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Cardiologie
Les affections cardiaques sont fréquentes chez les animaux de compagnie. À l’heure actuelle il est possible en médecine vétérinaire de prolonger significativement l’espérance de vie et la qualité de vie des patients cardiaques avec le choix approprié de médicament ou d’intervention. Toutefois un diagnostic précis est nécessaire pour établir le plan de traitement le plus approprié pour un patient.
L’appareil à échographie cardiaque est un appareil indispensable pour faire des diagnostics cardiaque précis. L’investigation peut inclure aussi la prise de radiographies thoraciques, la mesure de la pression sanguine et l’électrocardiogramme en plus des examens plus standards comme l’examen physique et les analyses sanguines.
Dre Nathalie Therrien, MV a une pratique de référence en cardiologie depuis 2007 à Sherbrooke. Cette pratique se situait Carrefour santé animale avant de déménager à l’hôpital vétérinaire Cœur de Sherbrooke. Dre Therrien est une vétérinaire généraliste passionnée par la cardiologie depuis la première année d’étude en médecine vétérinaire.
La maladie cardiaque chez le chat
La maladie cardiaque est souvent difficile à diagnostiquer chez le chat. La plupart des chats qui ont une maladie cardiaque ont l’air parfaitement en santé ou encore montrent des signes vagues et non concluants ce qui fait de la maladie cardiaque chez le chat « le tueur silencieux ».
Une étude récente a démontré qu’un chat sur six est affecté par la cardiomyopathie hypertrophique, la maladie cardiaque la plus commune chez le chat. Le nombre de chats atteints de maladie cardiaque congénitale est aussi relativement élevé. Dans les deux cas, une détection précoce est importante pour planifier les soins et les suivis médicaux dans le but de donner au chat la meilleure qualité de vie et la meilleure longévité possibles.
Le diagnostique de la maladie cardiaque féline s’obtient à l’aide d’une échographie. Alors que la radiographie ne permet de voir que la silhouette du coeur à un moment précis (comme une photo d’une ombre chinoise), l’échographie permet de voir les cavités du coeur en mouvement car le sang et le muscle cardiaque n’ont pas la même densité échographique. Il est donc possible de mesurer les parois du coeur, la grosseur des ventricules et des oreillettes et le diamètre des gros vaisseaux. L’échographie permet aussi de vérifier les flux sanguins et leur vitesse, de détecter des flux anormaux et d’évaluer la force du muscle cardiaque.
La maladie cardiaque devrait toujours être suspectée chez le chat malade montrant des signes non spécifiques même en absence de souffle cardiaque. Elle devrait aussi être dépistée chez les reproducteurs de certaines races plus à risque comme le Maine Coon, le Persan, le Bengal et le Ragdoll.
De plus, tous les chats qui présentent un souffle cardiaque (détecté par le vétérinaire) devraient avoir une évaluation cardiaque. Les chats plus chanceux auront seulement un souffle physiologique (souffle de croissance qui disparaît vers 4-5 mois) ou un souffle bénin (souffle qui persiste à l’âge adulte mais qui n’entraîne pas de conséquence). Certains chats ont un souffle intermittent qui peut être bénin ou associé à une grave maladie. Seule l’échographie cardiaque permet de faire un diagnostique précis.
Les souffles cardiaques « innocents » ou de croissance chez les chatons et les chiots Étant donné la relative petitesse des deux gros vaisseaux dans lesquels le coeur pousse le sang chez le chiot et le chaton, il y a chez certains une turbulence qui est audible au sthétoscope et qu’on appelle un souffle cardiaque. Le souffle de croissance va s’estomper à mesure que la taille des vaisseaux relativement au coeur va augmenter et il est généralement disparu vers 16 semaines d’âge. Les souffles de croissance sont très fréquents et peuvent se trouver chez plusieurs animaux dans une portée. En contrepartie les réels problèmes cardiaques congénitaux sont très rares.
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Cardiomyopathie Hypertrophique du Chat
Ecrit par [email protected] sur 1 janvier 1970. Publié dans Les maladies du chat
Les chats atteints de cardiomyopathie hypertrophique (CMH) sont en général les British, chartreux, siamois, burmese, le Maine Coon, le persan et l’Himalayen mais certains européens sont aussi touchés par cette affection.
