La péritonite infectieuse féline est en général considérée comme une maladie incurable. La plupart des » guérisons » qui ont été rapportées étaient vraisemblablement des maladies guérissables diagnostiquées à tort comme une PIF. Néanmoins, un traitement peut occasionnellement provoquer une rémission, qui dure parfois des mois.
Remarque : cette partie s’adresse aux vétérinaires.
La PIF étant une maladie à médiation immunitaire, la thérapie implique donc de supprimer la réponse immunitaire, en utilisant en général des corticostéroïdes. Les traitements antiviraux employés seuls ne prolongent pas de beaucoup la vie du chat et beaucoup d’entre eux leur sont toxiques. Il est aussi important de s’assurer de l’état nutritionnel général du chat, en lui administrant des vitamines et des antioxydants. Avant même de s’engager dans l’une ou l’autre des thérapies décrites ci-dessous, il est essentiel de s’assurer que le diagnostic est correct, car des médicaments immunosuppresseurs peuvent aggraver considérablement d’autres maladies, (telles que la péritonite bactérienne ou la pleurésie). Voir Diagnostic de la PIF
Je souhaite ardemment pouvoir effectuer des essais cliniques sur l’efficacité des différents traitements de la PIF, mais je ne dispose malheureusement pas des fonds nécessaires. Je voudrais remercier ici M. Wayne Carr, dont la générosité a permis de financer des recherches préliminaires.
Les immunosuppresseurs
L’interféron
Les vitamines et les antioxydants
Autres médicaments de soutien
Les inhibiteurs de la thromboxane synthétase
Suivi du traitement / Pronostic
Pour en savoir plus
Les immunosuppresseurs
Les chats recevant des médicaments immunosuppresseurs doivent également être mis sous antibiotiques afin d’être protégés contre d’autres infections.
La prednisolone
La thalidomide
La prednisolone
La prednisolone est le médicament immunosuppresseur le plus utilisé dans la péritonite infectieuse féline. Ce médicament est sans danger, permet au chat de se sentir mieux et stimule son appétit. J’ai soigné un chat atteint de PIF sèche avec uniquement de la prednisolone et il a survécu 10 mois. La prednisolone inhibe à la fois les réponses immunitaires à médiation humorale et les réponses immunitaires à médiation cellulaire.
La prednisolone possède l’avantage de traiter également la cholangite lymphocytaire, qui peut être confondue avec la PIF. Ainsi, lorsqu’il y a un doute sur le diagnostic il est toujours possible d’administrer de la prednisolone : le chat atteint de cholangite lymphocytaire a de bonnes chances de guérison, mais malheureusement le chat atteint de PIF décèdera.
La prednisolone ne devrait jamais être employée pour les chats atteints de péritonite septique ou de pleurésie, ce qui explique pourquoi la cytologie est une partie très importante du diagnostic de la PIF, puisque qu’il y aura beaucoup plus de globules blancs dans l’épanchement septique, et un cytologiste compétent dépistera les bactéries ou les fongus.
Posologie : 2-4 mg/kg/jour par voie orale, en variant la dose tous les 10-14 jours, jusqu’à identifier la posologie optimale pour le sujet traité.
La thalidomide
La justification de l’utilisation de la thalidomide dans le traitement de la péritonite infectieuse féline est de réduire l’inflammation et la réponse immunitaire humorale au coronavirus félin tout en préservant la réponse immunitaire cellulaire (antivirale). Jusqu’ici, seulement 4 chats atteints de PIF ont été traités avec de la thalidomide et malheureusement ils sont tous morts. Cependant, l’épanchement thoracique dont souffrait l’un d’entre eux a été stoppé et il a connu une rémission de 3 mois. Je pense que pour être efficace, la thalidomide doit être utilisée dès les premiers stades de la maladie, avant que trop de vaisseaux sanguins ne soient endommagés.
Assurez-vous que les propriétaires sont d’accord pour l’utilisation d’un médicament qui n’est pas initialement à usage vétérinaire.
Posologie : 50-100 mg le soir. NE DOIT PAS ETRE ADMINISTRE AUX CHATTES GESTANTES en raison de ses effets tératogènes.
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L’interféron
L’interféron oméga à usage vétérinaire
Le Virbagen Oméga (fabriqué par le laboratoire Virbac) : cet interféron oméga recombinant (IFN oméga) à usage vétérinaire est aujourd’hui disponible dans de nombreux pays. Ce produit a d’abord été utilisé dans le traitement de la PIF par le vétérinaire et chercheur japonais Takuo Ishida. Voici le protocole qu’il propose :
L’IFN oméga a d’abord été administré par voie sous-cutanée à 1 MU(million d’unités)/kg un jour sur 2, et ensuite une fois par semaine pour des périodes variables en fonction de l’apparition de signes de rémission
Les glucocorticoïdes : dexaméthasone (1 mg/kg injecté en une seule fois par voie intra-thoracique ou intra-péritonéale) ou prednisolone, par voie orale. La prednisolone a d’abord été administrée à 2 mg/kg une fois par jour, et la dose a été progressivement réduite à 0,5 mg/kg un jour sur 2 après l’entrée en rémission.
Dans l’étude du Dr Ishida, 4 chats sur 12 ont complètement guéri et deux ont survécu respectivement 4 et 5 mois. Les chats qui ont complètement guéri souffraient tous de la forme humide de la PIF et étaient des chats plutôt âgés.
Il semble que l’interféron oméga aboutisse à une guérison chez environ un tiers des chats atteints de PIF. Je travaille en collaboration avec des vétérinaires qui exercent au Royaume-Uni pour suivre des chats soignés avec ce produit. Il semble extrêmement important de débuter le traitement dès que possible après l’apparition des signes cliniques. Nous constatons des succès chez les sujets plus jeunes également, et même chez les chats atteints de PIF sèche. Certains des chats sont traités par voie orale à 50.000 unités par jour. Une fois dilué (dans l’eau ou une solution saline) l’IFN oméga garde son efficacité jusqu’à 3 semaines si on le stocke au frais, il faut donc le conserver dans le freezer ou le congélateur jusqu’à utilisation.
Les évolutions inhérentes à ce traitement seront publiées sur la version anglaise du site Web devant les traductions, aussi il est recommandé de vérifier le contenu des pages anglaises si vous lisez ceci postérieurement à la date indiquée en bas de page.
L’interféron alpha employé en médecine (humaine)
Posologie : péritonite infectieuse féline (PIF) sèche (sans épanchement): 30 UI (unités internationales) par jour ou pendant 7 jours une semaine sur deux par voie orale.
Dans les cas de PIF humide, on peut administrer 30 UI/par jour ou alternativement des doses plus importantes d’interféron peuvent être administrées quotidiennement par injection intra-musculaire (10.000 – 1.000.000 UI par jour). Au bout de 6 à 7 semaines, si le chat survit, l’interféron n’aura plus d’effet à cette dose car le chat aura produit des anticorps (contre l’interféron).
Rédigez une ordonnance pour obtenir de l’interféron alpha employé en médecine humaine (Roferon ou Intron A) chez un pharmacien. Par contre, il est évident que là où l’interféron à usage vétérinaire est disponible, il est préférable de l’utiliser car il est susceptible d’avoir plus d’effets que l’interféron employé chez l’homme.
Les dilutions d’interféron
Vétérinaire :
Le Virbagen Omega est distribué en flacons de 5 à 10 millions d’unités. Il est reconstitué avec 1 ml de diluant. Pour obtenir 50.000 unités/ml, versez un flacon de 5 MU dans 99 ml de solution saline ou d’eau stérile, ou un flacon de 10 MU dans 198 ml de solution saline ou d’eau stérile. Répartissez des doses identiques dans des tubes ou des seringues de 20ml et congelez. Souvenez-vous que le Virbagen Omega reconstitué et dilué ne se conserve pas au-delà de trois semaines au réfrigérateur.
Interféron employé en médecine :pour obtenir 30 UI/ml : on peut se procurer l’Intron A en 1 million d’UI. Diluez un flacon complet dans un litre de solution saline, pour obtenir 3.000 UI/ml. Versez un ml d’un flacon de 3.000 UI/ml dans 99 ml de solution saline, pour obtenir 30 UI par millilitre. Répartissez dans des récipients de1ml et congelez pendant un an au maximum. Décongelez selon les besoins, en gardant au réfrigérateur jusqu’à une semaine maximum.
Pour obtenir 10.000 UI/ml, versez 1 x 1 million UI flacon d’Intron A ou de Roferon dans 99 ml de solution saline stérile puis répartissez-les en doses de 1 ml et congelez. Pour obtenir 10.000 UI/ml, procédez comme précédemment en utilisant 9 ml de solution saline. Pour obtenir un million d’UI/ml utilisez tout le flacon.
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Les vitamines et les antioxydants
La vitamine A
La vitamine A est un antioxydant. La dose de vitamine A est de 200 UI/jour administrée par voie orale ou ajoutée à la nourriture. Les chats doivent absorber la vitamine A sous forme d’huile de poisson, par exemple de l’huile de foie de flétan, car ils sont incapables de la métaboliser sous forme de bêta-carotène. Un excès de vitamine A peut provoquer la formation d’un excédent d’os aux articulations, il ne faut donc pas administrer ce complément plus de 4 à 6 semaines.
La vitamine B1 (thiamine)
La vitamine B1 (thiamine): 100 µg/jour administrés par voie orale (directement dans la gueule ou dans la nourriture).
Complexe vitaminique B
Les multivitamines B stimulent l’appétit et sont vendues dans les magasins de produits diététiques ou les pharmacies. Posologie : analogue à celle employée en pédiatrie.
