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Le Marchand de mort aux rats. Paul Gavarni, dans : Victor Fournel, Le vieux Pairs, fêtes, jeux et spectacles, 1887
Points forts :
. L’empoisonnement par la mort aux rats empêche le chien ou le chat de coaguler, et provoque donc des saignements. Les symptômes débutent plusieurs jours après ingestion du poison. Non traité, cet empoisonnement est mortel.
. Il ne faut jamais déposer de la mort aux rats dans un endroit accessible au chien ou au chat. Ces produits ne sont jamais répulsifs pour nos animaux de compagnie, quoi qu’il soit écrit sur l’emballage.
. Si vous savez que votre chien ou votre chat vient de manger de la mort aux rats, téléphonez à votre vétérinaire, et amenez-lui immédiatement votre animal afin de le faire vomir, et de lui prescrire l’antidote.
. Si votre chien ou votre chat a pu manger de la mort aux rats il y a plusieurs jours, et qu’il saigne, téléphonez à votre vétérinaire, et amenez-lui très rapidement votre animal. Une transfusion sera peut-être nécessaire, auquel cas un chien ou un chat donneur sera le bienvenu.
En décembre 2012, nous avons traité en quelques jours cinq chiens de Saint-Bauzely, victimes d’empoisonnements par la mort aux rats. Tous s’en sont sortis, mais certains ont eu très chaud ! Une occasion de faire le point sur cet empoisonnement, parfois intentionnel (pure malveillance), le plus souvent accidentel (le chien ou le chat mangent l’appât destiné aux rongeurs), mais toujours très dangereux pour nos animaux domestiques.
COMMENT FONCTIONNE LA COAGULATION ?
La mort aux rats empêche l’animal de coaguler. Pour bien comprendre ce qui se passe, il va falloir être un peu technique. Il est naturellement permis de zapper, (surtout en cas d’empoisonnement : allez directement à la conduite à tenir, à la fin de cet article !), mais si vous tenez bon et lisez tout, vous comprendrez mieux le pourquoi et le comment des symptômes et du traitement.
Alors, la coagulation, comment ça marche ? lorsque vous vous coupez accidentellement, ça commence par saigner, puis le saignement s’arrête, en même temps qu’il se forme une croûte. (Pour faire un peu plus scientifique, on parlera de caillot ou de thrombus). Ce caillot se forme en fait en deux temps. Premier temps, de petites cellules sanguines (les plaquettes, ou thrombocytes), viennent s’agglutiner sur la brèche du vaisseau sanguin, et la colmatent en formant un premier caillot : le clou plaquettaire. On nomme cette première étape l’hémostase primaire. (Photo ci-dessous : deux gros amas de plaquettes (entre un globule blanc et quelques globules rouges), sur le frottis sanguin d’un chat).
Problème : le clou plaquettaire est fragile, et va se disloquer rapidement s’il n’est pas consolidé. C’est là qu’intervient l’hémostase secondaire, ou coagulation proprement dite. Des substances qui circulent dans le sang (les facteurs contact), vont être activées par le contact (justement) avec l’extérieur des vaisseaux sanguins. (Normalement, ces substances qui circulent dans le sang, n’ont aucune raison de se trouver en contact avec l’extérieur des vaisseaux). Une fois activées, elles vont activer à leur tout d’autres substances sous la forme d’une cascade, ou plutôt de deux cascades : la voie externe, ou voie rapide, et la voie interne, ou voie lente. À l’arrivée de ces cascades d’activation, la dernière substance activée est le fibrinogène (substance soluble), qui se transforme en fibrine… et les fibres de cette fibrine insoluble vont aller s’entortiller autour du fragile clou plaquettaire, et le transformer en un caillot solide. (Ci-dessous, un schéma pas trop compliqué de cette cascade de la coagulation). Le processus est alors terminé, il ne restera plus qu’à détruire ce caillot quelques jours plus tard, une fois le vaisseau sanguin cicatrisé : c’est la fibrinolyse, mais cette partie-là ne nous intéresse pas aujourd’hui.
ET LA MORT AUX RATS, COMMENT çA MARCHE ?
Pourquoi je vous raconte tout ça ? parce que parmi tous les facteurs de coagulation qui interviennent dans la cascade, il y en a quatre (les n° II, VII, IX et X), dont la synthèse dépend d’une vitamine, la vitamine K1. Si la vitamine K n’est pas là, le foie ne peut plus fabriquer ces quatre facteurs, et il fabrique à la place des PIVKA (protein induced by vitamin K absence), qui ressemblent aux vrais facteurs… mais qui ne fonctionnent pas, ce qui est tout de même gênant. Or justement, la presque totalité des mort aux rat sont constituées de coumariniques, qui sont des anti-vitamines K1. Sans vitamine K, plus de facteurs de coagulation II, VII, IX et X, plus de formation de fibrine, plus de caillot solide… le rat qui se blesse saignera jusqu’à ce que mort s’ensuive. À titre de comparaison, une personne hémophile manque de facteur VIII (hémophilie A) ou IX (hémophilie B), le long de cette même cascade de coagulation. En interrompant la cascade, la mort aux rats entraînera un peu les mêmes effets qu’une hémophilie.
Vous me direz… Pourquoi aller s’embêter à fabriquer des produits aussi élaborés, alors qu’il suffirait d’utiliser une tapette ? Pour la bonne raison que les rats sont des animaux extrêmement intelligents et organisés. Si l’un d’entre eux se fait avoir par la tapette, nul doute qu’aucun autre membre du groupe ne s’y fera plus avoir par la suite, et de toute façon, ils arriveront souvent à décrocher le morceau de fromage sans se faire attraper. Même chose avec les poisons plus « traditionnels », comme la strychnine : si un membre du groupe goûte l’appétissant appât, et que quelques instants plus tard, il est pris de convulsions et meurt au bout d’une demi-heure… plus aucun rat ne voudra de cet appât, et on peut les comprendre.
