Table des matières
- Maladies
- Quelles sont les maladies de la prostate chez le chien ?
- Où se trouve la prostate chez le chien ?
- Quels sont les symptômes des maladies de la prostate chez le chien ?
- Comment se soigne les maladies de la prostate chez le chien ?
- Symptômes
- Diagnostic
- La métaplasie squameuse de la prostate chez le chien
- Les tumeurs de la prostate chez le chien
- Les prostatites du chien
- Les kystes de la prostate chez le chien
- Les abcès de la prostate chez le chien
- Nouvelle thérapeutique
- Autre modalité thérapeutique récente
- Gros plan
- Auteur
Maladies
L’HBP est particulièrement fréquente dans l’espèce canine puisque 80 % des chiens mâles de plus de 6 ans sont concernés même si les symptômes n’apparaissent pas toujours d’emblée. Contrairement à l’Homme chez qui les affections prostatiques sont très souvent d’origine tumorale, ce n’est pas le cas chez le chien même si cela reste possible. Dans HBP, » bénigne » signifie d’ailleurs non tumorale. Cependant, les symptômes peuvent être très gênants pour votre chien et nécessitent d’intervenir médicalement.
Outre l’HBP, votre chien mâle peut également être sujet à d’autres affections prostatiques, plus ou moins sévères (prostatite, tumeur…). Tout trouble évocateur devra donc motiver une consultation vétérinaire.
Il existe des méthodes de dépistage (toucher rectal, test sanguin) et, en fonction des cas, votre vétérinaire pourra mettre en œuvre différents examens complémentaires pour préciser l’atteinte (imagerie,ponction…).
La prise en charge de l’HBP repose sur un traitement médical de l’HBP ou une castration, chimique ou chirurgicale. Demandez conseil à votre vétérinaire.
Quelles sont les maladies de la prostate chez le chien ?
Où se trouve la prostate chez le chien ?
Pour comprendre les maladies de la prostate chez le chien, il n’est pas inutile de faire un petit rappel anatomique : la prostate mesure quelques centimètres et se positionne au niveau du col de la vessie (autour de l’urètre, le conduit qui évacue les urines vers l’extérieur). Au-dessus de la prostate, se trouve le rectum, la portion terminale de l’intestin où sont stockées les crottes avant d’être éliminées vers l’extérieur.
Toute affection de la prostate va donc avoir des répercussions sur le transit de l’urine et des selles.
Quels sont les symptômes des maladies de la prostate chez le chien ?
Les symptômes des maladies de la prostate du chien sont dominés par des atteintes urinaires et des difficultés à déféquer. Cependant ils peuvent varier quelque peu en fonction de la pathologie dont souffre le chien. Ces symptômes vont orienter le vétérinaire qui réalisera un toucher rectal pour évaluer la taille et l’aspect de la prostate. Des examens complémentaires comme une radiographie ou une échographie seront ensuite nécessaires pour affiner le diagnostic.
On compte 4 grands types d’affection de la prostate du chien.
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L’hyperplasie bénigne de la prostate : la plus courante
L’hyperplasie bénigne de la prostate chez le chien correspond à une augmentation de la taille de la glande avec l’âge. Cette affection est induite par une hormone : la testostérone.
La prostate va alors comprimer les structures alentours. Le chien va présenter de la constipation, des problèmes pour uriner ou une boiterie. Son urine peut parfois être teintée de sang ou il peut perdre quelques gouttes de sang en dehors des mictions. L’hyperplasie bénigne de la prostate du chien est souvent responsable d’une infertilité chez le mâle reproducteur.
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Prostatite et abcès : des bactéries en cause
Les prostatites sont causées par des bactéries d’origine urinaire ou sanguine. En plus des symptômes classiques, on peut observer une fièvre et des écoulements au niveau du pénis. La douleur peut gêner le chien au point qu’il refuse de se déplacer. Les prostatites peuvent être aiguës ou chroniques.
La prostatite peut donner lieu à un abcès, c’est-à-dire une poche de pus au cœur de la glande.
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Des kystes parfois volumineux
Ce sont des sortes de poche remplies de liquide. Les kystes peuvent être liés à l’hyperplasie bénigne et se développer à l’intérieur de la glande ou grossir à l’extérieur (kyste para-prostatique).
En raison de leur volume, ils sont responsables de difficultés à uriner et à déféquer. Ils peuvent également s’infecter.
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Le cancer de la prostate : rare chez le chien
Les tumeurs sont moins fréquentes que les autres maladies de la prostate chez le chien. En plus des symptômes classiques, on remarque un amaigrissement. Les cancers peuvent se généraliser et donner des métastases au niveau des ganglions, des os ou des poumons.
Comment se soigne les maladies de la prostate chez le chien ?