La CMH est une anomalie du muscle cardiaque. Il se développe de façon exagérée, devenant très épais et peu contractile. Les parois du cœur devenant très épaisses, elles comblent les cavités avec le temps, laissant peu de place pour la circulation du sang.
Les premiers symptômes apparaissent en moyenne vers l’âge de 7 ans, avec des variations entre 3 mois et 17 ans. La forme familiale chez le Maine Coon a un développement plus rapide : chez la plupart des Maine Coon, la maladie se déclenche entre 6 mois et 2,5 ans avec une espérance de vie de 4 à 8 ans.
La CMH atteint plus fréquemment les mâles que les femelles : jusqu’à 87 % de mâles selon les études.
Un test génétique existe (voir article) par prélèvement buccal.
Les altérations anatomiques et fonctionnelles de myocarde (muscle du cœur) peuvent conduire à de nombreuses complications : œdème pulmonaire, épanchement pleural, thromboembolie, syncopes et mort subite.
La CMH est une pathologie évolutive. Un chat atteint peut connaître des phases de rémission dans la progression de la maladie, aussi bien que des phases d’accélération brutale. Il n’est malheureusement pas possible de prévoir ces variations a priori.
Une cardiomyopathie hypertrophique a une apparence, une sévérité et un âge d’apparition très variables entre individus, y compris quand il s’agit de la même forme d’HCM transmise au sein d’une même lignée.
Un chat atteint d’HCM n’est pas nécessairement condamné à brève échéance : un traitement permet de ralentir l’évolution et de traiter les complications (mais malheureusement pas sur les causes) et il peut vivre plusieurs années à vos côtés, si la forme d’HCM dont il est atteint n’est pas trop sévère, diagnostiquée suffisamment tôt.
La Cardiomyopathie hypertrophique du chat
Qu’est ce que c’est?
La Cardiomyopathie Hypertrophique (CMH) est la maladie cardiaque la plus fréquente chez le chat. Il s’agit d’un épaississement de la paroi du muscle cardiaque. Cet épaississement conduit à une diminution de volume des cavités cardiaques et de ce fait à une insuffisance cardiaque. La maladie se déclare en moyenne entre 5 ans et 7 ans.
Certaines races de chat sont prédisposées comme le Maine Coon, le Persan, le Ragdoll, le Sphinx, le British et l’American shorthair…
On note que les chats mâles sont plus concernés que les chats femelles.
Quelles sont les causes de CMH chez le chat?
Les causes peuvent être génétiques ou acquises. Pour certaines races, des gènes ont été identifiés comme responsables. Ainsi, des tests de dépistage génétiques existent et permettent d’écarter de la reproduction les animaux porteurs des gènes incriminés. Cependant, ces tests sont réservés à quelques races. Il reste encore certaines races pour lesquelles l’identification des gènes en cause n’a pas été clairement défini.
La CMH peut être secondaire à une maladie chronique comme l’hyperthyroïdie ou l’hypertension chronique.
Quelles sont les manifestations de la CMH chez le chat?
L’augmentation de l’épaisseur cardiaque conduit progressivement à une insuffisance du remplissage cardiaque puisque les cavités diminuent en volume. Pour compenser cette insuffisance, la fréquence cardiaque augmente. Des congestions veineuses apparaissent (oedème pulmonaire, épanchement thoracique, ascite…). La stase veineuse augmente également le risque de trombo embolie.
La plupart des chats atteints n’ont aucun signe de la maladie. La maladie se manifeste par des difficultés respiratoires, des vomissements et une perte d’appétit. La toux n’ est observée que très rarement. Les trombo embolies se manifestent par une paralysie soudaine et douloureuse du train arrière.
Quels sont les moyens diagnostiques?
La cardiomyopathie hypertrophique du chat (CMH)
– Mesure de la pression artérielle : elle permet de voir si une hypertension artérielle systémique est associée à la CMH.
– L’électrocardiographie (= enregistrement à la surface du corps de la somme des vecteurs engendrés par la dépolarisation et repolarisation du myocarde) n’apporte que peu d’éléments supplémentaires.
