Un animal souffrant de douleurs ou paralysé suite à une hernie discale nécessite des soins et une convalescence pendant plusieurs semaines. Ces soins sont la continuité de la chirurgie et leur respect est la meilleure garantie pour une récupération la plus complète possible. Au fil des jours, une garantie d’une récupération doit être constatée (motricité, équilibre, absence de douleur, appétit normal).
Un traitement médical à base d’anti-inflammatoires est nécessaire 5 à 7 jours pour limiter la douleur post-opératoire (liée à l’intervention elle-même) et celle induite jusqu’alors par la hernie discale (ordonnance et délivrance par votre vétérinaire). Des antalgiques ne sont pas nécessaires, la douleur étant modérée et disparaissant rapidement après l’intervention.
Le repos est primordial pendant les 2 mois suivant l’intervention car il permet une cicatrisation des tissus opérés (vertèbres, muscles et peau) et autorise à nouveau le bon fonctionnement de la moelle épinière. Pendant toute cette durée, votre animal devra suivre le protocole suivant :
- repos strict 4 semaines : repos en cage ou dans une pièce de petite taille, sans marche ou escalier. Sorties (avec harnais et laisse) uniquement pour les besoins 3 à 4 fois par jour. Une sangle ou une serviette devra être passée sous le ventre pour le soutenir en cas de paralysie non ambulatoire
- repos partiel 4 semaines : repos dans la maison, sans marche ou escalier. Sorties uniquement en laisse, 3 à 4 fois par jour en augmentant progressivement la durée des balades (5 minutes la 5ème semaine / 10 minutes la 6ème semaine / 15 minutes la 7ème semaine / 20 minutes la 8ème semaine).
Chez les chiens avec paralysie non ambulatoire (incapables de marcher seuls), une physiothérapie doit être effectuée sur chaque membre paralysé (10 minutes 3 fois par jour) en alternant des mouvements de flexion et d’extension. La physiothérapie doit être effectuée jusqu’à ce que le chien soit à nouveau capable de marcher seul. Ces chiens peuvent bénéficier également de séances d’hydrothérapie (centres spécifiques avec piscine pour animaux convalescents). Ces chiens peuvent aussi avoir des difficultés pour uriner. En cas d’incapacité à uriner (pas de miction en 24h), vous devez amener votre chien chez votre vétérinaire pour qu’il l’examine et qu’il effectue un sondage urinaire si nécessaire. Un traitement médical spécifique peut éventuellement y être associé. Après 8 semaines de repos, le retour à une activité normale est possible mais en évitant les escaliers, les sauts (canapé, voiture) et les jeux violents ou intensifs. Un contrôle post-opératoire doit avoir lieu, chez votre vétérinaire, 5 jours après le retour à la maison. Le retrait des fils est à effectuer 15 jours après l’intervention au centre AZURVET (gratuit, rendez-vous nécessaire).
Table des matières
- Cas clinique : hernie discale post-op avec parcours de soin en physiothérapie
- Hernie discale thoraco-lombaire chez le chien
- 1 Signalement
- 2 Examen clinique
- 3 Imagerie
- 4 Traitement des hernies discales thoraco-lombaires
- 5 Pronostic
- 6 Suivi, soins postopératoires
- Conclusion
- Références
- ENCADRÉÉvaluation de la nociception
- La hernie discale
- La hernie discale chez le chien : cause, traitement, prévention
- ASSUREZ VOTRE CHIEN
- Qu’est-ce qu’une hernie discale ?
- Comment diagnostiquer une hernie discale ?
- Quels sont les facteurs de risque d’une hernie discale ?
- Comment soigner une hernie discale ?
- Comment prévenir une hernie discale ?
- Que faut-il consommer pour soigner une hernie discale ?
- Hernie discale, quelles plantes pour guérir ?
- Remèdes naturels contre l’hernie discale
- Les bons gestes santé à adopter
Cas clinique : hernie discale post-op avec parcours de soin en physiothérapie
Hernie discale post-op. Parcours de soin en physiothérapie
Le centre hospitalier vétérinaire Atlantia à Nantes, dispose d’un service dédié à la rééducation fonctionnelle et à la physiothérapie. Le cas suivant est celui d’un Teckel opéré d’une hernie discale et pris en charge par le docteur Sandrine Charles pour sa rééducation. Le parcours de soin est ici détaillé, étape par étape.
1er jour – Prise en charge immédiate post-op et absence de sensibilité
Dora chienne teckel de 5 ans a été opérée d’une hernie discale T13-L1 stade 5 latéralisée à droite.
Avant l’opération, on constatait l’absence de tonicité et de sensibilité douloureuse.
Immédiatement après l’opération, les séances de physiothérapie sont lancées.
Dora présente en post-opératoire une paralysie flasque, avec une tonicité absente et une sensibilité profonde absente également.
Pendant 15 jours – Adaptation progressive du parcours de soin
– Des séances de kinésithérapie passive et active assistée sont mises en place :
- Kinésithérapie passive quotidienne 2 à 3 fois par jour
- Massages des deux postérieurs
- Pédalage
- Mouvement de marche
– Stimulation du réflexe de retrait
Kinésithérapie active assistée, avec position debout sur physioball quotidienne pendant 10 minutes, 2 à 3 fois/jour et marche en harnais 3-4 fois/jour 10 minutes.
Légende : La position debout, avec les extrémités placées sur les coussinets, permet d’envoyer la » bonne information » au système nerveux et de rétablir la position du corps dans l’espace (CHV Atlantia).
– Hydrothérapie 2 fois/semaine : dans un tapis de marche immergé ou en piscine.
Au bout de 15 jours, Dora présente une sensibilité douloureuse et une tonicité des postérieurs, en particulier le postérieur gauche. Le postérieur droit reste moins tonique. Cependant, Dora ne tient pas debout sans soutien.
