S’embrasser sous une boule de gui est une tradition ancestrale aujourd’hui associée au Nouvel An. Coup de projecteur sur la plante sacrée des druides, le gui de l’an neuf.
Table des matières
- La tradition ancestrale du gui de l’an neuf
- La tradition du gui de l’an neuf
- Qu’est-ce que le gui ?
- Le gui (Viscum album), la plante des druides
- La plante des druides et ses rites
- Les vertus médicinales du gui
- Le Gui, une bien jolie plante parasite qui porte bonheur !
- Où trouver du Gui ?
- Gui, joli parasite, qui es-tu, d’où viens-tu ?
- Le Gui : une vie peu ordinaire
- Le Gui, une plante de légende païenne
- Le Gui : une plante médicinale…
- Cueillez du Gui, cueillez du Houx !
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La tradition ancestrale du gui de l’an neuf
Gui (illustration 1828)
Si le houx est relatif à Noël, le gui est une plante porte-bonheur du Nouvel An. On le trouve accroché en couronne sur la porte ou, plus traditionnellement, en lustre sous lequel on s’embrasse pendant le Jour de l’An.
La superstition du gui est ancestrale. Elle remonte au temps des Celtes. Le gui était une plante chère aux druides. D’ailleurs, souvenez-vous, dans les aventures d’Astérix, le druide Panoramix en coupe sur les chênes avec sa serpe d’or. Le gui fait partie de ses ingrédients pour préparer la fameuse potion magique !
Plus sérieusement, en 52 av. J.-C. Jules César constate lui-même dans Commentaires sur la guerre des Gaules :
“Le gui est fort difficile à trouver. Quand on l’a découvert, les druides vont le chercher avec respect et toujours le sixième jour de la lune, jour si révéré par eux qu’il est le commencement de leurs mois, de leurs années, de leurs siècles mêmes, qui ne sont que de trente ans… Lorsque les druides ont préparé sous l’arbre tout l’appareil du sacrifice et du festin qu’ils doivent y faire, ils font approcher deux taureaux blancs qu’on attache alors par les cornes ; ensuite un prêtre en robe blanche monte sur l’arbre et coupe avec une serpette d’or le gui… Les druides croient que l’eau où l’on a fait tremper le gui rend féconds tous les animaux qui en boivent et qu’elle est un remède spécifique contre toute espèce de poisons. La cérémonie de cueillir le gui est la plus solennelle de toutes celles que pratiquaient les druides.“
Les branches de gui étaient accrochées aux portes pour servir de protection. D’ailleurs, certains érudits croient savoir que son nom signifie » celui qui guérit tout « . On lui donnait des vertus miraculeuses :
- guérir certaines maladies
- protéger contre les poisons
- garantir la fertilité
- se prémunir des mauvais sorts
Le gui de l’an neuf © French Moments
Les druides voyaient en lui un symbole d’immortalité. Le 6e jour de l’année celtique, les druides le coupaient en s’exclamant “O Ghel an Heu“, expression celtique qui signifie “Que le blé germe !“. Une sorte d’invocation au printemps à venir après le solstice d’hiver. Au fil du temps, l’expression s’est déformée pour vouloir dire autre chose : » Au gui l’an neuf « .
La tradition du gui de l’an neuf
La Tradition du baiser sous le gui par Karl Witkowski
La superstition tenace du gui n’était pas du goût des chrétiens qui, au 4e siècle, tentèrent de l’éradiquer. La vénération du gui fut décrétée païenne. Lorsque la fête de Noël remplaça la fête païenne du » Sol Invistis » (fête de Mithra, le dieu du soleil), le houx pris la place du gui.
Mais la plante parasite n’eut pas le dernier mot. Il perdura dans les traditions et coutumes populaires. Si deux ennemis se croisaient sous des branches de gui, ils devaient déposer leurs armes et arrêter les hostilités. Cette trêve est peut-être à l’origine de la tradition de s’embrasser sous le gui en signe d’amitié et de bienveillance. La coutume veut que le baiser d’un couple d’amoureux sous le gui s’apparente à une promesse de mariage.
