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Voici Cuba, à son arrivée à la clinique dans sa cage de transport : il est fiévreux (39,5°C), avec une grosse boule fluctuante à la joue droite. Il s’agit d’un abcès, qu’il va falloir traiter !
Diagnostiquer un abcès de chat ne fait pas appel à des techniques sophistiquées, et le traiter ne constitue pas une prouesse chirurgicale. Les abcès constituent malgré tout un problème fréquent (et douloureux) chez le chat, et à ce titre, méritent que l’on en dise un mot.
D’ABORD, C’EST QUOI, UN ABCÈS ?
Un abcès, c’est une poche remplie de pus. Donc, on a une coque autour, et du pus à l’intérieur.
On peut trouver des abcès dans différents organes, (dans la rate, dans le poumon…), mais ce qui nous intéresse ici, ce sont les abcès de la peau (= abcès cutanés) du chat. Dans l’immense majorité des cas, ces abcès sont dûs à la morsure d’un autre chat, mais ça, nous en reparlerons plus loin.
MON CHAT A UNE BOULE SUR LA JOUE !
Comment se présente un abcès cutané de chat ?
Quand il est bien mûr, vu de l’extérieur, c’est une boule (Voir la photo en début d’article, et ci-dessous).
Un gros abcès, en bas du dos de Fanta, ici endormi : l’abcès est profond, et occupe presque toute la largeur du dos.
Si on appuie sur la boule et que le chat est gentil, on sent que c’est fluctuant, autrement dit qu’il y a du liquide à l’intérieur. Si l’abcès commence juste à se former, ou qu’au contraire, la peau est très distendue par une grande quantité de pus sous tension, on ne perçoit pas nettement le caractère fluctuant. Si le chat n’est pas gentil, on n’a pas le temps de se rendre compte si c’est fluctuant ou pas, et on repart avec un ou deux doigts en moins, parce qu’un abcès, ça fait très mal quand on appuie dessus.
Parfois, on parvient à sentir l’odeur du pus à travers la peau du chat, mais là, il faut que l’abcès soit vraiment très très mûr, et que l’on ait un odorat très très développé.
Avant le stade de l’abcès bien mûr… il y a l’abcès pas encore mûr.
Dans les heures qui suivent la morsure, la zone mordue est » simplement » gonflée et douloureuse, et si l’on palpe attentivement, on arrive souvent à sentir une ou deux minuscules croûtes. Si l’on parvient à arracher ces croûtes et quelques poils autour (sans se faire croquer un doigt), et à regarder l’emplacement ainsi dégagé, on découvre généralement une ou deux minuscules plaies, en forme de dent de chat.
Le véritable abcès bien mûr apparaîtra seulement quelques jours plus tard.
Après le stade de l’abcès bien mûr, on a le stade de l’abcès éclaté. La peau qui recouvre la poche de pus se nécrose, se fragilise, et finit par se percer. On a alors la surprise de découvrir une petite mare de sang et de pus, sur le coussin du canapé où le chat s’était installé. Et là, on se dit : » bon sang, mais c’est bien sûr, c’est pour ça qu’il n’était pas en forme depuis 2-3 jours « .
En général, une fois l’abcès percé et au moins partiellement vidé, la tension dans la poche ayant diminué, le chat se sent mieux. Il lèche l’abcès éclaté, avale le pus et un peu de tissu nécrosé. Parfois ça finit par guérir ainsi vaille que vaille, d’autres fois l’abcès se reforme, ou alors la plaie continue à suppurer, et on se retrouve avec une lésion qui traîne, parfois beaucoup plus étendue qu’au départ.
Bon, ce n’est pas très appétissant, mais il faut ce qu’il faut si l’on veut savoir de quoi l’on parle. Et encore, ne vous plaignez pas, vous avez l’image, mais vous n’avez pas l’odeur. Voici donc un abcès bien mûr, lors de son ouverture chirurgicale. L’abcès incisé se trouve en haut à gauche de la photo. Un volet de peau nécrosée a été retiré, et le pus s’écoule maintenant sur le champ chirurgical. Le pus épais et contenant des débris tissulaires, (en bas et à droite de l’image), est caractéristique de ce que l’on trouve habituellement à l’ouverture d’un abcès de chat. Après avoir vu cette photo, on comprend mieux pourquoi il ne faut pas laisser traîner un tel abcès, et pourquoi le chat se sent mieux après traitement !
Où a-t-on le plus de » chances » de trouver un abcès ? Eh bien chez les matous téméraires, (ou chez les femelles belliqueuses, il y en a aussi chez les chats), c’est l’avant du corps qui prend : on s’affronte gaillardement, et les morsures (puis les abcès), se situent donc sur les joues et les pattes avant. Les mâles timides (jeunes, en général), et la plupart des femelles, se font croquer pendant qu’ils/elles tentent de s’enfuir : les morsures (puis les abcès) se situent donc le plus souvent au bas du dos ou à la base de la queue. (Photos ci-dessous).
