Table des matières
- La mémoire chez le chat et comment elle travaille
- Comment travaille la mémoire du chat ?
- La mémoire des félins pour l’apprentissage
- La mémoire du chat au fil du temps
- Comment fonctionne la mémoire féline ?
- La mémoire du chat lui permet-elle d’apprendre ?
- Quelle est la limite de la mémoire du chat dans le temps ?
- #1 Il peut être allergique à vous
- #2 Ils ne sont pas toujours sensibles à l’herbe à chat
- #3 Les chats peuvent vivre avec les chiens
- #4 Le chat aime quand vous le caressez
- #5 Les chats savent se partager le terrain
- #6 Le cerveau d’un chat est plus complexe que celui d’un chien
- #7 Une mémoire à court terme très bonne
- #8 Les chats sauvages sont plus voyageurs que les chats domestiques
- #9 Certaines de leurs maladies sont semblables aux nôtres
- #10 La domestication des chats a commencé en Chine
- #11 Les tâches viennent d’un gène particulier
- #12 Ils ne ronronnent pas forcément parce qu’ils sont heureux
- #13 Les chats n’aiment pas les bonnes choses sucrées
- #14 Perturber leurs routines peut les rendre malades
- #15 Ce sont les maitres du lapement sans se mouiller
- #16 Ils savent exactement comment obtenir ce qu’ils veulent de leurs propriétaires
- #17 Même les ordinateurs aiment les chats
- #18 Il y a une raison au fait qu’ils boivent de l’eau avec leurs pattes
- #19 Les mâles ont le pénis comme des barbelés
- #20 Les chats passent beaucoup de temps à se nettoyer
- Mémoire et animaux : Nos animaux de compagnie ont-ils une mémoire ?
- L’odeur réactive les souvenirs
- Une bonne mémoire, mais qui vieillit
- Les mémoires d’un chat d’Hiro ARIKAWA : un jeune homme et son chat voyagent pour retrouver amis et souvenirs …
- Hiro Arikawa – Les mémoires d’un chat
- Solitude : la notion de temps chez le chien et chat
La mémoire chez le chat et comment elle travaille
Comment travaille la mémoire du chat ?
Comment expliquer qu’il ne réponde pas à son nom ? Qu’il sache parfaitement reconnaître sa route même à des kilomètre de sa maison ?
La mémoire du chat se localise dans une partie bien précise de son cerveau. La disponibilité neuronale joue un grand rôle dans le processus de mémorisation et dans la capacité à réfléchir et à agir.
Le chat a 300 millions de neurones alors que le chien n’en compte que 160 millions. Sa capacité de se souvenir est donc meilleure. À court terme, le chat est capable de se souvenir des événements dans une limite moyenne de seize heures. La mémoire à long terme est constituée uniquement à partir d’informations qui sont d’ordre vital et utile à la survie de l’animal.
La mémoire des félins pour l’apprentissage
Dès les premières semaines de sa vie, le chat observe sa mère. Il identifie déjà certaines situations qui lui serviront dans le futur.
Ce processus lui permet de :
- reconnaître le danger,
- apprendre à se nourrir
- faire confiance aux personnes ou animaux qui lui veulent du bien.
Le chat trie dans sa mémoire de manière instinctive les choses avec lesquelles il peut tirer avantage et les autres pour lesquelles il ne pourra trouver un intérêt particulier.
La mémoire du chat au fil du temps
Les chercheurs ont beaucoup de difficultés à évaluer la capacité de mémoire d’un chat dans le temps. Certaines études et expériences indiquent que le chat est en mesure de mémoriser un événement pendant environ trois années.
La plus grande certitude sur la mémoire du chat est qu’il est doté d’une formidable capacité de se souvenir des espaces et de son territoire. Cette faculté lui permet de localiser les endroits utiles comme la litière, le coin repos ou encore reconnaître son chemin.
Comment fonctionne la mémoire féline ?
Tout comme chez les autres animaux et les êtres humains, la mémoire féline réside dans l’un des lobs du cerveau. Le cerveau d’un chat occupe moins d’1% de sa masse corporelle mais lorsqu’il s’agit de sa mémoire et de son intelligence, ce sont le nombre de neurones qui fait la différence.
Le mécanisme de la mémoire féline
Des études ont signalé que la mémoire à court terme du chat se situe autour de 16 heures. Cela lui permet de se souvenir de ce qui s’est récemment passé. Cependant, pour que ces événement passent dans la mémoire à long terme, il faut qu’ils soient d’une importance vitale pour le chat. Il est ainsi capable de faire le tri et garder cette information comme étant » utile pour le futur « . Le mécanisme exact par lequel se réalise ce tri demeure inconnu à ce jour.
La mémoire de ce félin casanier, en plus d’être sélective, est également épisodique. C’est-à-dire qu’il est capable de se souvenir de l’endroit où sont les choses, certaines personnes, la routine, les événements positifs et négatifs etc..
Il les vit selon l’intensité des sensations éprouvées lors de ces expériences, ils gardent ou non le souvenir dans leur cortex cérébral.
La mémoire du chat lui permet-elle d’apprendre ?
L’observation et les expériences propres sont celles qui permettront au chat d’apprendre tout ce dont il a besoin pour vivre correctement. Comment tire-il profit de ces choses observées et vécues ? A travers sa mémoire qui sélectionne ce qui lui sera utile et lui permet de réagir de manière appropriée, dans son intérêt, et de le reproduire la prochaine fois qu’une situation similaire se présentera.
