Table des matières
- 1) Le chat est un » carnivore strict «
- 2) Il faut donner du lait à un chaton
- 3) Un petit jeûne de temps en temps ne lui fait pas de mal
- 4) Toutes les croquettes se valent
- 5) Le chocolat est toxique pour le chat
- 6) Le chat boit peu
- 7) Il faut nourrir son chat deux fois par jour
- 8) Le chat est un fin gourmet
- 9) Le thon en boîte peut remplacer un repas
- 10) Le chat a le droit de manger des crevettes
- Aliments interdits pour les chats
- Que faire lorsque votre animal a mangé un aliment dangereux ?
- Les Mythes
- L’origine du mythe
- Quand les croquettes vérifient le mythe
- La réalité anatomique et physiologique du chien
- Le chien est un loup domestiqué
- Réponse de la vétérinaire
1) Le chat est un » carnivore strict «
Vrai. Lorsqu’il vit dans la nature, le chat mange quasiment exclusivement des petites proies (mammifères et oiseaux) – c’est pourquoi il est classé parmi les carnivores » stricts « . Leur teneur en eau est de 69,5 %. Le tiers restant de leur composition se subdivise en 62,7 % de protéines brutes, 22,8 % de matières grasses, 11,8 % de minéraux et 2,8 % de glucides. Attention, cela n’interdit pas de mettre des légumes dans une ration maison. Et un steak ne constitue pas un repas à lui seul.
2) Il faut donner du lait à un chaton
Faux. Le lait de vache ne répond pas aux besoins des chatons. Il contient trop de lactose (le sucre du lait) et pas assez de protéines et de minéraux. Par ailleurs, un chaton sevré doit trouver ses nutriments dans une alimentation solide. Si votre chat raffole du lait de vache, ne lui en donnez que de très petites quantités et occasionnellement, afin de ne pas remplir son estomac avec un aliment inadapté, qui relève plutôt de la friandise.
3) Un petit jeûne de temps en temps ne lui fait pas de mal
Vrai. Après un gros repas ou un petit larcin, le chat peut être mis à la diète le temps d’un repas. Mais pas toute une journée, car au-delà de quelques heures d’abstinence, son système digestif se déséquilibre. On s’exposerait à bien des problèmes. Même lorsqu’un chat souffre d’une grave inflammation du pancréas, les vétérinaires ne recommandent pas le jeûne prolongé. Car si les effets bénéfiques du jeûne ont été prouvés chez le rat et chez l’homme, ce n’est pas le cas pour le chat. Et il ne faut pas oublier que chaque espèce présente ses spécificités.
4) Toutes les croquettes se valent
Faux. Il existe une différence conséquente entre les croquettes d’entrée de gamme et les croquettes haut de gamme. Il suffit de regarder la liste de leurs ingrédients pour s’en rendre compte. Les premières contiennent surtout des céréales, sont très grasses et caloriques ; les secondes offrent deux fois plus de protéines animales et sont élaborées avec des produits de meilleure qualité. Les croquettes extrudées à basse température ou pressées à froid bénéficient d’ingrédients dont la qualité nutritionnelle est préservée.
5) Le chocolat est toxique pour le chat
Vrai. Votre chat se régale peut-être de mousse au chocolat ou de pâte à tartiner, mais, pour sa santé, vous devriez l’en empêcher. Cet aliment contient, en effet, un composant qu’il ne peut métaboliser : la théobromine. Du coup, elle s’accumule dans son foie, et peut aller jusqu’à intoxiquer le félin. Quelques grammes seulement de cette substance (la dose comprise dans moins d’un quart d’une tablette de chocolat noir), et le seuil de théobromine mortel pour le chat est atteint !
6) Le chat boit peu
Vrai. Bien sûr, il existe des chats qui boivent beaucoup, et certains même ne boivent qu’au robinet ! Mais il ne faut pas oublier que cet animal est originaire du désert : il est habitué à trouver l’eau dont il a besoin dans ses proies. C’est donc naturellement un petit buveur. Pour éviter qu’il souffre de troubles urinaires, il faut stimuler son envie de boire en lui offrant une fontaine à eau. Il faut le faire lorsqu’il mange des pâtées, mais c’est encore plus nécessaire lorsqu’il s’alimente exclusivement avec des croquettes.