Avec les anti-vitamine K, en revanche, aucun risque que le rongeur comprenne ce qui lui arrive. Il faudra le temps que le produit soit absorbé, que le stock de facteurs de coagulation présent dans l’organisme s’épuise, et soit progressivement remplacé par des PIVKA inactifs… et il ne restera plus alors qu’à attendre une blessure pour que l’animal se mette à saigner. Ce qui peut parfois prendre une semaine. Aucune chance que le rat fasse le lien avec les savoureux grains de blé, obligeamment déposées devant son terrier, une semaine plus tôt. Ajoutons que les coumariniques utilisés dans la mort aux rats ont un effet retard qui peut dépasser trois semaines.
MON ANIMAL EST-IL EMPOISONNÉ ?
Premier cas de figure, on a vu son chien ou son chat manger de la mort aux rats. Dans ce cas, pas de problème de diagnostic : passez directement au paragraphe suivant.
Deuxième cas de figure, beaucoup plus fréquent : le chien (ou plus rarement le chat – plus circonspect que le chien quant à ses aliments), n’est pas très en forme… comment savoir s’il a été empoisonné par la mort aux rats ?
Quelles sont les manifestations de l’empoisonnement par la mort aux rats ?
D’abord, évidemment, des saignements (photos ci-dessous) : saignements spontanés, par le nez (épistaxis), le long des dents si le chien ou le chat a des problèmes de gencive, dans les urines… plaie qui saigne obstinément au bout d’une patte, et on a beau changer le pansement, on le retrouve imbibé de sang une demi-heure plus tard (une plaie minuscule qui n’arrête pas de saigner doit absolument attirer l’attention !)… gros hématomes (tache sous la peau, cuisse qui double de volume – photo en fin d’article…), sans que l’animal ait subi un choc particulier.
Si l’animal a eu le temps de s’anémier, il est fatigué, et lorsqu’on l’examine, on lui trouve des muqueuses blanches.
Hématome sous la conjonctive oculaire d’un chat (photo de gauche), et dans le corps clignotant (= troisième paupière) d’un chien (photo de droite), tous deux empoisonnés par la mort aux rats.
Saignement important et prolongé sur le menton d’une jeune chatte, empoisonnée par la mort aux rats (photo de gauche) : la minette a perdu beaucoup de sang (elle saignait également dans le poumon), et celui qui imbibe le menton est plus rose que rouge ! (photo prise pendant que du plasma était prélevé sur un donneur). Photo de droite : après transfusion de plasma, le saignement est arrêté et l’on peut constater la disproportion entre la minuscule coupure, et l’importance du saignement qui ne s’arrêtait pas. En dépit de l’arrêt du saignement, la minette, trop affaiblie, est malheureusement décédée trois jours plus tard.
Si le saignement se produit à l’extérieur du corps, tout va bien – ou presque (au moins d’un point de vue diagnostique). Le problème est quand le chien (ou le chat) saigne à l’intérieur ! parce que là, il est facile de passer à côté du diagnostic. Mais c’est le but recherché, n’est-ce pas ? la mort aux rats a été conçue pour tuer sournoisement.
L’animal peut donc saigner dans le poumon, ou le thorax en général, et va présenter une petite toux, ou un essoufflement. Si l’on n’a pas la « chance » que le chien crache du sang, il est très peu probable que qui que ce soit pense à la mort aux rats devant un chien qui toussotte (au moins en début d’évolution). Le saignement peut aussi se produire dans l’abdomen, à l’occasion de la moindre petite fissure dans le foie ou dans la rate. Là aussi, difficile de comprendre d’emblée ce qui se passe, à moins que le chien ne soit déjà tout blanc, avec un ventre gonflé de sang.
Photo de gauche : radiographie thoracique chez une chienne empoisonnée par la mort aux rats : les lobes pulmonaires crâniaux (à gauche de la radio), sont totalement obscurcis par du sang. Photo de droite : importante quantité de sang dans l’abdomen (autour de la rate), chez un autre chien, également intoxiqué. Le chien a présenté un abattement d’apparition brutale, avec hypothermie et tachycardie, lorsque l’hémorragie interne s’est déclenchée.
Citons aussi les saignements à l’intérieur de la boîte crânienne, qui vont comprimer le cerveau et provoquer des troubles neurologiques, les saignements à l’intérieur du péricarde, qui vont comprimer le cœur et l’empêcher de fonctionner…
Photos ci-dessus : troubles neurologiques chez une chatte empoisonnée par la mort aux rats : tête penchée, pertes d’équilibre. En outre, saignements de bouche (sur l’alèze), et sang dans les urines (dans le « haricot »).
La suspicion sera bien sûr augmentée si l’on a mis de la mort aux rats dans la maison, ou s’il y a une campagne de dératisation en cours dans le quartier. Ne surtout pas se fier aux mort aux rats répulsives pour les chiens ! ça ne marche pas, les chiens adorent… Il nous est arrivé de voir un chien vomir un bon kilo de blé empoisonné ! qui aurait pu croire qu’un chien mangerait du blé ?
S’il y a une suspicion d’empoisonnement par la mort aux rats chez un animal, il faudra mettre en évidence le saignement (radiographie thoracique chez un chien tousseur aux muqueuses blanches, échographie abdominale si l’on suspecte une hémorragie interne…), mais surtout démontrer le trouble de la coagulation.
Une méthode simple, mais incertaine, est le temps de saignement à l’oreille : on fait une petite incision dans l’oreille, pour évaluer la coagulation ou simplement pour réaliser un frottis sanguin, et l’on voit si ça saigne. Problème : ce test évalue surtout le fonctionnement des plaquettes (hémostase primaire), qui n’est pas modifié lors d’empoisonnement par la mort aux rats (trouble de la coagulation). Il nous est arrivé de faire un frottis sanguin en consultation, que tout se passe bien (formation normale du clou plaquettaire), et que l’oreille du chien se mette à saigner sans s’arrêter une demi-heure plus tard (absence de consolidation du clou plaquettaire par la fibrine, à cause de l’empoisonnement). Pendant ce temps-là, l’examen du frottis sanguin a généralement montré la présence de plaquettes, ce qui permet d’exclure un trouble de l’hémostase, et de globules rouges jeunes, remplaçant ceux qui sont partis avec le saignement : il s’agit là encore d’indices, mais pas de preuves d’un empoisonnement par la mort aux rats (Ci-dessus à droite : globules rouges de tailles et de couleurs différentes – anisocytose et polychromatophilie – chez un chien empoisonné par la mort aux rats. Plusieurs plaquettes et un érythroblaste – globule rouge très jeune – sont visibles sur la photo).