L’apprentissage dès le plus jeune âge
La mémoire du chat fonctionne de cette façon, aussi bien pour les casaniers que pour les chats sauvages. Depuis tout petit, il observe sa maman pour apprendre tout ce dont il a besoin. Ce processus d’apprentissage par le biais de la mémoire est lié aux sensations que le chat ressent durant une expérience vécue, qu’elle soit bonne ou mauvaise.
De cette façon, il sera capable de réagir aux stimuli qu’il reliera
- aux moments du repas,
- à la fuite face à certaines choses ou certaines personnes,
- ou face à d’autres animaux qui auraient essayé de lui faire du mal.
Ce système permet au chat de rester sain et sauf et de se protéger d’éventuels dangers. En même temps, il saura reconnaître ses maîtres et il se souviendra de toutes les choses positives en rapport avec eux : les moments de tendresse, la bonne nourriture et le jeu.
Ce qui est appris par le chat relève directement des bienfaits qu’il peut tirer de cet apprentissage, s’il considère que cela ne lui servira pas. Il est fort probable qu’il l’élimine au moment du tri de la mémoire à court terme.
C’est pour cette raison qu’il est si compliqué de les faire arrêter de grimper aux rideaux, ou griffer le papier peint : parce que lui, il considère cela utile. Bien qu’il est tout à fait possible d’apprendre à un chat à se servir d’un griffoir, parfois il sera compliqué de l’éduquer.
Quelle est la limite de la mémoire du chat dans le temps ?
Aucune étude n’a encore été publiée sur le sujet. On ne sait pas encore jusqu’où le chat est capable de se souvenir dans le temps. Au fur et à mesure, il est possible que sa mémoire ne se trouble. Certaines recherches ont mentionné le chiffre de 3 ans. Mais certains humains possédant un chat remarquent que leur chat adopte une attitude aujourd’hui en relation à un événement marquant qu’il aura vécu des années auparavant.
Néanmoins, il n’existe aujourd’hui aucune certitude à ce propos. La seule chose qui est sûre, c’est qu’il est capable de se souvenir de situations qui peuvent le servir, que ce soit positivement ou négativement.
Il sait s’il doit :
- recommencer ou non,
- réagir face à ces situations
- garder en mémoire l’identité des personnes et celles des autres animaux autour d’eux.
Ce que l’on peut dire, c’est qu’il possède une mémoire spatiale.
Grâce à cette mémoire spatiale, le chat est capable d’apprendre facilement :
- l’endroit où se trouvent les objets dans la maison,
- le chemin de la maison,
- la localisation de tout autre objet qu’il trouverait intéressant et utile, comme son lit, sa litière, ses jouets.
A noter qu’il remarquera immédiatement la présence de tout objet nouveau qui n’était pas là hier.
Cela vous surprend toujours lorsque votre chat se prépare pour aller au lit quelques minutes avant vous ? Eh bien, sachez que seuls quelques jours de vie commune à vos côtés lui suffisent pour savoir à quel moment vous comptez sortir, vous lever, dormir, etc…
Vous pensez tout savoir sur les chats ? Ces boules de poils envahissantes qui ne font des câlins que quand elles le souhaitent. Aujourd’hui nous allons découvrir ou redécouvrir ensemble 20 faits amusants à savoir sur nos félins préférés, mais avant on se regarde une compilation de leurs bêtises avec les sapins de Noël.
Chargement de la vidéo… (voir sur Dailymotion)
Les chats font partie des animaux de compagnie préférés des humains. Il est même fort probable qu’à l’heure où vous lisez cette article, votre boule de poils est en train de ronronner à proximité de vous. Mais connaissez vous ses secrets ? Voilà 20 faits amusants concernant les chats.
#1 Il peut être allergique à vous
Selon une étude de 2005, l’asthme félin touche un chat sur 200. Cette maladie respiratoire touche de plus en plus les chats car ils sont à proximité des humains. Comme ils restent en intérieur, leurs voies respiratoires sont plus sensibles à cause de la fumée de votre cigarette, la poussière dans la maison, les pellicules humaines, le pollen et même certaines litières. Il est même possible (dans de rares cas) qu’un humain transmette une maladie comme la grippe à son animal.
#2 Ils ne sont pas toujours sensibles à l’herbe à chat
En réalité, la moitié des chats dans le monde n’est pas sensible à l’herbe à chat. Cette sensibilité est héréditaire. Si l’un de ses deux parents a une sensibilité alors il aura une chance sur deux d’être sensible. Si les deux parents ont la sensibilité, alors il y aura 3 chances sur 4 qu’il soit lui aussi sensible.
#3 Les chats peuvent vivre avec les chiens
Selon une étude de 2008 réalisée par l’université de Tel Aviv, si le chat est introduit alors qu’il est encore jeune (moins de 6 mois) dans un foyer avec un chien, ils s’entendront très bien. Même chose si le chien est intégré avant l’âge de 1 an avec des félins, il n’y aura aucun souci.
#4 Le chat aime quand vous le caressez
On dit souvent que les chats n’aiment pas les caresses car ça les rend anxieux, mais c’est faux ! Ils adorent être caressés, par contre ils peuvent devenir stressés.