Pour tous, s’embrasser sous une boule de gui le 1er janvier est un symbole de prospérité et de longue vie pour la nouvelle année. Ainsi, le houx resta associé à Noël et le gui à Nouvel An !
Gui observé mi-janvier © French Moments
Qu’est-ce que le gui ?
Planche botanique illustrant le gui, datée de 1897. Par F.E.Köhler dans Köhler’s Medizinal-Pflanzen
C’est un arbrisseau semi-parasite des feuillus et conifères répondant au nom latin de Viscum album. Vous avez remarqué que les feuilles du gui sont vertes même en plein hiver ? C’est parce que ses feuilles vivent environ une année et demie. Le gui fleurit à partir de février et son fruit (les fameuses baies blanches) apparaissent à l’automne. Attention, le fruit du gui est toxique pour l’homme. Avec sa substance gluante, on en faisait autrefois de la colle.
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Le gui (Viscum album), la plante des druides
Le gui (Viscum album) appartient à la famille des Santalacées. On le trouve en Europe, en Asie et en Afrique du nord où il s’installe sur certains arbres feuillus, rarement sur des conifères. Avec le houx, il appartient à la symbolique des fêtes de Noël et du nouvel an.
La plante des druides et ses rites
Le gui est une plante hémiparasite c’est à dire que le parasitisme n’est que partiel puisque le gui puise l’eau et les éléments minéraux sur les peupliers, les pommiers, tilleuls ou les saules notamment qu’il colonise mais conserve son pouvoir de synthèse chlorophyllienne. Il faut savoir qu’on ne le trouve jamais sur les érables ni les hêtres et rarement sur les chênes.
Le gui a des tiges arrondies, articulées qui se divisent régulièrement en deux jusqu’au sommet de la plante. Les feuilles sont vert-jaunâtre, épaisses et coriaces. Les groupes de toutes petites fleurs mâles ou femelles qui apparaissent en mars-avril en haut des rameaux et à l’aisselle des feuilles évoluent en fausses baies globuleuses translucides, blanc nacré, mesurant moins d’1 cm de diamètre, dont la pulpe est visqueuse.
La prolifération des boules de gui se fait par les oiseaux qui mangent les baies et participent à la dissémination des graines qui, lorsqu’elles se retrouvent sur la branche d’un arbre, s’y installent pour germer.
Les rameaux de gui contiennent des tripertènes, des stérols, des acides-phénols, des flavoïdes, des glycoprotéines des viscotoxines, des lectines, notamment.
Chez les gaulois, la cueillette du gui répondait à un cérémonial précis nécessitant une faucille d’or, inoxydable par rapport au fer, et un linge blanc pour recevoir la plante coupée. Les druides avaient fait du gui le symbole de l’éternité du monde et de l’immortalité de l’âme, et lui attribuaient des vertus curatives.
Aujourd’hui, le 31 décembre à minuit, la coutume veut que s’embrasser sous une boule de gui serait gage de prospérité et de longue vie.
Les vertus médicinales du gui
Les druides traitaient la stérilité, les convulsions, la toux, la coqueluche et les maladies de poitrine en général avec le gui : en réalité, tous les troubles liés à l’hypertension artérielle. Durant l’Antiquité, le gui fut utilisé contre l’épilepsie, comme antispasmodique et sédatif.
Aujourd’hui, le gui reste connu comme hypertenseur, notamment pour traiter l’hypertension des gros mangeurs. Il a une incidence favorable sur le rythme cardiaque qu’il régule.
Ses vertus anxiolytiques et sédatives lui permettent de soulager les maux de tête, les angoisses et l’hyperactivité des enfants. On utilise aussi le gui contre les maladies articulaires inflammatoires dégénératives, telles que la polyarthrite rhumatoïde.
