approche plus des TOC. Les personnes atteintes du syndrome de Diogène apparaissent alors plutôt comme un sous-groupe spécifique de patients qui ont un comportement syllogomaniaque.
Les symptômes de la syllogomanie
La syllogomanie est caractérisée par certains symptômes spécifiques à cette pathologie. Peu connu, ce trouble psychique consiste à accumuler des objets, sans pour autant les utiliser. Les personnes dans cette situation ont tendance à ne pas arriver à se séparer de ces objets accumulés. La syllogomanie présente ainsi différents symptômes que l’on peut rapidement reconnaître :
- L’accumulation d’objets, inutiles, sans valeur.
- Le besoin de conserver ces objets.
- L’impossibilité d’effectuer un tri.
- Troubles présents depuis au moins six mois.
- Aucune maladie mentale détectée.
- La souffrance est liée à l’éventuelle séparation de ces objets.
- Les objets finissent par envahir totalement l’espace de vie, compromettant l’hygiène.
- Cette accumulation met en danger la vie de la personne concernée (incendies, nuisibles etc).
Les causes de la syllogomanie
La réponse ne peut pas être véritablement précise. En effet, les causes de cette pathologie restent encore inconnues, mais certaines hypothèses ont été établies. Généralement, la syllogomanie peut apparaître après la perte d’un être cher. Cette perte peut être un décès, mais également un divorce, une déception amoureuse etc. Cette perte va alors créer un manque affectif dans la vie de la personne en question. Cette dernière va alors tenter de combler cette carence affective par l’accumulation d’objets dans son lieu de vie. Lorsque tous ces objets sont présents, cela va alors rassurer la personne souffrant de syllogomanie. Finalement, ils cherchent à combler ce manque par les objets, tout en s’isolant du reste du monde. C’est un cas paradoxal.
Deuxièmement, la syllogomanie peut être une conséquence du syndrome de Diogène. En effet, les patients atteints de cette maladie ont tendance à négliger leurs conditions de vie. Ils vont alors s’enfermer dans leur bulle, à leur domicile, et vivre dans des conditions totalement insalubres. Le syndrome de Diogène est une syllogomanie extrêmement poussée. De nombreux patients mettent fréquemment leur vie en danger en étant atteints du syndrome de Diogène.
Les risques et les conséquences
Les conséquences d’une syllogomanie peuvent être diverses. Tout d’abord, la syllogomanie apporte de lourdes conséquences socio-familiales. La personne victime de cette maladie, aura tendance à s’isoler des autres. Soit par honte ou par peur du jugement des autres, l’individu se repliera alors sur lui-même et deviendra complètement solitaire. Les personnes atteintes de syllogomanie ne vont pas uniquement s’isoler de leur environnement familial, mais également professionnel. Il n’est pas rare de voir des patients ayant perdu leur emploi, à cause de cette maladie. Finalement, ce trouble psychique isole du monde extérieur.
Deuxièmement, la syllogomanie implique de lourdes conséquences matérielles. En effet, des incendies peuvent avoir lieu fréquemment à cause du manque d’entretien des appareils électroménagers. L’insalubrité du logement apporte son lot de nuisibles, ainsi que de drôles d’odeurs. Pour finir, la syllogomanie comporte de graves conséquences psychiques. Une dépression peut apparaître lorsque l’individu prend conscience de sa façon de vivre et de l’insalubrité qui l’entoure. Un sentiment de honte peut alors envahir l’individu, qui n’osera pas en parler à une personne compétente pouvant l’aider. Cette dépression peut alors persister et s’aggraver, sans ne jamais être traitée. Suite à cela, la dépression peut être prise à temps et la personne peut alors bénéficier d’une hospitalisation, mais dans certains cas il est bien trop tard.
La syllogomanie est une véritable maladie, ne devant pas être prise à la légère. Les conséquences peuvent être lourdes sur différents aspects.
Vous avez besoin de l’aide d’un professionnel pour le nettoyage d’un logement habité par une personne syllogomane ?