Le diagnostic de quasi-certitude est obtenu par la réalisation d’un temps de coagulation
(temps de Quick, qui mesure la voie externe de la cascade). Les cliniques de Villevieille et de Calvisson sont toutes deux équipées d’un appareil mesurant les temps de coagulation (photos ci-dessous). Normalement, le temps de Quick ne dépasse pas une dizaine de secondes. Un temps de Quick dépassant une minute peut, certes, correspondre à plusieurs troubles de la coagulation, mais en pratique, il n’y a quasiment que l’empoisonnement par la mort aux rats qui provoque un allongement aussi important du temps de Quick, chez un chien ou un chat qui était en bonne santé jusque là.
Photo de gauche : coagulomètre permettant la réalisation des différents temps de coagulation, en particulier du temps de Quick. Photo de droite : le coagulomètre affiche un temps de Quick de 470 secondes (valeurs useulles ≤ 8 secondes), chez un chat présentant un saignement anormalement abondant, par une plaie de petite taille.
CONDUITE À TENIR
Trois cas de figure :
1 – Le chien vient de manger de la mort aux rats :
Il l’a fait sous vos yeux, ou bien vous rentrez d’une course d’une demi-heure, et vous trouvez la boîte de mort aux rats éventrée, et le chien qui remue la queue à côté :
Téléphonez-nous pour signaler que vous arrivez, et amenez-nous l’animal le plus rapidement possible (photos ci-dessous). Dès son arrivée, nous lui injecterons un produit qui le fera vomir. Si un beau tas de grains ou de granules colorés se trouve effectivement dans le vomi, le plus gros du danger sera alors écarté. Par précaution, le chien recevra tout de même un traitement de trois semaines de vitamine K1.
Izzy, petite Jack Russel de deux mois, vient d’émerger de la cave en ramenant fièrement un sachet de mort aux rats (photo de droite) : une injection a fait vomir la chienne (photo de gauche : Izzy juste après les vomissements), évacuant ainsi le poison encore présent dans l’estomac. Afin de ne prendre aucun risque, le traitement est complété par plus de trois semaines de vitamine K1 en comprimés.
Une variante de ce premier cas : vous avez trouvé votre chien ou votre chat en train de jouer avec un rongeur décédé (ou en train de l’avaler) : a priori, pas de danger : la quantité de mort aux rats contenue dans un rongeur n’est pas suffisante pour empoisonner un chien ou un chat. Si l’on ne veut prendre aucun risque, on pourra toujours faire une prise de sang pour réaliser un temps de Quick, et mettre l’animal sous vitamine K, mais le risque est quasiment nul.
2 – Le chien a mangé de la mort aux rats il y a quelques heures :
Vous rentrez du travail, et cet imbécile de chien a éventré la boîte de mort aux rats, et a tout mangé. C’était peut-être il y a quatre ou cinq heures, et dans ce cas, le produit n’est plus dans l’estomac. On essaye tout de même de le faire vomir, et rien dans le vomi. Le poison est déjà dans l’intestin, et il n’y a plus rien à faire pour le récupérer.
Pas de panique : comme nous l’avons vu, le temps que l’anti-vitamine K agisse, que les facteurs de coagulation du chien s’épuisent, qu’une occasion de saigner se présente… nous avons plusieurs jours devant nous. Si l’on veut être tranquille, on pourra faire une prise de sang pour mesurer le temps de Quick avant de commencer le traitement, pour être sûr qu’il n’y a pas de danger immédiat.
Le chien va donc recevoir de la vitamine K1, d’abord en injection, puis en comprimés, et ce pendant au moins trois semaines. Attention, la vitamine K1 n’est pas le produit qui fait coaguler, elle permet juste la synthèse des facteurs II, VII, IX et X qui, eux, permettront la synthèse de la fibrine et la formation du caillot. À partir du moment où le chien reçoit de la vitamine K1, il recommence donc à fabriquer les facteurs de coagulation, et il faudra quelques heures avant que le stock soit reconstitué. Il y a donc course de vitesse entre mort aux rats et vitamine K. Pas d’inquiétude, si le chien a mangé sa mort aux rats il y a deux ou trois heures, la vitamine K1 aura normalement largement le temps d’agir, avant la survenue des premiers saignements.
3 – Le chien a mangé la mort aux rats il y a plusieurs jours…
… et il arrive en saignant. Là, c’est très embêtant, parce que le chien ne coagule plus, qu’il peut faire une hémorragie mortelle à tout moment, et que, comme nous venons de le voir, la vitamine K1 va mettre plusieurs heures pour agir.
Si l’animal va bien, qu’il est bien rose, que son taux de globules rouges est haut, qu’il a simplement une plaie de gencive qui saignote… on peut raisonnablement le traiter avec de la vitamine K1, en le surveillant comme le lait sur le feu. On mesure le temps de Quick toutes les douze heures, et une fois que celui-ci s’est normalisé (normalement en douze à vingt-quatre heures), le chien est tiré d’affaire : il n’y a plus qu’à poursuivre la vitamine K1 pendant trois semaines.
En revanche, si le chien est mal, très anémié, avec du sang plein le ventre ou plein le poumon… pas question d’attendre plusieurs heures que la vitamine K1 commence à agir. Il faut apporter directement au chien les facteurs de coagulation qui lui manquent. Et pour cela, une seule solution – sachant que ces facteurs, en particulier le facteur VII, se détruisent en quelques heures – transfuser le chien empoisonné avec du sang frais (photo de droite). Nous avons la chance que les groupes sanguins du chien soient différents de ceux de l’Homme, et que sur une première transfusion, n’importe quel chien puisse recevoir le sang de n’importe quel autre chien. Encore faut-il que le chien empoisonné tienne le coup, pendant le temps nécessaire à trouver un donneur, et à lui prélever du sang. Le saignement s’arrête très rapidement avec la transfusion, et l’on dispose alors des quelques heures nécessaires pour que la vitamine K commence à agir. Là aussi, le traitement sera d’au moins trois semaines.
