Table des matières
- Pourquoi mon cochon d’Inde éternue-t-il ?
- Les affections respiratoires du cochon d’Inde.
- Particularités anatomiques prédisposants le cochon d’Inde aux maladies respiratoires
- Quelles sont les causes déclenchantes d’une affection respiratoire chez le cochon d’Inde ?
- Quels sont les germes en cause ?
- Quels sont les signes cliniques d’une maladie respiratoire ?
- Quel est le traitement des maladies respiratoires ?
- Les maladies respiratoires sont-elles toujours d’origine infectieuse ?
- Le stress chez le lapin et le cochon d’Inde
- Quelles sont les principales causes de stress ?
- Comment reconnaitre un animal stressé ?
- Quelles-sont les conséquences du stress ?
- Comment diminuer le niveau de stress ?
Pourquoi mon cochon d’Inde éternue-t-il ?
Tout comme nous, les cochons d’Inde expulsent parfois de l’air par leur nez et éternuent. Même si le son qu’ils produisent est très aigu, il s’agit bien d’un éternuement. Cela est généralement dû à la poussière et ne doit donc pas vous inquiéter – de nombreux cochons d’Inde éternuent d’ailleurs lorsqu’on leur donne du foin (essayez d’acheter le foin le moins poussiéreux possible pour éviter les infections respiratoires). Cependant, si votre rongeur éternue beaucoup, cela peut être le signe d’une infection ou d’une allergie.
Si, en plus des éternuements, votre cochon d’Inde présente l’un des symptômes suivants, il peut souffrir d’une infection des voies respiratoires supérieures et il est donc impératif de l’emmener chez le vétérinaire dès que possible :
- Sifflements
- Toux
- Respiration lourde ou difficile
- Bruits de craquements provenant du corps de votre animal
- Ecoulements nasaux ou oculaires
- Yeux mi-clos
Vérifiez que votre animal ne présente pas les signes d’une allergie ou d’une infection respiratoire.
Si votre animal ne présente aucun des symptômes ci-dessus, ses éternuements peuvent être dus à une allergie à l’un des éléments de son environnement. Néanmoins, il est plus sage de le faire examiner par un vétérinaire pour éliminer une infection des voies respiratoires supérieures qui peut être mortelle.
Votre cochon d’Inde peut être allergique :
Pour déterminer si l’un de ces éléments est coupable, essayez de les remplacer un à un pendant quelques semaines.
fiche créée le: 2013-05-24 modifiée le : 2018-11-15
Le Coryza du cochon d’Inde est caractérisée par une obstruction nasale avec écoulement fluide ou épais blanc et éternuements.
Pour un être humain on parlerait de rhume, sauf que chez le cochon d’Inde il s’agit d’une maladie assez grave, et dans certains cas mortelle.
Il s’agit d’une Bordetellose le plus souvent, parfois une Pasteurellose…
Quelle en est la cause ? L’origine du coryza est le plus souvent Bordetellique, la Bordetellose est une maladie d’élevage, un certain nombre de jeunes animaux son achetés avec un « rhume ».
La vie commune avec un Lapin peut parfois conduire à une contamination de Pasteurellose.
D’autres germes peuvent aussi en profiter pour se développer.
Voilà ce qui arrive : Comme on le voit sur les photos, le nez coule, le cochon d’Inde mouche…
On a du jetage autour des narines, souvent liquide et aqueux au départ et purulent dans les cas chroniques.
Une conjonctivite est observée dans les cas débutants.
Chez les Cochons d’Inde, l’infection peut gagner facilement les poumons (cf page pneumonie) qui est la complication grave la plus fréquente.
Dans certains cas malheureux, il apparait une forme neurologique appelée Troticolis (photo du bas).
Evolution : Le Coryza aigu doit être traité vite et FORT.
Ceci afin d’éviter le plus possible le passage à la chronicité ou au développement d’une pneumonie ou d’une otite de l’oreille moyenne et interne.
Que se passe t’il ? Tout rhume du Cochon d’Inde doit être pris au sérieux.
Il faut faire la distinction avec les allergies qui sont exceptionnelles,
ou ceux qui sont en relation avec du foin poussiéreux par exemple.
