Les chats, comme les chiens, ne simulent pas, ils ne s’écoutent pas, ne demandent pas un arrêt maladie pour un oui ou pour un non, eux !
Quand ils sont malades, ils nous le font savoir ! Et s’ils nous le font savoir c’est qu’ils sont malades !
Dans ces cas-là, on aimerait qu’ils nous parlent, qu’ils nous disent, ce qui ne va pas, où ils ont mal.
Mais c’est par leur changement de comportement que les chats nous le font savoir.
Quels sont les principaux changements dans le comportement d’un chat qui doivent nous alerter ?
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Table des matières
- 1 – Mon chat ne mange pas
- 2 – Mon chat reste prostré
- 3 – Mon chat va à la litière en permanence
- 4 – Mon chat a du mal à respirer
- 5 – Mon chat se plaint
- Comment savoir si mon chat est malade ? 10 symptômes à surveiller
- L’état de santé général de votre chat
- La baisse de poids et d’appétit
- Détecter la fièvre chez le chat
- Vérifier le pelage de votre chat
- Regarder les yeux de votre chat
- Ausculter la bouche de votre chat
- Les changements de comportement du chat
- Surveiller l’état des selles et de l’urine du chat
- Les vomissements chez le chat
- Les symptômes respiratoires du chat
- Comment reconnaître un chat malade ?
1 – Mon chat ne mange pas
La baisse ou la perte d’appétit est parfois, souvent même, le signe qu’un chat est malade. Il arrive bien sûr qu’un chat n’ait pas faim (par exemple lorsqu’il fait très chaud), mais cela ne dure pas très longtemps en général. Ainsi, quand un chat ne mange pas, au delà de 48h maximum, il est recommandé de consulter un vétérinaire. Il ne s’agit pas d’une urgence vétérinaire pour autant mais rien ne sert de laisser trainer.
Une petite astuce, pour juger l’appétit de votre chat, quand il semble ne pas vouloir manger, proposez lui quelque chose qu’il aime par dessus tout et qu’il n’a pas souvent l’habitude de manger. S’il refuse même ce met, une consultation vétérinaire s’impose.
2 – Mon chat reste prostré
Un chat qui reste couché, qui ne bouge pas, qui de surcroit vous semble chaud a toucher (attention néanmoins cette notion est très subjective), est un signe qui doit vous alerter.
Bien sûr depuis Les Nuls l’Emission, on le sait que » les chats c’est vraiment des branleurs » (juste pour le plaisir on remet ici une vidéo qui nous a tant fait marrer dans notre enfance) mais quand même, quand toute la journée votre chat semble amorphe et reste figé dans la même position, c’est le plus souvent qu’il ne va pas bien. Ne tardez pas à le montrer à votre vétérinaire
3 – Mon chat va à la litière en permanence
On en parle souvent ici, mais on ne le dira sûrement jamais assez ! Un chat qui va à la litière en permanence et semble avoir du mal à uriner est un cas d’urgence vétérinaire majeur ! Consulter votre vétérinaire immédiatement ou un vétérinaire de garde si votre clinique vétérinaire est fermée, si on est dimanche par exemple.
Ce comportement urinaire anormal peut également s’observer chez la femelle, souvent le signe d’une cystite. Il s’agit moins d’une urgence vétérinaire chez la femelle que chez le mâle mais cela nécessite néanmoins une prise en charge rapide auprès de votre vétérinaire, ne serait-ce que pour soulager votre animal. Qui a déjà eu une cystite, une fois dans sa vie, ne laissera jamais son chat patienter face à la douleur…
A lire : Comment agir en cas de vomissements chez un chien
4 – Mon chat a du mal à respirer
Si votre chat se met à respirer vite et fort, gueule ouverte, il s’agit d’une urgence vétérinaire majeure également. Ce comportement respiratoire est parfois difficile à objectiver et peut parfois être juste confondu avec une augmentation de la fréquence respiratoire (à cause d’un effort, d’un stress ou d’une fièvre par exemple).
L’asthme félin, mais également des troubles cardio-pulmonaires peuvent être à l’origine de ces comportements anormaux. Consulter votre vétérinaire sans attendre.
5 – Mon chat se plaint
Un chat qui se plaint est le plus souvent un chat qui a mal et/ou qui n’est pas bien. Vous pouvez toujours essayer de localiser l’origine de la douleur, mais ça n’est pas toujours évident et surtout ça ne sert souvent pas à grand-chose d’autre dans un premier temps que de faire souffrir encore plus votre compagnon. Des plaies, des traumatismes musculaires ou ostéo-articulaires peuvent être à l’origine de ce type de plaintes, mais bien d’autres causes encore (par exemple comme décrit un peu plus haut, un chat qui a du mal à uriner, va présenter des signes de plainte à cause de la douleur liée aux efforts pour uriner et à l’inflammation du tractus urinaire.)
Si votre chat se plaint, ne tardez pas à l’emmener chez votre vétérinaire.