La vitamine C
L’acide ascorbique : 125 mg 2 fois par jour dans la gueule ou dans la nourriture. La vitamine C est un antioxydant. Souvenez-vous que l’administration de vitamine C à long terme peut prédisposer à l’accumulation de cristaux d’oxalate dans l’urine.
La vitamine E
Dose de vitamine E : 25-75 UI/chat 2 fois par jour dans la gueule ou dans la nourriture. La vitamine E est un antioxydant.
Autres médicaments de soutien
L’aspirine
Pour ses propriétés anti-inflammatoires et pour soulager la douleur.
Posologie/Dose: 10mg/kg toutes les 48-72 heures par voie orale.
L’ampicilline
Une couverture antibiotique est fondamentale lorsqu’on traite un chat aux immunosuppresseurs.
Posologie : 50 mg 2 fois par jour par voie orale.
Les stéroïdes anabolisants
Pour stimuler l’appétit et l’anti-catabolisme, particulièrement si les reins sont atteints.
A choisir dans la liste suivante (au Royaume-Uni) :
Injection de Laurabolin : 2-5 mg/kg tous les 21 jours.
Injection de Nandrolin : 2-5 mg/kg une fois par semaine.
Comprimés de Nandoral – un comprimé par jour, administré entier ou écrasé dans la nourriture.
Injection de Retarbolin injection : 1 mg/kg tous les 21 jours.
Comprimés d’Orandrone : 0,5 mg/kg par jour (les comprimés font 5 mg).
Pensez à avertir le propriétaire que ce traitement peut renforcer l’odeur de l’urine du chat.
Les produits injectables doivent en principe être conservés à l’abri de la lumière.
Les inhibiteurs de la thromboxane synthétase
Deux chats souffrant d’épanchements abdominaux ont été soignés avec succès avec du chlorhydrate d’ozagrel (Watari et al, 1998).
Posologie : 5-10 mg/kg 2 fois par jour associé à 2 mg/kg/jour de prednisolone.
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Suivi du traitement / Pronostic
Quel que soit le traitement que vous décidiez d’appliquer, il est important de surveiller les progrès du chat. Au départ, je mesure le taux d’hématocrites (Hct), la globuline, le rapport albumine-globuline (A/G), l’alpha1-glycoprotéine acide (alpha1-GPA) ainsi que le poids du chat tous les 7 à 14 jours pour voir comment le patient évolue. Par la suite, les examens peuvent avoir tous les mois si le chat se porte bien. Il n’est pas nécessaire de mesurer le titre d’anticorps FcoV plus d’une fois par mois, car il n’y aura pas de différence notable sur une période plus courte. L’alpha1-GPA sera vraisemblablement la première à chuter si le traitement a un effet positif parce que l’alpha1-GPA est un marqueur d’inflammation. Les symptômes favorables sont la baisse du niveau de globuline, et l’augmentation du rapport albumine/globuline, l’augmentation du taux de Hct, l’apparition de réticulocytes dans les prélèvements sanguins et la prise de poids. Les symptômes négatifs sont le maintien d’un taux élevé d’alpha1-GPA, la globuline qui reste élevée ou qui augmente, A/G qui diminue, une perte de poids. Lorsque l’Hct tombe au-dessous de 20 % et devient non régénérative (pas de réticulocytes dans les prélèvements sanguins) il faut alors sans doute envisager une euthanasie si votre conviction de praticien est que le chat n’est plus heureux de vivre. A l’évidence, si le chat paraît souffrir à n’importe quel stade du traitement, il faudra recourir à l’euthanasie. Malheureusement, les chats atteints de péritonite infectieuse féline humide ne survivent en général que quelques jours ou au mieux quelques semaines. Les chats atteints de PIF sèche peuvent survivre de nombreuses semaines, voire des mois, bien que l’apparition de symptômes neurologiques indique qu’une euthanasie devra vraisemblablement être envisagée dans un proche avenir.
Pour l’analyse de l’alpha1-GPA voir Companion Animal Diagnostics.
Pour en savoir plus
Feline Infectious Peritonitis Virus: Advances in Therapy and Control par Richard C. Weiss. 1994 Consultations in Feline Internal Medicine 2. Révisé par John R. August. édité par W.B. Saunders Company. Harcourt Brace Jovanovich, Inc., The Curtis Center, Independence Square West, Philadelphia, PA 19106. pages 3-12
ISBN 0-7216-4674-3
Watari T, Kaneshima T, Tsujimoto H, Ono K, Hasegawa A.Effect of thromboxane synthetase inhibitor on feline infectious peritonitis in cats. J Vet Med Sci. 1998 60(5):657-9.
Dr Diane D. Addie 2 mars 2004
Table des matières
- La péritonite infectieuse féline (PIF) : causes, symptômes, traitement
- Causes de la péritonite infectieuse féline
- Transmission de la péritonite infectieuse féline
- Symptômes de la PIF (forme humide)
- Symptômes de la PIF (forme sèche)
- Diagnostic de la péritonite infectieuse féline
- Traitement de la péritonite infectieuse féline
- Prévention de la péritonite infectieuse féline
- Un traitement prometteur contre la péritonite infectieuse féline
- Qu’est-ce que la péritonite infectieuse féline?
- Quelles sont les caractéristiques de la péritonite infectieuse du chat ?
- Repérer les symptômes de la péritonite infectieuse féline
- Que faire en cas de PIF lorsqu’on possède plusieurs chats ?
- La péritonite infectieuse féline (PIF)
- La péritonite infectieuse féline (PIF) : symptômes, causes, traitements et prévention
- Qu’est-ce que la péritonite infectieuse féline ?
- Symptômes et évolution de la péritonite infectieuse féline
- Traitement de la péritonite infectieuse féline
- Péritonite infectieuse féline : un traitement antiviral humain prometteur contre la PIF chez le chat
- Péritonite infectieuse féline
- 7. Immunité naturelle
- 8. Considérations de santé publique et animale
La péritonite infectieuse féline (PIF) : causes, symptômes, traitement
La péritonite infectieuse féline, connue sous l’abréviation PIF, est une maladie virale très grave car incurable et à l’issue mortelle. Causée par la mutation d’un Coronavirus intestinal, très contagieux et pouvant rester asymptomatique, elle touche essentiellement les chatons et jeunes chats jusqu’à deux ans. Heureusement, seulement 1 à 5 % des animaux infectés la développent.
Causes de la péritonite infectieuse féline
Provoquée par un coronavirus qui contamine d’abord le chat sous sa forme entérique (non mutée), relativement bénigne, la PIF ne toucherait pas plus de 5 % de la population féline infectée. En outre, la mutation du virus peut ensuite se produire de manière totalement imprévisible. Le coronavirus entérique est très contagieux et touche essentiellement les jeunes chats vivant en collectivité. Une fois contractée, la PIF peut se présenter sous deux formes : forme humide et forme sèche.
Transmission de la péritonite infectieuse féline
La PIF se transmet par contact direct entre chats, les vecteurs principaux étant les selles et la salive. Le virus peut également contaminer l’animal par l’intermédiaire du milieu extérieur (sol, objets, vêtements…) dans lequel il est néanmoins peu résistant. Il n’est pas transmissible à l’homme ni aux autres espèces. Le coronavirus entérique est répandu mais la mutation n’est pas automatique. L’incubation peut durer quelques jours à plusieurs mois, ainsi un chat peut être porteur du virus sans présenter aucun symptôme durant une longue période, puis ils peuvent se déclarer brutalement.
Symptômes de la PIF (forme humide)
Dans la forme dite humide, qui est la plus spectaculaire et ainsi la plus facile à diagnostiquer, le thorax et/ou l’abdomen du chat se remplissent de liquide, entraînant des difficultés respiratoires dans le cas d’un épanchement thoracique. On observe un gonflement de l’abdomen et des troubles digestifs comme des diarrhées et vomissements en cas d’épanchement abdominal. Ces symptômes caractéristiques s’accompagnent d’autres signes : perte d’appétit, de poids, hyperthermie (fièvre persistante). La mort survient en quelques jours à quelques semaines après le début des symptômes.
Symptômes de la PIF (forme sèche)
La forme sèche présente une évolution plus lente et est plus difficile à détecter car les symptômes sont moins visibles que dans la forme humide. Elle produit des lésions inflammatoires pouvant se répartir dans tous les organes et causant alors une multitude de manifestations différentes :
- perte d’appétit, de poids, fièvre au début de la maladie
- vomissements, diarrhées, anorexie, perte de poids en cas de lésions intestinales
- insuffisance rénale si les reins sont touchés, néphrite, pancréatite, polyurie (production d’urine en grande quantité), augmentation de la soif et du taux d’urée dans le sang (urémie)
- atteintes oculaires, inflammation des différentes parties de l’œil, hémorragie de la rétine…
- convulsions, tremblements, incontinence, paralysie, troubles de l’équilibre si le système nerveux est atteint
- insuffisance hépatique et/ou jaunisse en cas d’atteinte du foie
- anémie (destruction des globules rouges) due à une réaction du système immunitaire
Diagnostic de la péritonite infectieuse féline
Le diagnostic est difficile surtout pour la forme sèche puisque les symptômes sont communs à de nombreuses autres maladies. Le vétérinaire cherchera à la détecter avec divers examens : analyses de sang, prélèvement de liquide abdominal (si PIF humide), sérologie (recherche d’anticorps)…
Traitement de la péritonite infectieuse féline
Il n’existe malheureusement pas encore de traitement curatif pour la PIF, mais le vétérinaire pourra prescrire des soins palliatifs pour soulager le chat durant le développement de la maladie :
- cortisone contre les inflammations
- traitement antibiotique
- anti-diarrhéiques et anti-vomitifs
- ponctions de liquide en cas d’épanchements
- antalgiques contre la douleur
- perfusions et soutien alimentaire
- euthanasie avec accord du propriétaire
Prévention de la péritonite infectieuse féline
Un vaccin intra-nasal est pratiqué contre la PIF dans certains pays d’Europe et aux États-Unis. Il n’est cependant pas disponible en France car jugé trop peu efficace. Des recherches sont en cours actuellement dans le but de développer un vaccin fiable contre le coronavirus félin. En revanche, un test de dépistage est disponible mais il ne permet pas de distinguer les différentes formes du virus. Aujourd’hui en France, la PIF reste hélas incurable, imprévisible et mortelle dans 100 % des cas.