Y a-t-il de l’espoir ? Le pronostic est en général assez bon avec un traitement fort dès le début, pratiquement tous les jeunes cochons d’Inde guérissent définitivement.
Que peut-on faire ? Un cochon d’Inde à coryza doit être présenté à un vétérinaire, d’autant plus si c’est juste après son achat (cf suite).
Le traitement sera plus ou moins complexe en fonction des symptomes:
– Antiinfectieux
– Antiinflammatoires
– Aérosols
– Vaccins Croises (Rhiniffa par exemple)
Comment l’éviter ? 1/ La plupart des coryzas sont des maladies d’élevage: sur un animal qui vient d’être acheté, un certificat du vétérinaire devrait vous permettre d’être remboursé totalement ou partiellement des frais occasionnés.
2/ La théorie du courant d’air est bien facile, mais elle ne dédouane pas la responsabilité du vendeur.
Des normes de flux d’air sont connues dans les élevages: elle correspondent à des animaux captifs qui ne peuvent s’éloigner ou se protéger si leur cage se trouve proche d’une bouche d’aération. Il y a donc des NORMES.
Cependant, un lapin dans la nature ne va pas souffrir d’un coup de vent, il va se protéger si ça le dérange.
On ne peut pas dire que c’est un courant d’air qui a donné le coryza !
Contagiosité ? Les coryzas sont contagieux par contact direct entre les animaux infectés ou par aérosol lorsqu’ils éternuent.
Tous les animaux qui vivent dans la même cage doivent recevoir un traitement préventif, que ce soit les lapins ou les cochons d’Inde.
Les Chats font des coryzas aussi mais les germes en cause sont différents: il n’y a donc pas de contamination du lapin vers le chat et vice versa, ni vers l’être humain.
Les affections respiratoires du cochon d’Inde.
Le cochon d’Inde est très sujet aux infections respiratoires. Il présente un certain nombre de particularités anatomiques et -physiologiques qui le prédisposent à celles-ci
Particularités anatomiques prédisposants le cochon d’Inde aux maladies respiratoires
- les narines sont étroites et en position frontale
- les fosses nasales sont étroites
- le nasopharynx est court
- il existe un portage de bactéries dans le naso-pharynx, notamment d‘un germe appelé Bordetella bronchiseptica. Ces bactéries sont susceptibles de se réactiver à la faveur d’une modification de l’environnement (transport, refroidissement, coup de chaleur, manque de ventilation,…) et de déclencher une maladie respiratoire
- la respiration buccale est impossible. Le cochon d’Inde est rapidement encombré en cas d’infection respiratoire et sa respiration devient alors bruyante.
Au niveau des voies respiratoires supérieures
Image thoracique normale d’un cochon d’Inde. Les poumons sont sains. Le coeur globuleux occupe une grande place dans la cavité thoracique.
- la cage thoracique est petite
- l’arbre bronchique possède un muscle de Reissessen très développé qui prédispose le cochon d’Inde aux problèmes de bronchoconstriction. Ce muscle (qui est présent chez tous les mammifères) se présente sous l’aspect d’une couche musculeuse circulaire discontinue, formée de fibres musculaires disposées en spirale. Il permet la contraction des bronches pendant l’expiration et leur relâchement pendant l’inspiration
- le thymus est présent chez le jeune dans le médiastin péricardique. Il s’étend vers le cou et entoure la trachée ventralement et latéralement. Il disparaît complètement chez l’adulte ou persiste à l’état vestigial à l’intérieur du médiastin crânial. De ce fait, les thymomes sont exceptionnels contrairement à ce qui est observé chez le lapin.
Au niveau des voies respiratoires profondes
Quelles sont les causes déclenchantes d’une affection respiratoire chez le cochon d’Inde ?
Toute modification environnementale peut induire une pathologie infectieuse des voies respiratoires supérieures : variation thermique brutale, refroidissement important, ventilation insuffisante, chaleur excessive (supérieure à 25 ° C), courants d’air, transports, sources de stress, surpopulation, fermentations ammoniacales (litière peu absorbante ou insuffisamment renouvelée). Les déficiences nutritionnelles (notamment en vitamine C et vitamine A), les infections concomitantes, les corticoïdes favorisent également les infections respiratoires.
