Alors que Gaia vient de diffuser des vidéos montrant des cas de maltraitance animale dans un labo de recherche, une équipe de la commune de Jette s’est rendue jeudi sur place.
« C’est dans le cadre du renouvellement du permis d’urbanisme et d’environnement que nous sommes là ce matin. Mais après ce qu’on a vu et entendu la semaine dernière, on souhaite également avoir une opinion objective des choses » , explique l’échevin jettois de l’Urbanisme Paul Leroy (LB). Ce jeudi matin, il est 10h20 quand l’édile bruxellois, accompagné de trois fonctionnaires issus des services Environnement et Urbanisme, est attablé face à six représentants de la Vrij Universiteit van Brussel (VUB). Ce qui ne devait être initialement qu’une visite de routine organisée dans le cadre du renouvellement des permis d’urbanisme et d’environnement de l’animalerie sur le site de l’hôpital universitaire UZ Jette s’est finalement transformé en une prise de renseignements beaucoup plus minutieuse.
En cause : une vidéo choc mise en ligne la semaine dernière par une militante de l’association de défense des animaux Gaia dans laquelle on voit notamment des souriceaux jetés vivants dans un congélateur ou encore des chercheurs décapiter un cochon. Une vidéo déjà partagée plus de 4.000 fois et qui vaut aujourd’hui, révélait jeudi Sudpresse, aux chercheurs de se voir menacés.
Durant 30 minutes, c’est une représentante de la VUB dans ses petits souliers qui a tenté de répondre du mieux qu’elle le pouvait aux inquiétudes des représentants de la commune de Jette. « Dans la vidéo, on voit des souris dans un congélateur. Est-ce légal ? Je m’interroge », lâche une fonctionnaire. « C’est difficile pour les chercheurs de couper la tête d’animaux qui bougent beaucoup, d’où cette utilisation préalable… C’est légal aux États-Unis », répond l’experte universitaire. « Mais nous ne sommes pas aux États-Unis », lui assène sèchement son interlocutrice.
Après que plusieurs infractions administratives ont été reconnues, vient ensuite la visite de l’animalerie, un site à l’accès strictement limité. La première pièce que la délégation visite comporte l’appareil servant à euthanasier les souris. Une sorte d’immense boîte à clapet blanche et rouge. « Les porcs, cela se fait avec une injection intramusculaire. On injecte quelque chose dans une grosse veine », explique la guide, avant de pénétrer dans une pièce remplie de cages pleines de petites souris noires. « Elles sont entre cinq et sept par cage », explique-t-elle à ses hôtes du jour.
Alors qu’une odeur forte règne dans les couloirs de cette partie du site, Paul Leroy et son équipe pénètrent dans une pièce de petite taille : celle dédiée aux rats. Des animaux au poil blanc et aux yeux rouges qui sont, cette fois, entre deux et trois par cage. Quelques mètres plus loin, c’est une autre espèce de souris, sans poils cette fois, qui est hébergée dans de nombreuses petites cages. « Elles sont très sensibles aux maladies et c’est pourquoi on fait en sorte que chaque cage ait son propre système d’aération », explique la représentante de la VUB.
La visite s’achève par l’enclos des cochons. Des bêtes au nombre de quatre et qui sont proposées à l’adoption, une fois que le laboratoire n’a plus besoin d’eux. Près d’une 1h30 plus tard, c’est une équipe jettoise plutôt rassurée qui quitte les lieux. Dans les mois à venir, la commune devra ensuite remettre un avis quant au renouvellement des différents permis.
Table des matières
Près de 20.000 souris utilisées par an
Les chercheurs qui travaillent dans l’animalerie de la Vrij Universiteit van Brussel (VUB) cherchent à utiliser le moins possible d’animaux, a expliqué jeudi l’université, lors de sa présentation. La très grande majorité des bêtes sur lesquelles sont réalisées des expériences sur le site de Jette sont des souris (90 %), puis des rats (10 %). Seuls quatre cochons sont hébergés dans un enclos. « On ne les tue pas. On a mis en place pour eux un programme d’adoption », explique la VUB. Niveau chiffres, le nombre de souris « utilisées » par mois varie entre 5.000 et 8.000, pour un total d’environ 20.000 par an. Les recherches effectuées dans le laboratoire bruxellois visent, entre autres, à trouver des remèdes à la maladie de Parkinson, l’épilepsie, la myopathie de Duchenne, différentes maladies infectieuses, ou encore le diabète. Parmi les membres du personnel, se trouve notamment un vétérinaire chargé du bien-être des animaux, indique l’université, qui a lancé une enquête interne après la diffusion, la semaine dernière, d’une vidéo choc de Gaia dénonçant des cas de maltraitance animale dans le laboratoire.