Le traitement possible de la syllogomanie
Le traitement de la syllogomanie va varier en fonction de la cause. La demande de prise en charge de la personne est souvent faite par un proche ou un ami car la personne en question est soit dans le déni total soit totalement honteux. La première chose à faire est de consulter un médecin généraliste ou éventuellement un psychiatre, en fonction de ce que la personne préfère. Des visites à domicile peuvent être organisées pour voir l’ampleur des dégâts. Un traitement adapté sera alors ensuite prescrit en fonction de l’évolution de la maladie.
Si la cause de la syllogomanie est le syndrome de Diogène, la prise en charge s’effectuera directement en unité psychiatrique. Si la syllogomanie n’émane pas de cette pathologie, il est possible d’éviter l’hospitalisation, en fonction de l’état de la personne.
Tout d’abord, il est nécessaire que l’individu prenne conscience de son handicap, ainsi que de son comportement au quotidien. L’individu en question doit avoir envie de changer car si ce n’est pas le cas, la thérapie sera un véritable échec. Une psychothérapie peut ensuite être mise en place. Elle aura alors pour but de redonner confiance en soi à l’individu concerné et lui réapprendre à vivre normalement, tout en se débarrassant de ses troubles comportementaux. Pour finir, un traitement médical peut aussi être mis en place comprenant des antidépresseurs, notamment lorsque cette syllogomanie est une conséquence d’une dépression peu sévère, pouvant être traitée grâce à un traitement médical.
Pour conclure, la syllogomanie est une véritable maladie qui ne doit pas être prise à la légère. Il existe de nombreux cas isolés en France, qui n’osent pas avouer qu’ils ont véritablement besoin d’aide.
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Le syndrome de Diogène
J’ai eu de la difficulté à me documenter pour écrire un article sur le syndrome de Diogène. En fait, il y a très peu d’écrits à ce jour sur ce sujet. Pour vous donner un exemple, même dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV), ce qu’on pourrait appeler la » bible des psys « , on ne trouve absolument rien. C’est une maladie que bien peu de gens connaissent. Toutefois, je vais quand même tenter de vous faire, le plus fidèlement possible, un portrait de ce syndrome.
Savez-vous ce que c’est le syndrome de Diogène ?
Vous savez qu’il est tout à fait naturel de s’attacher à certains objets, comme à des souvenirs qu’on veut conserver toute notre vie. Des objets si précieux qu’on ne s’en débarrasserait pour rien au monde. Comme » cette canne à pêche que mon père m’a laissée alors que je n’avais que 8 ans. Cela me rappelle une merveilleuse époque de ma vie. » Ou » le bâton de hockey signé par Maurice Richard. «
J’en conviens, il y a des choses auxquelles on s’attache et qu’on veut conserver. Il y a aussi des gens qui ramassent toutes sortes d’objets hétéroclites dans le but de créer une œuvre d’art ou pour bricoler éventuellement dans leur maison. Par contre, la tendance poussée à l’extrême à vouloir tout garder ainsi que la difficulté à se débarrasser de tout objet, si utile soit-il, peut être la manifestation d’une problématique qu’on connait sous le nom du syndrome de Diogène ou d’accumulation morbide. Mathieu St-Onge, Vloggeur Québecois, par tant qu’à lui de » gardage « .
Difficulté à se défaire de ses objets
Il semblerait que c’est une problématique caractérisée par l’envie démesurée de ramasser et d’accumuler de façon pathologique des objets variés. Les sujets présentant cette problématique éprouvent une énorme difficulté à s’en défaire de leurs possessions, mêmes si ces dernières ne sont pas investies d’une valeur sentimentale. Ces individus ramassent des objets de façon compulsive. Ils ramassent tout, tout, tout, même des poubelles! Il y a des gens qui vont jusqu’à voler les sacs de poubelles chez ses voisins, avant que le camion de vidange ne passe, donc il ne s’agit pas d’un éboueur compulsif ou quelque chose du genre.
Ces personnes empilent tous leurs » précieux trésors » dans leur demeure, mais ils ramassent tellement qu’on a l’impression qu’ils vivent plutôt dans des taudis. De nombreux sujets accumulent à un point tel qu’ils risquent souvent de mettre leur vie et celles des autres en danger. Dans certains cas, les sujets peuvent accumuler des grandes quantités d’argent, à la maison où à la banque, sans avoir conscience de ce qu’ils possèdent. Ils ont de la difficulté à s’arrêter. C’est plus fort qu’eux! Ils n’ont plus le contrôle.