Tous ces facteurs vont induire une rupture immunitaire et favoriser le développement d’une infection latente préexistante ou d’un phénomène de contagiosité
La contagiosité provoquée par l’introduction dans l’espace de vie d’un cochon d’Inde, de préférence jeune et issu d’animalerie, qui présente des signes cliniques respiratoires ou un portage à l’état latent.
Quels sont les germes en cause ?
De nombreuses bactéries sont responsables des infections respiratoires. Elles se multiplient à la faveur d’une modification de l’environnement ou d’un stress, mais elles peuvent aussi être responsables d’infections primaires. Bordetella bronchiseptica et Streptococcus pneumoniae sont le plus souvent en cause.
L’infection à Bordetella bronchiseptica est très fréquente chez le cobaye. Elle peut avoir des conséquences désastreuses dans les élevages, surtout chez les jeunes, les femelles gestantes et les sujets carencés en vitamine C. Les lapins sont souvent porteurs de la bactérie, mais ils sont moins sensibles à l’infection. Les porteurs sains existent également chez le cochon d’Inde. La transmission s’effectuer par voie respiratoire ou par contact direct à partir des sécrétions nasales. Les signes cliniques débutent par une rhinite accompagnée de trachéite et d’une conjonctivite le plus souvent granulomateuse. Puis une pneumonie s’installe accompagnée ou non d’une otite moyenne (tête penchée) et de troubles de la reproduction (infertilité, avortement, mortalité néonatale). Une pneumonie aiguë d’emblée sans signes de rhinite préalable est possible. A l’autopsie, on observe outre la rhinite une pneumonie et une métrite.
Pasteurella multocida est responsable de la majorité des infections respiratoires chez le lapin. Elle est par contre beaucoup moins en cause chez le cochon d’Inde. Le germe est présent dans les voies respiratoires de sujets apparemment sains et de porteurs chroniques. L’infection aiguë septicémique est très rare, elle entraîne la mort en 48 heures. L’infection subaiguë est un peu plus fréquente mais elle reste rare : après un amaigrissement progressif, apparaissent des signes de conjonctivite et de rhinite purulente puis de bronchopneumonie. La mort intervient dans un délai de 10 à 15 jours. Pasteurella multocida peut également être à l’origine d’abcès, de métrite, de stérilité et d’orchite.
Le virus de Sendaï est fréquemment retrouvé dans les cavités nasales de cochons d’Inde atteints de signes respiratoires, mais aussi chez des individus apparemment sains. Le virus seul ne semble pas pathogène, mais il pourrait lorsqu’il est associé à des bactéries exacerber le pouvoir pathogène de celles-ci et augmenter la morbidité et la mortalité.
- Les germes peuvent être mis en évidence par :
- la bactériologie à partir des sécrétions et des organes infectés
- la PCR pour certains agents pathogènes. C’est le cas notamment pour Chlamydophila caviae à partir de raclages conjonctivaux ou de sécrétions oculaires.
Quels sont les signes cliniques d’une maladie respiratoire ?
Les infections respiratoires se traduisent cliniquement par des rhinites (parfois associées à des otites) ou des pneumopathies.
Remarque : On parle de rhinite chez le cochon d’Inde et de coryza chez le lapin. Le therme de coryza correspond à une inflammation des premières voies respiratoires. Il sous-entend l’association d’éternuements souvent très importants et d’un jetage nasale. Ce qui est le cas chez le lapin. Chez le cochon d’inde, les éternuements sont rares alors que la toux est fréquente.
1. Rhinite
Les infections respiratoires commencent par une rhinite dans la grande majorité des cas. Les signes peuvent rester discrets et passer inaperçus.
Les premiers symptômes s’observent chez les plus jeunes et les plus vulnérables. Ils se caractérisent par de l’hyperthermie, des tremblements, de la toux et un discret jetage nasal séreux accompagné d’une conjonctivite généralement granulomateuse. Les éternuements sont rares, contrairement à ce qui est de règle chez le lapin. La trachée est sensible à la palpation-pression. On observe également un larmoiement lié à une obstruction des voies nasales et l’apparition de croûtes sur les narines (sécrétions séchées).