Photo de gauche : nous avons vu Cuba à son arrivée à la clinique, le voici endormi, sa joue gonflée par l’abcès, rasée et désinfectée, prête à être opérée. Le chat a affronté son adversaire, l’abcès se situe à l’avant du corps. Photo de droite : un autre abcès prêt pour les soins, après tonte et désinfection de la région. Cette fois, il s’agit d’une minette qui a essayé de s’échapper, mais qui s’est quand même fait croquer à la base de la queue pendant sa fuite.
En conclusion, si vous voyez une boule qui a poussé en une nuit à la base de la queue de votre chatte de deux ans, et que ça fait mal quand vous appuyez dessus, pas de panique : il y a peu de risques que ce soit un cancer fulgurant ! C’est plus probablement un abcès qui se développe. C’est nettement moins embêtant, mais il faut quand même s’en préoccuper, et faire soigner la bête rapidement.
COMMENT IL A ATTRAPÉ çA ENCORE, CE CHAT ?
Théoriquement, il existe beaucoup d’origines possibles à un abcès de chat, depuis la piqûre toute bête sur une épine, jusqu’à l’exceptionnelle mycose profonde. Dans l’immense majorité des cas cependant, l’abcès résulte de la morsure d’un autre chat, et nous ne nous intéresserons ici qu’à ce type d’abcès. Notons que les abcès sur épillet, fréquents du printemps à l’automne chez les chiens du sud de la France, sont rarissimes, voire inexistants, chez le chat.
Auriez-vous envie d’avoir ces petites dents pointues plantées bien profondément, dans la joue ou dans le gras de la fesse ?
La bouche d’un chat est un milieu… disons… pas très propre (photo ci-dessus). Ceux qui se sont fait mordre un doigt par un chat, et qui, après une nuit agitée, se sont retrouvés le lendemain matin avec une main ayant doublé de volume, comprendront ce que je veux dire. Germes anaérobies (Peptostreptococcus, Bacteroides, Fusobacterium, Prevotella…), ou aérobies (Pasteurella, Actinomyces)… n’en jetez plus, la bouche est pleine. Contrairement au chien qui lacère et déchire, le chat vous fait juste deux ou trois petits trous bien profonds, qui se referment aussitôt après la morsure. Au fond des trous, toute une population de bactéries qui, quelques secondes plus tôt, s’ébattaient encore dans la salive du chat : situation idéale pour les germes anaérobies, qui peuvent ainsi se développer comme ils aiment, à l’abri de l’oxygène, bien profond dans leur plaie refermée. La suite n’est plus qu’une question de maturation, ce qui sera chose faite en l’espace de quelques jours.
LE contre-exemple, l’exception qui confirme la règle : on opère cet abcès de chat comme tout abcès dû à une morsure… et on tombe sur un épillet ! Mais attention, cela reste vraiment une exception. Autant les épillets sont une cause fréquente d’abcès chez les chiens en été, autant 99,9999 % des abcès de chats sont vraiment dûs à la morsure d’un autre chat !
BON, MAINTENANT QU’EST-CE QU’ON FAIT ?
Eh bien une fois repérée la boule douloureuse qui a poussé en 24 heures sur la joue de son matou, on prend rapidement rendez-vous chez son vétérinaire préféré. Un abcès n’est pas une urgence vitale à traiter dans l’heure qui suit, mais d’une part c’est très douloureux pour le chat, d’autre part ces bactéries qui se multiplient et cette grosse poche de pus… on dira ce qu’on voudra, mais ce n’est quand même pas très sain, et ça peut avoir des conséquences : nous en reparlerons plus loin.
Donc, vous amenez le matou (ou la minette) chez votre vétérinaire, et là, tout va dépendre de l’importance de l’abcès, et des habitudes de chaque praticien.
Si la morsure est récente, et qu’on est au stade du chat fiévreux, avec une patte enflée et douloureuse et les petits trous de morsure visibles au milieu, on pourra normalement se passer d’intervention : une mise sous antibiotique et sous anti-inflammatoire suffira généralement à stopper le processus, et à éviter la formation de l’abcès.
Plusieurs plaies de morsure le long des membres et sous le ventre de Jules, 3 ans, qui a dû bien se castagner avec les chats des alentours ! Pas d’abcès constitué, donc pas de chirurgie nécessaire à ce stade : quelques jours d’antibiotique et d’anti-inflammatoire devraient suffire.
