Oeuvre de Jean-Michel Tixier. Illustration bonheur. — SELENA JEUSSET
» Plusieurs travaux ont récemment montré que le fait d’être bénévole a des effets positifs sur le bien-être. Nous avons voulu savoir si cela était également le cas pour les donateurs, les adhérents, les dirigeants d’associations et même, les acteurs au sens large « , explique Jacques Malet, président de l’Institut Recherches et Solidarités et auteur de l’enquête » La France bénévole » (1), dévoilée en exclusivité par 20 Minutes.
Résultat : toutes ces personnes présentent effectivement un surcroît d’enthousiasme, de confiance et d’optimisme par rapport au reste de la population. Plus encourageant encore, » nous nous sommes rendus compte que les deux tiers des Français sont des acteurs. Le discours qui voudrait que les gens soient repliés sur eux-mêmes est faux « , se réjouit l’expert.
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» Plus un individu s’implique, plus il a envie d’agir «
Mais qu’est-ce qu’un » acteur » au juste ? » C’est une personne qui est dans l’action et qui fait montre de solidarité « , répond Jacques Malet. Un acteur peut ainsi être un citoyen qui donne un coup de main suite à une inondation ou même, une personne qui organise régulièrement des sorties entre amis. » Vous n’avez pas besoin d’aller vacciner des enfants en Afrique pour changer le monde. La solidarité commence dans l’attention que vous portez à votre réseau social « , estime Jacques Malet.
Ceci dit, l’étude démontre que plus la personne est impliquée, plus elle est enthousiaste. Ainsi, un donateur ressentira davantage de bien-être qu’un citoyen lambda, un adhérent se montrera plus confiant qu’un donateur, un bénévole sera plus satisfait qu’un adhérent, etc. Pour deux raisons, estime Jacques Malet. D’abord parce que » nous avons tous tendance à imaginer l’autre à notre image. Celui qui ne fait rien pense que les autres ne font rien également, ce qui lui donne une mauvaise image du monde « . Ensuite, parce que » l’enthousiasme s’accroît en même temps que l’action, cette dernière permettant de constater des résultats concrets « .
Mais est-ce le fait de s’impliquer qui rend plus enthousiaste ou est-ce l’état d’esprit positif qui encourage les individus à entrer dans une association ? » Ce n’est pas facile de répondre mais ce qui est certain, c’est que les deux se nourrissent. Il n’y a pas d’exception : plus un individu s’implique, plus il a envie d’agir « , répond Jacques Malet.
Jessica, trentenaire bénévole à la Protection civile, semble lui donner raison. Depuis sept mois, elle mène des actions auprès des SDF. » J’ai parfois l’impression d’appliquer un pansement sur une plaie béante… Mais cela me donne l’envie de faire bouger les choses à un niveau encore supérieur. Par exemple, d’aller à la rencontre des politiques pour qu’ils déclenchent de nouvelles actions. Je suis justement en train d’y réfléchir « , explique-t-elle à 20 Minutes.
Revers de la médaille : d’après l’étude de Recherches et Solidarités, moins de 15 % des personnes interrogées, ayant toutes, de près ou de loin, un lien avec les associations, ont une vision positive de la cohésion sociale en France. Ce jugement est plus sévère que celui mesuré auprès de l’ensemble des Français. De même, les » acteurs » font preuve de davantage de lassitude.
» Ils peuvent ressentir une certaine usure quand ils constatent que les résultats de leur action ne sont pas toujours à la hauteur de leurs attentes, ni à la hauteur des besoins, dans un contexte social tendu « , commente Jacques Malet. » Côtoyer un problème de plus près installe forcément une certaine désillusion « , abonde Jessica. » Mais toutes les émotions positives qui vous traversent quand vous vous occupez des autres valent bien plus que les tristesses ressenties « .
(1) Enquête réalisée en ligne entre le 6 mars et le 17 avril 2015 auprès de 3.017 personnes. Les résultats sont croisés avec les critères relatifs au genre, à l’âge, à la situation familiale, à l’activité, à la région et à l’implantation des répondants en milieu rural ou en milieu urbain.
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Se rapprocher ou pas d’une association de patients, telle est la question que se pose de nombreux malades chroniques. Si tant est qu’ils choisissent de franchir le pas, reste à savoir vers laquelle se tourner. Mais au juste, à quoi ça sert?
1. Avoir des réponses à ses questions
Sachant qu’une maladie chronique bouleverse une vie, les personnes atteintes et leurs proches ont souvent de nombreuses questions, qu’elles soient d’ordre médical, social, administratif ou juridique. Les associations peuvent apporter des réponses ou les orienter vers les bons interlocuteurs.
2. Lutter contre l’isolement
Au delà des conseils et de l’orientation, les bénéfices sont aussi une écoute psychologique. Nombreux sont les patients qui recherchent un accompagnement et un contact humain, surtout ceux qui ne sont plus en mesure de travailler ou qui n’ont que peu de famille. Lorsqu’une personne ne peut plus participer à des activités sociales faute d’énergie ou parce que les paralysies rendent compliqué le moindre déplacement, il est plaisant d’échanger avec des personnes qui ont le même vécu, et avec lesquelles on peut partager son expérience.
3. Se tenir au courant des progrès médicaux et de la recherche
Les associations de patients mènent un travail actif pour faire avancer la recherche. Il n’est pas rare qu’elles organisent des événements destinés à rassembler des fonds pour aider les chercheurs à identifier des traitements. Elles sont donc en première ligne pour informer les patients sur le sujet.
4. Faire partie de plusieurs associations
Il est parfaitement possible de faire partie de plusieurs associations, d’autant qu’elles ont souvent leurs propres spécificités. Certaines se consacrent à des campagnes nationales de sensibilisation pour lutter contre les préjugés et combattre les discriminations dont sont victimes les malades, d’autres sont davantage tournées vers l’aide aux patients ou vers la recherche. Beaucoup de personnes sont membres de plusieurs associations, qu’elles soient nationales ou régionales.
5. Echanger avec d’autres personnes
Les associations de patients peuvent être complémentaires des professionnels de santé, au sens où elles permettent de rencontrer d’autres malades qui comprennent vos difficultés et sont parfois en mesure de donner de précieux conseils pour mieux vivre la maladie au quotidien.