Le sacré de Birmanie (à gauche sur la photo), gardien du temple
Ses yeux brillent d’un bleu intense. Ses pattes d’un blanc immaculé sont appelées gants par les connaisseurs… Pas de doute, ce chat a une origine divine. Selon une légende du XVIIIe siècle, le chat Sinh vivait avec son maître vénéré dans le temple souterrain de Lao Tsun, en Birmanie. A la mort du bonze, le félin a échangé ses yeux jaune d’or contre deux saphirs, ceux de la déesse des lieux. Puis il a enfilé ses gants, symboles de pureté. A la fin du XIXe siècle, un officier britannique a noté qu’une centaine de chats sacrés gardaient encore ce temple mystérieux. Proche du persan et du siamois, le sacré de Birmanie a fait son apparition à Nice en 1920. Un milliardaire américain l’avait rapporté d’Asie sur son yacht.
Le persan (au centre sur la photo), créé par les Anglais
Cette race de chats a été créée par les Britanniques au xixe siècle à partir d’angoras. Mais son aire de sélection était plutôt située en Iran, à l’est de la Turquie. Le Grand dictionnaire universel Larousse, publié en 1867, l’appelle donc chat persan (c’est-à-dire iranien). Comme son ancêtre, il a le poil long, soyeux et bien fourni, mais sa queue est plus courte. Surtout, le petit visage triangulaire de l’angora est devenu, chez le persan, une face camuse (plate et écrasée, au nez court). On aime… ou pas. Sa robe (uniforme ou multicolore) peut se parer de toutes les couleurs. Particulièrement tranquille et câlin, ce matou semble fait pour vivre en appartement. C’est la raison de son énorme succès dans la seconde moitié du xxe siècle !
Le chartreux ( à droite sur la photo), un pelage à part
Ce chat doit peut-être son nom aux moines installés dans le massif de la Chartreuse en Isère. Depuis le XVIe siècle, des félins à l’épaisse fourrure gris-bleu chassaient les rats et les souris dans le monastère. Mais ce mot pourrait aussi venir de la cartuja, une laine produite en Espagne au XVIIIe siècle. La densité du pelage du chartreux rappelle en effet celle d’un mouton. Pendant des années, on l’a élevé pour sa fourrure qui se négociait à prix d’or… et pour sa chair cuisinée en civet ! Au début, il avait les yeux verts. Au XXe siècle, les éleveurs ont fixé l’éclat cuivré du regard du chartreux.
Le sibérien, chouchou de Pierre le Grand
Ce chat tigré venu du froid porte de longs poils sur un corps volumineux. Les mâles atteignent parfois 10 kg ! Ses ancêtres se partagent entre chats domestiques de Russie d’Europe et chats sauvages vivant dans les bois de l’Oural et de la Sibérie (ou Russie d’Asie). Vers 1700 déjà, le tsar Pierre le Grand favorisait son élevage pour préserver les granges des rongeurs. Longtemps considéré comme un chat de gouttière dans son pays, ce gros matou est resté inconnu à l’étranger jusqu’à la fin des années 1980. Il est arrivé en France en 1991, au moment de la dissolution de l’URSS. On apprécie son caractère communicatif et sa curiosité.
Le tonkinois, un nom exotique
Ce minet élégant porte une robe sépia aux extrémités plus foncées. Ses poils sont, en général, assez courts. Il est issu d’un croisement effectué au Canada et aux Etats-Unis, au milieu des années 1960, entre deux races thaïlandaises : le siamois et le burmese ( » birman » de Thaïlande). Par souci d’exotisme, on l’a baptisé tonkinois. Territoire constituant le nord du Vietnam, le Tonkin signifie » capitale de l’est « , en vietnamien. La tête triangulaire du tonkinois est surmontée de deux oreilles larges et arrondies. Eclairées par l’arrière, elles apparaissent légèrement translucides. Ce félin est réputé pour son intelligence.
Le siamois, au royaume de Siam
Impossible de le confondre ! Son pelage clair est plus foncé aux extrémités. Un visage triangulaire, des yeux bleus en amande et de longues oreilles signent son appartenance à la race siamoise. Depuis le Moyen Age, ce chat hante les palais du royaume de Siam (rebaptisé Thaïlande en 1938). Il n’était pas vénéré, plutôt considéré comme un animal porte-bonheur, et, à l’occasion, bon chasseur de souris. Les Anglais l’ont importé secrètement vers 1870, puis officiellement après 1884. Cette année-là, le roi Rama V a offert un couple de siamois au consul britannique sir Owen Gould – c’est du moins ce qu’a prétendu le diplomate. En Europe, les éleveurs successifs ont rendu l’espèce plus longiligne et l’ont dotée d’un caractère nettement possessif.