#5 Les chats savent se partager le terrain
Pour éviter les conflits, les chats savent se délimiter « un terrain d’action » pour ne pas rentrer en contact avec d’autres chats qui pourraient se sentir attaqués. En 2013, des scientifiques ont fixé des bornes GPS sur une 50aine de chats et ils ont pu constater ce phénomène.
#6 Le cerveau d’un chat est plus complexe que celui d’un chien
Le cerveau d’un chat est assez petit, il ne représente que 0,9% de sa masse corporelle. Mais ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas intelligent. Au contraire ! Selon Psychology Today, le cerveau des chats à une structure qui est 90% similaire au notre. Le cortex cérébral qui traite l’information est plus complexe chez le chat que chez le chien. Le chat a 300 millions de neurones contre 160 millions pour le chien.
A savoir que le superordinateur le plus sophistiqué en 2010 était 83 fois plus lent que le cerveau d’un chat.
#7 Une mémoire à court terme très bonne
Une étude réalisée en 2007 prouve que les chats ont une bonne mémoire à court terme dans certaines conditions. Les scientifiques ont fait passer des obstacles à une première vague de chats, ils passaient uniquement les pattes avants au dessus de l’obstacle avant de se faire arrêter. Ils les ont alors distrait pendant 10 minutes avec de la nourriture pour voir si les chats se souvenaient qu’ils devaient finir de franchir l’obstacle. C’était le cas, et ils faisaient le mouvement, même si l’obstacle avait été retiré. En revanche la deuxième vague de chats qui a été arrêtée avant l’obstacle, a complètement oublié le dit obstacle au bout des 10 minutes et ne l’a pas franchi.
#8 Les chats sauvages sont plus voyageurs que les chats domestiques
Une étude menée par des chercheurs de l’Université de l’Illinois a montré que les chats sauvages étaient plus actifs que les chats domestiques. Pour arriver à ce résultat, ils ont placé des colliers radios sur 42 chats différents. Le chat sauvage le plus actif a parcouru environ 1351 hectares, tandis que les chats de maison ont parcouru en moyenne 4,9 hectares. Cette même étude a montré que les chats domestiques passent 97% de leur temps à dormir, tandis que les chats sauvages étaient actifs 14% du temps.
#9 Certaines de leurs maladies sont semblables aux nôtres
Les chats sont sensibles à plus de 250 troubles héréditaires différents, et ceux-ci sont similaires aux maladies humaines. Un défaut génétique du chat peut entrainer une pigmentation de la rétine, une maladie qui touche 1 Américain sur 3500. Le virus de l’immunodéficience féline est proche génétiquement du virus du SIDA. Les chats peuvent également avoir une maladie proche de l’Alzheimer, ou encore être en surpoids. 55% des chats américains ont des kilos en trop, ou sont obèses.
#10 La domestication des chats a commencé en Chine
Au départ les scientifiques pensaient que les chats avaient été domestiqués en Egypte Ancienne il y a plus de 4000 ans. Mais une étude de 2003 a prouvé que les chats ont commencé à entrer dans la vie des hommes il y a plus de 5300 ans en Chine. Ils n’étaient pas encore domestiqués, mais faisaient déjà un travail de chasseur dans les fermes pour se débarrasser des rongeurs.
#11 Les tâches viennent d’un gène particulier
Une étude de 2012 a montré qu’il existe un gêne chez le chat, nommé Taqpep, qui est à l’origine des tâches. Les chats tachetés disposeraient d’une mutation des deux copies de ce gêne, alors que les chats sans tâche non. La forme de la tâche est conditionnée de son côté par le gêne EDN3 et ses variations. Les scientifiques pensent qu’il est possible de déterminer la couleur de la robe d’un chaton alors qu’il est encore dans le ventre de sa mère. Il suffit d’étudier ses gênes Taqpep et EDN3.
#12 Ils ne ronronnent pas forcément parce qu’ils sont heureux
Ils peuvent aussi ronronner lors d’une naissance, d’une blessure ou dans une situation stressante. Dans ces cas-là, les scientifiques expliquent que le ronron est une sorte de technique d’auto-guérison. Ronronner permet de stimuler les muscles et les os sans trop d’efforts.
#13 Les chats n’aiment pas les bonnes choses sucrées
Si les chats n’aiment pas le sucré, c’est uniquement génétique. Un défaut génétique qui agit sur le récepteur de goût sucré des mammifères. Ce récepteur contient deux protéines la T1R2 et T1R3 codées par un gêne distinct. L’anomalie se trouve au niveau de la protéine T1R2. Ce même gêne est perturbé chez les guépards et les tigres.
#14 Perturber leurs routines peut les rendre malades
Selon une étude publiée dans le Journal of the American Veterinary Médical Association (l’association américaine des vétérinaires), si un chat en bonne santé voit ses habitudes perturbées, il aura des symptômes de maladie. Du jour au lendemain il peut arrêter de faire dans sa litière, être pris de vomissements et avoir une perte de l’appétit.
#15 Ce sont les maitres du lapement sans se mouiller
Contrairement aux chiens, nos amis les félins n’utilisent pas leur langue comme une louche pour boire un liquide. La pointe de la langue du chat touche à peine le liquide, puis le remonte vers le haut. C’est comme si le chat tirait l’eau vers sa bouche, ce qui permet de rester au sec.