De tels individus vont négliger leur hygiène personnelle et abandonner complètement tous soins du corps, dégageant ainsi une odeur corporelle forte, voire répulsive. Ils ont tendance à s’isoler dans leur foyer. Habituellement, leurs contacts sociaux et familiaux sont inexistants ou très limités. Il peut arriver qu’ils conservent certains contacts, surtout avec ceux et celles qui les comprennent, tolèrent ou facilitent leur mode de vie ou qui les nourrissent.
Cette problématique touche plus souvent les personnes âgées et autant les hommes que les femmes, sans égard au statut socio-économique.
Existe-t-il des traitements?
En premier lieu, on s’occupe des complications découlant de leur mauvaise nutrition et de leur manque d’hygiène. Ensuite, on peut mettre en place des dispositifs pour que la situation ne se répète pas. Il arrive que les autorités soient obligées de vider et de nettoyer la maison, ou, dans des cas extrêmes, qu’ils soient obligés de détruire la demeure. Mais comme » ils ne sont pas malades » et qu’ils refusent toute aide, ils risquent de recommencer leur petit manège ailleurs.
Que peut-on faire alors?
La vigilance est de mise si vous connaissez des gens âgés qui demeurent seuls, spécifiquement et surtout si vous avez constaté qu’ils ont tendance à s’isoler, se négliger, accumuler… Demandez de l’aide à des professionnels car ces personnes refusent tout type d’aide, prétendant qu’elles n’en ont pas besoin.
Qu’est ce Le » gardage » ?
Mathieu St-Onge qui est un vloggeur très connu a préparé un dossier fort intéressant sur l’accumulation compulsive: Le gardage. Il aborde ce thème avec humour et vient porter son éclairage sur sa propension à garder différents objets inusités. http://www.matstonge.com/gardage.html
Pour plus d’informations consultez ce site:
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Le syndrome de Noé ou le besoin compulsif de « sauver » des animaux
NOÉ. A l’instar du personnage religieux, certaines personnes aimeraient sauver tous les animaux de la Terre. Mais parfois ce désir, louable à l’origine, se mue en une pathologie destructrice pour les chiens et les chats – et même parfois d’autres espèces – qui croisent le chemin de pareils individus. Dans un article paru le 17 mai 2019, Ouest France rapporte le cas d’une sexagénaire qui comparaissait devant le tribunal de Lorient pour détention de plus d’une dizaine d’animaux dans un piteux état. Interrogé par Sciences et Avenir, le psychologue clinicien et auteur* Philippe Hofman s’était exprimé sur ce comportement :
Sciences et Avenir : Qu’est-ce que le syndrome de Noé ?
Philippe Hofman : Pour rester dans la métaphore du personnage de Noé, nous pourrions dire qu’une personne atteinte du syndrome de Noé récupère les animaux « pour les sauver du déluge de l’humanité ». Elle les récupère, les soigne et cela avec tous les types d’animaux. C’est un comportement presque addictif. De nombreuses personnes travaillant en refuge ont cette tendance mais cela est majoré chez les gens ayant un manque affectif qui date généralement de l’enfance. Ces personnes sont alors renvoyées inconsciemment à leur propre image d’enfant vulnérable et sensible en présence d’un animal abandonné qui a pu être maltraité. Cette envie d’aider l’autre se transforme alors en « pulsion de réparation ».
Quelles sont les conséquences pour les animaux adoptés ?
Tant que la personne exprime seulement une attention débordante pour ses animaux, il n’y a pas de danger. Si la pulsion est envahissante, on rentre alors dans le cadre de la pathologie. Cela devient une sorte de sauvetage forcené de la misère animale pour combler des traumatismes personnels. Ces personnes ont des pathologies psychiques variées et parfois délirantes. Elles ne supportent absolument pas de voir des animaux sensibles maltraités et/ ou abandonnés. Elles ont alors une frénésie d’aide ce qui cause un oubli de la réalité et des besoins vitaux de ceux qu’elles sont sensées soutenir. Les animaux domestiques n’existent plus réellement, ils sont pris dans un système délirant d’accumulation et finissent entassés et malnutris. Autrement dit, encore plus maltraités.