L’Abyssin, un chat du Nil
Sous l’ère victorienne, les aristocrates anglais avaient deux passions : les chats et l’Egypte. En 1868, Lord Robert Napier revient d’Abyssinie (actuelle Ethiopie) avec un félin de couleur fauve, ressemblant aux sculptures et aux peintures murales des temples égyptiens. Les éleveurs anglais s’empressent de reproduire ce mâle. Ses descendants se caractérisent par un poil avec deux ou trois zones de coloration différente. Cela donne un pelage aux reflets chauds et irisés. Chose rare : l’abyssin adore l’eau ! Il descendrait d’une race du Nil aimant chasser dans les roseaux.
Havane brun, cigare ou chocolat ?
Sa livrée marron rappelle la couleur des cigares cubains. En 1888, un siamois havane remporte le premier prix d’une exposition féline à Londres. Seul bémol : ses yeux verts. Un siamois doit en effet avoir les yeux bleus ! Délaissée, cette variété disparaît. En 1950, des éleveurs la ressuscitent avec une somptueuse robe chocolat. De tempérament exclusif et à la voix mélodieuse, ce minet s’attache à une seule personne dans la maison.
Le California Spangeld, petite panthère
Son histoire est digne d’un scénario de cinéma ! En 1972, le dernier léopard de Tanzanie est abattu. Afin d’alerter l’opinion, un scénariste californien décide de créer un chat ressemblant à cette panthère tachetée, menacée d’extinction dans toute l’Afrique. Selon l’inspiration, l’apprenti sorcier d’Hollywood croise des siamois, des espèces exotiques, des bâtards et même des manx ! A la douzième génération, il obtient un » léopard » miniature au pelage soigneusement tacheté… et en partie rayé. En 1986, le california spangled (chamarré de Cali-fornie !) est lancé sur le marché à grands renforts de publicité.
Le Manx, chat ou lapin ?
Ce nom vient de Man, une île britannique située en pleine mer d’Irlande. On y parle une langue d’origine celtique, le manx (ou mannois en français). Dépourvu de queue, le chat manx est une curiosité. Plusieurs légendes expliquent cette absence. Selon la plus célèbre, le félin était en retard pour monter dans l’Arche de Noé. Le patriarche ferme la porte trop vite et lui coupe la queue. Cette anomalie résulte en fait d’une mutation génétique favorisée par l’isolement de l’espèce. Autre étrangeté, l’animal possède des pattes postérieures plus longues que celles de devant. Il se déplace donc par petits bonds, comme un lapin. Mais la mutation menace sa survie, car les chatons issus de deux manx naissent souvent avec des malformations graves du bassin.
Le bengali, venu d’Inde
Cette petite chose tachetée n’est pas une peluche, mais bien un mini-léopard ! A l’état sauvage, le chat-léopard vit aux abords du golfe du Bengale, une région marécageuse de l’Inde et du Bangladesh arrosée par le Gange et par le Brahma-poutre. On le trouve aussi en Sibérie et en Chine. En 1963, une généticienne de l’Arizona a réalisé un croisement avec une espèce domestique américaine à poil court. Après quelques générations, la race bengalie a été fixée. Elle a gardé de son origine asiatique sa fourrure de léopard, sa silhouette musclée, sa vivacité… et son attirance pour l’eau. Mais son caractère n’est en rien farouche. Le bengali (ou bengal) est presque aussi calme et affectueux qu’un angora.