Légende : Séance d’électrothérapie sur les postérieurs d’un Teckel, debout sur un ballon. Le but est de maintenir la contractilité musculaire, favoriser le réveil musculaire et limiter l’amyotrophie (CHV Atlantia).
En cours de parcours, il est nécessaire d’ajuster le programme de physiothérapie, on poursuit donc les séances de :
– Kinésithérapie passive et active assistée, poursuivies tous les jours
– Hydrothérapie 2 fois/semaine
– et on met en place des séances, deux fois par semaine d’électrothérapie en stimulation musculaire (50Hz / 10-15 minutes) sur les postérieurs 2 fois par semaine.
Un mois post-opération – Poursuite des séances et exercices, en partie à domicile
Lors de cette séance de physiothérapie, les premiers mouvements moteurs apparaissent dans l’eau sur le postérieur gauche. En revanche, toujours pas de mouvement au sol.
On continue les séances sur ce rythme :
– Quotidiennement à domicile pour la kinésithérapie passive et active assistée (physioball et marche en harnais)
– Deux fois par semaine des séances d’électrothérapie et d’hydrothérapie au centre vétérinaire de rééducation fonctionnelle.
Un mois et demi après l’opération de l’hernie – Evolution progressive visible dans l’eau
Dora tient de mieux en mieux la position debout seule et sans soutien. C’est peu, mais les progrès sont là.
Les premiers mouvements moteurs apparaissent sur le postérieur droit dans l’eau tandis que les mouvements du postérieur gauche sont de plus en nets et systématiques.
En revanche, on ne constate toujours pas d’évolution en dehors de l’eau.
Je recommande aux propriétaires l’utilisation d’un chariot avec pédalier pour favoriser la tonicité des membres postérieurs mais ces derniers ne sont pas motivés par la mise en place de ce moyen de mobilité pour leur chien.
Légende : exemple d’exercice de kinésithérapie sur Dora (CHV Atlantia).
Trois mois post-opération – Etat stable, nécessité d’aller plus loin
Les mouvements moteurs sont de plus en plus nets sur les deux postérieurs dans l’eau mais Dora ne fait aucun mouvement au sol.
Malgré la motivation de ses propriétaires et une progression au cours des trois premiers mois, l’état de Dora stagne et les propriétaires sont résignés à la garder paralysée.
Il est possible que si nous avions réussi à faire des séances de manière plus intensives (séance d’électrothérapie tous les jours et séance d’hydrothérapie 3 fois/semaine), l’état de Dora aurait progressé mieux et plus vite.
Conclusion
Ce cas clinique montre les contraintes de la physiothérapie qui nécessite une fréquence et une durée de séances nombreuses et chronophages en plus de l’aspect financier qui peut être un frein, en particulier dans des cas de hernie discale de stade avancé comme celui de Dora.
Cas fourni par le Dr Sandrine Charles, responsable du service de rééducation fonctionnelle et physiothérapie du centre hospitalier vétérinaire Atlantia à Nantes.
Retrouver l’ensemble des accessoires de rééducation fonctionnelle dans la rubrique du site Mikan ; ainsi que les matériels et équipements nécessaires à la mise en place d’un parcours de physiothérapie animale.
Ce cas clinique s’associe à la réalisation d’un guide des techniques de physiothérapie sur le traitement de la hernie discale chez le chien et le chat. Guide réalisé avec la collaboration du Dr Béatrice Lijour, responsable du service de rééducation fonctionnelle et physiothérapie de ONIRIS (Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes). N’hésitez pas à télécharger le gudie via le lien ci dessous.
DEMANDEZ LE GUIDE DES TECHNIQUES DE PHYSIOTHÉRAPIE SPÉCIAL HERNIE DISCALE
Hernie discale thoraco-lombaire chez le chien
La hernie discale thoraco-lombaire est le motif de consultation le plus commun en neurologie vétérinaire canine. L’examen neurologique doit être complet et la confirmation du diagnostic est réalisée par l’imagerie. Selon la sévérité de l’atteinte, un traitement médical ou chirurgical est prescrit avec un très bon pronostic tant que la nociception profonde est conservée.
1 Signalement
Les hernies discales thoraco-lombaires constituent environ 85 % des hernies discales avec une prédisposition marquée des races chondrodystrophiques, notamment les bouledogues français et les teckels . Les teckels sont réputés présenter 10 à 12 fois plus de risque de développer ce type de hernies que toutes les autres races confondues. Ces chiffres ne sont pas disponibles pour les bouledogues français mais ils sont probablement similaires. Environ 75 % des extrusions discales thoraco-lombaires surviennent chez les animaux entre 3 et 6 ans. L’obésité et la conformation anatomique (longueur de la colonne vertébrale et distance entre le tendon patellaire et le calcanéum) ont été identifiées comme facteurs de risque. Les hernies discales sont très rares chez le chat, le plus souvent à la suite d’un traumatisme.
2 Examen clinique
Signes cliniques
Par opposition à la hernie discale cervicale(1),la hernie discale thoraco-lombaire est moins douloureuse mais entraîne un déficit moteur très important. Ce dernier est cantonné aux membres postérieurs, allant de la para-parésie à la paraplégie.
