A la suite de cela, il faut faire preuve de patience et être tolérant, car le chat trop souvent réprimandé pourrait mal le vivre, donc pas trop d’interdits à la fois ! Laissez-lui le temps de les assimiler. Si vous dites non à tout, il ne comprendra plus rien.
Dites vous que le chat n’est pas conscient qu’il fait quelque chose de bien ou de mal, ce sont des règles purement humaines.
Par contre, il est possible de lui faire assimiler que lorsqu’il fait certaines choses, cela entraîne une réaction, agréable ou désagréable, de la part de ses maîtres ou de la part de l’environnement. Le chat apprend donc par association; une action suivie d’une conséquence positive est généralement reproduite, une action suivie d’une conséquence négative tend à être évitée par la suite.
Finalement, ce qui fonctionne le mieux pour apprendre quelque chose à un chat, c’est la récompense, et non la punition… Le problème est qu’il n’est pas toujours évident de récompenser un chat, et son éducation est donc beaucoup plus délicate que celle du chien.
En effet, le chien, lui, est gourmand par nature. Il sera toujours content de recevoir une friandise, juste une caresse, un jouet ou simple ment de l’attention de son maître, ce qui rend son conditionnement nettement plus facile que celui du chat qui est bien plus indépendant.
Alors concrètement, comment sanctionner son chat ? Vous pouvez utiliser certaines petites astuces, uniquement quand vous le prenez sur le fait, en flagrant délit:
- L’asperger d’eau à l’aide d’un vaporisateur (quelques gouttes suffisent);
- Faire un bruit désagréable: jeter un trousseau de clés, utiliser un sifflet;
- Jeter un coussin dans sa direction;
- Souffler sur le chat.
Tout cela aura pour but de le surprendre et de le déranger pendant qu’il fait la bêtise, et il pourrait finir par associer cette action (la bêtise) à une sensation désagréable (le bruit des clés, l’eau, le coussin qui lui tombe dessus…) et donc éviter de recommencer.
Idéalement il vaut mieux qu’il ne réalise pas que cette sensation désagréable provient de vous, sinon il pourrait l’associer à votre présence et comprendre qu’en votre absence, tout est permis.
Pour ce qui est des surfaces sur lesquelles vous ne voulez pas que votre chat se balade, comme la table de la salle à manger ou le plan de travail de la cuisine, vous pouvez y placer du papier aluminium ou du papier adhésif double face car les chats, qui sont un peu précieux, n’aiment pas marcher sur du papier alu et n’aiment pas la sensation du coussinet qui colle…
Dans tous les cas, évitez de crier ou encore de le frapper, car il pourrait devenir craintif et méfiant vis-à-vis de vous, ce qui pourrait empirer la situation. De toute façon être brutal n’est jamais une solution.
Évidemment, les comportements instinctifs sont plus difficiles à contrôler: je pense par exemple au fait de faire ses griffes, de marquer son territoire, de chasser les oiseaux, de » voler » de la nourriture…
Pour terminer et pour illustrer tout ça, vous connaissez peut-être Simon’s Cat? Ce sont des petits films animés réalisés par Simon Tofield, un anglais qui s’est inspiré de son insupportable chat.
Voici le lien: http://www.simonscat.com/films.html
Un livre est également sorti, qui reprend les stupidités les plus drôles de son compagnon félin. Tous les chats et tous les propriétaires de chats s’y reconnaîtront !
Qu’il s’agisse d’un chaton ou d’un chat adulte, il est important d’établir des règles claires à la maison. L’éducation d’un chat est toujours plus sommaire que celle d’un chien mais il faut quand même être clair quant aux limites à ne pas franchir : ne pas uriner en dehors de la litière, ne pas voler de la nourriture, ne pas griffer ni mordre en jouant, ne pas monter sur certains meubles, etc.
La cohérence est la première des règles à respecter. Si vous interdisez quelque chose à votre chat, il ne faut pas le lui autoriser à un autre moment sinon vous risquez de le perturber.
Table des matières
Récompensez les bons comportements
Avant de devoir élever la voix, commencez par récompenser votre chat s’il répond bien à une demande de votre part, ou s’il arrête un comportement que vous lui interdisez. Chez un chat comme chez un chien, la récompense passe d’abord par la voix (félicitez-le d’une voix encourageante) mais aussi par les caresses et éventuellement par une friandise pour chats, en faisant attention à ne pas trop le nourrir quand même !
Imposez vos règles du jeu
Même très jeune, un chat ne doit ni mordre ni griffer en jouant. Un » Non » ferme lui fera comprendre les limites du jeu. Ne criez pas et n’ayez pas de réaction brutale qui pourrait l’effrayer. Stoppez simplement le jeu s’il dépasse les bornes admises ; le fait d’arrêter de jouer quand le chaton s’excite trop l’incitera à être moins brutal la fois suivante.
Sachez dire » Non » sans brutalité
Dès que vous voyez votre chat faire quelque chose d’interdit, dites simplement » Non » d’un ton ferme et dissuasif, et/ou claquez des mains fortement pour l’effrayer. L’important est que le chat réagisse au bruit qu’il entend, en arrêtant ce qu’il est en train de faire. Le pistolet à eau est parfois aussi utilisé pour effrayer le chat mais attention, il risque alors de prendre tous les pulvérisateurs en grippe !