Recommandations pour les élevages :
La prédisposition génétique à la PIF n’est pas complètement élucidée, mais il est recommandé de retirer de la reproduction les chats (femelles ou mâles !) pour lesquels des chatons issus de plus de deux portées ont développé une PIF.
Dans des groupes de moins de 10 chats, ou si les chats sont isolés en groupes de 3, l’infection par le FcoV finit généralement par disparaître. Une fois que la chatterie est séronégative, il faut tester les nouveaux arrivants (par sérologie et/ou PCR sur écouvillon rectal), et ne pas introduire de chat porteur de FcoV, ni en utiliser pour des saillies.
Recommandation pour les refuges :
La prévention est impossible car même en isolant les chats dans des cages individuelles, le FcoV est facilement transporté par les vêtements, les chaussures, ou la poussière. Une comparaison entre différents refuges a montré une corrélation entre le nombre de manipulations en dehors des cages et le pourcentage de chats séropositifs. Les chats sauvages introduits dans les refuges sont majoritairement négatifs, mais tous se positivent en quelques semaines : pratiquement 100% des chats de refuge sont infectés par le FcoV.
Le FcoV est inévitable dans un environnement multi-chats, et la PIF est une conséquence inévitable de l’endémie de FcoV.
Vaccination :
Le vaccin se fait par voie nasale, et provoque une immunité locale au point d’entrée du FcoV (oropharynx). On utilise un mutant du FcoV qui se multiplie à faible température (celle de l’appareil respiratoire supérieur), mais pas à la température du reste du corps.
Le vaccin est sûr : il ne provoque ni PIF, ni aggravation des symptômes par l’intermédiaire d’une augmentation du taux d’anticorps.
Son efficacité est contestée : il est inefficace sur des chats déjà séropositifs. Dans l’une des études en double-aveugle réalisée sur une population de chats séronégatifs, il y a eu une faible, mais significative, diminution du nombre de chats développant une PIF parmi les animaux vaccinés. L’inconvénient est que la plupart des chats vaccinés deviennent séropositifs, ce qui empêche tout contrôle ultérieur du FcoV. Le vaccin n’est pas disponible en France, de toute façon.
ZOONOSES
Bien que le coronavirus du SRAS (lui-même dérivant d’un virus animal) soit très proche des CCV, TGEV et FcoV, rien ne laisse penser que le FcoV puisse infecter l’Homme.
Un traitement prometteur contre la péritonite infectieuse féline
La Morris Animal Foundation, fondation américaine qui finance des travaux de recherche en santé animale, annonce que des chercheurs ont réussi à arrêter la progression de la péritonite infectieuse féline (PIF). Des scientifiques de deux Universités du Kansas ont ainsi développé des composés à action antivirale. En collaboration avec des universitaires de Davis (Californie), ils ont démontré que l’un de ces composés (dont ni le nom ni le mode d’action ne sont précisés) est capable d’arrêter la progression de la maladie et conduire à une rémission clinique chez des chats atteints de PIF. » Ces travaux montrent que l’inhibition du développement du virus est un point critique du traitement de la PIF » déclare l’un des auteurs de l’étude. » Ceci aidera les chercheurs à trouver une voie pour prendre en charge efficacement la PIF à l’avenir. Ces découvertes auront aussi des implications pour d’autres infections dues à des coronavirus, étant donné qu’aucune molécule antivirale ciblant les coronavirus n’existe en médecine humaine et vétérinaire « . Des essais cliniques, dont les résultats sont attendus d’ici deux ans, vont être entrepris prochainement.
Ca y est vendredi soir coup de fil de mon veto et la gros blanc au téléphone . La PCR coronavirus est négative ….. Cette même analyse qui était positive il y a 1 mois . Mon veto ne comprend pas . Du jamais vu pour lui et pour ses confrères qu il contacte sans cesse pour trouver une explication . Pour moi un début de soulagement après 5 mois intenses de galères et de cogitage !
Il me dit tout de même que c est bizarre , et que tout n est pas clair . Il n a pas pu être positif il y a un mois et la être négatif , et encore moins un positif à la toxoplasmose …. Le labo a du mal à comprendre aussi mais le docteur a été clair avec mon veto : mon chat n a pas la Pif et il ne l a jamais eu .
Il faut comprendre aussi que j ai demandé a changer de labo pour cette analyse , ce n est donc pas le mme qui a eu le positif . Les 2 labos ont donc été mis en concurrence avec 2 résultats différents et aucun des 2 ne veut reconnaître qu il y en a un des 2 qui a eu tord ….. Ils ne comprennent pas non plus .
Cela c est solde par un il faut une écho pour voir comment est l intérieur .
Donc hier écho et nous avons toujours une zone e inflammation au niveau du colon proche du pancréas . Mais les autres organes vont bien .
La veto que j ai vu ( différente de mon veto ) pense que c est soit une tumeur , soit une maladie infectieuse chronique intestinale . Ou une PiF …. Mais elle n y croit pas beaucoup maintenant . En fait c est son premier cas de chat positif à la PCR toujours en vie 1 mois après .
Du coup elle son explication ( qui n est peut être pas la bonne ) ;
Mon chat a été empoisonné par un traitement à base de doxyval ( 5 mois de traitement ) et la doxycicline est un immunomodulateur : donc l empoisonnement aurait flingue ses défenses immunitaires . Moi qui suit très active dans les associations aurait été en contact avec un chat porteur du coronavirus et l aurait transmis à mon chat a ce moment la ca qui l aurait mis dans l état où il est . Nous avons fait le test et il était bien en période de présence de coronavirus dans le sang mais la forme non mutée du gène . Le traitement mis en place aurait eu l effet de tuer le gêne mais sous cortisone ( toujours pas de defense immunitaire ) il a attrapé la toxo … Bref la galère pour savoir exactement ce qu il a la meilleure solution reste la biopsie mais avec le risque pour son cœur qui n est pas négligeable donc dans un premier temps on refait une analyse toxo .
Mais je revis et respire !!!! La suite dans 2 jours
Qu’est-ce que la péritonite infectieuse féline?
Quelles sont les caractéristiques de la péritonite infectieuse du chat ?
Quelle que soit sa forme, la péritonite infectieuse féline (PIF) est une maladie virale touchant essentiellement les jeunes chats (moins de 2 ans) et les chats très âgés (de 10 à 14 ans). Elle se présente sous deux formes : humide ou sèche. Dans la forme humide, des épanchements liquidiens produits par le système immunitaire du chat remplissent ses cavités naturelles (thorax, abdomen…) Dans la forme sèche, un ou plusieurs organes du chat sont victimes de dysfonctionnements entraînant des affections diverses et variées.
Quelle que soit sa forme, la péritonite infectieuse féline est une maladie extrêmement grave, malheureusement mortelle dans 100% des cas.
Repérer les symptômes de la péritonite infectieuse féline
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Dépistez les risques
La transmission de la péritonite infectieuse féline s’effectue de chat à chat, ce qui explique que les sujets les plus fréquemment atteints vivent en groupe (élevage, refuge…) Un chat peut parfaitement être porteur du virus sans déclarer aucun symptôme. On estime généralement que le développement de la maladie peut être favorisé par un événement particulièrement stressant pour le chat : changement de maître, opération chirurgicale…
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Repérez les symptômes de la PIF
Le chat développant une péritonite infectieuse féline affichera une fièvre élevée (au-delà de 40°C) pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Généralement, cette fièvre est suivie d’un amaigrissement, avec parfois l’apparition d’un épanchement abdominal ou thoracique (forme humide). Dans les deux cas, les symptômes sont suffisamment spectaculaires pour vous alerter… Si l’épanchement se situe au niveau de l’abdomen, la taille du ventre de votre chat sera largement disproportionnée par rapport à sa maigreur. Si l’épanchement se déclare au niveau du thorax, votre chat éprouvera une grande difficulté à respirer. Les formes sèches sans épanchement sont, quant à elles, très complexes à diagnostiquer car marquées par des dysfonctionnements comparables à ceux provoquées par de nombreuses autres affections.
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Ne comptez ni sur la prévention, ni sur les traitements
Il est rare de devoir se résoudre à une telle affirmation… Mais il n’existe actuellement aucun vaccin disponible en France contre la péritonite infectieuse féline. Le seul test de dépistage à disposition (sur les virus de la famille des Coronavirus, auquel appartient celui de la PIF) ne permet pas de faire la différence entre tous les virus de cette famille. Rassurant en cas de réponse négative, ce test ne sera donc d’aucun secours en cas de résultat positif… Côté traitement, le constat est tout aussi décevant : l’utilisation à fortes doses de corticoïdes pour soulager le chat n’opère que de manière palliative, mais n’a aucun effet curatif.
Que faire en cas de PIF lorsqu’on possède plusieurs chats ?
Si vous possédez plusieurs chats et que l’un d’eux développe la péritonite infectieuse féline, sachez qu’il y a de fortes chances pour que vos autres chats aient été contaminés. Rassurez-vous cependant : seul un chat sur cinq développe finalement la maladie. Enfin, sachez que la péritonite infectieuse féline ne se transmet que de félin à félin ; elle n’est absolument pas transmissible à l’homme et aux autres animaux.