7) Il faut nourrir son chat deux fois par jour
Faux. Beaucoup de propriétaires nourrissent leur compagnon deux fois par jour, une fois le matin en partant au travail et une fois le soir en rentrant. Mais le chat est un vrai grignoteur : il mange une quinzaine de fois par jour ! L’idéal est de lui laisser de la nourriture à volonté, ce qui est possible avec des croquettes ou avec un distributeur automatique qui délivre sa ration quotidienne en plusieurs fois. Il existe des distributeurs réfrigérés, pour les pâtées et petits plats maison, qui offrent jusqu’à cinq repas. Proposez a minima, la ration du jour en trois fois : matin, soir et avant le coucher.
8) Le chat est un fin gourmet
Faux. Ce n’est pas parce qu’il fait parfois le difficile que le chat a un palais. Au contraire, son sens du goût est globalement moins développé que le nôtre. Le chat ne possède, en effet, que 473 récepteurs de goût dans ses papilles gustatives quand nous en avons près de 9 000 ! Il ne sent d’ailleurs pas la saveur sucrée. Le chat est, en revanche, plus sensible que nous à certaines saveurs amères. Au final, si un chat est tatillon, cela vient probablement du fait que, lors de son sevrage, son régime alimentaire n’a été que faiblement diversifié. Il ne reconnaît alors tout simplement pas le caractère comestible des nouveaux aliments.
9) Le thon en boîte peut remplacer un repas
Faux. Même si c’est une bonne source de protéines, d’omega 3 et 6, il contient beaucoup de sel (1 g pour une boîte de 100 g) et une consommation excessive peut entraîner des problèmes rénaux. De plus, lors de leur conditionnement, les boîtes sont chauffées à haute température. Ce processus de fabrication fait perdre au thon sa taurine, essentielle à la bonne santé du chat. C’est donc un recours occasionnel, en très petite quantité, comme une friandise, à condition qu’il soit » au naturel » et à teneur réduite en sel.
10) Le chat a le droit de manger des crevettes
Vrai. Tendres et peu caloriques, les crevettes constituent une très bonne source de protéines pour les chats. Mais à condition qu’ils les mangent décortiquées ! Les crevettes qui sont vendues précuites peuvent, en effet, avoir été plongées dans un bain d’acide benzoïque (le fameux » E210 » qui entre dans la composition de nombreux aliments). Il s’agit d’un conservateur utilisé dans ce cas pour éviter le développement de champignons sur les carapaces lors des longs trajets avant consommation. Or, il est toxique voire mortel pour les chats.
Aliments interdits pour les chats
1. Aliments salés
Le sel n’est pas bon pour les chats car, en excès, il peut finir par s’accumuler dans les reins et engendrer des problèmes lors du drainage et de l’élimination des toxines. De plus, l’excès de sel peut causer de l’hypertension. Par conséquent, les aliments qui contiennent beaucoup de sel tels que la charcuterie ne sont pas recommandés pour ces animaux. La dinde ou le jambon blanc pauvre en sel peuvent lui être donnés de temps en temps.
2. Lait et produits laitiers
Une fois le chat sevré, il ne doit plus jamais boire de lait car il devient intolérant au lactose. Si vous lui donnez du lait, il risque d’avoir des troubles digestifs tels que des vomissements, de la diarrhée et ainsi de suite. Donner du beurre à un chat est également dangereux pour un chat, en raison de sa forte quantité de graisse et de sel.
3. Citron et vinaigre
L’acidité du citron et du vinaigre peuvent nuire à votre meilleur ami et provoquer des maux d’estomac ainsi que des vomissements et des malaises.
4. Oignon, poireau et ail
Ces aliments sont très toxiques pour les chats (de même que pour les chiens). Ils ont la caractéristique de détruire les globules rouges du sang et causent ainsi une anémie. Par conséquent, vous ne devez jamais lui donner ces ingrédients, ni même des restes de nourriture qui en contiennent.
5. Chocolat
Il s’agit d’un autre aliment strictement interdit pour les chats et les chiens, car il contient une substance qui est toxique pour ces animaux (connue sous le nom de » théobromine « ). Le chocolat peut accélérer le rythme cardiaque de votre chat, provoquer des vomissements et de la diarrhée, une insuffisance générale de l’organisme et peut même causer la mort l’animal.
6. Avocat
C’est un fruit riche en matières grasses que vous ne devez pas donner à votre chat car il peut engendrer des problèmes d’estomac et même une pancréatite. De manière générale, vous ne devez pas lui donner d’aliments gras car il les digère mal et produisent de graves problèmes intestinaux (bonbons, pâtisseries, aliments frits, sauces, etc.).
