Table des matières
- Quand est-il moral d’euthanasier son animal domestique?
- Que sont les convulsions et l’épilepsie ?
- Quels sont les symptômes ?
- Quelles sont les causes des crises d’épilepsie ?
- Comment votre vétérinaire diagnostique-t-il l’épilepsie ?
- Comment se fait le diagnostic ?
- Quel est le traitement pour votre animal épileptique ?
- Mon chien fait une crise convulsive que faire ?
- Euthanasie de son chien : pourquoi, comment ça se passe ?
- Comment prendre une décision aussi difficile ?
- L’euthanasie : en quoi consiste l’acte ?
- Comment se déroule l’euthanasie ?
- Faut-il être présent lors de l’euthanasie de son chien ?
- L’euthanasie à domicile, c’est possible !
- Combien coûte l’euthanasie d’un chien ?
- Clinique Vétérinaire des Docteurs Sachdé – 8 rue du Commerce – 32140 Masseube / Gers – Tél: 05 62 66 11 74
Quand est-il moral d’euthanasier son animal domestique?
Temps de lecture: 5 min
Dans les années 1960, j’ai connu des gens qui faisaient piquer leur chien avant de partir en vacances. Ils expliquaient qu’il était plus économique pour eux de l’euthanasier et d’en acheter un nouveau à leur retour que de payer pour un chenil.
Vingt ans plus tard, alors que je travaillais à l’hôpital vétérinaire de l’université d’État du Colorado, un groupe de motards affolés est arrivé en portant un chihuahua: le chien était gravement malade et devait être piqué pour lui éviter des souffrances inutiles. Les psychologues de l’hôpital ont alors décidé de trouver une chambre d’hôtel aux motards, qui étaient tellement dévastés que nous avons estimé qu’il était dangereux pour eux de reprendre la route.
Ces deux histoires montrent le changement radical qui est intervenu dans notre perception des animaux. Bien que les humains élèvent des animaux domestiques depuis des milliers d’années, c’est uniquement au cours des quarante dernières qu’ils sont devenus des membres à part entière de nos familles.
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L’amélioration de la condition animale est certes une avancée majeure. Mais elle entraîne aussi l’émergence de questions sur la fin de vie similaires à celles auxquelles notre système de santé est confronté. Comme celles des êtres humains, les vies des animaux domestiques sont parfois indûment prolongées, avec pour conséquence des souffrances inutiles et une surcharge financière pour les maîtres.
Le développement de l’éthique vétérinaire
En 1979, j’ai commencé à enseigner l’éthique vétérinaire à l’université d’État du Colorado. C’était le premier cours de ce genre dans le monde.
Un an plus tard, l’école vétérinaire a recruté un oncologiste. Et, rapidement, nous avons commencé à appliquer des thérapeutiques humaines aux cancers des animaux. Le directeur du programme vétérinaire a alors eu l’idée visionnaire de recruter des psychologues pour accompagner les maîtres dans leur deuil… Il s’agissait d’une autre première dans le monde vétérinaire.
J’ai pourtant continué à penser que la plupart des propriétaires seraient réticents à payer des sommes importantes pour les soins vétérinaires de leurs animaux. J’ai donc été extrêmement surpris quand, au printemps suivant, le Wall Street Journal a publié un reportage sur des personnes dépensant jusqu’à des centaines de milliers de dollars pour traiter le cancer de leur animal de compagnie.
Dans le même temps, le nombre de spécialités vétérinaires s’est considérablement développé, permettant de soigner les animaux domestiques victimes de bien d’autres maladies que des cancers. En tant que défenseur acharné d’une meilleure prise en compte du bien-être animal dans notre société, j’ai été très heureux de ce changement d’attitudes.
Un membre à part entière de la famille
Mais qu’est-ce qui sous-tend ce changement dans la façon dont les animaux domestiques sont perçus et traités?
Les vétérinaires sont tiraillés entre deux extrêmes: mettre un terme trop rapide à la vie de l’animal ou le laisser souffrir trop longtemps
Dans un premier temps, des sondages effectués au cours des vingt dernières années indiquent qu’un nombre croissant de propriétaires, plus de 80 % selon la plupart de ces études et jusqu’à 95 % selon certaines d’entre elles, considèrent désormais leur animal de compagnie comme « un membre de la famille ».
D’autre part, l’éclatement de la famille nucléaire et l’augmentation du nombre de divorces ont contribué au développement de liens encore plus étroits entre les personnes célibataires et leurs compagnons à quatre pattes.
Ces tendances ne pouvaient qu’engendrer de profonds changements dans notre perception globale de l’euthanasie des animaux domestiques. Si la plupart des propriétaires n’hésitaient auparavant pas à faire piquer leur animal, ils sont aujourd’hui de plus en plus réticents à le faire et ils sont capables d’aller très loin pour garder leurs animaux malades en vie.
Les vétérinaires en première ligne
Les vétérinaires sont ainsi de plus en plus régulièrement confrontés à un dilemme difficile à gérer. Ils sont en effet tiraillés entre deux extrêmes tout aussi néfastes: mettre un terme trop rapide à la vie de l’animal ou le laisser souffrir trop longtemps.
Dans un article que j’ai publié intitulé « Euthanasie et questions morales », j’ai décrit l’importance du stress subi par les vétérinaires, les assistants vétérinaires et les autres professionnels du secteur. En effet, la plupart ont choisi ce domaine pour améliorer les conditions de vie des animaux: ils finissent pourtant par devoir euthanasier un grand nombre d’entre eux, pour des raisons pas toujours éthiques qui vont de « Je fais mon jogging avec mon chien, mais il est maintenant trop vieux pour courir » à « Si je meurs, je veux que vous l’euthanasiez parce qu’il ne pourra pas vivre sans moi ».