ANIMAUX DE LABORATOIRE : LE TEMOIGNAGE D’AUDREY
Découvrez le témoignage édifiant d’Audrey, jeune étudiante et adhérente de Pro Anima, qui s’est infiltrée dans des laboratoires de recherches sur les animaux.
Pro Anima continue à se battre sur tous les fronts pour abolir l’expérimentation animale.
Votre soutien est vital pour continuer à dénoncer les cruautés subies par ces pauvres animaux, à proposer des alternatives et à sensibiliser le public !
En 2013, Audrey, membre de Pro Anima, jeune étudiante en Master recherche et philosophie, s’est infiltrée dans plusieurs laboratoires français. Elle a témoigné pour Pro Anima des atrocités qu’elle y a vues. Voici quelques extraits de son témoignage :
» En France aujourd’hui : les animaux « travaillent » pour nous.
C’était de loin la pratique qui me paraissait la plus intolérable entre toutes celles, pourtant bien cruelles, que l’homme réserve aux animaux : l’expérimentation animale, pour la nommer telle que les scientifiques la nomme. Cette pratique revêtait pour moi un flou aussi mystérieux que monstrueux.
Ce que j’ai vu
Pendant plus d’un an j’ai pu rentrer, non sans mal, dans les laboratoires qui expérimentaient sur les animaux en France. La communauté scientifique n’aime pas montrer les animaux avec lesquels elle travaille. Oui, « travaille » : c’est cette sémantique utilisée par les chercheurs qui m’a surprise.
Les primates, par exemple, souvent des macaques rhésus, se voient complètement immobilisés dans des chaises en métal où leurs membres et leur cou sont bloqués, et leur cerveau relié directement à des appareils de mesure : ces dispositifs, très impressionnants, et dans lesquels je vous assure que personne n’aimerait être attaché, s’appellent des « chaises de travail ». Elles sont utilisées pour canaliser les mouvements des singes, et éviter qu’en ne bougeant ils ne se fassent mal (comprenez : qu’ils ne s’arrachent tout ce qui relie leur cerveau au dispositif extérieur).
De même, les expériences sont appelées « séances de travail »,(…) il s’agit de voir dans les expérimentations sur les animaux un processus qui n’aurait rien de culpabilisant pour les scientifiques qui le pratiquent, et qui serait même légitime pour les animaux.
On les nourrit et on les entretient en échange de leur travail. Or, considérer que les animaux qui subissent les expérimentations scientifiques « travaillent », c’est oublier qu’ils sont contraints de subir ces expériences. Deux objections m’ont alors été faites par les scientifiques : celle d’abord de dire que les humains non plus ne choisissent pas tous leur travail, et que, comme pour nous, il existe aussi des injustices de situations pour les animaux. Ensuite, qu’il existait aussi des expériences basées sur la récompense, appelées « travail volontaire »(…)
Comment des rongeurs se soumettraient volontairement aux expériences de nages forcées ? Ou encore aux expériences de stress face à des congénères agressifs et dominants, sans issue possible ?
Ceci m’a permis de conclure que l’approche par le travail des animaux et leur consentement, souvent utilisé par les « expérimentophiles », s’avère finalement être un contre-argument. Aucune récompense ne compenserait la souffrance, le stress et la privation de liberté inhérentes aux expériences. C’est pourquoi l’immense majorité des expériences ont lieu sous la contrainte, et que si l’animal ne s’y soumet pas, un choc électrique le remet en place. Vous parleriez de travail vous, si vous receviez plusieurs chocs électriques par jour, ou bien vous parleriez de sévices ? C’est peut-être en ces termes qu’il faut penser la question du travail dans l’expérimentation animale. Et se méfier des termes qu’on nous livre pour décrire cette réalité. «
Un point sur la situation
C’est une bien triste réalité que nous décrit ici Audrey… Les derniers chiffres font état de 11,5 millions d’animaux tués à des fins scientifiques dans les laboratoires européens. La France fait figure de triste championne avec le chiffre le plus important pour un seul pays : 2,2 millions. Parmi ces animaux, des rongeurs mais aussi des milliers de chiens et de chats… Il faut continuer à se mobiliser !
