Table des matières
- Le glyphosate
- 5 produits toxiques pour les chiens (jardin et nature)
- 3-Insecticides
- 4-Fertilisants (engrais)
- 5-Rodenticides (mort aux rats)
- Comment reconnaître une intoxication ?
- Les pesticides et raticides
- Les médicaments humains
- Les produits ménagers et polluants
- Les métaux
- Les plantes
- Les animaux
- Les toxiques » humains «
- Autres intoxications
- Quels désherbants ne sont pas nocifs pour les animaux ?
- L’herbicide, à l’origine de cirrhose
- Cirrhose non alcoolique : reconnaître les premiers symptômes
Le glyphosate
Le glyphosate est un herbicide systémique non sélectif employé pour la destruction des mauvaises herbes vivaces. C’est l’herbicide le plus utilisé dans le monde par les agriculteurs, les collectivités et les particuliers. Il existe plus de 400 préparations à base de glyphosate dont la plus connue est le ROUNDUP.
Le CAPAE enregistre chaque année plusieurs dizaines d’appels à propos de ce désherbant, chez les animaux de compagnie mais aussi les bovins, les chèvres, les moutons, le cheval…
L’intoxication au glyphosate est cependant rencontrée principalement chez les chats et les chiens en contact avec des plantes traitées récemment. Ils peuvent s’intoxiquer le plus souvent en mangeant de l’herbe traitée, parfois par projection ou contact avec les yeux, ou encore en buvant directement dans l’arrosoir où a été dilué le produit.
Ce desherbant a une action irritante pour les muqueuses, qui est liée au glyphosate lui-même mais aussi au solvant utilisé dans les préparations commerciales.
Lorsque l’animal ingère de l’herbe fraichement traitée, les signes cliniques sont donc surtout digestifs : salivation, irritation de la bouche, difficultés à déglutir, vomissements et diarrhée. En cas de contact oculaire, on peut avoir une conjonctivite, avec rougeur et larmoiement. L’intoxication est le plus souvent bénigne car les doses ingérées sont généralement faibles.
Pour prévenir le risque d’intoxication, il est recommandé d’éviter de laisser sortir les animaux dans les heures qui suivent un traitement au glyphosate.
5 produits toxiques pour les chiens (jardin et nature)
3-Insecticides
Les composants les plus courants des insecticides sont appelés pyréthrinoïdes. Parmi eux, la perméthrine (nom commercial) -cause relativement courante d’intoxication du chat- est utilisée dans une quantité phénoménale de produits : anti-moustiques, tue-mouches, anti-fourmis, anti-puces, tiques, poux, cafards, araignées…
Moins toxiques que les organophosphorés, ces exterminateurs de bestioles le sont quand même pour le chien et provoquent essentiellement les symptômes suivants : salivation, fourmillements, démangeaisons. Le chien intoxiqué par un insecticide (et pesticide en général) devient agité (symptôme déjà sévère). Les chats réagissent différemment.
Autre nom commercial de pyréthrinoïdes : deltaméthrine, notamment utilisée dans les colliers anti-tiques pour chiens. Ce n’est toxique que si le chien mange son collier. Les produits anti-parasitaires pour chiens peuvent utiliser plus de pyréthrinoïdes que ceux pour les chats (ces derniers y sont beaucoup plus sensibles).
Ainsi, il n’est pas rare que l’intoxication du chat par cet insecticide se fasse via l’application d’un produit pour chien sur son chat. Le truc à jamais faire.
PS : les insecticides sont un type de pesticides.
Appelez votre vétérinaire pour tout comportement suspect, inhabituel, excessif de votre chien en présence/après l’application de tout produit insecticide chez vous.
4-Fertilisants (engrais)
Les dangers du printemps pour les chiens augmentent au jardin à cause de certaines fleurs mais également à cause du matériel et des produits de jardinage et surtout les engrais.
Si le risque est considéré comme moyen, c’est parce qu’il faut en consommer » beaucoup » pour que ce soit toxique. C’est aussi très variable selon la composition du fertilisant lui-même. Certains engrais contiennent des herbicides pour détruire les mauvaises herbes et les mousses. Le sulfate de fer fait partie des composants les plus dangereux des engrais mais ce n’est pas le seul.
Ça fait mal au ventre et le chien peut chercher à se mettre dans des positions inhabituelles pour se soulager. Plus graves -car ils peuvent indiquer une ingestion plus importante : salivation excessive, nausées et/ou vomissements et diarrhées. Ce sont les principaux symptômes de l’intoxication du chien par l’engrais pour le jardin.