#16 Ils savent exactement comment obtenir ce qu’ils veulent de leurs propriétaires
Selon une étude de 2009, pour obtenir ce qu’ils veulent, ils imitent les pleurs d’un bébé. Un chat qui a clairement faim, fera un miaulement dont la fréquence sonore est comprise en 220 et 520 hertz, tout en ronronnant à une fréquence inférieure. Les bébés crient à une fréquence comprise entre 300 et 600 hertz. Un bruit difficile à ignorer pour un humain. Au pire des cas, si son miaulement ne vous atteint pas, il viendra se frotter contre vos jambes pour vous faire comprendre qu’il a envie de bouffer.
#17 Même les ordinateurs aiment les chats
Votre chat aime sans doute roupiller sur votre ordinateur car il est bien chaud. Mais les ordinateurs aiment aussi les chats. Le « Cerveau » artificiel de Google, un ordinateur qui contient 16 000 processeurs et qui peut apprendre ce qu’il souhaite d’internet, aime lui aussi les vidéos de chat.
#18 Il y a une raison au fait qu’ils boivent de l’eau avec leurs pattes
Selon l’expert en félins, Mikel Delgado, les chats peuvent décider de boire avec leurs pattes s’ils n’aiment pas la forme ou le bord du bol. Les chats sont des stressés de la moustache et n’aiment pas avoir des pressions désagréables dessus. Ils le font aussi quand le niveau de l’eau est trop bas.
#19 Les mâles ont le pénis comme des barbelés
Les scientifiques expliquent que le sexe du chat dispose d’épines. Ces épines encouragent l’ovulation chez la femelle, stimule le mâle et garde le pénis en place pendant l’accouplement. Si vous faites castrer votre chat lorsqu’il est tout jeune, il ne pourra pas développer ces épines.
#20 Les chats passent beaucoup de temps à se nettoyer
Selon l’université de médecine vétérinaire de Cornell, les chats passent entre 30% et 50% de leur journée à se nettoyer. Cela permet de se rafraichir, de stimuler la circulation, et d’enlever les odeurs qui pourraient attirer les prédateurs.
Mémoire et animaux : Nos animaux de compagnie ont-ils une mémoire ?
Nos chiens et chats gardent-ils des souvenirs de leur vie avec nous ? Autrement dit, possèdent-ils une mémoire épisodique ou autobiographique
Dès les années 50, Edward Tolman postulait chez l’animal l’existence d’une mémoire plus élaborée que celle des automatismes appris, lui permettant d’adapter ses réponses à des situations nouvelles. Chez le chat, de nombreuses études ont ainsi montré que le comportement présent de l’animal (sa » personnalité « ) est en partie façonné par son expérience passée, notamment ses premiers contacts avec des humains et ses congénères (1).
S’il est, bien sûr, difficile d’interroger les souvenirs chez les animaux, il est possible d’évaluer les différentes composantes (spatiales, temporelles, relationnelles) sur lesquelles s’appuie cette mémoire, permettant de se rappeler qui faisait quoi et où, et ce, même si une situation ne s’est produite qu’une fois. Ainsi, des chiens (2), comme des chats (3), sont capables de repérer parmi une série d’écuelles celles où ils ont déjà mangé lorsqu’on les leur représente 10-15 minutes après. Par ailleurs, en 2016, une équipe hongroise (4) a montré que des chiens gardent la mémoire des gestes effectués par leur maître, qu’ils soient mis en situation explicite d’apprentissage ou non, et sont capables de les reproduire.
Par ailleurs, chez l’homme, la mémoire épisodique (associée à un » voyage mental vers le passé « ) met en jeu les mêmes aires cérébrales que celles impliquées dans la projection vers le futur et dans le » voyage mental vers autrui « , lui donnant la capacité de comprendre les réactions de l’autre. Certaines expériences récentes sont en faveur de l’existence de cette même faculté chez nos compagnons à quatre pattes. Une équipe italienne a ainsi montré en 2015 que les chats décodent les émotions ressenties par leur maître et s’inspirent de son attitude pour savoir quelle conduite adopter face à un objet inconnu, comme un ventilateur (5). Des chercheurs japonais ont également démontré chez le chien (6) une aptitude à juger si un humain est fiable ou non, et en fonction de cet avis, à accepter ou non de la nourriture de sa part…
Les animaux ont-ils la faculté de sentir le temps qui passe ? Chez les chiens qui se distinguent par une olfaction exceptionnelle, c’est celle-ci qui pourrait leur permettre de percevoir le temps, les odeurs liées aux évènements passés s’estompant petit à petit, selon le Professeur Horowitz (7). Ainsi, celle du maître diminuerait après son départ de la maison, jusqu’à atteindre un certain seuil, que le chien a associé à l’heure habituelle de son retour.
Proust avait perçu le fort pouvoir évocateur de l’olfaction (8) dans la récupération des souvenirs et son lien avec les émotions, les souvenirs des chiens et des autres animaux sont certainement colorés par leurs modes de perception de l’environnement…
Le chien Hatchi
La fidélité sans faille du chien japonais Hachiko pour son maître décédé sur son lieu de travail, qu’il a continué durant 9 ans à attendre tous les soirs à la gare, est encore célébrée au Japon, près d’un siècle après.
6. Takaoka A. et al, Do dogs follow behavioral cues from an unreliable human ? Anim Cogn. 2015 Mar;18(2):475-83.
7. https://www.simonandschuster.com/book/Being-a-dog/Alexandra-Horowitz/9781476795997
8. https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/chiens/chiens-peuvent-ils-sentir-le-temps-qui-passe_107599
C’est une question que se posent de nombreux propriétaires de chats : est-ce que nos boules de poils se souviennent de ce qu’il s’est passé hier, il y a un mois ou même tout simplement de nous ? Ou est-ce qu’elles ont tendance à oublier un événement ou une personne en à peine quelques heures ? La réponse ici !