Les actions récentes de Pro Anima
Pro Anima vient de demander récemment à l’AFM Téléthon de faire sa » révolution éthique » en stoppant les expériences sur les chiens et en développant urgemment les alternatives.
Pro Anima continue en parallèle ses actions de lobbying et de communication : courriers, participation à des salons, etc. L’association sera présente aux journées Portes Ouvertes du Parlement Européen le 4 mai prochain pour militer directement au cœur du pouvoir européen.
Comme dénoncer ne suffit pas, Pro Anima mène aussi une action de soutien concret à la recherche alternative : la seule réellement éthique, sans souffrance animale, au service de l’homme. Pour l’année 2013, plus de 15.000 euros ont déjà été collectés et remis aux laboratoires partenaires dans le cadre de la recherche contre le cancer du poumon dans le cadre du Fonds EthicScience, que vous pouvez également soutenir sur Clic Animaux !
Pro Anima a besoin de votre soutien pour continuer à dénoncer les cruautés subies par ces pauvres animaux, à proposer des alternatives et à sensibiliser le public !
Vos dons et Appels du Coeur permettront de financer les actions de lobbying, les campagnes de communication et les programmes scientifiques sans expériences sur les animaux.
Merci à tous pour votre soutien !
Les images insoutenables d’animaux maltraités dans un laboratoire allemand
Singes hurlants attachés sur des fauteuils, chiens suspendus par des crochets ou dormant sur un sol recouvert de sang. La vidéo, publiée ces jours-ci par l’association de défense des animaux allemande Soko Tierschutz, donne la nausée sur une durée de près de 10 minutes.
Ces images insoutenables ont été filmées en caméra cachée entre décembre 2018 et mars 2019 chez LPT, un laboratoire d’analyses pharmaceutiques et toxicologiques situé près de Hambourg, en Allemagne. Une action militante en lien avec l’organisation Cruelty Free International.
Attention, les images de cette vidéo sont susceptibles de heurter la sensibilité de certains lecteurs :
Des conditions de détentions déplorables
Ces animaux, détenus dans des conditions déplorables, sont immobilisés par la force pour la plupart. Certains sont également gavés avec des tubes par des techniciens de laboratoire. D’autres subissent des tests dits de « toxicité ». Ils consistent à injecter ou faire inhaler des produits chimiques aux animaux pour comprendre l’action du produit sur leur organisme.
D’autres séquences montrent des chats sans poils aux pattes, laissant imaginer les sévices subis. Le militant qui s’est infiltré dans ce laboratoire assure que ces expérimentations sont menées pour le compte d’entreprises du monde entier.
« Notre enquête a mis au jour des souffrances angoissantes pour les animaux, des soins inadéquats, des mauvaises pratiques et des infractions aux lois européennes et allemandes », condamne Michelle Thew, directrice à l’ONG Cruelty Free International. Ces images ont été remises à la police allemande, qui a ouvert une enquête, selon le Daily Mail.
Revoir la réglementation européenne ?
Quelques jours après la révélation d’images atroces tournées dans un laboratoire allemand, #30millionsdamis dénonce l’inefficacité de la réglementation européenne en matière d’expérimentation animale. #StopExperimentation @CrueltyFreeIntl @EU_Commission https://t.co/021ukUDutJ
— 30 Millions d’Amis (@30millionsdamis) October 16, 2019
En France, l’association 30 Millions d’amis a réagi à la révélation de ces images, dans un tweet, où elle dénonce « l’inefficacité de la réglementation européenne en matière d’expérimentation animale », la directive 2010/63/UE. Elle réclame aussi la mise en place d’alternatives à l’expérimentation animale.
D’après les chiffres 2017 de Cruelty Free International, l’Allemagne est le plus grand utilisateur déclaré d’animaux dans l’Union européenne avec 2 068 813 expériences effectuées sur des animaux. La France est 3e (après l’Angleterre) avec 1,914 million.