Dans d’autres cas, l’animal souffre terriblement, mais son maître n’arrive pas à le laisser partir. Dû au fait que les propriétaires voient de plus en plus souvent leur animal comme un membre de la famille, ces réticences deviennent monnaies courantes. Les maîtres redoutent la culpabilité d’avoir fait piquer l’animal trop tôt.
Et cette situation peut aussi causer des difficultés inutiles aux vétérinaires: ils savent que l’animal souffre, mais ne peuvent rien faire sans la permission du propriétaire.
Quand un maître est réticent à faire piquer son animal, je pointe souvent le fait que l’animal n’est plus en mesure de vivre des moments agréables dans le présent
Les conséquences en sont plus graves qu’on ne croit: une étude récente a ainsi montré qu’un vétérinaire sur six a déjà pensé au suicide. Une autre a souligné un risque de suicide élevé dans le secteur de la médecine vétérinaire. Se voir demander de tuer des animaux en bonne santé pour le confort du propriétaire est sans nul doute une contribution aux difficultés de la profession.
Comment prendre la décision d’euthanasier
Comme l’explique le philosophe Martin Heidegger, les êtres humains trouvent un sens à leur vie à la fois dans leurs expériences passées et dans leurs aspirations futures, comme souhaiter voir son enfant obtenir son diplôme ou espérer revoir une dernière fois son pays natal.
Mais les animaux ne possèdent pas les outils linguistiques leur permettant d’imaginer le futur ou de créer une narration interne de leur passé. Ils vivent essentiellement dans le présent. Et quand un maître est réticent à faire piquer son animal, je pointe souvent le fait que l’animal n’est plus en mesure de vivre des moments agréables dans le présent.
Voici un conseil pour quiconque envisage d’adopter un animal: quand vous l’accueillez, établissez la liste de tout ce qui le rend heureux (manger une friandise, courir après une balle, etc.). Mettez la liste de côté jusqu’au jour où votre animal est touché par une maladie incurable, comme un cancer. À ce moment-là, reprenez votre liste: votre animal est-il encore capable de courir après une balle? est-il toujours heureux de recevoir une friandise? S’il a perdu sa capacité à profiter de ces moments-là, c’est qu’il est temps de le laisser partir.
En définitive, le problème de l’euthanasie dérive de l’amélioration de la condition des animaux dans notre société. Et pour y répondre au mieux, les propriétaires doivent faire confiance à leur vétérinaire, qui a souvent connu l’animal durant toute sa vie et qui est un partenaire fiable au moment de décider si l’euthanasie peut être une alternative à la souffrance.
Cet article est paru en anglais le 12 août 2015.
» Mon chien a des convulsions depuis plusieurs jours, est-il épileptique ? Mon chien a eu une crise d’épilepsie, quelle est la cause ? Mon chien peut-il faire de l’épilepsie parce qu’il est âgé ? Mon chien peut-il mourir d’une crise d’épilepsie ? Quelle est l’espérance de vie d’un chien qui fait de l’épilepsie ? Mon chat fait des convulsions durant son sommeil, que dois-je faire ? Quels sont les traitements pour animaux de l’épilepsie ? Faut-il euthanasier mon animal parce qu’il est épileptique ? Je suis très inquiet, mon animal fait des crises d’épilepsie. Que dois-je faire ? » Pas de panique, la crise d’épilepsie est impressionnante mais elle n’est pas mortelle pour votre animal (ou extrêmement rarement). Une crise convulsive qui dure quelques minutes, avant que votre animal retrouve ses esprits. En revanche, si vous pensez que votre animal a fait une crise d’épilepsie ou s’y ressemblant, consultez rapidement un vétérinaire ! Il vous conseillera sur les gestes à adopter et les soins à apporter. Quelques conseils qui vous éclaireront sur comment aborder et traiter l’épilepsie et les crises convulsives.
Que sont les convulsions et l’épilepsie ?
Une crise convulsive est une contraction répétée et involontaire d’un ou plusieurs muscles, et est due à une décharge soudaine d’impulsion nerveuse au niveau du cerveau. Elle peut toucher une seule région, comme par exemple la face, ou le corps entier.
L’épilepsie est une affection qui se définit par une prédisposition cérébrale à générer des crises convulsives. Ces dernières se répètent périodiquement à raison d’une ou deux par an jusqu’à plusieurs par semaine. Cette pathologie est fréquente chez le chien et rare chez le chat.
Un animal qui fait plusieurs crises convulsives d’épilepsie répétées au cours de sa vie, est considéré comme » épileptique « .
Quels sont les symptômes ?
Les crises convulsives de votre animal peuvent se décomposer en 3 phases : avant, pendant et après.
- Avant la crise, beaucoup d’animaux ont un changement soudain de comportement. Ils peuvent se cacher, être désorientés, réclamer l’attention du propriétaire ou s’agiter.
- La crise en elle-même se caractérise par des spasmes incontrôlés de moyens à très importants. A cela peuvent s’ajouter des pédalages, une salivation augmentée, des vocalisations, des pupilles dilatées, une miction et/ou défécation involontaire ainsi qu’une perte de conscience partielle ou totale. La crise convulsive dure tout au plus quelques minutes.
- N’essayez pas de toucher votre animal durant sa crise, car cela pourrait le perturber encore plus et augmenter la crise convulsive. N’essayez pas de retenir sa langue à l’extérieur de sa gueule, vous risquez une morsure, et l’animal ne pourra pas avaler sa langue.
- Après cette dernière, les animaux présentent une désorientation plus ou moins prononcée, de la fatigue et une apathie qui peuvent durer de quelques heures à plusieurs jours.
Laissez votre animal se reposer (quelques minutes à quelques heures selon son état de fatigue) et rassurez-le. L’animal est comme l’homme, il a besoin d’être rassuré, qu’on lui parle et explique ce qu’il vient de vivre pour ne pas être effrayé.
Quelles sont les causes des crises d’épilepsie ?