Chez les animaux concernés, une atteinte motrice est mise en évidence, marquée aux membres postérieurs avec des déficits proprioceptifs précoces et une altération tardive, mais péjorative, de la nociception profonde. Une douleur thoraco-lombaire est presque toujours présente. Elle provient des dommages causés à l’anneau fibreux, au ligament longitudinal dorsal, aux racines nerveuses et aux méninges par l’extrusion ou la protrusion discale(2). L’atteinte neurologique est d’ordinaire mesurée sur une échelle de 1 à 5. Le stade 1 correspond à un animal chez lequel seule une hyperesthésie de la colonne vertébrale est présente ; celle-ci peut être intermittente ou permanente, s’accompagner d’une voussure du dos et d’un abdomen tendu. Il n’est pas rare que ce premier stade soit confondu avec un abdomen aigu. Lors de stade 2, une légère ataxie ambulatoire est observée. L’animal parvient à se lever seul et à effectuer quelques pas, avec une incoordination motrice des membres postérieurs qui se croisent et manifestent chacun des troubles proprioceptifs. Les individus qui présentent un stade 3 sont non ambulatoires par atteinte du tonus musculaire avec une ataxie sévère. Ceux qui se trouvent aux stades 2 et 3, encore capables de mouvements volontaires, sont dits paraparétiques. Lors de stade 4, la fonction motrice volontaire est abolie. L’animal est paralysé ou paraplégique, avec une sensation de la douleur profonde (photo 1). Enfin, la sensation de douleur profonde est absente lors de stade 5 (encadré).
Dans la plupart des cas, un motoneurone central est présent (myélopathie T3-L3) avec le plus souvent une lésion située entre T12 et T13, T13 et L1 ou L1 et L2 (au milieu du dos, à la charnière entre la colonne vertébrale thoracique très rigide en raison des côtes et la colonne vertébrale lombaire, plus mobile). Cependant, 10 à 15 % des chiens présentent une lésion localisée entre L3 et L7 avec des signes cliniques compatibles avec un motoneurone périphérique (diminution ou perte du réflexe rotulien indiquant une atteinte du segment L4-L6 de la moelle épinière, généralement due à une extrusion du disque intervertébral situé entre les vertèbres L3 et L4, soit 64 % des cas) .
Les troubles vésicaux associés aux hernies discales peuvent être liés à une atteinte de la moelle épinière proximale, des segments médullaires sacraux (motoneurone central), des racines nerveuses ou des segments médullaires sacraux (motoneurone périphérique). Lors d’atteinte de type motoneurone central, le muscle détrusor est paralysé et la vessie n’est pas vidangée, sauf lorsque la pression intravésicale est supérieure à celle du sphincter urétral. Dans certains cas, un réflexe de vidange peut se développer après plusieurs semaines. Lors d’atteinte de type motoneurone périphérique, le tonus sphinctérien est diminué et l’urine s’écoule constamment surtout en cas de dépression même modérée sur la vessie.
Démarche diagnostique
Un examen clinique complet doit être réalisé pour déterminer si l’animal est atteint d’un trouble neurologique, localiser le segment concerné et évaluer la gravité de l’atteinte.
La première étape consiste à s’assurer que l’affection est d’origine neurologique. La présence de réactions posturales diminuées ou absentes (placer proprioceptif, sautillements, déplacements latéraux et brouette) et d’une ataxie (perte de la coordination motrice) signe une origine neurologique du trouble de la démarche. Il convient de ne pas confondre un trouble neurologique avec une atteinte orthopédique bilatérale, qui peut mimer, dans certains cas, une myélopathie (par exemple une rupture bilatérale du ligament croisé antérieur ou une dysplasie coxo-fémorale bilatérale).
La deuxième étape consiste à différencier une atteinte neurologique périphérique d’une atteinte axiale (cerveau-moelle épinière). Lors de hernie discale thoraco-lombaire, les signes cliniques sont bilatéraux (symétriques ou asymétriques), ce qui plaide pour une atteinte du système nerveux axial.
Puis il convient de distinguer une atteinte axiale touchant la moelle épinière d’une atteinte du cerveau. Lors d’atteinte de la moelle, l’examen des nerfs crâniens est normal et il n’existe pas de déficit du niveau de conscience, notamment.
L’étape suivante est de déterminer si c’est la moelle cervicale ou thoraco-lombaire qui est touchée. En cas de hernie discale thoraco-lombaire, seuls les membres postérieurs sont atteints et une absence de cervicalgie est notée. Ensuite le clinicien doit distinguer un motoneurone périphérique (atteinte lombo-sacrée, L4-sacrum) d’un motoneurone central (atteinte thoraco-lombaire, T3-L3). Les réflexes médullaires sur les membres postérieurs (retrait postérieur, réflexe patellaire, réflexe tibial cranial, stimulation du nerf sciatique) sont normaux à augmentés lors de trouble du segment T3-L3, alors qu’ils sont diminués à absents lors d’atteinte lombo-sacrée.
Enfin pour déterminer la gravité de l’atteinte, le stade neurologique doit être déterminé. Si l’animal est paralysé, la nociception profonde doit être testée pour différencier le stade 4 du stade 5. Son existence est confirmée si l’animal a une réaction physiologique à la douleur (tourne la tête, se plaint, son rythme cardiaque s’accélère, etc.). Une simple flexion de membre ne signifie pas que la nociception profonde est intacte (réflexe).
3 Imagerie
Le diagnostic définitif de hernie discale, la localisation longitudinale et la latéralisation du matériel discal hernié sont effectués par myélographie, tomodensitométrie avec ou sans contraste (scanner ou myéloscanner) ou imagerie par résonance magnétique (IRM)(3).
4 Traitement des hernies discales thoraco-lombaires
Lors de hernie discale thoraco-lombaire, les options thérapeutiques sont chirurgicales ou médicales. Les critères de choix sont, en priorité, le stade de l’atteinte, puis l’éventuelle non-réponse au traitement médical et l’attente des propriétaires.