Une petite précision, car nous avons souvent le cas en urgence vétérinaire à Paris, une jeune chatte qui se plaint, se frotte l’arrière train ou le relève, qui cherche votre contact, etc est plus souvent une chatte en chaleur* qu’une chatte qui souffre, pensez-y 😉
* chez la chatte, le terme de » chaleurs » désigne la période du cycle sexuel pendant laquelle la chatte accepte le coït et où elle est fécondable (il s’agit de » l’oestrus « ).
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Cette liste de modifications comportementales est loin d’être exhaustive, mais le message à retenir, est qu’un chat possède plein de manières de vous faire savoir qu’il est malade. Soyez à l’écoute de votre compagnon et en cas de doute, n’hésitez pas à consulter votre vétérinaire, parce que, ne l’oubliez pas, » Vétérinaire c’est plus dur que Médecine, parce que les animaux, ils ne parlent pas » ! Ainsi votre vétérinaire, au cours de ses longues et difficiles études (bon ok parfois il a fait la fête on peut l’avouer !), a appris à reconnaître et décrypter tous ces signaux !
A lire :Que faire en cas de fièvre chez le chat ?
Comment savoir si mon chat est malade ? 10 symptômes à surveiller
Certains signes plus ou moins évidents peuvent montrer que votre chat est malade : changement de comportement, baisse de forme ou d’appétit… Encore faut-il savoir de quelle manière les détecter et quels sont les points à observer dans l’attitude et sur le corps de votre matou. Nous avons donc réuni dix symptômes courants pouvant révéler une maladie chez le chat et à surveiller au moindre doute.
L’état de santé général de votre chat
Si votre chat vous semble moins actif ou plus distant qu’à son habitude, il faut d’abord être attentif à son état de santé général et à son apparence physique : se déplace-t-il normalement ? Dort-il plus ? Montre-t-il des signes d’apathie et de fatigue ? Le sommeil est un indicateur important, ainsi tout changement de rythme doit vous alerter même si le chat est un animal qui dort beaucoup par nature. Dans ses périodes d’éveil, portez attention à son attitude : a-t-il la tête basse ? Joue-t-il et mange-t-il comme avant ? Vient-il vers vous ? Ce critère est important car un animal malade préfère s’isoler.
La baisse de poids et d’appétit
Ces deux symptômes vont généralement de pair, mais pas toujours ! En effet, certaines pathologies peuvent faire maigrir le chat même s’il ne mange pas moins que d’habitude. En cas de doute, le comportement alimentaire de votre chat est à surveiller de près ainsi que sa consommation d’eau. Un refus de s’alimenter, le chipotage ou tout changement d’habitude alimentaire doivent vous amener à consulter le vétérinaire. Une envie de boire excessive devrait également vous alarmer, de même qu’une déshydratation. Vous pouvez vérifier en tirant doucement sur la peau du cou de votre chat et en la relâchant : si elle ne revient pas rapidement en place, cela veut dire qu’il est déshydraté. Enfin, pour contrôler le poids de votre animal, pesez-le régulièrement entre les visites vétérinaires.
Détecter la fièvre chez le chat
La méthode la plus fiable pour connaître la température de votre chat est de prendre sa température rectale à l’aide d’un thermomètre : elle doit être comprise entre 38° et 39° C. Si elle est supérieure à 39° C, cela signifie qu’il a de la fièvre. Faites-vous assister car il ne se laissera sûrement pas faire ! Pour éviter qu’il ne griffe et morde, enveloppez-le dans une serviette et tenez-lui la tête. Attention, si sa température est inférieure à 38° C, votre chat est en hypothermie ce qui est très mauvais signe.
Vérifier le pelage de votre chat
L’aspect du pelage est un facteur important pour juger de la bonne santé de votre chat. Un poil sale, collé, gras, terne ou pelé peut être signe de maladie. Inspectez minutieusement sa fourrure à la recherche de croûtes ou de parasites (puces, tiques). D’autres symptômes dermatologiques comme la chute de poils, les rougeurs, les irritations, les démangeaisons peuvent témoigner de la présence de parasites invisibles comme la gale ou la teigne. Si vous remarquez une excroissance ou une boule sous la peau, consultez le vétérinaire pour vérifier qu’il ne s’agit pas de tumeurs ou d’abcès.
Regarder les yeux de votre chat
La couleur des muqueuses et l’apparition de la troisième paupière sont des indicateurs cruciaux de maladie chez le chat. Ses yeux ne devraient pas couler ni avoir un aspect humide ou vitreux, ni présenter de croûtes ou saletés à leur commissure. Des muqueuses gonflées, jaunes, grisâtres ou maculées de points rouges doivent vous alerter, pouvant révéler une pathologie ou une intoxication.
Ausculter la bouche de votre chat
Comme la couleur des muqueuses, une couleur anormale des gencives est le signe d’une maladie potentiellement grave. Soulevez les babines de votre chat et observez les dents et les gencives à la recherche d’abcès ou de poches de sang. Cela peut expliquer des difficultés à manger, voire un refus total de s’alimenter dû à la douleur causée par une affection de la bouche et des dents. La langue peut aussi présenter de petits boutons, des abcès, un aspect gonflé ou une couleur inhabituelle. Une mauvaise haleine peut, quant à elle, être le témoin de troubles dentaires mais également digestifs.