Les causes de convulsions sont multiples : processus cérébral dégénératif, infection, traumatisme crânien, pathologie congénitale, tumeur cérébrale, trouble métabolique, intoxication de l’animal, etc.…
Ce n’est que quand toutes les causes de convulsions ont été éliminées que l’on peut conclure à de l’épilepsie essentielle. Dans la plupart des cas l’origine de cette affection est inconnue. Les chiens sont plus sujets que les chats, et parmi eux les races labrador retrievers, golden retrievers, les bouviers bernois et les caniches sont les plus touchées.
Comment votre vétérinaire diagnostique-t-il l’épilepsie ?
Lorsqu’un animal a plusieurs crises convulsives d’épilepsie, il est important de diagnostiquer la pathologie et chercher la cause. N’attendez pas, et consultez très rapidement un vétérinaire : il est le seul à être formé professionnellement pour diagnostiquer l’épilepsie et sa cause.
Votre vétérinaire utilisera un tableau clinique, et vous posera un certain nombre de questions (alimentation, âge, origine de l’animal, conditions de vie, traitements contre infection de parasites, etc.), qui lui permettront alors d’émettre un diagnostic médical.
Ainsi, certaines manifestations comme des tremblements, insuffisance rénale et troubles oculaires peuvent être provoqués par des parasites, entrainant des crises d’épilepsie.
Comment se fait le diagnostic ?
Le diagnostic établis par le vétérinaire que vous consulterez pour votre animal, se fait en différentes étapes.
- La première étape consiste à prendre les antécédents médicaux et l’historique récent de l’animal, en incluant l’exposition à de possibles agents toxiques, l’ingestion de matériel non alimentaire, ou les incidents et traumatismes advenus durant les dernières semaines.
- Les crises convulsives en elles-mêmes seront ensuite évaluées selon la durée, la fréquence et l’intensité.
- Enfin, votre vétérinaire terminera par un examen clinique et neurologique complet. Selon les résultats de l’examen clinique, des examens complémentaires pourront être faits. Ils incluent des prélèvements de sang, de liquide céphalo-rachidien (liquide dans lesquels sont immergés le cerveau et la moelle épinière) et des analyses urinaires. Des tests d’imageries comme la radiographie et l’IRM peuvent être entrepris.
- Le diagnostic définitif de l’épilepsie essentielle ne peut se faire que par exclusion des autres pathologies provoquant des crises convulsives.
Par conséquent, il est nécessaire d’effectuer l’ensemble des examens complémentaires avant d’en avoir la certitude.
Quel est le traitement pour votre animal épileptique ?
Le traitement dépend essentiellement de la cause primaire et sera spécifique de la pathologie sous-jacente.
En cas d’épilepsie essentielle, il est médical et se donne généralement pour la vie. Il s’agit d’anticonvulsivants qui seront donnés à la dose minimale efficace (la plus petite dose pour laquelle le médicament agit). Comment délivrer le médicament à votre animal ? Très souvent, il s’agit de comprimés oraux (bouche), en comprimés ou solutions, administrés tous les jours de préférence à la même heure. Il est déconseillé de modifier la prise ou d’arrêter le traitement sans avis du vétérinaire. Suivez les prescriptions, c’est important pour soulager votre animal de l’épilepsie.
Même si un chien sous traitement ne montre pas de symptômes de crises épileptiques pendant des années, il est important de continuer le traitement. Malheureusement, cette affection ne peut pas être guérie complètement, mais elle est très bien gérée avec le traitement médical.
Durant le traitement, le vétérinaire aura besoin de contrôler votre animal (visites fréquentes en début de traitement, puis espacées selon l’évolution). Il prescrira également des contrôles sanguins, qui sont à faire tous les 3 à 6 mois pour évaluer la concentration du médicament dans le sang et la tolérance de l’animal au traitement.
Les vétérinaires recommandent de noter sur un carnet la fréquence des crises, leur description, y compris la prise de médicaments (nom, quantité, date et heure). Cela permet de surveiller l’évolution du traitement sur la maladie.
Mon chien fait une crise convulsive que faire ?
La plupart des crises convulsives ne durent pas plus de quelques minutes. Bien que cela puisse paraître déroutant et stressant, l’important est de ne pas paniquer, et de garder son calme en pensant bien que la crise ne va durer que quelques minutes. Il ne faut surtout pas toucher l’animal durant sa crise, mais rester proche de lui pour le protéger si besoin.
Une fois que la crise commence, il n’y a rien que vous puissiez faire pour la stopper plus rapidement. Vous pouvez la raccourcir sensiblement en diminuant au maximum les stimuli nerveux que votre chien peut recevoir :
- Dans un premier temps, pour éviter qu’il ne se blesse, commencez par dégager l’espace autour de votre animal : enlevez les chaises, les meubles sur lesquels il pourrait se cogner.
- La crise convulsive se déclenche et s’entretient par le biais de décharges nerveuses : tous les sens de votre chien lui renvoient des stimuli nerveux qui, par conséquent, peuvent entretenir la crise. Diminuez donc si possible la lumière dans la pièce, évitez de lui parler, limitez le bruit autour de lui (éteignez la télévision, la radio, toute musique ou appareil ménager en marche, etc.), et ne le caressez pas. Aussi frustrant que cela puisse être pour vous, vous l’aiderez déjà beaucoup.
- Restez tout de même près de lui pour le soulager lorsque la crise s’arrêtera. Une fois la crise terminée, apaisez-le, parlez-lui et expliquez-lui ce qui lui est arrivé tout en le rassurant. Comme un être humain, il a besoin de comprendre, et d’être rassuré.
- Si vous en avez la possibilité, chronométrez la durée de la crise d’épilepsie. Cela permettra à votre vétérinaire d’avoir une idée du pronostic. Pourquoi ? Parce que la durée d’une crise peut impacter son état de santé de manière irréversible. En effet, unecrise convulsive qui dépasse les 5 minutes peut entraîner un état, appelé » status epilepticus « , qui peut causer des dommages irréversibles au niveau cérébral. Dans ce cas-là, le chien doit voir un vétérinaire le plus rapidement possible.