En revanche, si le gros abcès plein de pus est déjà là, on ne pourra pas couper à la chirurgie. La région est alors tondue et désinfectée, l’abcès est incisé et vidé de son pus, puis (et c’est là qu’interviennent les habitudes de chacun), la plaie est laissée entièrement ou partiellement ouverte, ou refermée, ou refermée sur un drain ou sur une mèche, etc. S’il s’agit d’un vieil abcès qui s’est percé, refermé, repercé… la peau sera probablement nécrosée sur une large surface, et devra être recoupée jusqu’à ce qu’on arrive en tissu sain, ce qui peut rendre l’ouverture étendue, et la suture difficile (photos ci-dessous). Dans tous les cas, un dispositif sera mis en place pour que le chat ne puisse pas se lécher et arracher ses points : un pansement si la localisation le rend possible (par exemple, un petit abcès de bout de patte), une collerette dans le cas contraire (par exemple, pour un abcès sur la joue, ou au bas du dos).
Cuba, sous anesthésie générale, avant et après l’intervention sur son abcès de la joue. Sur la photo de gauche, la peau a été rasée et désinfectée. Elle est ensuite incisée, le pus est éliminé, et l’intérieur de l’abcès abondamment lavé. Toutes les petites logettes où pourraient se dissimuler des bactéries sont excisées. La partie la plus fragilisée de la peau ayant été retirée, la plaie est suturée (photo de droite). Une petite ouverture est ménagée en bas de la suture, afin que d’éventuelles sérosités puissent s’écouler. Bien d’autres techniques chirurgicales sont possibles !
Photo de gauche : une situation un peu plus compliquée que dans le cas ci-dessus : ici, la peau est nécrosée sur une large surface, et percée en plusieurs points. Elle ne tiendrait pas si on essayait de la suturer. Après nettoyage et désinfection, la peau est donc recoupée pour éliminer tous les tissus nécrosés (photo de droite). La perte de substance entraînera une tension sur les sutures, mais au moins, celles-ci seront-elles posées sur une peau saine. Ci-dessous, Diabolo, après suture, et avec sa collerette pour éviter qu’il n’arrache ses points !
Evidemment, tout cela s’accompagne des précautions habituelles avant une anesthésie : examen clinique (en particulier auscultation cardiaque) pour tout le monde, bilan sanguin et perfusion pour les chats âgés ou débilités, etc. Un anti-inflammatoire est injecté ou prescrit afin de lutter contre l’inflammation et la douleur. Il est particulièrement important de respecter la dose et la durée du traitement antibiotique qui suit l’intervention, faute de quoi on s’expose à une récidive de l’abcès dans les jours ou les semaines qui suivent. Pour les chats difficiles, il existe des comprimés appétents ou des antibiotiques injectables à effet retard, qui permettent de faire prendre au chat la totalité de son traitement.
ET QU’EST-CE QU’IL RISQUE, MON CHAT ?
Bon, c’est son troisième abcès depuis le début de l’année, il a été opéré à chaque fois et ma foi, ça s’est plutôt bien passé, mais ces abcès à répétition… est-ce que ça peut être mauvais pour lui ?
Eh bien… oui !
Le premier risque avec les morsures à répétition, c’est la transmission des virus de la leucose féline (FeLV) et du » SIDA du chat » (FIV). Un faible pourcentage de chats est porteur de ces virus dans la population générale, mais ce pourcentage est plus élevé parmi les chats qui traînent et se bagarrent, et les morsures à répétition augmentent évidemment la probabilité d’être contaminé. Une seule morsure peut suffire à transmettre le FeLV ou le FIV.
Les morsures sont probablement la principale cause de pyothorax chez le chat (photo ci-dessous à gauche) : le pyothorax est une accumulation de pus dans la plèvre, tout autour des poumons. Les germes isolés dans les pyothorax sont les mêmes que ceux que l’on trouve dans la bouche du chat. Ces germes arrivent-ils à la plèvre en cheminant depuis un point de morsure éloigné, ou sont-ils inoculés directement dans la plèvre par une morsure pénétrante ? La question n’est pas définitivement tranchée… mais le résultat est le même !
Photo de gauche : pyothorax chez un chat. Sur cette radiographie de profil, le tiers ventral du poumon de ce chat apparaît rempli de pus, et un drain thoracique vient d’être mis en place afin de l’aspirer. Photo de droite : l’échographie cardiaque montre une très importante modification de la forme du cœur chez un chaton, survenue une semaine après l’apparition d’un abcès responsable d’une forte fièvre. Le cœur a retrouvé une forme normale, et le chaton sa santé, après traitement de l’infection.