Cette simple rhinite est d’un bon pronostic, elle peut disparaître en quelques jours si le traitement adéquat est donné dès le début de l’infection. Si en revanche l’infection est non soignée, mal soignée (antibiotique inefficace) ou soignée pendant un temps trop court, la rhinite peut évoluer rapidement vers une colonisation de la bulle tympanique par les germes de la région pharyngée qui passent par la trompe d’Eustache : une otite caractérisée par la tête penchée s’installe alors. Elle peut aussi évoluer vers une pneumopathie
2. Pneumopathie
Suite à l’irritation et la fragilisation des voies aériennes supérieures, des bactéries exogènes prolifèrent et l’infection gagne les voies aériennes profondes, aboutissant à une pneumonie ou une bronchopneumonie.
Les signes cliniques présentent un caractère de gravité, le cochon d’Inde devient apathique, anorexique, et son état général se dégrade rapidement (amaigrissement, poil piqué, arrêt de transit digestif). La température corporelle est élevée, souvent plus de 40 ° C. La dyspnée est importante et exacerbée par la moindre sollicitation. La toux est généralement absente.
La pneumopathie peut être unilatérale ou bilatérale et elle ne peut intéresser que certains lobes pulmonaires. Les lobes apicaux sont le plus souvent atteints.
Une métrite est souvent associée chez les femelles, ainsi qu’un avortement ou une mortinatalité chez les gestantes, lorsqu’il s’agit d’une infestation par Bordetella bronchiseptica ou Streptococcus pneumoniae.
La pneumonie peut intervenir d’emblée, avec une forte hyperthermie, et être à l’origine d’une mort brutale. C’est notamment le cas avec Streptococcus pneumoniae et Morganella morgani.
Le diagnostic est confirmé par des clichés radiographiques thoraciques, face et profil. En cas de pneumopathie, on observe une densification du tissu pulmonaire malade qui s’opacifie et la silhouette cardiaque n’est plus nettement visible. Une opacification d’une ou des deux bulles tympaniques indicatrice d’une otite moyenne est souvent associée, ainsi qu’un arrêt du transit digestif avec la présence de gaz dans le caecum et les intestins.
Le pronostic est toujours réservé et la mort peut intervenir dans un délai variable.
Pneumopathie droite : 3 des 4 lobes pulmonaires sont anormalement densifiés et apparaissent en blanc.
Bronchopneumopathie double : les lobes pulmonaires et les grosses bronches sont anormalement densifiées.
Quel est le traitement des maladies respiratoires ?
Le pronostic est toujours réservé lors d’infection respiratoire, surtout en présence d’hyperthermie, d’anorexie, de dyspnée et de discordance. Le traitement fait appel à trois séries de mesures
- mesures sanitaires.
Il est primordial de revenir à de bonnes conditions environnementales et d’hygiène. Le cochon d’Inde malade doit être maintenu à bonne température (20 à 22 ° C sans dépasser 25 ° C), dans une pièce bien ventilée, en évitant de le placer près d’une fenêtre ou de la porte d’entrée. La cage doit être recouverte lorsque la pièce est aérée. S’il le malade se trouve en contact avec d’autres congénères, il faut l’isoler dès les premiers signes de la maladie (yeux larmoyants, toux, narines sales) et désinfecter tous les accessoires avec lesquels il a été en contact.
- traitement par voie générale.
Une antibiothérapie soutenue doit être mise en place pour une durée d’au moins 15 jours dans les affections aiguës et d’au moins 4 semaines dans les pneumopathies. L’antibiotique de choix est la doxycycline. L’oxytétracycline et la tétracycline sont également efficaces, mais elles peuvent produire des entérotoxémies en cas de surdosage.
Les quinolones (enrofloxacine, marbofloxacine) sont moins efficaces (contrairement à ce qui est observé chez le lapin) et leur utilisation est soumise aujourd’hui à la réalisation d’un antibiogramme préalable (arrêté ministériel d’avril 2016).
Sont également utilisables l’azithromycine, les sulfamides potentialisés et la tylosine.
Le vétérinaire est seul juge du traitement : choix du médicament, posologie, durée de traitement. De nombreux antibiotiques sont contre-indiqués chez le cochon d’Inde, avec des risques parfois mortels, et il est dangereux de jouer aux apprentis sorciers.