Vous êtes psychologue clinicien, avez-vous déjà été confronté à ce genre de personne ?
Pas vraiment, cette pathologie est heureusement rare. En revanche, je rencontre de très nombreuses personnes qui ont une petite ménagerie familière et qui pratiquent avec délice l’anthropomorphisme. Souvent pour combler des manques affectifs, ils personnifient leurs animaux familiers comme des êtres idéaux. Ce comportement n’est pas forcément grave tant que la « bien-traitance », même un peu étouffante, ne se transforme pas en maltraitance. Tant que l’on respecte les besoins vitaux des animaux et qu’on les adore il y a peu de risque. En outre, la présence d’un animal familier reste un soutien essentiel pour tous ceux qui traversent une épreuve difficile.
*Philippe Hofman, Le chien est une personne, Ed. Albin Michel
Tout le monde connaît de près ou de loin le récit de l’Arche de Noé. Dans la Genèse, Noé, doit construire une Arche lui permettant de survivre lui & sa famille au déluge – lancé par Dieu – visant à exterminer toute forme de vie sur Terre. Toute forme de vie ? Pas exactement, puisque Dieu ordonne à Noé de prendre dans son arche un couple de chaque espèce animale, afin de repeupler la planète après le déluge (bon, après il y a une histoire de sacrifice animal mais c’est un autre sujet..).
Aujourd’hui le terme Arche de Noé est entré dans le langage courant puisqu’il qualifie la demeure d’une personne ayant différents animaux d’une ou plusieurs espèces distinctes. Rien de bien exceptionnel à prendre chez soi plusieurs boules de poils, mais parfois il se peut que l’amoureux des animaux se transforme en véritable collectionneur, victime de sa volonté compulsive à héberger ou à « sauver » toujours plus d’animaux. C’est à ce moment là qu’on parle de » Syndrome de Noé « .
Qu’est-ce que le syndrome de Noé ?
Comme je l’ai écrit précédemment, le syndrome de Noé, ou Animal Hoarding ( » Accumulation d’animaux » en français), est une pathologie qui se traduit par un besoin compulsif d’obtenir & de contrôler des animaux, associé à un déni de leur souffrance, sans avoir les moyens de les détenir dans des conditions décentes. Cette maladie mentale toucherait majoritairement les femmes ; 76% des cas dont 46% d’entre elles seraient âgées de plus de 60 ans & vivraient seules.
L’Animal Hoarder est au départ un amoureux des animaux & voit ces derniers comme ses propres enfants, au point d’avoir un véritable trouble de l’attachement envers eux (par ailleurs, il s’imagine souvent avoir un talent pour les comprendre & les aider). Ainsi, il se sent très concerné par la protection animale & en hébergeant massivement des animaux chez lui, l’Animal Hoarder se prend véritablement pour un Noé moderne investi d’une mission de sauvetage dès qu’il en a l’occasion.
Très vite la personne atteinte du syndrome de Noé va perdre pied & accumuler un nombre insensé d’animaux dans sa demeure, sans même s’en rendre compte. Et lorsqu’un proche ou une personne extérieure lui fera remarquer l’irrationnalité de ses actions, l’Animal Hoarder réfutera son absence de raison & pire, niera la souffrance des animaux découle de ses actes.
Quelles conséquences pour l’animal ?
Conditions sanitaires de lapins nains appartenant à un Animal Hoarder.
Bien que l’Animal Hoarder niera farouchement être responsable de la souffrance de ses animaux, la réalité est tout autre. À force de » sauver « , l’habitation du » collectionneur » devient insalubre. L’hygiène déplorable peut provoquer des infections ou des maladies aux animaux détenus chez la personne atteinte du syndrome de Noé. D’ailleurs en parlant de maladie, l’Animal Hoarder fini par être dépassé par ses dépenses animalières & ne parvient plus à assumer les soins de ses animaux (ce qui signifie aussi l’absence de vaccin ou de stérilisation & donc possibilité de reproduction dans le foyer). Il n’est bientôt plus capable de fournir à ses pensionnaires une alimentation saine ou suffisante. En devenant un » collectionneur « , le malade se transforme petit à petit en ce qu’il détestait au départ ; une personne maltraitant les animaux.