Les viscotoxines que le gui contient stimuleraient les défenses immunitaires et ralentiraient le développement de tumeurs tout en apportant davantage de bien-être aux malades.
Attention, les baies de gui sont toxiques , entrainant des troubles digestifs et cardio-vasculaires, s’avérant mortels dans de rares cas. Toutefois, ce sont les feuilles qui étaient utilisées pour leurs propriétés médicinales mais elles ne se vendent plus en herboristerie. Les feuilles de gui s’utilisent de différentes façons, uniquement sous contrôle médical :
- en infusion : 10 à 20 g environ de feuilles fraiches ou sèches / 50 cl en laissant infuser une nuit et en faisant réchauffer juste avant de boire (3 tasses maximum / jour),
- en cataplasmes de feuilles pour calmer une sciatique.
L’utilisation des plantes pour se soigner doit se faire en demandant préalablement conseil à un médecin, pharmacien ou herboriste. Les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies chroniques et graves ou prenant des médicaments, doivent consulter un médecin avant de faire de l’automédication pouvant entrainer des effets indésirables, notamment des interactions médicamenteuses.
Le Gui, une bien jolie plante parasite qui porte bonheur !
Vous allez bientôt vous embrasser dessous mais que savez-vous du gui… Et où trouver du gui pour décorer l’entrée de la maison ?
Où trouver du Gui ?
Pour trouvrez du gui, c’est assez simple : allez chez un fleuriste… ou optez pour une option bien plus vivifiante : éloignez-vous un peu des villes pour vous promener dans la campagne, bien emmitouflé et chaussé ad-hoc. En ce moment, vous remarquez ici et là, se détachant sur le ciel, d’étonnantes boules accrochées aux arbres…
Où trouver du gui ? Facile ! Le décrocher… un peu moins.
Comme Ingrid, vous adorez peut-être ces touffes toutes rondes dans les peupliers parce qu’elles cassent le côté triste des alignements. Quand j’avais huit ans, je pensais, pour ma part, qu’il s’agissait de nids d’oiseaux géants désertés par leur propriétaire. J’aime toujours autant leurs baies, qui me rappellent les perles de mon enfance, et la délicatesse de leurs petites feuilles ciselées. Si vous pouvez vous approcher de ces étranges excroissances, vous découvrez que ce sont en réalité des créatures végétales bien vertes, munies de feuilles, de tiges et parfois de petites baies. Si vous vous approchez encore un peu plus, vous constatez que ces petites baies charnues exsudent une véritable colle si vous les écrasez. Bravo, vous venez de trouver du gui !
Gui, joli parasite, qui es-tu, d’où viens-tu ?
Le Gui, en latin Viscum album, est pour la botanique un sous-arbrisseau de la famille des Loranthaceae, ou des Viscacées selon les classifications. Le Viscum album est répandu dans une grande partie de l’Europe. En France, il est rare en Bretagne, dans le sud et en montagne au-dessus de 1500 m. On peut facilement observer que la plante préfère certaines espèces d’arbres et semble aussi « choisir » certains peuplements d’arbres plutôt que d’autres au sein d’une même zone géographique. Au sein d’une même population, il n’est pas rare également que quelques arbres soient beaucoup plus « habités » que d’autres.
De tous temps les hommes ont attribué au gui des vertus sacrées, magiques ou médicinales. Cette plante est très rare sur le chêne, tout au plus a-t-on recensé une quinzaine d’individus « guités » dans nos forêts. Il n’est donc pas étonnant que le gui cueilli sur le chêne, symbole de force et de puissance, ait été autrefois très recherché par les druides, dont notre célèbre Panoramix !
