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Faire cohabiter une chatte et son petit, une bonne idée ?
Bien des familles ayant fait faire une portée à leur chatte décident de garder un ou plusieurs petits. Elles s’exposent alors à de vrais problèmes de cohabitation entre la mère et ses chatons, dès lors que ceux-ci sont sevrés, et peu à peu rejetés.
Marie-Hélène Bonnet, comportementaliste du chat, nous explique pourquoi la cohabitation entre une chatte et son chaton n’est pas une bonne idée, car elle peut vite dégénerer :
Garder un chaton : une « erreur fatale »
Une naissance, quel grand moment d’émotions et de joie dans une maison ! Allez, on va garder un des chatons, sa mère sera contente, ils s’entendront bien c’est sûr, et on aura un 2ème chat au cas où la maman s’embête seule la journée ! Erreur fatale s’il en est dans les idées préconçues que nous avons sur les chats !
La nature est bien faite : quand la chatte rejette ses petits, elle aura du mal à supporter leur approche après, elle va même jusqu’à oublier qu’ils ont été ses petits un jour. Les jeunes eux ont l’odeur de leur mère ancrée à vie dans leur tête, et ils recherchent toujours un contact rassurant avec leur mère… qui va les rejeter de plus en plus violemment. Il peut arriver qu’elle sacrifie un chaton plus faible pour faire partir les autres terrorisés.
En fait, cet espèce de réflexe de la mère incite ses petits à s’éloigner le plus possible de son territoire, pour éviter qu’elle croise un de ses fils ou qu’une de ses filles ne croisent un de ses frères, ou pire qu’une fille prenne un mâle à la place de la mère aux prochaines chaleurs. C’est ce qui à l’état sauvage empêche la consanguinité, plus la chatte sera virulente, plus les petits partiront loin, moins elle a de chance de recroiser leur route !
Aussi, chez le chat de maison, cet instinct reste fort. La chatte supporte mal de devoir vivre au quotidien avec un de ses petits devenu grand.
Un chat en retrait, ou agressif
Le jeune voudra toujours se rassurer dans les pattes de sa maman, qui ne comprendra pas ça et le repoussera, on sentira une tension et cela sera mal vécu par tous les chats de la maison, surtout le jeune rejeté qui comprendra qu’il n’est pas à sa place dans ce foyer, mais ne pourra pas en partir, il restera à vie un chat malheureux qui restera en retrait, ou au contraire qui cherchera à se battre sans cesse pour prendre le dessus de cette mère autoritaire et prendre sa place.
Parfois on arrive à faire cohabiter une mère et une fille de la première première portée. La fille sollicite la mère, qui par son expérience va aider la novice, mais ensuite, ça dégénère vite si la fille veut reprendre ses petits, ou sur la deuxième portée. Parfois ça part en vrille aux chaleurs de l’une des deux ! On voit même certaines chattes ne plus avoir de chaleurs par peur de la mère ou de la fille plus forte de caractère, pour ne pas dire plus dominante (bien qu’il ne soit pas vraiment approprié de parler de dominance chez le chat, mais c’est un autre sujet).
On constate que c’est souvent la mère qui « domine » ses filles et leur coupe les chaleurs (ce qui n’est pas très bon pour les chattes, voir un vétérinaire pour lui en faire part une cystite pourrait survenir dans certains cas). Tout cela est normal et dans la logique des choses. Deux élevages que je conseille se sont retrouvés ces derniers mois dans des cas similaires.
Préférez un chaton étranger
En plaçant une des chattes la paix revient dans un foyer où les cris, les coups de pattes et les courses poursuites avaient atteint tout le monde, plus personne ne supportant cette ambiance. Mais pas toujours facile émotionnellement de faire un choix entre deux de nos chats, lequel garder ? Attention donc avant de commettre cette erreur très répandue. Et je sais que c’est tentant, j’en ai prévenu des amis, des éleveurs, des voisins, qui me regardent gentiment en se disant » cause toujours, tes trucs je n’y crois pas une mère reste attachée à ses petits, ma minette elle est trop gentille » et dans les mois qui suivent, on vient me voir, désemparé ne sachant plus quoi faire, en me disant » tu me l’avais dit, mais je ne pensais pas que ma chatte était si féroce « … alors si vous voulez éviter de me dire cela, réfléchissez !
Il est plus simple de faire cohabiter un chaton étranger avec une femelle reproductrice. Elle ira parfois jusqu’à le materner comme s’il était à elle, sans jamais le rejeter : ce n’est pas son rôle. Donc si on a besoin d’un nouveau chat, pourquoi ne pas faire un échange, ou vendre le votre pour acheter celui d’un autre éleveur ? Dans tous les cas cela revient au même, sauf bien sûr si vous avez un plan d’élevage qui nécessite un travail sur les petits issus d’un mariage spécifique, dans ce cas, pensez à stériliser et placer la maman rapidement avant que la guerre n’éclate.