Traitement médical
Les chiens atteints aux stades 1 et 2 sont considérés comme candidats pour le traitement médical. Celui-ci est constitué d’une association de repos strict (cageothérapie), d’administration d’anti-inflammatoires, d’analgésiques, et, éventuellement, de relaxants musculaires . Le confinement strict en cage pour une durée de 6 semaines est recommandé pour permettre la résolution de l’inflammation du disque intervertébral et de la moelle épinière, pour favoriser une certaine diminution de la compression médullaire (probable étalement spontané du matériel hernié dans l’espace canalaire extradural et résorption de l’hématome) et promouvoir une fibrose au niveau de la rupture de l’anneau fibreux.
Les corticostéroïdes ont été largement utilisés pour traiter les traumatismes de la moelle épinière. Les mécanismes thérapeutiques recherchés sont la réduction de l’œdème de la moelle épinière, l’inhibition de la réponse inflammatoire et l’amélioration du flux sanguin dans le canal médullaire. Cependant, les effets secondaires dévastateurs (hémorragie gastro-intestinale, pancréatite, ulcération et perforation du côlon) des doses très élevées de méthylprednisolone, qui ont été recommandées jusqu’à il y a quelques années (30 mg/kg), ont conduit à reconsidérer son utilisation en se limitant à des doses anti-inflammatoires (0,5 à 1 mg/kg/j). D’après deux études récentes, les chiens traités avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou de la méthylprednisolone présentaient moins de risque de développer une récidive ou des complications telles qu’une infection urinaire ou une diarrhée que les animaux qui reçoivent de la dexaméthasone . De plus, l’administration de glucocorticoïdes a récemment été corrélée avec un effet négatif sur les chances de succès et la qualité de vie, alors que les chiens recevant des AINS sont davantage susceptibles d’obtenir un meilleur résultat .
Le débat persiste au sein des neurologues sur la classe d’anti-inflammatoires à utiliser, mais tous s’accordent sur les risques importants lors d’utilisation de doses trop élevées. Si des anti-inflammatoires stéroïdiens sont employés, ce sont des doses anti-inflammatoires qui doivent être administrées.
En cas de douleur importante (fréquence cardiaque élevée, prostration, gémissements, etc.), des analgésiques doivent être administrés par voie injectable ou orale (tramadol 2 à 5 mg/kg deux ou trois fois par jour) en plus des AINS.
L’électro-acupuncture a été une option envisagée, surtout chez les chiens atteints d’un stade 5 depuis plus de 48 heures, mais les effets positifs semblent très limités, la seule étude complète sur le sujet comportant de nombreux biais .
Le taux de réussite du traitement médical, réservé aux stades 1 et 2, se situe autour de 55 à 100 %. Une récidive des signes cliniques est observée chez 31 à 50 % des chiens et 14,4 % des cas sont en échec thérapeutique, avec une détérioration continue ou une absence d’amélioration de l’état neurologique.
Traitement chirurgical
Les animaux à un stade de dégradation neurologique égal ou supérieur à 3 et ceux aux stades 1 et 2 qui ne répondent pas au traitement conservateur sont considérés comme des candidats pour un traitement chirurgical. Ce dernier consiste à décomprimer la moelle épinière et/ou les racines nerveuses au niveau des espaces intervertébraux touchés. En cas d’extrusion discale, le matériel hernié responsable de la compression médullaire se trouve dans le canal rachidien. Il convient donc de pénétrer ce canal pour l’en extraire.
La laminectomie dorsale est la technique originellement décrite pour le traitement chirurgical de la hernie discale thoraco-lombaire. Elle consiste à décomprimer la moelle dorsalement en retirant le plafond vertébral (lame et pédicules) avec deux variantes (dites Funkquist 1 et 2 selon le degré d’ablation pédiculaire). Cependant, elle est tombée en désuétude car elle ne permet pas une gestion chirurgicale correcte de la hernie discale. De nombreux cas de compression médullaire persistante ou récidivante à la suite de la formation de membrane cicatricielle et de l’impossibilité de retirer complètement le matériel discal hernié ont été décrits. Cette technique peut produire une déstabilisation importante de la colonne vertébrale.
L’hémilaminectomie est la technique de choix car elle permet un meilleur accès à la région ventrale et ventro-latérale de la moelle épinière (figure 1). Elle est considérée comme l’approche standard des hernies discales thoraco-lombaires (photos 2 et 3). Il est impératif que la localisation avec latéralisation précise de la lésion soit déterminée avant l’intervention chirurgicale(3). L’accès à une extrusion discale située du côté controlatéral à l’approche d’hémilaminectomie est contre-indiqué car il est difficile sans une manipulation excessive de la moelle épinière. Si une myélographie est réalisée et ne permet pas d’établir la latéralisation du matériel hernié, un scanner ou une IRM sont alors nécessaires. Le matériel hernié est délicatement retiré à l’aide d’instruments appropriés (photo 4). La moelle reprend alors une configuration normale (plus de déplacement dorsal ou dorso-latéral) (photo 5). Une durotomie (incision de la dure-mère) n’est pas réalisée, sauf en cas d’évidence d’un hématome sous-dural, mais cette technique est controversée. Une greffe de tissu graisseux, ou une éponge de gélatine (Pangen®(4), Gelfoam®(4)) peut être placée au-dessus du site d’hémilaminectomie pour tenter de le protéger .
La mini-hémilaminectomie constituée par une pédiculectomie partielle ou totale est une variante mini-invasive de l’hémilaminectomie qui préserve les facettes articulaires. Cette technique est moins déstabilisante biomécaniquement que les précédentes, mais nécessite une localisation très précise du matériel discal hernié par imagerie médicale moderne (scanner, myéloscanner ou IRM).