Tous les ans, des centaines de milliers d’animaux en France subissent des expériences douloureuses et effrayantes de la part des expérimentateurs, des tests qui sont indéfendables, tant sur le plan moral que scientifique, et qui, à bien des égards, ralentissent le progrès médical. Pourtant, alors que le public critique ouvertement l’expérimentation animale, de nombreux responsables politiques et de nombreuses institutions scientifiques ne parviennent toujours pas à aller de l’avant et adopter les technologies de pointe et non animales qui pourraient sauver d’innombrables vies humaines et animales.
Des millions de victimes
Selon les chiffres du gouvernement, environ 2,2 millions d’animaux sont utilisés chaque année en France dans le cadre d’expériences.
Les souris et les rats sont les animaux les plus utilisés pour les tests en France, mais on compte aussi des hamsters, lapins, chats, chiens, singes, volailles, poissons et chevaux parmi les victimes. Tous ces animaux ont la capacité de ressentir la douleur et la peur, et ils souffrent intensément lorsqu’ils sont empoisonnés, découpés, aveuglés, électrocutés ou infectés par des maladies mortelles dans des prisons mornes et sans fenêtres.
Parmi les expérimentations cruelles effectuées sur les animaux en laboratoire, beaucoup violeraient les lois de protection des animaux si elles avaient lieu dans un autre contexte. Il s’agit d’une situation de deux poids deux mesures absurde puisque les animaux souffrent autant lorsqu’ils sont maltraités dans un laboratoire que dans la cave d’un particulier. Nous ignorons l’ampleur des atrocités infligées aux animaux dans les universités, les entreprises pharmaceutiques et d’autres institutions, mais des enquêtes secrètes en donnent un aperçu insoutenable.
Aucune excuse
Les tentatives de justification des expériences infligées aux animaux sont fondamentalement viciées. En effet, on ne peut pas affirmer que d’une part, les animaux nous sont si semblables que les résultats des tests que l’on pratique sur eux sont pertinents pour les humains, mais d’autre part, avancer qu’ils sont si différents de nous que nous pouvons leur faire tout ce que nous voulons, peu importe à quel point c’est douloureux ou inutile.
Si l’expérimentation sur une personne présentant une déficience intellectuelle pouvait bénéficier à 1000 enfants, le ferions-nous ? Bien sûr que non. La déontologie stipule que la valeur inhérente à chaque vie ne peut pas être surpassée par sa valeur potentielle pour quelqu’un d’autre.
Cela est tout aussi valable pour les animaux que pour les humains. Dans le passé, des expériences ont été effectuées sur des prisonniers, les personnes en camps de concentration et d’autres groupes vulnérables. Désormais, alors que nous avons à juste titre proscrit ces atrocités nous n’avons pas encore réussi à appliquer la même logique pour les animaux intelligents et sensibles qui se morfondent dans des cages de laboratoire.
Mauvaise science
Les expérimentations animales ne sont pas seulement indéfendables sur le plan moral : elles présentent aussi des failles sur le plan scientifique.
Ceux qui expérimentent sur animaux utilisent souvent des arguments émotionnels pour tenter de suggérer que leurs méthodes archaïques représentent la seule façon d’aider à guérir les maladies. C’est tout simplement faux. En fait, la tendance la plus notable dans la recherche moderne de ces dernières années est la reconnaissance du fait que les animaux constituent rarement de bons modèles pour le corps humain.
Prendre un être vivant sain d’une espèce complètement différente, développer artificiellement une maladie qu’il ou qu’elle n’aurait jamais contracté normalement, le ou la garder dans un environnement contre nature et stressant pour essayer d’appliquer les résultats ainsi produits à des maladies qui apparaissent naturellement chez l’humain est une pratique pour le moins douteuse. Les réactions physiologiques aux médicaments varient énormément d’une espèce à l’autre. La pénicilline tue les cochons d’Inde mais est inactive chez les lapins ; l’aspirine tue les chats et provoque des malformations natales chez les rats, les souris, les cobayes, les chiens et les singes ; et la morphine, un tranquillisant chez l’humain, stimule les chèvres, les chats et les chevaux.