Toutefois, vous le savez, une généralité n’est pas un cas particulier, et il arrive que certaines chattes à l’instinct moins fort ne repoussent pas leurs petits et ne le violentent jamais. On peut aussi voir une mère veiller pendant 15 ans sur » son petit « , mais cela reste l’exception qui confirme la règle, comme souvent !
Aurélia, notre secrétaire me demandait : Et quand la chatte est ensuite opérée, est-ce que cela change son comportement avec ses « anciens » rejetons ?
Non, son instinct reste le même, elle ne supportait pas ce chat avant, elle ne le supportera pas après ! (pour elle c’est un chat, pas un de ses petits)
Marie-Hélène Bonnet
Comportementaliste du chat
Si petit chaton sans sa maman… que faire?
Par : L’Équipe de l’Hôpital Vétérinaire Journet
Dans un monde idéal, tous les chats auraient un foyer et seraient stérilisés s’ils ne font pas partie d’un élevage réglementé et respectueux envers les animaux. Vu le nombre de chats errants, souvent non stérilisés qui courent les rues, le nombre de chatons laissés à eux-mêmes augmente chaque année. Lorsque leur maman est là pour veiller sur eux, leur chance de survie est plutôt élevée. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas.
Gandalf est un petit chaton tout mignon. Sa maman a donné naissance à une portée de 4 chatons sous le balcon d’une gentille dame. Malheureusement, leur maman a eu un accident et les petits se sont retrouvés seuls. La dame, qui les nourrissait, se rendit compte de la disparition soudaine de leur maman. Elle prit les chatons orphelins sous son aile, afin de leur trouver un foyer. Comme ils étaient très jeunes, elle allait donc devoir s’occuper d’eux, le temps qu’ils atteignent 8 semaines d’âge. Mais que faire? Par où commencer? Elle consulta son vétérinaire afin d’avoir des réponses à ses questions.
Après un examen des chatons, le vétérinaire détermina qu’ils n’avaient pas encore trop souffert de l’absence de leur mère. Après les avoir pesés, le vétérinaire statua que les chatons avaient tout au plus une semaine. Ils étaient affamés et nécessitaient un lait maternisé, puisqu’ils étaient encore trop jeunes pour la nourriture solide. ***Attention : le lait maternisé doit être spécifiquement fait pour les chatons. Le lait maternisé pour humain ou pour chiot ne convient pas***
À partir de 3 semaines d’âge, il faut graduellement intégrer la nourriture molle à leur alimentation et les sevrer lentement du lait maternel entre 6 et 8 semaines. Pour le moment, ils doivent être nourri au biberon toutes les 3 à 4 heures avec un lait légèrement chaud. La quantité requise dépend du poids et est indiquée sur l’emballage du lait maternisé pour chaton. En cas de doute, consultez votre vétérinaire. Si vous êtes dans s’impossibilité de vous rendre dans une clinique vétérinaire afin de vous procurer le lait maternisé, vous pouvez suivre la recette suivante:
- 4 onces de lait carnation
- 4 onces d’eau bouilli
- 1 jaune d’œuf
- 1 c. à thé de sirop de maïs
***Il est à noter que cette recette a fait ses preuves mais qu’elle n’est pas aussi complète qu’un lait maternisé conçu pour chaton. Nous recommandons fortement de passer au lait maternisé pour chaton dès que vous avez l’occasion de vous rendre chez votre vétérinaire.***
Les chatons peuvent facilement être pesés à la maison à l’aide d’une pesée alimentaire. S’ils mangent suffisamment, leur poids augmentera un peu chaque jour. Si leur poids diminue, augmentez les quantités ou présentez-vous chez votre vétérinaire. De plus, il est essentiel de stimuler la production des selles et d’urine, comme le ferait leur maman. On applique une lingette humide au niveau des fesses en imitant le mouvement de léchage de la maman. Cela peut prendre quelques minutes avant que le chaton ne fasse ses besoins. Si la production des besoins n’est pas stimulée, il aura très mal au ventre et sa santé pourrait se détériorer.
Finalement, il est important pour de si jeunes chatons de les garder au chaud, car ils ont du mal à maintenir leur température corporelle. Installez-les dans une boîte dans une pièce tempérée, loin des courants d’air.
Avec beaucoup d’énergie et d’amour, il est possible d’aider le bon développement de chatons nouveaux-nés. Gandalf ainsi que les autres chatons de sa portée s’en sont très bien sortis. Ils ont bien grandi et ont pu partir dans leur famille adoptive dès qu’ils ont atteint 8 semaines. Habitué à la présence humaine, il a fait un parfait petit compagnon pour la dame qui l’a nourrit au biberon. Ils commencèrent ensemble une très belle aventure qui dure encore à ce jour.