Attention aussi au stockage de ce type de produits toxiques pour les chiens.
Si le risque est globalement moins élevé, appelez votre vétérinaire quand même et si jamais vous avez l’emballage, décrivez-lui la composition du produit.
5-Rodenticides (mort aux rats)
La mort aux rats (ou rodenticide), est de loin l’un des produits les plus dangereux pour les chiens.
La mort-aux-rats est un produit anticoagulant et il y a deux générations de produits. Avec les produits de première génération (exemple : coumafène ou » Warfarine « ), il fallait en ingérer plusieurs fois pour que ce soit toxique. Avec les produits de seconde génération, il suffit d’une seule fois.
Ces produits utilisent différents composants : bromadiolone, diféthialone, difénacoum et brodifacoum – le pire de tous car il en faut très peu pour causer de graves dégâts. De nombreux organismes de protection de la nature tentent de faire interdire ces produits comme la Ligue des oiseaux ou l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages : ils défendent entre autres, le renard, trop souvent victime de la mort-aux-rats.
Attention si vous vivez ou allez à la campagne dans un coin connu pour être fréquenté par des renards, des campagnols, des mulots : on utilise beaucoup des graines de mort-aux-rats dans ces endroits. La mort-aux-rats est aussi utilisée sous la forme de blocs dans les milieux humides. Les communes organisent chaque année leur campagne de dératisation au printemps.
Le chien intoxiqué par la mort-aux-rats est souvent attiré par l’avoine utilisée dans ces produits. À la maison (cas le plus fréquent), les intoxications sont généralement moins graves parce que les propriétaires de chiens en utilisent moins. Tandis qu’à l’extérieur, c’est plus souvent fatal, toujours à cause des quantités utilisées.
La mort-aux-rats est aussi une vraie saleté parce que ses effets sont à retardement. Les symptômes apparaissent 3 jours (parfois une semaine) après l’empoisonnement et c’est trop tard.
Ces symptômes sont principalement : vomissements, difficultés à respirer, palpitations cardiaques, éclaircissement des muqueuses, gonflement du ventre et du sang dans l’urine, les selles, les gencives, le nez etc. Les chiens intoxiqués par de la mort-aux-rats deviennent généralement apathiques.
Pas toujours mortelle, l’intoxication du chien par la mort-aux-rats peut être traitée quand vous avez vu votre chien en consommer. Un chien peut consommer un tout petit peu de mort-aux-rats et ne présenter aucun symptôme. Mais vous ne savez jamais avec certitude quelle quantité il en a consommé et les symptômes n’apparaissent pas tout de suite : appelez votre vétérinaire.
Et foncez sans attendre chez le vétérinaire s’il l’ingestion est visiblement importante. Une piqûre de vitamine K peut le sauver.
Apprenez à votre chien à ne plus ingérer tout ce qui traîne et sécurisez son environnement.
Les intoxications sont très fréquentes chez le chien ! Les molécules incriminées sont nombreuses, c’est pourquoi nous vous présentons une liste non exhaustive des causes d’intoxications chez le chien les plus observées. En cas d’intoxication, les symptômes sont assez nombreux. Il est important de toujours bien surveiller votre animal. En effet, comme il ne peut pas s’exprimer, c’est par l’observation de ses symptômes que vous pourrez déceler une intoxication au plus tôt, ce qui peut lui sauver la vie.
Comment reconnaître une intoxication ?
Les symptômes généralement constatés sont :
- un abattement important,
- des tremblements et des convulsions,
- la perte de l’appétit
- une paralysie,ou raideur des membres,
- de la fièvre,
- une salivation importante,
- des diarrhées et des vomissements,
- une pâleur des muqueuses,
- des difficultés respiratoires,
- il peut tomber dans le coma.
Si votre chien présente un ou plusieurs symptômes, consultez un vétérinaire en urgence.
Bon à savoir : en dehors des horaires d’ouverture, le répondeur téléphonique de votre clinique habituelle vous communiquera les coordonnées du vétérinaire de garde.
Découvrez les dangers qui sont présents chez vous et qui peuvent être à l’origine d’intoxications pour votre animal sur le site internet de TVM lab : Empoisonnements et intoxications : le coupable peut se cacher chez vous !