Un problème qui se pose toujours est celui du donneur de sang : le donneur officiel de la clinique (Ravel, photo de gauche), n’est plus tout jeune, et un chien ne peut pas, de toute façon, donner son sang trop souvent. Si les propriétaires du chien à transfuser peuvent disposer d’un donneur de plus de 25 kg (format d’un berger allemand ou d’un labrador…), celui-ci sera donc toujours accueilli avec plaisir !
Photos anciennes (1995 !) d’un doberman empoisonné par la mort aux rats. Le chien est très abattu, avec un important hématome qui lui déforme la cuisse gauche (on voit que le postérieur gauche est beaucoup plus gonflé que le droit)(photo de gauche). Dans les minutes qui suivent, pendant que l’on prélève du sang sur un chien donneur, le doberman va se mettre à saigner abondamment par le nez. Après transfusion (ci-dessus à droite), les saignements s’arrêteront rapidement, et le chien pourra rentrer chez lui 48 heures plus tard, en forme, et la cuisse gauche quasiment dégonflée (photo de droite).
Table des matières
- La mort aux rats : une appellation commune à une grande variété de produits
- Quelles sont les doses de mort aux rats toxiques chez le chien ?
- Quels sont les signes d’une intoxication à la mort aux rats chez le chien ?
- Mon chien a mangé de la mort aux rats : que faire ?
- Les dangers de la mort-aux-rats pour les chiens
- Les rats adultes sont des proies trop coriaces pour les chats
- Quel symptôme pour l’empoisonnement du chat ?
- Les empoisonnements volontaires du chat
- Les symptômes d’un empoisonnement chez le chat
- Le chat est-il plus sensible que les autres animaux domestiques aux empoisonnements ?
- Intoxication aux raticides anticoagulants chez le chien et le chat
- Introduction
- Toxicité
- Symptômes
- Que faire en cas d’ingestion?
- Que faire en cas de symptômes ou d’anomalie du PT Quick?
- Arbre décisionnel
- Références:
La mort aux rats : une appellation commune à une grande variété de produits
La mort aux rats se présente sous des formes variées : céréales enrobées, blocs qui ressemblent à s’y méprendre à des friandises industrielles pour chien, granulés ou bien encore sous forme de pâte.
Hélas, la variété ne se trouve pas que dans la présentation du poison mais également dans sa composition. En Europe, il y a deux sortes de toxiques autorisés dans les produits souricides et raticides :
- les anticoagulants anti-vitamine K, qui regroupent eux-mêmes une grande variété de substances parmi le coumafène (ou warfarin), le coumatétralyl, la chlorophacinone, la bromadiolone, le difénacoum, le brodifacoum, la diféthialone et le flocoumafène. Les anticoagulants empêchent la coagulation du sang en inhibant l’action de la vitamine K. Ces produits entraînent donc la mort des rongeurs par des hémorragies massives. Les produits anti-coagulants sont les plus répandus.
- le chloralose, utilisé le plus souvent comme souricide. C’est un dépresseur du système nerveux central qui a une action somnifère à faible dose et mortelle à plus forte dose.
Quelles sont les doses de mort aux rats toxiques chez le chien ?
La dose mortelle de mort aux rats dépend bien évidemment de la nature des substances qui composent le produit. Mais, quelle que soit leur nature, des signes d’intoxication peuvent survenir chez le chien dès l’ingestion de quelques grammes d’appâts. Il est donc nécessaire de faire appel à votre vétérinaire ou à un centre anti-poison vétérinaire quelle que soit la quantité de poison ingérée par le chien même si celle-ci vous paraît faible.
Quels sont les signes d’une intoxication à la mort aux rats chez le chien ?
Les signes d’intoxication dépendent de la nature du rodonticide avalé par le chien.
En cas d’ingestion de mort aux rats à base d’anticoagulants, les premiers symptômes de l’intoxication ne surviennent qu’après 48 heures et se développent dans les 3 à 8 jours suivant l’ingestion. Les premiers signes sont une baisse d’appétit, de la faiblesse et parfois une toux qui disparaît ensuite. Ensuite, des signes liés aux hémorragies apparaissent. Il peut s’agir de saignements de nez, de présence de sang dans les selles ou de sang dans les urines, d’épanchement de sang dans une articulation (boiterie), d’anémie qui se traduit par une pâleur des muqueuses, de difficultés respiratoires et de convulsions.
En l’absence de traitement, l’intoxication provoque de graves hémorragies internes et évolue vers le coma suivi de la mort de l’animal.
En cas d’ingestion de produit à base de chloralose, les signes cliniques apparaissent beaucoup plus rapidement : dans l’heure qui suit l’ingestion. Le chien peut présenter une hypothermie (baisse de la température interne du corps) ou plus rarement une hyperthermie, des tremblements, des convulsions, une salivation excessive, une exacerbation de la sensibilité des sens appelée hyperesthésie et des difficultés de coordination des mouvements lors des déplacements.
Mon chien a mangé de la mort aux rats : que faire ?
Si votre chien a avalé accidentellement de la mort aux rats ou si vous pensez qu’il a été victime d’un acte malveillant, conduisez votre chien dans la clinique vétérinaire la plus proche et cela quelle que soit la quantité ingérée et quelle que soit la nature du raticide avalé. N’essayez en aucun cas de faire vomir le chien et de lui donner quelque chose à manger ou à boire de votre propre initiative.
Si vous le pouvez, apportez l’emballage du produit ingéré au vétérinaire afin qu’il puisse adapter le traitement à sa nature. Si vous êtes dans l’impossibilité de joindre un vétérinaire, contactez un centre anti poison vétérinaire.