Les changements de comportement du chat
En plus de surveiller l’aspect physique de votre chat, soyez attentif à son comportement et observez ses changements d’habitudes et d’humeur. Une agressivité soudaine, une irritabilité, une agitation, un comportement distant peuvent montrer qu’il souffre. S’il est stressé, griffe quand vous le touchez ou ne se laisse plus approcher, c’est que quelque chose ne va pas. Des miaulements inhabituels ou au contraire un mutisme chez un chat normalement « bavard » sont aussi parfois des indicateurs.
Surveiller l’état des selles et de l’urine du chat
Les symptômes digestifs sont particulièrement importants pour savoir si votre chat est malade : diarrhée, changement d’habitude avec la litière, miction abondante ou difficile, besoins faits dans la maison… Si vous avez un doute sur sa santé, ayez le réflexe de vérifier ses selles : si elles sont plus petites, plus dures, plus molles que d’ordinaire ou présentent des traces de sang, consultez le vétérinaire. Il est possible qu’il soit infesté par des vers ou souffre d’une inflammation de l’intestin.
Les vomissements chez le chat
Il est normal qu’un chat régurgite de temps en temps en raison des poils qu’il avale en faisant sa toilette. Cependant, des vomissements répétés et douloureux sont signe de maladie, d’indigestion, d’intoxication alimentaire ou d’empoisonnement. Il faut alors consulter rapidement pour écarter ces possibilités, car l’ingestion de produits ou d’aliments toxiques nécessite une intervention immédiate.
Les symptômes respiratoires du chat
Les affections des voies respiratoires comme le coryza entraînent des difficultés à respirer se traduisant par un rythme rapide et saccadé, de la toux et des éternuements. La respiration peut alors s’accompagner de sifflements et de ronflements. L’œdème pulmonaire, l’asthme, la pneumonie, la laryngite et de nombreuses autres pathologies respiratoires peuvent affecter le chat. Une consultation immédiate est donc préconisée car elles peuvent entraîner de graves complications.
Comment reconnaître un chat malade ?
Il n’est pas toujours facile de déceler un problème chez son chat. Au début d’une maladie, les premiers signes sont souvent peu perceptibles. Il faut être attentif et bien connaître les félins pour déceler les petits changements qui apparaissent. Comportement hérité de leurs ancêtres sauvages, les chats, en effet, masquent leurs faiblesses afin d’échapper aux éventuels prédateurs. Soyez à l’affût du moindre changement et, dès qu’une attitude vous semble suspecte, n’hésitez pas à consulter votre vétérinaire au plus vite.
Changement de comportement
Un changement de comportement est un des premiers signes qui doit attirer votre attention. Il peut s’agir d’un chat qui a l’habitude d’être constamment à vos côtés et subitement se tient éloigné, un chat miauleur que vous n’entendez plus, un chat très actif qui devient léthargique. Tout changement d’attitude doit vous alerter. Un animal qui reste prostré est un signe d’alerte. Si vous connaissez bien votre chat et ses habitudes vous saurez repérer facilement les premiers signes qui annoncent une maladie.
Changement alimentaire et déshydratation
Il faut faire attention à la prise de nourriture et d’eau. Un chat qui ne mange plus et refuse son alimentation ou ses friandises préférées ou, au contraire, un chat qui mange excessivement de façon subite sont deux situations à prendre en considération. Un chat qui ne boit plus depuis 10 heures souffre de déshydratation et doit être amené très vite chez un vétérinaire. Pour savoir si votre chat n’est pas déshydraté, faites un pli de peau avec vos doigts entre ses omoplates. Lorsque vous lâchez la peau, elle doit revenir à sa place immédiatement. Si ce n’est pas le cas votre chat souffre de déshydratation.
Un autre signe de déshydratation est un TRC (Temps de Remplissage Capillaire), supérieur à deux secondes. Le TRC est évalué en ouvrant la bouche du chat et en exerçant une légère pression sur les gencives. Celles-ci blanchissent sous la pression du doigt. Dès que la pression est relâchée, la muqueuse doit se recolorer en rose en moins de deux secondes.
Changement d’attitude face à sa litière
Surveillez la litière de votre chat. Un chat qui ne va plus à sa litière, ou au contraire y va trop, ou n’a pas le temps d’y arriver et » s’oublie » avant, ou a des selles/urines d’aspect anormal avec la présence de sang, mucus, ou avec des odeurs particulières sont autant de signes suspects. Un chat qui miaule devant sa litière peut souffrir de SUF (syndrome urologique félin), une pathologie fréquente du chat.
Changement de température
La température normale d’un chat adulte se situe entre 38 et 39°C. Vous pouvez prendre la température à l’aide d’un thermomètre que vous insérez délicatement dans le rectum. Evitez tout geste brusque et lubrifiez le bout du thermomètre à l’aide de vaseline ou d’huile. Laissez le dans le rectum une minute avant de le retirer. Des températures supérieures à 40°C ou inférieures à 37,5°C sont alarmantes et doivent vous conduire chez votre vétérinaire.