L’odeur réactive les souvenirs
Dès leur naissance, les chatons s’imprègnent de l’odeur de leur mère. C’est à ça qu’ils la reconnaissent. Eh bien, il en est de même pour vous ! En effet, les chats reconnaissent leur humain ou toute autre personne ou animal grâce à son apparence mais aussi et surtout à son odeur. Et plus ils sont adoptés jeunes, plus leur attachement pour leur maître est profond.
Ainsi, il n’est pas rare d’entendre des histoires de chats qui ont retrouvé leur humain plusieurs mois, voire même plusieurs après s’être perdus. En retrouvant l’odeur de ce dernier, leurs souvenirs se sont réactivés et les chats ont immédiatement retrouvé l’attachement qu’ils éprouvaient à l’époque de leur disparition.
Eh oui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les chats éprouvent une réelle affection pour leur maître. Certains vous diront qu’ils préfèrent leur territoire, mais tout dépend du caractère du chat, de son mode de vie et de la façon dont il est traité. Mais sachez qu’un chat peut être tout aussi fidèle qu’un chien, seulement il préfère ne pas le montrer !
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Une bonne mémoire, mais qui vieillit
Le chat possède 300 millions de neurones, contre 160 millions pour le chien. Il peut se souvenir des événements importants. Il possède ainsi une mémoire sélective. En effet, le chat se souvient de ce qu’il s’est passé environ 16 heures après un événement. En revanche, si cet événement lui a paru utile pour le futur, notamment pour sa survie, il va alors le conserver dans sa mémoire à long terme.
Le chat possède également une mémoire sensorielle. Il se souvient de ce qu’il a vécu et dans quel contexte grâce aux sensations, positives ou négatives, qu’il éprouve. Plus un événement est intense en émotions, plus il va s’en souvenir.
Mais tout comme pour nous, la mémoire des chats se détériore avec le temps, notamment à partir de l’âge de 12 ans, âge où un chat commence à devenir vieux…
Les mémoires d’un chat d’Hiro ARIKAWA : un jeune homme et son chat voyagent pour retrouver amis et souvenirs …
Les livres sur les chats sont très nombreux au Japon. Ce dernier ouvrage tendre et émouvant devrait ravir les lecteurs du Je suis un chat de Sôseki, mais également les amateurs de belles histoires entre souvenirs d’enfance et réflexions animales. En route pour découvrir Les mémoires d’un chat, de Hiro ARIKAWA…
Ce livre dans lequel se mêlent réflexions et paroles du chat et souvenirs d’enfance de son maître rappellera donc, à certains, le fameux Je suis un chat de Sôseki. Mais c’est une version plus douce, plus touchante, un chat moins caustique et plus affectueux qui raconte au lecteur sa vie, ses coups de cœur et ses coups de gueule.
Le livre débute ainsi (comme un hommage à Sôseki) :
» Je suis un chat. Je n’ai pas encore de nom. » Il paraît que dans ce pays, un chat de génie a prononcé ces mots. Je ne sais pas s’il était génial, mais moi, au moins, j’ai un nom. Sur ce point, le chat de génie, je le mets à l’amende.
L’histoire commence simplement. Satoru est un trentenaire dynamique. Quand il rentre du travail, il n’oublie jamais de donner à manger au chat de gouttière qui aime s’allonger sur son monospace. Un jour, le chat se fait renverser par une voiture et Satoru, après l’avoir fait soigner dans la clinique vétérinaire, décide de le recueillir et de l’appeler Nana ( » sept » en japonais, car sa queue a la forme de ce chiffre). Tout se passe pour le mieux entre les deux complices : promenades, repas, câlins … un quotidien idyllique auquel Satoru doit pourtant mettre fin au bout de cinq ans, pour des raisons que le lecteur ignore et ne découvrira que dans les dernières pages du livre (même si des indices sont semés au fil des pages).
Il entame donc un voyage avec son chat. Le but est de revoir d’anciens amis et de leur proposer d’adopter Nana qu’il ne peut pas garder.
Pour chaque ami rencontré, Nana raconte le voyage, les retrouvailles, les événements du présent, tandis qu’un autre chapitre regroupe les souvenirs livrés par l’ami de Satoru.
Nana, un chat au fort caractère !
Le lecteur en apprend à chaque étape du voyage un peu plus sur Nana :
– ce qu’il aime : la musique calme, la mer – mais de loin car de près ça fait trop de bruit et c’est effrayant, les croquettes » blanc de poulet et fruits de mer au bouillon » ,
– ce qu’il n’aime pas : la clinique vétérinaire, la bêtise des humains qui semblent incapables de comprendre la langue des chats alors que les chats, eux, comprennent très bien celle des humains, même s’ils ne savent pas l’écrire … Seul Satoru fait exception, c’est un humain exceptionnel qui semble comprendre presque tout ce que pensent les chats.