Euthanasie de son chien : pourquoi, comment ça se passe ?
L’euthanasie n’est pas une solution parmi d’autres. Elle ne doit être prise qu’en dernier recours, si aucune autre possibilité n’est envisageable. La décision se discute avec l’avis d’un vétérinaire et doit être validée par le maître du chien, sauf en cas de décision de justice.
Attention toutefois ! Il est utile de rappeler que l’euthanasie n’est absolument pas une solution pour les maîtres qui souhaitent se débarrasser d’un chien devenu encombrant. Elle n’est en rien une alternative à l’abandon. Dans ce cas, il existe d’autres possibilités, dont l’adoption par un autre maître ou encore le placement en refuge.
Comment prendre une décision aussi difficile ?
Le vétérinaire propose la possibilité de l’euthanasie au maître du chien lorsqu’il estime qu’aucune autre solution n’est possible ou que les autres options n’apporteront que souffrance à l’animal sans possibilité de rémission. Seul le maître peut prendre la décision finale.
Cette décision est généralement très difficile à prendre pour un maître, l’animal ayant partagé sa vie et y ayant pris une place équivalente aux autres membres de la famille. Malgré tout, l’euthanasie est parfois la solution la plus favorable pour le chien.
En effet, l’euthanasie peut :
- mettre fin aux souffrances de votre animal s’il est âgé ou malade et qu’aucune rémission n’est possible ;
- éviter à votre chien de souffrir longtemps et dans la douleur tout en voyant son état de santé se détériorer ;
- éviter d’avoir recours à des interventions chirurgicales ou des traitements lourds et coûteux qui causeront des douleurs et de la fatigue à votre animal sans qu’il ne soit possible de le guérir ou d’espérer une amélioration.
Cette décision se discute avec le vétérinaire. Sauf si la situation exige une réponse urgente, vous disposez de temps pour y réfléchir et vous décider. Il vous est également possible de solliciter l’avis d’un ou plusieurs vétérinaires et de parler à votre entourage pour faire le bon choix et vous faire accompagner dans la prise d’une décision aussi difficile.
L’euthanasie : en quoi consiste l’acte ?
L’euthanasie est une opération vétérinaire qui a pour objet d’abréger les souffrances de l’animal en lui injectant une surdose d’anesthésiant dans une veine de ses pattes. Le chien s’endort peu à peu et part sans douleur.
Comment se déroule l’euthanasie ?
L’euthanasie est pratiquée par le vétérinaire, après discussion et décision du maître. Cette procédure médicale est encadrée.
L’animal est installé sur la table d’opération. Il y est maintenu pour sa sécurité. S’il se montre anxieux ou agité, un sédatif lui est administré pour le calmer.
Le vétérinaire lui injecte d’abord une surdose d’anesthésique et le chien s’endort sans douleur et en douceur. Une seconde dose sert à arrêter ses fonctions vitales. Le vétérinaire vérifie si l’animal est encore en vie après 10 à 15 minutes. Si nécessaire, il lui administre une nouvelle dose de produit.
Lorsque l’animal est déclaré décédé, son maître – ou le vétérinaire le cas échéant – se charge de la préparation de son inhumation.
L’euthanasie peut également être pratiquée par l’administration de barbituriques. Dans ce cas, le chien est placé sous anesthésie générale par le vétérinaire avant l’injection des barbituriques. L’animal est ainsi préalablement endormi, une solution qui semble plus facile à accepter pour certains maîtres. Il est également possible de pratiquer cette solution à distance grâce à un cathéter afin de vous laisser seul avec votre animal pour partager ses derniers instants.
L’euthanasie dure environ 10 minutes. Lorsque votre chien lâche son dernier soupir, il peut arriver que sa vessie et ses intestins se vident en même temps.
Faut-il être présent lors de l’euthanasie de son chien ?
Le fait d’être présent ou absent lors de l’euthanasie de votre chien relève d’une décision personnelle. Certains maîtres souhaitent être là jusqu’au bout afin de soutenir et de rassurer leur animal malgré la difficulté de l’épreuve ; ils ont besoin d’être présents pour les derniers instants de leur compagnon. D’autres ne supportent pas d’assister à cette épreuve difficile et éprouvante. Ces derniers peuvent toutefois demander à voir le corps de leur animal après son décès.
Le vétérinaire vous laisse le libre choix et se montrera à votre écoute pour vous aider à prendre la décision d’euthanasier votre animal et d’y assister ou non. Toutefois, la plupart des praticiens estiment que la présence du maître et le processus d’adieu facilitent le travail de deuil.
Le maître peut ensuite décider de récupérer ou non le corps de son chien après l’euthanasie. S’il le récupère, il se charge des mesures nécessaires à son inhumation, sur les conseils du vétérinaire. S’il ne le récupère pas, le chien sera inhumé dans une fosse commune moyennant un forfait de prise en charge.
L’euthanasie à domicile, c’est possible !
Certains maîtres préfèrent que leur animal vive ses derniers instants chez lui, dans un endroit familier et qui lui soit agréable. Dans ce cas, le vétérinaire intervient à domicile pour procéder à l’euthanasie de l’animal, qui peut partir entouré de ses proches et sans stress.
Cette décision doit être prise selon vos souhaits personnels – certains ayant du mal à accepter un souvenir aussi triste au sein de leur maison – et votre budget, car l’euthanasie à domicile implique un surcoût pour le déplacement.
Combien coûte l’euthanasie d’un chien ?
L’euthanasie d’un chien est une opération qui peut s’avérer coûteuse. Son montant dépend des tarifs pratiqués par le vétérinaire, mais aussi du poids de votre animal. Comptez entre 30 et 90 euros pour une telle intervention.
Au coût de l’opération, ajoutez les frais liés à la crémation de l’animal. Là aussi, selon les tarifs du prestataire et le poids de votre chien, le prix varie entre 40 et 200 euros. Le prix est moins élevé si vous optez pour une inhumation en fosse commune.