Changement d’apparence
Une maladie peut se traduire par un changement d’apparence. Un chat malade peut avoir les poils emmêlés, secs ou d’aspect huileux. Il peut perdre ses poils et ne plus se laver. L’auto-toilettage chez le chat est un signe de bien-être. On dit souvent que notre peau est » le miroir de notre santé « . On peut faire le parallèle chez le chat : » son pelage est le miroir de sa santé « .
Le nez qui coule, la toux, les yeux rouges, qui coulent, la troisième paupière qui fait protrusion (elle devient visible), les muqueuses pâles (au niveau des gencives) ou de couleur jaune (problème de foie) sont également des signes de maladie. Les vomissements, la diarrhée sont des symptômes à surveiller. La perte ou au contraire la prise rapide de poids ne sont pas des choses à prendre à la légère.
A noter
Il est important de noter tout ce qui vous semble suspect avant de vous rendre chez votre vétérinaire. Toutes les informations que vous pourrez lui donner sont souvent précieuses et utiles au diagnostic.
En bref
Vous connaissez votre chat mieux que quiconque. Fiez-vous à vos instincts : dès que vous avez un doute, que quelque chose vous semble suspect, n’hésitez pas à vous rendre chez votre vétérinaire.
Tous droits réservés pout tout support. Reproduction interdite.
Points forts :
. Les manifestations du vieillissement sont plus discrètes chez le chat que chez le chien. Les chats n’en souffrent pas moins de douleurs arthrosiques. Ils peuvent aussi être atteints d’insuffisance rénale, de diabète, d’hyperthyroïdie, de tumeurs…
. D’un point de vue comportemental, les déambulations avec vocalises, souvent nocturnes, sont la manifestation la plus fréquente… et la plus voyante. Mais on observe aussi une perte des apprentissages (propreté, toilettage…), des changements vis à vis des propriétaires (chat plus collant, plus distant, ou agressif…), voire des troubles neurologiques (pousser au mur, état de stupeur…)
. La prise en charge consiste à faciliter la vie du chat, en lui évitant d’avoir à sauter ou à monter des marches, par exemple. Les maladies chroniques devront être dépistées, et traitées – si possible. Des traitements spécifiques existent pour les troubles du comportement, et dans une certaine mesure pour lutter contre les effets du vieillissement cérébral.
Le vieillissement du chat est moins visible que celui du chien. Le chien, on se rend bien
compte qu’à un moment donné, il met moins d’entrain à courir jusqu’au portail au passage du facteur, ou qu’après cinq minutes de promenade, il n’a plus envie de continuer… Mais votre chat ? aujourd’hui comme il y a dix ans, il passe toujours toutes ses journées d’hiver vautré sur le même fauteuil, à côté du radiateur. Et pourtant, il faut bien se rendre à l’évidence : lui aussi a vieilli, même si, dans ce domaine comme dans d’autres, le chat sait se montrer particulièrement discret.
La durée de vie du chat augmente, comme celle du chien et de l’Homme. En soi, c’est une bonne nouvelle, encore faut-il vieillir dans de bonnes conditions ! (Un exemple d’un tel vieillissement sur la photo ci-contre, avec Canelle, qui porte allègrement ses vingt ans). Chez la plupart des individus, chats, chiens ou humains, se développent malgré tout, avec l’âge, différents problèmes médicaux et comportementaux, que nous ne connaissions pas du temps où tout le monde mourait d’épidémies ou de mort violente, à peine parvenu à l’âge adulte – et parfois même beaucoup plus tôt.
LES PROBLÈMES MÉDICAUX DU VIEUX CHAT
Commençons par les troubles purement médicaux: quels sont-ils, et surtout comment les reconnaître ? Il n’est pas question d’énumérer ici toutes les maladies pouvant affecter le chat âgé, nous ne présenterons que les plus fréquentes.
1 – L’arthrose, et autres problèmes locomoteurs :
Comme nous l’avons vu dans l’introduction, les douleurs locomotrices sont beaucoup plus difficiles à reconnaître chez le chat que chez le chien : là où ce dernier va se montrer démonstratif, boitant, gémissant et vous regardant avec de grands yeux suppliants lorsqu’il n’arrive plus à se lever, le chat va juste éviter de se déplacer. Pourtant, des images d’arthrose sont visibles sur les radiographies de 70 à 90 % des matous de plus de dix ans. Il faudra donc se montrer particulièrement vigilant si vous voulez identifier la douleur chez votre chat : une discrète boiterie, le fait de ne plus monter sur son fauteuil préféré ou sur le lit, de ne plus vous rejoindre dans la chambre à l’étage, (ou alors moins souvent), de moins se déplacer dans la maison ou dans le jardin, le long de ses trajets habituels, d’hésiter à se lever quand il est couché, même lorsque vous ouvrez une boîte de thon ou que vous l’appelez pour la séance de caresses ou de jeu dont il raffolait… (ci-dessus à gauche : Gargamelle, plus de quatorze ans, et quelques difficultés pour monter les escaliers, ou pour escalader le muret, derrière elle sur la photo).