Enfin, on sait depuis peu qu’une infection et/ou une inflammation (il y a les deux dans un gros abcès), peuvent provoquer une cardiomyopathie, atteinte majeure et souvent mortelle du muscle cardiaque (photo ci-dessus à droite). Le chat peut parfois s’en sortir, et le cœur retrouver une forme et un fonctionnement normaux, si l’on arrive à maîtriser l’infection à l’origine du problème… et que le chat tient bon jusque là !
ALORS, QUE FAIRE EN PRÉVENTION ?
En prévention, il faut… empêcher le chat (ou la chatte) de se bagarrer ! Plus facile à dire qu’à faire.
La première mesure à prendre est évidemment de stériliser votre félin !! Castrer le chat, ovariectomiser la chatte. Un chat castré a moins tendance à fuguer, se bagarrer (et accessoirement, marquer son territoire dans la maison). 10 à 15 % des chats castrés conservent malgré tout un ou plusieurs de ces comportements désagréables. Une chatte stérilisée n’a plus de chaleurs, et ne se retrouvera donc plus cernée par une meute de matous excités, susceptibles de la mordre assez violemment pendant les saillies… et de s’étriper entre eux. Accessoirement, l’ovariectomie supprime les gestations non désirées, les infections de l’utérus (dues notamment aux prises de pilule), et diminue le risque de tumeurs mammaires, surtout si la stérilisation a été pratiquée avant les premières chaleurs.
Une fois stérilisé, votre matou/minette aura donc moins envie d’aller se promener loin de la maison, et de se bagarrer. Tout risque de morsure ne sera pas supprimé pour autant : même s’il va moins loin qu’avant, votre chat n’aura sans doute pas complètement perdu le goût des ballades et de la chasse, propices aux mauvaises rencontres – surtout la nuit. Vous pouvez essayer de le boucler à l’intérieur à la tombée du jour, mais ce n’est pas chose facile. Vous avez essayé avec votre ado ? ou vos parents ont-ils essayé avec vous ? (selon le côté de la barrière où vous vous situez). Cela vous donnera une idée de ce qui vous attend avec votre chat interdit de sortie nocturne, sauf qu’en plus, ce dernier risque de se mettre à uriner partout. (Voir l’anxiété des milieux clos dans les fiches comportement de ce site).
Un autre problème est celui des intrus, qui viennent envahir le territoire de votre chat. Empêcher le matou des voisins de venir chercher la bagarre dans votre propre jardin, n’est pas non plus évident. (Nous partons évidemment du principe qu’il est hors de question de faire du mal au chat des voisins). On peut diminuer le risque en évitant de laisser de la nourriture dehors en libre service, ce qui a évidemment pour effet d’attirer tous les chats du voisinage. On peut équiper la porte d’une chatière, qui reconnaît la puce électronique ou un dispositif fixé au collier de votre chat : ce dernier peut ainsi rentrer manger ou se réfugier à l’intérieur de la maison, en votre absence. Après, pour ce qui est de tenir totalement les intrus à distance… la meilleure solution est peut-être encore de prendre un chien ! Le plus souvent, votre chat s’habituera à lui et réciproquement, mais les chats baladeurs ne s’aventureront plus chez vous.
Un chat qui fugue ou qui se promène dans le voisinage est exposé à divers dangers extérieurs : les voitures, responsables d’accidents de la voie publique (AVP), les congénères, d’autres chats qui défendent leur territoire et avec qui votre chat peut se battre, des chiens, etc… Les chats en appartement peuvent également tomber du balcon… Voici quelques conseils pour savoir comment réagir dans l’urgence et la conduite à tenir en cas de blessure.
Table des matières
- L’accident
- Les hémorragies
- Les fractures
- Les morsures
- Conclusion
- Il a un coup de chaud
- Il a un abcès
- Il s’est écorché
- Il a avalé un produit toxique
- Il a fait une chute
- Il boite
- Il s’est roulé dans le cambouis
- Chat et piqûres d’insectes : comment réagir ?
- Soigner un chat piqué par un insecte
- Chien-chat : comment réagir en cas de piqûre de guêpe ?
- Piqûre de guêpe : doit-elle être considérée comme une urgence vétérinaire ?
- Les frais de consultation sont-ils pris en charge par l’assurance santé animale ?
- Qui du chien ou du chat est le plus touché par les piqûres de guêpe, abeilles et frelons ?
- Quand faut-il retirer le dard ?
L’accident
Les accidents sont souvent des accidents de la voie publique (AVP) causés par une voiture qui heurte ou renverse le chat. Au retour des beaux jours on rencontre également des chats dits » parachutistes » qui tombent d’une fenêtre ou d’un balcon.
