Pourquoi ? Comment ?
Combien d’animaux perdus ou abandonnés dans la Manche ?
La SPA et la Fondation 30 millions d’amis avancent 100 000 animaux de compagnie délaissés, chaque année en France, dont 60 % l’été. Pour la Manche, pas de données chiffrées. Même la Direction de la protection des populations (ex-Services vétérinaires) donne sa langue au chat, faute de statistiques précises. Sur cette question, seules des fourrières jouent la transparence. Les plus importantes notamment : la SPA à Cherbourg récupère ainsi 200 animaux par an, le chantier d’insertion Passerelles près de 350 dans le Centre et Sud-Manche et la Fourrière privée de Brix, 193. Majoritairement des chiens.
Qui en a la charge ?
Tous passent par la case fourrière. La Manche en compte 20. Le Code rural impose aux maires cette responsabilité mais libre à eux de choisir le mode de gestion. Certains s’unissent pour partager les frais. Dans le Saint-Lois et le Granvillais par exemple, l’intercommunalité est aux commandes. D’autres préfèrent travailler avec des refuges. Car en régie directe, les collectivités doivent assumer l’entretien des boxes, les frais vétérinaires ou encore des charges de personnel. En délégant, elles ont juste à régler la facture : calculée en fonction du nombre d’administrés (1,07 € par habitant à la SPA) ou d’animaux emmenés (10,2 € par chien à Brix). La SPA assure ainsi la fourrière pour une trentaine de communes du Cotentin. Sa voisine de Brix, une société privée ouverte il y a quatre ans, couvre une quarantaine de villes et villages et Passerelles au Petit-Celland pas moins de 170.
Que deviennent les animaux de fourrière ?
Passé 8 jours ouvrés, si le propriétaire n’est pas retrouvé, toutous et matous deviennent propriété de la fourrière. À Brix, Cherbourg et au Petit-Celland, ils sont tatoués, vaccinés, stérilisés et rejoignent la partie » refuge » en vue d’une adoption. Dans les structures communales et intercommunales, les règles sont plus floues. » Certaines les gardent plus longtemps si elles ont la place. Et si les élus sont sensibles à la cause animale, ils se rapprochent d’associations pour trouver un foyer à ces petits compagnons. Sinon, c’est l’euthanasie « , avoue une bénévole d’association de protection animale.
Combien d’euthanasies ?
Là encore, aucune comptabilité n’est tenue. Légalement, seuls les animaux considérés par un vétérinaire comme » non adoptable » peuvent être euthanasiés. Mais dans la réalité, » les euthanasies de convenance sont fréquentes dans les petites fourrières « , poursuit la bénévole. À Saint-Lô, avant que la nouvelle équipe municipale signe une convention avec la SPA en avril, la mise à mort était la seule alternative au manque de places. En 2013, sur les 79 pensionnaires enregistrés, 31 ont été euthanasiés et l’an dernier, 22 sur 49.
Et dans les refuges ?
» L’euthanasie n’est pas la politique de la maison « , plaide l’association Passerelles. Fabienne Renouf, la responsable de la SPA, et Estelle Revert, à la tête de la pension des Quat’Pattes à Brix, l’assurent aussi. Elles ne » piquent pas « . Même si les pensionnaires s’éternisent. » On y est simplement contraints pour les animaux malades ou dangereux. Une dizaine par an « , explique Marina Quintin, la directrice de Passerelles. » Ça concerne surtout les chatons, quand on est saturé l’été. Notre priorité, c’est de sauver ces bêtes « , abonde Estelle Rever.
Ont-ils suffisamment de places d’accueil ?
