Gerzat, France
Dans le hall de l’Association protectrice des animaux, une dame, accompagnée de ses deux petits-enfants, vient à la rencontre de Michel-Antoine Sibiaud, le directeur de la structure. « Je viens pour finaliser l’adoption de Pato. » Pato, c’est ce labrador noir qu’elle tient au bout d’une laisse. « Au début, je voulais un petit chien, mais ceux que j’ai vus ne me correspondaient pas. Et l’une des soigneuses m’a proposé Pato. Il m’a léché les mains, on a fait un tour en laisse, je l’ai amené huit jours à la maison, et le feeling est très bien passé. Je vais le garder. En plus, je viens de perdre mon mari, alors on se tiendra mutuellement compagnie », dit-elle avec émotion. Malheureusement, Pato est l’un des trop rares cas d’adoption dans le refuge.
Pato vient de trouver sa nouvelle maîtresse. © Radio France – Léo Corcos
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Une cinquantaine de chiens abandonnés en juin et en juillet
L’an dernier, l’APA de Gerzat déplorait une hausse de 10 à 15% du nombre d’abandons. Cette année, les chiffres sont « sensiblement les mêmes », selon Michel-Antoine Sibiaud. « J’ai entendu dire que nous étions champions du monde, ou d’Europe, des abandons. Je crois franchement que, en effet, nous sommes numéro un, et qu’on va fracasser des records », se désole-t-il. L’établissement accueille un nombre variable d’animaux, mais, bien souvent, ils sont plus de deux cents pensionnaires. Sur les mois de juin et de juillet, une cinquantaine de chiens ont été abandonnés.
‼️ #StopAbandon ! Les refuges de #laSPA sont saturés… trop de #chatons sont abandonnés depuis le début de l’été. Pour éviter ce drame, stérilisez vos chats !
Stoppez ce fléau et sensibilisez le grand public pour éviter la souffrance animale ! ✊🐱https://t.co/ajpWXbBcN7
— La SPA France (@SPA_Officiel) July 30, 2019
« S’il est vrai que l’intérêt pour le monde animal est en train de grandir, l’inconséquence humaine grandit également » – Michel-Antoine Sibiaud, directeur de l’APA de Gerzat
Le chat se repose en attendant de trouver un nouveau propriétaire. © Radio France – Léo Corcos
Les cages dans l’espace extérieur sont remplies de chiens, et les chatteries débordent de chats. Certains animaux ont même été provisoirement installés dans une cuisine ! Car qui dit espace saturé, dit beaucoup de travail pour les 13 salariés, comme l’explique l’une d’entre elles, Virginie, qui s’occupe des chats. « Le matin, il faut nourrir les chats, prodiguer les soins nécessaires, puis il y a facilement _quatre heures de nettoyage_. L’après-midi, c’est pareil, et il y a aussi les adoptions à traiter. On a eu plus d’entrées que de sorties, notamment parce que les gens sont en vacances. Mais là, le 15 août est passé, on devrait avoir plus d’adoptions », espère-t-elle.
Nombre de chats se baladent dans la structure. © Radio France – Léo Corcos
L’adoption est un engagement sur le long terme
L’adoption, bien souvent, est une question de feeling. « C’est la relation humaine ! Il y a des animaux qui sont là depuis 6 mois, et puis un beau jour, il trouve la bonne famille », raconte Michel-Antoine Sibiaud. Mais surtout, quiconque souhaite adopter un chat ou un chien doit pouvoir être sûr de s’en occuper à 100%. Le pire, pour l’APA, c’est de voir un animal payer les frais du manque de moyens de son maître. « C’est terrible pour nous de voir, comme ce fut le cas il y a quelques jours, une femme expulsée de son logement, qui a sacrifié ses derniers sous pour nourrir ses chats, et qui nous a confié ses chats car elle ne pouvait plus assumer les frais. Il y a des gens qui se retrouvent en difficulté alors que quand ils ont pris l’animal, ils pouvaient l’assumer. Ce sont les cas les plus tragiques pour nous. », s’attriste le directeur de l’APA.