Alors, que faire ? D’abord, lui simplifier la vie : lui aménager des lieux de couchage au sol (coussins…)(Ksusha, photo ci-contre), ou rendre son fauteuil plus accessible (trouver quelque chose qui lui servira de marchepied). Eviter qu’il ait besoin de gravir un escalier pour atteindre sa gamelle, sa litière, et autres objets indispensables. Lui trouver un bac à litière plus grand, et avec des bords plus bas, une gamelle moins profonde, aux bords plus évasés. Le brosser régulièrement (au moins deux fois par semaine), car ayant perdu de sa souplesse, notre vieux chat aura du mal à se toiletter, et se retrouvera couvert de bourres de poils…
Et puis, si votre vieux matou est vraiment trop gêné, là il faudra consulter. Des radios pourront être prises si nécessaire, afin de mettre en évidence les lésions d’arthrose (photos ci-dessous), et d’exclure les autres causes de boiterie. Et un traitement sera probablement mis en place. Pour les chats peu handicapés, on se limitera à des compléments nutritionnels (glucosamine, chondroïtine sulfate) qui vont ralentir l’évolution de l’arthrose et améliorer la locomotion du vieux chat : pas spectaculaire, mais généralement efficace sur le long terme, et sans effet secondaire. Les mêmes composants se retrouvent dans les aliments destinés aux chats âgés : dans ce domaine comme dans d’autres, une alimentation adaptée joue un rôle majeur dans la prise en charge de nos vieux animaux.
Deux localisations classiques de l’arthrose chez le chat : becs de perroquet et ponts entre les vertèbres (photo de gauche), et arthrose des hanches (photo de droite)… qui n’est donc pas le monopole des bergers allemands et autres grands chiens !
Si cela ne suffit plus, on passe aux anti-inflammatoires, généralement non stéroïdiens (autres que corticoïdes). Pendant longtemps, ceux-ci n’ont pas été utilisés chez le chat, car ils sont responsables dans cette espèce, (plus encore que chez le chien), de problèmes digestifs et rénaux. Et comme, pour les raisons indiquées plus haut, les douleurs passent souvent inaperçues chez le chat… eh bien Minou pendant des décennies et jusqu’à un passé récent, Minou a continué à souffrir sans traitement. Heureusement, de nouveaux anti-inflammatoires ont récemment été adaptés aux chats, avec des formulations liquides ou appétentes. Il reste conseillé de vérifier la fonction rénale du chat avant la mise en route du traitement et pendant la durée de celui-ci, mais une publication récente a montré que chez des chats âgés traités quotidiennement et pendant plus d’un an, avec de faibles doses d’anti-inflammatoires, non seulement les chats en bonne santé n’ont pas développé d’insuffisance rénale, mais les chats insuffisants rénaux au début du traitement se sont moins dégradés qu’un groupe » témoin » d’insuffisants rénaux ne recevant pas le même anti-inflammatoires (Journal of Feline Medicine and Surgery, Oct 2011).
En cas de douleurs importantes, l’étape suivante est constituée par des morphiniques, utilisables par voie orale : ils ne traitent pas, mais soulagent efficacement !
2 – L’insuffisance rénale chronique (IRC) :
C’est, avec l’arthrose, le principal problème des chats âgés. Pour diverses raisons, les reins du chat se dégradent petit à petit, pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Tant que seule une petite partie des reins est détruite, tout va bien. (Nous-mêmes pourrions très bien vivre avec un seul rein : la destruction de 50 % du tissu rénal est donc sans conséquence pour l’organisme). En revanche, lorsque les deux tiers environ du tissu rénal sont détruits, les choses commencent à ne plus aller… et un jour, tout s’effondre.
Le propriétaire voit donc son chat maigrir, moins manger, boire et uriner davantage… mais comme cela évolue très progressivement sur plusieurs années, et chez un animal généralement âgé, ces symptômes passent souvent inaperçus. Et puis le jour où plus des deux tiers des reins sont détruits, par un effet de seuil, le chat est d’un seul coup très abattu, ne mange plus, vomit, et il nous est présenté déshydraté, souvent anémié, parfois en hypothermie ou avec une inflammation des gencives…
Une prise de sang montre des taux d’urée, de créatinine, et souvent de phosphore, plus
ou moins élevés, et une hémoglobine le plus souvent diminuée. L’importance de ces modifications influe évidemment sur le pronostic. Si le chat est vu tôt, pendant sa période d’amaigrissement ou de soif augmentée, urée et créatinine sont souvent encore normales ou à peine augmentées, mais des anomalies sont déjà détectables dans l’urine (fuite de protéines, densité urinaire diminuée). La tension artérielle est souvent augmentée. L’examen des reins à l’échographie permet parfois (pas toujours), de déterminer la cause de l’insuffisance rénale (calculs, maladie polykystique (photo ci-dessous), lymphome…), et d’adapter au mieux le traitement.
Photo de gauche : maladie polykystique du rein chez le chat : le tissu rénal est entièrement remplacé par des kystes, et bien sûr, ne fonctionne plus. À titre de comparaison, aspect normal d’un rein de chat (photo de droite).