Le bombay, inventé aux Etats-Unis
C’est une panthère noire de poche. Ce chat porte une robe satinée et adopte une démarche très souple. Ses yeux jaunes ont l’éclat cuivré du grand félin de la jungle asiatique. On pourrait le croire originaire de la région de Bombay, la plus grande agglomération du pays avec environ 22 millions d’habitants. En fait, ce minet spectaculaire est, comme le bengali, un pur produit américain de croisement ! Dans les années 1950, une éleveuse du Kentucky rêvait de caresser une panthère noire. Elle a mêlé la race burmese (de couleur brune) à une espèce américaine noire à poil court, de type chat de gouttière. Cette Bagheera d’appartement (la panthère noire dans Le Livre de la jungle) a donc des origines assez rustiques…
L’angora, d’origine turque
Depuis le Moyen Age, la ville d’Ankara (ou Angora selon l’ancienne orthographe), ca-pitale actuelle de la Turquie, en Asie mineure, était réputée pour ses étoffes à base de laine de chèvre, de lapin ou de chat. Doté de longs poils soyeux blancs, le félin anatolien a été appelé angora au xviiie siècle. Denis Diderot évoque pour la première fois en français le chat d’Angora dans une chronique d’art de 1761. Décrivant un tableau de Jean-Jacques Bachelier, le philosophe de Langres admire le talent du peintre : » Son chat d’Angora qui guette un oiseau est on ne peut mieux ! » Dans la fable Le Chat et les rats publiée en 1792, Florian dira simplement : un angora. Sa queue en panache et sa démarche altière lui donnent un air aristocratique. Un faux air, en fait, car il est très affectueux.
Le balinais, 100 % américain
Encore un Asiatique de pacotille ! Une portée de siamois compte parfois un chaton à poils mi-longs. Non conforme au pedigree de la race, il est écarté de la reproduction. Dans les années 1950, deux éleveuses en Californie et à New York s’associent pour développer une nouvelle race à partir de ces chats. Ses oreilles écartées s’allongent au-dessus de son minois triangulaire. Joueur, il effectue parfois des pas de danse. Sa marraine new-yorkaise l’a baptisé balinais. L’île de Bali est célèbre pour son théâtre masqué et sa danse costumée… sans entrechats.
Le saviez vous ? D’où vient le mot chat ?
Apparu vers 1175 dans un roman de Chrétien de Troyes, ce mot est une déformation populaire du latin cattus (chat), de cattare (guetter). On retrouve la racine cat dans des langues très différentes, comme l’anglais (cat) ou encore le russe (kot). Ce mot aurait des origines africaines.
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Table des matières
- Le Sacré de Birmanie ou chat Birman : affectueux et facile à vivre !
- Descriptif et caractéristiques du chat Sacré de Birmanie
- Origines du chat Sacré de Birmanie
- Caractère et comportement du chat Birman
- Comment prendre soin de son Sacré de Birmanie : ses besoins
- Alimentation du chat Birman
- La santé du Sacré de Birmanie
- Prix d’un chaton Sacré de Birmanie
Le Sacré de Birmanie ou chat Birman : affectueux et facile à vivre !
Le chat Birman, ou Sacré de Birmanie, est une race aux origines légendaires et aux qualités nombreuses. D’abord reconnu pour sa beauté, qui fait penser à celle du Siamois, il est apprécié pour son caractère docile qui en fait un chat agréable à vivre pour toute la famille. Très sociable, il aime la compagnie des enfants et des autres animaux, et ne manquera pas de charmer vos invités ! Curieux et communicatif, vif de caractère, il saura séduire tous les amoureux des chats. Une race à découvrir au plus vite, si votre cœur balance encore entre Persan et Siamois… Le Sacré de Birmanie est peut-être le compagnon idéal pour vous et votre famille.
- Taille : moyenne à grande
- Poids : entre 3 et 6 kg
- Poil : mi-long et soyeux
- Couleur : colourpoint
- Espérance de vie : 12 à 16 ans
- Durée de gestation : 63 à 65 jours
Descriptif et caractéristiques du chat Sacré de Birmanie
Le Birman est un chat à l’élégance et à la beauté vraiment frappantes ; à mi-chemin entre le Siamois, dont il possède la couleur, et le Persan avec sa fourrure mi-longue, il présente un pelage léger et une morphologie toute en rondeur : il n’a ni la face écrasée du Persan, ni le museau pointu du Siamois. Le physique du Sacré de Birmanie est équilibré et ses yeux toujours bleus.
Ses pattes sont de taille moyenne et son ossature assez lourde mais non massive. Son poil, mi-long et soyeux, a l’avantage de ne pas s’emmêler car le sous-poil est léger. La robe spécifique du Birman, dite colourpoint, est la même que celle du Siamois à l’exception des « gants blancs » exigés par le standard de la race : sans eux, le Birman ne serait pas Birman ! Il existe des variations de la robe de base : blue point, seal point, chocolate point, lilac point, red point, crème point.
