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Le refuge de la SPA La Berthière d’Hermeray a organisé des portes ouvertes ce week-end
La pénurie d’essence n’a pas poussé les adoptants à sortir de chez eux, samedi. Le refuge de la Société protectrice des animaux (SPA), La Berthière d’Hermeray, a proposé ses portes ouvertes, samedi et hier, dans le cadre de la manifestation nationale. Mais, les visiteurs et futurs maîtres étaient plutôt » moins nombreux que lors des autres week-ends « , estime Céline Ravenet, la responsable du refuge.
» Nous sommes situés au fin fond de la campagne et il est clair que la pénurie d’essence a eu une conséquence. Plusieurs personnes m’ont appelée pour me dire qu’ils viendraient le week-end prochain. «
» Pas d’âge pour réaliser ses rêves «
Le refuge d’Hermeray est l’un de ceux de France où le taux d’adoption est le plus important. » On assiste, parfois, à une heure et demie d’attente avant de pouvoir adopter, certains week-ends. «
Environ cent chiens et cent chats sont adoptés tous les mois. Maria, 47 ans, de Maurepas n’a pas eu peur de tomber en panne d’essence. Elle est venue, hier matin, signer les papiers d’adoption de Whisky, un charmant épagneul breton croisé âgé de 3 ans.
Maria a eu des animaux étant enfant, mais Whisky est son premier chien, étant adulte. » Il n’y a pas d’âge pour réaliser ses rêves. «
Whisky étant assez craintif, il est resté à l’essai un mois chez elle. Il a pris tranquillement ses marques et aujourd’hui, il ne quitte plus un seul instant sa nouvelle maîtresse, tout sourire de repartir avec » son beau chien « .
Claire Béguin
Le refuge SPA d’Hermeray a fait peau neuve après un an de travaux. La chatterie (photo) a été agrandie. (©Les Nouvelles)
Le refuge SPA (Société protectrice des animaux) d’Hermeray, qui existe depuis les années 80, s’était déjà forgé une solide réputation au-delà des frontières yvelinoises depuis plusieurs années.
Le chien présidentiel issu de ce refuge
Mais encore davantage depuis le dimanche 27 août où le président de la République, Emmanuel Macron, et son épouse, sont venus adopter Nemo, un labrador griffon de 2 ans, qui depuis vit sa vie à l’Élysée. Il s’agit du premier chien présidentiel à être issu d’un refuge.
Jeudi dernier avait lieu l’inauguration du refuge suite à une rénovation en profondeur. Les travaux ont débuté en février 2016 et ont duré un an, sans fermeture au public. » La chatterie a été déplacée pour être agrandie et faciliter l’accès à l’extérieur de ses pensionnaires grâce à deux nouvelles volières. Désormais nous pouvons accueillir 100 chats contre 80 auparavant. Les chiens, quant à eux, peuvent profiter de trois nouveaux parcs de détente et de chenils entièrement rénovés. Ces travaux ont grandement amélioré l’hébergement et la prise en charge de nos pensionnaires tout en permettant un meilleur accueil des futurs adoptants puisque le bâtiment d’entrée a été entièrement restauré « , explique Céline Ravenet, la responsable du refuge.
Entre 150 et 200 animaux placés par mois
L’équipe, qui compte treize salariés, deux vétérinaires et une vingtaine de bénévoles, voit aussi ses conditions de travail s’améliorer. Les façades ont été ravalées, la cour intérieure a été pavée et une salle de réunion a été créée.
Ces travaux font partie des engagements de Natacha Harry, la présidente bénévole de la SPA, qui a mis en place, en 2014, un plan de rénovation et de reconstruction des refuges de l’association. Présente lors de l’inauguration, elle a admiré le nouveau refuge et a salué le travail de l’équipe qui place entre 150 et 200 animaux chaque mois. Elle en a profité pour adresser un message au maire du village, Jean Ouba. » Si on pouvait agrandir le refuge, ce serait parfait ! « . Le premier édile est bien au courant du souhait de la SPA. » Mais cet ancien corps de ferme est entouré de champs appartenant à des agriculteurs qui sont réticents à laisser quelques mètres supplémentaires. Mais nous avons espoir sur un petit terrain à proximité. De plus, dans notre programme de voirie, nous allons inscrire la réfection du chemin d’accès qui est pour l’heure quelque peu dégradé. » Le maire a ensuite retracé rapidement l’histoire de cette ancienne bâtisse. » Une ferme jusque dans les années 70 qui a ensuite été laissée à l’abandon. Dans le passé, plusieurs films y ont été tournés dont, en 1967, Un idiot à Paris avec Jean Lefebvre et Bernard Blier sur des dialogues de Michel Audiard ainsi qu’un film de Georges Lautner en 1971. «
Le corps de ferme a été racheté en 1976 par un couple de bénévoles de la SPA, qui l’a ensuite légué à l’association.