Si l’animal est conduit chez le vétérinaire très rapidement après l’ingestion, ce dernier pourra pratiquer une décontamination digestive afin d’éliminer le maximum de toxique de l’organisme de l’animal.
En cas d’intoxication aux produits anti-coagulants, le vétérinaire pourra mettre en place un traitement spécifique de l’intoxication en administrant de la vitamine K à l’animal. Cet antidote n’est cependant efficace que lorsque l’animal présente déjà des symptômes d’intoxication. Son administration devra être prolongée pendant de 2 à 5 semaines.
En cas d’intoxication au chloralose, il n’existe pas d’antidote spécifique mais le vétérinaire s’attachera à traiter les symptômes de l’intoxication. L’animal devra impérativement être réchauffé pour limiter l’hypothermie qui, en l’absence de traitement, peut être fatale à l’animal.
Plus l’intoxication est prise en charge rapidement par un vétérinaire, plus les chances de survivre seront bonnes pour l’animal.
Les dangers de la mort-aux-rats pour les chiens
Certaines spécialités existent en sachets biodégradables que l’on utilise tels quels car ce sont les rongeurs qui sont sensés les ouvrir. Ces substances toxiques se trouvent sous plusieurs formes : en poudre, sous forme d’avoine décortiquée, de blocs ou granules d’appats, voir même de pâte molle. A savoir que certains de ces produits ne sont accessibles qu’aux entreprises de dératisation car strictement réservés à l’usage professionnel.
Chaque substance à son mode d’action et son traitement. Autrefois les rodonticides étaient à base d’arsenic, mais aujourd’hui ils sont le plus souvent composés d’anticoagulants : dérivés de coumarine, Bromadiolone ou Diféthialone (dernière matière active découverte, troisième génération, efficace à faible dose et en une seule ingestion), etc…
Il existe de nombreuses autres substances : dérivés de la thiourée, phosophides, bromethalin, scilliroside, thallium, strychnine (paralysant respiratoire), crimidine (convulsif), etc…
Généralement, il faut couvrir ou mélanger le rodonticide avec des aliments choisis pour attirer les rongeurs. Ces appats mortels sont du coup également très attirants pour les chiens. Sans compter qu’il est toujours possible que votre chien joue ou mange une souris déjà empoisonnée par le raticide !
Sécurité et Réglementation
Un raticide est généralement de classe de toxicité 3. À cause de sa grande nocivité, il y a des règles générales de sécurité très importantes à suivre lorsque les gens en utilisent :
- Ne pas porter à la bouche (ni le produit, ni les mains salies à son contact)
- Ne pas ingérer
- Eviter de toucher à main nues (bien se laver les mains si jamais)
- Conserver hors de la portée des enfants et des animaux
- Conserver à l’écart des aliments et boissons pour homme ou animaux
- Ne pas manger, ni boire, ni fumer pendant l’utilisation du produit
- En cas d’ingestion par l’homme, consulter immédiatement un médecin en lui montrant l’emballage ou la notice d’emploi du produit
- En cas d’ingestion à un animal auxquel il n’était pas destiné, consulter immédiatement un vétérinaire en lui montrant l’emballage ou la notice d’emploi du produit
- Conserver le produit uniquement dans son récipient d’origine
En cas d’ingestion :
Si vous soupçonnez que votre chien ait ingéré un raticide/souricide, il faut agir très rapidement contre l’intoxication. Ne paniquez pas et agissez le plus rapidement possible, il va de la vie de votre animal, car le rodonticide peut agir en quelques heures suivant la dose et la substance. A partir d’un certain stade, il n’y aura malheureusement plus rien à faire.
Appelez et rendez-vous en urgence chez votre vétérinaire. Il lui administrera un antidote si c’est possible, selon le rodonticide.
Si c’est un humain qui a ingéré du rodonticide, il doit se rendre à l’hôpital en urgence !
Exemple avec Substances anticoagulantes
La majorité des raticides sont à base d’anticoagulants, nous allons donc vous parler de ce mode d’action plus en détail.
Les substances anticoagulantes (antivitaminique K) provoquent la formation d’hémorragies dans le corps qui en ingère. La constitution de caillots sanguins dans le processus de cicatrisation de plaies et empêché. Un trouble de la coagulation ne pourra être mesuré qu’après plusieurs heures.
Quant aux effets cliniques, ils peuvent mettre jusqu’à 2-3 jours pour se manifester.
C’est important d’aller immédiatement chez le vétérinaire : lorsque l’animal a commencé à saigner il est souvent trop tard… Suivant la quantité de produit ingérée, l’animal fini par mourrir d’asphyxie (le sang ne l’alimente plus assez en oxygène) après une ou plusieurs ingestions, quelques heures à quelques jours plus tard.
Symptômes :
Les premiers, et parfois les seuls symptômes sont : lethargie, dyspnée, difficulté à se mouvoir (hémarthrose).
Dans les types d’intoxication légères, il n’y a pas toujours de symptômes apparents mais les tests de la coagulation sont perturbés.
Pour les intoxication modérées s’y ajoutent hématomes, hématurie, sang dans les selles, saignement prolongé des petites plaies, saignement des gencives.
Dans les cas sévères les symptômes sont importants : hématome rétro péritonéal, hémorragies digestives sévères, hémorragies intra crâniennes avec ataxie, coma et convulsions, hémorragies internes massives avec choc.
D’autres symptômes comme l’hypotension et la tachycardie sont la conséquence des pertes sanguines.
Traitement:
L’antidote à un rodonticide anticoagulant est la vitamine K. La nécessité d’un traitement par la vitamine K1 dépend de la dose de raticide ingérée et s’il s’agit d’une ingestion unique ou répétée.
En cas de doute, un test PTQuick réalisé à plusieurs reprises permet d’adapter le traitement, qui pourra durer plusieurs semaines. En effet, le principe actif du rodonticide reste longtemps dans l’organisme, un traitement ne comprenant qu’une seule dose ou d’une durée de quelques jours serait trop bref et pourrait retarder le diagnostic.