La péritonite infectieuse féline (PIF)
Définition :
Il s’agit d’une maladie infectieuse virale du chat et des autres félidés sauvages due à l’action pathogène d’un virus nommé Coronavirus ayant muté. Il est responsable de lésions de vascularite associées à une infection de type pyogranulomateuse. Cette affection est particulière car elle se situe à la frontière entre une virose et une atteinte auto-immune, selon certains de ses aspects.
La maladie présente plusieurs formes dont les 2 plus fréquentes sont :
– La forme humide, la plus caractéristique : du liquide s’accumule dans les grandes cavités (abdomen et thorax).
– La forme sèche : les lésions sont non exsudatives et touchent différents appareils ou organes, d’où une grande variété de symptômes.
Historique :
Cette maladie est connue depuis les années 60 environ. Vers 1970, l’existence d’une maladie virale due à un Coronavirus est confirmée et depuis, malgré les nombreuses études, des interrogations persistent sur cette maladie.
Importance :
– Médicale, car cette maladie est d’un diagnostic très difficile et d’un pronostic toujours mortel (2 mois sans traitement, 6 mois avec traitement). Il n’existe pas de traitement approprié efficace même si des pistes existent. De plus, la prévention est très difficile, notamment dans les élevages.
– Légale, car il s’agit d’un vice rédhibitoire.
– Pour les collectivités (les grands effectifs favorisent la circulation et la mutation du virus).
Etiologie :
Le virus responsable appartient à la famille des Coronaviridae : Feline Coronavirus (FCoV). Il regroupe en réalité 2 pathotypes différents :
– Le FECV (Feline Enteritic CoronaVirus) qui est responsable de lésions digestives se traduisant par des entérites banales ou parfois même ne provoquant aucune lésion (passe inaperçu).
– Le FICV (Feline Infectious CoronaVirus) qui est lui responsable de la PIF avec des lésions beaucoup plus graves de vascularite.
Actuellement, ces 2 types ne sont discernables par aucune méthode diagnostique. Il n’y pas de différence sérologique entre eux.
Le coronavirus possède un grand pouvoir de mutation. Ainsi, le chat serait infecté par la forme FECV qui n’aurait que la capacité à se multiplier dans les entérocytes, à l’origine d’entérites.
Suite à une/des mutation(s) du virus dans l’animal infecté, ce dernier passerait à la forme FICV. Les mutations seraient à l’origine de l’acquisition du pouvoir pathogène du virus consistant en la capacité à se multiplier dans les macrophages (cellules blanches de défense) et donc à pénétrer en profondeur dans l’organisme. Aucune technique PCR (analyse moléculaire du virus) pour différencier ces 2 virus n’existe à ce jour, car les mutations sont variables et aléatoires d’un chat à un autre. Il existe donc une multitude de FICV, chacun étant propre à chaque animal. Le FICV n’est pas transmissible aux autres chats (les chats malades n’excrètent pas le virus) contrairement au FECV qui lui est l’agent contaminant (et qui peut être excrété par les chats porteurs).
Epidémiologie :
Comme on ne peut différencier les 2 types de virus, lors de dépistage on ne pourra obtenir qu’une prévalence globale (nombre de chats infectés par le virus à un moment de leur vie) pour le Coronavirus. Cette prévalence varie selon qu’il s’agit d’un chat de particulier (25-30%) ou d’un chat d’une collectivité (75 à 100% des chats). Plus l’effectif est important, plus le pourcentage est élevé.
Par contre, si l’on évalue la mortalité, celle-ci est plus représentative de la réelle prévalence de la PIF (puisque la maladie est mortelle). Parmi les chats séro-positifs (c’est-à-dire, ayant rencontré le virus à un moment), il y a 1 mort sur 5000 cas (au maximum dans les grands élevages très touchés, ce chiffre atteint 10%). On peut donc dire que suite au passage d’un Coronavirus chez un chat, le risque de contracter la PIF reste rare.
Les sources de contamination sont essentiellement les chats infectés qui émettent le virus dans leurs fèces, éventuellement leur salive et peut-être leur urine. L’excrétion dure pendant plus de 8 mois après séroconversion et jusqu’à parfois 12 à 24 mois.
La transmission peut être :
Il existe plusieurs facteurs de réceptivité ou prédisposition mais le principal est l’âge des chats. Les jeunes sont d’abord protégés par les anticorps de la mère jusqu’à 6 semaines, puis ils deviennent réceptifs à partir de cet âge. Ce sont surtout les jeunes de 3 mois à 3 ans, et dans une moindre mesure, les chats âgés (10-14 ans) qui vont être touchés.
Cette maladie est surtout importante en collectivité, c’est un problème d’élevage car le FECV est très contagieux. 95 à 100% des chats mis en contact avec un chat infecté sont contaminés en 2 semaines. On a constaté dans des études américaines et australiennes que les chats de race, de sexe mâle, étaient plus enclins à développer la PIF car ils étaient issus d’élevage (collectivité) et car des facteurs de prédisposition génétiques sont fortement suspectés (dans des lignées de Birmans et Persans américains, ou de British shorthair, Devon Rex et Abyssins australiens notamment). Les contacts occasionnels (exposition féline et saillies extérieures) ne représenteraient pas une source de risque importante.
Pathogénie :
Même si le virus mute et acquiert son pouvoir pathogène, le chat a la possibilité de s’en débarrasser et de développer la maladie ou non, sous une forme ou une autre. Cela dépend du chat et de la qualité de sa réponse immunitaire (notamment de la réponse à médiation cellulaire). Le stress (notamment changement de propriétaire, arrivée d’un nouvel individu) interviendrait comme un facteur déclenchant d’une forme aiguë.
Après contamination par voie oro-nasale, le virus colonise l’intestin grêle (et un peu l’épithélium respiratoire). En cas de mutation, il colonise alors les cellules mononuclées de défense (=les macrophages), atteint ainsi les noeuds lymphatiques mésentériques, puis passe par voie sanguine (=virémie) de manière transitoire (1 semaine environ). La capacité de multiplication du virus dans ces cellules dépend de sa virulence. Cette incubation apparente dure au total 7 à 16 jours.
– Si l’immunité cellulaire du chat est bonne, celui-ci guérit et ne développe pas de PIF.
– Si l’immunité cellulaire est moyenne, se développe une forme retardée de PIF (dite de latence) qui, a la faveur de facteurs exogènes comme le stress, peut se transformer en une forme fulminante.
– Si l’immunité cellulaire est insuffisante, se développe une forme sèche de PIF.
– Si l’immunité cellulaire est nulle, se développe une forme humide de PIF.
Présentation clinique :
On distingue 3 formes principales :
– La forme humide représentant 2/3 des cas.
– La forme sèche représentant 1/3 des cas.
– Et la forme oculaire, un peu particulière dont le pronostic vital peut aller jusqu’à 1 an sans traitement.
La forme humide :
Les grandes cavités présentent un épanchement. Le plus souvent, il s’agit d’une exsudation péritonéale dite » ascite « , mais d’autres séreuses peuvent être touchées : les plèvres (pleurésie), le péricarde (péricardite), les séreuses génitales.
Les signes fonctionnels peuvent être des difficultés respiratoires (dyspnée).
Les signes généraux sont eux, très peu spécifiques et communs avec la forme sèche (ce qui explique la difficulté diagnostique) : anorexie, perte de poids, dégradation de l’état général, poil terne, fièvre récurrente.
L’ascite est un des signes les plus évocateurs, mais l’exsudat peut se stabiliser à un certain niveau et peut même être de volume limité. Il est la conséquence de lésions de vascularite (par phénomène d’hypersensibilité de type III) et de l’inflammation qu’elle génère.
La forme sèche :
Moins fréquente, elle est variable dans sa symptomatologie selon les organes touchés.
– Atteinte neurologique : troubles nerveux variés allant des convulsions, aux pertes d’équilibre en passant par un changement du comportement, des tremblements et des faiblesses voire des paralysies.
– Atteinte hépatique : foie de taille augmentée (senti par le vétérinaire), ictère, symptômes d’insuffisance hépatique (prise de boisson augmentée, vomissements, diarrhée.), hépatite pyogranulomateuse.
– Atteinte rénale : insuffisance rénale, néphrite pyogranulomateuse.
– Atteinte intestinale : entérite, anses intestinales anormales à la palpation par le vétérinaire.
La forme oculaire :
Les yeux peuvent être atteints uni ou bilatéralement : uvéite avec hypopion ou hyphéma, décollement rétinien, hémorragies rétiniennes, choriorétinites.
Diagnostic :
C’est un défi pour le vétérinaire car le diagnostic est toujours très difficile. Les signes cliniques sont peu spécifiques (anorexie, abattement, fièvre, amaigrissement.). C’est conjointement aux examens complémentaires que de fortes présomptions seront établies.
Le vétérinaire va se baser sur les éléments d’examens complémentaires de base et spécifiques :
– Hématologie : les lymphocytes, cellules blanches du sang, et les globules rouges sont souvent en quantité légèrement insuffisante. On parle respectivement de lymphopénie et d’anémie. On note aussi moins souvent une neutrophilie (autres cellules blanches, en quantité augmentée).
– Biochimie : la quantité de protéines sanguines est augmentée (>80 g/L) : l’albumine est normale ou diminuée tandis que les gamma-globulines augmentent. Le rapport albumine/globuline est un bon outil pour écarter une suspicion de PIF (pas de PIF si >0,8). La protéine orosomucoïde pourra être un critère très intéressant lorsqu’on saura faire son dosage en laboratoire. Les valeurs hépatiques en bilirubine et AsAT sont généralement augmentées (dans la forme humide comme sèche) dans les 2 semaines précédant la mort.