» Il n’y a pas assez de refuges et ceux qui existent sont surchargés « , confie Solenne Teillais, de l’association Isaloun 50, créée dans le Coutançais en 2012. » On confie des chiens de fourrière à des familles d’accueil en attendant l’adoption. » D’autres associations comme Pet Alert Manche ne les prennent pas sous leur coupe mais viennent à la rescousse en postant des annonces sur les réseaux sociaux ou les sites de petites annonces en ligne. Quand ça ne suffit pas, les amoureux des bêtes ne manquent pas d’imagination. Comme Passerelles qui, pour remédier au problème des chiens de chasse, boudés par les adoptants, s’est rapprochée des chasseurs. Un partenariat est en discussion. » L’idée serait de leur mettre en garde des chiens. Une sorte de test dans l’optique d’une adoption. «
L’éleveur dément tout acte de maltraitance sur ses chiens. (©Les Perles d’Haïti)
L’association Stéphane Lamart, dédiée à la défense des droits des animaux, a porté plainte, lundi 16 décembre 2019, à la gendarmerie de Coutances pour des cas de maltraitance sur des chiens de race Husky sibérien à l’élevage des Perles d’Haïti à Romagny, commune déléguée de Romagny-Fontenay dans la Manche.
» Nous lui reprochons les mauvaises conditions de détentions de ses animaux qui vivent dans la boue et qui sont mal nourris « , indique l’association Stéphane Lamart. C’est l’association Brigitte de l’espoir qui les a informés.
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Des animaux à vendre
Quelques chiens étaient destinés à être vendus aux magasins Truffaut qui travaillent avec Joseph Keden Lacolley, l’éleveur des Perles d’Haïti depuis 2017. L’association Lamart les a donc informés de la situation. Une rencontre a d’ailleurs été organisée ce jeudi 19 décembre en Ille-de-France.
Selon Joseph Keden Lacolley, » l’enseigne Truffaut a toujours été content de mes animaux. Les responsables de l’enseigne m’ont conseillé de vendre mes chiens reproducteurs pour diminuer mon cheptel « .
L’avocat de l’enseigne Truffaut, Maître Christophe Gérard explique :
» Nous avons eu connaissance de la situation mardi 17 décembre et nous avons décidé de suspendre notre activité avec l’éleveur. Pour Truffaut, l’objectif est la protection des animaux. C’est pourquoi, l’enseigne Truffaut a bien maintenu son achat des 14 chiots comme le contrat qui nous lie pour le moment à monsieur Lacolley. Les chiots ont été examinés par des vétérinaires. Les résultats ne sont pas encore connus.
Lire aussi : Défense des animaux. Une association épingle un élevage de chiens à Romagny, dans la Manche
Dans l’optique où l’éleveur cesserait son activité, l’avocat a proposé à monsieur Lacolley de :
confier ses animaux à l’association Lamart car il semble être en difficulté. Nous attendons sa réponse suite à notre proposition. «
Il dément
Face à ces accusations, Joseph Keden Lacolley dément tout ce qui a pu être rapporté. Il a aussi contacté la Direction Départementale de la protection des populations (DDPP) qui s’est également rendue sur place pour examiner quelques chiens. Selon la DDPP, il n’y a pas d’urgence à intervenir sur les conditions de détention de ses animaux.
Une enquête est en cours.
Woody, croisé labrador d’1 an et demi et Benji, chien courant de 4 ans, sont à l’adoption chez les Petites Patounes Normandes. (©Les Petites Patounes Normandes)
Adopter, c’est pour la vie. Alors la décision ne se prend pas à la légère. C’est pourquoi Ève, bénévole à la SPA et membre de la communauté C’est à Cherbourg, vous donne aujourd’hui 5 précieux conseils pour adopter un animal de compagnie. Merci !
1. Réfléchissez bien
» Un compagnon à 4 pattes ne s’adopte pas à la légère. Vous ne pourrez pas le » ranger » dans un coin quand vous en aurez assez. Il faut être motivé, prêt à se promener et jouer ensemble, mais également à faire de l’éducation et nettoyer quelques bêtises. Vous êtes toujours motivé ? «
2. Soyez ouvert au coup de cœur
» Bien souvent, on vient pour un animal vu en photo, mais on a bien souvent de belles surprises au refuge. Votre chouchou ne correspondra pas à votre mode de vie, ou bien il ne vous regardera pas avec ce regard affectueux que porte sur vous celui d’à côté. Oui, ce ne sera pas la race que vous aimez tant, peut-être même que vous ne l’auriez pas trouvé beau en photo, mais voilà le coup de cœur est là, alors pourquoi ne pas faire connaissance ? «
3. Renseignez-vous sur ses besoins et habitudes
» Faut-il aller courir tous les soirs avec lui ? Est-il destructeur quand il est seul ? Est-ce un gros pot de colle ? S’entend-il bien avec ses congénères ou les enfants ? Il faut qu’il soit heureux mais vous aussi, alors il est primordial que vos modes de vie soient compatibles. «
4. Le premier mois est primordial
» J’ai trouvé et adopté mon compagnon. Alors voici le conseil le plus important. Le premier mois est primordial ! C’est le temps qui lui faudra pour vous considérer comme son maître. Et c’est le moment de fixer les limites, commencer son éducation, lui donner de l’amour tout en lui montrant où est sa place, et surtout en lui apprenant à avoir confiance en vous. Suivez les conseils que l’on vous donnera et tout se passera parfaitement bien. «