L’administration de vitamine K1 comme traitement de base peut se faire par injection sous cutainée (pour agir rapidemment) ou par administration orale (lors d’un repas gras pour une meilleure résorption). L’injection par intra-veineuse n’est utilisée qu’en cas de siutation gravissime, lorsque les autres voies ne sont aps accessibles. L’injection intramusuclaire et évitée en raison des risques d’hématome.
La vitamine K est un coagulant qui en quantité suffisante évitera les hémorragies chez l’animal. En quantité trop importantes la vitamine K peut elle aussi être dangereuse (risques de thromboses), mais un surdosage oral est impossible.
Attention, tous les rodonticides ne sont pas anticoagulants et la vitamine K n’est donc pas efficace quel que soit le produit. Donner de la vitamine K à titre préventif est inutile (l’anticoagulant n’agit pas immédiatement) et retarderait le diagnostique.
Soyez-donc très attentifs à vos chiens dans des environnements ou il pourrait potentiellement y avoir de la mort-aux-rats, que cela soit chez des amis ou près de la grange du voisin.
Evitez surtout l’utilisation de ce genre de produits dans les environnements où des chiens ont accès !
(Article intiaielement écrit en 2006 par nos soins et remanié) Categories: Baika’s Blog, Infos, Sécurité, Soins Tags: santé, sécurité
Les rats adultes sont des proies trop coriaces pour les chats
Temps de lecture: 2 min — Repéré sur The Atlantic
Pour tout le monde, l’antagonisme entre rats et chats est une évidence. Dès l’enfance, on nous apprend que l’essence même du chat est d’être le prédateur de la souris et autres rongeurs. Et que celle de la souris est d’être la proie du chat. Avec cette idée profondément ancrée, beaucoup pensent donc que les chats sont la meilleure solution pour se débarrasser de rongeurs un peu trop envahissants. En juillet, des Parisiens ont même réclamé à leur bailleur social l’introduction de chats pour débarrasser l’immeuble des nuisibles.
Pourtant, selon une récente étude, félins et rongeurs ne seraient pas les ennemis jurés que l’on pensait. Michael H. Parsons, un chercheur américain qui projetait d’étudier les rats new-yorkais (tellement omniprésents qu’ils ont leur propre page Wikipedia) a vu son terrain d’étude envahi par des chats sauvages. Qu’à cela ne tienne, il a décidé d’étudier les interactions entre les deux animaux. Après cinq mois d’observation, il s’est aperçu que les chats étaient de très mauvais chasseurs de rats.
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Les souris, oui, les rats, bof
Pendant toute cette période, les caméras détectrices de mouvements n’ont enregistré que deux rats tués, alors que 150 se trouvaient sur la zone d’étude. Les chats sont très bons pour capturer des souris. Mais pour les rats, c’est une autre paire de manche. Adultes, ils peuvent être jusqu’à dix fois plus gros qu’une souris. Et ils sont autrement plus féroces. Grégory Glass, un professeur de l’université de Floride, explique à the Atlantic: « Une fois que les rats atteignent une certaine taille, les chats préfèrent les ignorer et vice-versa ». Ce constat est parfaitement illustré par l’une des vidéos de Parsons:
Contrairement à Tom, un vrai chat sauvage ne s’obstinerait pas à poursuivre Jerry. Ce sont des prédateurs opportunistes qui préfèrent s’attaquer aux proies faciles comme des souris ou des oisaux. Ce n’est que s’il a très faim qu’un félin s’attaquerait un rat adulte, chose qui a peu de chances de se produire dans une grande ville où la nourriture est abondante. L’un des chercheurs interrogé par The Atlantic témoigne même avoir déjà vu des chats sauvages et des rongeurs se nourrir dans les même piles de déchets, au même moment.
A VOUS qui tuez nos animaux domestiques, parfois sans le vouloir, mais juste pour vous débarrasser d’éventuels souris et rats qui hanteraient votre jardin, sachez que vous allez à la facilité en achetant du raticide et qu’avec peu d’actions, de plus non onéreuses, vous pouvez éloigner les souris et les rats sans devenir le meurtrier de nos animaux domestiques chéris et par votre faute, trop souvent regrettés.
La première des choses que j’aimerais vous dire, c’est que si vos voisins ou si vous-même possédez des chats, il n’y aura pas de souris et de rats chez vous. Pour ma part, même mes chiens font la chasse aux rats.
N’oubliez pas que les chats se promènent tous de jardins en jardins, notamment dans les résidences, alors, renseignez-vous auprès de vos voisins et vous verrez que les chats des voisins font aussi la chasse sur votre terrain.
Par ailleurs, le rat, très intelligent, établit un rapport entre le poison et son état. Par ultrason, il transmet l’information à ses amis. J’aimerais vous faire comprendre qu’en voulant tuer les rats, les premiers que vous allez tuer, ce sont nos chats !
Si malgré tout, vous voyez des rats dans votre jardin, sachez qu’il existe des moyens naturels qui les repoussent et au fond c’est bien ce que vous cherchez.
Votre but est de ne plus voir de rats chez vous, qu’importe la cause, ce qui vous intéresse, c’est le résultat.
Les rats et les souris détestent la menthe, le poivre et les citrons coupés moisis…
Vous pouvez également disposez un peu partout, dans les lieux de passage, des petites boules de coton sur lesquelles vous verserez 1 ou 2 gouttes d’huile essentielle de poivre ou de citron, ou même de menthe. Les souris et les rats détestant cette odeur, rebrousseront chemin.
Pensez aussi à planter de la menthe: plantez des pieds de menthe, de préférence aussi sur leurs lieux de passage. Les souris et les rats détestant aussi ette odeur, ils rebrousseront chemin.
S’il vous plaît, prenez cette information au sérieux car trop de nos animaux sont empoisonnés par vos mains aujourd’hui. Je vous rappelle que l’empoisonnement génère des douleurs atroces avant de provoquer la mort et que vous tuez le chat qui allait dans les jours qui suivent vous débarrasser des rats et des souris que vous souhaitez combattre.