L’hyperplasie bénigne de la prostate se soigne à l’aide d’anti-androgène sous forme de comprimés ou d’injections. La castration peut également être envisagée.
En cas de prostatite ou d’abcès, des antibiotiques seront nécessaires.
Enfin, la chirurgie sera utile pour traiter certains kystes, abcès ou tumeurs.
La castration d’un jeune chien diminue fortement le risque qu’il développe une maladie de la prostate. Il faudra alors lui fournir une alimentation pour chien stérilisé afin d’éviter l’effet secondaire le plus fréquent de la castration chez nos toutous : la prise de poids.
La prostate est une glande de l’appareil génital masculin dont la principale fonction est de produire une partie du liquide séminal. Elle peut être le siège de différentes affections chez le chien qui se traduisent par une augmentation de taille de cette glande.
Symptômes
Cette hypertrophie (ou augmentation de volume) est à l’origine de l’apparition des symptômes. On parle de syndrome prostatique ou prostatisme. Ils apparaissent généralement chez les chiens de plus de 5 ans.
Les symptômes varient en fonction de la taille et de la position de la prostate (selon l’âge du chien). On observe alors tout d’abord une difficulté à éliminer les selles allant jusqu’à une rétention des selles (coprostase), des problèmes locomoteurs et une fatigue avec baisse de l’état général du chien. Entre les mictions, on peut noter des gouttes de pus plus ou moins associé à du sang. Ensuite, des symptômes urinaires apparaissent : difficultés à uriner puis incontinence urinaire.
Des complications peuvent être associées avec une cystite quasi-constante, des problèmes rénaux et même aboutir à la mort de l’animal suite à l’auto-intoxication par les matières fécales qui stagnent dans le côlon.
Diagnostic
Le vétérinaire établit un diagnostic suite à une palpation rectale, une radiographie et des analyses urinaires et sanguines. On peut aussi procéder à une biopsie sous guidage échographique.
On distingue alors :
Hyperplasie diffuse de la prostate
Généralement observée chez les chiens de 6 à 10 ans, elle est physiologique et ne devient pathologique que lorsque des symptômes apparaissent.
Kystes de la prostate
Ces kystes sont situés dans ou à la périphérie de la glande. On observe alors, en plus des symptômes cités ci-dessus, un abattement, une anorexie, une distension abdominale et selon l’origine des kystes, un syndrome de féminisation du chien.
Prostatite
Il s’agit d’une inflammation généralement suppurée de la prostate aiguë ou chronique. Dans ce cas, le chien est abattu et présente de la fièvre.
Traitement
Il faut tout d’abord permettre au chien d’évacuer ses selles par des traitements adaptés voire des lavements. La cystite et l’insuffisance rénale seront traitées si elles sont présentes.
Ensuite, le vétérinaire propose une castration chirurgicale qui reste la mesure la plus efficace. Sinon, des traitements médicaux sont possibles mais les résultats sont variables.
Lors de prostatisme, on associe un traitement anti-infectieux.
En ce qui concerne les kystes, le traitement est uniquement chirurgical.
D’autres produits naturels comme l’huile de pépin de courge seraient également utiles pour limiter le vieillissement de la prostate.
La métaplasie squameuse de la prostate chez le chien
La métaplasie squameuse de la prostate désigne une augmentation de volume de l’organe associée à des modifications de l’épithélium prostatique, c’est-à-dire la couche de cellules qui tapisse l’organe et qui constitue sa paroi. Elle se déclare chez les chiens atteints d’une tumeur testiculaire sécrétante d’œstrogènes comme le sertolinome ou qui ont reçu un traitement à base de ce même type d’hormones.
Cette affection s’accompagne de symptômes dont :
- un syndrome de féminisation qui peut regrouper :
- une perte de poils qui commence autour des organes génitaux et s’étend au ventre, au thorax, aux flancs et au cou,
- une hyperpigmentation de la peau du fourreau,
- un développement des glandes mammaires,
- une atrophie du pénis qui provoque une chute du fourreau,
- des troubles digestifs comme une constipation et des difficultés/douleurs lorsque le chien fait ses besoins
- des difficultés à uriner.
Le traitement consiste le plus souvent en une castration chirurgicale du chien.
Les tumeurs de la prostate chez le chien
Les tumeurs de la prostate sont relativement rares chez le chien mais elles sont le plus souvent cancéreuses et affectent majoritairement les chiens âgés. Le principal type tumoral rencontré est l’adénocarcinome.
Malheureusement, lorsque ce type de tumeur maligne est diagnostiquée, des métastases sont déjà présentes et les traitements sont peu efficaces.
Les symptômes qui accompagnent cette affection sont souvent les mêmes que ceux rencontrés lorsque la prostate s’hypertrophie (syndrome prostatique).
