Table des matières
- Les lapins se reproduisent-ils vraiment comme des lapins?
- Reconnaître les signes de grossesse nerveuse chez la lapine
- Pourquoi une grossesse nerveuse ?
- Que faire en cas de grossesse nerveuse de ma lapine ?
- La gestation du lapin
- la gestation de la lapine
- Préparation d’une « caisse-nid »
- La grossesse nerveuse
- La gestation
- J-0 : La fécondation
- J+7 : La fixation des embryons
- J+21 : Les fœtus et la maman grossissent, elle mange beaucoup !
- J+25 : les préparatifs : une grande cage propre avec du foin
- J+ 28-34 : l’heure de la naissance approche …
Les lapins se reproduisent-ils vraiment comme des lapins?
Temps de lecture: 4 min
Retour des Philippines, le 19 janvier 2015. Le pape François donne une conférence de presse dans l’avion qui le ramène à Rome et à cette occasion appelle les catholiques à ne pas se reproduire « comme des lapins »:
« Certains pensent (excusez-moi du terme) que pour être de bons catholiques, il faut se comporter comme des lapins: mais ce n’est pas le cas! »
Des propos qui visent expressément les familles très nombreuses et ont pu heurter certains catholiques, notait La Croix . Deux jours plus tard, le pape revient sur ses propos en assurant que « c’est une consolation et une espérance que de voir tant de familles nombreuses accueillir les enfants comme un vrai don de Dieu ».
Au-delà du Pape, vous avez sûrement déjà entendu ou utilisé l’expression de « chaud lapin » ou dit à propos d’un couple qu’ils « baisent comme des lapins ». Mais les lapins se reproduisent-ils tant que ça et avec comme résultat tellement de petits? Explications.
Les lapins ont des accouplements rapides et fréquents
Vétérinaires et experts cunicoles (c’est-à-dire experts en lapins) s’accordent à dire que les lapins ont un mode de reproduction bien particulier. Deux raisons à cela: ils sont toujours en chaleur, et l’ovulation et la gestation des femelles sont très rapprochées.
« La plupart des animaux ont des périodes de chaleur. Pour les chiennes, ces périodes de chaleur reviennent deux fois par an. Leur système d’ovulation suppose une synchronisation des accouplements pour qu’ils soient féconds. Si une femelle ne rencontre pas de mâle pendant ses chaleurs, elle ne mettra pas bas », explique le Dr Philippe Vanhée, vétérinaire de nouveaux animaux de compagnie (NAC).
« Pour les lapins, c’est différent. La ponte ovulaire des lapines est provoquée par le coït. Elle n’est pas spontanée comme chez la majorité des mammifères. Pour faire simple, une lapine peut à tout moment tomber enceinte ».
Margot Soïa, éleveuse professionnelle de lapins, ajoute:
« Le temps de gestation d’une lapine est très court: un mois en moyenne. Et dès qu’une lapine met bas elle peut, à nouveau, être inséminée. Idéalement, il faut attendre deux à trois jours après la mise bas pour faire se dérouler le coït. Alors, les chances de délivrance sont maximisées. »
Leurs rapports sont aussi très fréquents et très courts. Ils durent à peine une seconde. « Un lapin éjacule en un à deux dixièmes de seconde », d’après François Lebas, expert cunicole et directeur de recherche. « J’ai déjà vu un mâle et une femelle copuler 23 fois en une demie-heure », assure-t-il.
Une espèce très prolifique
Les accouplements des lapins ne sont pas toujours féconds. La fécondité dépendra de l’âge de la lapine et du stade de maturation de son ovule. Certaines races se reproduisent également avec plus d’aisance que d’autres.
« Les lapins nains sont moins prolifiques que les lapins de chair qui sont, comme les poules, sélectionnés dans les élevages pour leur qualité reproductrice », signale Margot Soïa.
Dans les « cas extrêmes, une lapine peut mettre bas jusqu’à douze fois en une année », raconte François Lebas. Mais en règle générale, dans la nature, une lapine a « entre cinq à six portées par an ». Comptant 6 lapereaux en moyenne par portée, cela fait entre 25 et 30 bébés par an. Et autant de bouches à nourrir!
C’est pourquoi le rythme des naissances s’adapte aux ressources en nourriture disponibles. « Dans la nature, les lapins vont commencer à se reproduire en février et pourront le faire jusqu’en septembre, si les ressources sont encore suffisantes. L’hiver est une période creuse pour les naissances », estime François Lebas.