7. Fruits secs
Ces ingrédients gras sont également mal digérés par l’estomac de l’animal et peuvent provoquer une insuffisance rénale, de la diarrhée et des problèmes digestifs.
8. Poisson cru
Tartare, sushis ou toute autre plat qui contient du poisson cru ne doit jamais être donné à un chat, car il contient une enzyme qui provoque une carence en vitamine B dans le corps de l’animal. Le manque de cette vitamine peut causer de graves problèmes tels que des convulsions et même aller jusqu’au coma. Ces aliments peuvent également contenir des bactéries à l’origine d’intoxications alimentaires.
9. Thon en boîte
Ceci est encore un autre problème que le poisson, considéré comme un aliment interdit. En effet, le thon en boîte que l’on consomme est toxique, étant un aliment interdit pour les chats de par sa haute teneur en sel et huile, mauvais pour le chat. Si vous trouvez du thon en boîte biologique, cuit, sans sel, sans huile, vous pouvez éventuellement le donner à votre chat, bien que ce thon en boîte là n’existe quasiment pas.
10. Friandises
Comme nous l’avons mentionné plus haut, les aliments gras ne doivent pas être donnés aux chats et les bonbons en font partie. Il n’est pas non plus conseillé de leur en donner car ils peuvent conduire à une insuffisance hépatique de l’animal.
11. Raisins et raisins secs
Ils sont très dangereux pour les chats, car ils peuvent provoquer des problèmes rénaux et même une insuffisance rénale. Même à très petite dose, ce fruit peut affecter négativement le chat.
12. Alcool
Cela peut paraître logique pour certains, mais l’alcool fait partie des aliments dangereux pour les chats, voire toxiques. Ne donnez pas d’alcool à votre chat, en aucun cas.
13. La banane
La banane fait partie des aliments dangereux pour les chats. Ce fruit n’est pas toxique mais provoque de fortes diarrhées pour le chat.
14. Pommes de terre crues
Tous les tubercules crues sont des aliments toxiques pour les chats, contenant une substance appelée solanine. La cuisson enlevant ladite toxine, vous pouvez bien sûr donner de la pomme de terre cuite à votre chat.
15. Tomates vertes et plantes de tomates
C’est également un aliment toxique pour les chats contenant la même substance. Bien sûr, vous pouvez donner de la tomate mûre à un chat.
Pour en savoir plus sur les fruits et légumes à donner au chat, vous pouvez consulter nos articles Fruits et légumes interdits au chat et Fruits et légumes recommandés pour les chats de PlanèteAnimal.
Il n’est pas toujours facile de résister à son animal de compagnie lorsqu’il réclame à manger lors du repas. Mais dans la majeure partie des cas, il est préférable de ne pas lui donner satisfaction.
En effet, plusieurs aliments inoffensifs pour les humains et qui composent notre alimentation courante sont toxiques pour les chiens et les chats. Avant de donner un morceau de friandise à son animal de compagnie, il faut toujours s’assurer que celui-ci est réellement sans danger pour lui. Car si la plupart des personnes qui ont un chat ou un chien savent que le chocolat est toxique pour eux, d’autres aliments moins évidents peuvent aussi leur faire du tort.
1. Les raisins
Raisin sec ou raisin frais, ils peuvent engendrer des troubles intestinaux et endommager les reins. De plus, pour les petits chiens, ils peuvent occasionner des occlusions intestinales et augmenter les risques d’étouffements. Vomissements, diarrhée, léthargie, douleurs abdominales, suivis d’insuffisance rénale qui peut s’avérer, dans certains cas, létale à court terme.
2. Les oignons, la ciboulette et l’ail
Les oignons, la ciboulette et l’ail peuvent causer de l’anémie (insuffisance de globules rouges) chez les chats et les chiens. En effet, ces plantes riches en arômes contiennent des dérivés soufrés qui agissent sur les globules rouges de l’animal, entrainants vomissements, anémie et tachycardie. Si l’animal n’en a consommé qu’une petite quantité, ce n’est pas très grave, car tout dommage causé aux globules rouges est généralement réversible.