Le traitement, justement : si l’on prend le problème précocement, certaines mesures permettent le plus souvent de ralentir l’évolution de la maladie rénale, et de prolonger la vie du minou : L’alimentation occupe une place importante, et peut-être même la première place, au sein de cet arsenal : un apport de protéines de haute qualité en quantité restreinte, diminuera l’accumulation de déchets toxiques, tout en satisfaisant les besoins essentiels de l’organisme. Des quantités restreintes de phosphore et de sodium lutteront contre l’hyperphosphorémie et l’hypertension artérielle, et ralentiront l’évolution de la maladie rénale. Une supplémentation en omégas 3, en vitamines du groupe B et en anti-oxydants, facilitera le travail des reins, et luttera contre les pertes urinaires excessives. Ces aliments existent en croquettes (certains chats, habitués aux aliments secs, ne voudront jamais rien manger d’autre), mais aussi en pâtée ou en sachets fraîcheur, afin de les rendre plus appétents pour des patients insuffisants rénaux ayant souvent un appétit diminué et capricieux.
Des médicaments récents pour ralentir la fuite de protéines dans les urines, un analogue de l’EPO pour lutter contre l’anémie (car l’EPO est fabriquée par le rein)… seront également utilisés.
Et si le chat est vraiment en mauvais état, une perfusion permettra parfois (malheureusement pas toujours), de remettre l’animal sur pied, au moins pour quelques temps. Nous avons ainsi maintenu des mois, voire plus d’un an, dans de bonnes conditions, de vieux chats insuffisants rénaux chroniques, en les perfusant quelques jours chaque deux-trois mois, lorsque leur état général se dégradait, que leur appétit diminuait et que leur créatinine remontait.
3 – Le diabète :
Il ne touche pas que les très vieux chats, mais tout de même les chats âgés ou les adultes mûrs, plutôt que les jeunes matous. Pour une raison qui reste généralement inconnue, le pancréas du chat cesse de produire de l’insuline (hormone qui empêche le taux de sucre du sang (le glucose) de grimper trop haut), ou bien l’insuline est bien produite, mais n’agit plus efficacement.
Le propriétaire voit son chat se mettre à boire comme un trou, uriner de grandes quantités (il faut changer la litière tout le temps !), et souvent maigrir.
Devant un tel tableau, qui peut aussi évoquer l’insuffisance rénale chronique, l’animal doit être présenté rapidement en consultation. Une prise de sang montrera un taux de glucose très élevé, qui permettra de faire le diagnostic de diabète, et d’exclure l’insuffisance rénale. Une particularité du chat : l’hyperglycémie de stress. Un chat stressé (par sa maladie, par le transport, par la prise de sang…), présente souvent un taux de glucose anormalement, (mais modérément) élevé, sans pour autant être diabétique. Schématiquement, le taux de glucose normal est compris entre 0,7 et 1,2 g/l, l’hyperglycémie de stress peut faire monter la glycémie à 2,5 voire 3 g/l, tandis qu’un » vrai » diabétique sera souvent à 4 ou 5 g/l, voire davantage. En cas de doute, on peut faire doser par un laboratoire la fructosamine, substance qui reflète le taux moyen de glucose dans le sang du chat, au cours de la semaine précédente.
Le traitement fait appel à l’insuline, les injections étant faites matin et soir par les propriétaires. Des contrôles, fréquents au début, permettent d’ajuster la posologie de l’insuline. Autre particularité du chat : une » toxicité du glucose « , qui fait qu’un taux de glucose élevé provoque une résistance à l’insuline. L’insuline fonctionnant moins bien, le glucose continue à augmenter, l’insuline fonctionne donc encore moins bien, etc. Si l’on rompt ce cercle vicieux, l’insuline va au contraire fonctionner de mieux en mieux au fur et à mesure que le taux de glucose diminue… jusqu’à obtenir une véritable guérison du diabète. Ce schéma idéal ne se produit malheureusement que chez un quart à un tiers des chats diabétiques.
En dehors de l’insuline, l’alimentation peut être un plus pour le traitement. Les hypoglycémiants en comprimés, très utilisés dans certains diabètes de l’Homme, sont peu ou pas efficaces chez le chat.
4 – L’hyperthyroïdie :
Avec le diabète, c’est la grande maladie endocrinienne (= hormonale) du chat âgé. En caricaturant à peine, on peut dire que chez le chat hyperthyroïdien, la machine carbure à plein régime… jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de carburant, et que la machine s’arrête. Concrètement, le chat hyperthyroïdien est très actif, mange sans arrêt, et maigrit. Jusqu’au jour où il s’arrête de manger, vomit, et ne bouge plus.
Un examen clinique attentif permet parfois de repérer un nodule au niveau de la thyroïde (sous le cou, le long de la gorge), mais cette mise en évidence est souvent difficile. La prise de sang montre une augmentation des enzymes du foie (PAL et ALAT), et les hormones thyroïdiennes sont augmentées.
Divers médicaments, à donner par la bouche une ou deux fois par jour, sont utilisés pour le traitement, avec des dosages réguliers des hormones thyroïdienne pour ajuster la posologie. Depuis peu, un traitement par un aliment à teneur restreinte en iode est également disponible… mais pour qu’il soit efficace, le chat ne doit absolument rien manger d’autre !