Et le droit français ?
Outre la maltraitance animale qui découle du syndrome de Noé, en France, il est de toute façon hors-la-loi de posséder autant d’animaux chez soi (enfin, cela dépend des espèces). Dans l’Article 2 du code rural L. 214-6 le nombre total de chiens de plus de quatre mois ou de chats de plus de dix mois détenus par un particulier ne doit pas excéder neuf. Au-delà de neuf chiens, le particulier peut être considéré comme éleveur, gérant d’une pension ou d’un refuge & doit déclarer ses animaux auprès de la Direction des Services Vétérinaires (DSV).
Toutefois, si une personne atteinte du syndrome de Noé n’est pas dans cette situation (donc si elle détient moins de 9 chiens/chats ou qu’elle accueille d’autres espèces), la DSV peut être appelée sous demande d’une tierce personne ayant remarqué chez l’individu » suspect » toute maltraitance susceptible d’interpeller les autorités. Dans ces cas là, des associations peuvent être appelées pour saisir les animaux chez l’Animal Hoarder. Ainsi, le 14 octobre dernier, la Fondation 30 Millions d’Amis – accompagnée de gendarme – est intervenue à Plouézec (Bretagne), chez un frère & une soeur quadragénaires visiblement atteints tous deux du Syndrome de Noé, puisqu’ils vivaient avec une soixantaine d’animaux (chats, chiens, lapins, rongeurs & oiseaux) dans une pièce de 10m².
» L’homme et la femme, de 46 et 49 ans, sans emploi, vivaient dans une petite maison, sans eau courante et “quasiment dans le noir, éclairés par une faible ampoule” selon les services de gendarmerie.
Ils occupaient une seule pièce de 10 m2 avec tous leurs animaux, l’accès à l’étage étant rendu impossible car l’escalier était cassé. «
Un des chiens secourus ce jour-là. Photos : 30 Millions d’Amis.
Comme toute pathologie, le syndrome de Noé doit se soigner afin d’être combattu. Sans soin adapté, la récidive des malades s’élèverait à 100%. Un chiffre inquiétant, d’autant plus qu’à l’heure actuelle, aucun traitement, ni psychothérapie n’ont été mis en place pour les malades. Alors que peut-on faire ? Éduquer & sensibiliser les gens à cette pathologie, car en connaissant ce qu’est le syndrome de Noé on peut le déceler chez Autrui & arrêter les dérives avant d’arriver à une situation chaotique. Aux Etats-Unis, où la maladie est connue depuis plus de 20 ans, certaines université se sont penchées sur l’étude du Syndrome de Noé. C’est le cas du Hoarding of Animal Research Consortium (HARC), qui a rassemblé un groupe de scientifiques & de chercheurs de 1997 à 2006 pour étudier cette pathologie & balayer les préjugés de celle-ci. En France, où le problème commence à être connu, le travail d’information & de sensibilisation se fait grâce aux associations de protection animale.
Sources & suppléments d’infos :
L’arche de Noé sur Wikipédia : ICI
» Animal Hoarding – Syndrome de Noé » sur le site de l’ACRACQ : ICI
» Seriez-vous atteint par le Syndrome de Noé ? » sur Les brindherbes engagés : ICI
» Le Syndrome de Noé ou la maladie mentale des collectionneurs d’animaux » sur Le Figaro : ICI
» Le Syndrome de Noé ou le besoin compulsif de sauver des animaux » sur Sciences et Avenir : ICI
L214 Annexe 6 sur Legifrance : ICI
» Déclarer une activité professionnelle en lien avec les animaux de compagnie » sur Mes Démarches : ICI
» Notion de base pour la mise en règle d’un élevage canin » sur Secadso : ICI
» Ils vivaient avec 60 animaux dans 10m² » sur La Presse d’Armor : ICI
» Treatment & Prevention » sur Animal Hoarding : ICI (anglais)
Hoarding of Animals Research Consortium sur le site de Tufts University : ICI (anglais)
Peut-être connaissez-vous quelqu’un dans votre entourage qui souffre de ce syndrome. Si c’est le cas, contactez immédiatement une association de protection animale.
