L’anxiété de séparation chez le chien est un trouble du comportement qui s’exprime par des signes de détresse lorsque le chien est séparé de ses maîtres. Entre, autres, ces chiens anxieux peuvent détruire des objets ou même une partie du mobilier, vocaliser ou japper excessivement, devenir malpropre, faire de l’hypersalivation ou du léchage excessif.
Quand les maîtres sont présents, ces chiens sont souvent très colleux, sont toujours avec leur maître et sollicitent sans arrêt des petites attentions. En promenades, ce sont des chiens qui ne s’éloignent pas trop de leurs maîtres et qui ont toujours besoin d’un contact visuel avec eux.
L’anxiété de séparation est plus fréquemment notée chez les chiens qui ont eu plus d’une famille, mais aussi chez les chiots en général. Dès leur arrivée dans un nouveau foyer, le chiot s’attache très vite à un ou plusieurs individus. Les propriétaires font souvent alors l’erreur de donner beaucoup d’attention au chiot et de ne jamais le laisser seul. Toutefois, cela peut avoir des conséquences sur la vie future avec leur chiot qui ne pourra alors effectuer le détachement nécessaire à sa prise d’indépendance.
Heureusement, on peut aider un chien à améliorer ou à diminuer son anxiété de séparation. Par exemple, on peut laisser un petite musique ou la télévision quand l’animal reste seul. Ensuite, en modifiant les comportements ou les rituels d’arrivée et de départ, les propriétaires peuvent grandement aider leur animal anxieux. En effet, lorsque le maître s’en va, il doit éviter de trop rassurer son chien ou de lui parler, car ce rituel rend le chien encore plus anxieux car il comprendra vite que tous ces signes précèdent le départ de son maître. De même, lors du retour, il doit éviter d’aller voir rapidement son chien pour le rassurer, ce qui, à la longue, permettra de diminuer l’intensité des émotions associée aux retours. Donc, avant de partir, il faut ignorer votre chien pendant une bonne demi-heure, et vous devez faire de même à votre retour. Vous pouvez aussi, sans partir, jouer avec vos clés ou mettre vos vêtements d’extérieur à l’intérieur pour que ces gestes ne soient plus toujours associés aux départs.
Aussi, si le chien a fait des dégâts, on doit éviter de le gronder. Il faut savoir qu’un chien comprend qu’il a mal fait quand on le corrige sur l’instant. Le corriger deux heures après ne sert à rien et ne fait que renforcer son anxiété. Donc, en rentrant, il faut garder son calme, ignorer le chien, et attendre qu’il se calme avant de porter notre attention vers celui-ci.
Enfin, tentez de ne pas répondre systématiquement aux sollicitations ou les pleurs du chien quand il veut votre attention. Quand il est calme, Appelez-le alors pour jouer ou le caresser. Tentez qu’il ne soit pas toujours derrière vous et envoyez le parfois dans son panier pour qu’il ne soit pas dans la même pièce que vous.
Quand tout cela ne suffit pas et que les comportements persistent, une visite chez le vétérinaire devient alors indispensable. En effet, votre vétérinaire pourra mettre en place une thérapie comportementale plus personnalisée associée ou non à un traitement médical. Ces médicaments, prescrits sur plusieurs mois, ont pour but de diminuer l’anxiété du chien et alors de mieux accepter les changements ou l’absence de son maître… L’apprentissage en sera donc facilité !
Table des matières
Gare à l’anxiété de séparation
Il importe d’abord de s’armer de patience et de constance pour apprendre à votre chien à apprivoiser graduellement la solitude et à lui faire comprendre qu’être seul ne signifie pas être abandonné.
- En premier lieu, un chien occupé est un chien heureux : si votre chien pratique une heure quotidienne d’exercice et joue régulièrement à des jeux intellectuels (chercher de la nourriture ou des jouets), il aura tendance à dormir en votre absence. Si cela est possible, offrez-lui une bonne période d’exercice et une marche une heure avant votre départ.
- Lorsque vous quittez votre domicile, agissez de façon normale : évitez de vous épancher, car cela pourrait l’inquiéter. Faites jouer la radio ou la télévision (en bruit de fond) et allumez une lumière si vous ne revenez que le soir; certains chiens n’apprécient pas la noirceur.
- À votre retour, attendez que votre chien se calme avant de lui accorder de l’attention : Cette ignorance volontaire (mais difficile, il est vrai!), permettra à votre chien de contrôler son excitation face à votre retour. Et quoi qu’il ait fait pendant votre absence (grugeage, souillures ou autres dégâts), ne le punissez jamais; ainsi, il n’associera pas votre retour à une réprimande.
- Lorsque vous êtes à la maison, permettez-lui de s’occuper de manière intéressante dans une pièce autre que celle dans laquelle vous êtes : gruger un os ou se délecter d’un Kong farci fera son bonheur. Une fois sa collation terminée, prenez l’habitude de ranger le Kong et de le ressortir uniquement lorsque vous quittez; il associera votre départ à un aspect positif.
Enfin, puisque le chien est avant tout un animal social, Fido ne devrait jamais être laissé seul une dizaine d’heures par jour, à moins d’occasions exceptionnelles.