5 – Les tumeurs :
ça fait un peu fourre-tout, mais des tumeurs très diverses (tumeurs mammaires, intestinales, pulmonaires…), évidemment plus fréquentes chez le chat âgé que chez le jeune, conduiront au même résultat : amaigrissement, baisse d’appétit, baisse de forme… le tout, généralement, avec une évolution assez progressive. Les tumeurs cérébrales, (1 à 5 % des tumeurs du chat ; méningiomes en particulier), produiront des troubles neurologiques en général, et souvent comportementaux, en particulier
La première étape du diagnostic sera clinique (découverte de tumeurs mammaires, palpation d’une masse dans le ventre…), la suite de l’exploration se faisant par imagerie (radiographies thoraciques, échographie abdominale), et par ponctions ou biopsies.
Le traitement sera le plus souvent chirurgical, éventuellement suivi d’une chimiothérapie, si la tumeur est opérable et pas trop disséminée, bien sûr.
6 – En conclusion :
Ce qui va suivre est vrai quel que soit l’âge de votre chat, mais plus encore s’il s’agit d’un chat âgé : si vous observez les symptômes suivants (liste évidemment non limitative) :
– un amaigrissement, notamment sur un chat qui mange comme d’habitude
– une baisse progressive de l’appétit
– une soif augmentée, un volume des urines augmenté
– des vomissements qui deviennent de plus en plus fréquents
– une boiterie, ou simplement une réticence à se lever ou à se déplacer
– ou simplement un changement de comportement (chat plus distant, plus agressif…) ou d’habitudes (il ne monte plus sur son fauteuil favori…)
– un mauvais état général, un poil plus terne que d’habitude…
– des douleurs de bouche, des difficultés à saisir les aliments
– des diarrhées fréquentes, de la toux ou des difficultés respiratoires
Il sera alors prudent de présenter rapidement votre chat à votre vétérinaire. Sur un chat âgé, après un examen clinique qui permettra peut-être à lui seul le diagnostic, les examens complémentaires le plus souvent réalisés seront :
– une prise de sang pour doser les paramètres biochimiques (urée-créatinine, glucose, enzymes du foie, protéines totales… sans oublier sodium et potassium), et hématologiques (sans oublier l’examen du frottis sanguin)
– une analyse d’urines
– un dosage des hormones thyroïdiennes
– une mesure de la tension artérielle
– et de l’imagerie (radiographies thoraciques, échographie abdominale et/ou cardiaque)
Tout cela évidemment dans le désordre, le choix des examens complémentaires se faisant en fonction des commémoratifs et de l’examen clinique. Une fois la maladie identifiée, même si celle-ci ne peut pas toujours se guérir, (on ne lutte pas éternellement contre le temps qui passe !), un traitement adapté permettra souvent d’en ralentir l’évolution, et d’améliorer le confort de vie de votre chat. Ce n’est pas parce qu’il est âgé qu’il faut se dire qu’il n’y à rien à faire !
ET DANS LE DOMAINE DU COMPORTEMENT ?
La dépression d’involution, ou le syndrome confusionnel rencontrés chez le chien âgé, existent également dans l’espèce féline. Mais comme pour l’arthrose et les douleurs, les manifestations sont généralement moins évidentes chez le chat, animal territorial et discret, que chez le chien, animal social et démonstratif.
1 – Les manifestations :
La manifestation la plus fréquente (et la plus gênante !) du syndrome confusionnel du
chat âgé est constituée par des déambulations et des vocalises… essentiellement nocturnes. Le vieux chat se promène sans but dans la maison, ou reste planté les yeux
dans le vague, et miaule sans arrêt et sans raison (apparente), d’une voix forte et rauque. Ces vocalises s’accompagnent souvent de troubles du sommeil, l’animal passant sa nuit à déambuler en miaulant pendant que tout le monde dort – ou du moins, essaye. (Photo ci-contre : Pomponette, présentée pour déambulations et vocalises).
Les autres manifestations (un peu en vrac), sont :
– des troubles de l’alimentation : baisse d’appétit, baisse d’intérêt pour la nourriture ; ou alors, au contraire, le vieux chat oublie qu’on vient de lui donner à manger, et réclame sans arrêt… parfois devant sa gamelle pleine de croquettes.
– d’autres troubles cognitifs : le chat âgé oublie tout ou partie de ce qu’il a appris depuis chaton, en particulier (et c’est le plus gênant), l’usage de son bac à litière : il fait donc ses besoins quand ça le prend, là où il se trouve, et sans se poser plus de questions !
Il peut aussi cesser de se toiletter, ce qui se manifeste par l’apparition de bourres de poils chez un chat qui n’en avait jamais eu, ou par des morceaux de crottes sèches qui restent accrochés aux poils de l’anus.
– des troubles émotionnels, avec des changements vis à vis des propriétaires : le chat se montre plus distant (il ne répond plus quand on l’appelle, ne vient plus se faire caresser…), ou demande au contraire beaucoup plus d’attention (en miaulant d’une voix rauque !). Il peut manifester de l’anxiété sans raison identifiable, ce qui peut le conduire à se montrer irritable, voire agressif, alors qu’il ne l’avait jamais été jusque là.