Les lapins forment donc une espèce dite prolifique et ce, pour une raison simple: l’instinct de survie. « Le lapin est une proie facile. Il compte parmi ses prédateurs les renards, les loups, certains rapaces et les hommes. S’il se reproduit beaucoup c’est pour assurer la survie de l’espèce », explique Margot Soïa.
Mettez un lapin et une lapine dans le même clapier, le mâle « essaiera sans cesse de monter la femelle. Dans les élevages les mâles et les femelles sont séparés. Sinon, leur reproduction serait sans limite ».
Du bien-fondé de l’expression « se reproduire comme des lapins »
Agnès Pierron, docteur ès lettres et auteure de nombreux ouvrages dont le Bouquin des mots du sexe, réédité le 11 février prochain chez Robert Laffont, rappelle que l’association que les humains font entre lapins et sexe ne date pas d’hier:
« Le lapin, alors appelé conil, a longtemps été utilisé comme animal pour qualifier l’organe génital féminin. Il était dit d’un chasseur qu’il allait « chasser le conil » lorsqu’il allait chasser le lapin. Mais aussi lorsqu’il allait draguer. Pour lever toute ambiguïté, le chat a progressivement été préféré au lapin. On parle aujourd’hui de la « chatte » d’une femme pour désigner son sexe. »
Mais l’expression est-elle bien justifiée? « Dans l’imaginaire populaire, une lapine est prolifique parce qu’elle fornique beaucoup. Alors qu’en pratique une lapine n’a besoin que d’une insémination et donc d’un rapport sexuel pour engendrer une portée de nombreux petits », note l’auteure.
Par ailleurs, le lapin n’est pas non plus l’espèce « LA plus prolifique », précise le Dr Adeline Linsart, vétérinaire NAC.
« L’expression historique « se reproduire comme des lapins » ne doit pas être basée que sur l’aspect reproducteur du lapin. Cela tient peut-être au fait qu’il s’agit d’un animal visible et qui fait des dégâts, en opposition aux souris ou aux rats que l’on voit moins ou presque pas ».
« Les rates ou les souris ont une période de gestation encore plus courte que celle du lapin: 3 semaines. Et leurs portées comportent facilement 6 à 8 petits », illustre-t-elle.
François Lebas prend, lui, l’exemple de la poule d’élevage:
« Une poule mère destinée à faire des poulets de consommation peut donner naissance à 100 voire 110 poulets par an ».
Avec ses 25 à 30 lapereaux par an en moyenne, la lapine fait figure de petite joueuse.
En revanche, il peut bien être dit du lapin qu’il est « un chaud lapin ». « Cette expression tient la route », estime le Dr Vanhée, qui doit « régulièrement castrer des lapins car ils sautent sur tout ce qui bouge ».
La pseudo-gestation ou grossesse nerveuse est assez fréquente chez la lapine. Ce phénomène étonne souvent, on retrouve un jour sa lapine avec du foin plein la bouche, assez énervée et on se demande ce qui se passe. Il est important de connaître les signes et les conséquences de la grossesse nerveuse chez la lapine.
Reconnaître les signes de grossesse nerveuse chez la lapine
Les signes que l’on observe chez une lapine en pseudo-gestation sont des signes de comportement maternels, comme si elle se préparait à avoir une portée.
La lapine va construire un nid souvent en s’arrachant des poils et en transportant du foin en quantité importante ou d’autres matériaux dans sa bouche.
Son comportement peut également être plus nerveux qu’à la normale, elle peut montrer de l’agressivité.
Parfois la lapine peut s’attacher à un objet.
Enfin un gonflement mammaire peut parfois survenir, ainsi qu’une montée de lait (du lait sort si on presse les mamelles), on parle alors de lactation de pseudo-gestation.
Si la grossesse nerveuse dans ses premiers stades n’a rien d’alarmant, la montée de lait et la lactation alors que la lapine n’attend pas de petits est plus grave et doit motiver une consultation chez votre vétérinaire.
Pourquoi une grossesse nerveuse ?
La lapine n’a pas de période de chaleurs. D’ailleurs il est important de savoir qu’elle ne perd jamais de sang. Si vous remarquez des pertes sanguines il peut s’agir d’un problème urinaire ou gynécologique plus grave, il faut consulter votre vétérinaire.
Chez la lapine, c’est le coït qui déclenche l’ovulation et elle est » disponible » toute l’année à la reproduction.