Pratique
Refuge SPA d’Hermeray, La Berthière. Tél : 01 34 83 50 28. Site : www.la-spa.fr/hermeray
Eté noir pour la SPA. L’association vient de lancer un appel urgent à l’adoption. A la mi-juillet, les 60 refuges et maisons SPA ont atteint leur capacité d’accueil maximale. Celui de Plaisir ne fait pas exception et affiche plus que complet avec 120 chats et 110 chiens pour une capacité totale de 200 places.A Hermeray, un des deux autres refuges de la SPA dans le département, la situation est certes plus confortable, mais loin d’être idyllique. » En moyenne, nous plaçons 200 animaux par mois. Mais depuis le début de juillet, nous avons trouvé des familles pour 130 animaux, un chiffre trop bas pour cette période alors que les abandons ont augmenté, témoigne Céline Ravenet, la responsable du refuge depuis treize ans. Pour nous, les mois de juin et juillet représentent la pire période de l’année. Avec les vacances, beaucoup de personnes décident d’abandonner leur animal, qu’ils jugent trop contraignant « , poursuit la responsable, qui doit gérer ces nouvelles arrivées. » Quand des personnes viennent ici avec leur chien en nous disant qu’ils partent en vacances et qu’ils n’en veulent plus, c’est compliqué de garder son calme, confie-t-elle. Au début, j’étais piquante, je les attaquais verbalement mais avec le temps, j’ai arrêté, car quand la décision est prise, c’est impossible de les faire changer d’avis. « Pourtant, selon la SPA, la période estivale est propice justement à l’adoption. » En été, toutes les conditions sont réunies pour accueillir sereinement un animal : la famille peut prendre le temps pour apprendre à vivre ensemble et poser les bases d’une bonne éducation « , explique une responsable de l’association. » L’adoption, c’est à la mode et à l’inverse acheter un chien, c’est ringard « , enchaîne Céline Ravenet. Mais très souvent, les jeunes animaux sont demandés, au détriment des animaux en » sauvetage « , soit vieux, soit handicapés. Il s’agit alors pour Céline et les treize salariés du refuge de trouver l’animal qui correspond à l’adoptant, ce qui nécessite une grande connaissance du caractère des animaux présents au refuge. » On ne se précipite jamais pour une adoption et surtout, on aide les adoptants à savoir ce qu’ils veulent vraiment, pour éviter les retours et faire des heureux. «
Trois refuges SPA ouvrent leur porte ce week-end
» N’achetez pas, adoptez ! «
» N’achetez pas, adoptez ! » : L’opération se tient trois fois dans l’année, en mai-juin, puis en octobre et à Noël. Le refuge d’Hermeray attend beaucoup de ces portes ouvertes alors que la structure a été de nouveau saturée au cours de l’été.
Béatrice Jaume, nouvelle directrice du refuge explique : » Nous comptons beaucoup sur la rentrée et sur cet événement solidaire pour que les futurs adoptants viennent à la rencontre de nos pensionnaires. «
Il y a un an, la Berthière faisait peau neuve avec des agrandissements et rénovations afin d’avoir plus d’espaces pour accueillir les animaux et leur assurer de meilleures conditions de vie. Ce week-end, de nombreux chiens et chats seront proposés à l’adoption. » L’objectif est de se faire connaître, être à l’écoute des gens, échanger en leur parlant des difficultés quotidiennes, de la vie des chats et chiens que l’on reçoit « , ajoute-t-elle.
» Balayons nos complexes, les animaux nous aimeront tels que nous sommes, avec nos qualités et nos défauts, nos réussites et nos défaites » : c’est avec cette nouvelle campagne, basée sur l’amour inconditionnel, que le refuge proposera au public diverses animations et sensibilisera à l’importance de l’engagement que représente l’accueil d’un animal.
Des animations
pour l’occasion
Béatrice Jaume poursuit : » Chaque animal qui arrive à la SPA, malgré son passé et ses difficultés, fait preuve d’une grande capacité d’adaptation une fois dans sa nouvelle famille. Nous les admirons pour leur tolérance et leur fidélité à toute épreuve « , ajoute-t-elle.
Et pour que l’événement soit un moment convivial et de partage, petits et grands pourront se restaurer autour d’une crêpe. La SPA organisera également dans son enceinte des jeux de chamboule-tout et du cricket.
Pratique. Le refuge d’Hermeray est ouvert en continu, tout le week-end ouvert de 10 heures à 17 h 30.