J’en appelle à votre patience et à votre intelligence, si ce n’est à votre amour de nos animaux domestiques.
SI VOTRE CHAT OU VOTRE CHIEN VIENT D’ETRE EMPOISONNE
La première chose à faire et de l’emmener chez le vétérinaire qui le mettra sous perfusion. Cependant, si c’est un dimanche et qu’il faut agir vite, ayez toujours chez vous DE LA VITAMINE K1 à lui donner de suite.
Demandez dès aujourd’hui conseil à votre vétérinaire car selon la matière active du poison, les chances de survie de votre animal ne sont pas les mêmes.
Quel symptôme pour l’empoisonnement du chat ?
Les empoisonnements volontaires du chat
Selon les centres antipoison, les polluants sont responsables d’un empoisonnement de chat sur trois. Les polluants englobent tout un tas de choses comme le fioul, les huiles essentielles, les lessives, les pesticides, les détergents. En somme, tout ce qui souille l’eau, l’air et le sol est nuisible à votre cher compagnon domestique. On trouve généralement ces produits dans le garage et la buanderie.
Parfois l’empoisonnement est involontaire, car réalisé par mégarde ou méconnaissance de la toxicité des produits pour le chat. Mais les centres antipoison le qualifient de volontaire, car les propriétaires des animaux en utilisent consciemment. Par exemple, ils appliquent des lotions anti-moustiques à leur chat. Ou leur donnent de l’aspirine ou du paracétamol pour faire baisser leur fièvre… Prenez donc le temps de lister tous les produits toxiques pour votre chat, qui lui sont accessibles dans votre maison. Vous verrez qu’il y a de quoi tomber malade ! Et vous comprendrez ainsi mieux ses troubles de la digestion…
Les symptômes d’un empoisonnement chez le chat
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Intoxication au paracétamol
Le chat qui a avalé du paracétamol vomit et salive abondamment. On observe également d’autres symptômes, comme une anémie (destruction des globules rouges), ainsi qu’une atteinte du foie qui ne peut plus détoxifier le sang. Cela entraîne des œdèmes, une difficulté à marcher ainsi que des convulsions. Les muqueuses deviennent jaunes puis bleues. Votre chat a froid, tremble. Il risque de mourir au bout de deux jours s’il n’est pas pris en charge rapidement. Bien entendu, ne donnez aucun médicament à votre chat sans consulter un vétérinaire…
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Intoxication à l’ibuprofène et à l’aspirine
Les symptômes de l’empoisonnement du chat, dans ce cas, englobent la perte d’appétit, une anorexie, en plus des vomissements et des diarrhées. L’estomac devient acide, la circulation du sang est perturbée. Votre chat souffre d’ulcère, saigne de l’intestin. Vous remarquez alors des selles noires avec des traces de sang. Le chat a des douleurs abdominales ainsi que des problèmes respiratoires. Il urine souvent, se déplace difficilement. Si l’empoisonnement est important, il tombe dans le coma puis décède.
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Intoxication à certains aliments humains
Le chocolat, l’alcool, les poireaux, les champignons, les oignons, les échalotes, l’ail, le raisin, les avocats ne sont pas digérés par le chat. S’il en consomme, il aura des diarrhées, se mettra à vomir, trembler, et salivera abondamment. Évitez donc de lui donner des restes après vos repas. Il est plus sain pour lui de ne manger que des croquettes.
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Intoxication dans le jardin
L’empoisonnement le plus fréquent par les plantes chez le chat se fait avec les lys. Le chat vomit, a la diarrhée. Il peut également s’empoisonner avec le muguet, le laurier-rose, l’if et les produits anti-limaces répandus dans le potager. Lorsqu’il mange des animaux intoxiqués par des produits chimiques comme le raticide, l’insecticide et le taupicide, il tremble et risque de chuter dans le coma selon la dose ingérée. La » mort-aux-rats » provoque, elle, une hémorragie interne. Enfin, leur instinct de chasse les amène parfois à attraper des crapauds ou des chenilles. Et… là encore, danger !
Le chat est-il plus sensible que les autres animaux domestiques aux empoisonnements ?
Maintenant que vous connaissez la liste des produits ou plantes toxiques pour votre chat, le risque d’empoisonnement est plus faible. Cependant, le chat étant un animal curieux, joueur, et qui plus est, très propre (passant une bonne partie de son temps à se lécher), il s’intoxique facilement. En jouant avec une plante nocive puis en se léchant, par exemple. Les chats sont aussi plus sensibles que les autres animaux aux empoisonnements, car leur foie est plus fragile. D’où les symptômes récurrents de diarrhées et de vomissements.
Intoxication aux raticides anticoagulants chez le chien et le chat
Cet article est destiné aux professionnels: les termes techniques utilisés peuvent ne pas être compris par tous.
La plupart des raticides sont à base d’anticoagulant. La nécessité d’un traitement par la Vitamine K1 dépend de la dose de raticide ingérée. En cas de doute, un PTQuick réalisé à plusieurs reprises permettra de poser l’indication. Le traitement aura une durée minimale de 4 semaines.
Introduction
Chaque année le Centre antipoisons reçoit environ 750 appels(*) impliquant un rodenticide (produit pour tuer les rongeurs). La majorité des accidents (70%) surviennent chez l’animal. Chez l’homme les expositions aux rodenticides concernent autant les enfants que les adultes. Chez l’enfant il s’agit surtout d’ingestion accidentelle de faibles quantités. Chez l’adulte 20% des appels concernent une ingestion volontaire.
Parmi les raticides en cause dans les appels, 10% sont à base de chloralose et 65% à base d’anticoagulants. Dans 25% des cas la substance active est inconnue.