3. Les boissons alcoolisées
Les boissons alcoolisées, comme la bière, le vin et tout autre alcool, ont le même effet sur les animaux que sur nous. Ils entrainent des vertiges et un manque de coordination. En gros, ils entravent le cerveau. Quelques gorgées suffisent à rendre un chien ou un chat complétement soul. En grande quantité ils peuvent même entrainer des problèmes cardiaque et nerveux.
Source : nextimpact.com
4. Le chocolat, le café, le cacao et le thé
C’est bien connu, la plupart des intoxications alimentaires mortelles chez les animaux domestiques sont causées par l’ingestion de chocolat ou de cacao. C’est en fait une molécule présente dans le cacao qui est dangereuse lorsqu’elle est stockée dans le foie. Les chiens et les chats mettent beaucoup plus de temps que les humains à l’éliminer (environ un jour). Les symptômes d’une ingestion de chocolat sont vomissements, diarrhée et convulsions. Les aliments contenant de la caféine sont également très dangereux car ils vont facilement augmenter le rythme cardiaque des animaux jusqu’à engendrer un coma voir un décès.
5. Les noix de macadamia
Les noix de macadamia peuvent provoquer de la faiblesse, de la dépression, des vomissements et des tremblements, surtout chez les chiens. Elles contiennent une toxine qui attaque le système digestif et les os de l’animal. Quelques unes suffisent pour causer des difficultés respiratoires et des vomissements. Elles augmentent en plus le risque d’étouffement.
Source : keimling.fr
6. Le xylitol
La gomme, les pastilles de menthe et les dentifrices renferment du xylitol. Un édulcorant (faux sucre) qui entraine chez les animaux un dégagement excessif d’insuline qui provoque un niveau insuffisant de sucre sanguin. Encore une fois, une petite quantité peut avoir des effets secondaires graves en commençant par provoquer de la faiblesse et des convulsions principalement chez les chiens.
Source : blackmouthcurs.coom
Ces légumes sont particulièrement mauvais pour les chats car en fermentant dans leur estomac ils provoquent des gaz et des diarrhées. Lorsqu’elles sont crues, les pommes de terre contiennent quant à elles de l’oxalate de calcium, un cristal ionique qui endommage l’appareil urinaire des animaux et peut provoquer des calculs rénaux.
Que faire lorsque votre animal a mangé un aliment dangereux ?
Il faut intervenir rapidement. Appelez votre vétérinaire, précisez lui le nom, la composition du produit, la quantité ingérée ainsi que quelques informations sur votre animal (race, taille, âge…). L’idéal est d’intervenir au maximum dans les deux heures qui suivent, le vétérinaire pourra effectuer une injection à votre animal pour le faire vomir si nécessaire.
Bon à savoir, en cas de doute, il existe le CAPAE OUEST, un centre antipoison animal. En indiquant quelques informations ils sauront vous donner des indications sur les symptômes et si la dose représente potentiellement un risque. Ils sont joignables 24h/24 tous les jours au 02 40 68 77 40.
Les Mythes
Les chiens, les furets et les chats sont équipés de muscles maxillaires et de muscles du cou puissants leur permettant d’attraper des proies et de mâcher de la viande, des os et de la peau. La large ouverture de leur mâchoire leur permet d’engloutir de grands morceaux de viande et d’os. Leur crâne est lourd et sa forme lui permet d’éviter les mouvements latéraux de la mâchoire inférieure lorsque la proie capturée se débat (la fosse mandibulaire est profonde et en forme de C). Cette forme permet uniquement des mouvements de haut en bas, alors que les herbivores et les omnivores ont une fosse mandibulaire plus plate qui permet les mouvements latéraux nécessaires à la mastication des végétaux (Feldhamer, G.A. 1999. Mammology: Adaptation, Diversity, and Ecology. McGraw-Hill. pgs 258-259.). Jugez plutôt de cette citation issue de l’ouvrage de mammalogie cité plus haut :
Les canidés, félidés et mustélidés doivent principalement leur survie à la consommation de proies fraîches. Il en découle que ces familles présentent un développement plus important de « la dent et de la griffe »; ils développent en outre une morphologie de carnassier et une faculté au mouvement horizontal.
Ceci se traduit par un fait très simple : tout dans le corps d’un chat, d’un furet ou d’un chien est conçu et adapté à leur mode de vie de carnivore et de chasseur. Bien que l’humain, par la sélection, a modifié l’apparence extérieur des chiens et des chats (avec pour conséquence une variation notable au niveau de la taille et de la forme), il n’a en rien transformé leur anatomie interne et leur physiologie.