Une réprimande doit être faite sur le champ, pas à retardement. Toute punition qui pourrait provoquer de la douleur chez votre chat est à proscrire. Ne le frappez évidemment jamais !
Soyez patient au début
Le temps qu’un chaton comprenne l’usage de la litière, des » oublis » sont à prévoir. Il ne sert cependant à rien de gronder le chaton après avoir constaté qu’il a uriné en dehors de la litière car il ne fera pas le lien entre l’événement et la punition. Sous l’effet du stress, votre réaction pourrait même l’encourager à récidiver au même endroit. Contentez-vous de nettoyer l’endroit souillé et vaporisez ensuite un produit neutralisant les odeurs.
Le saviez-vous ?Un chat qui ne comprend pas ce qu’on attend de lui développe facilement des signes d’anxiété. Cet état peut ensuite évoluer vers un comportement agité, destructeur voire agressif. Pour que votre chat soit psychologiquement équilibré, il faut privilégier la stabilité des règles et de son environnement. Discutez-en avec votre entourage pour
être sûr que chaque membre de la famille se comporte de la même manière avec le chat.
Faut-il gronder son chat quand il fait une bêtise ?
Pourquoi ne pas gronder son chat ?
Il reste le registre des bêtises, indépendamment de la volonté d’éduquer un chat ou pas. Comment réagir si le chat fait ses griffes sur le canapé sous vos yeux, ou retourne le pot de fleur en vous dévisageant calmement ?
Dans ces deux exemples, il s’agit de comportements qui peuvent être tout à fait normaux, mais parfois excessifs, ils sont alors très dérangeants. Interrompre le chat lors de ces séquences revient à le priver de ses besoins comportementaux, c’est pour cela que la première étape va être de lui trouver un substitut, avant toute réaction sur le chat. Installez des griffoirs un peu partout (ça ne suffit souvent pas, mais ça n’empêche pas l’essai), donnez-lui un accès à l’extérieur, enrichissez l’environnement avec des jouets et des plateformes en hauteur pour l’exploration… N’hésitez pas à voir cette phase avec un comportementaliste, qui pourra directement vous aider à trouver ce qui va marcher sur votre chat.
Enfin, la réaction sur la prise en flagrant délit est importante : le chat peut très bien apprendre via un stimulus négatif, lui faire peur par exemple. Mais l’apprentissage est de mauvaise qualité : le chat cherchera quand même à réaliser ses besoins comportementaux, mais il le fera dans un contexte anxieux vis-à-vis de l’humain. Et c’est souvent ce qui est frustrant : non seulement il continue de faire la bêtise dès qu’on est absent, mais en plus il se met à avoir peur quand on arrive, ne comprenant pas pourquoi il se fait gronder il devient méfiant à tout moment.
Cela dit, il est juste impensable de ne pas réagir en voyant son chat uriner sur le lit, par exemple (ce qu’il peut faire le plus naturellement du monde, en nous regardant droit dans les yeux). Dans ces cas-là, comme dis plus haut, j’invite à être ferme tout en restant doux (la célèbre » main de fer et gant de velours « ) : un » non » marqué et repousser le chat sans violence, mais fermement, est un bon compromis. N’oubliez pas de le faire au moment où vous le surprenez, même 30 secondes après c’est déjà trop tard. Le but est juste de l’interrompre : dès qu’il s’en va, vous pouvez reprendre une attitude neutre ou positive. L’important est de synchroniser le comportement indésirable avec le stimulus qui le coupe ; si vous l’interrompez après coup, il ne fera pas l’association entre la bêtise et votre réaction. Je prends souvent l’image d’une personne que l’on sait être en colère juste à sa gestuelle, en la voyant à travers une vitre sans l’entendre : pas la peine d’en mettre des tartines, le chat voit (plus que nous même) les messages que l’on envoie en communication visuelle, et réagira probablement en fuyant rien qu’en vous voyant approcher de lui en colère.
Ce qui justifie souvent la remarque » il sait qu’il a mal fait, car il s’enfuit dès qu’il me voit « . Erreur d’interprétation ! Le chat sait juste que vous êtes en colère, et que les prochains instants risquent d’être désagréables pour lui, ça lui suffit pour s’enfuir ! En revanche, il n’a aucune idée de pourquoi vous êtes en colère, encore moins la notion de culpabilité ou de vengeance. C’est de l’anthropomorphisme que de lui prêter de tels notions humaines, et une expérience éthologique récente (A. Horowitz, 2009, Behavioural Processes) l’a même montré sur les chiens, à défaut d’en avoir une sur les chats : l’animal réagit à la réaction de l’humain (colère ou bienveillance), peu importe ce qu’il a fait avant (bêtise ou pas). Il ne faut donc surtout pas gronder à postériori, et cette remarque valable pour les chiens l’est tout autant pour les chats !
Donc au final, difficile de répondre à la question » gronder ou pas ? » de manière générale. Chaque animal et chaque situation nécessite une réponse adaptée, et même si globalement il n’est pas recommandé d’agir de la sorte avec son chat, il est des situations où c’est juste impossible de rester neutre ! Agir avec mesure et équilibre, et éviter le piège de l’anthropomorphisme sur les notions de vengeance/culpabilité, restent la meilleure façon d’aborder ce problème.
Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz