A l’occasion d’une consultation vaccinale ou de tout autre consultation, votre vétérinaire vous a signalé la présence d’un souffle cardiaque, est-ce grave ?
Impossible de conclure à la présence d’une maladie cardiaque sur la seule existence d’un souffle cardiaque à l’auscultation !
En effet, chez le chat il existe de nombreux souffles fonctionnels dit physiologiques. Le plus fréquent résulte d’une obstruction dynamique de la chambre de chasse du ventricule droit. De 11 à 63 % selon les études présentent ainsi un souffle cardiaque physiologique.
Une manœuvre vagale (massage du planum nasal ou enfoncement doux et progressif des globes osculaires) diminue la fréquence cardiaque et peut faire disparaître le souffle.
Toutefois, l’âge du chat importe car un souffle décelé au plus jeune âge peut correspondre à une maladie congénitale (c’est à dire acquise avant la naissance).
De même, plus votre chat vieillit, plus le risque de développer une maladie cardiaque augmente.
La race influe également : Main Coon, Ragdol et Bengal sont prédisposé à la cardiomyopathie hypertrophique = CMH :
Votre chat a un souffle cardiaque signalé à plusieurs reprises sans qu’il ne présente de symptômes, que faire ?
Remarque : 86% des chats cardiaques sains présentent un souffle cardiaque et donc 16% ne présentent aucun signe ! Quand la maladie cardiaque s’exprime et que le chat devient donc malade, le souffle cardiaque devient moins fréquent (54%)
Si votre vétérinaire vous signale en plus à l’auscultation la présence d’arythmies et/ ou de bruits de galop, le risque que votre chat soit atteint d’une maladie cardiaque augmente.
Remarque : 24% des chats cardiaques sains présentent des arythmies et 10 % chats cardiaques sains présentent un bruit de galop à l’auscultation.
En l’absence de bruit de galop et d’arythmie, le risque n’est pas nul pour autant.
L’échocardiographie est le seul examen complémentaire capable de détecter une maladie cardiaque, d’en préciser le type et de définir le traitement le plus adapté.
S’il n’existe pas de preuve ni de consensus sur l’efficacité des traitements de la maladie cardiaque féline asymptomatique (IECA et ivabradine), ces traitements ne peuvent faire que du bien dès la détection de la maladie cardiaque.
Le suivi échocardiographique permet aussi et surtout de déceler le moment où le traitement devient indispensable et de l’ajuster aux mesures observées pour prévenir par exemple une grave thromboembolie.
Exemples :
– mise en place d’aspirine dès que la dilatation atriale atteint un certain degré
– mise en place d’antiagrégants plaquettaires dès que l’apparition de volutes pré-thrombotiques dans les atrias
Si votre Main coon, votre Ragdoll, a été testé génétiquement porteur d’une mutation, pas de panique !
80% des chats porteurs (hétérozygotes) sont sains jusqu’à 4 ans et plus de 50 % sont sains après 5 ans. Un porteur n’exprime pas forcément la maladie car les deux mutations recherchées sont à transmission autosomale dominante à pénétration incomplète.
En France, chez le Main coon , la prévalence de ces mutations est de 41,5 % .
Si votre main coon, votre Ragdoll, a été testé indemne de cette mutation, le risque de développer une CMH n’est pas nul non plus mais beaucoup plus faible (5%) car il existe aussi des CMH secondaires à d’autres mutations.
Les tests génétiques permettent d’éliminer les homozygotes dominants de la reproduction car ils exprimeront et transmettront systématiquement la maladie et ils permettent de déterminer s’il existe un risque pour votre chat.
Ces test ne sont validés que chez le Main coon et le Ragdoll.
Pourquoi ne pas faire une radio pour dépister une cardiomyopathie ? Si le cœur est plus gros que la normale sur la radio, la maladie cardiaque est présente mais l’absence d’anomalie radiologiquement visible ne permet pas de conclure à l’absence de maladie.
Le biomarqueur sanguin NT-proBNP présente un intérêt sur une population à risque (population de Main coon) ou s’il existe des signes d’appels tels que souffle, arythmie, bruit de galop mais si le NT-proBNP est élevé, seule l’echocardiographie permet de conclure à la présence d’une maladie cardiaque
Si l’échocardiographie confirmée la cardiomyopathie, que faire ?
– votre vétérinaire mettra en place un traitement ou juste une surveillance
– si votre chat est âgé de plus de 6 ans, votre vétérinaire mesurera la pression artérielle et dosera la T4 libre car une hyperthyroïdie non traitée peut faire basculer la cardiomyopathie en insuffisance cardiaque (épanchement, œdème…)
Chez vous, quel suivi, pouvez vous mettre en place ?
Vous pouvez repérer rapidement une progression de la maladie en mesurant la fréquence respiratoire au repos : FRR.
Pour mesurer la FRR :
– assurez-vous que votre chat est au repos ou qu’il dort
– compter le nombre de respiration = 1 inspiration +1 expiration sur 30 secondes.
– En multipliant par 2, vous obtenez sa FRR
Renouveler cette mesure dans les mêmes conditions pendant 5 jours consécutifs pour en faire une moyenne et obtenir sa FRR de base.
Ensuite, une fois par semaine, renouveler l’opération.
Si la FRR augmente et surtout si elle dépasse 30 respirations par minute, consulter votre vétérinaire.
Une FRR supérieure à 30 reflète une décompensation cardiaque avec possible œdème pulmonaire ou épanchement pleural qui nécessite la mise en place rapide de diurétique ou l’augmentation de leur dose et l’ajustement des autres médicaments.
Plus le médicament est mis en place rapidement meilleur est son efficacité !
Pour vous faciliter le suivi, le laboratoire Boerhinger a mis au point l’application » Cœur à cœur » de suivi de la FRR pour chien pour smartphone. Celle-ci est utilisable également pour votre chat.
En conclusion, retenons :
– qu’un souffle cardiaque entendu chez un chat ne signifie pas chat cardiaque !
– que l’échocardiographie est le SEUL outil pour dépister une maladie cardiaque, en préciser le type et d’optimiser le traitement
– que votre suivi à la maison de la fréquence respiratoire au repos de votre chat est très utile pour repérer une progression de sa cardiopathie
– que 20 à 25 % des chats atteints de cardiomyopathie meurent de leur cardiopathie 5 ans après le diagnostic mais que certains vivent plus de 10 ans !
Le souffle au cœur ou souffle cardiaque est un bruit anormal perçu lors de l’auscultation des battements du cœur. On en distingue deux formes : le souffle systolique et le souffle diastolique.
Définition du souffle au cœur
Le souffle au cœur, ou souffle cardiaque, correspond à un bruit inhabituel entendu lors de l’auscultation au stéthoscope des battements du cœur. Il est causé par des turbulences lors de la circulation sanguine vers le cœur. Sa durée et sa localisation sont variables.
On distingue deux formes de souffle au cœur. Le souffle systolique apparaît lors de la contraction du cœur (systole), lorsque que le sang est expulsé vers les organes. A l’inverse, le souffle diastolique s’entend lorsque le cœur se remplit (diastole).
La plupart des gens qui souffrent d’un souffle au cœur ne s’en rendent pas compte. Il l’apprenne le plus souvent lors d’un examen de routine chez le médecin.
Causes du souffle au cœur
Le souffle au cœur peut concerner des personnes de tout âge. Chez l’enfant, il est fréquent et fait le plus souvent suite à une malformation cardiaque congénitale. Il disparaît généralement lors de la croissance. Chez les adultes, c’est souvent une anomalie au niveau des valves cardiaques qui est responsable de son apparition.
Une circulation plus rapide que la normale peut être à l’origine du souffle au cœur. Elle peut être engendrée par une hyperthyroïdie, une grossesse, un déficit de globules rouges ou une croissance rapide lors de l’adolescence.
Conséquences du souffle au cœur
Un souffle au cœur n’a le plus souvent aucun impact sur la santé. Cependant, il peut être le signe d’une pathologie cardiaque importante. C’est pour cela que le médecin effectue plus examens complémentaires lors du diagnostic comme une échocardiographie, un électrocardiogramme ou une radio du thorax.
Traitement du souffle au cœur
Le souffle en cœur ne nécessite en lui-même pas de traitement. En revanche, il est important de traiter le trouble à son origine (anémie, insuffisance cardiaque…). Pour cela, la prise de médicaments en souvent suffisante. Il peut s’agir de diurétiques, d’anticoagulants ou de bêta-bloquants.
Une intervention chirurgicale peut néanmoins être nécessaire pour remplacer une valve cardiaque défectueuse.
Table des matières
- Souffle au cœur
- Souffle au coeur : son inhabituel
- Diagnostic d’un souffle au coeur
- Souffle cardiaque : quel traitement ?
- Qu’est-ce qu’un souffle au cœur ?
- Quels sont les différents souffles au cœur ?
- Le souffle au cœur fonctionnel
- Le souffle au cœur anormal
- Comment reconnaître le souffle au cœur ?
- Souffle au cœur : quelle prise en charge ?
- Souffle au cœur : les complications possibles
- Souffle au cœur : quel style de vie adopter ?
Souffle au cœur
Si la plupart des souffles au cœur sont bénins et passent inaperçus, certains sont révélateurs d’une maladie cardiaque.
En cause la plupart du temps, un mauvais fonctionnement des valves qui séparent les différents compartiments du cœur. Voyons ce sujet plus en détails.
Souffle au coeur : son inhabituel
Un souffle au cœur est un bruit anormal détecté lors d’une auscultation cardiaque à l’aide d’un stéthoscope. Il traduit l’existence de turbulences au niveau du flux sanguin à travers le cœur. Le cardiologue va caractériser ce souffle en déterminant plusieurs éléments :
- sa localisation précise ;
- sa tonalité ;
- sa durée ;
- son intensité.
Les souffles au cœur peuvent être congénitaux, présents dès la naissance, ou apparaître au cours de la vie, le plus souvent après 50 ans.
Souffle systolique
Un souffle cardiaque systolique est perçu au moment de la systole, c’est-à-dire de la contraction du cœur qui expulse le sang dans les artères pour l’acheminer vers les différents organes.
Cas le plus commun, le souffle systolique peut être :
- D’origine fonctionnelle, cas fréquent chez les enfants et adolescents, il est qualifié d’innocent car non lié à une pathologie cardiaque :
- Il apparaît par exemple en cas d’afflux plus important de sang au niveau du cœur et reste bénin.
- Ce type de souffle au cœur peut se manifester de manière transitoire en cas de fièvre, lors d’un déficit en globules rouges (anémie), au cours de la grossesse, etc. ;
- D’origine organique. Il est alors généralement lié à un problème au niveau de la valve mitraille :
- Pour rappel, le cœur est composé de 4 cavités ; les deux cavités supérieures sont les oreillettes, elles sont séparées des cavités inférieures, les ventricules, par des valves. La valve mitrale sépare l’oreillette du ventricule du côté gauche.
- L’insuffisance mitrale empêche la fermeture totale de la valve, ce qui permet au sang de refluer du ventricule vers l’oreillette. Elle se traduit par un essoufflement en cas d’effort et des palpitations. Elle risque de conduire à l’apparition d’une insuffisance cardiaque du côté gauche du cœur et à la formation d’un œdème pulmonaire.
Souffle au coeur diastolique
Un souffle cardiaque diastolique se produit lorsque le cœur se relâche pour se remplir de sang, au moment de la diastole.
Contrairement au précédent, un souffle diastolique témoigne toujours de la présence d’une pathologie. Il est généralement dû à un rétrécissement de l’aorte, la principale artère de notre corps qui part du ventricule gauche. La valve aortique n’exerce plus sa fonction correctement, et laisse du sang refluer au niveau du ventricule.
Diagnostic d’un souffle au coeur
Lorsqu’un médecin détecte un souffle au cœur, il peut juger utile de prescrire un examen permettant de contrôler l’état du cœur et des valves cardiaques.
L’échocardiographie est alors indiquée :
- Il s’agit d’une échographie réalisée au niveau du cœur, généralement associée à un doppler, technologie recourant aux ultra-sons.
- Une image de l’organe et des flux sanguin qui le parcourent est ainsi obtenue en temps réel. L’examen est totalement indolore.
Souffle cardiaque : quel traitement ?
Le traitement d’un souffle au cœur dépend de sa cause et ne se justifie pas dans tous les cas. Deux options sont envisageables :
- La voie médicamenteuse, par la prescription de produits visant à ralentir le rythme cardiaque (bêtabloquants par exemple).
- En cas de valvulopathie (maladie des valves cardiaques), une intervention chirurgicale pourra être envisagée par le cardiologue.
Tout savoir sur le cœur grâce à nos contenus :
Armé de son stéthoscope, votre médecin généraliste vous a diagnostiqué un souffle au cœur ? Derrière cette appellation quelque peu impressionnante pour un néophyte se cache généralement une affection bénigne qui ne dissimule aucune malformation cardiaque. Mais encore faut-il s’en assurer…
Qu’est-ce qu’un souffle au cœur ?
Le souffle au cœur est un murmure audible que le médecin perçoit à l’aide de son stéthoscope. Ce bruit continu est induit par le flux sanguin dans des endroits spécifiques du muscle cardiaque.
En effet, le cœur n’est pas un organe lisse, dénué d’aspérités. Lors de son passage, le sang occasionne des turbulences qui peuvent générer un bruit caractéristique. C’est le souffle cardiaque. Il s’agit donc d’un phénomène purement physique qui peut révéler ou non une malformation cardiaque.
Quels sont les différents souffles au cœur ?
Il existe deux grands types de souffles cardiaques :
- le souffle au cœur systolique est entendu au moment où le cœur se contracte en vue d’expulser le sang qu’il contient en direction des organes. Ce souffle est dit fonctionnel dès lors qu’il résulte de l’écoulement sanguin normal et des mouvements qui y sont associés. Il devient anormal lorsqu’il révèle une atteinte de la valve mitrale, c’est-à-dire de la structure cardiaque qui relie l’oreillette et le ventricule gauche.
- le souffle du cœur diastolique est principalement induit par un rétrécissement aortique qui altère la capacité de fermeture des valves aortiques. Résultat : le sang reflue en direction du ventricule gauche.
Le souffle au cœur fonctionnel
Pour déterminer la nature même du souffle cardiaque observé au cours de l’auscultation, le médecin préconise la réalisation d’une échographie cardiaque, voire une coronarographie.
Dans la majorité des cas, le souffle cardiaque diagnostiqué est fonctionnel, ce qui signifie qu’il ne dissimule aucune pathologie cardiaque. Ce type de souffle au cœur ne requiert pas la mise en œuvre d’un traitement. D’ailleurs, ce type de souffle cardiaque est très régulièrement perçu chez les nouveau-nés et disparaîtra spontanément au cours de la croissance.
Le souffle au cœur anormal
Un souffle cardiaque anormal est généralement occasionné par une pathologie des valves cardiaques pouvant être induite par :
- une calcification des valves cardiaques,
- une cardiopathie congénitale,
- une endocardite,
- un rhumatisme articulaire aigu.
Comment reconnaître le souffle au cœur ?
La détection du souffle au cœur est d’autant plus difficile à établir qu’il n’entraîne généralement pas de signes cliniques probants. Cependant, certains symptômes occasionnés par une possible malformation cardiaque nécessitent de consulter un médecin :
- un essoufflement anormal à l’effort,
- des palpitations cardiaques,
- une douleur ressentie au niveau de la poitrine,
- de la fièvre…
Souffle au cœur : quelle prise en charge ?
Comme nous l’avons vu précédemment, les souffles cardiaques fonctionnels n’ont aucune incidence sur la santé du patient. Aussi ne nécessitent-ils pas de traitement.
A l’inverse, les souffles au cœur diagnostiqués comme anormaux par un cardiologue doivent faire l’objet d’une prise en charge médicale particulière. Mais pour cela, l’origine du dysfonctionnement cardiaque doit être détectée au moyen de différents examens médicaux. En fonction des résultats, le praticien pourra opter pour différentes stratégies thérapeutiques :
- la prescription de médicaments anticoagulants, bêtabloquants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion ou diurétiques,
- la mise en œuvre d’un suivi médical régulier,
- l’intervention chirurgicale visant à restaurer la fonction cardiaque.
Souffle au cœur : les complications possibles
Les souffles au cœur anormaux induits par une pathologie valvulaire peuvent accroître les risques de contracter des infections.
En effet, les lésions valvulaires peuvent diminuer les capacités immunitaires des patients touchés et les soumettre davantage à la prolifération bactérienne que l’on nomme, dans le jargon, une endocardite.
Souffle au cœur : quel style de vie adopter ?
Un adulte ou un enfant avec un souffle au cœur diagnostiqué comme bénin par le médecin cardiologue peut faire du sport. Football, danse, équitation, escrime ou même plongée sous-marine… Il n’est pas utile de se priver !
Côté alimentation, on privilégie un régime méditerranéen (avec des « bonnes » graisses, peu de viande rouge, du poisson, des légumes et des fruits) pour éviter le surpoids, qui est un facteur de risque pour la plupart des maladies cardiovasculaires.
En cas de souffle au cœur, des check-ups réguliers chez un médecin cardiologue restent indispensables pour surveiller l’évolution de cette particularité cardiaque…
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