Entre autres choses, Nana n’aime pas les fausses souris jouets :
Eh oh, minute ! Je peux pas laisser passer ça. D’où tu sors que j’adore ces pitoyables ersatz de souris. Bon, d’accord, comme l’odeur ressemble à celle des vraies, je leur cours après par réflexe, mais quand je les mords, il n’y a pas ce jus délicieux, ça se mange même pas, alors quand je retrouve mes esprits j’ai vraiment l’impression de m’être donné du mal pour rien.
Il a un avis bien tranché sur les chiens :
Et l’autre imbécile, là-bas, le chien de Sugi, c’est ça ?
C’est un trait assez général chez ces énergumènes, de manquer totalement de sérénité. Il suffit que leur maître dise noir, même si c’est blanc, ce sera noir. Pour ça, l’autre affreux va bien avec la mentalité chatouilleuse et complexée de son maître.
Un chat, c’est pas pareil. Son maître aura beau trépigner en affirmant que c’est noir. Si c’est blanc, c’est blanc. Un chat reste fidèle à ses convictions en toutes circonstances.
Il admire parfois l’intelligence humaine capable de construire des bateaux :
Il n’y a pas à dire, les humains fabriquent des trucs incroyables.
D’ailleurs, qui a eu cette idée de faire flotter des morceaux de fer aussi énormes ? Celui qui a inventé ça devait être un peu fou. Le bon sens voudrait que les objets lourds coulent. Les animaux ne vont jamais contre le bon sens, il n’y a que les humains. Ce sont vraiment des animaux spéciaux.
C’est un chat intelligent, curieux, bagarreur quand il le faut, doux quand il sent que c’est nécessaire. C’est un fin observateur des paysages mais également des âmes humaines. Il comprend les sentiments, les choses cachées, les douleurs, les joies.
Des amis à travers tout le Japon …
Hiro Arikawa, l’auteure
Satoru retrouve d’abord Kôsukê, avec lequel il était à l’école primaire. Le souvenir du chat Hachi qu’ils avaient trouvé ensemble est encore très fort. Ils se souviennent des séances de natation (Satoru était surnommé le Kappa car il nageait très bien et rampait au fond de l’eau), du jour où ils avaient trouvé ce chaton abandonné, de leurs ruses pour garder le chat, de leur voyage scolaire à Kyoto. Puis ils se sont perdus de vue, Satoru a déménagé, les années ont passé.
C’est ensuite dans la campagne qu’il retrouve Yoshiminé, camarade de collège qui a repris l’exploitation familiale et cherche un chat pour chasser les souris (il n’a qu’un chaton malingre totalement incapable de le faire mais qu’il garde car il l’a trouvé au bord de la route et s’y est attaché).
Puis il retrouve Sugi et Chikako, des copains de lycée qui se sont mariés et ont des chambres d’hôtes qui accueillent également les chiens et les chats, pas très loin du Mont Fuji. Ils ont un chien jeune et fougueux et une vieille chatte Momo qui fait découvrir à Nana le plaisir de s’allonger sur une vieille télévision cathodique pour profiter d’une douce chaleur. Cette visite est l’occasion de parler du passé mais également de dissiper les non-dits qui avaient pu gâcher leur relation.
Le voyage se poursuit dans les magnifiques paysages d’Hokkaido. C’est là que vit la tante de Satoru. Le chat s’émerveille : les champs de fleurs, les chevaux, les daims en liberté, les arcs-en-ciel doubles.
Tout est nouveau et bouleverse ce chat à l’âme de poète !
On est descendus par une route qui longeait une rivière, quand tout à coup …
– Ouah !
– Ouah !
Presque ensemble …
– … On dirait la mer !
Les plumeaux argentés des miscanthus se dressent partout des deux côtés de la route et couvrent jusqu’à loin loin loin la vaste plaine. Le vent fait des vagues blanches qu’on peut suivre jusqu’au bout du bout.
Les retrouvailles avec la tante Noriko sont chaleureuses. Les discussions sont longues, les souvenirs s’égrainent. Nana prend ses marques dans ce nouveau logement. Il se trouve un carton étroit où se réfugier et s’habitue aux caresses maladroites de la tante.
Bien sûr, le livre a une fin … qu’il vous convient de découvrir.
Tout en humour, en tendresse, en partage, en émotion… Ce livre est un voyage à travers le Japon, à travers les amitiés, à travers les souvenirs, à travers la vie, les vies, le temps trop vite passé …
Et dans ce tourbillon, il y a Nana, le chat que chacun rêve de connaître, de caresser, celui qui a » une queue en forme de 7 qui accroche les jolies choses » !
N’hésitez pas plus longtemps, suivez ce chat irrésistible !
Plus d’informations sur le .
Hiro Arikawa – Les mémoires d’un chat
Voyager dans le temps et l’espace du Japon contemporain à travers les mémoires d’un chat : le premier roman de Hiro Arikawa chez Actes Sud.
Percuté par une voiture, un chat sans nom rampe jusqu’au pied de l’immeuble de ce jeune homme “dingue de chats” qui a pris l’habitude de le nourrir tous les jours. Une magnifique histoire d’amitié née entre Nana, “sept” à cause de la forme de sa queue qui croche les petits bonheurs et Satoru, son sauveur.
Après plusieurs années de vie commune, Satoru doit, pour des raisons personnelles, se séparer de son plus fidèle ami. Débute alors un long périple à travers les souvenirs du jeune homme, la visite d’amis d’enfance susceptibles d’accueillir Nana, de la grande Tokyo au mont Fuji en passant par la campagne reculée… Mais Nana n’est pas prêt à abandonner Satoru et entend bien le suivre jusqu’au dernier voyage…
Si nous n’étions pas partis en voyage, je n’aurais jamais su ce qu’était la mer. Mon univers est limité à l’appartement de Satoru et un petit bout de territoire. Relativement grand pour un chat, mais minuscule par rapport au vaste monde.
