Pourquoi mon chien mange ses crottes ? Explication sur la coprophagie
- Un trouble de développement, notamment lorsque le chiot de plus de 4 mois n’a pas été capable d’intégrer certains autocontrôles,
- Le stress,
- L’hyperactivité,
- La boulimie,
- L’ennui,
- La peur, notamment chez les chiens qui ont été violemment punis suite à un accident de propreté,
- Le vieillissement : lorsqu’un vieux chien âgé (en fin de vie) mange ses crottes et qu’en parallèle il devient malpropre et adopte certains comportements d’un chiot, on parle de dépression d’involution. C’est une sorte de régression.
- L’exiguïté du lieu de vie : les chiens qui sont sans cesse enfermés dans un minuscule enclos pratiquent la coprophagie pour ne pas vivre dans leurs excréments.
- Un déficit en amylase : lorsque cette enzyme vient à manquer, le chien digère mal l’amidon qui se trouve dans certains aliments. C’est notamment le cas des aliments secs de piètre qualité (croquettes). Les excréments du chien contenant alors beaucoup d’amidon, l’animal les mange au même titre qu’un aliment quelconque.
- Une insuffisance pancréatique : cette pathologie entraîne une mauvaise absorption des nutriments et certains aliments ne sont pas digérés. Ils se retrouvent donc dans les matières fécales sans avoir subi de transformation. Le chien juge donc ses excréments tout à fait consommables.
- Une inflammation chronique de l’intestin ou de l’estomac : la coprophagie est fréquemment favorisée par les troubles de la digestion comme les problèmes intestinaux et les problèmes gastriques.
- Une parasitose intestinale : la présence de parasites dans les intestins compromet le processus digestif et l’absorption complète des nutriments qui sont éliminés en l’état dans les excréments du chien,
- Un trouble hormonal,
- Une tumeur cérébrale…
Force est de constater que le chien se comporte ainsi rarement par jeu, ce qui n’est toutefois pas à exclure.
Un chien adulte coure-t-il un danger s’il mange ses crottes ?
Le chien adulte qui pratique la coprophagie court les risques suivants :
- Une haleine extrêmement nauséabonde,
- Une contamination par :
- Des champignons (contamination mycosique),
- Des parasites (contamination parasitaire),
- Des virus (contamination virale),
- Des bactéries (contamination bactérienne).
Si les excréments contiennent un agent contaminant, le chien coprophage peut tomber gravement malade, d’autant plus s’il est déjà fragilisé par un problème de santé ou s’il est très âgé. Le risque de pathologie est également plus élevé chez un chiot de quelques semaines que chez un chien adulte en pleine forme.
Il ne faut cependant pas négliger les risques que pose la coprophagie. C’est pourquoi il est vivement recommandé de consulter le vétérinaire à la moindre alerte. Pour remédier à ce comportement, il est bien évidemment indispensable d’en identifier la cause. Le maître du chien doit donc pouvoir fournir au praticien toutes les indications qu’il juge utiles pour l’aider à orienter son diagnostic.
Une thérapie s’impose lorsque la cause de la coprophagie est comportementale et elle peut être complétée par un traitement médicamenteux. Si l’origine est d’ordre alimentaire, il suffit souvent de changer l’alimentation du chien mais cela doit être fait de façon insensible. Il faut bien évidemment opter pour des aliments d’excellente qualité nutritive et veiller à ce que le chien mange suffisamment. Enfin, la prise en charge d’une coprophagie d’origine médicale passe obligatoirement par le traitement de la pathologie en cause après qu’elle ait été clairement diagnostiquée.
SCIENCE – Si vous avez un chien, vous êtes peut-être concerné par ce problème. Le meilleur ami de l’homme a parfois la fâcheuse tendance d’ingérer ses excréments. Ou ceux de ses camarades. Voire d’autres espèces.
Un comportement qui intrigue depuis des années les scientifiques. Car à côté de ça, les chiens sont en général dressés pour ne pas déféquer à la maison et ont donc un rapport un peu aversif à leur caca.
C’est pour en savoir plus que des chercheurs ont réalisé un sondage, interrogeant plus de 3000 propriétaires de chiens, rapporte Scientific American.
Les résultats, dévoilés dans une étude publiée dans la revue Veterinary medecine and science, permettent de mieux comprendre ce phénomène, appelé coprophagie.
Un comportement régulier
D’abord, si celui-ci est répandu, il est loin d’être majoritaire. En effet, dans un premier sondage de 1500 personnes, seules 16% des personnes interrogées ont vu leur canidé manger des excréments de chiens au moins six fois (seuil à partir duquel le comportement peut être considéré comme commun, estiment les chercheurs). Près d’un sondé sur 4 (23%) a déjà vu son chien s’adonner à ce festin peu ragoutant au moins une fois.
Dans la seconde étude, les chercheurs ont remarqué que parmi ceux qui ont vu leur chien manger des selles régulièrement, 62% estiment que leur chien fait de la coprophagie de manière journalière et 38% au moins une fois par semaine.
Par ailleurs, endiguer ce phénomène semble peine perdue. Seuls 1 à 4% des sondés ont réussi à changer l’habitude de leur chien. Et essayer d’utiliser un des « médicaments » vendus dans le commerce fonctionne encore moins: moins de 2% des chiens ont changé de comportement après ingestion de ces traitements.
Cause ancienne ?
Mais pourquoi font-ils cela? La réponse se profile difficilement. En analysant les réponses des sondages, les chercheurs ont eu du mal à établir de vraies différence entre les chiens qui dégustent leur caca et les autres. Cela ne semble pas lié au sexe, à l’âge, au sevrage ou encore au dressage du canidé. Leur diète ne semble pas éloignée non plus.
Les chercheurs ont par contre trouvé quelques pistes, statistiquement significatives. D’abord, les chiens coprophragiques semblent être plus voraces que les autres. Ensuite, il semble que ce genre de comportement a plus de chances d’avoir lieu quand il y a plusieurs chiens dans la maison.
Et, surtout, dans 85% des cas, les selles ingérées étaient plutôt récentes (moins de deux jours).
A partir de ce dernier constat, les auteurs de l’étude émettent une hypothèse. Ce comportement pourrait être apparu via le biais de l’évolution, quand les ancêtres des chiens étaient encore sauvages. Le but? Dégager le lieu de vie des déjections afin d’éviter que le sol soit contaminé par des parasites se développant dans les selles.
Mais il faudrait d’autres travaux pour vérifier si cette piste peut expliquer ce comportement si étrange (et dérangeant pour les maîtres).
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