Pour obtenir d’autres précieux conseils, n’hésitez pas à consulter l’intervenante en comportement canin de la SPA de l’Estrie, au 819 821-4727, poste 111. Elle vous aidera à identifier les situations qui déclenchent l’anxiété chez votre chien et à rendre celles-ci moins pénibles pour lui. Armé de patience et de bons outils, vous serez bien encadré pour traiter l’anxiété de séparation de votre fidèle compagnon et ferez de lui un chien beaucoup plus heureux.
Vous partez travailler et vous devez mettre toutou dans sa cage. « Pauvre petit chien. Maman reviendra bientôt », lui dites-vous en lui donnant des bisous et en le caressant. Vous êtes triste. À votre retour, il a déchiqueté son coussin en mille morceaux. C’est un peu de votre faute, mais probablement pas pour les raisons que vous croyez.
« Le chien ne comprend pas l’émotion de la tristesse. Cette période où vous lui dites bye ne fait que lui donner un stress avant votre départ », affirme Karyne Millette, maître-chien, propriétaire du Centre éducatif canin Le Prestige, à Magog.
La destruction est en fait un symptôme de l’anxiété de séparation liée, comme son nom l’indique, au départ du maître.
« Il y a d’autres symptômes, ajoute Karyne. Votre chien peut être malpropre, aboyer, baver. Dans les cas plus graves, le chien peut s’automutiler: se manger les pattes, se gratter, s’arracher des poils. »
Des trucs
Élodie Parthenay a su que ses deux chiens aboyaient sans arrêt lorsqu’ils étaient seuls à la maison par un mot anonyme déposé dans sa boîte aux lettres: « Vos chiens aboient. C’est inadmissible. Faites-les taire ou débarrassez-vous-en. »
Que doit-on faire lorsqu’on réalise que son chien souffre d’anxiété de séparation?
Karyne Millette affirme qu’ignorer l’animal est la clé. Quinze minutes avant son départ, il ne faut pas donner d’attention à son chien.
« On fait la même chose au retour. Lorsque le chien a renoncé à attirer l’attention du maître, on l’invite vers soi. Si on le met en cage lorsqu’on est absent, on le met 15 minutes d’avance. Au retour, on attend qu’il soit totalement calme avant d’ouvrir la porte de la cage. »
Un peu plate non?
« Oui! J’avais tendance à dire bye à mes chiens et à les prendre dans mes bras à mon retour, car je m’ennuyais d’eux pendant la journée », confesse Élodie.
Karyne explique que le chien doit comprendre que lorsque son maître arrive, il ne se passe rien de positif.
« Sinon, il peut anticiper l’arrivée du maître et aboyer, explique-t-elle. Il faut déprogrammer le chien pour qu’il gère mieux ses émotions. »
Selon Karyne, en ignorant l’animal, vous pourrez voir après trois semaines que le chien n’a plus d’émotion très forte reliée à votre arrivée. « Il ira vous voir, il sera content, mais c’est tout. »
Elle affirme que cela peut faire toute une différence dans l’anxiété de séparation. Par contre, elle précise que votre cheminement pourrait être plus long si votre chien est le patron chez vous.
Ce fut le cas d’Élodie.
« J’ai dû travailler mon leadership: refuser les chiens sur le canapé, leur interdire le lit le dimanche matin, etc. J’ai senti une grande différence quand j’ai commencé à marcher devant eux lorsqu’ils sont en laisse et quand je les ai empêchés d’aller à la porte lorsque des gens arrivent. »
Quelques trucs aident aussi ses chiens à demeurer calmes pendant son absence: fermer les fenêtres et mettre de la musique pour limiter le bruit. Sans oublier l’activité physique.
« Si mes chiens n’ont pas leur dose d’activité, ils sont plus portés à tester l’autorité et ils sont plus stressés, remarque Élodie. Aujourd’hui, ils n’aboient presque plus, mais je dois demeurer vigilante parce qu’ils testent encore souvent mon autorité. »
Restez à l’affût!
L’anxiété de séparation est un terme utilisé fréquemment pour décrire les chiens qui vivent des crises de panique lorsqu’il n’y a personne à la maison pour les accompagner. Si certains chiens vont présenter une panoplie de symptômes indésirables, chez d’autres, ces symptômes ne seront pas décelables aussi facilement. Voici ce que vous devez savoir pour prévenir, comprendre et gérer l’anxiété et la peur de l’abandon de votre animal de compagnie.
Les symptômes
Les comportements symptomatiques les plus fréquents sont les suivants :
- Aboiement (hurlements, pleurnichage)
- Destruction d’objets
- Hyper salivation
- Tentative de fuite par les fenêtres, la porte ou la cage
- Automutilation du corps
- Déféquer et uriner dans la maison ou dans la cage
L’importance de filmer votre chien
Vous êtes véritablement conscients des dommages causés par votre chien à la maison et de son état avant de partir ainsi qu’à votre retour. Cependant, il est primordial de filmer votre chien lorsque vous suspectez des symptômes d’anxiété de séparation, pour voir et entendre ce qui se passe lors de votre absence. Présentez une vidéo, idéalement d’une durée de 60 minutes, à un intervenant canin ou à votre vétérinaire pour obtenir un diagnostic clair.