– Liquide d’épanchement : couleur jaune-citron, filant, visqueux, facilement coagulable (dans l’eau froide ou acide), stérile (pas de micro-organisme). La densité (>1.017) et le taux de protéines (>35 g/L) y sont très élevés avec un rapport albumine/globuline <0,4, et il n’y a quasiment pas de cellules.
– Liquide céphalo-rachidien (LCR) en cas d’atteinte nerveuse : grande richesse en protéines, faible cellularité, possible présence d’anticorps anti-coronavirus.
– Sérologie sur le sang (=dosage des anticorps anti-coronavirus, décelables 7 à 10 jours après le début de l’infection) : c’est le plus simple à réaliser mais malheureusement, aucune différence entre le FECV et le FICV n’est possible. Ainsi, si la sérologie est positive, on pourra seulement dire que le chat a contracté le coronavirus à un moment donné, mais en aucun cas, on pourra affirmer qu’il a la PIF ! Dans le cas contraire, l’on condamnerait de nombreux chats non malades en réalité. » La sérologie des coronavirus a tué plus de chats que la PIF elle-même » (F. Scott).
– Sérologie sur liquide d’épanchement ou liquide céphalorachidien (LCR) : si elle est fortement positive c’est en faveur d’une PIF mais ce n’est pas sûr à 100%. Si elle est négative, on ne peut pas écarter la PIF car cette maladie » consomme » les anticorps de l’animal qui peuvent alors être bas.
– RT-PCR (Reversed Transcriptase – Polymerase Chain Reaction) ou immunofluorescence (techniques qui mettent en évidence l’ARN (s’apparente à l’ADN) du virus) : même problème, il est impossible de différencier l’ARN du virus FECV de celui du FICV. On aura tout de même une forte suspicion de la maladie si l’analyse est largement positive sur liquide d’épanchement ou LCR car normalement, seul le FICV passe la barrière digestive. D’autres liquides ou tissus peuvent être analysés selon la forme (humeur aqueuse, sang en cas de fièvre (virémie), biopsie de foie et de rein).
– Légalement, ce sont les lésions pyogranulomateuses et de vascularite visibles à l’autopsie (et confirmées par examen histologique, parfois associé à une RT-PCR ou une immunofluorescence) qui constituent le diagnostic de certitude pour le législateur.
Attention, d’autres maladies sont responsables d’épanchement chez le chat comme une insuffisance circulatoire, un lymphome, une cholangio-hépatite ou une péritonite/pleurésie septique. Il ne faut donc pas penser uniquement à la PIF face à des épanchements des cavités chez le chat mais explorer également les autres causes.
Diagnostic médico-légal :
En France la péritonite infectieuse féline est listée dans les vices rédhibitoires, loi du 22/06/1989.
Le décret n°90-572 précise un délai de garantie : 30 jours, pendant lesquels on peut mettre en oeuvre des mesures juridiques. Quant au délai de suspicion de la maladie, il est large par rapport au développement de la maladie : 21 jours.
L’arrêté du 02/08/1990 définit :
– les critères de suspicion : hyperthermie persistante, épanchement péritonéal/pleural, uvéite, signes nerveux, présence d’anticorps dans le sang (ce qui est discutable car pénalisant pour les éleveurs, étant donné que 80% des chats de collectivité sont positifs) ou le liquide d’ascite.
– les conditions du diagnostic de certitude : confrontation des signes cliniques et mise en évidence des anticorps. Sur l’animal mort, ce sont les lésions histologiques.
N.B : seule la forme humide peut être diagnostiquée avec quasi certitude du vivant du chat.
Traitement :
En l’absence de traitement, la durée de survie est de 8 jours jusqu’à 2 mois, excepté pour les formes oculaires (1 an). Avec traitement, la survie est allongée jusqu’à 6 mois. Une étude taïwanaise de 2009 a montré que les valeurs de certains paramètres biochimiques (globules blancs, bilirubine, AsAT, potassium et sodium) permettaient d’évaluer l’état d’avancement de la maladie et la durée de survie du chat par l’utilisation d’une échelle de point (ex : survie d’au moins 2 semaines, de moins de 2 semaines ou de moins de 3 jours).
Peu de traitements se sont révélés efficaces. Les antibiotiques, les anti-inflammatoires à visée immunosuppressive ont été utilisés sans effet. L’utilisation des antiviraux (Ribavirine) ou des complexes vitaminiques montrent des résultats peu probants.
Actuellement, les essais avec les interférons recombinants humains et l’interféron omega recombinant félin (VIRBAGEN omega®) donnent un espoir. Mais le traitement est long, cher et l’on manque de recul pour les résultats d’efficacité. Ce traitement se réalise en 2 étapes : ponction du liquide d’épanchement + injection in situ de dexamethasone, puis interféron + prednisolone dont les doses et la fréquence d’administration changent en fonction de l’état de rémission ou non du chat.
Recemment, une étude japonaise a montré que la cyclosporine A (médicament immunosuppresseur) inhibe la réplication in vitro du FICV, mais d’autres études sont nécessaires pour vérifier l’intérêt pratique de la cyclosporine A comme anti-FICV in vivo (Suppression of feline coronavirus replication in vitro by cyclosporin A. Tanaka Y, Sato Y, Osawa S, Inoue M, Tanaka S, Sasaki T.Vet Res. 2012 Apr 30;43(1):41).
Prophylaxie :
Il n’existe pas de vaccins sur le marché en France. Cependant, le vaccin PRIMUCELL® (vaccin vivant atténué par voie intra-nasale de chez Pfizer) est utilisé en Grande-Bretagne et en Amérique du Nord. Son efficacité est discutée.
La prévention concerne en particulier les collectivités (élevages, refuges, associations, propriétaires de plusieurs chats). Le but est de limiter la diffusion du coronavirus à l’intérieur de celles-ci en :
– Diminuant la contamination fécale par l’hygiène de la région péri-anale (surtout pour les chats à poils longs) et des litières : 1 litière par chat ou pour 2 chats maximum, retrait des selles quotidiennement et nettoyage / désinfection à l’eau de javel au moins une fois par semaine (ou quotidiennement dans les collectivités à risque), nettoyage quotidien des alentours de la litière, placement des litières suffisamment loin des gamelles.
– Limitant le nombre de chats dans l’élevage (8-10 maximum).
– Mettant en quarantaine les nouveaux chats entrant dans l’élevage (pendant 3 semaines) et en les testant 2 fois à 1 mois d’intervalle avant de les mettre en contact avec le reste de l’élevage s’il est indemne.
Dans le cas particulier des collectivités à problème, il est recommandé en plus de :
– Mesurer les titres en anticorps de tous les chats d’un élevage et de les regrouper / isoler en fonction de leur taux d’infection.
– Evaluer l’excrétion fécale par analyse PCR quantitative des selles ou d’un écouvillon fécal (environ 1 chat séropositif sur 3 est excréteur). Les excréteurs chroniques sont les animaux les plus préoccupants car ils sont porteurs à vie et asymptomatiques, et excrètent de grandes quantités de virus dans leurs selles.
– Après isolement des excréteurs, les analyses seront répétées tous les mois pour s’assurer d’une excrétion chronique ou transitoire.
– Sevrer rapidement les chatons (vers 5-6 semaines) pour les séparer de la mère.
– N’introduire les chatons qu’à partir de 16 semaines, les isoler pour éviter toute contamination.
– Ecarter de la reproduction les animaux qui ont un titre sérologique trop élevé (c’est-à-dire les excréteurs chroniques).
Le Coronavirus résiste longtemps dans le milieu extérieur et peut survivre 7 semaines dans les sécrétions desséchées à 21°C. Toutefois, il est rapidement détruit pas les détergents usuels (eau et savon suffisent).
En conclusion :
C’est en dialoguant et collaborant avec son vétérinaire que l’éleveur appréhende au mieux la gestion sanitaire de son élevage, que ce soit pour cette maladie comme pour les autres maladies infectieuses.
Sources :
Chabanne L. Cours de D2 de médecine interne à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon. 2005.
Casseleux G & Isnar J. Diagnostic de la PIF et méthodes d’évaluation de la contamination d’un effectif par les coronavirus. Le nouveau praticien vétérinaire canine, féline, hors série – les maladies infectieuses. 2006. 111-116.
Worthing KA, Wigney DI, Dhand NK, Fawcett A, McDonagh P, Malik R, Norris JM. Risk factors for feline infectious peritonitis in Australian cats. J Feline Med Surg. 2012 Jun;14(6):405-12. Epub 2012 Mar 7.
Tsai HY, Chueh LL, Lin CN, Su BL. Clinicopathological findings and disease staging of feline infectious peritonitis: 51 cases from 2003 to 2009 in Taiwan. J Feline Med Surg. 2011 Feb;13(2):74-80. Epub 2011 Jan 8.
La péritonite infectieuse féline (PIF) : symptômes, causes, traitements et prévention
La péritonite infectieuse féline ou PIF se présente sous deux formes distinctes, chacune se manifestant de façon bien différente. Cette maladie due à un coronavirus est extrêmement grave puisqu’elle entraîne systématiquement la mort de l’animal. Il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement permettant de guérir la PIF, et l’on ne possède pas encore de vaccin suffisamment fiable pour la prévenir. Coup de projecteur sur la PIF de forme sèche et de forme humide.
Qu’est-ce que la péritonite infectieuse féline ?