Dans le cadre des hernies discales chroniques, et notamment des protrusions discales chez les chiens de race de grand format, aucune extrusion du noyau pulpeux du disque n’est notée dans le canal, mais il existe un bombement du disque par hypertrophie de la portion dorsale de l’anneau fibreux. Dans un tel cas, l’hémilaminectomie est peu décompressive. Une corpectomie latérale partielle peut être réalisée pour cette indication (figure 2). Le corps vertébral est partiellement retiré à l’aide d’une fraise pneumatique afin d’accéder au canal vertébral ventral, de part et d’autre de la portion dorsale du disque .
La fenestration du disque intervertébral opéré ou des disques adjacents peut également être nécessaire au moment de l’intervention. Elle est préconisée comme mesure prophylactique pour prévenir l’extrusion de matériel discal dégénéré au niveau des espaces intervertébraux chirurgicalement décompressés et des espaces adjacents qui semblent prédisposés à une future hernie (noyau déjà minéralisé ou protrusion/extrusion déjà suspectée) . Elle consiste à inciser l’anneau fibreux par abord latéral et à retirer le plus possible de noyau pulpeux afin de limiter les futures extrusions du noyau. Cela crée une zone de fragilité permettant de faciliter une extrusion latérale (sans compression de la moelle épinière) plutôt que dorsale (avec compression de la moelle épinière). L’approche latérale est plus efficace et permet de retirer plus de matière que les approches dorsale et dorso-latérale. Des solutions alternatives à la fenestration chirurgicale existent : ablation discale percutanée au laser ou discectomie percutanée partielle sous fluoroscopie .
5 Pronostic
Le pronostic des hernies discales traitées chirurgicalement ou médicalement est le sujet de la plupart des études récentes . La présence de la sensation de douleur profonde et la durée de son absence semblent être les facteurs pronostiques les plus importants. Lors d’extrusion discale thoraco-lombaire, les chiens dont la sensation de douleur profonde est préservée ont un taux de récupération de l’ordre de 80 à 96 % après la décompression chirurgicale. En l’absence de sensation de douleur profonde, le pronostic de rétablissement postopératoire chute à 29 à 76 %, voire moins de 5 % si la douleur profonde est absente depuis plus de 48 heures. D’après Olby et coll., 58 % des chiens sans douleur profonde ont retrouvé cette sensation et la capacité de marcher et 11 % la capacité de marcher sans récupération de la sensation. Dans cette étude, la sensation de douleur profonde est revenue dans les 2 semaines suivant la chirurgie chez 78 % des chiens .
La rapidité d’apparition des signes cliniques est aussi un facteur pronostique : 70 % des chiens devenus paraplégiques (stade 4) en moins de 2 heures ont récupéré en phase postopératoire contre 100 % des chiens devenus paraplégiques en plus de 2 heures, mais moins de 2 jours . La gravité de la souffrance médullaire semble liée à la vitesse d’éjection du disque. Si la hernie est “explosive”, la moelle souffre deux fois, en raison d’une part du volume du matériel qui la comprime et, d’autre part, de la contusion liée à l’impact du matériel hernié très rapidement. De plus, les chiens présentant des signes cliniques pendant plus de 6 jours ont pris en moyenne 4,5 jours supplémentaires pour retrouver la capacité à marcher. Enfin, il n’existe pas de différence en termes de pronostic entre les chiens atteints d’une lésion caudale lombaire (motoneurone périphérique) et ceux qui présentent une lésion thoraco-lombaire (motoneurone central).
L’utilisation de la durotomie pour décomprimer la moelle et évaluer directement celle-ci, afin d’établir un pronostic de récupération, est controversée. Aucun bénéfice de cette technique n’a été démontré sur le flux sanguin . Seulement 10 % des axones (situés dans la substance blanche) sont nécessaires pour qu’un individu puisse marcher. L’euthanasie, sur les constats de la durotomie, peut être prématurée, sauf en cas d’absence de récupération dans les 4 semaines suivant une chirurgie ou si un développement de myélomalacie(2) ascendante et descendante est observé.
Lorsqu’un animal est atteint de hernie discale thoraco-lombaire, le risque de récidive est de 2,7 à 41,7 % . Aucune modification de l’activité n’a pu être mise en relation avec une diminution de ce risque. En revanche, le risque de rechute à un espace non fenestré est six fois plus grand que pour un espace traité et la fenestration prophylactique réduit le risque global de récidive d’extrusion discale (de 18 à 7,5 %) . La fenestration reste cependant controversée car elle pourrait augmenter le risque de récidive sur les espaces adjacents (effet domino), sachant qu’il n’est pas possible de fenestrer tous les disques et que ces espaces non fenestrés peuvent être plus délicats à traiter (racines nerveuses au niveau des intumescences brachiale et lombo-sacrée).
Enfin, en cas d’absence d’amélioration clinique ou de détérioration de l’état neurologique à court terme après une hémilaminectomie, il convient de refaire un examen d’imagerie car une compression résiduelle de la moelle épinière peut subsister. Le plus souvent, le chirurgien a laissé du matériel.
6 Suivi, soins postopératoires
En phase postopératoire, la gestion de la douleur est un facteur important. Des dérivés morphiniques injectables (morphine, 0,1 à 0,2 mg/kg, voire 0,4, par voie intraveineuse ; fentanyl à 5 µg/kg/h en IV) sont conseillés dans les premiers jours, associés à un AINS (sauf si l’animal a reçu des corticoïdes). Les corticoïes sont aussi utilisés aux doses classiques (à condition de ne pas les ajouter aux AINS). Ensuite, un relais (AINS et tramadol, 5 mg/kg deux à trois fois par jour par voie orale) est institué pour une durée de 10 à 15 jours en fonction de l’état de l’animal.
L’animal doit être gardé au repos strict pendant une durée minimale de 1 mois, puis une reprise progressive de l’activité peut être envisagée. L’utilisation d’une cage est recommandée, laquelle doit être propre, sèche et munie d’un matelas épais pour prévenir la formation d’escarres. Pendant cette période, la rééducation fonctionnelle peut être commencée. Des exercices tels que massages, flexion-extension des membres, position debout ou marche assistée sont recommandés (photo 6). L’utilisation d’un tapis roulant immergé est extrêmement bénéfique pour ces animaux (photo 7).