Les chiens, les furets et les chats ont une anatomie interne et une physiologie de carnivore (Feldhamer, G.A. 1999. Mammology: Adaptation, Diversity, and Ecology. McGraw-Hill. pg 260.). Ils ont un estomac hautement élastique, conçu pour conserver de grandes quantités de viande, d’os, d’abats et de peau. Leur estomac est simple, avec un cæcum peu développé (Feldhamer, G.A. 1999. Mammology: Adaptation, Diversity, and Ecology. McGraw-Hill. pg 260.). Ils ont un intestin grêle relativement court et un gros intestin (côlon) court, lisse et sans haustration. Cela signifie que la nourriture le traverse rapidement. Cependant, les composés végétaux ont besoin de temps pour reposer puis fermenter. Ceci est dévolu à un côlon avec des haustrations (explication: on pourrait comparer l’apparence d’un côlon avec haustrations -celui de l’homme par exemple- à un lot de balles de tennis que l’on aurait enfilé dans une chaussette longue et étroite), un intestin grêle plus gros et plus long et éventuellement la présence d’un cæcum (ndlt: partie à la jonction de l’intestin grêle et du côlon). Les carnivores n’en sont pas dotés et ont l’intestin grêle et le gros intestin les plus courts des mammifères, ce qui les rend adaptés au carnivorisme.
Ceci explique pourquoi les végétaux ressortent de la même manière qu’ils sont entrés; ils n’ont pas eu le temps d’être digérés. Les gens savent ceci. C’est pourquoi ils prétendent que les légumes et les céréales doivent être réduits en purée pour que l’animal puisse en tirer les éléments nutritifs. Mais quand bien même, nourrir un animal carnivore avec des légumes et des céréales est une pratique qui mérite d’être débattue.
Les chiens, les chats et les furets ne produisent pas les enzymes nécessaires (amylase, entre autres) en quantité suffisante pour digérer l’amidon, la cellulose et les hydrates de carbone présents dans les végétaux puisqu’ils sont des carnivores conçus pour manger de la viande et des os. Nourrir un carnivore comme s’il était un omnivore sollicite le pancréas et lui demande un effort supplémentaire car il doit fonctionner plus intensivement afin de digérer une nourriture à base d’hydrates de carbone et d’amidon.
Les carnivores n’ont pas non plus cette gentille bactérie capable de briser les chaînes d’amidon et de cellulose à leur place. Avec pour résultat que la plupart des nutriments contenus dans la matière végétale (même la matière végétale transformée) ne sont pas disponibles pour l’animal. C’est la raison pour laquelle les fabricants d’aliments pour animaux de compagnie doivent ajouter de grandes quantités de vitamines et de minéraux à leurs produits (nonobstant le fait que la cuisson détruit toutes les vitamines et les minéraux). Si un carnivore est capable de digérer uniquement 40 à 60 % de sa nourriture à base de céréales, alors il recevra seulement 40 à 60 % (idéalement) des vitamines et des minéraux dont il a besoin. Afin de compenser ceci, les fabricants doivent rajouter plus de vitamines et de minéraux que ce dont le carnivore domestique a en réalité besoin. Par aileurs, les vitamines et minéraux ajoutés par les fabricants de croquettes sont des compléments de synthèse, puisque les vitamines et minéraux naturels ont été détruits. Le danger vient donc égalment du fait que ces vitamines et minéraux de synthèses sont entièrement gardés par l’animal. Il n’a plus la possibilité de puiser ce dont il a besoin et de rejeter le reste, ce qu’il peut faire avec de la nourriture naturelle.
Est-ce que le chien, le chat et le furet sont des omnivores ? Leur dentition, leur anatomie et leur physiologie montrent que non. Même l’histoire de leur évolution indique qu’ils sont des carniovres. Alors quand quelqu’un vous dit que votre animal est omnivore, demandez-lui ceci : « Qu’est-ce qui, dans cet animal, vous fait penser qu’il est un omnivore ? ».
L’origine du mythe
Pour vérifier ces informations, l’internaute moyen utilisera les mots clés » chien – carnivore – omnivore « , et tombera inéluctablement sur la page Wikipédia dédiée au chien. Dans la catégorie » alimentation » de cette page, on peut lire d’emblée :
» Le chien domestique est un carnivore à tendance omnivore «
Pour appuyer cette affirmation, l’auteur de la page Wikipédia a utilisé les informations du site Gralon.net, qui est en fait un guide touristique, culturel et un annuaire internet. Dans la catégorie dédiée à la santé animale, il existe un article sur le régime alimentaire du chien.