La péritonite infectieuse féline est due à un Coronavirus, également responsable d’une infection intestinale bénigne appelée FeCV (Feline Enteric CoronaVirus). Tous les chats atteints de PIF sont tout d’abord touchés par la forme entérique FeCV puisqu’elle fait suite à la mutation du Coronavirus. Toutefois, il n’est pas automatique que la mutation ait lieu.
Les chats de 6 mois à 2 ans sont plus fréquemment touchés par la péritonite infectieuse féline que les autres, et cette maladie est plus souvent diagnostiquée chez les chats d’élevage et ceux habitués aux expositions félines. D’autre part, la maladie se développe plus spécifiquement chez des animaux atteints du Sida du chat ou souffrant d’une leucose féline. Notons que seulement 5 % des chats infectés par la forme entérique développent une PIF.
Symptômes et évolution de la péritonite infectieuse féline
Il existe deux formes de PIF, la forme sèche à évolution lente et la forme humide dont les symptômes sont plus spectaculaires.
PIF, forme sèche
La maladie entraîne les symptômes suivants :
- Fièvre,
- Perte d’appétit, voire anorexie,
- Amaigrissement,
- Anémie,
- Vomissements,
- Diarrhées,
- Ictère dès lors que le foie est atteint ou insuffisance hépatique,
- Problèmes oculaires,
- Atteinte du système nerveux (incontinence, convulsions, perte de l’équilibre, paralysie).
Ces manifestations pouvant être dues à diverses pathologies, le diagnostic de la forme sèche est difficile.
PIF, forme humide
Elle est plus facile à diagnostiquer que la forme sèche car ses manifestations sont rapidement visibles. Divers épanchements sont possibles, causant les symptômes suivants :
- Des difficultés respiratoires dues à un épanchement thoracique,
- Des troubles digestifs et un gonflement de l’abdomen lorsque la péritonite infectieuse féline entraîne un épanchement abdominal.
Cette forme de PIF engage le pronostic vital du chat qui meurt dans les quelques semaines suivant l’apparition des symptômes, parfois plus rapidement encore.
Traitement de la péritonite infectieuse féline
Des examens complémentaires permettent au vétérinaire de diagnostiquer l’une ou l’autre forme de PIF. Il s’agit d’un bilan sanguin, de la recherche d’anticorps (sérologie), et dans le cas de la forme humide, d’un prélèvement du liquide abdominal.
Le protocole repose essentiellement sur un traitement palliatif car il n’existe aucune solution pour guérir la PIF, une maladie incurable qui entraîne dans sans exception la mort du chat. L’important est donc de limiter la souffrance de l’animal et lui permettre de vivre ses dernières semaines le plus sereinement possible.
Il est essentiel de soulager les symptômes de la PIF en fonction de sa forme (sèche ou humide) grâce à des médicaments et autres solutions. Il peut s’agir d’antibiotiques, d’antalgiques, de ponctions, d’anti-vomitifs, d’antidiarrhéiques ou encore d’anti-inflammatoires de type cortisone. En parallèle, le chat est nourri par le biais de perfusions. Enfin, sur l’accord du propriétaire, le vétérinaire euthanasie l’animal.
Extrêmement contagieux, le coronavirus entérique peut muter de façon imprévisible. On peut bien sûr soumettre son chat à un test de dépistage mais cela ne permet pas de distinguer la forme de virus qui contamine l’animal. Dans de nombreux pays, les chats peuvent être vaccinés contre le coronavirus félin, mais l’efficacité du vaccin étant jugé insuffisante, cette solution préventive n’est pas disponible dans l’hexagone.
L’émergence de maladies exotiques chez l’homme, telles que le virus Ebola ou encore le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), a intensifié la recherche sur la réplication des virus à ARN humains et la mise au point de nouveaux traitements antiviraux. Ces travaux profitent aujourd’hui à la médecine vétérinaire. Ainsi, la péritonite infectieuse féline (PIF), une maladie similaire à une infection virale humaine, bénéficie du développement d’un traitement antiviral prometteur chez l’homme (Remdesivir, GS-5734). Des chercheurs vétérinaires ont testé avec succès l’innocuité et l’efficacité d’un analogue nucléosidique proche, le GS-441524, chez des chats atteints de PIF.
La péritonite infectieuse féline, une maladie virale contagieuse qui touche essentiellement les chatons, est presque toujours mortelle. Selon les estimations, elle tue jusqu’à 1,4 % des chats atteints dans le monde. Le coronavirus impliqué, un virus à ARN, se transmet par voie oro-fécale et est particulièrement difficile à contrôler et à diagnostiquer. Présent dans la quasi-totalité des collectivités (chatteries, refuges, élevages), il est excrété par plus de 60 % des chats qui vivent en groupe. En l’absence d’un vaccin efficace, le seul espoir thérapeutique réside dans les médicaments antiviraux.
Le GS-5734, un médicament antiviral à petites molécules ciblant des protéines spécifiques impliquées dans la réplication du virus à ARN, est l’un des traitements les plus prometteurs contre les virus émergents chez l’homme. Des études ont démontré son efficacité dans la prévention du virus Ebola chez les singes rhésus et dans l’inhibition des coronavirus à la fois dans des modèles de culture tissulaire et d’infection chez la souris.
Ces résultats ont attiré l’attention de chercheurs vétérinaires aux États-Unis, dirigée par le Pr Niels C. Pedersen (université de Californie à Davis) qui étudie la nature complexe de la PIF depuis plus de cinquante ans. Dans une étude initiale, induisant une PIF expérimentale, l’équipe a montré que le GS-5734 et son parent nucléosidique le GS-441524 étaient d’une efficacité comparable contre l’infection féline. Des tests supplémentaires avec le GS-441524 seul, moins complexe sur le plan chimique, ont été menés chez des chats en laboratoire. Les résultats, qui font état d’une haute efficacité du GS-441524 contre la PIP induite expérimentalement, ont ouvert la voie à un essai clinique mené sur le terrain chez des chats naturellement atteints de PIF.
Sur les 31 chats inclus dans l’étude, 26 ont terminé le traitement d’une durée minimale de 12 semaines et 5 sont morts ou ont été euthanasiés en raison de complications. La réponse clinique chez ces 26 chats a été spectaculaire : la fièvre a baissé en 12 à 36 heures, accompagnée d’une nette amélioration de l’appétit et du niveau d’activité, ainsi que d’un gain de poids significatif (de 20 à 120 % selon les mesures pendant et après le traitement). De même, chez ces 26 chats présentant la forme la plus courante de PIF, dite humide, les épanchements abdominaux ont rapidement disparu, dès 10 à 14 jours après le début du protocole.
Sur les 26 chats traités, 18 n’ont nécessité aucun traitement supplémentaire. Cependant, 8 autres chats ont présenté une récidive de la maladie dans les 3 à 84 jours (moyenne 23 jours), mais ils ont tous bien réagi à un schéma posologique plus élevé. Au total, 25 des 26 chats traités ont présenté une rémission durable de la PIF, bien que l’un d’eux soit mort par la suite d’un trouble cardiaque congénital sans lien avec la maladie.
De manière encourageante et quelque peu inattendue, les chats atteints de PIF sèche et les chats plus âgés ont également bien répondu au traitement par le GS-441524, comme les chats atteints de PIF exsudative et les chatons. Le profil de sécurité du GS-441524 est, lui aussi, impressionnant. Aucun signe systémique de toxicité n’a été observé sur la durée totale du traitement, comprise entre 12 et 30 semaines.
Jusqu’à récemment, les perspectives de guérison pour les chats atteints de PIF étaient quasi nulles, aucun traitement n’ayant prouvé son efficacité. Les chats qui développaient la maladie mouraient inévitablement en quelques jours, semaines ou mois. Aujourd’hui, les chercheurs sont nettement plus optimistes. Deux médicaments antiviraux sûrs et efficaces ont fait leurs preuves, dépassant même les attentes, et montrent que la PIF, quelle que soit la forme de la maladie, peut être traitée à l’aide d’analogues de nucléosides.
En effet, le GS-441524 est le deuxième médicament antiviral ciblé, après le GC376, à être évalué pour le traitement des chats atteints de PIF au cours des trois dernières années. Ces deux médicaments inhibent la réplication virale de deux manières très différentes. Si leurs résultats sont pratiquement identiques, l’efficacité du GS-441524 est apparue supérieure. À ce jour, 6 des 20 chats traités avec le GC376 demeurent en rémission, versus 25 sur 31 chats traités avec le GS-441524.
Grâce à ces essais, nous savons maintenant que de petites molécules ciblant des étapes spécifiques de la réplication du virus à ARN sont capables de guérir la PIF. Cependant, les résultats obtenus ne peuvent pas être immédiatement traduits en médicaments disponibles dans le commerce, au grand désespoir des propriétaires de chats atteints de PIF. Même si ces avancées sont prometteuses, il reste encore beaucoup à découvrir sur la péritonite infectieuse féline.
Péritonite infectieuse féline
La réactivité croisée du sérotype est aussi un problème. La protection croisée entre des virus étroitement apparentés comme le TEGV ou le CCV et le FIPV soit ne se réalise pas, soit est faible (, et ). De ce fait, la protection croisée entre les sérotypes est douteuse, elle peut même varier entre divers isolats du même sérotype de FIPV (Pedersen 1987c). Les chats infectés par FIPV-UCD2 ne deviennent pas malades et ne développent pas d’immunité protectrice contre l’exposition à des souches plus virulentes. Les chats qui ont guéri du FIPV-UCD3 tendent à être immunisés contre l’exposition au FIPV-UCD1, alors que les chats qui ont guéri du FIPV-UCD4 n’ont pas de bonne immunité protectrice contre le FIPV-UCD1.