Une analyse récente publiée dans le BMJ a souligné le manque d’éléments convaincants pour prouver que les essais sur les animaux sont bénéfiques aux humains ou constituent une utilisation efficace des moyens à disposition de la recherche.
Des rapports d’informations partiels, des études mal menées et une approche non systématique conduisent à de nombreuses études inutiles, coûteuses et redondantes. De plus, beaucoup d’expériences menées sur des animaux n’ont aucune incidence sur les maladies graves et peuvent être entreprises simplement pour satisfaire la curiosité, pour des intérêts commerciaux ou pour faire progresser la carrière des universitaires. Pour mentionner uniquement quelques exemples, des milliers de souris ont été empoisonnées à mort dans le cadre de tests pour le Botox, des rats ont été enivrés de force dans le but d’essayer de développer un » remède contre la gueule de bois « , des animaux ont été contraints de fumer par des fabricants de tabac et des pilules pour la perte de poids ont été administrées à des souris. Chacune de ces études inutiles a coûté la vie à des animaux.
Il existe des méthodes différentes et meilleures pour développer de nouveaux médicaments et traitements. Les études humaines cliniques et épidémiologiques, les méthodes de recherche cellulaires et basées sur les tissus humains, les cadavres, les simulateurs de patients humains complexes et de haute-fidélité et les modèles informatiques sont plus fiables, plus précis, moins coûteux et plus respectueux de la déontologie que l’expérimentation animale.
Les tests sur animaux ne persistent pas parce qu’il représente ce qui se fait de mieux en matière scientifique, ils persistent uniquement à cause des préjugés personnels des expérimentateurs, des intérêts particuliers et du conservatisme.
» Plusieurs études ont révélé que même les résultats les plus prometteurs issus de la recherche sur les animaux échouent souvent lors des essais sur les humains, et sont rarement adoptés dans la pratique clinique. «
Pandora Pound et Michael Bracken, BMJ
Révéler la cruauté
Depuis sa création, PETA et ses affiliées internationales se battent pour dénoncer et mettre fin aux sévices infligés aux animaux dans les laboratoires du monde entier. De nombreuses enquêtes de PETA États-Unis en ont rendu la cruauté publique, depuis l’affaire décisive des singes Silver Spring en 1981, jusqu’à la révélation plus récente des terribles expériences de privations maternelles sur des bébés singes aux National Institutes of Health (Instituts américains de la santé).
Le nombre d’expériences sur les animaux est en baisse constante, mais il s’agit d’une évolution très lente. Nous continuerons de faire campagne contre les tests sur les animaux jusqu’à ce que la France soit libérée des souffrances causées par l’expérimentation animale.
Ce que vous pouvez faire
- Diffusez le message et aidez-nous à démentir les fausses informations concernant l’expérimentation animale.
- Rejoignez la campagne de PETA pour convaincre Air France de cesser de livrer des primates d’Asie aux expérimentations dans des laboratoires occidentaux.
États-Unis Un laboratoire de l’horreur «digne de Frankenstein»
Amas de membres, expériences dignes de Frankenstein, morbide liste de prix: l’insoutenable perquisition d’un laboratoire de l’Arizona a eu lieu en 2014. Mais rien n’avait filtré. Or dans le cadre d’une nouvelle procédure judiciaire, le témoignage d’un des agents du FBI qui était sur place vient de fuiter. Et l’Amérique découvre l’horreur.
Le laboratoire en cause est le Centre de ressources biologiques (BRC) de Phoenix. Des familles lui confiaient le corps d’un proche défunt, persuadées qu’il serait utilisé pour la recherche médicale uniquement. « C’est une histoire d’horreur. C’est tout simplement incroyable », a lâché Troy Harp sur CNN. En 2012 puis 2013, à la demande du BRC, il avait fait don des dépouilles de sa grand-mère puis de sa mère. Il espérait des avancées contre la leucémie ou les cancers.
Une « blague morbide »
Mais en pénétrant dans le laboratoire, le FBI a fait face à l’inimaginable. Des bouts de corps partout. Des conditions d’hygiène abominables. Ils sont tombés sur des seaux ou glacières remplis de bras, de têtes, de pénis. Sur des corps ou membres entassés les uns sur les autres, sans aucun moyen pour les identifier.