L’un des paragraphes de cet article s’intitule » Le chien est-il omnivore » et l’auteur de l’article de Gralon.net répond ceci :
» Les chiens sont parfois considérés comme omnivores, dans la mesure où ils peuvent accepter une alimentation très proche de celle de leurs maîtres. En fait, les chiens, même s’ils raffolent souvent des yaourts et autres friandises sont des carnivores à tendance omnivore, de telle sorte que la moitié au moins de l’alimentation du chien devrait être constituée de viande. «
Est-il possible de donner une définition aussi incomplète, anecdotique et fausse sur la nature du régime alimentaire du chien ? (Ce serait difficile)
Pourquoi l’auteur de l’article sur le chien sur Wikipédia s’est-il servi de cette article, ô combien incomplet et non-avenue ?
Un être vivant ne peut pas, aujourd’hui, être classé dans telle ou telle catégorie par le simple fait qu’il soit » capable » de manger ou » d’accepter » une alimentation particulière.
L’article de Wikipédia enchaîne sur cette phrase :
» cependant il est parfois considéré comme étant réellement omnivore, du fait de son comportement opportuniste «
Aucune référence, aucune preuve scientifique, rien, si ce n’est le fait de dire que le chien est » réellement omnivore « .
Malheureusement, les vétérinaires (donc les personnes les plus qualifiés pour parler des animaux de compagnie) s’empressent de qualifier Médor d’omnivore. J’en prend pour preuve l’Encyclopédie de la nutrition clinique féline (édité avec le soutien de Royal Canin) écrit par 3 vétérinaires sur le comportement alimentaire du chat qui prétend que le chien est un omnivore.
Dans un tableau qui liste les principales différences du comportement alimentaire du chien et du chat, on peut y lire que le chat est un carnivore strict tandis que le chien est un » omnivore » (p.445).
Faut-il croire ces vétérinaires sous la direction de l’équipe de Royal Canin, qui vend des croquettes à base de céréales ?
D’autres justifieront » l’omnivorie » du chien à cause de la domestication qu’il a subi par l’Homme il y a fort longtemps. Ce contact rapproché aurait entraîné un partage du régime alimentaire des deux espèces, et donc une évolution de l’alimentation du chien avec des céréales, plus de glucides et moins de protéines animales.
Des études éclatantes viennent parfois infirmer ou confirmer la théorie du chien omnivore, c’est notamment le cas d’une étude très récente parue dans le très célèbre journal Nature (1). Cette étude publiée en mars 2013 aurait identifiée 10 gènes issus de la domestication du chien avec des » rôles clés dans la digestion de l’amidon et du métabolisme lipidique « .
Bien que les auteurs n’aient en réalité trouvé que 2 gènes » candidats » dans le métabolisme de l’amidon, et qu’ils indiquent que le chien domestique devait bien supporter un régime alimentaire relativement plus riche en amidon que celui des loups, ils intitulent tout de même leur publication :
» La signature génomique du chien domestique révèle une adaptation à un régime riche en amidon «
Le pire dans cette histoire de chien omnivore, c’est avec les croquettes industrielles.
Quand les croquettes vérifient le mythe
La grande majorité des propriétaires d’animaux de compagnie ont recours aux croquettes pour les nourrir quotidiennement. De ce fait, la grande majorité des propriétaires d’animaux de compagnie les nourrissent comme des poules, et même en pire.
Les propriétaires avertis savent que les croquettes industrielles sont principalement composées de céréales, comme le blé ou le maïs, avec une importante part de protéines végétales, et une part réduite de protéines animales, les plus intéressantes pour l’animal.
Si je prends l’exemple d’un » excellent » produit, Pro Plan de Purina, pour les chiens séniors de plus de 7 ans, voici la liste des 6 premiers ingrédients :
Poulet (14%), sous-produits de volaille, gluten de maïs, blé, maïs et riz (12%).
Ces ingrédients composent au moins les ¾ de la croquette, le reste composé de pulpe de betterave, de graisse animale ou de gluten de blé la complète.
Selon toute vraisemblance (et Wikipédia), l’alimentation du chien devrait être au moins composée pour la moitié de viande. Ici, on atteint péniblement les 28%.