Sachez que certaines mutuelles pour animaux de compagnie vous aident à prendre en charge ce type de prestation.
Mon chien va-t-il répondre correctement au traitement médical proposé ?
Chaque cas d’épilepsie est vraiment particulier et il est impossible pour le vétérinaire de prévoir comment un chien va répondre au traitement. 30% des chiens atteints d’épilepsie sont réfractaires au traitement médical.
On remarque que la durée des crises avant le début du traitement influe sur la probabilité à développer des crises subintrantes dans le futur. On remarque également que plus le nombre de crises a été important avant la mise en place du traitement, plus la probabilité que le patient ne réponde pas au traitement médical habituel est élevée.
Le surpoids semble également mis en cause dans la résistance au traitement.
Mon chien va-t-il vivre aussi vieux qu’un chien non atteint d’épilepsie ?
Le risque de décès d’un chien ayant une épilepsie contrôlée n’est pas significativement supérieur au risque encouru par la population canine en général et l’épilepsie contrôlée ne diminue pas l’espérance de vie des animaux atteints sauf dans le cas de crises subintrantes.
Il est possible qu’un chien qui présente dès sa première crise un status epilepticus ait un pronostic plus sombre ; mais cette observation n’a été faite que sur un nombre restreint de chiens.
En outre le temps moyen de survie d’un animal souffrant d’épilepsie et ne répondant pas au traitement n’est pas connu. Peu d’études sont disponibles sur ce sujet.
L’euthanasie est parfois recommandée lorsque le bien-être de l’animal est mis en jeu c’est-à-dire lorsque les crises sont trop nombreuses, en cas de crises subintrantes ou lorsque les effets secondaires ne peuvent plus être contrôlés.
Le traitement a pour but d’améliorer les conditions de vie de l’animal et de ses propriétaires ; ainsi toute décision vis-à-vis de ce traitement ou de l’état de l’animal doit être prise en charge de manière éclairée, après en avoir parlé avec votre vétérinaire.
Clinique Vétérinaire des Docteurs Sachdé – 8 rue du Commerce – 32140 Masseube / Gers – Tél: 05 62 66 11 74
Toutes les indications suivantes servent à votre information et à une meilleure compréhension des indications de votre vétérinaire.
Même s’il ne devrait pas être nécessaire de le préciser, je tiens quand même à rappeler que tout traitement nécessite un diagnostic préalable et ne pourra être instauré que par un vétérinaire après une évaluation raisonnée du bénéfice-risque du traitement!!
Ne donnez jamais d’anticonvulsifs à votre chien, ni même modifiez un dosage actuel, sans l’avis du vétérinaire!
>Différentes molécules sont utilisées en médecine vétérinaire pour contrôler l’épilepsie. Avant de nous y consacrer, abordons le sujet de quand commencer le traitement! Il est courant de ne pas instaurer de traitement dès la première crise, mais de surveiller à quelle fréquence les suivantes apparaitront avant de réagir. Souvent la décision de traiter est prise dès lors que le chien fait une crise tous les mois.
Néanmoins si la première crise est violente, longue ou en cluster, ou qu’il y a des antécédents familiaux d’épilepsie, il sera judicieux de ne pas attendre, mais de commencer le traitement dès lors que le diagnostic est posé. Dans le doute il vaut mieux commencer de façon précoce un traitement, qui pourra être diminué lentement par la suite jusqu’à extinction totale, s’il s’avérait superflu, plutôt que de réagir trop tard et de devoir assumer des formes graves de l’épilepsie avec peut-être des lésions irréversibles.
Il convient également de commencer d’emblée le traitement avec des doses correctes: le début « en douceur » par dose inférieure à la dose moyenne conseillée est une erreur fréquente et peut être la raison d’un échec.
Le traitement anticonvulsif demande de la patience! Il n’existe pas le traitement absolu adapté à tous les cas, mais il faudra progressivement adapter le traitement à chaque individu, en passant par des phases essais et erreurs. Un traitement équilibré peut aussi nécessiter une réadaptation après des années d’efficacité et chaque modification de traitement implique un temps d’attente spécifique à chaque molécule avant d’en remarquer les effets.
Le traitement de l’épilepsie est un traitement anticonvulsif à vie. Différentes molécules sont à disposition. Ci-dessous leur descriptif avec un tableau récapitulatif des différents dosages et des concentrations sériques souhaitées.
-> Phénobarbital (PB):
Le traitement de première intention chez le chien est le phénobarbital. C’est une molécule bien connue et utilisée depuis longtemps chez le chien, qui a l’avantage d’être bien documentée pour cette espèce et qui n’est pas coûteuse. La dose quotidienne est répartie sur deux prises à intervalle de 12h.
Si l’effet se fait attendre les 15 premiers jours de traitement, les effets secondaires sont immédiats: à savoir une léthargie, ataxie de l’arrière-train, PUPD (polyurie-polydipsie), polyphagie. Les effets secondaires s’estompent en général au bout de 2 à 4 semaines, sauf la PUPD et la polyphagie qui restent souvent présentes.
Sur le moyen et long terme le traitement au phénobarbital entraine une augmentation des valeurs hépatiques sanguines, ce qui ne veut pas dire que le foie soit pour autant lésé. On évite l’hépatotoxicité en restant en-dessous d’une phénobarbitalémie de max. 35 mcg/ml. Le traitement au phénobarbital entraine également une baisse des valeurs thyroïdiennes (diminution de T4)
Il convient effectivement de vérifier régulièrement la phénobarbitalémie du chien afin de contrôler la bonne assimilation du médicament, qui varie individuellement d’un chien à l’autre. Le premier dosage aura lieu 15 jours après le début du traitement.
