Table des matières
- Documentaire : le chat, ce tueur si mignon
- Grandes capacités de chasseur
- Nouvelle-Calédonie et Australie
- Menace pour le rat-kangourou
- « Le jeu du chat et de la souris » : appelons un chat un chat, ce documentaire est extra
- La souris pète les plombs
- Le fameux pipi de chat
- Une Vie de chaton : pour tous les amis des matous (en Blu-ray et DVD)
Documentaire : le chat, ce tueur si mignon
Présent partout dans le monde, le chat a conservé, malgré des millénaires de domestication, des instincts de prédateur. Sa prolifération est un fléau pour certains écosystèmes fragiles, comme en Nouvelle-Calédonie ou en Australie. Un documentaire captivant, à voir sur Arte.
L’humanité, comme vous le savez, se divise en deux catégories : ceux qui adorent les matous, qui les trouvent trop mignons et ceux qui ne peuvent pas les voir en peinture. Je fais partie, je l’avoue, de la deuxième catégorie. Je n’aime pas les chats et pourtant, ce documentaire m’a passionnée. Parce qu’il montre la vraie nature de cet animal : c’est un dangereux serial killer. « Le chat, ce tueur si mignon » est à voir sur Arte.
Grandes capacités de chasseur
Je vous rassure, si vous aimez les chats, vous serez captivés aussi. Leurs capacités impressionnantes sont décortiquées et l’on comprend mieux leurs talents de chasseurs. Une très grande agilité, une audition très puissante, des griffes acérées et rétractiles, mais aussi la capacité de voir la nuit : le chat est nyctalope. Le problème, c’est qu’il est devenu une menace pour certaines espèces en voie de disparition, aux quatre coins du monde. L’union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) a classé le chat parmi les espèces les plus agressives et nuisibles.
Nouvelle-Calédonie et Australie
Cette menace vient surtout de ceux qu’on appelle « les chats harets », c’est à dire des chats domestiques retournés à l’état sauvage. Et notamment en Nouvelle-Calédonie : cet archipel français dans le Pacifique abrite une biodiversité parmi les plus riches de la planète. Avec des espèces endémiques qu’on ne trouve que dans cette zone. C’est le cas de certains lézards. S’ils se font tous dévorer par les chats, ils risquent de disparaître pour de bon. Les puffins fouquets sont aussi en danger : ces oiseaux marins ne sont pas du tout craintifs car, au cours des millénaires d’évolution, ils n’ont pas vu de prédateur. Les chats de Nouvelle-Calédonie s’attaquent aussi aux chauves-souris, ou encore aux crabes et aux poissons : il est assez impressionnant de les voir harponner leurs proies en plongeant les griffes dans la mer d’un coup sec, comme un ours au bord d’une rivière.
Ce qui n’arrange rien pour la biodiversité, c’est que les chats ne sont pas de fins gourmets. Ils n’ont pas beaucoup de papilles gustatives. Autrement dit, ils s’attaquent à tout ce qui promet une ration de protéine. Et leur instinct de chasseur les pousse à s’attaquer à une proie même quand ils n’ont pas faim.
Menace pour le rat-kangourou
Ce documentaire nous conduit aussi – et c’est la séquence la plus intéressante – en Australie. Dans ce pays, la prolifération des chats haret est un fléau que les autorités prennent très au sérieux. Car ils s’attaquent notamment au rat-kangourou, un marsupial dont la population est en déclin. Au centre du pays, on a créé une zone sans prédateur : une immense clôture a été érigée. Mais il ne suffit pas de protéger les proies, il faut aussi leur apprendre à se défendre : des biologistes capturent donc des chats sauvages pour les introduire, petit à petit, dans la réserve. L’idée est d’améliorer les stratégies de fuite des marsupiaux, de les rendre plus méfiants. De rétablir un rapport de force entre le chasseur et sa proie, en quelque sorte. Une chose est sûre : vous ne verrez plus le chat de la même manière quand vous tomberez sur une énième vidéo attendrissante sur internet…
« Le jeu du chat et de la souris » : appelons un chat un chat, ce documentaire est extra
La phrase d’attaque de ce documentaire, que nous ne saurions trop vous inciter à regarder, donne le ton : » Il était un foie qu’un chat avait fragile à force de trop manger « . Et le bougre ne s’en privait pas, améliorant par exemple son régime à base de croquettes, d’un plat de saumon fumé imprudemment laissé sur la table. » Le jeu du chat et la souris « , se déroule dans une maison en pleine cambrousse où un matou un peu crétin surnommé Marcel tente pendant 52 minutes de boulotter une malicieuse souris dite Canaille. Celle-ci échappera-t-elle à l’instinct meurtrier du félin ? Pigeonnera-t-elle son meurtrier potentiel ? Ou le raminagrobis finira-t-il par avoir sa peau ? C’est ce thriller sur la prédation – sujet pas forcément très drôle au départ – que filme Christophe Duchiron dans les champs où Marcel part en maraude, dans les cloisons où Canaille se faufile, sur les branches d’arbres où guettent une chouette ou un faucon, qui inscriraient bien, eux aussi, de la souris à leur menu.