Le syndrome de Noé, c’est quoi ?
Le syndrome de Noé est avant tout une maladie mentale qui peut toucher n’importe lequel d’entre nous. Comme son nom l’indique, elle fait référence au personnage de Noé et à son désir de sauver tous les animaux de la Terre grâce à son arche.
Les personnes atteintes du syndrome de Noé, qui sont le plus souvent des femmes âgées vivant seules, ont à peu près le même souhait que Noé. Elles veulent sortir de la rue ou de la maltraitance tous les animaux qu’elles rencontrent. Malheureusement, ce noble souhait devient petit à petit un acte compulsif et elles se mettent à littéralement accumuler les animaux. Elles deviennent alors incapables de garantir à tous une santé correcte et les associations retrouvent bien souvent dans les appartements de ces personnes des centaines d’animaux entassés les uns sur les autres dans des conditions d’hygiène déplorables. Ils sont le plus souvent affamés, voire gravement malades.
La plupart du temps, les personnes souffrant du syndrome de Noé ne se rendent même pas compte qu’elles font souffrir leurs animaux. Au contraire, elles leur sont particulièrement attachées.
Crédits : iStock
Que faire si l’on soupçonne un proche d’être atteint du syndrome de Noé ?
Généralement, les personnes malades ne laissent jamais personne entrer chez eux, ce qui les rend difficiles à détecter. Mais quelques signes ne trompent pas.
Si vous connaissez quelqu’un qui a pour réputation d’être un véritable » refuge » à lui tout seul ou qui parle énormément de ses nombreux animaux alors que vous savez qu’il habite dans un minuscule appartement, n’hésitez pas à contacter une association de protection animale, telle que la SPA.
Non seulement vous pourrez sauver de nombreux animaux victimes de maltraitance, mais en plus vous pourrez encourager la personne malade à se faire soigner. Attention, lorsque leurs animaux leur sont retirés, les personnes atteintes du syndrome de Noé doivent immédiatement être prises en charge, certaines pouvant ne pas supporter la séparation d’avec leurs animaux et mettre fin à leurs jours.
Syndrome de Noé : quelle est cette maladie mentale qui consiste à accumuler trop d’animaux ?
Il existe une forme de maltraitance animale largement sous-estimée : elle consiste à accumuler des animaux sans se rendre compte qu’on ne peut subvenir à leurs besoins. Souvent, les associations de protection animale doivent saisir les animaux détenus dans de mauvaises conditions chez des personnes souffrant de ce syndrome de Noé. Le Dr Sarah Jeannin, psychologue clinicienne et Docteur en éthologie, nous explique ce qu’est cette maladie psychiatrique.
Ce terme métaphorique tire son origine d’un récit biblique que l’on trouve dans le livre de la Genèse : Dieu ordonne à Noé de recueillir dans son arche un couple de chaque espèce animale, afin de repeupler la planète après le Déluge.
Les personnes souffrant du syndrome de Noé croient sauver des animaux
Les personnes souffrant du syndrome de Noé sont investies d’une mission de sauvetage : elles ont un besoin irrépressible d’obtenir et de contrôler toujours plus d’animaux (de toutes sortes) sans avoir les moyens de les accueillir dans des conditions décentes.
Ce besoin est associé à un déni de leur souffrance. Après avoir sorti les animaux de la » misère « , elles ne cessent d’en recueillir de nouveaux au point de ne plus pouvoir les assumer.
Ces individus, aussi appelées des » collectionneurs » (en anglais, » animal hoarders « ) se considèrent comme des bienfaiteurs ; le déni est l’un des principaux symptômes ! Le comble de ce trouble est donc que la personne se transforme petit à petit en ce qu’elle détestait au départ : une personne maltraitant les animaux !
Syndrome de Noé : quelles conséquences pour les animaux victimes ?