***Certaines image de cet article proviennent du site web suivant: http://www.frimouchat.be/conseils_pratiques.html***
Comment présenter un nouveau chaton à son chat ?
Vous avez décidé d’adopter un nouveau chaton et vous pensez que cela va faire plaisir à votre vieux « matou »… Ceci est loin d’être évident ! Les chats sont des animaux territoriaux, qui n’aiment pas les changements dans leur environnement, et en particulier l’arrivée d’un nouveau compagnon. Sifflements, crachats, votre salon peut vite se transformer en champs de bataille. Voici quelques conseils pour réussir au mieux cette cohabitation.
Avant toute chose
Si vous souhaitez posséder deux chats dans votre foyer, le mieux est de les adopter en même temps, ou d’adopter le deuxième le plus tôt possible. L’acceptation sera d’autant meilleure s’il n’y a pas une grande différence d’âge entre les deux chats. Un vieux chat aura du mal à supporter l’espièglerie d’un chaton. Jouer, mimer des scènes de combats font partie du comportement normal d’un chaton et celui-ci va solliciter son compagnon. Plus votre premier chat est jeune, plus l’adaptation à la nouveauté sera facile. On estime qu’avant l’âge de 4 ans, un chat accepte très facilement la venue d’un nouveau chat.
Rivalité entre mâles
En général les chats de sexes opposés s’acceptent mieux, la cohabitation entre femelles est en général assez bonne. La stérilisation a tendance à diminuer les conflits. En revanche, la rivalité entre deux mâles est toujours importante. Les mâles, même castrés, sont en effet très territoriaux. Une chose essentielle à considérer est la personnalité de vos deux chats. Le caractère du nouveau chat doit « coller » le plus possible à celui du plus ancien.
Planifier la venue du chaton
L’introduction du nouveau chaton doit être planifiée avec soin. Il faut tout d’abord s’assurer que les tests FIV, leucose ont été effectués et que les vaccinations et les traitements antiparasitaires sont à jour. La plupart des chats ne sont pas prêts à accepter un nouveau membre dans la famille, ils ont besoin de temps pour s’habituer à l’idée. Il est important d’avoir de la patience et ne pas précipiter les choses. La rencontre doit se faire avec prudence.
Isoler le nouvel arrivant
A son arrivée, le nouvel arrivant est isolé dans une pièce, par exemple une chambre, de façon à ce qu’il n’y ait aucun contact visuel possible entre les deux chats. Ouvrez sa caisse de transport et laissez-le explorer sa chambre tranquillement. Prenez cette caisse de transport, et laissez-la dans le salon, à la portée du chat de la maison afin qu’il puisse l’explorer. Observez son comportement : il peut se mettre à grogner, et même s’attaquer à la caisse ou l’approcher juste avec curiosité et la renifler avec enthousiasme. Laissez cette caisse jusqu’à ce qu’il n’y porte plus aucun intérêt. Une heure environ après avoir enfermé le chaton dans la chambre, vous pouvez y retourner. Les chats ont besoin d’explorer leur environnement avant de pouvoir interagir socialement. Asseyez-vous calmement et laissez-le s’approcher de vous, sans forcer le contact. Venez ainsi le voir 3 ou 4 fois par jour dans sa pièce.
Rassurer votre vieux compagnon
Le chat de la maison peut commencer à grogner lorsque vous revenez vers lui car vous sentez » l’intrus « . Il va probablement se poster devant la chambre d’isolement et se mettre à renifler la porte. Ne passez pas à la deuxième étape avant que les réactions hostiles à l’odeur du chat, de la porte et de la caisse de transport ne cessent. Il est important de vous comporter avec votre chat de manière habituelle, en lui accordant du temps et le rassurant. Lorsque vous sentez que votre chat s’est habitué à l’existence limitée du nouveau venu, il est temps de passer à la deuxième étape, c’est-à-dire faire en sorte qu’ils se voient mais sans contact physique.
Le face-à-face
Enfin passez à l’étape finale lorsque les chats semblent relativement calmes en présence de l’autre et que les sifflements et grondements sont minimes. Vous ouvrez alors la porte de la chambre, en restant à l’écart. S’ils commencent à se battre, tapez dans vos mains ou criez de façon à les effrayer, sans essayer d’intervenir en prenant un chat dans vos bras. Le processus complet peut prendre de plusieurs jours à plusieurs mois ou plus. La patience est de mise !
Identifier les signes d’anxiété
Vous devez surveiller les signes de stress.
Toilettage excessif, vomissements après le repas, malpropreté sont par exemple des signes d’anxiété. Il est important de leur fournir deux litières et deux espaces de repas séparés pour limiter le stress.