En cas d’accident, vous devez prendre quelques précautions afin d’éviter l’aggravation de l’état de votre chat :
1) Si votre chat ne peut plus bouger, mais qu’il est conscient : il se peut que la colonne vertébrale soit atteinte. Vous devez donc absolument éviter de le déplacer. Laissez-le dans la position dans laquelle il est. Si vous devez le transporter, essayez de le faire en conservant sa colonne bien droite (en le faisant glisser sur une planche de bois par exemple).
2) Si votre chat se déplace mais paraît choqué : placez le au calme dans un endroit où il fait chaud. Proposez-lui à boire par très petites quantités à la fois. Ne jamais le forcer.
Ne prenez jamais l’initiative de lui donner un médicament, vous pourriez lui faire plus de mal que de bien (n’oubliez pas que la plupart des anti-inflammatoires humains aspirine, paracétamol, ibuprofène, sont très dangereux voire mortels pour le chat).
Quoi qu’il en soit, après un accident, il est fondamental qu’un vétérinaire examine votre chat rapidement afin de déterminer s’il y a des lésions internes.
Conseils utiles :
– Si vous possédez un balcon, sachez qu’il existe des filets de protection pour éviter que votre chat ne chute de plusieurs étages.
– Si vous possédez un jardin, pensez à poser un grillage assez haut et enfoui dans le sol, le chat est un animal qui saute haut et qui peut creuser. Vous pouvez aussi mettre en place une clôture anti-fugue.
– Nous vous conseillons également de prendre une assurance responsabilité civile pour vous couvrir en cas de dégâts ou d’accidents provoqués par votre chat et une assurance pour votre chat afin de couvrir les frais vétérinaires lors d’accidents.
Les hémorragies
Une hémorragie est une perte de sang, elle est souvent grave et peut conduire rapidement à la mort de l’animal. Il existe trois types d’hémorragies :
1) L’hémorragie externe, c’est-à-dire que le sang s’écoule par une plaie visible :
– Si le saignement n’est pas très important, vous pouvez essayer d’arrêter les saignements en comprimant la plaie, par exemple avec des compresses stériles ou un tissu propre. Si le saignement s’arrête au bout de 5 minutes, l’hémorragie est finie. Cependant, il est tout de même recommandé de consulter un vétérinaire afin qu’il désinfecte et suture la plaie.
– Si le saignement est important, vous pouvez poser un bandage compressif (serré) en amont de la plaie en attendant de voir le vétérinaire. Dans ce cas, il faut :
o surveiller les fonctions vitales du chat: les muqueuses doivent rester roses, la respiration doit être régulière.
o calmer le chat et l’empêcher de faire des efforts ou de trop bouger, ce qui aggraverait l’hémorragie.
Dans tous les cas, si l’hémorragie ne s’arrête pas très rapidement (moins de cinq minutes) vous devez absolument consulter un vétérinaire qui fera le nécessaire.
2) L’hémorragie extériorisée : lorsque le sang sort par un orifice naturel (nez, bouche, anus, vagin, orifice urinaire). Il faut se rendre très rapidement chez un vétérinaire car ce genre de problème nécessite des soins d’urgence que seul le vétérinaire peut dispenser. Ces problèmes nécessitent également des examens complémentaires afin de trouver l’origine de l’hémorragie.
3) L’hémorragie interne : le sang ne sort pas mais s’accumule dans une cavité interne (abdomen, thorax, crâne). Ces hémorragies sont fréquentes après un choc violent (accident de la voie publique par exemple) et sont impossibles à détecter extérieurement. Les seuls signes visibles sont une pâleur des muqueuses de l’animal, des difficultés respiratoires ainsi qu’une fatigue mais ces signes apparaissent quand le chat a déjà perdu beaucoup de sang. C’est pourquoi, il faut toujours consulter un vétérinaire après un choc violent pour vérifier l’absence de lésions internes et d’hémorragies.
Les fractures
On peut suspecter une fracture des membres lorsqu’un animal boîte sans poser la patte par terre (boiterie avec suppression d’appui). Le membre fracturé a souvent une allure bizarre, sa position n’est pas normale. En outre, le membre est souvent gonflé et l’animal ne peut pas le bouger, la douleur est intense. Les fractures du bassin sont moins évidentes à observer. C’est pourquoi, il ne faut jamais forcer un chat couché à se relever car on peut aggraver une fracture du bassin. Le mieux est de le déplacer à l’aide d’une planche comme dans le cas des accidents.
1) Dans le cas d’une fracture fermée, si la fracture se situe au niveau d’une patte ou du bassin, évitez de faire bouger la zone concernée. N’essayez pas d’immobiliser vous-même le membre, vous risqueriez d’aggraver les choses. Laissez la patte dans la position que votre chat a choisie, c’est celle qui est la moins douloureuse pour lui.