Un traitement complémentaire est assuré par :
- l’oxygénothérapie en cas de détresse respiratoire. Elle suppose une hospitalisation vétérinaire.
- le chlorhydrate de fenspiridine (Pneumorel®). Il possède une action antibronchoconstrictive et anti-inflammatoire à visée pulmonaire
- la bromehexine (Flubron®) pour ses propriétés antiseptiques et mucolytiques
- la vaccinothérapie (préventive et curative) avec le Rhiniffa ®. Ce vaccin conçu au départ pour les porcs pour les protéger contre la rhinite atrophique possède les valences Pasteurella multocida et Bordetella bronchiseptica.. En l’absence d’AMM, son utilisation est sous la stricte responsabilité du vétérinaire prescripteur.
- la phytothérapie. Elle représente une aide très précieuse ; les plantes les plus indiquées sont Echinacée, Sureau, Pîn sylvestre, Rhodiole, Cassis, Ortie parties aériennes (en cas de rhinites) et Desmodium (cette plante est très efficace dans les problèmes de bronchospasme ou bronchoconstriction). Voir La phytothérapie appliquée au cochon d’Ined.
- traitement local.
Les narines et le nez doivent être soigneusement nettoyés avec du sérum physiologique ou une solution de nettoyage (Ocryl®).
L’aérosolthérapie peut être utile, mais elle n’est pas indispensable, à raison de deux séances d’une quinzaine de minutes par jour pendant 10 jours. On peut utiliser les mélanges contenant un antibiotique (quinolone, céphalexine,..), un mucolytique (Carbocystéine, Gomenol ®, Flubron®) et du sérum physiologique. Les huiles essentielles du commerce sont contre-indiquées en raison de la petite taille des cochons d’Inde, avec des risques notamment cardiaques et rénaux.
Les maladies respiratoires sont-elles toujours d’origine infectieuse ?
Non, une difficulté respiratoire peut avoir une autre cause. C’est le cas notamment des dyspnées.
La dyspnée d’origine non infectieuse
Elle est représentée notamment par la toxémie de gestation, la cétose, le coup de chaleur, la stase digestive avec production de gaz.
La toxémie de gestation
Elle se traduit par apparition brutale d’une anorexie et d’une adypsie (refus de boire). Puis la femelle devient prostrée et dyspnéique en raison d’un état acido-cétosique. Voir Toxémie de gestation, Affections de la reproduction.
La cétose
Elle représente le stade terminal de la lipidose. Les perturbations métaboliques provoquent un état d’acidose qui se traduit par une accélération respiratoire.
Le coup de chaleur
Le cochon d’Inde est particulièrement sensible aux coups de chaleur. Origine
Les facteurs prédisposants sont une température ambiante trop élevée (supérieure à 28 ° C), une forte humidité (supérieure à 70 %), la lumière solaire directe, une ventilation insuffisante, une surpopulation, un abreuvement insuffisant, les transports en voiture en période estivale, l’obésité, un pelage trop abondant et trop épais (Péruvien, Shelty, Lunkarya, Texel, Alpaga, Mérinos). Dans de telles conditions, les mécanismes de la thermorégulation sont dépassés et la température corporelle atteint rapidement un niveau critique incompatible avec la vie.
Signes cliniques
En cas de température excessive, l’organisme du cochon d’Inde va mettre en place des mécanismes compensateurs :
- une salivation profuse lui permet d’humidifier sa surface corporelle et d’obtenir un effet » rafraichissant » par évaporation. Cette salivation ne doit pas être confondue avec une malocclusion.
- une polypnée permet également d’éliminer une partie de la chaleur par hyperventilation
- un immobilisme lui permet de diminuer sa dépense énergétique
Mais ces procédés sont souvent insuffisants pour éviter l’apparition des premiers symptômes qui ont d’emblée un caractère de gravité : hyperthermie, congestion des vaisseaux périphériques et difficultés respiratoires. Puis les symptômes s’aggravent, on observe une cyanose des muqueuses, une prostration, un regard fixe. La mort intervient rapidement..