Tant que les déficits de la motricité sont importants, l’animal ne peut uriner par lui-même. Il va parfois uriner dans sa cage par trop-plein. Ainsi, il convient toujours de bien surveiller la taille de la vessie pour confirmer l’absence de stase urinaire lorsque les mouvements moteurs sont faibles ou absents. Par conséquent, une vidange vésicale doit être réalisée deux à quatre fois par jour par le personnel médical ou les propriétaires. Plusieurs méthodes sont employées : le sondage urinaire in-ter-mittent ou continu, ou la vidange manuelle de la vessie par taxis externe (photo 8) . Si le tonus du sphincter urétral est très important et empêche une vidange vésicale aisée, une prescription de diazépam (Valium®, 0,2 mg/kg per os trois fois par jour) ou d’alfuzosine (Xatral®, 0,01 à 0,1 mg/kg per os deux ou trois fois par jour) peut être envisagée. Puis, lorsque la motricité réapparaît, il convient de laisser à l’animal l’opportunité d’uriner par lui-même.
Enfin, 38 % des chiens développent une infection urinaire dans les 3 mois après l’intervention, dont 60 % d’infections occultes . Des cultures urinaires doivent être réalisées à intervalles réguliers et un traitement résultant de l’antibiogramme est prescrit.
Conclusion
Lors de suspicion clinique de hernie discale thoraco-lombaire, un traitement médical est prescrit chez les chiens ambulatoires (stades 1 et 2). Lors d’atteinte plus sévère ou de non-réponse au traitement médical, une approche chirurgicale est nécessaire. Elle est fondée sur un examen d’imagerie qui confirme la suspicion clinique et précise la localisation de la lésion. Le pronostic est très bon, avec une récupération fonctionnelle, dans la plupart des cas où la sensation de douleur profonde est conservée. La gestion postopératoire contribue largement à une récupération optimale. Bien que rare, les hernies discales peuvent être rencontrées chez le chat. Leur gestion diagnostique et thérapeutique est similaire à celle du chien.
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(1) Voir l’article “Hernie discale cervicale chez le chien” de G. Ragetly et coll., dans ce numéro.
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(2) Voir l’article “Pathogénie de la hernie discale chez le chien” de J. Carayol et coll., dans ce numéro.
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(3) Voir l’article “L’imagerie au service du diagnostic de hernie discale” de G. Ragetly et coll., dans ce numéro.
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(4) Médicament à usage humain.
Références
- 1. Bartels KE, Higbee RG, Bahr RJ et coll. Outcome of and complications with prophylactic percutaneous laser disk ablation in dogs with thoracolumbar disk disease: 227 cases (1992-2001). J. Am. Vet. Med. Assoc. 2003;222(12):1733-1739.
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ENCADRÉ
Évaluation de la nociception
→ Technique
Pincement d’un doigt à l’aide d’un clamp ou grattage du périoste du doigt avec une aiguille.
→ Réponse de l’animal
Il tourne la tête, essaie de mordre, se plaint. Sa fréquence cardiaque ou respiratoire augmente.
Le fait que l’animal fléchisse le membre postérieur ne relève pas de la sensibilité profonde, mais est un réflexe de flexion positif.
La hernie discale
en Chiens
Qu’est-ce que la hernie discale?
La colonne vertébrale est constituée de vertèbres (os) qui entourent la précieuse moelle épinière, autoroute de l’information nerveuse. Entre chaque vertèbre, on retrouve un disque intervertébral flexible, ce qui permet le mouvement de la colonne. Ce disque est constitué d’un anneau externe fibreux et d’un centre gélatineux (noyau pulpeux).
Une hernie discale se produit lorsque le noyau pulpeux fait une pression ou crée une rupture de l’anneau fibreux. Une compression est alors exercée sur la moelle épinière qui se retrouve coincée dans son carcan osseux. Les informations nerveuses ont alors du mal à circuler, ce qui crée une paralysie partielle ou totale des muscles situés après la zone de la hernie.
Les causes et les moyens de diagnostiquer la hernie discale
Un trauma peut être a l’origine de la hernie, mais une prédisposition génétique, l’âge et l’embonpoint semblent être les facteurs de risque.
Le seul moyen de confirmer, avec certitude, la présence d’une hernie discale est la myélographie. Il s’agit d’une radiographie, sous anesthésie générale, avec un colorant spécial injecté autour de la moelle épinière. La radiographie standard peut aussi se révéler utile au diagnostic.
Les traitements de la hernie discale
Si votre chien souffre d’une hernie discale, un traitement chirurgical ou un traitement palliatif médical peut être entrepris. Il faut comprendre que seule la chirurgie (en moyenne 2500 $ de frais médicaux) peut « régler le problème ». Le traitement médical ne fera que contrôler les symptômes.
Si le traitement chirurgical ne peut être envisagé, voici en quoi peut consister le traitement médical :
- repos total strict (en cage) pendant une semaine;
- repos total (restreint à la maison) pendant une semaine;
- repos (marche en laisse seulement) pendant deux semaines;
- retour graduel à l’exercice;
- utilisation d’anti-inflammatoire et d’anti-douleur;
- hospitalisation pour surveiller la production d’urine;
- traitement d’acupuncture.