La majorité des raticides sont à base d’anticoagulants. Ces substances augmentent le risque de saignement par leur action sur la vitamine K. La vitamine K assure la transformation des précurseurs des facteurs de coagulation II, VII, IX et X en leur forme active. Les raticides anticoagulants diminuent la quantité de vitamine K active disponible, entraînant une pénurie de facteurs de coagulation. Une perturbation de la coagulation ne sera perceptible que lorsque la concentration d’un des facteurs aura diminué de 70%. Le facteur VII a la plus courte demi-vie qui est de 5 heures. Un trouble de la coagulation ne pourra être mesuré qu’après 15 à 24 heures. Quant aux effets cliniques, ils mettront deux à trois jours à se manifester.
Parmi les raticides, outre les anticoagulants, un certain nombre d’autres produits (généralement plus anciens) sont encore utilisés. Les recommandations ci-dessous ne concernent que les intoxications par anticoagulants. Pour ces derniers, l’emballage mentionne généralement qu’il s’agit d’un produit actif sur la coagulation du sang et que l’antidote est la vitamine K1. Au moindre doute sur la composition d’un produit prenez contact avec le Centre Antipoisons (070 245 245).
Toxicité
La LD50 (dose à laquelle 50% des chiens meurent après administration unique) est comprise entre 0.25 mg/kg pour le brodifacoum et 50 mg/kg pour le difenacoum. Pour un chien de 20 kg cela correspond à 100g d’un appât à base de 0,005% de brodifacoum. Il faut cependant tenir compte des remarques suivantes:
- Il s’agit d’une LD50. La plus petite dose létale n’est pas connue.
- Cette LD50 a été établie sur un petit nombre d’animaux d’expérience.
- Certaines races de chien sont plus sensibles.
- Les ingestions de raticides à répétition sont courantes et passent souvent inaperçues.
Poser une indication de traitement selon la quantité de raticide ingérée est le plus souvent difficile.
La demi-vie de la warfarine est de un à deux jours mais les anticoagulants à longue durée d’action ont une demi–vie beaucoup plus longue, allant jusqu’à 170 jours! Lorsqu’un traitement est entrepris, il sera donc de longue durée: plusieurs mois de traitement sont parfois nécessaires.
Un traitement ne comprenant qu’une seule dose ou d’une durée de quelques jours n’a aucun sens et peut retarder le diagnostic.
Symptômes
Après ingestion, il peut y avoir des vomissements spontanés.
Les premiers, et parfois les seuls, symptômes chez les chiens sont:
- Lethargie.
- Dyspnée.
- Difficulté à se mouvoir (hémarthrose).
Les intoxications peuvent être:
- Légères:
- Pas de symptômes apparents.
- Tests de la coagulation perturbés.
- Modérées:
- Hématomes.
- Hématurie.
- Sang dans les selles.
- Saignement prolongé des petites plaies.
- Saignement des gencives.
- Sévères:
- Hématome rétro péritonéal.
- Hémorragies digestives sévères.
- Hémorragies intra crâniennes avec ataxie, coma et convulsions.
- Hémorragies internes massives avec choc.
D’autres symptômes (hypotension, tachycardie) sont la conséquence des pertes sanguines.
Que faire en cas d’ingestion?
Cela dépend de la quantité de produit ingéré et s’il s’agit d’une ingestion unique ou répétée.
Comparé à un rat ou une souris, le chien doit avaler une quantité assez importante de produit pour s’intoxiquer. Les rats et les souris sont non seulement plus petits mais également plus sensibles aux anticoagulants.
Souvent, il est impossible de déterminer la quantité avalée par le chien. De plus, des ingestions dans les jours ou les semaines qui précèdent sont fréquentes et passent souvent inaperçues.
Il existe deux situations:
- Prise unique d’une petite quantité (léché, avalé quelques grains, une petite bouchée) d’un produit dont la concentration indiquée sur l’emballage est de 0,005% (en cas de doute, contacter le Centre Antipoisons): aucune mesure nécessaire. Une erreur d’estimation étant toujours possible, prendre contact avec un vétérinaire en cas d’apparition d’un des symptômes mentionnés ci-dessus.
- Dans tous les autres cas:
- Pour une ingestion récente (< 1 heure), il faut faire vomir le chien et lui administrer ensuite du charbon activé.
- Prévoir une analyse de sang (PT Quick):
- 24 à 48 heures après l’ingestion.
- 72 à 96 heures après l’ingestion.
Lorsque le PT Quick est anormal, la vitamine K1 sera donnée.
Que faire en cas de symptômes ou d’anomalie du PT Quick?
La vitamine K1 constitue le traitement de base.
- Administrer de préférence PO (mélangée à un repas gras pour une meilleure résorption).
- Quand la voie orale n’est pas possible, administration par voie SC.
- L’injection IV n’est utilisée qu’en cas de situation gravissime, lorsque les voies orales et SC ne sont pas accessibles.
- Eviter l’injection IM en raison des risques d’hématome.
- Oralement, un surdosage en vitamine K1 est impossible.
PS1: Donner de la vitamine K1 à titre préventif est inutile (peu après l’ingestion d’anticoagulant les réserves en vitamines K1 sont suffisantes), et retarde le diagnostic.
PS2: Après normalisation du PT Quick, le chien reste très sensible à toute nouvelle ingestion d’anticoagulant. Une petite quantité peut alors occasionner des symptômes.
En cas de symptômes légers ou d’anomalie du PT Quick:
- Vitamine K1: dose de charge de 5 mg/kg – Eventuellement, une deuxième dose le même jour (lorsque la première dose a été donnée tôt dans la journée) – Les deux jours suivants: 5 mg/kg une fois par jour – Ensuite, pendant 4 semaines: 2.5 mg/kg/jour.
- Warfarine: le traitement peut être stoppé après 1 semaine.
- Après l’arrêt de la Vitamine K1: contrôle du PT Quick 2 et 4 (si 1er résultat normal) jours plus tard – redémarrer la vitamine K1 si nécessaire.
En cas d’hémorragies sévères:
Transfusion de sang 20 ml/kg (rapidement pour la première moitié ensuite lentement) et Vitamine K1 (voir ci-dessus).
Attention! La vitamine K3 ( = ménadione ) disponible sous forme de bisulfite sodique ne peut PAS être utilisée comme antidote.
Arbre décisionnel
Références:
(*) données de 2018