Pour un premier contrôle de la phénobarbitalémie, il est conseillé de vérifier deux valeurs: la plus élevée et la plus basse de la journée. La plus élevée sera obtenue sur une prise de sang effectuée 6 heures après la prise de médicament, et la plus basse sera obtenue à partir d’un prélèvement sanguin 1 heure avant la prochaine prise de médicament.
Selon la concentration sérique et l’efficacité obtenue avec le dosage actuel, il sera décidé de modifier ou non la dose quotidienne de PB, mais toujours progressivement, surtout en cas de réduction de la dose. La nouvelle dose se calcule selon la formule suivante:
nouvelle dose de PB en mg = ancienne dose de PB en mg x phénobarbitalémie cible
phénobarbitalémie mesurée dans le sang
Une fois le chien bien réglé sur sa dose efficace, il s’agit de contrôler la phénobarbitalémie et les valeurs hépatiques tous les 6 mois.
En médecine vétérinaire le phénobarbital est usuellement associé au bromure de potassium (Br), qui renforce l’efficacité anticonvulsive du phénobarbital, tout en permettant d’en réduire un peu la dose nécessaire. Les effets secondaires et le seuil toxique sont ainsi réduits.
->Bromure (Br):
Le bromure est souvent associé au phénobarbital dans le traitement de l’épilepsie canine. Le médicament vétérinaire Crisax® « prêt à l’emploi » contient une association de phénobarbital, de bromure de potassium et de bromure de camphre. Il n’y a pas de bromure à usage humain disponible en pharmacie, mais si nécessaire le pharmacien pourra faire une préparation de bromure de potassium sous forme liquide ou de gélules.
Le bromure ayant une demie-vie relativement longue, une seule administration quotidienne suffit, mais lors de l’administration de Crisax®, la dose sera répartie sur 2 prises, en analogie au phénobarbital.
Le bromure potentialise l’effet du phénobarbital et permet donc d’en réduire les doses nécessaires. Selon certains auteurs le bromure à lui seul peut suffire au contrôle efficace de l’épilepsie canine, voire même être plus efficace que le phénobarbital.
Les effets secondaires sont les mêmes que pour le PB, à savoir une léthargie, ataxie de l’arrière-train, PUPD (polyurie-polydipsie), polyphagie.
La concentration sanguine commence à atteindre un seuil thérapeutique au bout de 6 à 8 semaines de traitement, mais ne sera stable qu’au bout de 2 à 3 mois de traitement. En cas de prescription différée du bromure et du phénobarbital, avec une nécessité d’efficacité rapide du bromure, il est possible de commencer par une dose de charge bien plus élevée: la dose administrée sera alors de 120mg/kg/jour pendant 5 jours consécutifs, avant de passer à la dose d’entretien qui n’est que de 25mg/kg/jr en moyenne. Cette dose de charge se fait souvent en hospitalisation afin de pouvoir garantir un monitoring permanent.
-> Gabapentine:
Des essais cliniques ont démontré que la gabapentine est la meilleure molécule « add-on » (traitement supplémentaire aux autres déjà instaurés) en cas d’épilepsie réfractaire, c’est à dire en cas de crises non maitrisables par les deux molécules de premier choix (PB + Br). La demi-vie courte de cette molécule nécessite une administration 3 x par jour. Afin d’éviter une sédation trop importante la dose quotidienne sera augmentée progressivement jusqu’à atteinte de la dose thérapeutique moyenne. Le traitement sera commencé par une administration/jr pendant quelques jours, puis 2 administrations pendant quelques jours, avant d’atteindre les 3 administrations quotidiennes. La gabapentine est surtout utilisée pour les formes d’épilepsie avec des crises en cluster.
-> Lévétiracétam:
Cette molécule est utilisée en cas d’épilepsie réfractaire, comme la gabapentine. Les seuls effets secondaires rapportés sont une sédation et ataxie. Ces effets secondaires augmentent à hauteur de la dose administrée. Le Lévétiracétam est à réserver aux crises en cluster non maîtrisable avec le PB+Br, car un effet « honey moon » (lune de miel) a pu être observé pour cette molécule: la fréquence des crises est réduite durant environ les 4 premiers mois de traitement, mais après cette phase initiale, la fréquence des crises augmente à nouveau. Néanmoins cette molécule reste utile en traitement ponctuel de cluster ou de statuts epilepticus, plutôt qu’en traitement continu.
-> Diazépam:
L’usage du diazépam en traitement continu par voie orale n’est pas conseillé en tant que traitement de l’épilepsie canine, car la demi-vie de cette molécule est très courte chez le chien, peut occasionner une dépendance physique et une accoutumance, et augmente la concentration sérique des enzymes hépatiques.
En revanche le diazépam a toute son utilité dans la gestion de l’urgence épileptique (cluster ou status epilepticus): en injection intraveineuse ou même en application intra-rectale, cette molécule permet d’interrompre une crise convulsive, ou de réduire le risque de développement d’un cluster.
Le diazépam se présente sous le nom de Valium® sous forme de solution injectable en ampoules ou sous forme de comprimés. Les comprimés peuvent être administrés en cas d’utilisation prolongée (12 à 24h) en prévention de cluster, mais la première application se fera toujours par voie intraveineuse ou intrarectale pour des raisons de rapidité d’efficacité.