Les pesticides et raticides
Chez le chien, ce sont les destructeurs de nuisibles anticoagulants qui sont le plus souvent mis en cause. L’animal présente alors un syndrome hémorragique avec des hématomes, des pertes de sang dans les urines, dans les selles qui s’accompagnent d’une anémie et d’efforts respiratoires. Il faut réagir vite car le vétérinaire peut injecter un antidote. Plus il est administré rapidement, meilleur sera le pronostic !
On observe aussi des intoxications à d’autres destructeurs de nuisibles : au chloralose, aux convulsivants mais aussi à des insecticides, anti-limaces, des acaricides, des herbicides et des fongicides. Dans ce cas, le chien présente plutôt des troubles neurologiques, des convulsions associés à des troubles digestifs.
Les médicaments humains
On parle souvent d’intoxications volontaires car le propriétaire, voyant son animal malade, lui administre un médicament destiné aux humains. Il s’agit principalement des anti-inflammatoires tels que l’Ibuprofène ND mais aussi du paracétamol : Doliprane ND. Les symptômes sont alors digestifs : anorexie, vomissement mais aussi des troubles sanguins. Ainsi, comme le sang ne parvient plus à transporter correctement l’oxygène aux différentes parties du corps, l’animal compense en respirant plus vite. Il devient rapidement » bleu » par manque d’oxygène. Le pronostic est alors très réservé. Il est conseillé de consulter sans attendre un vétérinaire.
Les intoxications accidentelles (cas du chien qui mange une boîte de médicaments) sont plus rares.
Les produits ménagers et polluants
Il s’agit de produits industriels divers : eau de javel, antigel, peinture, piles, huile de vidange… mais aussi le White Spirit qui est toxique pour les chiens (attention à ne pas en utiliser, même lorsque les chiens se sont roulés dans la peinture).
Les symptômes dépendent donc du produit ingéré. Généralement, les symptômes digestifs et neurologiques sont les plus nombreux. Le traitement à mettre en place varie en fonction du toxique en cause. Le pronostic peut être très réservé en fonction du toxique et du délai de prise en charge de l’animal.
Les métaux
Cela peut paraître anecdotique mais il arrive que certains chiens mangent des thermomètres à mercure, des soldats de plomb, lèche de la peinture… Dans tous ces cas, un métal est mis en cause.
Les symptômes sont divers. Le cas du plomb par exemple peut être aigu ou chronique dans le cas des peintures au plomb par exemple. On observera alors, après plusieurs jours voire plusieurs semaines, des diarrhées noirâtres, des vomissements, des convulsions, une modification du comportement… Difficile de faire un diagnostic précis si les propriétaires n’ont pas vu que leur chien avait pu ingérer une telle substance.
Les plantes
Lors de ballades en extérieur, ne laissez pas votre chien manger les plantes qu’il peut rencontrer. Certaines sont toxiques (on peut citer le laurier rose, le laurier cerise, l’if, certains champignons, la digitale, les narcisses…).
A l’intérieur, les chiens mâchonnent moins les plantes que les chats mais des cas d’intoxications sont possibles. Il faut donc être toujours vigilant et se renseigner sur la toxicité des plantes.
Les animaux
Les animaux dangereux par contact ou ingestion sont les crapauds et les chenilles processionnaires :
- Les chenilles processionnaires constituent un risque important d’intoxication. Elles descendent des arbres au printemps (de mars à mai), pour aller s’enfouir dans le sol. Elles aiment particulièrement les conifères (pins). Les chenilles possèdent des poils urticants qui renferment un toxique. Un chien qui prend dans sa bouche des chenilles présentera un œdème de la langue, une hypersalivation voire des difficultés respiratoires (inhalation de poils urticants). Les séquelles peuvent être importantes car la langue peut se nécroser, c’est-à-dire qu’une partie plus ou moins importante de la langue meurt et tombe.
- Les crapauds se trouvent au bord des mares pendant une grande partie de l’année. Certains chiens jouent avec et peuvent même les avaler. On ne le sait pas toujours mais les crapauds ont des glandes sur tout le corps qui sécrètent du venin. La pression qui s’exerce sur le crapaud, lors de morsure par exemple, provoque l’éjection du venin.
Les signes cliniques sont d’abord une salivation immédiate et importante qui peut rétrocéder spontanément en cas d’envenimation minime. Mais si ce n’est pas le cas, il apparaîtra des vomissements, de l’abattement, puis éventuellement de signes nerveux : démarche anormale, tremblements et convulsions.