Obtenir un diagnostic fiable
Le terme » anxiété de séparation » est souvent utilisé, car il est simple et clair. Par contre, il existe de nombreux termes pour définir la panique, l’anxiété, la frustration ou le sentiment d’abandon que votre chien peut ressentir. Il est donc primordial de demander de l’aide avant de le traiter, car le diagnostic va influencer le traitement recommandé.
Il est facile de confondre l’anxiété de séparation avec les troubles suivants :
- Trouble de panique lié à l’isolement
- Hyper attachement
- Sensibilité aux sons
- Frustration
- Manque de stimulation
- Malpropreté
Peut-on prévenir l’anxiété de séparation?
Malheureusement, il y a peu de façons de prévenir l’anxiété de séparation, si ce n’est d’essayer au maximum de rendre vos absences le moins pénibles possible pour votre chien.
Si vous avez un chiot, sachez que de l’exposer graduellement à vos absences et de lui créer un espace calme et réconfortant en évitant de l’isoler dans le sous-sol ou le garage, vous aidera grandement à réduire les risques d’anxiété.
Nous estimons que 20% à 40% des chiens adultes pourraient vivre de l’anxiété de séparation à un moment ou à un autre de leur vie, tandis que le pourcentage augmente de 30% à 50% pour les chiens gériatriques qui, avec l’âge, subissent un vieillissement du cerveau.
D’où vient l’anxiété de votre chien?
Il est certain que si vous vivez seul ou si vous avez un chien qui a vécu dans plusieurs maisons avant la vôtre, il pourrait être plus sujet à faire de l’anxiété lors de vos absences.
Par contre, l’anxiété de séparation, ou autres troubles similaires, n’est pas causée par le sexe de l’animal ou le fait que vous le gâtez trop. Aussi, sachez que la présence d’un second chien vient rarement diminuer l’anxiété du chien souffrant.
Quand la médication est-elle nécessaire?
Si votre chien souffre lors de vos absences, la médication comportementale sera fortement recommandée pour soulager votre meilleur ami. L’anxiété de séparation est littéralement un état de panique intense qui aura pour effet de modifier le rythme cardiaque ainsi que la respiration de votre chien en plus de l’empêcher de se comporter comme à son habitude.
Cette médication pourrait être recommandée pour une période de 3 à 6 mois ou au besoin, selon votre rythme de vie. Il existe aussi certaines molécules qui peuvent être données de façon ponctuelle, au besoin.
Plusieurs propriétaires sont réticents lorsqu’il s’agit de donner de la médication comportementale à leur animal de compagnie. C’est compréhensible, mais il est important de penser au bien-être de votre animal avant tout et de comparer les risques d’effets secondaires avec les symptômes déjà présents.
Sachez que la médication n’est pas une pilule magique, qui n’existe malheureusement pas, mais plutôt un traitement pour aider à réduire les symptômes de votre chien et un outil supplémentaire lors d’une thérapie comportementale appropriée.
La gestion de l’environnement
Comme votre absence est perçue de façon négative par un chien anxieux, il devient d’autant plus important de lui offrir un espace et des occupations amusantes et positives pour alléger le tout.
- Un espace sécuritaire
Si votre chien ne s’y sent pas bien, la cage peut devenir une véritable prison. Elle n’est donc pas toujours recommandée. Un enclos, une pièce ou un espace avec des barrières sont souvent beaucoup moins suffocants pour l’animal. Il faut parfois sacrifier le design de notre logis pour offrir un espace où notre compagnon se sentira en sécurité.
Certains chiens seront plus calmes dans un endroit restreint alors que d’autres préfèreront la liberté. Vous hésitez à laisser votre chien libre parce qu’il urine dans la maison en votre absence? Sachez qu’il existe des couches confortables et adaptées à votre chien.
- La recherche du confort
Trouvez ce qui est le plus confortable pour votre chien. Qu’il s’agisse d’un immense coussin, d’un lit, du divan ou d’un plancher de céramique frais. Proposez-lui aussi deux ou trois lieux de repos à des endroits différents.
- Une ambiance relaxante
Il existe plusieurs produits naturels sur le marché pour encourager la détente et le bien-être. Il peut s’agir de suppléments naturels ou même de musique adaptée pour l’ouïe de votre chien. Plusieurs personnes auront le réflexe d’asperger de la lavande sur certaines surfaces et d’ouvrir la télévision. Les études démontrent, par contre, que la musique et les produits naturels spécialement conçus pour les chiens sont plus efficaces.
- Des activités stimulantes
Pour enrichir et stimuler l’environnement de votre chien, il est tout indiqué d’y laisser des activités alimentaires et masticatoires pour l’occuper. Ses jouets serviront à l’amuser ou le détendre pendant vos périodes d’absence. Il vous suffit de trouver les jouets alimentaires qui conviennent à votre chien et y insérer sa nourriture sèche ou humide ainsi que quelques gâteries ou aliments qu’il adore.
Bref, il est important de vous rappeler que l’anxiété de séparation et les autres troubles similaires dont pourrait souffrir votre chien ne sont pas à prendre à la légère. Voilà pourquoi il est important de vous entourer de professionnels formés pour vous accompagner et vous aider à trouver des solutions pour le bonheur de pitou.