Combien de paysages existent en ce monde qu’un chat ne verra jamais ?
A travers les yeux de ce chat sage, intelligent et empathique, le lecteur est invité à sonder la complexité des rapports humains, les problématiques sociales du Japon contemporain et la puissance du lien entre l’Homme et l’animal. Ainsi, dans ce périple, il croise des enfants abandonnés par des parents trop soucieux de leur carrière ou incapables de se dégager de l’emprise du pater familias mais aussi de très belles histoires d’amitié. En parallèle, le lien qui unit l’animal et l’Homme apparaît plus pur, dégagé de ces emprises familiales. C’est pourtant autour d’un chat que chacun fera la paix avec ses remords ou ses regrets. Les jeux de narration, les pensées de Nana, les points de vue des amis d’enfance de Satoru, les flash back à la troisième personne, font du lecteur ce chat silencieux et observateur qui s’invite dans l’intimité des vies qu’il rencontre.
Ils en étaient arrivés à se disputer pour savoir qui devait s’occuper de leur fils comme s’il avait été une patate chaude à se refiler, et l’ambiance à la maison était devenue de plus en plus pénible, sous prétexte d’être trop absorbés par leur travail.
Bouleversant, drôle, poétique, Les Mémoires d’un chat est le livre à emporter dans sa valise pour toute retraite introspective.
Hiro Arikawa, Les Mémoires d’un chat, trad. de Jean-Louis de la Couronne, Actes Sud, juin 2017, 325 p.
Solitude : la notion de temps chez le chien et chat
En votre absence, comment chien et chat perçoivent-ils le temps qui passe ? On entend souvent dire que les chiens et chats n’ont pas vraiment la notion de temps. Qu’en est-il réellement ?
En France, il n’est pas encore complètement entré dans les mœurs d’aller au travail avec son animal. Cela signifie pour beaucoup de propriétaires que le temps passé au bureau pour eux est un temps passé seul pour leur animal.
Au mieux dans un jardin, au pire entre les quatre murs de la maison, ce dernier est donc contraint plusieurs heures d’affilée à attendre le retour de son maître. Et que cette attente soit de 2 heures ou de 8 heures, il est bien difficile pour celui qui rentre à la maison de savoir comment elle a été vécue par ce compagnon.
Parfois, quelques » indices » laissés par l’animal donnent une petite idée : des pantoufles détruites, un canapé grignoté, une plante qui gît sur le sol, une petite mare ou pire une crotte au beau milieu du salon sont la preuve que le temps a été trop long !
Mais souvent, si l’animal est propre et que l’absence n’a pas dépassé les limites de sa capacité à se retenir, le propriétaire a bien du mal à affirmer si le chien ou le chat a eu conscience de la durée réelle de l’ » éloignement « .
Des tests d’absence
C’est pour tenter de répondre à cette interrogation que des chercheurs ont soumis des chiens à des tests d’absence. Pour cela, ils ont filmé 25 chiens, connus pour ne pas souffrir d’anxiété de séparation, durant l’absence de leur maître qui » disparaissait » pendant une demi-heure, deux heures ou quatre heures.
Si ces » expériences » n’ont révélé aucune différence de comportement durant la période d’absence quelle que soit sa durée, elles ont montré des comportements significativement différents au retour des propriétaires.
En effet, les chiens qui avaient été séparés de leur maître le plus longtemps avaient manifesté plus » franchement et ostensiblement » leur joie à retrouver leur maître : activité plus importante, battements de la queue plus vigoureux… visiblement, l’enthousiasme à rétablir le contact était plus manifeste.
Doit-on en conclure pour autant que cette intensité de comportements signifie que l’animal a pris conscience de la durée de la séparation ? C’est un pas que les scientifiques n’osent pas encore franchir…
Comment occupent-ils leur temps ?
Ce qu’ils savent, en revanche, c’est la manière dont les animaux laissés seuls occupent leur temps. Pour cela, il leur a suffi d’équiper 50 chats d’une caméra miniature et de voir ce qui se passe.
Plutôt actif dans la journée, le félin partage son temps » libre » entre ses postes d’observation (la fenêtre, une porte vitrée), les pièces de la maison qu’il parcourt volontiers si les portes ne sont pas fermées, les exercices physiques comme sauter, grimper, l’interaction avec les autres animaux et les allers-retours à la gamelle qui sont finalement assez peu nombreux.
Au total, d’après cette étude, notre chat ne passerait que 18 % de son temps à dormir, ce qui est assez peu pour cet animal réputé pour la longueur de son sommeil dans la journée.
C’est plutôt le chien qui a tendance à diminuer son activité pendant l’absence de son maître pour privilégier le sommeil auquel il consacre la majorité de ce temps lorsqu’il est loin de lui. Ce qui expliquerait son enthousiasme à le retrouver car cela signifie pour lui la perspective de jeux ou d’interaction qui lui ont manqué dans la journée.
Sentent-ils vraiment notre arrivée ?
Quant à la prétendue » préscience » de notre retour dont nos animaux feraient preuve, elle ne serait due, d’après les scientifiques, qu’à la routine que nous avons établie avec nos animaux de compagnie.
