Des écoulements au niveau de la vulve peuvent parfois être observés chez la chienne. Si certains peuvent être physiologiques (normaux) comme pendant les chaleurs par exemple, dans certains cas ces pertes sont le signe d’une infection (vaginite, infection de l’utérus…).
Il est important dans un premier temps de savoir d’où viennent ces pertes.
Elles peuvent venir de l’utérus, du vagin ou du tractus urinaire (vessie, rein…). En effet les voies urinaires chez la chienne s’abouchent dans le vagin par l’urètre.
Attention il peut y avoir plusieurs affections : par exemple une vaginite associée à une cystite.
Table des matières
Les causes des pertes vulvaires chez la chienne
Les causes physiologiques des pertes vulvaires sont :
- Les écoulements séro-hémorragiques pendant l’oestrus (les chaleurs), dans ce cas-là on observe également un œdème de la vulve
- Les écoulements peri partum (autour de la mise bas) : bouchon muqueux, lochies post partum
Les pertes pathologiques peuvent être dues à plusieurs choses :
- Si elles sont purulentes : pyomètre, métrite, vaginite, corps étranger, métrorragie…
- Si elles sont hémorragiques : coagulopathie, traumatisme …
- Si elles sont séreuses : herpes virose, tumeur vaginale, hyperplasie vaginale, rémanence ovarienne…
Que faire lorsqu’une chienne a des pertes ?
La première chose à faire est de se situer dans son cycle, de savoir si elle pourrait être en chaleur. Le vétérinaire peut réaliser un frottis vaginal pour cela.
La consultation chez un vétérinaire est fortement conseillée dans les meilleurs délais afin de poser un diagnostic et de pouvoir traiter sans attendre des affections qui peuvent être graves.
N’hésitez pas à lire en détail notre fiche sur le pyomètre.
La vaginite est assez fréquente. Le vétérinaire réalisera un prélèvement et choisira de mettre un traitement local (nettoyage) ou par voie générale (anti-inflammatoires) avec parfois des antibiotiques. Il faut aussi limiter le léchage de la vulve par la chienne.
Les vaginites sont souvent dues à un problème anatomique : vulve encapuchonnée, brides vaginales… dans ce cas il est indispensable de traiter cette cause première.
A noter : chez la jeune chienne, une vaginite » juvénile » ou » pré-pubère » est possible avant les premières chaleurs. La plupart du temps cette vaginite disparaîtra lors des premières chaleurs, une fois qu’aura eu lieu l’imprégnation oestrogénique qui participe au développement des défenses immunitaires locales. Si une chienne est atteinte d’une vaginite avant les premières chaleurs, il est contre-indiqué de la stériliser avant celles-ci.
Bon à savoir : les pertes peuvent attirer les mâles même si la chienne n’est pas en chaleur !
Comment anticiper et préparer la mise-bas chez la chienne ?
La première précaution à prendre est d’avoir consulté son vétérinaire pendant la gestation, d’avoir déterminé le nombre présumé de fœtus, évalué l’état général de la mère, calculé la date présumée de la mise-bas, … Ces précautions sont essentielles dans certaines races considérées à risque.
Il vous faudra aussi avoir fait l’acquisition de petit matériel permettant les soins aux nouveau-nés.
Une semaine avant la date présumée de la mise-bas, il faut isoler la chienne dans un endroit calme, confortable et protégé du froid ou des courants d’air. Il est souhaitable de bien nettoyer la chienne, en particulier la région vulvaire. Sur les chiennes à poils longs et soyeux, raser les poils autour des mamelles pour faciliter la tétée. Vermifuger correctement la chienne, avec un médicament adapté aux chiennes gestantes et recommandé par votre vétérinaire. Enfin, il faut avoir noté les coordonnées d’un service d’urgence en mesure d’accueillir la chienne 24 heures sur 24 en cas de problème.
Comment se déroule une mise-bas chez la chienne ?
On distingue 3 phases successives :
- La phase préparatoire : agitation, inquiétude et isolement sont les seuls signes perceptibles. Ils résultent des contractions de l’utérus et de la relaxation du col utérin. Cette phase dure environ 6 à 12 heures (parfois jusqu’à 24 heures chez une chienne primipare). S’il y a des pertes vulvaires, elles sont claires (fonte du bouchon muqueux).
- La phase d’expulsion des chiots : l’expulsion d’un chiot s’accompagne de puissantes contractions volontaires de l’abdomen. Dès que le placenta se décolle de l’utérus, des sécrétions vertes foncées sont éliminées au niveau de la vulve. Cette coloration est normale et due à un pigment, l’utéroverdine. Elles précèdent l’expulsion du premier chiot de quelques minutes à quelques heures. Dans 60 % des cas, le chiot se présente la tête en avant. Dans les autres situations, des complications plus ou moins graves sont à craindre et il est conseillé de conduire sans délai la chienne dans un service d’urgences vétérinaires. Le chiot sort entouré d’une membrane (l’amnios). La chienne va alors lécher activement le chiot dans les 30 à 120 secondes, ce qui va permettre de déchirer cette membrane et le cordon ombilical, et de stimuler la respiration. La durée totale d’expulsion de tous les chiots est d’environ 4 à 8 heures (et parfois 24 heures chez une primipare). Le temps moyen entre l’expulsion de 2 chiots est d’environ 20 à 60 minutes.