A savoir : Le venin de crapaud ne traverse pas la peau : il n’y a pas de danger à prendre un crapaud dans la main. Mais lors de contact avec la muqueuse de la bouche, il pénètre dans le sang, et il a principalement une action toxique sur le cœur et le système nerveux.
Attention : des petits cocons sur les pins sont synonymes de chenilles processionnaires dès le printemps : il faut absolument les détruire. Pour cela, il faut faire appel à un professionnel, il ne faut surtout pas le faire soi-même.
Les toxiques » humains «
Certaines substances utilisées par les humains peuvent être ingérées par nos chers compagnons.
On pense principalement à l’alcool et au cannabis. Si un chien a pu avoir accès à du cannabis sous n’importe quelle forme et qu’il paraît soudain amorphe, présente des troubles de l’équilibre, des pupilles dilatées…, réagissez vite et consultez votre vétérinaire.
Autres intoxications
Le chocolat peut être responsable d’intoxications chez le chien à cause d’un toxique qu’il contient : la théobromine. Plus il est noir et contient de la théobromine, plus il est toxique.
En conclusion, les toxiques dangereux pour les chiens sont très nombreux. Pour certains, le pronostic est très défavorable. Il faut donc rester vigilant et garder à l’esprit les principaux symptômes qui peuvent être observés (hypersalivation, troubles digestifs, troubles neurologiques…) afin de réagir très rapidement en cas de doute.
Rappelez-vous que c’est de la rapidité d’intervention que dépend souvent la survie de votre chien.
Quels désherbants ne sont pas nocifs pour les animaux ?
Il est vrai qu’il est tout ç fait normal de souhaiter employer des désherbants non toxiques pour votre compagnon à quatre pattes. Et de plus, vous souhaitez protéger l’ensemble de vos cultures, et par la même préserver le contenu de vos assiettes. Il existe différents moyens pour désherber de manière non toxique, l’opération dépend de la surface et la quantité à éradiquer. Aussi, vous pourrez utiliser des techniques comme le fauchage ou la coupe notamment pour de vastes surfaces, pour des buissons envahissants et des ronces. De plus, le sarclage peut être réalisé entre vos rangs de légumes. A faire à la main, ou à l’aide d’un outil comme une houe ou une binette. Vous pourrez réaliser cette intervention en cas de temps sec et pour éviter des enracinements de mauvaises herbes. De plus, vous pourrez réaliser une méthode d’entretien très pratiquée comme le binage de manière régulière, ensuite, vous pourrez pailler les pieds des plants, afin d’empêcher un nouveau travail de désherbage.
Bienque la toxicité des glyphosates ne fasse pas doute, de nombreuses controverses existent quant au degré de cette toxicité sur les différents organismes vivants et sur l’environnement. Cette toxicité dépend non seulement du type de formulation du glyphosate, mais aussi des facteurs environnementaux tels que la température, le pH, la nature et la structure du sol, ainsi que les sédiments en suspension et la concentration en algues alimentaires dans le cas des milieux aquatiques.
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— GroupeFranceAgricole (@GroupFranceAgri) 27 juin 2017
Quels impacts sur la flore ?
Le mode d’action des glyphosates consiste à inhiber une voie métabolique spécifique de la croissance des plantes, voie métabolique qui n’existe pas chez les autres organismes vivants comme les animaux ou les insectes. Mais ces substances n’affectent pas uniquement les mauvaises herbes contre lesquelles on les utilise. Et l’avis selon lequel les glyphosates sont facilement dégradés et absorbés dans les sols – donc sans effet néfaste sur l’agriculture – est erroné. Des études ont ainsi montré que les glyphosates se trouvent facilement acheminés des tiges vers les racines ; ils peuvent de cette façon être stabilisés et affecter négativement les plantes non ciblées par le traitement.
Parmi ces effets négatifs, on note une réduction de l’absorption des éléments nutritifs du sol, comme le manganèse, le zinc, le fer et le bore, éléments connus pour leurs rôles dans les mécanismes de résistance des plantes aux maladies. Par conséquent, en réduisant l’absorption de ces éléments nutritifs, les glyphosates affectent indirectement la résistance des plantes aux maladies, ce qui induit en retour une utilisation plus intense de pesticides.
Quels impacts sur la faune ?