principe actif | dose quotidienne par kg de poids vif | répartition de la dose quotidienne en nombre de prises par jour | concentration sanguine souhaitée | élimination | début d’efficacité |
Phénobarbital (PB) ->Phenoleptil®, Soliphen® ou Crisax® (PB+KBr) |
2-5 mg/kg/jr (TVM met un calculateur en ligne à disposition pour le Soliphen: http://www.tvm.fr/administration-de-soliphen-60-mg/ ) |
en 2 prises par jour | -> 15-35 mcg/ml si associé à KBr -> 20-45 mcg/ml en monothérapie |
hépatique | 15 jrs |
Bromure de potassium (Kbr) ->Crisax® (PB+KBr) ou préparation en pharmacie |
25-40 mg/kg si associé au PB 40-50 mg/kg en monothérapie *possibilité de commencer par une forte dose de charge, voir plus haut dans le texte |
en 1 prise par jour | -> 1500-2500 mcg/ml si associé à PB -> 2500-3000mcg/ml en monothérapie |
rénale | 6-8 semaines à 2-3 mois |
Gabapentine ->Neurontin® |
30-60 mg/kg/jr | en 3 prises par jour | 4-16 mcg/ml | rénale | |
Lévotiracétam ->Keppra® |
60 mg/kg/jr |
en 3 prises par jour | -pas de données disponibles- | rénale | |
« pulse treatment »: 60 mg/kg juste après la crise, et ensuite 20 mg/kg 3x par jour jusqu’à ce que le chien soit 48 h sans faire de crise | |||||
Diazépam ->Valium® |
0,5-2 mg/kg | ponctuellement peut être renouvelé toutes les 2-4 h |
ne pas utiliser en traitement de long terme! |
8. Cas particuliers
-> Gestion et prévention des cluster (crises multiples et rapprochées):Les chiens présentant une épilepsie sous forme de cluster, peuvent ne faire des crises que tous les 3 à 12 mois, mais malgré une fréquence peut-être faible, chaque cluster peut s’avérer être une difficulté particulière, car il aboutit souvent en une hospitalisation du chien. Sur le long terme ceci peut être psychologiquement et financièrement pesant pour les maîtres d’un chien faisant des clusters et l’euthanasie est alors souvent considérée. Si un chien atteint de cluster n’est pas contrôlable par le traitement de base (PB+Br), le vétérinaire peut élaborer un « plan d’urgence » en prévention du développement du cluster, qui pourra être le suivant en cas de crise:
administration intrarectale d’une dose de diazépam (0,5 – 2 mg/ kg) dès que les convulsions cessent | |
administration orale d’une dose supplémentaire de phénobarbital, dès que le chien est à nouveau en mesure de déglutir | |
administration orale de diazépam (cps) 0,5 mg/kg dès que le chien peut déglutir. Cette dose sera répétée toutes les 3-4 heures durant 12 à 24h | |
la gabapentine peut être prescrite en plus du traitement de base pour contrôler les clusters: soit en traitement permanent ou en traitement ponctuel si les clusters sont prévisibles. |
-> Urgence: le status epilepticus
Le status epilepticus ou état de mal convulsif représente une urgence et nécessite que le chien soit pris en charge par un vétérinaire dans les plus brefs délais!
Le vétérinaire procèdera selon le schéma suivant:
pose d’un cathéter intraveineux et administration de Diazépam (Valium) 0,5 mg/kg. Si l’abord veineux est impossible, l’administration se fera par voie rectale. Cette dose peut être répétée deux fois, si elle s’avérait inefficace | |
contrôle et gestion de la température corporelle | |
prise de sang pour un contrôle immédiat de certains paramètres (glycémie, taux sériques de phénobarbital et/ou bromure, numération formule) | |
perfusion de glucose en cas d’hypoglycémie; pour orientation rapide: l’administration de 200mg/kg de glucose i.v. augmente la glycémie de 100mg/dl. | |
dans des cas particuliers (chienne gestante ou allaitante) le taux de calcium sanguin sera mesuré afin de dépister et de traiter une éventuelle éclampsie (hypocalcémie) | |
si la crise persiste ou réapparait rapidement: instauration d’un traitement au phénobarbital à raison de bolus de 4-6 mg/kg i.v. jusqu’à contrôle de la crise, mais sans dépasser une dose totale de 12-16 mg/kg Si le chien est déjà sous phénobarbital: administration d’un bolus de 2-4 mg/kg, qui augmentera la phénobarbitalémie de 2-4 mcg/ml attention: chaque bolus i.v. de phénobarbital mettra 15-30 minutes pour agir, il faudra donc respecter ce temps entre les bolus. |
|
si la crise reste non-maîtrisable: revoir le diagnostic et éventuellement anesthésier le chien en prévoyant une assistance respiratoire. |
9. Etude génétique sur l’épilepsie
L’épilepsie primaire est la plus fréquente des affections héréditaires du système nerveux dans l’espèce canine. Lors d’une enquête aux USA au sein des clubs de races, l’épilepsie a été signalée pour 22 races comme étant l’une des principales préoccupations de santé. Au cours d’un classement global des maladies selon leur importance, l’épilepsie s’élève à la 3ème place sur 80.
Lors d’un symposium sur l’épilepsie canine en 1997 George J. Brewer, M.D (Professor of Human Genetics and Internal Medicine University of Michigan Medical School) expose qu’il est probable qu’il y ait une grande hétérogénéité dans l’épilepsie canine, ce qui veut dire que plusieurs gènes différents sont impliqués. Il convient toutefois de ne pas confondre hétérogénéité avec polygénie. Lors de polygénie une maladie est causée par l’association de plusieurs gènes chez le sujet atteint, alors que dans l’hétérogénéité de l’épilepsie la maladie est susceptible d’être le résultat d’un seul gène défectueux, qui pourra être différent d’un chien épileptique à l’autre.
En revanche une transmission polygénique de l’épilepsie – donc dépendante de l’association de plusieurs gènes chez le même sujet- est supposée pour certaines races, comme p.ex. le Labrador et Golden Retriever, le Bouvier Bernois
Les différences concernant l’âge d’apparition des symptômes, les types et sévérité différents des crises, ainsi que les réponses variables aux traitements laissent déduire qu’il y ait différents types d’épilepsie canine et que des mutations de beaucoup de gènes différents puissent aboutir dans cette maladie.
Les recherches effectuées jusqu’à présent laissent supposer un mode de transmission récessif pour l’épilepsie canine, mais ce n’est pas encore prouvé.
Quelques points à retenir:
Une anomalie des récepteurs de neurotransmetteurs, une anomalie des canaux ioniques, une inhibition anormale des protéases.