Dans la nature, le Gui pousse sur une quarantaine d’espèces d’arbres, arbustes et arbrisseaux, conifères ou feuillus. On a pu mettre en évidence trois sous-espèces, dont deux sur conifères qui sont relativement sélectives :
- Le Gui des feuillus (Viscum album album) apprécie aussi bien les pommiers que les peupliers, ce sont les arbres les plus fréquemment parasités. Il peut aussi se développer sur les aubépines, sorbiers, tilleuls et, plus rarement, sur les saules, amandiers, érables et robinier. Il est beaucoup plus rare sur les frênes, noisetier, poiriers, bouleaux, cerisiers, charme et châtaignier et exceptionnel sur les ormes et les chênes. Le Hêtre semble ne jamais être parasité.
- Le Gui du sapin (Viscum album abietis) se developpe sur le Sapin blanc (Abies alba) et autres espèces de sapin introduites ;
- Le Gui du pin (Viscum album pini) choisit différentes espèces de pin, quelquefois l’Epicéa commun.
Notons que des graines de Gui récoltées sur les feuillus ne germent pas si elles sont déposées sur un conifère, et inversement. Mais le Gui peut également s’installer sur un autre pied de Gui.
Le Gui est l’une des plantes terrestres les plus étranges, à la fois par sa morphologie et ses mœurs. Ceci explique sans doute la vénération dont il faisait déjà l’objet dans l’antiquité ainsi que les mythes anciens qui ont pour origine ce que les scientifiques nomment des exceptions à la vie végétale : le Gui nait, pousse et vit d’une façon peu ordinaire.
Le Gui : une vie peu ordinaire
1) La dissémination des graines de gui : par certains oiseaux
L’histoire du jeune Gui commence par le transport de ses graines par quelques rares oiseaux qui apprécient ses baies : la Grive draine (Turdus viscivorus) et la Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla).
La Grive draine rejette les graines enrobées de glue non digérées dans ses fientes. Cet oiseau libère donc les graines en vol ou à l’occasion d’un arrêt sur un nouvel arbre. Cette dissémination par les fientes est connue depuis des lustres, comme en témoigne le proverbe latin malum sibi avem cacare. Que l’on peut traduire par » l’oiseau chie son propre malheur « . Il est vrai que les baies, collantes, donnent la glu que l’on utilise pour piéger l’oiseau.
La Fauvette à tête noire, véritable providence pour le Gui, ne peut pas avaler la baie, elle en consomme uniquement la pulpe, retire la graine, puis la colle, à l’aide de la glu (viscine), sur la branche sur laquelle elle s’est posée. Des centaines de petits » chewing-gum » sont ainsi solidement collés sur l’écorce des branches, attendant le printemps pour germer.
En revanche, d’autres membres de la gent ailée sont de véritables ennemis pour le Gui : les pigeons ramiers et les mésanges (bleue et charbonnière) détruisent ses graines, par leur puissant suc digestif pour les premiers, en consommant les embryons contenus dans la graine pour les secondes. La présence de ces oiseaux dans nos campagnes contribue donc de façon tout à fait naturelle à réguler les populations de Gui.
2) La croissance : une plantule qui fuit la lumière, se colle contre son hôte et perfore l’écorce
Les graines, collées aux branches germent en produisant un petit organe cylindrique vert appelé hypocotyle, terminé par un renflement rond. En l’espace de quelques semaines, cette petite excroissance se recourbe vers son support, en fuyant la lumière, contrairement à la jeune tige de la plupart des plantes, qui se dirige spontanément vers la lumière.
Dès que la petite tête ronde de l’hypocotyle rencontre l’écorce de la branche, elle s’élargit et se transforme en ventouse. La plantule de gui s’arrime doublement à son support, par la viscine (glu) ainsi que par son disque adhésif. On est en juillet.
La jeune plantule reste à l’état de 2 feuilles pendant un an. Ce qui est important se passe au » sous-sol « , c’est-à-dire au cœur de la branche sur laquelle la graine a germé.