Les effets toxiques sur la faune s’avèrent plus importants que sur les plantes. Des études de toxicité menées sur les rats ont démontré que si le glyphosate-Roundup (le plus connu des glyphosates) n’a pas induit d’effets toxiques visibles sur les femelles en gestation, il a eu un effet négatif sur la fertilité des mâles, notamment des anomalies au niveau des spermatozoïdes et une baisse de la fertilité.
D’autres expérimentations, conduites notamment sur des grenouilles, ont démontré que les adjuvants – c’est-à-dire les composants autres que le principe actif entrant dans la composition du Roundup – avaient des effets négatifs, notamment sur les hormones thyroïdiennes des grenouilles. On a d’autre part noté un impact plus important des glyphosates sur les oiseaux sauvages que sur les oiseaux domestiques. Chez ces derniers, le facteur de son accumulation dans l’organisme est relativement faible, car ils sont moins directement exposés à ces substances.
Du côté des organismes marins, même s’ils sont moins concernés que les espèces terrestres, de nombreuses études ont rapporté que le glyphosate avait provoqué des lésions du foie et des reins, comme chez le tilapia du Nil ; après quatre-vingt-seize heures d’exposition à des doses relativement élevées, une mortalité accrue a été observée. D’autres études ont révélé que les glyphosates provoquaient une diminution de certaines fonctions du foie et du métabolisme général.
Quels impacts sur les sols ?
Des études ont montré que le glyphosate possédait un potentiel perturbateur affectant les microbes du sol. Il faut toutefois souligner que l’absorption, la dégradation et la lixiviation (c’est-à-dire la perte des éléments minéraux par lessivage) des sols causées par les glyphosates varient selon les types de sols ; beaucoup reste encore à comprendre dans ce domaine.
Cette variabilité et cette incertitude rendent très difficile l’établissement d’un tableau clair du devenir des glyphosates dans les sols. Certaines études ont cependant montré que ce dernier varie, certains complexes minéraux du sol retenant davantage les glyphosates que d’autres. Il faut ici souligner que la matière organique – un des éléments les plus actifs du sol – ne semble pas avoir de capacité à absorber et retenir les glyphosates, mais elle pourrait jouer un rôle dans ce processus. Même chose pour les éléments nutritifs des sols qui semblent également jouer un rôle réel dans l’absorption des glyphosates.
L’hypothèse de l’implication du phosphate dans ce processus a été avancée, même si certaines contradictions ont été soulignées. Dans certains sols, la désorption du phosphate favoriserait la dégradation des glyphosates ; dans d’autres, on note un effet contraire, sinon aucun effet. Ces observations ont amené à classer les sols en deux catégories : ceux qui sont sujets à une compétition entre les glyphosates et le phosphate, avec une préférence pour ce dernier, e ceux possédant des sites spécifiques d’adsorption, en faveur soit des glyphosates ou du phosphate. Par conséquent, un sol riche en phosphates pourrait retenir moins de glyphosates, induisant une plus grande contamination des couches inférieures du sol et des nappes phréatiques ; à l’inverse, la pauvreté des sols en phosphates constituerait un facteur favorisant l’accumulation de glyphosates dans les couches supérieures des sols et donc une plus grande accumulation par les plantes.
D’autres études ont montré que les glyphosates utilisés aux doses recommandées en agriculture n’avaient aucun effet négatif sur les populations microbiennes – la flore microbienne représentant l’un des principaux facteurs de dégradation des glyphosates dans les sols – et peu d’effets sur les populations fongiques ; des effets stimulants ont même été observés sur certaines espèces microbiennes.
Quels impacts pour l’homme ?
Comme toutes les études de toxicité des produits chimiques, la toxicité des glyphosates sur l’homme a fait l’objet de peu d’études, comparativement à celles menées sur les animaux ; c’est principalement imputable aux difficultés techniques et éthiques, sans compter bien sûr les contraintes d’ordre financier et commercial. Même si de nombreuses études ont souvent démontré que les adjuvants utilisés – notamment le polyoxyéthylène-amine ou POEA – sont beaucoup plus nocifs que le principe actif des glyphosates, il n’en demeure pas moins que cette catégorie de pesticides représente un danger pour l’environnement et la santé humaine.
Tous les pesticides contiennent des adjuvants ; la toxicité de ces composés ne fait que s’ajouter à celle du principe actif. Aujourd’hui, si les organismes de régulation considèrent les glyphosates comme non toxiques aux doses recommandées, la communauté scientifique est, elle, convaincue que ces substances sont toxiques et même cancérogènes, à l’image de nombreux pesticides.