Traitement et prévention
Le traitement doit être réalisé d’urgence, il consiste avant tout à refroidir la température corporelle. Le malade doit être aspergé d’eau fraîche ou plongé avec prudence dans un bain rafraichissant, puis enveloppé dans des linges humides, jusqu’à ce que sa température corporelle descende en-dessous de 39 ° C. Il doit ensuite être placé dans une pièce fraîche et bien ventilée. Des corticoïdes, associés à un antibiotique à large spectre doivent être administrés, ainsi que des stimulants circulatoires et respiratoires Le malade doit être réhydraté et gavé s’il est en état de déglutir.
La prévention repose par temps chaud sur le placement du cochon d’Inde dans une pièce fraîche et bien ventilée, non exposée au sud, avec une distribution d’eau fraîche à volonté, en laissant rentrer la fraîcheur nocturne et matinale. Les cochons d’inde obèses et à fourrure importante sont à surveiller particulièrement. Voir coup de chaleur
Voir « le coup de chaleur chez le cochon d’Inde »
La stase digestive avec production de gaz
Les gaz peuvent s’accumuler dans l’estomac (météorisation gastrique ou syndrome dilatation-torsion), le caecum (stase caecale) ou les intestins (stase intestinales). La stase peut exister à différents niveaux, voire être généralisée. La présence de ces gaz en quantité excessive va exercer une pression sur le diaphragme et provoquer une dyspnée parfois sévère, associée à une accélération respiratoire
Les oedèmes pulmonaires
- Les oedèmes pulmonaires peuvent être provoqués par
- une phase d’hyperhémie lors d’un coup de chaleur
- une fausse déglutition suite à l’administration forcée d’un produit de gavage ou d’un médicament
- une cardiopathie décompensée. Voir Cardiopathies
- une maladie rénale chronique (notamment un syndrome néphrotique)
Ils doivent être suspectés devant un état de prostration et de polypnée, avec des extrémités froides, des bruits respiratoires de gargouillement et un écoulement nasal mousseux. Le traitement repose sur l‘utilisation de diurétiques et l’oxygénothérapie, mais le pronostic est souvent illusoire.
Les traumatismes thoraciques
Des blessures par morsure ou des fractures du thorax de nature traumatique peuvent être à l’origine de pleurésies et de dyspnée. Le cochon d’Inde malade répugne à se déplacer et un œdème sous-cutané peut se développer en cas de perforation thoracique. La région antérieure du malade est alors rigide au mouvement et douloureuse à la palpation. Des radiographies prudentes (en position sternale en non pas sur le dos) permettent la mise en évidence de fractures de côtes ou d’un éventuel pneumothorax
Les tumeurs pulmonaires.
Elles sont fréquemment associées à un amaigrissement sur des animaux âgés de plus de 3 ans. Les tumeurs pulmonaires métastatiques de tumeurs ovariennes ou mammaires ne sont pas fréquentes comme chez la lapine. Voir Pathologie tumorale.
La toux d’origine non infectieuse
Elle est représentée par la toux par bronchospasmes
Le cochon d’Inde est très sujet aux bronchospasmes de raison de l’existence du muscle de Reissessen au niveau de l’arbre bronchique.
Ces bronchospasmes se traduisent par de la toux. Ils peuvent se produire lors d’une pneumopathie, par stimulation des récepteurs bronchiques. Mais aussi en présence de pneumallergènes (acariens des poussières de maison) ou par inhalation de certaines substances médicamenteuses ou ménagères.
Le cochon d’Inde est très sensible aux aérosols qui peuvent provoquer une détresse respiratoire en moins d’une minute et un coma asphyxique éventuellement mortel en 2 ou 3 minutes. Il est par contre assez peu sensible aux poussières et à la fumée de tabac. Dès qu’il respire ces substances, il est capable de mettre hors-circuit une grande partie de son tissu pulmonaire en resserrant ses bronches. Il est sensible aux antihistaminiques qui peuvent provoquer des bronchoconstrictions à forte dose
Les toux par bronchospames répondent bien aux corticoïdes, à l’éphédrine, au chlorhydrate de fenspiridine (Pneumorel®), au Desmodium en EPS. On manque de données sur l’utilisation de la terbutaline (Bricanyl®).