La pseudo-gestation peut alors avoir plusieurs origines :
- un accouplement avec un mâle non castré qui n’a pas abouti
- un comportement de monte, de chevauchement par un autre lapin même castré ou une autre lapine (ce comportement de monte fait partie des comportement de dominant/dominé chez le lapin)
- une hyper-excitation hormonale
- des interactions tactiles très marquées avec les propriétaires
Tous ces éléments déclencheurs peuvent donc donner lieu à une ovulation et donc à une grossesse nerveuse.
Que faire en cas de grossesse nerveuse de ma lapine ?
En général les signes régressent d’eux mêmes en 15 jours (c’est le temps qu’il faut à la progestérone pour reprendre un niveau normal).
Si votre lapine construit un nid, nous ne conseillons pas de le retirer car elle recommencera et cela pourra retarder la résolution du problème et aggraver l’état de nervosité dans lequel elle se trouve déjà.
Cependant si vous observez qu’elle met trop de foin ou de poils dans sa bouche, nous vous conseillons de lui retirer afin d’éviter tout trouble du transit.
Si votre lapine en est arrivé au stade de la lactation, la montée de lait n’étant pas bonne pour sa santé, il est conseillé de consulter votre vétérinaire qui pourra la traiter. Les remèdes naturels dans ce cas sont assez peu efficaces (donner du persil par exemple).
A long terme, les grossesses nerveuses ont des conséquences importantes : problèmes digestifs, infections de l’utérus, tumeurs mammaires ou utérines, etc… Il est donc fortement conseillé si vous ne souhaitez pas faire reproduire votre lapine de la faire stériliser. Consultez notre fiche sur la stérilisation.
La gestation du lapin
L’accouplement provoque la libération des ovules (c’est la raison pour laquelle la lapine est définie comme un animal à » ovulation induite « ).
la gestation de la lapine
La gestation dure habituellement 31-32 jours, mais peut varier entre 29 et 35 jours. Le diagnostic, qui consiste à palper délicatement l’abdomen de la lapine, doit être exécuté 10-14 jours après l’accouplement par une personne experte : si la palpation est effectuée avec trop de force, cela peut en effet abîmer les foetus.
Si la lapine est gravide, on peut percevoir les foetus à l’intérieur de l’utérus, qui sont de la taille de petits grains de raisin.
Quelques jours avant la mise bas, la lapine commence à construire un » nid » pour ses petits, en utilisant son propre poil qu’elle arrache avec ses dents. Ce processus est favorisé par l’action des hormones oestrogènes dont le niveau commence à augmenter vers la fin de la gestation. Parfois en revanche, la mère ne s’arrache le poil qu’après la naissance des petits, mais ce comportement est également normal.
Préparation d’une « caisse-nid »
Quelques jours avant la date prévue pour la mise bas, il faut placer dans la cage une caisse-nid (pour une lapine de taille moyenne une caisse de 40×30×30 convient très bien) dotée d’une ouverture facile et d’un rebord relevé. Cela permet à la mère d’entrer et de sortir facilement sans que son ventre ne heurte le bord de la caisse et ne blesse ses mamelles.
La présence d’un rebord surélevé est aussi très importante pour empêcher que les petits ne tombent de la caisse parce que la mère ne pourrait pas les récupérer. La caisse-nid, rembourrée de paille propre, doit être placée à l’opposé de la caisse hygiénique pour éviter qu’elle ne soit utilisée comme toilettes. C’est la lapine qui se chargera de rendre son » nid » encore plus confortable en y ajoutant du poil.
La grossesse nerveuse
Il arrive que la lapine ovule spontanément, c’est-à-dire sans avoir été couverte par le mâle (cela peut par exemple arriver si elle est montée par une autre femelle ou s’il y a un mâle dans les environs). Ce phénomène, commun également chez la chienne, est appelé grossesse nerveuse ou fausse grossesse.
Elle dure en général entre 14 et 18 jours durant lesquels la lapine manifeste les mêmes comportements que ceux que l’on observe au cours d’une gestation : elle s’arrache le poil, construit son » nid » et ses mamelles produisent du lait. À la fin de la grossesse nerveuse, la lapine redevient fertile et est en mesure de connaître une gestation normale.
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La gestation
J-0 : La fécondation
Souvent nos maîtres se demandent si on attend vraiment des petits.
Si nous n’avons pas repoussé le mâle, qu’il nous a grimpé et qu’il a fini en poussant un petit cri et en tombant sur le côté, il est certain qu’il nous a fait des petits ! Ça marche normalement à tous les coups chez les lapines (l’ovulation n’a pas lieu à date fixe, mais après accouplement). Il n’est donc plus nécessaire de laisser le mâle avec nous. Il faut le mettre dans une cage bien à lui et me laisser dans MA cage, seule et au calme, tout au long de ma gestation et de l’allaitement. J’aurai le droit de faire des sorties, bien sûr, pour me dégourdir et me changer les idées.