2) Dans le cas d’une fracture ouverte : l’os fracturé est en communication avec l’extérieur par une plaie. Il ne faut absolument pas toucher la plaie car on risque d’infecter l’os ce qui est très grave.
En cas de fracture, une visite immédiate chez le vétérinaire s’impose car c’est toujours très douloureux pour l’animal.
Les morsures
Le chat est un animal territorial, il défend donc son territoire contre les intrus, les autres chats du voisinage, les chats errants. Pour cela il est fréquent qu’il se bagarre et donc qu’il morde ou se fasse mordre par un autre chat.
Lorsqu’un chat mord, les bactéries naturellement présentes dans sa gueule sont inoculées dans la plaie de morsure, cette plaie est donc une plaie qui s’infecte quasi systématiquement.
Si votre chat s’est fait mordre par un autre chat, il est possible que vous ne le voyiez pas tout de suite, vous remarquerez par contre quelques heures ou jours plus tard une zone chaude, gonflée, rouge, douloureuse sur votre chat. Si la morsure est à une patte, il peut boiter. Il aura certainement de la fièvre.
Une plaie de morsure peut se transformer en abcès : une collection de pus. Il est donc conseillé de consulter votre vétérinaire afin qu’il mette un traitement en place. S’il y a un abcès un débridement chirurgical sera peut-être nécessaire, associé à un traitement antibiotique et anti-inflammatoire.
Conclusion
Lors d’un accident, vous devez impérativement consulter un vétérinaire après avoir effectué les premiers gestes. En cas de choc ou d’hémorragie, des soins intensifs devront être effectués. Plus vite ils seront mis en œuvre, plus vous aurez des chances que votre chat récupère rapidement et sans complication.
Sachez qu’un état de choc peut apparaître plusieurs heures après un accident. Donc même si votre chat semble bien aller, voir son vétérinaire peut le sauver car celui-ci pourra détecter les signes avant-coureurs d’un problème caché et il évitera ainsi tout risque d’aggravation.
Il a un coup de chaud
Un chat transpire très peu, et uniquement des coussinets plantaires. Conséquence ? Une forte chaleur, spécialement en voiture peut faire grimper sa température interne à plus de 40 °C et provoquer une détresse respiratoire grave et/ou un œdème cérébral. Un coup de chaleur peut entraîner la mort en un quart d’heure !
Ce qu’il faut faire :
En prévention, on se méfie en période de canicule. On ne laisse jamais son chat en plein soleil dans la voiture, on vérifie qu’il ait toujours de l’air et un bol d’eau à sa disposition. Et s’il halète, qu’il se couche et refuse de bouger, qu’il tremble, qu’il salive, qu’il vomit, si ses gencives virent au bleu violacé, il y a urgence ! Avant de l’emmener chez le vétérinaire, donnez-lui de l’eau sans le forcer à boire, rafraîchissez-le en l’enveloppant dans une serviette mouillée (mais pas glacée). L’objectif est de faire baisser doucement sa température. Le vétérinaire pourra ensuite le perfuser pour le réhydrater. Il évaluera sans doute ses fonctions rénales et cardiaques. Il fera peut-être une prescription de corticoïdes pour protéger le cerveau d’un œdème mortel.
Il a un abcès
Même castrés ou stérilisés, les chats qui ont accès à l’extérieur se battent fréquemment pour défendre leur territoire. Or qui dit bagarre, dit morsure. Et comme les dents et la salive des chats pullulent de germes, il est très fréquent que la blessure s’infecte et se transforme en abcès.
Ce qu’il faut faire :
Souvent localisé à la base de la queue, mais aussi sur la tête, les flancs, l’échine… l’abcès forme une boule plus ou moins épaisse, facile à détecter au toucher et toujours douloureuse pour le chat. Il supporte mal qu’on le caresse à cet endroit précis. Pour le soulager, soulevez délicatement les poils pour repérer les traces de la morsure et ramollissez l’abcès avec une compresse imbibée de Bétadine. Du pus s’écoule ? C’est gagné. En pressant doucement la peau autour de l’abcès, on peut réussir à le vider, puis à le nettoyer avec un peu de sérum physiologique et de la Bétadine : la plaie doit dégonfler en 2 ou 3 jours, et le chat retrouver un comportement normal. En cas d’échec (impossibilité de vider l’abcès, abattement, fièvre…), contactez le vétérinaire. Il fera une incision (sous anesthésie) et posera un drain pour vider l’abcès. Le but est d’éviter une nécrose des tissus, avec un risque de septicémie.
Il s’est écorché
Du coup de griffe à l’éraflure causée par un fil barbelé, un morceau de verre, une branche… le chat qui sort dans le jardin n’est pas à l’abri d’une blessure.