Isabelle Borremans
Éducatrice canine et intervenante en comportement canin
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Anxiété de séparation
Incidence et signes cliniques
Typiquement, les chiens démontrent un fort attachement aux humains. Il n’est donc pas surprenant que certains développent de l’anxiété lorsqu’on les laisse seuls à la maison. Les problèmes les plus communément associés à l’anxiété de séparation sont la vocalisation excessive (90%), les comportements destructeurs (80%) et la miction/défécation inappropriées (55%).
Chez les chiens de tout âge, l’anxiété de séparation représente 5 à 21% des cas de référence. Chez les chiens gériatriques, cela représente 29 à 50% des cas.
Causes
L’anxiété de séparation (« AS » ci-après) peut devenir sérieuse quand elle conduit à la destruction des biens du propriétaire, à de l’automutilation de l’animal ou à des plaintes des voisins.
L’apparition des problèmes coïncide souvent avec l’adoption d’un nouvel animal ou un changement soudain dans l’horaire du propriétaire, entraînant des absences prolongées ou des périodes de solitude à des moments différents auxquels l’animal était habitué. Les chiens placés seuls dans un nouvel environnement peuvent réagir à l’absence de familiarité ou à la nouveauté des lieux. La séparation peut amener des excès de vocalisation, tandis que la peur se traduira souvent par une réponse silencieuse.
Les activités destructrices se font habituellement près des entrées et des sorties de la maison et sont souvent dirigées contre des biens qui appartiennent au maître et qui portent l’odeur de celui-ci, tels que livres, habits, ou mobilier. Les propriétaires ont souvent tendance, à tort, de croire que leurs compagnons cherchent à les punir pour les avoir laissés seuls. Ils punissent et corrigent l’animal, ce qui ne fait qu’augmenter l’anxiété du chien. En fait, la destruction est une réponse directe à l’anxiété ou le résultat d’un essai par l’animal de sortir de son « confinement ».
La plupart des activités destructrices se produisent dans les 30 minutes suivant le départ du propriétaire, alors que l’anxiété et l’excitation du chien sont à leur maximum. L’excitation diminue ensuite graduellement dès le départ du propriétaire. Toutefois, il peut y avoir une composante cyclique interne survenant toutes les 20 à 30 minutes. L’animal peut alors reprendre ses activités destructrices. L’excitation peut aussi réapparaître si l’animal est sujet à des stimulus externes tels que des bruits.
En plus de la vocalisation excessive, des comportements destructeurs et de l’élimination inappropriée, les chiens peuvent également démontrer des signes physiques reliés à une stimulation du système nerveux autonome tels que de l’hypersalivation, de la nausée et de la diarrhée. Le bâillement, le léchage excessif, l’automutilation, l’hyperactivité générale et les comportements prédateurs (sauter sur des objets, les attraper et les secouer férocement) peuvent également faire partie des signes observés.
Attention, ce n’est peut-être pas de l’anxiété de séparation…
L’AS doit être différenciée des autres causes d’élimination inappropriée, de comportements destructeurs et de vocalisation excessive. Le signalement de l’animal, la description du problème ainsi que le comportement du chien en présence du propriétaire sont généralement de bonnes sources d’informations afin d’établir un diagnostic précis.
Chez les jeunes chiens, l’élimination inappropriée est généralement due à un entraînement incomplet ou inadéquat, ou tout simplement à des absences trop prolongées pour lui permettre de contrôler son élimination. Le marquage urinaire, spécialement chez les mâles non castrés, la miction de soumission ou secondaire à de l’excitation et l’élimination associée à des peurs, des phobies ou de l’anxiété de séparation sont d’autres considérations.
Les chiots éprouvent un grand besoin de jouer, d’explorer et de mastiquer. La destruction peut être un jeu et reliée aux situations suivantes:
- Besoin de dépenser un surplus d’énergie
- Manque de stimulation de l’environnement
- Changement de dentition
- En réponse à de la peur, de l’anxiété incluant l’AS
Les chiots confinés dans des endroits où ils ne se sentent pas confortables et en sécurité peuvent tenter de fuir et de briser les barricades. Les chiens adultes peuvent être destructeurs pour à peu près les mêmes raisons que les chiots, spécialement s’il s’agit d’individus très actifs. Des problèmes médicaux ou de la dysfonction cognitive peuvent occasionner et contribuer à des comportements destructeurs, au pica (trouble du comportement alimentaire caractérisé par l’ingestion durable de substances non nutritives) et même à l’AS. De plus, l’agression territoriale et les phobies reliées aux bruits peuvent mener à la destruction, la tentative de fuite ou la vocalisation excessive en l’absence du propriétaire.
La vocalisation excessive chez le chiot peut être une composante du jeu ou de l’agression. Les comportements territoriaux, la recherche constante d’attention, l’anxiété, les conflits, les phobies et le renforcement positif du propriétaire face à ces comportements peuvent conduire à de la vocalisation excessive qui devra être différenciée de l’AS. Les conditions médicales incluant la perte de l’ouïe et le syndrome de dysfonction cognitive doivent aussi être considérés chez les vieux chiens qui présentent de la vocalisation excessive.
Évaluation clinique
Lorsqu’un chien présente un ou plusieurs signes cliniques pouvant être reliés à l’AS, le clinicien doit initialement déterminer s’il n’y a pas présence de problèmes médicaux concomitants basés sur l’historique, les signes cliniques, l’examen physique et les tests de laboratoire. Par la suite, il sera nécessaire d’éliminer les autres causes comportementales. Alors que l’histoire du propriétaire est généralement suffisante, un enregistrement du chien (vidéo, audio) peut s’avérer utile.