Découverts affamés et malades, de nombreux animaux doivent être euthanasiés à chaque intervention des associations. Dans d’autres situations moins » dramatiques « , les animaux ont beaucoup de mal à supporter cette » promiscuité » et bien que leur santé physique ne soit pas mise en péril, ces conditions d’hébergement portent néanmoins atteinte à leur bien-être. Ils ne sont plus libres d’éviter les interactions avec leurs congénères, ce qui est problématique pour une espèce comme le chat par exemple, qui est moins sociale que le chien ! Ils ne peuvent pas explorer librement leur environnement etc. Il y a une réelle contrainte de l’humain qui souhaite paradoxalement les protéger.
Saisie chez des particuliers qui vivaient dans 10 m² avec 60 animaux – © Fondation 30 Millions d’amis
Comment prendre en charge les malades souffrant du syndrome de Noé ?
C’est un problème très répandu, qui cause plus de souffrance animale que tous les actes de cruauté intentionnels réunis et qui est nettement sous-estimé. Il est donc essentiel d’éduquer et de sensibiliser les gens à cette pathologie pour arrêter les dérives et éviter les situations de maltraitance. Le syndrome de Noé peut se retrouver à tous les âges, quel que soit le sexe ou la condition socio-économique de la personne, mais des études récentes montrent qu’il touche majoritairement les femmes, les personnes seules et en particulier les personnes âgées (Ferreira et al, 2017).
On trouve une brève description de ce syndrome dans la dernière édition du DSM V, manuel qui répertorie les différents troubles mentaux (American Psychiatric Association, 2014), incluse dans la section » trouble obsessionnel compulsif et troubles apparentés « . Néanmoins, il reste plusieurs points à élucider : le syndrome de Noé est-il une pathologie à part entière ? La manifestation délirante d’un trouble psychotique ? Quelles sont les causes, les origines de ce syndrome (carence affective, abus, traumatismes) ? De nouvelles recherches sont nécessaires pour mieux comprendre son trouble et le soigner. D’une part parce que sans soins adaptés après l’intervention, la récidive des malades s’élève à près de 100% ! Et d’autre part, parce que les malades, privés de leurs animaux, peuvent tenter de mettre fin à leurs jours.
Ainsi, les personnes souffrant du syndrome de Noé présentent un besoin frénétique d’aider les bêtes et oublient la réalité au détriment des besoins vitaux des animaux qu’elles sauvent. Ce trouble nous rappelle une fois de plus que » l’amour de suffit pas » ! Pour respecter le bien-être de l’animal, il est nécessaire de répondre à ses besoins éthologiques (physiques et psychiques). L’animal doit être considéré pour ce qu’il est et pas uniquement pour ce qu’il apporte (combler une carence affective, réparer un traumatisme etc.).
Dr. Sarah Jeannin
Psychologue clinicienne, Docteur en Ethologie.
Responsable scientifique et formatrice au centre de formation Animal University.
Consultante en médecine vétérinaire du comportement à la clinique vétérinaire du Pont de Neuilly, aux côtés du Dr Thierry Bedossa.
Chercheuse associés au LECD de l’Université Paris Nanterre
Syndrome de Noé : quand l’arche perd la raison
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Animées par la volonté de bien faire, certaines personnes, atteintes du syndrome de Noé, en viennent à multiplier les adoptions d’animaux en souffrance sans pouvoir réellement s’en occuper.
C’est un peu l’arche de Noé mais en version glauque. À l’instar du personnage biblique, certains amoureux des animaux souhaiteraient pouvoir sauver toutes les bêtes du monde, abandonnées, victimes de maltraitance ou en manque d’amour. Une intention louable qui peut néanmoins se transformer parfois en véritable cauchemar. Reconnu comme un trouble psychique, le syndrome de Noé consiste en effet à entasser dans de petits espaces des dizaines voire des centaines d’animaux sans pouvoir s’en occuper décemment. Souvent livrés à eux-mêmes, ils vivent dans des conditions insalubres et finissent par mourir de malnutrition ou de maladie.
Un peu, beaucoup, à la folie… pas du tout !