À titre d’exemple, l’Agence internationale pour la recherche sur le cancer (IARC) a publié en mars 2015 un rapport classant le glyphosate comme » cause probable de cancer chez l’homme « , alors que l’Agence européenne de la sécurité alimentaire (EFSA) avait pour sa part indiqué en novembre de la même année qu’il était peu probable que le Roundup représente un risque cancérogène pour l’homme.
Controverse
Cette controverse a été attisée en mars 2017 par la décision de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) de ne pas classer le glyphosate comme produit cancérogène ; à cela s’ajoute le revirement de l’Organisation mondiale de la santé qui, en mai 2016, a déclaré le Roundup comme non potentiellement cancérogène alors qu’elle avait dit le contraire quelques mois plus tôt.
Récemment, un groupe de scientifiques a publié un commentaire à propos de cette polémique autour du caractère cancérogène ou non du glyphosate. Ces derniers considèrent qu’il est plus approprié et plus rigoureux scientifiquement de considérer ce produit comme cancérogène au vu des évaluations et des données scientifiques portant sur des cas de cancer rapportés chez l’homme et certains animaux en laboratoire. En se basant sur cette conclusion et en absence de toute preuve du contraire, il apparaît donc raisonnable de conclure que les glyphosates, sous toutes leurs formulations chimiques, doivent être considérés comme potentiellement cancérogènes.
Il est donc urgent de mener des études beaucoup plus approfondies visant à obtenir des données fiables quant aux effets directs et indirects de ces produits sur les organismes vivants, l’environnement et l’homme. Une urgence dictée par l’utilisation massive de ces substances en agriculture… Il serait malheureux de revivre le drame du DDT, cet insecticide reconnu comme dangereux et interdit dans les années 1970.
*Noureddine Benkeblia est professeur de botanique et sciences du vivant à l’université West Indies de Kingston (Jamaïque).
Au sein d’une nouvelle étude, des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université de Californie ont établi un lien entre un herbicide et certaines maladies du foie. Le désherbant concerné est le Roundup, produit par l’enseigne américaine Monsanto, qui contient principalement du glyphosate. Cet herbicide, intégré au produit, serait très nocif pour le foie. » Il y a une poignée d’études autour du glyphosate menées sur des animaux, qui démontrent toutes la même chose : le développement d’une pathologie du foie « , a déclaré Paul J. Mill, l’un des dirigeants de la recherche au sein d’un communiqué partagé par EurekAlert, association américaine pour le progrès de la science. Avec une équipe de chercheurs, il décide alors d’étudier les effets du glyphosate sur les humains. » Il est vrai que nous sommes régulièrement exposés à de nombreuses substances chimiques. Nous en avons étudié un. « , précisent les chercheurs.
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L’herbicide, à l’origine de cirrhose
Les scientifiques ont examiné l’excrétion de glyphosate dans les échantillons d’urine de deux groupes de patients : l’un composé de personnes diagnostiquées de NASH(stéatose hépatique non alcoolique), et le second, en bonne santé. La stéatohépatite non alcoolique, appelée aussi cirrhose non alcoolique est fréquente mais peu connue. Elle survient par une accumulation progressive de graisse au niveau du foie. Les résultats des tests d’urines sont sans appel : les résidus de glyphosate sont significativement plus élevés chez les patients atteints de cirrhose que chez les autres. Comparés aux études antérieures menées sur des animaux, les résultats corroborent et suggèrent un lien entre l’utilisation du glyphosate dans les désherbants vendus dans le commerce, qui ont augmenté ces 25 dernières années, et la prévalence des maladies du foie en hausse. En effet, le glyphosate est l’herbicide le plus utilisé aux USA.
Cirrhose non alcoolique : reconnaître les premiers symptômes
La cirrhose non alcoolique peut être silencieuse pendant plusieurs années. Mais au fil du temps, certains patients vont ressentir une gêne abdominale, au niveau du foie, mais aussi une sensation de mal-être plus général. A force, cette cirrhose entraîne une grande fatigue et une jaunisse. Elle se traduit aussi par des urines foncées et des œdèmes au niveau des membres inférieurs. Cette pathologie ne se limite pas qu’aux douleurs physiques. Elle peut aussi être à l’origine de troubles cognitifs et pertes de mémoire.