Beaucoup de vaccins potentiels différents fondés sur la technologie recombinante ont été décrits dans la littérature depuis 1990. On a testé un virus vaccin issu du génie génétique qui exprimait la protéine qui enveloppe le FIPV (Vennema et al 1990) ; il créait une infection virulente par le FIPV plutôt que de protéger les chats. Wasmœn et al (1995) ont développé un recombinant de variole du raton-laveur qui exprimait le gène encodant la protéine de nucléocapside du FIPV et s’en servaient comme vaccin. Les chats étaient vaccinés par voie orale ou par injection deux fois à 3 semaines d’intervalle, puis infectés par voie orale avec le FeCV pour les sensibiliser à une PIF virulente. Trois semaines après, les chats ont été contaminés par la PIF par voie orale. 4/5 des chats de contrôle non vaccinés ont succombé à la PIF, alors que 0/5 des chats vaccinés en sous-cutané avec le virus recombinant de variole du raton-laveur ont développé une PIF. L’un des cinq chats de ce dernier groupe est mort plus tard suite à une seconde infection par le FIPV, ce qui suggère que l’immunité était du type précurseur. La vaccination a induit des réponses d’anticorps sérique à la protéine de nucléocapside de FIPV, mais elles n’étaient pas neutralisantes. Cela suggère que la réponse immunitaire protectrice impliquait un mécanisme autre que la neutralisation des anticorps à la glycoprotéine spike ou glycoprotéine de spicule, protéine de la capside virale. ou que la stimulation du FeCV était importante pour l’immunité. Le sort ultérieur de cette approche vaccinale est inconnu.
Dans une autre étude, le gène spike du FeCV-79-1683 a été cloné dans un virus de la vaccine qui a été utilisé comme vecteur de vaccination (Klepfer et al 1995). Les chats vaccinés ont développé des anticorps neutralisants, mais les chatons vaccinés avec le virus de la vaccine recombiné sont morts plus tôt que les animaux vaccinés par le virus de la vaccine natif seul. Un vaccin à plasmide contenant les gènes de la membrane (M) et de la nucléocapside (N) ont échoué à protéger des chatons contre une infection provoquée par le FIPV (Glansbeek et al 2002), alors qu’un virus de la vaccine qui exprimait la protéine M du FIPV n’a pas réussi à protéger des chatons contre FIPV-79-1146 (Hebben et al 2004). Un vaccin fait de lysat cellulaire de baculovirus recombinant exprimant la protéine de nucléocapside du FIPV-KU-2 a protégé 6/8 des chats vaccinés contre 1/8 des chats immunisés par un antigène de contrôle (Hohdatsu et al 2003). Haijema et al (2004) ont rapporté une vaccination réussie contre une contamination par virus homologue avec un FIPV vivant atténué par délétion des gènes 3a-c et dans une moindre étendue du 7ab. Il n’a été fait état d’aucun suivi de recherche sur ces deux approches vaccinales.
La thérapie médicamenteuse antivirale est devenue de plus en plus importante pour de nombreuses maladies virales telles que le HIV et le virus de l’influenza humain. La Ribavirine, qui est fortement inhibitrice de FIPV in vitro (Barlough et Scott 1990), n’est pas efficace in vivo (Weiss et al 1993). Cette dichotomie entre l’inhibition in vitro et in vivo est reflétée par de récentes expériences sur le coronavirus humain SARS (Barnard et al 2006). Seize différents composés ont été testés pour leur capacité à inhiber la réplication du coronavirus félin in vitro, on a trouvé que six des composés réduisaient les titres en coronavirus de 0,401 à 0,833 (P < 0,05), en utilisant l’effet cytopathogène comme finalité. (Barlough et Shacklett 1994). Les niveaux de la dose efficace 50 dose nécessaire pour obtenir une réponse (un effet) chez 50 % des animaux (ED50) pour ces six composés était de respectivement pyrazofuine > 6-azauridine > 3-déazaguanosine > hygromycine B > acide fucidique > dipyridamole. Des composés qui n’ont eu aucun effet statistiquement significatif sur la PIF dans la même analyse étaient l’acide caféique, la carbodine, la 3-déazauridine, l’acide 5-fluoroorotique, le 5-fluorouracil, la glucosamine D(+), l’indométhacine, la D-pénicillamine, la rhodamine et la taurine. Aucune étude in vivo ultérieure n’a été rapportée sur les composés qui étaient inhibiteurs in vitro. La toute dernière survenue du SARS a beaucoup augmenté l’intérêt pour les médicaments potentiellement anti-coronaviraux et les connaissances à leur propos. On a trouvé qu’une grande variété de dérivés de N-oxyde depyridine étaient inhibiteurs du coronavirus félin (souche FIPV) et du SARS-CoV (souche de Francfort-1) dans les cultures de rein CRFK et simien (Vero) (Balzarini et al 2006a). Les composés les plus sélectifs étaient actifs à une gamme haute de l’ordre du microgramme par litre et non toxiques à 50-100 mg/L. On a montré que l’un des composés les plus actifs et les plus sélectifs testés inhibait la réplication du coronavirus au niveau de la transcription. Balzarini et al (2006b) ont aussi démontré l’inhibition des coronavirus de la PIF et du SARS humain par des dérivés semi-synthétiques d’antibiotiques glycopeptides, dont la vancomycine, l’érémomycine, la téicoplanine, la ristocétine A et la DA-40926. La concentration efficace 50 concentration de médicament produisant 50 % de l’effet maximal observé (EC50) pour les dérivés les plus actifs était dans la gamme la plus basse micromolaire. Les valeurs EC50 étaient différentes entre le FIPV et le CoV-SARS, indiquant des différences considérables dans la spécificité des espèces. A ce jour aucune étude in vivo de ces composés inhibiteurs du coronavirus félin n’a été rapportée. On a récemment trouvé que l’Indométhacine avait un puissant effet inhibiteur sur la réplication du coronavirus SARS et du CCV, mais aucune étude n’a été faite sur le coronavirus félin par ce groupe (Amici et al 2006). Cependant, une étude plus ancienne a trouvé que l’indométhacine était inefficace contre le FIPV (Barlough et Shacklett 1994).
On peut réduire l’incidence de la PIF par une bonne gestion (Pedersen et al 1995). La mortalité tend à augmenter avec la population d’animaux, notamment de chatons. L’effet de la surpopulation sur l’incidence de la PIF est particulièrement évident dans les refuges. Les pertes dues à la PIF augmentent inévitablement quand les refuges sont submergés de chats, en général à la saison des chatons, et diminue quand la surpopulation est contrôlée, des séjours plus longs en refuge aggravent la situation (K. Hurley, UC davis, information non publiée, 2008). Les pertes causées par la PIF sont aussi proportionnelles à la gravité d’autres maladies des chatons, y compris celles causées par l’herpès virus, le calicivirus, la chlamydiose, les mycoplasmes, les dermatophytoses et de nombreuses autres infections bactériennes, virales, fongiques, par protozoaires et parasitaires de la peau, des voies respiratoires supérieures et de l’intestin. Les chatons maintenus dans des chatteries ou des refuges surpeuplés avec de nombreux autres jeunes animaux souffrent fortement des maladies concurrentes. Ces maladies stressent le système immunitaire des chatons et causent la diminution du taux de croissance et l’augmentation de la sensibilité à la maladie en général. L’infection par le virus de la leucose féline, fléau de nombre de chatteries, refuges et autres environnements à nombreux chats dans le passé, était autrefois l’élément favorisant le plus important pour la PIF chez le chat. Heureusement, l’infection par le FeLV a été rejetée dans la nature dans la plupart des pays occidentaux par une campagne agressive de test, d’isolement et d’éradication des excréteurs et de vaccination, et elle n’est plus un problème dans la plupart des milieux comportant de nombreux chats. (Weijer et al 1989). La génétique joue également un rôle important dans la PIF. Les facteurs génétiques de résistance/sensibilité affectent aussi l’incidence de la PIF et ont évidemment leur influence la plus importante dans les chatteries. On peut parfois relier les pertes dues à la PIF à certains mariages, et la continuation de l’élevage avec des couples qui ont produit des chatons affectés devrait être évitée.
Les matous qui engendrent des portées qui souffrent de la PIF devraient particulièrement être évités parce qu’un mâle donné affecte bien plus de portées et d’individus qu’une femelle (Foley et Pedersen 1996). Les pratiques d’élevage dans les chatteries résultent souvent dans l’abondance d’animaux jeunes en reproduction. On sait que l’incidence de la PIF dans une maisonnée à plusieurs chats stables diminue au-delà de 3 ans (Addie et al 1995). Cela peut être associé à une résistance acquise avec l’âge à l’excrétion chronique ou intermittente du FeCV ; une immunité de ce type se développe sur une période de nombreux mois ou années (Pedersen et al 2008). On constate une résistance liée à l’âge sur cette période de temps pour plusieurs infections chroniques comme l’herpès virus, le FCV, le FeLV et la teigne. C’est pour cela que les chatteries ou les élevages qui ont essentiellement des chats plus âgés ont bien moins de problèmes de maladies infectieuses que les chatteries avec de jeunes chats de reproduction ou les animaux de refuges.
On a plaidé pour la pratique qui consiste à isoler les femelles et à sevrer précocement les chatons pour le contrôle de la PIF dans les chatteries (Addie et al 2004, Addie et Jarrett 1995) et elle est largement utilisée. Les chatons de chatterie ne sont pas infectés par le FeCV avant 9 à 10 semaines (Pedersen et al 2008). Si les femelles sont isolées juste avant la parturition, maintenues en stricte quarantaine d’autres sources d’exposition au FeCV, éloignées de leurs chatons dès que possible (4 à 6 semaines après la naissance) et que les chatons sont ensuite maintenus en isolement, il est possible d’empêcher que les chatons soient infectés par le FeCV de donc de prévenir la PIF.