Vous remarquerez que le repos constitue une partie importante du traitement. Il faut comprendre qu’une lésion à la moelle épinière ne peut pas se régénérer. Si la moelle est sectionnée, l’information ne passera plus jamais et le chien restera paralysé. Heureusement, une hernie discale ne provoque généralement pas de lésion, mais plutôt une compression. Ainsi, les anti-inflammatoires aident à faire disparaître cette pression. Mais si l’animal continue de se déplacer, chaque mouvement de sa colonne vertébrale entraînera un frottement du disque hernié sur la moelle épinière et une nouvelle irritation, avec risque de lésion permanente.
Si votre chien a souffert d’une hernie discale, il est préférable d’éviter de le laisser monter ou descendre les escaliers ou de sauter. Par contre, un exercice léger mais régulier (marche en laisse) est fortement suggéré. L’embonpoint sera à éviter.
Si vous avez des questions ou des inquiétudes au sujet de la santé de votre chien, n’hésitez pas à communiquer avec nous (450 449-7277), il nous fera plaisir de vous répondre.
La hernie discale chez le chien : cause, traitement, prévention
La hernie discale est une affection qui touche la colonne vertébrale et la moelle épinière, et qui peut provoquer des symptômes graves et irréversibles, tels que la perte de motricité ou de sensibilité.
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Qu’est-ce qu’une hernie discale ?
La colonne vertébrale est traversée par la moelle épinière, à travers chaque vertèbre. Or, entre les vertèbres se trouvent un disque fibreux (bleu foncé) autours d’un noyau gélatineux (bleu clair), autour duquel s’axent les vertèbres. Lors d’une hernie, le disque se rompt et le noyau vient compresser la moelle ou les racines nerveuses.
La zone comprimée peut varier : d’une racine nerveuse à la moelle épinière elle-même. Cela dépend énormément de la cause de la hernie, de son temps d’évolution, et de la zone touchée. Les symptômes varient aussi énormément : d’une simple gêne pour marcher à une paralysie complète.
Comment diagnostiquer une hernie discale ?
Les symptômes d’appel sont variables, et peuvent se confondre avec d’autres affections orthopédiques ou nerveuses. Un examen clinique est donc nécessaire pour évaluer les hypothèses, et les vérifier par des examens complémentaires.
On notera notamment :
- douleur au dos
- difficulté à se déplacer, boiterie
- paralysie partielle, ou complète
- perte de sensibilité, perte de la douleur
Le vétérinaire pratique ensuite un examen d’imagerie, qui peut varier en fonction des cas : radios, avec ou sans liquide de contraste (myélographie), scanner, voire IRM. Cet examen peut être pratiqué sous anesthésie.
L’objectif est d’appréhender le déplacement du disque, et la compression de la moelle épinière. Or, celle-ci est transparente aux rayons X, d’où la nécessité d’injecter un liquide de contraste dans le canal vertébral, ou de passer par un IRM, dans les cas les plus délicats.
Il est important de considérer cette affection comme une urgence, en particulier si les symptômes apparaissent et évoluent rapidement : les dégâts sur la moelle épinière peuvent rapidement devenir irréversibles, et le pronostic dépend donc énormément de la rapidité avec laquelle on intervient pour lever la compression.
Quels sont les facteurs de risque d’une hernie discale ?
Le risque est très différent en fonction des chiens, cela dépend de leur anatomie. Il faut distinguer deux types de hernies, en fonction de la vitesse d’apparition : la hernie discale aiguë, et la chronique.
Les hernies discales aigues se caractérisent par une mise en place très rapide, en moins de 24-48h. Ces hernies sont souvent liées à un choc, et potentiellement douloureuse. Les chiens avec de long corps, ou au contraire un corps » tassé « , ont des tensions plus importantes qui s’exercent sur la colonne. On citera notamment les brachycéphales comme les Bouledogues, ou les chiens longilignes comme le Teckel, mais aussi le Berger Allemand, le Caniche ou le Cavalier King Charles. Ces races sont prédisposées aux risques de hernie.
Les hernies discales chroniques peuvent mettre des jours, voire des mois avant de manifester des symptômes visibles. Elles ne sont souvent pas douloureuses. Ce type de hernie peut toucher tous les animaux, cela dépend énormément de leur activité, leur âge, et leur prédisposition raciale (les races citées ci-dessus sont également plus à risque).
Comment soigner une hernie discale ?
Dans le cas d’une atteinte discrète, chronique, avec seulement une gêne ou une douleur dorsale, un traitement médicamenteux (à base d’anti-inflammatoire) est souvent suffisant.
Par contre, dans le cas d’une atteinte plus importante (notamment s’il y a une paralysie), le traitement chirurgical est vivement recommandé, car les lésions peuvent rapidement devenir irréversible. C’est une chirurgie d’urgence, il ne faut donc pas attendre que le chien récupère tout seul s’il perd le contrôle de ses membres, surtout s’il a perdu également la sensibilité.
La chirurgie consiste donc à décomprimer la moelle épinière, en enlevant une partie de la vertèbre. Cependant, si la moelle a subi des dégâts, il n’est malheureusement pas possible de le soigner chirurgicalement, et la récupération, très aléatoire (de quelques semaines à jamais), dépend beaucoup du temps mis à lever la compression.
Le pronostic dépend de l’intensité de la hernie, et du temps mis pour intervenir : par exemple, un animal paralysé depuis moins de 48h a 50% de chances de remarcher. Ce chiffre tombe à 10% si l’affection a plus de 2 jours, avec une perte de la sensation de douleur.
Comment prévenir une hernie discale ?
D’une manière générale, il est recommandé d’éviter les déplacements verticaux pour les chiens : tous les sauts vont exercer des contraintes sur la colonne, pouvant conduire à la protrusion du disque, de manière plus ou moins brutale.
C’est encore plus vrai pour les races prédisposées : si vous avez un bouledogue ou un carlin, évitez-lui les descentes de canapé, les escaliers, etc.