Tiré du terme anglais » animal hoarding « , le syndrome de Noé désigne un besoin compulsif d’obtenir et de contrôler des animaux. Répertorié comme maladie mentale, il touche surtout les femmes (à 76 %), âgées de plus de 60 ans, vivant seules et connaissant des difficultés économiques.
Détenir de nombreux animaux n’est pas un problème en soi, du moment qu’ils jouissent de bonnes conditions de vie. Ces adoptions à outrance deviennent en effet pathologiques lorsqu’elles ont pour objectif de combler des traumatismes personnels. Généralement, les personnes atteintes du syndrome de Noé ne supportent pas l’idée qu’un animal puisse être maltraité ou abandonné au point de vouloir sauver toutes les âmes esseulées qu’elles croisent sur leur chemin. C’est aussi une façon de s’attirer la sympathie des autres et de passer pour un bon samaritain.
Mais cette frénésie ou cette volonté de faire à tout prix une bonne action causent souvent un oubli de la réalité et un déni des souffrances subies par les animaux. Au final, ces actes de charité peuvent se transformer en actes de cruauté.
Maltraitance et conditions sanitaires épouvantables
Bien que le phénomène soit relativement rare, plusieurs cas d’adoptions en masse, parfois dans des appartements ou des maisons minuscules, ont été identifiés. Résultat, les animaux vivent dans leurs déjections, sont mal nourris, contractent de nombreuses maladies et sont parfois obligés de cohabiter avec leurs congénères décédés.
Outre ces conditions de vie désastreuses, un autre problème entoure cette pratique du hoarding : celui de la reproduction. Souvent non stérilisés, les animaux se reproduisent à tout va et prolifèrent dans des espaces où ils sont déjà bien à l’étroit. Certains propriétaires, parfois sans scrupule ou tout simplement dépassés par la situation, n’hésitent pas à se faire passer pour des éleveurs et vendent leurs petits prisonniers à bas prix.
Les nouveaux animaux de compagnie aussi
De façon générale, ce sont surtout les chats qui sont victimes de cet » animal hoarding « . Les chiens sont en effet peu concernés car les cas de maltraitance sont détectés relativement rapidement. Il est en effet plus difficile d’entasser des dizaines de chiens qui aboient toute la journée et qui ne se promènent quasiment jamais. Mais, avec la tendance des nouveaux animaux de compagnie (NAC), le syndrome de Noé touche aussi de plus en plus ces petites bêtes. Moins bruyants que les chiens et moins mobiles que les chats, les NAC tels que les rongeurs, oiseaux ou poissons sont malheureusement faciles à entasser par dizaines puisqu’ils vivent dans des cages, aquariums ou vivariums. Bref, n’est pas Noé qui veut…
syndrome de Noé
Français
Étymologie
Locution composé de syndrome et Noé. Proposé par la commission d’enrichissement de la langue française le 7 septembre 2018. Adopté également par l’Office québécois de la langue française.
Locution nominale
syndrome de Noé
\sɛ̃.dʁɔom də nɔ.e\
Une salle de bain peut-être entretenue par une personne souffrant du syndrome de Noé.
syndrome de Noé \sɛ̃.dʁɔom də nɔ.e\ masculin, au singulier uniquement
- (Psychiatrie) Comportement pathologique qui entraîne la possession de plus d’animaux de compagnie qu’une personne est en mesure d’héberger, nourrir et soigner correctement, ce qui affecte la santé des animaux et de leur maître.
- Vraisemblablement victime du syndrome de Noé, qui consiste à accumuler plus d’animaux de compagnie qu’on peut en héberger, cette dame cumulait dans sa maison et son jardinet : 40 chats, 12 chiens, 40 pigeons et poules, des lapins, un faisan, une pie et des rats en cage. — (Sylvain Mouhot, » Une centaine d’animaux et une odeur pestilentielle… Une Varoise hospitalisée après la découverte d’une véritable ménagerie à son domicile « , Var Matin, 15 octobre 2019.)
Hyperonymes
- syllogomanie
Traductions
- Allemand : Tierhortung (de)
- Anglais : animal hoarding (en)
Voir aussi
- syndrome de Noé sur l’encyclopédie Wikipédia