5. Tenez le coup !
» Oui, votre chien aura son histoire avant vous. Peut-être mal traité ou simplement brisé par l’abandon, il est possible qu’il ait de mauvaises habitudes. Il sera peut-être très peureux, mais une fois que vous aurez gagné sa confiance vous ne pourrez plus jamais l’empêcher de vous aimer. Certains soirs en rentrant, vous vous direz que vous êtes nul comme maître, que vous en avez marre des bêtises, mais honnêtement ça vaut le coup. Un petit mois difficile pour des années de bonheur ! Alors oui, accrochez-vous et offrez-lui la plus belle des secondes vies. «
Eve et son chien adoré, une grande histoire d’amour depuis l’adoption ! (©Coraline Simon)
J’ai toujours pris mes chats à la SPA (et que des perles). Impossible de choisir tellement il y en a. Alors, c’est le personnel qui choisissait pour moi (généralement ceux un peu plus gros que les autres donc moins faciles à faire adopter). Certes, c’est payant mais le vaccin est fait, l’identification aussi ainsi que la stérilisation donc ça vaut vraiment le coup : n’hésitez plus !
@ Flo Mae
J’ai adopté trois chiens et tout s’est toujours très bien passé. Certains ont besoin de plus de temps d’adaptation mais, quand on les aime, ils savent nous le rendre.
@ Aurore Jennyfer Dufour
La totalité de mes compagnons sont des sauvetages. Adoptés, sauvés de la rue, retrait de maltraitance, sauvés de menaces euthanasie en fourrière. Les avantages de l’adoption : des animaux que nous aimons pour ce qu’ils sont et non pour ce que nous aimerions qu’ils soient. Des animaux qui vous sont reconnaissants et vous offrent confiance, amour, respect, complicité… Des compagnons en règles, identifiés (obligatoires pour les chats depuis 2012 et pour les chiens depuis 99) déparasités, et stérilisés. Pas de prolifération, de reproduction, pas d’exploitation d’utérus possible, pas de marché parallèle, pas d’abandon…
@ Nathalie Meuhmeuh
Où adopter un animal dans le nord Cotentin ?
La SPA
3, Route Nationale 13
Lieu-Dit Les Tourterelles
50470 Tollevast
02.33.20.49.74
Animaux recueillis : chiens, chats, rongeurs, furets et autres
ACDC (Association Chiens-Chats Du Cotentin)
152, Bis rue du Général Leclerc, Impasse Peigney
50110 Tourlaville
06.68.84.56.71
Animaux recueillis : chiens, chats
Le chat mon ami
Les Trois Maisons
50310 Montebourg
02.33.21.53.67
Animaux recueillis : chats
Les Petites Patounes Normandes
44, rue de l’Eglise
50310 Quinéville
Animaux recueillis :
chiens, chats, lapins, rongeurs et autres
Association 40 En Chats
3, rue du Gibet
50500 Carentan
08.99.15.24.40
Animaux recueillis :
chiens, chats
Chats l’Heureux
Collectif pour chats errants à Cherbourg-en-Cotentin
Vous pouvez également vous adresser à la Fondation Association Stéphane Lamart, Brigitte Bardot et 30 millions d’Amis, à l’échelle régionale et départementale.
Un grand merci à Gaëlle, membre de la communauté C’est à Cherbourg pour cette liste !
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