Cet exemple n’est pas un cas isolé, toute la gamme Pro Plan vous propose de nourrir votre Médor (ou votre Gros Minet) comme une poule, tranquillement et sans rien dire (comme 80% des marques du marché, d’ailleurs).
La réalité anatomique et physiologique du chien
Votre chien ressemble-t-il à une poule ? Une poule qui jappe peut-être ? Non, ne vous trompez pas lorsque vous regarder votre bête à poils : c’est un carnassier, pas un granivore.
Morphologie et mâchoire
La morphologie du chien est bâtie pour la course et la lutte contre une proie. Sa musculature très renforcée au niveau des joues, du cou et de la mâchoire lui permette d’attraper et de maintenir une proie au sol, pendant que sa puissante mâchoire déchiquette le corps de l’animal.
Justement, la mâchoire des chiens ne leur permet que des mouvements de bas en haut, contrairement aux ruminants et aux Hommes qui peuvent réaliser des mouvements latéraux afin de broyer des matières végétales par exemple.
La musculature générale des chiens, la puissance et la forme particulière de la mâchoire en » U » font d’eux des carnassiers » taillés » pour la chasse, et pour retirer le maximum d’éléments nourriciers sur leur proie.
Dentition
Si l’on regarde de plus près dans la bouche de n’importe quel Médor, du labrador au chihuahua, n’importe quel propriétaire se rendra vite compte du caractère » carnivore » de sa dentition.
Les chiens, contrairement à nous les Hommes et même certains ours, ne possèdent pas de molaire (large et plate) pour broyer les matières végétales. Les canines et les incisives sont longues et pointues, tandis que les prémolaires et les molaires ne sont pas plates mais édentées, et pointues.
L’anatomie buccale d’un chien ne met absolument pas en évidence une alimentation à base de céréales ou de graines, mais tout le contraire. Toutes les dents d’un chien exhibent, encore une fois, son type de proie traditionnelle (gibiers, oiseaux, poissons, lapins, etc.) et la nature de son régime alimentaire (viande crue, os, abats).
Physiologie interne
L’anatomie interne des chiens domestiques est typiquement celle d’un carnivore. Premièrement, les chiens ne sécrètent pas d’amylase dans la salive pour démarrer le processus de dégradation de l’amidon, principalement contenu dans les céréales et le riz.
Deuxièmement, le trachus gastro-intestinal du chien est court, pour empêcher les proliférations bactériennes dans l’organisme et pour limiter la putréfaction de la viande assimilée. En réalité, les chiens domestiques ne comptent que sur leur pancréas pour gérer tous les apports en amidons de leur alimentation. Il sature donc très vite dès que l’alimentation passe en mode “poule”.
Le chien est un loup domestiqué
Les sociétés commerciales et les professionnels intéressés par le profit des croquettes pour chiens à base de céréales vantent couramment la domestication du chien, et son adaptation relative à une nourriture riche en amidon. Ils pointent régulièrement du doigt les publications qui mettent avant les différences majeures entre les loups et les chiens domestiques.
Sauf qu’ils oublient de mentionner la très forte parenté entre le loup et le chien domestique, à hauteur de 99,8% pour l’ADN mitochondrial. La preuve la plus puissante à ce niveau là réside dans l’interfécondité des loups et des chiens, avec la naissance d’une descendance viable et féconde. Ces hybrides chiens-loups sont la preuve flagrante d’une proximité génétique majeure entre les loups et les chiens.
Finalement, les principaux attaquants du régime alimentaire sous forme de proie (les vendeurs de croquettes aux céréales principalement, et certains vétérinaires intéressés) arguent que le chien n’est plus un loup, alors pourquoi devrait-il manger comme lui ?
De la même manière qu’il est intéressant d’observer les populations humaines » sauvages » avec des alimentations traditionnelles, il est intéressant d’observer l’alimentation naturelle des meutes de chiens sauvages de part le monde.
En Amérique du sud, les bush dog se nourrissent de volailles, de lapins, de cailles, de rats, de poissons, de pigeons, de fruits et parfois d’herbes. Le chien sauvage (lycaon) d’Afrique mange des veaux, des chevaux, des cerfs, des chèvres, des lapins, du poisson, de la volaille et parfois de l’herbe (2).