Les prostatites du chien
La prostatite est une inflammation de la prostate, souvent d’origine infectieuse. L’évolution de cette affection peut être chronique (elle passe alors le plus souvent inaperçue) ou apparaître brutalement, et provoquer :
- des symptômes généraux tels que de la fièvre, de l’anorexie (refus de s’alimenter), un abattement, des douleurs abdominales, une boiterie des pattes arrières,
- des difficultés à déféquer,
- des signes urinaires comme la présence de sang dans les urines, des difficultés et/ou des douleurs à la miction.
Le traitement d’une prostatite repose généralement par une réduction de la taille de la prostate, au moyen d’une castration chirurgicale ou d’un traitement médicamenteux, ainsi que pas l’administration d’antibiotiques.
Dans les cas les plus graves, une prostatite peut se compliquer par une spondylodiscite (infection d’un disque intervertébral et des corps vertébraux adjacents), une endocardite (infection de la paroi cardiaque), une polyarthrite ou bien encore d’une septicémie.
Les kystes de la prostate chez le chien
Les kystes de la prostate sont des » boules » remplies de liquide qui se forment sur l’organe. Bien souvent, ils constituent une complication de l’hyperplasie bénigne de la prostate. On parle alors d’hyperplasie glandulo-kystique de la prostate.
Les kystes de la prostate ne provoquent pas toujours de symptômes chez le chien mais ils peuvent aussi être à l’origine d’une métaplasie squameuse (cf. ci-dessus), de troubles urinaires et de troubles digestifs.
Selon la taille du kyste, le traitement peut consister en une castration chirurgicale du chien, une réduction de la taille du kyste à l’aide de médicaments, par une aspiration du liquide contenu dans le kyste ou par une intervention chirurgicale.
Les abcès de la prostate chez le chien
Les abcès prostatiques sont rares chez le chien mais ils sont potentiellement graves car ils peuvent être à l’origine d’un choc septique. Les abcès de la prostate constituent souvent une complication infectieuse d’une prostatite, de kystes de la prostate ou d’une hyperplasie bénigne de la prostate.
Les symptômes sont souvent identiques à ceux d’une prostatite.
Nouvelle thérapeutique
Nouvelle thérapeutique prometteuse, l’acétate d’osatérone (Ypozane ND) a un effet prolongé par rapport à l’acétate de delmadinone et permet une diminution des signes cliniques rapide et marquée. » Cette molécule peut être utilisée chez les mâles reproducteurs car elle n’altère pas la qualité de la semence « , a souligné le conférencier.
Son absence d’effet central sur l’axe hypothalamohypophysaire explique l’absence d’action sur la glycémie. Son utilisation ne fait pas l’objet de contre-indications mais de précautions (chez les chiens présentant des affections hépatiques, un hypocorticisme). » Le traitement s’administre pendant une seule semaine, toute prolongation étant inutile « , a-t-il ajouté.
Autre modalité thérapeutique récente
L’implant d’agoniste de la GnRH (Suprélorin ND), bien qu’utilisé hors AMM dans cette indication, permet une réduction du volume prostatique de moitié en 6 semaines. Cette réduction est maintenue ensuite pendant 11 mois, a précisé notre confrère.
» Cette option est plutôt à conseiller en traitement de fond, dès lors que la castration chirurgicale n’est pas souhaitée « , a expliqué Xavier Lévy.
®Xavier Lévy
Gros plan
Traiter au bon moment
» Il faut traiter au bon moment, dès que le chien présente des signes cliniques (syndrome prostatique) ou une altération de la semence ou alors quand l’anomalie est détectée à l’échographie, même en l’absence de symptômes « , a précisé notre confrère Xavier Lévy lors d’une conférence sur l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP).
La question de l’intérêt du test sanguin (Odelis CPSE ND) reste posée et cet examen semble surtout utile en outil de suivi.
Si le chien est un étalon reproducteur de plus de 5 ans, il est utile de contrôler sa prostate une fois par an.
- Si ce contrôle révèle une HBP, l’intervenant a conseillé l’instauration d’un traitement avec Ypozane ND et un contrôle tous les 6 mois.
- Si des symptômes sont déjà présents, il a recommandé un traitement avec Ypozane ND puis un contrôle à 2, 4 et 6 mois.
- Si l’affection récidive, le praticien a le choix entre la reprise du traitement ou la castration et la réforme.
En ce qui concerne les chiens de compagnie âgés de plus de 5 ans, il a préconisé un contrôle annuel et, si l’animal présente des symptômes, un traitement chirurgical ou médical avec contrôle tous les 2 mois. M.L.
Auteur
Article rédigé par Philippe Mimouni suite à l’intervention de :
Xavier LÉVY
Diplômé ECAR, Centre de reproduction
des carnivores du Sud-Ouest (32600)