Il y avait aussi des flaques de sang ou d’autres fluides corporels sur le sol de chambres froides. Accrochée à un mur ils ont vu le résultat de ce qui a été décrit comme une « blague morbide »: une tête de femme cousue sur un torse d’homme. Digne de « Frankenstein », selon l’agent du FBI.
1100 dollars pour une jambe
Outre ces visions terribles, les agents avaient découvert… une liste de prix. Le laboratoire faisait manifestement de gros profits en vendant des corps ou morceaux de cadavres. Pour un corps sans tête, c’était 2900 dollars. 2400 pour un torse avec une tête. 1100 pour une jambe. 950 pour une colonne vertébrale. 400 dollars pour un bassin. 375 pour un genou.
Ces « produits » étaient habituellement frauduleusement vendus à des instituts de recherche. Mais aussi pour des expériences au département américain de la Défense, selon la plainte citée par CNN. « Ces corps ont littéralement été utilisés comme des mannequins de crash-tests: ils ont subi des impacts, des chocs, des blessures par balles et explosion », est-il détaillé.
Une première condamnation
Atteinte à la paix des morts, commerce frauduleux, tromperies, fausses déclarations: les agissements du laboratoire duraient depuis 2007, selon les médias américains.
La descente du FBI avait mené à la condamnation en 2015 du propriétaire du centre, Stephen Gore. Il avait plaidé coupable de « contrôle illégal d’une entreprise » et avait écopé d’un an de prison avec sursis et d’une période de probation de quatre ans.
Des cendres, mais de qui?
Mais depuis, en découvrant peu à peu la réalité, une trentaine de personnes qui avaient cru donner le corps d’un proche pour la science mènent une seconde action, au civil cette fois. Le procès se tiendra dès le 21 octobre. Stephen Gore, les anciens cadres du centre ou leurs avocats n’ont pas répondu aux sollicitations des médias américains.
Alors que Gaia vient de diffuser des vidéos montrant des cas de maltraitance animale dans un labo de recherche, une équipe de la commune de Jette s’est rendue jeudi sur place.
« C’est dans le cadre du renouvellement du permis d’urbanisme et d’environnement que nous sommes là ce matin. Mais après ce qu’on a vu et entendu la semaine dernière, on souhaite également avoir une opinion objective des choses » , explique l’échevin jettois de l’Urbanisme Paul Leroy (LB). Ce jeudi matin, il est 10h20 quand l’édile bruxellois, accompagné de trois fonctionnaires issus des services Environnement et Urbanisme, est attablé face à six représentants de la Vrij Universiteit van Brussel (VUB). Ce qui ne devait être initialement qu’une visite de routine organisée dans le cadre du renouvellement des permis d’urbanisme et d’environnement de l’animalerie sur le site de l’hôpital universitaire UZ Jette s’est finalement transformé en une prise de renseignements beaucoup plus minutieuse.
En cause : une vidéo choc mise en ligne la semaine dernière par une militante de l’association de défense des animaux Gaia dans laquelle on voit notamment des souriceaux jetés vivants dans un congélateur ou encore des chercheurs décapiter un cochon. Une vidéo déjà partagée plus de 4.000 fois et qui vaut aujourd’hui, révélait jeudi Sudpresse, aux chercheurs de se voir menacés.
Durant 30 minutes, c’est une représentante de la VUB dans ses petits souliers qui a tenté de répondre du mieux qu’elle le pouvait aux inquiétudes des représentants de la commune de Jette. « Dans la vidéo, on voit des souris dans un congélateur. Est-ce légal ? Je m’interroge », lâche une fonctionnaire. « C’est difficile pour les chercheurs de couper la tête d’animaux qui bougent beaucoup, d’où cette utilisation préalable… C’est légal aux États-Unis », répond l’experte universitaire. « Mais nous ne sommes pas aux États-Unis », lui assène sèchement son interlocutrice.
Après que plusieurs infractions administratives ont été reconnues, vient ensuite la visite de l’animalerie, un site à l’accès strictement limité. La première pièce que la délégation visite comporte l’appareil servant à euthanasier les souris. Une sorte d’immense boîte à clapet blanche et rouge. « Les porcs, cela se fait avec une injection intramusculaire. On injecte quelque chose dans une grosse veine », explique la guide, avant de pénétrer dans une pièce remplie de cages pleines de petites souris noires. « Elles sont entre cinq et sept par cage », explique-t-elle à ses hôtes du jour.