Étant donné que le problème provient d’un attachement excessif au propriétaire, le chien souffrant d’AS ne démontre pas de comportements indésirables en présence de son propriétaire. Les problèmes surviennent lorsque le propriétaire est absent de la maison ou lorsqu’il est à la maison mais ignore totalement son animal. Les chiens qui, volontairement, se cachent de leurs propriétaires pour détruire ou éliminer ne sont pas considérés comme des candidats à un diagnostic d’AS. Quand les propriétaires sont à la maison, le chien recherche souvent le contact physique avec son maître ou quémande constamment de l’attention. Malheureusement, les propriétaires ont tendance à renforcer la recherche d’attention en y donnant suite, ce qui ne fait qu’amplifier le problème.
Lorsque le propriétaire se prépare à partir, l’animal peut démontrer des signes d’hyperactivité (faire les cent pas, agitation, pleurnichements) ou de dépression (immobilisme et refus de se déplacer). Quand le propriétaire revient, le chien l’accueille avec une agitation excessive ou peut démontrer de la peur (si le chien a déjà été puni au retour du maître dans le passé).
Actions préventives immédiates
Étant donné que la correction et la résolution de l’AS requièrent un engagement certain en temps et en efforts, certaines actions préventives immédiates doivent être entreprises dans le but de permettre au propriétaire de vivre avec le problème. Malheureusement, la plupart de ces actions préventives ont tendance à aggraver l’anxiété du chien. Il peut être utile de temporairement confiner le chien dans une cage ou une pièce quelconque. Le choix de l’endroit devient important. Cet endroit ne doit pas intensifier l’anxiété du chien. La pièce préférée du chien ou l’endroit où il est habituellement nourri s’avère souvent le lieu le plus indiqué. (L’entraînement du chien à rester calme et silencieux dans cet endroit fait aussi partie de la méthode d’entraînement expliquée ci-après).
D’autres chiens réagiront plus positivement à l’utilisation d’une muselière « Basket type » lorsque le propriétaire est absent, permettant ainsi de lui donner libre accès à la maison. Les détecteurs de mouvements, matelas à impulsions électriques, trappes ou ballons qui éclatent au contact peuvent être utilisés comme pièges dans les endroits à problèmes.
Les produits qui sont mauvais au goût peuvent être effectifs si le chien les a suffisamment en aversion. Les colliers anti-aboiement peuvent être efficaces pour réduire la vocalisation excessive, mais performent mieux après l’élimination de l’anxiété sous-jacente. Des propriétaires peuvent amener leur chien au travail ou trouver un voisin, ami ou centre de pension pour chiens qui le prendra en charge durant la période de » ré-entraînement » initiale.
Enregistrement de la période de départ et de la réaction du chien
Un agenda écrit est utile pour étudier le problème et développer un programme d’entraînement approprié. Les éléments communs aux départs où il y a eu absence avec un minimum de destruction doivent être étudiés pour déterminer ce qui fonctionnerait pour réduire l’anxiété de l’animal. Avec l’utilisation d’un enregistrement vidéo ou audio, il peut être possible d’obtenir des indices importants au sujet de l’activité du chien durant l’absence du propriétaire (durée des comportements non désirés, sévérité, moment de l’épisode, etc.) En observant les réactions du chien suivant les départs, il peut être possible de mieux établir un programme de prévention et un traitement basé sur les besoins individuels de l’animal. En plus, un système d’enregistrement donnera l’opportunité de mieux évaluer le progrès obtenu avec le traitement institué et de le modifier au besoin.
Enseigner l’indépendance et établir une zone de confort
Tant et aussi longtemps que le chien qui souffre d’AS suit continuellement (ou est encouragé à le faire) son propriétaire ou obtient de l’attention sur demande, il sera incapable de tolérer de s’en séparer et ce, peu importe la durée. Ainsi, la portion la plus importante du programme de correction de l’AS consiste à entraîner le chien à relaxer seul, éloigné de son propriétaire, lorsque la famille est à la maison.
En réalité, les chiens qui ne peuvent s’adapter à la séparation de leurs propriétaires lorsqu’ils sont à la maison ne toléreront pas les départs de ces derniers. Ainsi, tous les membres de la famille doivent obligatoirement s’abstenir de donner de l’attention ou des récompenses sur demande du chien (Il n’y a rien de gratuit!). Lorsque l’animal quémande de l’attention (ex.: demander de la nourriture ou demander de jouer) c’est de l’inattention qu’il devrait recevoir ( ex.: se lever debout, quitter la pièce et même fermer une porte). Une autre alternative sera de décourager ce comportement en utilisant une distraction quelconque (ex.: Klaxon à air, vaporisation d’eau ou d’air comprimé) ou de demander au chien de se coucher dans sa zone de confort ou, tout au moins, à une certaine distance du propriétaire. Le chien doit mériter chaque récompense, spécialement l’attention, soit en répondant à une commande, soit en relaxant tranquillement à une certaine distance de son propriétaire.