La conclusion de ces points est que l’épilepsie peut être occasionnée par un défaut d’un seul des nombreux gènes pouvant être responsables de divers troubles des nombreux mécanismes cérébraux. Si toutefois l’épilepsie canine était occasionnée par un seul gène, il est probable qu’il s’agisse d’une dizaine ou vingtaine de gènes différents selon les races concernées. Tous doivent être identifiés dans le but de pouvoir proposer des tests de dépistage précoce.
En France un programme de recherche génétique sur l’épilepsie canine est mené au CNRS de Rennes et nécessite qu’on envoie au CNRS des prélèvements sanguins de chiens épileptiques et si disponible de leur parenté saine ou atteinte. Le tout doit être accompagné d’une copie du pedigree et d’une feuille de renseignements dument remplie.
Ce prélèvement n’engage aucun frais autre que les frais de port pour le propriétaire : soit le vétérinaire effectuant le prélèvement consent à la gratuité de l’acte dans le cadre de la recherche, soit il transmet la facture à l’ordre du CNRS. Les prélèvements entrent anonymement dans le cadre de l’étude. Il n’y aura donc pas de résultat individuel.
Si votre vétérinaire ne pensait pas à vous parler de ce programme de recherche, abordez le sujet avec lui. La recherche ne peut avancer que si suffisamment de prélèvements peuvent être analysés et comparés!
Les prélèvements et documents sont à adresser à :
Institut de Génétique et Développement de Rennes
UMR 6061, Équipe » Génétique du chien «
2 av du Pr Léon Bernard 35043 Rennes Cedex
Tél : 02 23 23 45 09 Fax : 02 23 23 44 78
Adresse mail : [email protected]
Pour tout renseignement :
Documents accompagnateurs: cliquez sur les miniatures pour les voir en grand, les télécharger ou les imprimer | |
Protocole de prélèvement | Questionnaire clinique |
III. PARTIE PRATIQUE PROPRIETAIRE
– vivre avec un chien épileptique –
10. L’épilepsie au quotidien….dédramatiser sans pour autant négliger
La première crise épileptique, ou mêmes les premières sont toujours fortement impressionnantes. On ne sait pas ce qui se passe, ce qui arrive au chien et pourquoi, on pense qu’il souffre, peut-être même qu’il puisse mourir. On se sent impuissant, ne sait pas quoi faire et on est pris de panique.
Ne vous inquiétez pas: c’est normal, c’est humain! Mais la gestion d’un chien épileptique, surtout la gestion d’une crise s’apprennent.
Une fois l’épilepsie identifiée, il va falloir vous habituer et vous familiariser au fait que votre chien fasse des crises. Votre vétérinaire vous aura donné des instructions précises à suivre en cas de convulsion, il suffira de les appliquer le cas échéant. Le traitement instauré sera quotidien et à vie, sans aucun oubli, sans négligence au risque de voir les crises s’amplifier.
Mais en dehors des minutes où votre chien convulse, vous avez un chien avec toutes ses capacités et heureux de vivre. L’épilepsie est une maladie incurable, nécessitant un traitement et un suivi à vie, mais pour le chien ce n’est pas forcément le pire malheur qui puisse lui arriver. Entre les crises il aura la même qualité de vie qu’un chien sain, et meilleure que s’il souffrait par exemple d’arthrose chronique.
La majorité des chiens épileptiques peuvent mener une vie tout à fait normale. Les crises de 80% des chiens épileptiques sont contrôlables grâce à la médication. L’espérance de vie est inaltérée par le traitement anticonvulsif pour la majorité des chiens épileptiques. Vous pouvez donc continuer à profiter de la vie avec votre compagnon à quatre pattes, même s’il convient d’éviter les situations dangereuses, comme par exemple faire nager votre chien…ou alors équipez le d’un gilet de sauvetage pour chien, ça existe.
Un chien épileptique a besoin d’un mode de vie équilibré, avec des sorties régulières et une alimentation saine. Une nourriture de qualité et équilibrée s’impose.
11. Les bonnes habitudes à prendre:
Prévoyez un stock de réserve du médicament de votre chien, afin de ne jamais en manquer.
Rangez les médicaments toujours au même endroit, aussi les médicaments d’urgence, afin de les trouver sans chercher. Tenez-les hors de la portée des enfants!!
12. Que faire en cas de crise convulsive?
Ne criez pas, ne vous affolez pas, n’essayez pas de tenir le chien. S’il y a du bruit dans la pièce (musique, télé etc…), réduisez le.
Si vous avez besoin de déplacer ou de caler votre chien, parce-que sa position le met en danger, utilisez une grosse couverture pour vous protéger des dents.
En général une crise ne dure pas plus longtemps que 2-3 minutes.
Si la crise se prolonge à 5 minutes ou plus, appelez votre vétérinaire ou appliquez les mesures qu’il vous aura indiquées pour un tel cas. Si la crise dure 30 minutes ou plus, le cerveau est en danger: des lésions irréversibles peuvent apparaitre, c’est une situation d’urgence. Il ne faudra donc pas attendre que le chien ait convulsé une demi-heure avant d’appeler le vétérinaire, qui aura besoin d’au minimum plusieurs minutes pour se rendre sur place.
Ne confondez pas la crise elle-même avec la phase post-ictale durant laquelle le chien peut être passagèrement aveugle, agité et désorienté. La phase post-ictale peut durer plusieurs minutes, comme aussi plusieurs heures. Elle ne représente pas de situation d’urgence.
Ne transportez pas un animal en convulsion, il est préférable que le vétérinaire se rende chez vous.
Si toutefois un transport est inévitable, portez le chien à l’aide d’une grosse couverture et installez-le dans une cage de transport type vary-kennel. Pour un chien de la taille d’un dogue ceci sera peut-être problématique: prévoyez alors au moins une séparation solide entre le chien et vous dans la voiture. Lors d’un transport pensez aussi à votre propre sécurité!