Origines du chat Sacré de Birmanie
Un si beau chat mérite bien une belle légende sur ses origines ! L’histoire raconte qu’il tient sa beauté de l’intervention d’une déesse aux yeux bleus, qui aurait récompensé le chat d’un prêtre vivant dans un temple, pour sa dévotion et sa fidélité à son maître. La déesse aurait changé son pelage blanc en une magnifique robe dorée, et ses yeux jaunes en des yeux bleus ; le bout des pattes fut gardé blanc pour symboliser sa pureté. Au-delà du mythe, les origines historiques du Birman sont peu connues. La race fut développée en France suite à l’importation de deux chats en 1919, offerts à Auguste Pavie par des prêtres birmans pour le remercier de son aide. La race, perpétuée par l’élevage, fut reconnue en France en 1925.
Caractère et comportement du chat Birman
Plus qu’un simple chat, le Birman est un » chat – chien » : peu farouche, il aura plaisir à partager son lieu de vie avec « ses » humains favoris, les suivant d’une pièce à l’autre, et n’hésitant pas à capter leur attention à la recherche de caresses et quand vient l’heure du dîner ! Le Birman a l’avantage d’être docile et discret, à l’inverse du Siamois qui miaule beaucoup. De caractère curieux, il aime explorer son environnement et peut se retrouver parfois bloqué dans un placard ou au sous-sol ! Mieux vaut donc savoir garder un œil sur le Birman lorsqu’il part en vadrouille dans la maison. Très affectueux, il adore être pris dans les bras et câliné par petits et grands ; il apprécie le contact des chiens, notamment pour le jeu et pour des siestes amicales.
Comment prendre soin de son Sacré de Birmanie : ses besoins
Le Sacré de Birmanie demande un brossage régulier, non que sa fourrure ait tendance à s’emmêler comme nous l’avons dit plus haut, mais pour la santé de son poil et de sa peau notamment en période de mue. Un bain chaud peut également être utile pour le débarrasser des poils morts, suivi d’un brossage aussi doux que possible. Il est recommandé de lui brosser les dents pour prévenir la gingivite, au minimum une fois par semaine. On utilisera un textile propre et doux pour laver le coin de ses yeux, ou un coton imbibé d’eau tiède que l’on veillera bien à renouveler pour chaque œil. Vérifier chaque semaine l’état de ses oreilles : si elles semblent cireuses, on les nettoiera avec un coton imbibé d’eau tiède et de vinaigre de cidre à 50/50.
Alimentation du chat Birman
L’alimentation du Sacré de Birmanie doit être adaptée à son poids, son âge et son degré d’activité physique. Pour un chat d’intérieur, les croquettes constituent la meilleure base car il permet au chat de croquer et ainsi de garder ses dents en bonne santé. En terme de quantité, il est recommandé d’en parler à votre vétérinaire surtout suite à la castration ou à la stérilisation de votre Birman, pouvant engendrer une prise de poids lorsque le chat ne se dépense pas beaucoup.
Il est donc important d’instaurer de bonnes habitudes alimentaires, ainsi, si le chat réclame quelques heures après le repas il ne faudra pas céder et attendre 24 heures avant la prochaine ration. En attendant, on pourra l’occuper avec des friandises conçues à cet effet, et mettre à sa disposition de l’herbe à chat par exemple. Veillez toujours à ce que votre chat ait accès à de l’eau fraîche tout au long de la journée et bannissez toute nourriture humaine, souvent nocive.
La santé du Sacré de Birmanie
Le chat Birman est de constitution plutôt robuste, malheureusement, il est sujet à un certain nombre d’affections notamment au-delà des sept ans. Après cet âge, il est recommandé de passer à un régime adapté avec des croquettes pour chat âgé notamment afin de limiter la surcharge pondérale et certains troubles de la digestion ou des reins.
Le Birman peut souffrir de dysfonctionnement rénal, d’origine congénitale la plupart du temps : trop grande concentration d’urée ou de créatinine dans les urines, qui peut le faire souffrir et provoquer une incontinence. On veillera d’autant plus à lui proposer une litière propre et à laquelle il doit pouvoir accéder jour et nuit. Les chatons birmans peuvent souffrir de spasmes, dont la cause reste inconnue mais qui disparaissent en général spontanément après l’âge de 12 semaines.
Prix d’un chaton Sacré de Birmanie
Le prix d’un chaton Sacré de Birmanie va dépendre du sexe, du pedigree des parents, de la conformité aux standards de la race, etc.
- Prix d’un mâle Sacré de Birmanie : 400 à 1400€
- Prix d’une femelle Sacré de Birmanie : 500 à 1400€
Crédit photo n°2 : Garrison Gunter