Par la suite, on doit enseigner au chien (en utilisant un entraînement avec un système de commande-récompense) à rester tranquille dans sa zone de confort (ex : son lit, son coussin ou sa cage). Ce même endroit peut être utilisé durant les entraînements aux départs. La sélection d’une zone appropriée pour le repos et l’entraînement constitue une composante importante du programme de correction de l’AS.
Premièrement, si l’animal se sent confortable et en sécurité dans cette zone, ceci peut contribuer et aider à le rendre plus calme et moins tendu. L’endroit où l’animal aime se coucher et l’endroit où on le nourrit fonctionnent généralement bien. Si cet endroit est à proximité d’un téléviseur, DVD ou d’une radio, ces derniers peuvent être utilisés comme indices de confort pour aider à distraire et calmer le chien et peuvent également aider à servir d’écran sonore aux stimulus audibles associés avec les départs.
Deuxièmement, si la zone de confort est éloignée de la porte d’entrée ou de sortie (et en plus se trouve dans un endroit où il est plus difficile d’entendre et d’observer les stimulus déclencheurs de l’anxiété), le propriétaire est alors capable de quitter sans même alerter le chien.
Troisièmement, si une pièce à l’épreuve des chiens ou une cage sont utilisées, l’animal peut être tenu à l’écart des zones où les problèmes risquent de se produire. Laisser de la nourriture accessible, des friandises, des jouets mastiquables ou le lit préféré de l’animal, allumer le téléviseur, la radio, le DVD, peuvent contribuer à relaxer l’animal, le réconforter et l’occuper.
Si le propriétaire est incapable de quitter son animal sans que ce dernier ne tente de le suivre ou ne démontre des signes de détresse, un programme d’entraînement plus formel devra être mis en place (Down-stay program).
Bien que ce genre de programme doive prendre place en différentes localisations dans la maison, entraîner le chien à rester dans sa zone de confort constitue l’étape la plus importante. Les étapes d’entraînement consistent à enseigner au chien à s’asseoir et à se coucher en place pour une minute, puis de rester en place lorsque le propriétaire marche progressivement plus loin pour une minute et, ultimement, rester en place pour 15 minutes ou plus lorsque le propriétaire quitte la pièce. Pour les premiers entraînements, des récompenses en nourriture peuvent être données en même temps qu’une caresse pour chaque réponse positive de la part de l’animal. Lorsque l’animal répond rapidement à la nourriture, cette récompense sera donnée de façon intermittente. Certains propriétaires devront procéder très graduellement. L’entraînement a été un succès lorsque le chien reste pour une période de 15 à 30 minutes, alors que le propriétaire quitte la pièce et s’engage dans sa routine journalière. De plus, le chien ne doit plus quémander de l’attention ou s’asseoir à proximité de son propriétaire, sauf si ce dernier l’a invité à le faire.
Identifier et éliminer les indices associés avec les départs
Les chiens identifient rapidement les indices associés avec le départ imminent de leur propriétaire. Ces indices à eux seuls peuvent alors causer de l’anxiété chez le chien avant même qu’il y ait départ du propriétaire. Éliminer ces indices de départ peut prévenir l’amorce de l’AS.
Un bon nombre de ces indices peut être prévenu ou évité facilement avec un peu de planification. Certains indices peuvent être complètement éliminés. Par exemple, le lunch peut être préparé la soirée précédente, les vêtements de travail portés au bureau seulement, les clés, le porte- document ou les bottes peuvent être laissés dans la voiture, etc. On peut quitter la maison par une autre porte ou laisser la voiture chez le voisin.
Allumer la radio, utiliser une cage, dire au revoir au chien peuvent devenir des indices évidents de départ s’ils sont continuellement associés avec celui-ci. Si le chien mange un repas, mastique son jouet préféré ou est couché dans sa zone de confort avec la télévision ou la radio allumée, il peut être possible de se brosser les dents, revêtir ses habits de travail et finalement partir alors que le chien est occupé et calme.
Pour tous les indices qui ne peuvent être évités, le chien doit apprendre que leur présence ne signifie pas nécessairement qu’un départ est imminent. Exposer le chien à ces indices sur une base régulière lorsque le propriétaire est à la maison et associer ces indices à des événements plaisants tels que le repas, les jeux, les friandises, l’affection et les sessions d’entraînement va prévenir l’association de ces indices uniquement avec les départs.
Établir des indices de réconfort et apportant le calme.
Tout comme le chien associera certains indices aux départs, il peut apprendre à associer d’autres indices aux périodes de repas, de jeux, de relaxation et de non départ. Ces indices peuvent alors être utilisés pour calmer et distraire le chien. Les endroits utilisés pour les repas et les périodes de repos peuvent aider à calmer et distraire le chien. Durant les sessions d’entraînement ou lorsque le chien se repose tranquillement sur son lit ou son coussin, des indices calmants additionnels peuvent être introduits. Un CD, DVD, radio, horloge, jouets spécifiques, couverture avec nouveau parfum, peuvent être utilisés.