Accusée d’avoir dissimulé des euthanasies de chiens, la directrice de la SPA d’Hermeray se défend
Officiellement, la présidente nationale de la SPA, l’Eurélienne Natasha Harry, reproche à Céline Ravenet d’avoir dissimulé l’euthanasie d’une dizaine de chiens du refuge SPA qu’elle dirige à Hermeray depuis 1999, et qui emploie quatorze salariés.
Accusée d’avoir dissimulé l’euthanasie des chiens
Convoquée à un entretien préalable à licenciement le lundi 14 mai, elle a, depuis, été mise à pied. Son licenciement ne lui a pas encore été signifié par courrier, mais Céline Ravenet prévient qu’elle engagerait aussitôt » une procédure auprès des prud’hommes « . Selon elle, sa direction n’aurait pas supporté qu’elle prenne toute la lumière lors de l’adoption du chien de Brigitte et Emmanuel Macron.
Nemo, le nouveau chien d’Emmanuel Macron a été adopté à la SPA de Rambouillet, dans les Yvelines
Elle ne nie pas pour autant les euthanasies : » Oui, ces quatre dernières années, j’ai pris la décision de faire euthanasier sept chiens que nous jugions impossibles à faire adopter en raison de leur comportement avec les humains et les autres chiens « .
La seule chose que l’on me reproche, c’est de ne pas avoir suivi les procédures complexes de la SPA qui imposent des visites et des contre-visites durant quatre mois. Quatre longs mois durant lesquels, les animaux sont enfermés dans des cages
Elle ajoute : » La seule chose que l’on me reproche, c’est de ne pas avoir suivi les procédures complexes de la SPA qui imposent des visites et des contre-visites durant quatre mois. Quatre longs mois durant lesquels, les animaux sont enfermés dans des cages. Cela se fait partout, il faut arrêter d’être hypocrite. J’assume d’avoir préféré endormir des chiens trop agressifs, pour être en capacité d’en accueillir d’autres qui trouveront des familles « .
« Victime d’une rivalité » au sommet de la SPA
» Effondrée » à la perspective de ne plus être la directrice du refuge où elle travaille depuis dix-neuf ans, elle se défend bec et ongles d’avoir pris ces décisions à la légère. Elle affirme avoir toujours été en accord avec le vétérinaire du refuge qui effectuait les injections. Elle a la conviction, aujourd’hui, d’être » victime d’une rivalité » au sommet de la SPA :
L’adoption de Némo, le chien du couple présidentiel, dope la fréquentation du centre SPA
» J’ai bien compris que toutes ces inimitiés entre la direction nationale et moi-même remontent à l’été 2017 quand Brigitte et Emmanuel Macron sont venus adopter leur chien Némo dans mon refuge. On m’a reproché d’avoir trop pris la lumière, alors que je n’ai fait que mon travail et que si, précisément, le Président et son épouse sont venus adopter à Hermeray, c’est bien parce que le refuge est exemplaire « . Céline Ravenet avait d’ailleurs été conseillée au couple Macron par Claude Chirac, qui elle-même avait adopté son chien à Hermeray.
« Elle veut masquer ses actes »
Une source proche de la direction de la SPA souhaitant garder l’anonymat, rejette l’idée selon laquelle Céline Ravenet attiserait la jalousie de la direction suite à l’adoption de Némo.
Céline Ravenet est officiellement mise à pied pour avoir euthanasié des animaux. Pourtant, il se dit dans le milieu que ces euthanasies sont courantes… C’est faux. Elle est la seule à avoir procédé comme cela, en falsifiant des documents pour dissimuler les euthanasies. Tout le réseau de la SPA est furieux. Il y a une procédure interne, qui permet à chaque animal demandé à être euthanasié d’être consulté plusieurs fois par des vétérinaires. Elle s’applique à tous les responsables de refuges.
Le fait qu’elle ait pris toute la lumière lors de l’adoption de Némo par les Macron à Hermeray n’y est pour rien ? Pas du tout. J’ai l’impression que l’histoire de Némo fait l’affaire de sa vie. Elle essaye de masquer ces euthanasies illégales derrière une affaire qui n’a rien à voir. Nous lui avons juste reproché d’avoir pris la parole sur cette adoption sans consulter la direction.
À l’heure actuelle, où en est cette affaire ? Une enquête est en cours. Elle prouve, pour le moment, que sur deux ans, dix-sept chiens ont été euthanasiés.
Qui mène cette enquête ? C’est une enquête interne, dirigée par des salariés de la SPA qui sont sur site, avec accès à tous les cahiers et les documents. Ils pointent tous les chiens les uns après les autres.