Le stress chez le lapin et le cochon d’Inde
Le stress n’est pas un simple mal-être, il se traduit par des bouleversements physiologiques comme la libération accrue d’hormones ou de neurotransmetteurs (cortisol, catécholamines), ou encore une perte de poids. Tout ceci n’est pas sans conséquence sur la santé de nos animaux. Or, les lapins et les cochons d’inde y sont très exposés par leur tempérament naturellement anxieux.
Sommaire :
- Quelles sont les principales causes de stress ?
- Comment reconnaitre un animal stressé ?
- Quelles-sont les conséquences du stress ?
- Comment diminuer le niveau de stress ?
Quelles sont les principales causes de stress ?
1) Chez le lapin
Il faut savoir que le confinement, c’est-à-dire la vie en cage, représente en elle-même un stress pour le lapin. Cela a été un peu atténué par la domestication, qui a sélectionné progressivement des lapins qui tolèrent mieux de vivre dans un espace restreint. Pour autant, les sorties restent essentielles pour la santé mentale de votre lapin.
D’autre part, il s’agit d’un animal territorial. C’est pourquoi il tolère généralement mal les intrusions dans sa cage, qu’il sanctionne souvent par des grognements ou des coups de patte. C’est également pour cette raison que l’introduction d’un nouveau congénère sur le territoire peut être une source de stress. Celle-ci doit donc être faite très progressivement. Dans l’idéal, les premiers contacts devront avoir lieu dans une zone » neutre « , c’est-à-dire un endroit que votre lapin ne considère pas comme son territoire.
Tout environnement étranger stresse le lapin : garde par un ami pendant vos vacances, hospitalisation, transport, odeur inhabituelle. De même, des manipulations trop longues ou trop fréquentes, ou encore des bruits soudains ou inhabituels augmenteront l’anxiété de votre animal. Cela a conduit les éleveurs de lapins à diffuser en permanence de la musique, ou à laisser la radio allumée, afin de faire un » bruit de fond » continu pour habituer les lapins à un environnement sonore riche. Cela leur évite de paniquer au moindre bruit (porte qui claque, objet qui tombe au sol).
Enfin, il faut se rappeler que le lapin est par nature une proie. Ainsi, même si beaucoup d’entre eux sont très friands des jeux de poursuite, ceux-ci doivent tout de même être évités car ils miment une situation de prédation. Le lapin qui cherche à engager un jeu de poursuite pour s’amuser se retrouve vite » dépassé » et envahi par le stress.
2) Chez le cochon d’inde
Plus encore que le lapin, le cochon d’inde est un animal extrêmement social qui a un réel besoin de contact avec ses congénère. Tout ce qui peut perturber les interactions sociales induit un stress. C’est la notion de » stress social » (séparation de ses congénères, mise en présence d’un cochon d’inde étranger, séparation précoce de la mère avec ses petits). A l’inverse, ils sont moins sensibles au stress lorsqu’ils sont entourés de leurs congénères.
Tout comme le lapin, le cochon d’inde ne doit pas être coursé et doit être manipulé avec délicatesse. Certains individus très timides doivent être approchés progressivement.
Enfin, son ouïe très fine le rend également très sensible au bruit.
Comment reconnaitre un animal stressé ?
En situation de stress, le lapin adopte une position particulière : il se fige, les pattes sous lui, les oreilles plaquées contre son corps et les yeux exorbités. Il reste ainsi prostré et respire anormalement vite. Le cochon d’inde a tendance à se raidir, voire à faire le mort. Si il est en proie à la panique, il peut également se mette à courir dans tous les sens, jusqu’à risquer de se blesser. En cas de stress le rythme cardiaque de ces animaux, déjà très rapide, augmente encore considérablement.
Chez les lapins comme les cochons d’inde, le stress peut induire la libération de pigments appelés » porphyrines » dans les urines, qui prennent alors une teinte orangée à brunâtre. Toutefois, cette coloration peut également être due à la consommation de certains végétaux. Il n’est pas rare que le cochon d’inde urine sous l’effet de la peur.
Le fait de s’arracher les poils, et pour les cochons d’inde de mordiller les oreilles de son/ses congénère(s) est un signe de stress chronique, tout comme la disparition de comportements normaux : les animaux peuvent cesser de se toiletter ou de manger. Il n’est pas rare qu’un lapin stressé ne mange plus ses caecotrophes.