Ce qu’il faut faire :
S’il le peut, il se nettoie lui-même. Mais il est toujours utile de désinfecter la blessure avec une compresse stérile et de contrôler son évolution. Prenez un rendez-vous chez le vétérinaire en cas d’infection (gonflement, durcissement, pus…) ou d’hémorragie.
Il a avalé un produit toxique
Le chat est trop fin gourmet pour avaler n’importe quoi. Mais il lui arrive d’ingérer des produits toxiques en se salissant et en se toilettant, ou en avalant directement un produit dangereux. Essence de térébenthine, White Spirit, mort-aux-rats, plantes toxiques (ficus, philodendron, rose de Noël…)… le Centre national d’informations toxicologiques vétérinaires (CNITV) de Lyon, enregistre à lui seul plus de 1000 cas d’empoisonnement chez le chat par an !
Ce qu’il faut faire :
Les symptômes d’une intoxication varient selon la nature du produit ingéré. S’il bave, s’il tremble, s’il vomit, s’il chancèle ou s’il a de la diarrhée, appelez immédiatement le CNITV (tél.: 04 78 87 10 40, 24h/24) qui peut faire un pré-diagnostic et vous conseiller un service vétérinaire d’urgence de proximité. Ne lui donnez ni à boire, surtout pas de lait, ni à manger. N’essayez pas de le faire vomir : dans certains cas, les vomissements aggravent l’intoxication.
Il a fait une chute
Tour de guet idéale, le balcon est un paradis pour chat d’appartement d’autant qu’il n’a pas le vertige : il a dans l’oreille interne un organe de l’équilibre bien plus perfectionné que le nôtre. Mais il n’est pas à l’abri d’une chute grave et les urgences vétérinaires accueillent régulièrement des » chats-parachutistes « .
Ce qu’il faut faire :
En prévention, sécurisez le balcon avec un grillage ou un treillis, sachant qu’une chute peut provoquer des fractures (mandibule, bassin, fémur) et des lésions thoraciques graves. Après une chute, même si, en apparence, tout va bien, consultez. Si le chat est inconscient, transportez-le sur une surface rigide, planche, panier de transport…, enveloppé dans une couverture de survie.
Il boite
Sauf abcès, morsure ou accident, une boiterie peut être le résultat d’une brûlure, d’une griffe cassée ou infectée, ou d’un corps étranger (morceau de verre, gravier…) coincé entre les coussinets.
Ce qu’il faut faire :
Regardez l’état de ses pattes et de ses coussinets. Si une griffe s’est infectée, avec la base enflée ou si ses coussinets sont brûlés parce qu’il a sauté sur les plaques électriques de la cuisinière, passez-lui les pattes sous l’eau froide et prenez rendez-vous chez le vétérinaire. Si en revanche un corps étranger s’est coincé entre les coussinets, il suffit de le retirer doucement à la pince à épiler et de désinfecter la zone. Consultez uniquement si la boiterie n’a pas disparu après 24 heures.
Il s’est roulé dans le cambouis
Le chat fait sa toilette plusieurs fois par jour. D’instinct, il entretient lui-même son pelage, ses griffes et ses coussinets. Il n’a pas besoin de bains. Mais l’accès à l’extérieur peut réserver de mauvaises surprises : il rentre couvert de cambouis, de goudron ou de peinture : des produits qu’il ne doit en aucun cas lécher, au risque de s’intoxiquer !
Ce qu’il faut faire :
Surtout, n’essayez pas de lui donner un bain avec un shampooing ultra-doux. Les shampooings « humains » ne conviennent ni à son poil ni à sa peau. Lavez-le à l’eau tiède avec un shampooing spécial chats, en vente en animalerie. Le plus simple est de l’installer dans une bassine, d’utiliser une petite quantité de shampooing en prenant soin de protéger ses yeux, ses oreilles et de le mouiller avec une carafe d’eau tiède. Frottez, rincez-le bien et vérifiez qu’il ne reste aucune trace de produit. Pour le sécher, frictionnez-le doucement à l’aide d’une serviette.