Un an après sa germination, le jeune gui possède une tige courte munie de deux feuilles surmontées de plusieurs bourgeons. La croissance de la plantule suit un modèle en zig-zag. Le jeune Gui pousse d’abord en éventail, puis se ramifie en tous sens pour former une boule de 50 cm à 1 m de diamètre, de couleur vert-jaunâtre. Une touffe de gui peut atteindre l’âge de trente-cinq ans.
Les rameaux sont cassants en particulier au niveau de nœuds. Les feuilles sont légèrement charnues, ovales-oblongues, spatulées. Le Gui est persistant, il est très visible en hiver sur ses hôtes feuillus défoliés.
Le gui, botanique
3) Comment se nourrir sans racines ?
Privé de racines, le gui se nourrit par un astucieux système de pompage de la sève brute de son hôte. Le disque de fixation du jeune Gui perfore l’écorce de l’hôte et pénètre dans ses tissus jusqu’au niveau de la couche de bois vivant, plus précisément au niveau des vaisseaux qui sont chargés de remonter la sève brute composée de tout ce que pompent les racines de l’arbre hôte dans le sol : essentiellement de l’eau et des sels minéraux.
Ce système de pompage de la sève va se développer parallèlement à la croissance en épaisseur de la branche de l’hôte, de manière à ce que les suçoirs restent toujours en contact avec la couche fonctionnelle de bois, sans être écrasés par la formation annuelle de nouvelles couches de bois qui se forment à l’extérieur des couches des années précédentes. Les suçoirs présentent une croissance « à reculons », dont le rythme est synchronisé avec celui de la branche hôte, leur permettant ainsi d’échapper à l’écrasement.
Alors, le Gui : un authentique parasite ou un opportuniste ? Comme nous pouvons l’observer, le Gui est vert, ses tissus contiennent donc de la chlorophylle. Il est capable d’utiliser la photosynthèse pour produire sa propre matière carbonée à partir de la sève brute de son hôte. Pour cette raison, le Gui est le plus souvent considéré comme un hémi parasite. Certaines études récentes tendent cependant à prouver que la plante » profite » également au printemps de la libération de composés glucidiques, riches en carbone, dans la sève brute de son hôte, pour fabriquer sa propre matière végétale. Le Gui pourrait donc être un parasite complet à certains moments de son développement.
4) Gui mâle et Gui femelle, très prudes, font chambre à part
Chez le Gui, les fleurs mâles et femelles sont portées par des touffes différentes. Les fleurs déjà formées à l’automne passent l’hiver fermées et s’ouvrent en mars-avril, groupées par 3 au niveau des nœuds, entre les feuilles. Elles sont jaunes, discrètes et très simples. Les insectes butineurs, attirés par le nectar, assurent la pollinisation. La fleur femelle se transforme en une baie, d’abord verte en été, devenant blanche et translucide en décembre, au moment des fêtes de fin d’année. La pulpe des baies contient une substance très collante, la viscine, et un albumen dans lequel flottent jusqu’à 4 embryons de Gui. Cette couleur blanche est exceptionnelle chez nos plantes indigènes. Dans nos jardins, la Symphorine (Symphoricarpos), arbrisseau originaire d’Amérique du Nord, porte également des baies blanches.
Le Gui, une plante de légende païenne
Le Gui est traditionnellement associé au houx pour célébrer les fêtes de fin d’année en Europe du Nord (y compris en France). La coutume veut que l’on s’embrasse, à minuit précisément, sous une branche de gui et de choisir une baie, symbole de prospérité et de longue vie. Pour respecter à la lettre la tradition, il faut accrocher la gerbe de gui au plafond, ou au-dessus de la porte d’entrée. Dès le Moyen Âge, l’usage voulait que l’on s’offre du gui en prononçant ce souhait : » Au gui l’an neuf « . Les anglophones appellent le gui de façon imagée » kissing ball « , que l’on peut traduire par » boule à baisers « .