Beaucoup plus proche de notre Médor familiale, les dingos d’Australie se nourrissent principalement de lapins, de marsupiaux (kangourous, wallaby wombat, souris marsupiale), de petits rongeurs, de veaux, d’oiseaux et d’œufs, de reptiles, d’insectes (surtout pour les jeunes) et de certains de fruits et baies (3).
Aujourd’hui, dans nos foyers, nos chiens et nos chats sont largement assimilés à des poules tandis que tous les éléments anatomiques, physiologiques, biologiques, historiques, et évolutifs démontrent son régime hautement carné, basé sur la chasse de proies animales (et non céréalières).
PS : cet article est parfaitement adaptable pour les chats » Mythe : mon chat est une Poule, pas un Lynx «
Notes et références
- The genomic signature of dog domestication reveals adaptation to a starch-rich diet. Erik Axelsson, Abhirami Ratnakumar, Maja-Louise Arendt, Khurram Maqbool, Matthew T. Webster, Michele Perloski, Olof Liberg, Jon M. Arnemo, Åke Hedhammar & Kerstin Lindblad-Toh. Nature 495, 360–364
- Lonsdale, T. 2001. Raw Meaty Bones. apendix B
- Comparaison des rations BARF (biologically appropried raw food) aux recommandations nutritionnelles du chien sain ou malade. Thèse vétérinaire de l’école nationales vétérinaires d’Alfort. 2011
Bonjour
J’ai une question concernant l’alimentation des animaux domestiques. Je suis très curieuse de ce qu’ils peuvent mettre dans les conserves, car, d’une fois à l’autre, ma chatte refuse de manger. Aussi, j’ai une autre question pour laquelle je cherche une réponse depuis longtemps. Le transport des petits animaux de compagnie dans les avions est-il dangereux pour leur santé?
Un gros merci
Mme Gauthier
Réponse de la vétérinaire
Merci Mme Gauthier pour votre intéressante question au sujet de l’alimentation.
Peu de gens savent que les nourritures commerciales d’épicerie ne sont pas des fabrications constantes. En fait, en usine, d’une préparation à l’autre et selon les prix du marché, les aliments inclus dans la formulation peuvent varier. Ceci pourrait expliquer que votre minette la refuse parfois. Si vous achetez une conserve de meilleure qualité, la recette devrait être toujours la même. Ainsi, votre chat l’aimera ou pas… selon les caprices de son fin palais félin!
Ceci m’amène à répondre à une autre question posée très souvent (d’ailleurs, M. Levesque nous l’a posé après avoir lu une autre de mes réponses : Viande crue ou croquettes?) Sa question était la suivante : alimentation du chat ou du chien, en conserve ou sèche? La conserve a le grand avantage de contenir une quantité importante (jusqu’à 90%) d’eau. Elle contribue donc à diluer l’urine produite par votre compagnon et ainsi diminuer les risques de problèmes urinaires. Ces problèmes sont d’ailleurs extrêmement fréquents, surtout avec les formulations commerciales sèches retrouvées en épicerie; ils peuvent avoir des conséquences dramatiques. De par leur teneur en eau, elles prennent également plus de place dans l’estomac et se mangent moins rapidement. Donc, elles peuvent aider à la gestion du poids chez les animaux avec de l’embonpoint.
Chez nos patients diabétiques, les formulations en conserve peuvent aussi être intéressantes pour une question de qualité de protéines et de quantité d’hydrates de carbone. Elles sont toutefois plus dispendieuses et laissent plus de résidus sur les dents, augmentant la production de tartre. Si vous nourrissez votre animal avec de la conserve, veillez à brosser ses dents chaque jour!
En définitive, le conseil que j’ai à vous donner serait d’introduire dès le jeune âge la nourriture en conserve à votre animal, afin qu’il ne la refuse pas advenant le cas où nous aurions besoin, un jour, pour des raisons médicales, de l’alimenter avec des conserves.
Cela pourrait être un bon compromis d’offrir les 2 types de formulation à la fois, en les mélangeant pour ne pas risquer que votre animal refuse l’un ou l’autre. Dans tous les cas, l’important demeure d’offrir une qualité d’aliments acceptable que votre animal digère bien et dont il se régale. Qu’on le veuille ou non, c’est » Monsieur » ou » Madame » qui a le dernier mot!
Pour ce qui est de la 2e partie de votre question (au sujet du transport en avion). Mon avis est que ce type de déplacement représente un stress extrême pour l’animal : alors, on évite autant que possible.