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Soigner un chat piqué par un insecte
Si votre chat s’est fait piquer par une abeille et que le dard de l’insecte est toujours présent, il faudra d’abord le retirer. Il est déconseillé de le faire avec une pince à épiler, car cette méthode risque de faire sortir encore un peu plus de venin du dard (lorsque le sac à venin est resté accroché). Utilisez plutôt un objet plat et rigide, comme une carte de crédit, et appuyez doucement sur la peau pour faire sortir le dard. Faites-vous aider si possible, car minou risque de ne pas être très coopératif…
Pour soulager votre chat piqué par une abeille, vous pouvez ensuite appliquer sur la piqûre une pâte faite avec du bicarbonate de soude et de l’eau (le venin de l’abeille étant de nature acide, cela annulera en partie son effet). Pour une piqûre de guêpe ou de frelon, dont le venin est de nature alcaline, il faudra appliquer un peu de vinaigre ou de jus de citron. Si la piqûre est gonflée, passez aussi dessus un sac rempli de glaçon (ou de légumes congelés) : le froid fera dégonfler la plaie et soulagera la douleur. Quelle que soit la nature de la piqûre (guêpes, mais aussi moustique, araignée…) prenez aussi soin de la désinfecter.
Chien-chat : comment réagir en cas de piqûre de guêpe ?
En été, les piqûres de guêpe, frelons et abeilles n’effraient pas seulement l’être humain. En effet, elles sont aussi particulièrement redoutées par les chiens et les chats. Mais alors, que faire et surtout comment réagir si votre petit compagnon se fait piquer par l’un de ces animaux volants ?
Piqûre de guêpe : doit-elle être considérée comme une urgence vétérinaire ?
Il n’est pas rare, qu’en été, votre animal préféré veuille s’amuser avec les insectes qui volent à proximité de lui. Il peut alors facilement se retrouver avec une piqûre de guêpe, d’abeille, de frelon ou de bourdon.
Ces piqûres peuvent provoquer des inflammations voire même des œdèmes, ce qui s’avère être particulièrement douloureux pour un chien ou un chat.
Si votre animal est piqué par une guêpe, un bourdon, une abeille ou un frelon, il est indispensable de réagir très vite. En effet, la piqûre de l’un de ces insectes est à prendre au sérieux et ce n’est pas sans raison qu’elle est considérée comme étant une urgence vétérinaire.
Pour savoir si votre animal de compagnie est allergique aux piqûres de guêpes, frelons, bourdons et autres abeilles, il faut prêter attention à son comportement. Ainsi, les signes suivants vont avertiront d’une allergie de votre animal :
- un état de faiblesse généralisé,
- un oedème important là où l’animal a été piqué,
- des difficultés à respirer,
- de l’urticaire,
- des troubles de la digestion (diarrhées, nausées, vomissements,…).
ces symptômes sont le signe d’un choc anaphylactique, ce qui constitue une urgence vitale. Autrement dit, vous devez consulter immédiatement votre vétérinaire.
Les frais de consultation sont-ils pris en charge par l’assurance santé animale ?
Si votre chien ou votre chat est allergique aux piqûres d’insectes, comme les guêpes ou les abeilles, il peut alors ressentir une forte poussée de fièvre et il peut alors rapidement éprouver des difficultés à respirer, surtout si la piqûre a été infligée au niveau de sa gorge.
Si votre animal de compagnie attrape une guêpe, il est possible que cette dernière le pique à la gueule. Dans ce cas, la réaction de l’animal face à la piqûre peut être encore plus dangereuse.
N’hésitez pas à vous rendre immédiatement chez votre vétérinaire. La consultation pour une piqûre d’insecte est d’ailleurs généralement prise en charge par l’assurance santé animale.
Sachez d’ailleurs, qu’une guêpe peut piquer plusieurs fois au même moment. De plus, si votre chien se fait piquer par plusieurs guêpes à la fois, il pourrait malheureusement succomber à ces blessures. Ainsi, les piqûres d’une vingtaine de guêpes peuvent tuer un animal avec un gabarit d’environ 5 kilogrammes.
Qui du chien ou du chat est le plus touché par les piqûres de guêpe, abeilles et frelons ?
Le Centre antipoison animal et environnemental de l’Ouest (CAPAE) a annoncé que les chiens sont les plus touchés par ces piqûres. Sans grande surprise, il s’avère aussi que l’été est la saison la plus propice pour ce type de risque et surtout par temps d’orage.
Les chats ne sont eux non plus pas épargnés. En effet, beaucoup se retrouvent intoxiqués par le venin des guêpes.
Quand faut-il retirer le dard ?
Avant d’aller voir le vétérinaire, vous pouvez tout d’abord essayer de retirer le dard de la guêpe, abeille ou bourdon qui a piqué votre animal de compagnie.
Vous pouvez alors, à l’aide d’une pince à épiler, entamer la procédure d’extractino du dard, le plus rapidement possible après la piqûre. Il est aussi conseillé d’appliquer par la suite une lotion antiseptique sur la plaie, à l’aide d’un coton, ou d’un spray.
En cas de piqûre de guêpe, vous pouvez également lui faire un pansement humide, à l’aide de vinaigre. S’il s’agit d’une piqûre d’abeille, il sera alors préférable d’utiliser de la javel.