À compter de ce jour, notre gestation est rapide puisqu’elle dure entre 28 et 34 jours (31 en moyenne).
J+7 : La fixation des embryons
Nos embryons vont se diriger vers la dentelle utérine et s’y fixer vers le 7e jour. Suivant la position des embryons le long des cornes utérines, ils seront plus ou moins bien alimentés et donc plus ou moins gros. Ceux le plus près des ovaires sont les plus gros, alors que ceux plus près de la sortie sont les plus petits, 20% moins lourds à la naissance ! Plus il y a d’embryons, plus la différence est marquée.
Pendant toute notre gestation nous devenons plus nerveuses, moins câlines, parfois plus agressives. Il vaut mieux éviter de trop nous manipuler et de nous stresser, on pourrait faire une fausse couche. Mais la gestation ne nous empêche pas de faire des bonds, de grimper partout, même le jour de la mise bas !
J+21 : Les fœtus et la maman grossissent, elle mange beaucoup !
Les fœtus sont alimentés par le placenta, mais aussi par le liquide amniotique qu’ils avalent vers la troisième semaine. Ils y trouvent des éléments nutritifs et également des immunoglobulines qui les aident à se défendre contre les agents de l’environnement. Ils sont ainsi protégés, même si ils ne boivent pas le colostrum (premier lait).
courbe de croissance d’un foetus d’une lapine de 2 kg
Pour qu’on fasse de beaux bébés, il faut nous nourrir ! Donnez nous autant d’eau, de foin et de granulés que nous en voulons. Nous ne cracherons pas sur une friandise, mais mieux vaut ne pas nous en donner. Elles sont trop grasses et peuvent provoquer des problèmes à la mise bas si elles nous font prendre de la graisse. Alors juste du foin, des granulés et de l’eau et tout ira bien. Un petit morceau de fruit peut faire un supplément vitaminé, mais attention aux diarrhées. Nous sommes déjà particulièrement sensibles aux coliques durant cette dernière semaine. Comme nous mangeons en grande quantité, il est difficile d’équilibrer notre flore intestinale, il est donc fréquent qu’une diarrhée survienne. Moi-même j’ai eu la diarrhée (molle, pas liquide) une semaine avant la mise bas. On m’a donné des médicaments (sans contre-indication aux lapines gestantes) mais ça n’a rien changé ! Elle a duré également les semaines suivant la mise bas, jusqu’à ce que je retrouve une alimentation plus modérée.
J+25 : les préparatifs : une grande cage propre avec du foin
Si vous nous voyez entasser du foin avant la 3e semaine, c’est que nous sommes impatientes. Mais il va bientôt falloir penser à nous prévoir un endroit où nous nous sentons bien, au calme et à l’abri des regards indiscrets.
Nous avons besoin d’un endroit propre, pensez donc à nettoyer et désinfecter notre cage vers le 25e jour. Ensuite vous ne pourrez plus la nettoyer jusqu’à ce que les petits sortent du nid, vers leurs 15 jours !
Il arrive que nous décidions de choisir un autre endroit que notre cage. Il faut alors nous aménager mieux la cage pour qu’on ait envie d’y faire notre nid et nos petits. Il faut d’abord que la cage soit grande, nous ne devons pas être tout le temps à côté de nos petits, il nous faut de la place !
Une cabane en carton ou en bois peut être une bonne solution pour se cacher, garder nos bébés au chaud, et les nourrir au calme. Cette cabane doit être deux fois plus grosse que nous, pour que les bébés puissent téter et grandir et pour qu’on puisse s’y retourner sans les écraser. L’ouverture doit être assez large pour y rentrer y faire nos petits sans se retrouver coincée !
On construit le nid avec ce qu’on a sous la dent : foin, paille, copeaux, poils, etc. Quand j’attendais mes petits, je ramassais tout ce que je trouvais doux. J’ai ainsi piqué la serpillière, du papier absorbant et un nounours pour les mettre dans mon nid… Mes maîtres ne m’avaient pas fait de cabane, mais j’ai tout de suite adopté le bac à foin de mon enclos pour y faire mon nid. J’ai commencé à y entasser du foin et je n’y faisais plus mes besoins pour le garder propre.
J+ 28-34 : l’heure de la naissance approche …
C’est une longue histoire … par ici la suite