Départs graduels
Lorsque le chien a été désensibilisé aux indices de départ, le propriétaire doit pratiquer de courts départs. Le chien doit être exercé, placé dans sa zone de confort ou dans sa cage, introduit aux indices calmants et ensuite ignoré jusqu’à ce qu’il soit calme ou occupé. Cet entraînement est simplement une extension des sessions d’entraînement où l’on a enseigné au chien à rester en place lorsque le propriétaire quittait la pièce. Les premiers départs courts doivent être juste assez longs pour permettre de quitter la maison et de revenir sans que l’animal ne démontre de symptômes d’anxiété. Dépendamment du degré de tolérance du chien, le premier départ peut durer de quelques secondes à quelques minutes et la durée des départs subséquents doit être graduellement augmentée et ce, au hasard (ex : 2 minutes, 5, 3, 7, 4, 2, 7, 10, 3, 15, etc.). Après un certain nombre de courts départs, quelques longs départs peuvent être intercalés.
Et dans la voiture?
Il est à noter que plusieurs chiens qui détruisent à la maison peuvent rester seuls dans une voiture sans devenir anxieux et destructeurs. Les principales raisons de cet état de fait sont les suivantes: En premier lieu, il est fort possible que les premières expériences dans la voiture n’aient pas été associées avec un départ, ce qui fait que le résultat final fut un voyage agréable et relaxant. Deuxièmement, étant donnée la nature même des voyages en voiture, le chien est habitué à être ignoré durant le voyage et il apprend ainsi à rester calme, s’attendant à de l’inattention de son propriétaire. Troisièmement, quand le propriétaire se décide finalement à laisser son chien seul dans l’auto pour une première fois, il y a de bonnes chances que la durée soit relativement courte. De plus, le propriétaire laissera son chien seul à nouveau dans la voiture pour des périodes plus longues seulement si l’animal n’a pas démontré de signes d’anxiété. En fait, sans le savoir, le propriétaire a entraîné son chien avec une technique de départ graduel.
Les vrais départs
Au moins 30 minutes avant le départ, le chien doit être exercé vigoureusement et recevoir une séance d’entraînement. Par la suite, le chien doit être envoyé dans sa zone de confort ou dans sa cage et ignoré. Il faut alors mettre disponibles tous les indices de relaxation (CD, couverture, etc.) et le propriétaire doit éviter tout indice susceptible d’indiquer un départ imminent. Le propriétaire doit quitter la maison de la même manière qu’expliqué précédemment, c’est-à-dire le « down-stay program » et les départs graduels. La même routine doit aussi être exécutée les jours où le propriétaire reste à la maison.
Il est important de faire tout ce qui est possible pour distraire le chien et le garder occupé pendant que le propriétaire quitte la maison. Les chiens qui sont fortement motivés par la nourriture ou les jouets mastiquables peuvent s’améliorer considérablement par cette seule étape. Une manière simple d’augmenter l’intérêt des jouets ou des friandises est de les offrir uniquement lorsque l’animal est dans sa zone de confort ou de confinement. Par exemple, le temps de repas principal peut être changé pour le temps de départ et au lieu de servir un seul bol de nourriture, on peut cacher des friandises dans la nourriture qui sera distribuée dans plusieurs bols, boîtes, ou enfouie à l’intérieur de certains jouets mastiquables. On peut aussi utiliser des jouets ou contenants bourrés de nourriture ou de friandises, des cordes de dentition trempées dans du bouillon ou enduites de tartinade quelconque. Le beurre d’arachides, la viande, le poisson, le fromage à tartiner et la nourriture en conserve pour chien congelée peuvent augmenter l’attirance et le temps que l’animal passera à mastiquer les objets enduits. Adopter un nouvel animal, faire écouter l’émission télévisée préférée, le CD ou DVD sont tous des trucs qui aident à distraire le chien.
Au retour à la maison, le chien doit être ignoré jusqu’à ce qu’il soit calme. Punir l’animal pour des comportements non désirés ne réduira pas leur fréquence et augmentera encore plus l’anxiété du chien. Un confinement partiel, des barricades, des pièges peuvent être utilisés pour garder l’animal à l’extérieur des zones où des problèmes potentiels peuvent survenir.
Traitement utilisant une médication
La médication peut être particulièrement utile, spécialement durant l’entraînement initial aux départs. Même si plusieurs chiens démontrent de l’amélioration avec seulement une thérapie comportementale, les chiens recevant un antidépresseur tricyclique (telle que la Clomipramine) de façon concomitante avec la thérapie comportementale démontrent une amélioration plus rapide et une fréquence d’amélioration et de disparition des signes d’AS augmentées. Il est à noter que l’utilisation de la Clomipramine seule est rarement efficace dans le traitement de l’anxiété de séparation, tandis que la thérapie comportementale seule peut amener des résultats.
L’anxiété de séparation est un trouble du comportement qui s’exprime par des signes de détresse lorsque le chien est séparé de ses maîtres ou des personnes auxquelles il est très attaché. Très désagréable pour les maîtres, ceux-ci ont souvent le réflexe, très compréhensible certes, de disputer leur chien mais cela ne fait qu’aggraver la situation !
Quelles sont les manifestations de l’anxiété de séparation ?
En absence des maîtres
Dès que ses maîtres s’en vont, le chien détruit tout ce qu’il peut, il aboie également ou plutôt gémit ! Il peut même devenir malpropre et faire ses besoins dans la maison. Voilà pourquoi il est souvent difficile de rester stoïque devant un tel tableau après une dure journée de travail ! Ce sont aussi des chiens anxieux en règle générale qui s’adonnent fréquemment à des activités de substitution comme le léchage des pattes par exemple.