La structure étant saturée, les rottweilers ont été rassemblés dans une seule cage © Radio France – Léo Corcos
Bien souvent, le reflet de la misère animale que nous traitons est le reflet de la misère humaine que notre société génère – Michel-Antoine Sibiaud
La viabilité économique est donc devenu un critère essentiel à l’adoption. « Adopter un animal, c’est pas seulement se faire plaisir, c’est aussi lui faire plaisir. Et pour cela, il faut assumer le coût de la nourriture ou des soins vétérinaires, qui ne sont souvent pas donnés. Un animal, ce n’est pas seulement le bonheur qu’il nous apporte, c’est aussi celui qu’on lui apporte », assène Michel-Antoine Sibiaud. Il estime que le budget moyen mensuel pour un animal se situe entre 100 et 150 euros. Un coût non-négligeable donc, qui alimente le message de sensibilisation de l’APA de Gerzat. « On souhaite _un peu plus de sagesse humaine_, et souhaiter que la situation des animaux s’améliore », conclut le directeur de l’association.
Refuges de la SPA à proximité de Clermont-Ferrand (63)
De nombreux refuges pour animaux de la SPA se trouvent dans les environs de Clermont-Ferrand. Notre association milite pour la protection animale et recueille chaque année plus de 48 000 animaux abandonnés et maltraités. Les équipes de la SPA mettent alors tout en œuvre pour leur apporter les soins et les attentions nécessaires à leur bien-être.
La SPA au plus près des adoptants
Les différents refuges de la SPA aux alentours de Clermont-Ferrand sont à votre écoute et vous conseillent pour l’adoption d’un chat, d’un chien ou d’un NAC. Sautez le pas et venez rencontrer les animaux de nos refuges !
Vous pouvez également vous engager pour la cause animale à proximité de votre domicile et devenir bénévole pour un refuge de la SPA près de Clermont-Ferrand. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues !
Les refuges de la SPA à proximité de Clermont-Ferrand
Refuge de Montluçon (03)
La construction complète d’un nouveau refuge sur un nouveau terrain a démarré en février. La capacité sera de 59 chiens et de 80 chats.
Refuge de Brugheas (03)
Les travaux qui ont démarré en décembre 2017 devraient être terminés d’ici fin juin 2018. Les boxes des chiens seront ainsi rénovés et ces derniers pourront profiter de nouveaux parcs de détente.
Refuge de Chameyrat (19)
Le refuge a été rénové en 2017. Des niches chauffées ont été installées pour les chiens du refuge, optimisant ainsi leurs conditions d’accueil. Les chats, quant à eux, peuvent désormais se dégourdir les pattes dans leur nouvel espace extérieur et ils en profitent bien ! Les chatteries ont également été rénovées et les espaces optimisés et modernisés.
Les refuges pour animaux saturés dans l’Allier et le Puy-de-Dôme
A Brugheas, dans l’Allier, le refuge de la société protectrice des animaux affiche complet. La capacité d’accueil a atteint ses limites et les animaux restent trop longtemps cloîtrés.
Car depuis le début de l’année, les volontaires pour adopter un compagnon sont de moins en moins nombreux, que ce soit pour un chien mais aussi un chat.
» On est dépité et désespéré pour tous ces animaux qui attendent une famille, explique Céline Maes, responsable de la SPA de Brugheas dans l’Allier. Les familles viennent de moins en moins souvent… par contre les animaux n’arrêtent pas de rentrer, mais il y a très peu de sorties… et ça nous inquiète énormément « .
Actuellement, le refuge de l’Allier compte pas moins de 25 chatons à adopter et 70 chats adultes. Un record que déplore Gaélle Boucheret, agent animalier. » Il est vrai que sur internet beaucoup de personnes proposent leur chaton en don, parce que ces personnes ne font toujours pas stériliser leur femelle. C’est peut-être la raison de cette baisse… «
A l’approche des grands départs et par conséquent des abandons de masse pour cause de vacances, la Spa a décidé de réagir en proposant elle aussi ses pensionnaires à l’adoption sur les réseaux sociaux. Début juillet, elle proposera également des journées d’adoption.