La souris pète les plombs
L’idée du film revient à Stéphanie Coleaux (cofondatrice avec François Landesman de la société de production Bonne Compagnie). Elle a confié les commandes du documentaire à Christophe Duchiron qui s’est doctement appuyé sur des études anglaises sur la prédation, une étude russe sur l’urine de chat – on y reviendra – et les connaissances d’une éthologue,
» car, dit ce joyeux drille, moi, je suis un amateur total, je n’ai pas d’animaux de compagnie, juste une femme et des enfants. » Sa voix off résolument ludique, permet de prendre de la distance par rapport au genre (le documentaire animalier) et à son commentaire, parfois ultra-sérieux, voire limite pompeux. Canaille ronge-t-elle les fils électriques plongeant la demeure dans l’obscurité, » elle a pété les plombs « , constate aussitôt Christophe Duchiron. Marcel passe-t-il ses nerfs sur le tapis après avoir dû renoncer à ses proies, Boule et Bulle, les deux poissons de la maisonnée qui tournent en rond dans leur aquarium : » On dirait l’agité du bocal « , lâche-t-il avec l’air de ne pas y toucher.
© Bonne Compagnie
Le fameux pipi de chat
Au passage, évidemment, on apprend une foultitude de choses. Entre autres ? Et bien que le cœur d’une souris bat 500 à 600 fois par minute et qu’elle grignote 3 grammes de nourriture une vingtaine de fois par jour ? Mais aussi qu’un chat a l’ouïe surdéveloppée, des oreilles mobiles à 180 degrés et consacre 3 heures sur 24 à la prédation ? Pourquoi un félin fait-il autant sa toilette ? Pour se désodoriser les poils et la peau et effacer ainsi toute odeur propre à l’identifier lors de ses parties de chasse ? Pourquoi marque-t-il son territoire de son urine, le fameux pipi de chat ? Pour y accoutumer la souris qui, à l’âge adulte, se montrera moins prudente. Quelle est enfin la stratégie ultime d’un rongeur cerné par un félin : se figer sans bouger pour le décourager : la parade peut durer trois minutes et porte un nom, l’immobilité tonique.
Canaille pèse une trentaine de grammes, Marcel 4 kilos. Pourtant David ne laisse pas Goliath lui en conter. Et lui mène, même, la vie dure. On ne pariait guère sur le fait que ce documentaire aux vertus pédagogiques réussisse à nous passionner avec cette histoire simple qui convoque tout un imaginaire : » Tom et Jerry « , bien sûr (des gamins regardent en boucle le dessin animé), mais aussi le souvenir de » La nuit du Chasseur » de Charles Laughton ou de » Duel au soleil » de King Vidor et Otto Brower. Quant à la maîtresse de maison, que la vision de cette pauvre Canaille rend chèvre, quel roman pouvait-elle bien dévorer sinon » Des souris et des hommes » de John Steinbeck ?
© Bonne Compagnie
» Le jeu du chat et de la souris » a été tourné en 10 jours dont 8 à deux caméras, dans la Creuse et en studio, avec des animaux imprégnés qui s’avèrent de foutus bons acteurs : Le chat Marcel, certes, n’obéissait pas au doigt et à l’œil. Mais la chouette était une vraie pro, selon Christophe Duchiron, et le faucon » portait à la fois bien et mal son nom, il était con, mais il était con, vous ne pouvez pas savoir… Quant aux souris, elles n’étaient pas imprégnées mais elles se sont révélées à la fois bonnes camarades et surtout dotées d’un vrai tempérament comique. » France 2 diffusera ce film tonique et familial à 7h05 – oui, 7h05 – dans la case Grandeurs Nature qui vient d’être déplacée… Un horaire pour ce type de docs qu’on qualifiera – sortons les griffes – de totalement baroque.
Dimanche 8 septembre à 7h05 sur France 2. Documentaire français de Christophe Duchiron (2019). 52 min. (Disponible en replay sur france.tv).
Une Vie de chaton : pour tous les amis des matous (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : (3/5)
Filmé à hauteur de petit félin à l’aide de mini-caméras en Haute Définition, ce beau documentaire BBC permet de découvrir les premiers pas dans la vie de ces adorables boules de poils. Les chats restent les animaux préférés des Français, on en dénombre plus de 12 millions en France.
• Titre original : The Secret Life of Kittens
• Support testé : Blu-ray
• Genre : documentaire animalier
• Année : 2016
• Réalisation : Jackie Garbutt
• Casting : Damien Ferrette (narration VF)
• Durée : 1 h 22 mn 04
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,78/1
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 français
• Bonus : espace découverte
• Éditeur : Koba films
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Commentaire artistique
Spectacle familial par excellence, Une Vie de chaton est un documentaire animalier britannique qui satisfera tous les amis des animaux et plus particulièrement les propriétaires de chat. Avec des moyens techniques modernes, caméras numériques placées au niveau des animaux, le documentaire nous raconte quelques instants essentiels de la première année de huit chats qui sont nés et ont grandi dans des contextes différenciés (chats d’appartement, chats ruraux et chats sauvages). Splendidement photographiés, les matous encore très jeunes, et forcément craquants, passent en quelques mois de l’état de nouveau-né sourd et aveugle à celui de petit félin autonome et doué d’un instinct très sûr, bien adapté à son environnement. Outre le plaisir de voir les chatons toujours photogéniques, on en apprendra un peu plus sur les étonnantes capacités de l’animal et sur les conditions de son apprentissage pendant lequel il acquiert les réflexes nécessaires à sa survie et développe sa fameuse agilité caractéristique. Une Vie de chaton est un documentaire très plaisant est fort instructif sur les particularismes du chat (vision, aptitude à appréhender l’espace où il se trouve, mémorisation et curiosité…) et même les plus pointus en matière de félidé trouveront sans doute quelques informations qui leur auront échappé. Sympathique et didactique.
Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition d’un tournage en numérique, superbe contraste, étalonnage naturaliste, colorimétrie chatoyante aux teintes lumineuses et aux tons nuancés