S’ils semblent nous attendre derrière la porte comme s’ils avaient pressenti l’imminence de notre retour, c’est parce que, finalement, nous sommes assez ponctuels et que nous franchissons le seuil de notre maison approximativement aux mêmes heures !
Si notre absence est vécue sensiblement bien par la plupart des chiens qui ne souffrent pas de l’anxiété de séparation, c’est certainement parce qu’elle résulte d’un apprentissage (celui de la solitude) et parce qu’elle s’inscrit dans un cadre d’absence relativement défini. Une fois par jour, pendant un certain nombre d’heures qui permettent à l’animal d’échanger dans la journée et de faire ses besoins (pour le chat, c’est moins important car il dispose d’une litière).
Mais dès que ces phases d’absence sortent de la routine (et donc de l’apprentissage) et génèrent un isolement répété et long, elles ont des conséquences manifestes sur l’état de bien-être de l’animal. Et ce d’autant plus que le propriétaire ne compense pas ce manque de stimulation à son retour, soit par une phase de jeux endiablée lors des retrouvailles, soit par une promenade prolongée, soit par des caresses.
Des signes d’anxiété
Une étude réalisée en Allemagne sur 1 177 chats montre par exemple que les chats laissés seuls longtemps dans la journée, et cela de manière répétée, sont ceux qui présentent le plus fréquemment des signes d’anxiété qui se caractérisent par des léchages compulsifs, de la malpropreté ou des miaulements.
Pour les chiens, les nuisances peuvent être du même ordre : destructions, aboiements, comportements compulsifs. Ainsi, plus que du temps qui passe, nos animaux souffrent du manque de contacts répétés et de l’interaction avec leur maître, et ce d’autant plus qu’ils n’ont pas d’autre interlocuteur que leur maître (un autre animal de leur espèce ou d’une autre espèce).
Perception du temps
S’ils ne voient pas le temps passer lorsqu’ils sont seuls à la maison, ils le voient encore moins se dérouler tout au long de leur vie. Passé présent, futur… ne semblent pas exister de la même manière que pour nous pour nos chats et chiens.
Se rendent-ils comptent qu’un événement s’est produit pour eux dans le passé, qu’ils sont jeunes (ou vieux), ont-ils des envies, des projets pour les jours, les mois à venir ?
Il semble bien que les animaux sont comme » bloqués dans le temps » avec une perception très limitée de son déroulement. Ils vivent au moment présent et ne peuvent pas mentalement » voyager dans le temps « .
En l’état actuel des connaissances scientifiques, les animaux n’ont pas fait la preuve qu’ils se souviennent consciemment d’événements passés avec leur contexte (date, lieu et état émotionnel) ou se remémorent des souvenirs.
Plus simplement, leur mémoire leur permet de stocker des informations apprises, mais sans possibilité de dater l’événement et les circonstances de l’événement. Ainsi, lorsqu’un chien réalise ce qu’on lui demande parce qu’il sait qu’il recevra une récompense pour cela, c’est davantage dû au mécanisme d’apprentissage de son espèce qu’à une capacité à se souvenir d’un événement.
Le chien a associé que tel comportement déclenchait la venue d’une récompense (friandise ou caresse) par le biais d’un conditionnement classique (de type pavlovien). C’est le type de comportement qu’on retrouve suite à l’établissement d’une routine quotidienne (horaires réguliers de repas, de promenades, etc.).
Les événements routiniers sont souvent accompagnés de signaux externes qui permettent à l’animal de se préparer et d’anticiper, induisant des changements comportementaux de sa part. Par son caractère prévisible, la routine est importante, notamment pour les horaires des repas, afin d’éviter des comportements de frustration dus à l’attente.
Le chien se souvient autant des bonnes que des mauvaises expériences, par association des situations et des personnes, ou des événements avec les lieux. Il se souviendra de personnes qu’il connaît, des lieux où il se promène, des pensions où il passe des vacances… mais sans avoir réellement de référence dans le temps.
Impossible pour les animaux de se projeter dans le futur
Le chien et la plupart des animaux ne peuvent pas se projeter dans le futur et anticiper à long terme, par exemple, des besoins ultérieurs. Une étude sur des singes a ainsi montré que ces animaux pourtant évolués sont incapables de planifier leur faim future.
Au cours d’une expérience, les chercheurs ont démontré que lorsqu’on leur propose au choix deux quantités de nourriture, ils optent systématiquement pour celle qui correspond à leur faim du moment sans penser à prendre la plus grande quantité pour stocker en prévision d’une faim future.
Toutefois, nous connaissons tous des espèces qui engrangent de la nourriture en prévision d’un temps de disette.
L’écureuil et ses noisettes, le hamster et ses graines ou encore la marmotte ou l’ours qui ont des besoins en graisse importants en vue de leur hibernation. Ces espèces-là agiraient-elles en conséquence pour le futur ?
Les scientifiques mettent actuellement l’accumulation de provisions sur le compte des comportements spécifiques aux espèces, programmés génétiquement. Ils s’agiraient dans ce cas, d’un instinct très fort qui les pousse à stocker pour ne pas mourir de faim durant l’hiver. Jusqu’à preuve du contraire…
Brunilde Ract-Madoux
Ethologue au refuge AVA
SantéVet Le spécialiste de l’assurance santé chien, chat et NAC Photo: Fotolia.com