- La phase d’expulsion du placenta : le placenta est expulsé soit en même temps que le chiot, soit dans les 5 à 15 minutes qui suivent (on parle de » délivrance « ). Il est généralement mangé par la mère. Si le placenta n’est pas expulsé (rétention placentaire), il y a lieu de conduire la chienne dans un service d’urgences vétérinaires. Il faut compter le nombre de placentas expulsés. Il doit être identique au nombre de chiots.
Vaginite de la chienne
Si votre chienne a une inflammation de la vulve, une perte de sang et a entre 6 mois et un an, votre chienne connaît probablement ses premières chaleurs. Ce n’est pas une science exacte, donc il n’y a pas d’âge fixe pour toutes les chiennes, ce qui rend difficile de différencier une vaginite de la chienne dite « normale », due au chaleur de la chienne, d’une vaginite de la chienne hors chaleur à cette âge là.
En fait, une vaginite de la chienne due aux premières chaleurs dépendra souvent de la race de votre chien femelle. En général, les races de chien toy ou de petite taille, les chaleurs commenceront généralement vers 6 mois, pour les races de taille moyenne entre 7 et 13 mois, tandis que la race de chien grand ou géante peut prendre jusqu’à 16 mois de vie.
En plus d’observer une perte de sang chez la chienne ou une inflammation de la vulve, à savoir une vulve gonflée, la chienne en chaleur révèle d’autres symptômes :
- Elle est plus réceptive aux chiens mâles
- La chienne cherche l’approche avec les mâles pendant les promenades
- Les mâles s’approchent avec excitation pour sentir ses parties intimes
- La vulve devient plus foncée
- Votre chienne lèche souvent sa vulve
Si vous avez pu confirmer que votre chienne n’est pas en chaleur et qu’il y a donc une perte de sang chez la chienne hors chaleur, qu’il y a une vaginite de la chienne, soit à cause de l’âge, soit parce que vous suivez ses périodes de règles et qu’elle ne les a pas à ce moment, soit parce que vous avez l’impression que sa période de chaleur est plus longue que prévu, l’inflammation de la vulve et le saignement peuvent avoir d’autres causes :
- Kystes dans les ovaires. Bien qu’il existe plusieurs types de kystes ovariens chez la chienne selon leur nature, les plus courants sont les kystes fonctionnels. Ces kystes provoquent un état constant d’œstrus, c’est-à-dire, pour vulgariser, c’est comme si la chienne était en chaleur permanente. Ainsi, si après 40 jours après le premier saignement, la chienne poursuit l’inflammation de la vulve et une perte de sang hors chaleur, il est recommandé de se rendre chez le vétérinaire pour effectuer les tests nécessaires et confirmer ou infirmer la présence d’un kyste ovarien chez la chienne.
- Tumeurs dans les ovaires. Bien que les kystes soient plus fréquents chez les chiennes de moins de 5 ans, les tumeurs ont tendance à se développer chez les chiennes de plus de 5 ans. En outre, certaines tumeurs ovariennes développent également des kystes, de sorte que les deux causes sont possibles. Ils ne sont pas très répandus chez la chienne, mais en cas de suspicion, vous devriez consulter votre vétérinaire pour examiner la chienne, car selon la tumeur et l’état dans lequel elle se trouve, le traitement et l’espérance de vie de l’animal peuvent varier.
- Syndrome des ovaires restants. Comme pour les problèmes précédents, elle se manifeste par une chaleur permanente chez la chienne mais, dans ce cas, chez les chiennes stérilisées. Pendant la stérilisation, une partie du tissu ovarien a été piégée dans la cavité abdominale, produisant perte de sang et d’autres signes de chaleur comme l’inflammation de la vulve chez la chienne.
- Pyomètre chez la chienne. Il s’agit d’une infection utérine qui présente, comme principaux symptômes, la sécrétion de mucus qui peut être accompagnée de sang, soit une perte blanche chez la chienne acompagnée d’une perte de sang. Si le chien atteint ce point, il est probable que l’état sera avancé et vous devriez aller chez le vétérinaire immédiatement. Elle diffère des autres causes parce que la substance excrétée est beaucoup plus épaisse, transparente, blanchâtre ou sanglante. Il s’agit d’un problème grave qui doit être traité de toute urgence afin de sauver la vie de l’animal. Il y a également une présence de vaginite chez la chienne.
- Présence de corps étrangers. Si un corps étranger pénètre dans la cavité vaginale de la chienne et cause des blessures, soit dans le vagin, soit dans la vulve, il est habituel que la chienne ait une vaginite, elle peut avoir une vulve gonflée même si c’est une chienne stérilisée, des pertes de blanches et même une perte de sang.