Les livres d’histoire des écoliers du début du XXème siècle mettaient en scène nos pittoresques ancêtres gaulois, dont les chefs spirituels, sympathiques vieillards à barbe blanche appelés druides, occupaient la majeure partie de leur temps à grimper (!) à la cime des chênes, arbres sacrés, pour y faucher le gui à la serpe.
Comme nous l’explique P. Déom (d’après P. Lieutaghi) * :
» La grande fête gauloise du Gui avait lieu chaque année au 6ème jour de la lune qui succède au solstice d’hiver, c’est à dire à une date tournant autour de noël ou de notre 1er janvier. Un moment pas du tout choisi au hasard : c’est l’époque la plus noire et la plus inquiétante de l’année ; les jours ne semblent jamais cesser de raccourcir, les nuits sont de plus en plus interminables et angoissantes ; le soleil, chaque jour un peu plus froid, grimpe de moins en moins haut dans le ciel. Et si cela devait continuer ? Si le printemps n’allait jamais revenir ? Dans des cas pareils, et pour se remonter le moral, il faut aller voir pousser le gui. En voilà un qui arrive bien à rester en pleine forme, lui, sur un chêne apparemment sec et mort ! Pour les gaulois, de même que le Chêne était la plante du soleil, le gui était l’arbuste de la lune une planète avec laquelle notre héros présente d’ailleurs plus d’une ressemblance troublante : c’est le seul végétal parfaitement rond, comme un astre. Il pousse en plein ciel parmi les branches et ne pose jamais pied à terre. Et puis les baies de Gui, les seules baies blanches de nos contrées, n’ont-elles pas l’aspect de petites lunes en modèles réduits ? Que de coïncidences ? «
* LIEUTAGHI Pierre, Le livre des arbres, arbustes et arbrisseaux, Robert Morel, 1969.
Le Gui : une plante médicinale…
Le gui est indissociable des mythologies antiques et germaniques. Théophraste, savant botaniste, naturaliste ou alchimiste du IVème siècle avant J-C, décrivait la plante comme pourvue de vertus extraordinaires, en particulier du pouvoir de guérir l’épilepsie, ce qui le rendra célèbre jusqu’au XIXème siècle. De nos jours, le Gui est utilisé pour lutter contre l’hypertonie, l’hypotension et l’artériosclérose. En Allemagne et en Suisse, on utilise des extraits de Gui en complément de traitement anti-cancéreux dans le but de stimuler les défenses immunitaires.
Certaines parties de la plante présentent une certaine toxicité par ingestion, due à la présence de protéines dans toutes les parties aériennes, en particulier dans les feuilles. Mais rassurez-vous, dans une moindre mesure dans les baies, par ailleurs peu appréciées par les humains. Il semblerait également que la toxicité du Gui dépende de la sous-espèce et de son hôte !
Cueillez du Gui, cueillez du Houx !
Une fois n’est pas coutume : nous vous conseillons de cueillir du gui pour orner vos pas de portes… s’il vous est possible de grimper jusqu’à lui. En plus de faire plaisir à vos hôtes, vous serez peut-être utile au propriétaire du verger de pommiers dans lequel vous l’avez prélevé. Utilisez cet argument choc pour l’attendrir : des lois de 1888 et 1893, non abrogées, obligent à détruire le gui !
Ainsi seront respectées la loi, et bien sûr la tradition de la Saint-Sylvestre… Nous vous souhaitons un excellent réveillon !
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Le Chat Noir – French for “The Black Cat”) was a 19th-century cabaret, meaning entertainment house, in the bohemian Montmartre district of Paris. Le Chat Noir is thought to be the first modern cabaret: a nightclub where the patrons sat at tables and drank alcoholic beverages while being entertained by a variety show on stage, introduced by a master of ceremonies who interacted with people he knew at the tables. Perhaps best known now by its iconic Théophile-Alexandre Steinlen poster art, in its heyday it was a bustling nightclub that was part artist salon, part rowdy music hall. The cabaret published its own humorous journal Le Chat Noir, which survived until 1895.
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