Cependant, cette pratique marche le mieux dans de petites chatteries, et dans des chatteries ou des groupes d’élevage plus importants elle nécessite des installations de quarantaine très élaborées et un strict contrôle de l’exposition (Hickman et al 199 ?). La poussière de litière brute et microscopique contient des taux élevés de virus. Cette poussière de litière est omniprésente et se répand facilement par l’air, les cages, les récipients, les accessoires et sur les vêtements. De ce fait, une quarantaine stricte implique des quartiers et des soigneurs séparés, des litières, des récipients pour l’eau et la nourriture séparés, de l’air différent et un changement de vêtements de protection à l’entrée et à la sortie, y compris pour les chaussures, les protections de chaussures, les bottines, des pediluves etc. Des installations d’isolement ne peuvent pas consister en une simple autre pièce dans une maison, sans aucune autre précaution spéciale. Si on ne peut pas avoir de pièce d’isolement conçue pour cela, on peut en alternative transférer les chatons en sevrage précoce dans des infrastructures ou des maisons distantes et dépourvues d’autres chats.
Le problème de « l’isolement des chattes gestantes et le programme de sevrage précoce » est à plusieurs volets. Tout d’abord, le niveau de quarantaine requis pour empêcher la contamination nécessite des installations onéreuses et des coûts élevés pour leur utilisation. Ensuite, que doit-on faire avec les chatons sans coronavirus après les avoir élevés ? L’infection par le coronavirus est quasiment assurée dès que ces chatons seront réintroduits dans un environnement normal et auront des activités normales, comme le placement dans une nouvelle maison, les expositions et la reproduction. Cependant, il reste un avantage à un isolement et un programme de sevrage précoce réussis, c’est de retarder l’infection jusqu’à ce que les chatons aient 16 semaines ou plus. C’est une période à laquelle le système immunitaire commence à atteindre des niveaux d’activité adultes et que les chatons deviennent plus résistants à des maladies cliniques de toutes sortes, y compris la PIF.
Les chatteries qui peuvent entreprendre un programme d’isolement et de sevrage précoce doivent déterminer si cela fonctionne étant donné leurs installations et leur niveau de gestion. Si des chatons issus d’un programme de sevrage précoce s’avèrent séropositifs à 16 semaines et/ou excréteurs de FeCV dans les fèces, le programme a échoué. Etant donné les coûts et les problèmes logistiques, l’auteur ne recommande pas fortement les programmes d’isolement et de sevrage précoce, notamment pour les grandes chatteries (plus de 6 chats en reproduction). Les meilleurs moyens en rapport prix/efficacité de contrôler les pertes dues à la PIF sont de 5 ordres :
- éliminer la surpopulation et si possible ne pas avoir plus de 6 animaux en reproduction ;
- maintenir une forte proportion de chats plus âgés (3 ans et plus) ;
- gérer le passage des fèces à la bouche en gérant correctement les bacs à litière, le remplacement de la litière, et la propagation microscopique et autre de la litière et de la poussière de litière ;
- être très sélectif dans son programme d’élevage et produire un nombre minimum de portées et
- contrôler la génétique en n’utilisant aucun mâle (au minimum) qui a engendré des chatons qui ont développé une PIF, ou de préférence n’utiliser aucun mâle ni aucune femelle qui ait engendré des chatons qui sont morts de la PIF.
Ces mesures sont bien plus efficaces qu’un programme d’isolement et de sevrage précoce mal mené et elles peuvent être instaurées facilement.
7. Immunité naturelle
L’immunité naturelle à la forme mutante du FeCV (i.e le FIPV) existe si on se base sur des études expérimentales. Pratiquement toute étude qui implique une infection expérimentale par la PIF, qu’elle concerne un vaccin ou des aspects de la pathogenèse, montre des chats qui survivent à de très fortes expositions à un virus très virulent. Comme les facteurs de gestion des chats sont largement standardisés dans de telles études, la résistance ou la sensibilité peuvent être réduites à un seul facteur : la capacité individuelle du chat à établir une réponse immunitaire forte et durable au FIPV. L’immunité naturelle est loin d’être aussi évidente quand on s’occupe de cas de PIF de terrain, car virtuellement tous les chats qui deviennent cliniquement malades de cette maladie mourront dans un laps de temps compté en jours, semaines, mois et parfois années.
Les observations faites à partir de la maladie qui se déclare naturellement peignent un tableau bien plus pessimiste. Cependant, on doit réaliser que les chats qui développent la PIF sur le terrain et dans nos maisons sont ceux qui ont échoué à construire une réponse immunitaire efficace et durable. Ils ont déjà perdu leur combat personnel, tout comme la proportion de chats qui meurent suite à une infection expérimentale.
Alors quels sont les facteurs qui feront pencher la balance de la réponse immunitaire au FIPV en faveur de l’hôte ?
Les facteurs génétiques (Foley et Pedersen 1996) et ceux particuliers à l’hôte (Poland et al 1996) semblent avoir une forte influence sur la résistance à la sensibilité au FIPV dans la nature. Il est indubitable que les facteurs de résistance génétiques impliquent plus d’un gène et probablement plusieurs gènes agissant de concert. Sur la base des études génétiques sur la résistance humaine aux infections et à l’auto-immunité, la plupart des gènes de résistance sont impliqués, avec divers aspects de reconnaissance et de régulation immune. Bien que de nombreux gènes puissent en fin de compte être liés à la résistance/sensibilité, c’est probablement une poignée de gènes qui joue un rôle majeur et sert de base à la sélection génétique pour la résistance.
Il semble que les facteurs environnementaux comptent pour la moitié de l’incidence de la PIF. Cependant, l’identité de ces facteurs est incertaine. Les pertes dues à la PIF sont sans aucun doute plus élevées chez les chats qui ont passé leur première enfance dans des maisonnées avec de nombreux chats, telles que des chatteries, des refuges et des familles d’accueil. La surpopulation et le brassage de chatons, chats adolescents et plus âgés sont une caractéristique commune à ces environnements et contribuent de manière évidente aux autres infections des chats. L’âge auquel un chaton est exposé au FeCV est probablement aussi crucial. La plupart des chatons ne présenteront aucun signe d’excrétion du FeCV avant l’âge de 9 semaines, montrant qu’ils peuvent être infectés une semaine avant (afin de compter la période d’incubation). Nous savons que la mutation du FIPV se produit chez jusqu’à 20% des chats qui subissent une infection primaire par le FeCV (Poland et al 1996), mais que seule une partie de ces chatons développera une PIF. L’âge est probablement l’un des plus importants facteurs de risque outre l’exposition au FeCV et la sensibilité génétique. Nous savons que des chats matures exposés au FeCV, avec un système immunitaire normal, ne seront pas malades. A l’opposé, un chat mature sur 5 exposé au FeCV de la même façon et en même temps avec un système immunitaire déficient, développera une PIF. Nous savons aussi que les jeunes chatons excrètent de 10 à 100 fois plus de FeCV suite à l’infection primaire que les chats matures. Plus le taux de réplication du virus dans l’intestin est élevé, plus la probabilité de mutation est élevée. Enfin, nous savons que les chatons dans la tranche d’âge de 8 à 12 semaines commencent tout juste à devenir immunocompétents et que le niveau d’immunité quasi adulte n’est pas atteint avant 16 semaines ou plus. De ce fait, la plupart des chatons de chatteries et de refuges sont exposés au FeCV, et donc à ses mutants, à un âge où ils ne sont pas pleinement immunocompétents. Si cette infection est reculée de plusieurs semaines ou plusieurs mois, la probabilité de colonisation de l’hôte par le mutant du FIPV est indubitablement énormément réduite.
Le FeLV est un puissant potentialisateur de PIF. On a observé 35 cas de PIF chez 500 chats de référence qui avaient été infectés de manière expérimentale par le FeLV par contact naturel ou infection expérimentale ( et ). Les décès dus à la PIF se sont produits relativement peu de temps après qu’ils soient devenus virémiques au FeLV et seul un chat dans un groupe similaire de chats non exposés au FeLV est mort de PIF. Les titres en anticorps au FIPV ont commencé à augmenter progressivement après que les chats soient devenus virémiques au FeLV et ont atteint des niveaux élevés avant la mort par PIF. (Pedersen 1987a)
8. Considérations de santé publique et animale
Le virus de la péritonite infectieuse féline cause une infection qui se produit naturellement chez les félidés domestiques et sauvages. Les humains ne sont pas hôtes du virus. Les chiens et les porcs peuvent être infectés expérimentalement par le FIPV. L’un des premiers vaccins commerciaux contre les coronavirus destiné aux chiens était peut-être en réalité fait de FIPV ; des centaines de chiens sont morts de maladies neurologiques et du pancréas très graves avant qu’il ne soit rappelé (Martin, 1985). Cependant, le fait que très peu de chats, voire aucun, atteints de PIF excrètent le FIPV limite non seulement sa transmission de chat à chat mais aussi de chat à chien. De ce fait, on n’observe pas d’infections de chiens par le FIPV dans la nature. On constate un syndrome proche de la gastro-entérite transmissible de gravité faible à assez sévère chez les porcelets (Woods et al 1981). Cependant, il est douteux que la PIF soit une cause de maladie naturelle chez ces espèces. Des maladies ressemblant beaucoup à la PIF des chats et causées par des coronavirus liés aux espèces, ont été décrites chez les furets (, et ) et les souris ( et ).
Comprendre la péritonite infectieuse féline. Entretien avec le Dr Pedersen ; des questions-réponses pour une synthèse de ce synopsis.