En présence des maîtres
Quand les maîtres sont présents, ce sont des chiens que l’on dits » collants « , qui sont toujours avec leur maître et qui sollicitent sans arrêt des petites attentions. Si vous vous rendez compte que votre chien vous suit partout, dès que vous vous levez, même lors de sa sieste, il souffre peut-être d’hyper-attachement.
A l’extérieur
En promenades, ce sont des chiens qui ne s’éloignent pas trop de leurs maîtres et qui ont toujours besoin d’un contact visuel avec eux.
Quelle est l’origine de l’anxiété de séparation ?
Les jeunes chiots sont totalement dépendants des soins maternels durant les premières semaines de leur vie. L’attachement est un lien apaisant qui lie le chien à un objet ou à un être particulier. Il débute avec la mère, puis avec la famille d’accueil.
Dès leur plus jeune âge, la mère apprend à ses chiots à se détacher progressivement d’elle. Elle ne répond plus à toutes ses sollicitations, exige qu’il dorme plus loin d’elle, le repousse s’il la colle. Ainsi, à la puberté, le chiot est définitivement détaché et vit sa vie d’adulte, au sein de la hiérarchie établie dans le système familial.
A l’arrivée dans un nouveau foyer, le chiot s’attache très vite à un ou plusieurs individus. Les propriétaires font souvent l’erreur de trop » chouchouter » le chiot. Ils le caressent et câlinent dès que le chiot réclame, et lui donnent des prérogatives de dominant telles que de le laisser manger en premier en le surveillant et d’accepter qu’il dorme en hauteur sur le canapé, sur le lit. Il est tellement mignon !
Toutefois, cela peut avoir des conséquences sur la vie future avec leur chiot. Ils n’effectuent pas le détachement nécessaire à la prise d’indépendance du jeune chien comme l’aurait fait sa mère. De ce fait, lorsque le chien voit alors partir son seul repère, c’est-à-dire son maître, il devient hyper-anxieux et manifeste sa détresse en détruisant et en aboyant. En un mot, il est dépendant de son maître!
Par ailleurs, certains comportements du maître favorisent cette anxiété comme les rituels de départ et ceux de retour.
En effet, lorsque le maître s’en va, il essaie de rassurer son chien, de lui parler, de lui expliquer qu’il ne va pas partir longtemps. Tout ce rituel rend le chien anxieux car il comprend vite que tous ses signes précèdent le départ de son maître. Donc, l’inquiétude du chien augmente au fur et à mesure qu’il voit son maître lacer ses chaussures, prendre son manteau, agiter les clés. Tous ces rituels n’ont finalement comme résultat de faire stresser encore plus le chien et d’accélérer le processus au lieu de l’inverser.
De même, le rituel de retour est aussi un problème le chien fait la fête à son maître et vice-versa. Comme le maître culpabilise d’avoir laissé son chien, il répond à ses sollicitations et le chien associe donc le retour de son maître un à apaisement. Si le chien a fait des dégâts, on a tendance à le gronder. Mais il faut savoir qu’un chien comprend qu’il a mal fait quand on le corrige sur l’instant. Le corriger deux heures après ne sert à rien mais ne fait que renforcer son anxiété. En rentrant, il faut garder son calme, ignorer le chien, l’envoyer se coucher gentiment dans son panier et nettoyer les dégâts (mais pas devant lui). Pas facile… mais indispensable !
Que faire si son chien présente une anxiété de séparation?
Si votre chien est déjà anxieux lorsque vous vous absentez, il faut, petit à petit, lui apprendre à être indépendant de vous :
- Ne pas le laisser passer la nuit avec vous sur le lit ou même dans la chambre. Il faut qu’il dorme dans une autre pièce.
- Ne pas répondre systématiquement aux sollicitations du chien quand il vient chercher des caresses, par contre appelez-le pour jouer, le caresser, même si ce n’est que quelques minutes après. C’est toujours vous qui devez initier le contact avec le chien.
- Ne pas accepter qu’il soit toujours derrière vous et l’envoyer parfois dans son panier pour qu’il ne soit pas dans la même pièce que vous.
- S’il pleure, il ne faut pas répondre à ses appels, même pour le réprimander, car il associera votre retour à ses cris et non pas à la réprimande ! Il va donc recommencer à chaque fois.
- Briser les rituels du départ et du retour : avant de partir, il faut ignorer votre chien pendant une bonne demi-heure, afin qu’il n’associe pas le départ avec l’absence de contact entre vous. Vous devez faire de même à votre retour : s’il vous fait la fête, le repousser lui demander d’aller se coucher dans son panier, et ne rétablir le contact, de votre propre initiative, qu’une demi-heure plus tard.
- Si le chien a fait des dégâts, ne pas le gronder et ne pas nettoyer devant lui : il ne comprendrait pas et serait davantage anxieux.
Quand cela ne suffit pas ou que les aboiements du chien posent problème avec les voisins, une visite chez le vétérinaire devient alors indispensable ! En effet, parfois avec l’aide d’un vétérinaire comportementaliste, votre vétérinaire pourra mettre en place une thérapie comportementale plus personnalisée associée ou non à un traitement médical. Ces médicaments, prescrits sur plusieurs mois, ont pour but de diminuer l’anxiété du chien et alors de mieux accepter les changements, l’absence de son maître… L’apprentissage est donc facilité !