De même, pour ces races, attention quand vous le prenez dans les bras : si vous le saisissez par les épaules, tous le poids des postérieurs repose sur les premières vertèbres thoraciques ! Il faut donc soulever le chien en glissant tout l’avant-bras sous son ventre, pour soutenir de manière égale tout le corps du chien.
Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz
Publi-rédactionnel
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La hernie discale peut être à l’origine de douleurs intenses ainsi que de gênes dans les bras et les jambes, parfois même au niveau des cuisses, des fesses ou des épaules. La maladie du disque intervertébral rend difficile le port de charges lourdes et peut se révéler handicapante dans la vie de tous les jours. En complément d’un traitement médical, la personne qui souffre d’une hernie discale peut avoir recours à des remèdes naturels. Zoom sur les traitements maison pour guérir plus vite d’une inflammation de la hernie discale.
Que faut-il consommer pour soigner une hernie discale ?
Le curcuma
Le curcuma est composé de curcumine. Il s’agit d’un antioxydant contenant des effets anti-inflammatoires. Le curcuma s’avère donc très efficace en cas d’hernie discale. Vous pouvez consommer l’épice en poudre ou bien en comprimé.
Le diméthylsulfoxyde
Ce liquide incolore contient du soufre organique qui permet de soulager la douleur. Le DMSO est disponible en pharmacie. Avant d’en consommer, faites preuve de vigilance et informez-vous auprès de l’officine. N’utilisez pas le diméthylsulfoxyde sans avis médical si vous êtes enceinte, diabétique ou allergique au soufre. L’interaction du DMSO avec d’autres médicaments peut également causer des effets néfastes. Si vous prenez des médicaments anti-anxiété, des relaxants musculaires, ou bien des somnifères, prenez conseil auprès de votre médecin généraliste.
Le poivre de Cayenne
Cet ingrédient naturel est conseillé pour guérir plus vite d’une inflammation de l’hernie. Consommez un thé au poivre de Cayenne trois fois par jour ou appliquez une pâte à base d’eau et de poivre de Cayenne.
Hernie discale, quelles plantes pour guérir ?
Plusieurs plantes sont recommandées contre l’hernie discale. La prêle, par exemple, est riche en minéraux. Elle est connue pour guérir aussi bien les fractures que les lésions des ligaments. Faites infuser la plante et consommez-en plus de quatre fois par jour.
Le pavot de Californie est également un bon anti-inflammatoire et analgésique. Appliquez quelques feuilles fraîches sur la zone douloureuse.
La consoude aide aussi à la guérison. Faites macérer une demi-journée des feuilles fraîches et séchées dans 1,5 litre d’eau froide. Une fois chauffées et filtrées, ajoutez-les au bain. Elles devraient réduire la douleur de l’inflammation. Attention, les feuilles de consoude ne doivent pas être ingérées sous peine de dommages au foie.
L’écorce de saule blanc ainsi que le millepertuis sont aussi conseillés en cas d’hernie discale. Néanmoins, demandez l’avis de votre docteur avant d’avoir recours au saule blanc.
Remèdes naturels contre l’hernie discale
Il existe quelques bons gestes à adopter pour réduire la douleur de manière significative.
Le chaud et le froid
Alternez le chaud et le froid pour réduire votre inflammation. Appliquez des sacs de glace les premiers jours, puis passez à la bouillote chaude. L’opération peut être renouvelée toutes les deux à trois heures.
Les bains au sel d’Epsom
Un remède maison doux et efficace. Ajoutez à votre bain d’eau tiède entre une et quatre tasses de sel d’Epsom.
Les acides gras
Pour diminuer la douleur d’une hernie discale, pensez à l’Omega 3 ainsi qu’aux acides gras. Ils réduisent la douleur et aident la réparation des disques endommagés.
Les bons gestes santé à adopter
Votre corps a besoin de repos. Toutefois, avant de vous endormir, prenez quelques précautions. Veillez à ne jamais rester trop longtemps dans la même position. Dormez également sur une surface plane (un lit bien ferme, donc). Surtout, ne vous endormez jamais sur le ventre. Cette position est fortement décommandée en cas d’inflammation de l’hernie discale.
Repos mais aussi marche. La marche reste importante, mais à petite dose. Marchez une dizaine de minutes toutes les trois heures. Ne forcez jamais, surtout si vous ressentez des douleurs au niveau des jambes. A savoir, ne marchez jamais avec des chaussures à semelles souples ou des talons hauts. Privilégiez les semelles à air ou utilisez du gel amortissant.
Les mouvements de yoga peuvent également être bénéfiques. Faites quelques étirements de base tout en veillant à ne pas commettre de faux mouvements. De préférence, demandez conseil à votre médecin. Il vous enseignera des mouvements de yoga faciles à reproduire à la maison. De manière générale, ne restez pas inactif pendant plus de deux heures. Bougez tout en faisant attention.
Pour mettre toutes les chances de votre côté, appliquez tous les remèdes naturels. Le massage profond, par exemple, est connu pour soulager la douleur. Faites-vous masser par un professionnel afin d’éviter les mauvaises manipulations. L’acupuncture est également conseillée. Renseignez-vous auprès d’un praticien expérimenté.
Niveau alimentation, buvez beaucoup d’eau et consommez des fibres. En revanche, évitez le plus possible les produits laitiers ainsi que la viande.
En revanche, il y a des habitudes à proscrire. Réduisez au maximum vos déplacements en voiture. Limitez-vous à de petits trajets. Si vous devez vraiment vous déplacer, préférez les transports en commun tels que le train. Le sport est aussi à bannir. Pas de course à pied ni de sports de ballon pendant votre convalescence.
En cas de douleurs persistantes, consultez votre médecin qui vous prescrira des anti-inflammatoires. Si les symptômes ne disparaissent pas, un acte chirurgical peut être envisagé.