Alors qu’une odeur forte règne dans les couloirs de cette partie du site, Paul Leroy et son équipe pénètrent dans une pièce de petite taille : celle dédiée aux rats. Des animaux au poil blanc et aux yeux rouges qui sont, cette fois, entre deux et trois par cage. Quelques mètres plus loin, c’est une autre espèce de souris, sans poils cette fois, qui est hébergée dans de nombreuses petites cages. « Elles sont très sensibles aux maladies et c’est pourquoi on fait en sorte que chaque cage ait son propre système d’aération », explique la représentante de la VUB.
La visite s’achève par l’enclos des cochons. Des bêtes au nombre de quatre et qui sont proposées à l’adoption, une fois que le laboratoire n’a plus besoin d’eux. Près d’une 1h30 plus tard, c’est une équipe jettoise plutôt rassurée qui quitte les lieux. Dans les mois à venir, la commune devra ensuite remettre un avis quant au renouvellement des différents permis.
Les chercheurs qui travaillent dans l’animalerie de la Vrij Universiteit van Brussel (VUB) cherchent à utiliser le moins possible d’animaux, a expliqué jeudi l’université, lors de sa présentation. La très grande majorité des bêtes sur lesquelles sont réalisées des expériences sur le site de Jette sont des souris (90 %), puis des rats (10 %). Seuls quatre cochons sont hébergés dans un enclos. « On ne les tue pas. On a mis en place pour eux un programme d’adoption », explique la VUB. Niveau chiffres, le nombre de souris « utilisées » par mois varie entre 5.000 et 8.000, pour un total d’environ 20.000 par an. Les recherches effectuées dans le laboratoire bruxellois visent, entre autres, à trouver des remèdes à la maladie de Parkinson, l’épilepsie, la myopathie de Duchenne, différentes maladies infectieuses, ou encore le diabète. Parmi les membres du personnel, se trouve notamment un vétérinaire chargé du bien-être des animaux, indique l’université, qui a lancé une enquête interne après la diffusion, la semaine dernière, d’une vidéo choc de Gaia dénonçant des cas de maltraitance animale dans le laboratoire.
L’affaire, qui remonte à 2014, n’a été rendue publique que dernièrement par les médias américains. Comme le détaille Newsweek, les enquêteurs du FBI ont fait une macabre découverte durant la perquisition du Centre de ressources biologiques (BRC) de Phoenix en Arizona. Censé accueillir les corps de défunts réservés à la science, les employés étaient déjà soupçonnés de revendre des parties de corps humains.
Pourtant, ces nouvelles découvertes vont plus loin dans l’horreur. Après quelques fouilles, les agents vont se rendre compte que plusieurs expériences avaient été effectuées sur les corps, souvent démembrés. En vrac, la tête d’une femme avait été cousue sur le corps d’un homme et des seaux remplis de têtes, bras et jambes ont également été retrouvés. De plus, une glacière remplie d’organes masculins a été saisie.
« Histoire d’horreur »
A l’intérieur du centre, l’hygiène était également déplorable. Lors du procès, les agents du FBI ont également affirmé avoir retrouvé des flaques de sang humain et de liquides organiques sur le sol d’une chambre froide ainsi que plusieurs corps qui n’avaient pas été identifiés.
Interrogé par le média américain, Troy Harp, qui avait fait don du corps de sa mère et de sa grand-mère au centre, reste en état de choc.
« C’est une histoire d’horreur. C’est tout simplement incroyable. Cette histoire est incroyable », a-t-il expliqué, ajoutant que les cendres de ses proches avaient été déposées sur le pas de sa porte alors qu’il était absent.
Nouveau procès à venir
Le dirigeant du centre, un certain Stephen Gore, a été condamné à une année de prison et quatre autre de probation pour contrôle illégal d’une entreprise. Cependant, un nouveau procès, pour lequel les familles des défunts se sont portées parties civiles, devrait avoir lieu dans les semaines à venir.
Là, ce même Stephen Gore devra répondre de onze chefs d’accusation, dont négligence et manipulation de restes corporels.