Avec le temps, ils peuvent déclarer une trêve et même se rapprocher (se toiletter mutuellement ou même partager des aires de repos). Il se peut qu’ils finissent par devenir les meilleurs amis du monde…
En bref
·Les chats sont des animaux territoriaux.
·La rivalité entre deux mâles est plus grande.
·Isoler le nouvel arrivant est la première chose à faire.
·Le processus de cohabitation pacifique peut être long.
Vous venez d’adopter un chat, suivez nos conseils !
L’adoption est une démarche responsable qui marque l’arrivée d’un nouveau membre à part entière de la famille. Sa venue peut s’accompagner d’incertitudes et de questionnements sur ses besoins et les soins à lui prodiguer pour garantir son confort et son bien-être. La SPA vous conseille pour faciliter l’adaptation de votre nouveau compagnon et veiller à son épanouissement.
Les premiers pas avec mon chat
Le changement d’environnement peut perturber l’animal. Afin de favoriser son acclimatation à son nouveau foyer, il faut lui fournir tout ce dont il a besoin :
- Des gamelles distinctes pour l’eau et la nourriture ;
- Un bac à litière régulièrement nettoyé dans un espace loin des gamelles ;
- Une caisse de transport prévue pour les déplacements ;
- Des jouets ;
- Un endroit pour le repos, éloigné des espaces dédiés à la nourriture et ses besoins.
Le port du collier n’est pas recommandé, le risque étant qu’il s’accroche à une aspérité.
Le chat tout juste adopté doit prendre ses repères, il est donc important de ne pas le laisser sortir de la maison durant un mois afin qu’il s’habitue progressivement à chaque pièce du foyer. La cohabitation entre félins n’est pas toujours évidente, c’est pourquoi le nouvel arrivant devra être présenté dès les premiers instants à ses éventuels congénères et bénéficier de son propre espace.
Prendre en considération ses besoins et son comportement
Jouer avec votre compagnon est essentiel pour nouer une belle complicité, ces moments privilégiés étant propices à l’instauration d’une relation de confiance.
Cette relation passe également par le respect de l’animal afin d’éviter tout risque de morsure ou de griffure :
- Le chat est un grand dormeur, il convient de respecter son rythme en évitant de le déranger en plein repos ;
- Laissez votre chat tranquille lorsque vous détectez certains signaux d’alerte : pupilles qui se dilatent, le chat fouette l’air avec sa queue, il crache, il souffle, il hérisse le poil et fait le dos rond.
Si le foyer compte des enfants, il faut leur apprendre à respecter l’animal en tant que membre de la famille.
Il est important de répondre aux besoins de votre chat pour prévenir des problèmes de comportement et d’hygiène :
- Étant un animal très propre, l’espace dédié à ses besoins naturels ne doit pas être négligé. Son bac à litière doit impérativement être nettoyé très régulièrement, sinon il préfèrera se soulager ailleurs ;
- Un » griffoir » sera utile s’il cherche à marquer son territoire à l’intérieur du foyer.
Apporter à son chat tous les soins nécessaires à son bien-être
En tant que nouveau membre de la famille, il est essentiel de veiller à sa bonne santé, par un suivi annuel chez le vétérinaire. Bien que les soins représentent un budget, la vigilance et la prévoyance sont de rigueur :
- Le chat doit être vacciné tous les ans afin d’éviter toute contamination de maladies infectieuses et graves ;
- Tout comportement anormal doit être signalé à votre vétérinaire qui effectuera un contrôle ;
- Pour éviter l’apparition de puces et de vers, un traitement antiparasitaire externe ainsi qu’une vermifugation doivent être administrés ;
- Le pelage du chat doit être entretenu, ses pattes et ses oreilles examinées pour s’assurer que tout va bien.
Un chat adopté à la SPA sera déjà stérilisé, sauf pour les plus jeunes pour lesquels les adoptants signent un engagement pour faire pratiquer sa stérilisation.
Ayez les bons réflexes en cas de perte ou de fugue de votre chat
- Avertissez l’I-CAD et vérifiez que cet organisme dispose de vos coordonnées actualisées ;
- Contactez les refuges de la SPA, les mairies et fourrières animales, les services de police et de gendarmerie et les vétérinaires.
En cas de changement d’adresse ou de téléphone, il faut systématiquement avertir le refuge d’adoption et l’I-CAD.
L’adoption d’un chat est donc une démarche réfléchie, engageant tous les membres de la famille à veiller à son bien-être physique et psychologique. La patience, le respect et l’affection sont les maîtres-mots d’une adoption réussie ! Si certaines questions subsistent, les équipes SPA au sein de nos refuges sont à votre écoute et pourront vous conseiller. Retrouvez la liste de nos refuges sur : www.la-spa.fr/refuges