Les cochons d’inde ont tendance à chercher du réconfort auprès de leur maître lorsqu’ils sont dans un environnement étranger qui les stresse.
Quelles-sont les conséquences du stress ?
Il faut garder à l’esprit qu’un stress très aigu peut entrainer un arrêt cardiaque chez le lapin, qui peut réellement » mourir de peur « . De plus, dans la panique, ils risquent de se blesser. Les lapins notamment ont tendance à se débattre et, s’ils ne sont pas tenus correctement, risquent de graves lésions de la colonne vertébrale.
Lapins et cochons d’inde sont des proies. Lorsqu’ils sont stressés, ils ont naturellement tendance à masquer les signes de douleur ou de maladie qui les rendraient plus vulnérables aux prédateurs. Il est donc plus difficile de déceler les problèmes de santé de ces animaux lorsqu’ils sont stressés.
D’autre part, le stress diminue le seuil de perception de la douleur. Les animaux sont alors plus douillets. Après une opération, les animaux stressés ont donc plus mal, ils récupèrent moins vite et cicatrisent moins bien. De même le stress induit une baisse des défenses immunitaires et peut favoriser la survenue de maladies.
Le fonctionnement de l’appareil digestif est très impacté par le stress. Si un lapin ou un cochon d’inde est anxieux, cela va ralentir la motilité de ses intestins et éventuellement conduire à la stase digestive, qui est toujours grave. Ainsi, en cas d’anorexie ou en l’absence de défécation il est important de consulter votre vétérinaire dans les plus brefs délais. Les déséquilibres de la flore digestive liés au stress peuvent également être à l’origine de diarrhées. Celles-ci sont fréquentes chez les jeunes lapins stressés par le sevrage et par le transport vers les animaleries.
Chez la femelle gestante, le stress peut être à l’origine de problèmes graves, notamment si il induit une anorexie. En effet, si une lapine un peu grasse cesse brutalement de manger peu avant la mise-bas, elle risque la toxémie de gestation. Si elle cesse de s’alimenter la lapine est obligée d’utiliser massivement ses réserves de graisse pour produire de l’énergie, ce qui peut entrainer de graves problèmes hépatiques. Elle devient alors léthargique et peut présenter des troubles locomoteurs. D’autre part, après la naissance des petits, le stress peut également pousser la mère au cannibalisme.
Comment diminuer le niveau de stress ?
Les conséquences potentielles du stress sont donc nombreuses. Tout cela peut néanmoins être évité par le respect de règles simples, au quotidien.
Pour diminuer leur sensibilité au stress, lapins et cochons d’inde doivent être manipulés dès leur jeune âge. Il est important qu’ils soient confrontés en douceur avant le sevrage à l’homme, aux enfants, aux bruits domestiques ou aux animaux d’autres espèces. Ainsi à l’âge adulte cela sera moins anxiogène pour eux. On observe régulièrement que les animaux nés chez les particuliers sont plus sociables et moins anxieux que ceux provenant d’animaleries.
La cage constitue un refuge, cela doit être respecté. Les enfants doivent comprendre qu’il faut laisser le lapin ou le cochon d’inde tranquille lorsqu’il est dans sa cage et ne pas venir le déranger. Celle-ci doit être placée dans un endroit calme et comprendre une boite ou maisonnette où il peut se cacher s’il en ressent le besoin.
Si votre lapin est habitué à la présence d’un compagnon (autre lapin, cochon d’inde) ou d’une peluche, il est préférable qu’il l’accompagne lors des voyages ou déplacements. Quant aux cochons d’inde, ils doivent impérativement vivre par groupe de deux ou trois. En revanche, il faut éviter de mettre deux mâles entiers ensemble, car ils risqueraient de se battre. La cage devra être de taille suffisante afin d’éviter la surpopulation.
Enfin, si vous devez manipuler votre lapin ou le prendre dans vos bras et qu’il se débat, le fait de lui cacher les yeux peut l’aider à se détendre. Pensez à toujours maintenir son arrière train afin qu’il ne se brise pas la colonne vertébrale si il se débat violemment.
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