– enfin, et là ce n’est pas très bon signe, de véritables troubles neurologiques, avec une désorientation spatiale qui peut aller jusqu’à du pousser au mur : le vieux chat avance jusqu’à un angle de pièce, ou tout simplement jusqu’à un meuble, et reste planté là, sans plus savoir quoi faire ni où aller, sans avoir l’idée de faire demi-tour ou de contourner le meuble.
On estime que plus d’un quart des chats âgés de onze à quatorze ans développent au moins l’un de ces symptômes, et que cette proportion dépasse les 50 % chez les chats de quinze ans ou plus.
2 – Les causes :
Il existe deux grands types de causes aux manifestations confusionnelles et/ou dépressives du vieux chat : des causes médicales, et des causes que l’on qualifiera de comportementales… même si ces dernières ont évidemment aussi une origine médicale – mais moins évidente, dirons-nous.
Les causes médicales :
Un certain nombre de maladies du chat âgé, au premier rang desquelles celles présentées plus haut, peuvent s’accompagner de troubles du comportement : désorientation et vocalises dans le diabète et l’hyperthyroïdie, perte d’intérêt pour la nourriture dans l’insuffisance rénale, repli sur soi et irritabilité chez les chats souffrant de douleurs arthrosiques… Des troubles anxieux sont décrits chez les chats infectés par le FIV. Une baisse de la vision ou de l’audition n’incite évidemment pas les vieux matous à explorer leur milieu de vie, ou à prendre contact avec leur entourage.
Une place particulière est évidemment occupée par les maladies du cerveau, et chez le chat âgé, il s’agit essentiellement de tumeurs cérébrales, notamment des méningiomes. Ceux-ci se diagnostiquant par imagerie cérébrale, IRM ou à défaut scanner, que l’on hésitera parfois à réaliser chez le chat de 17 ans qui perd un peu la tête, l’importance de ces tumeurs est probablement sous-estimée.
Les causes « comportementales » :
La distinction avec le paragraphe précédent est un peu artificielle, car ces « causes comportementales » sont évidemment aussi médicales… mais disons qu’on parlera ici de troubles « purement » comportementaux (ou presque), un peu comparables à la maladie d’Alzheimer chez l’humain, et non pas des manifestations comportementales de maladies générales comme un diabète, une insuffisance rénale, ou une tumeur cérébrale.
Ces causes comportementales ne sont pas toutes éclaircies, mais des troubles de la circulation cérébrale, des lésions du cerveau provoquées par des radicaux libres, des changements dans le métabolisme des neuromédiateurs… ont été impliqués. Un chat ayant souffert toute sa vie d’un trouble du comportement (par exemple une anxiété), verra souvent ce trouble s’intensifier avec l’arrivée dans le grand âge (aggravation de l’anxiété, ou transformation en dépression).
3 – Et les solutions ?
D’abord, faciliter la vie de ce pauvre chat, avec toutes les mesures déjà envisagées pour le chat arthrosique : lui aménager un plan incliné pour l’aider à monter sur son fauteuil, etc. Comme chez le chien, stimuler son cerveau en évitant de le laisser seul dans son coin, au contraire aller le chercher pour prendre contact, le caresser, le stimuler par le jeu…
Ensuite, éviter de le punir s’il vocalise la nuit ou fait ses crottes là où il se trouve, quand ça lui prend. Je sais, c’est énervant, mais si on lui crie dessus et qu’on lui met une tape ou qu’on lui envoie une pantoufle, ça va juste augmenter son anxiété, et aggraver les choses (tant du point de vue du mal être de l’animal, que du point de vue de l’efficacité par rapport aux nuisances). Plutôt reprendre les apprentissages, comme chez un chaton (par exemple lui réapprendre la propreté).
Différents médicaments sont spécialement prévus pour le vieux chat qui perd la tête : ils sont généralement réputés pour faciliter la circulation cérébrale, ou pour leurs propriétés anti-oxydantes. Leur efficacité est plus ou moins bien démontrée statistiquement, mais on constate une amélioration, parfois très spectaculaire, chez certains chats qui en consomment.
La sélégiline est le traitement de choix du syndrome confusionnel du chien âgé, par ses actions dopaminergique et anti-oxydante, et son efficacité est la même chez le vieux chat… mais les comprimés sont juste un peu difficiles à faire avaler. Donc à réserver aux félins habitués à avaler les médicaments.
Enfin, si les troubles comportementaux du matou vieillissant sont dominés par des manifestation d’anxiété (agressivité ou inhibition) ou de dépression, les traitements et thérapies classiquement utilsés pour ces problèmes seront également appliqués au vieux chat.
Toutes ces anomalies, physiques et comportementales, peuvent être signalées lors des visites de santé, et notamment lors de la consultation vaccinale annuelle. Il est aussi possible de faire pratiquer un bilan de santé annuel sur votre chat, lorsqu’il approche de sa dixième année et au-delà. Ce bilan permettra de dépister précocément certaines maladies, et donc de prologner la vie de votre minou dans les meilleures conditions possibles.