– Un bilan hémato-biochimique afin d’écarter un souffle cardiaque fonctionnel (dû à une anémie, une hypoprotéinémie ou une hyperviscosité sanguine) ou une maladie métabolique (hyperthyroïdie, insuffisance rénale chronique, acromégalie).
Et de manière plus anecdotique, l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique, très utilisée chez l’Homme), le dosage de la troponine cardiaque I (cTnI) et la mesure de l’immunoréactivité plasmatique de l’endothéline-1 (ET-1) sont d’autres examens complémentaires peu réalisés en pratique.
Traitement :
Aucun traitement médical ne permet la guérison du chat malade ; celui-ci vit avec la CMH et finit par en décéder. Cependant, le traitement médical a un réel intérêt car il apporte un bon confort de vie au chat et ce, jusqu’à parfois plusieurs années.
Le traitement vise à :
– Réduire les risques de décompensation
– Améliorer la fonction du cœur lors de sa relaxation et de son remplissage (diastole ventriculaire + systole auriculaire)
– Traiter l’insuffisance cardiaque congestive
– Prévenir les risques de thrombo-embolie.
Il dépend de l’âge et du statut physiologique de l’animal, de la cardiopathie en cause, de son stade d’évolution, et des signes de dysfonctionnement cardiaque ou de décompensation. Le traitement est donc spécifique à chaque animal et s’établit au cas par cas. Il est amené à évoluer avec l’évolution de la CMH elle-même, ce qui nécessite des contrôles réguliers de l’animal.
Les familles de médicaments utilisées par le vétérinaire sont les suivantes :
– Diurétiques qui visent à diminuer la précharge cardiaque (ex : furosémide, thiazidiques, spironolactone)
– Inhibiteurs calciques qui améliorent la relaxation ventriculaire par diminution de la fréquence cardiaque (ex : diltiazem)
– Beta-bloquants qui diminuent la fréquence cardiaque, le mouvement systolique antérieur mitral et donc le gradient de pression dans la chambre de chasse ventriculaire (ex : aténolol)
– IECA (Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion de l’Angiotensine) qui ont un effet anti-fibrosant, vasodilatateur mixte et anti-hypertenseur (ex : benazepril)
– Anti-agrégants plaquettaires pour limiter les thrombus (ex : daltéparine, aspirine, clopidrogel).
Pronostic :
Le pronostic reste globalement mauvais même lors de prise en charge médicale. Il est aggravé en cas d’insuffisance cardiaque réfractaire, de thrombo-embolie aortique, de dilatation importante de l’atrium gauche ou d’hypertrophie très sévère des parois myocardiques (entre 8 et 10 mm).
La médiane de survie des animaux atteints tout confondus est de 2 ans (50% des animaux sont morts au bout de 2 ans). Elle est plus particulièrement, de 3 ans pour les chats asymptomatiques, 2 ans en cas de syncope, 1.5 ans pour les insuffisants cardiaques congestifs et 6 mois en cas de thrombo-embolie.
Prévention :
Un programme de prévention et de sélection existe pour les races de chat dont la maladie est connue pour être héréditaire (Maine Coon et Ragdoll) : il vise à tester génétiquement tous les reproducteurs et à écarter de la reproduction les sujets atteints du défaut génétique (porteurs hétérozygotes et homozygotes).
Pour toutes les autres races dont le Devon Rex, la réalisation d’un dépistage échographique annuel dès l’âge jeune adulte (1 an) et jusqu’à un âge avancé (idéalement 10 ans) pour tous les reproducteurs, serait l’idéal. Les sujets atteints seraient ainsi écartés de la reproduction et leur éventuelle descendance serait contrôlée par échographie de manière plus régulière (tous les ans).
Chez le Devon Rex, un programme de recherche vient de débuter à l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort (ENVA) sous la direction du Dr Abitbol, dans le but de mettre en évidence une éventuelle composante héréditaire à cette maladie.
Dans cette optique, tout chat de race Devon Rex ayant contracté une CMH est invité à se faire connaître auprès de l’ENVA en remplissant le document PDF disponible ci-dessous et en suivant les instructions d’envoi. Grâce à votre participation, les connaissances sur la CMH du chat et du Devon Rex en particulier pourront progresser.