Table des matières
- Bouvier mongol
- Le bouvier mongol : mais quel est donc ce chien dont tout le monde parle ?
- Un chien vénéré
- Une rumeur a failli venir à bout de ce chien
-
Circuits et voyages
Mongolie
- HEURE LOCALE
- MONNAIE ET CHANGE
- LANGUE
- TELEPHONE
- SHOPPING
- PHOTOS ET FILMS
- CUISINE
- BOISSON
- FETES
- POURBOIRES
- QUELQUES BONNES MANIERES
- LEXIQUE
- BIBLIOGRAPHIE
- Un canidé typé
- Un animal au service de l’homme
- Un chien victime de la rumeur
- Protecteur et doté de » pouvoirs magiques » et d’une » spiritualité «
- Un sens de l’orientation très développé
- Voyager en Mongolie avec son chien
- Informations pratiques pour le vol
- Informations pratiques pour l’hébergement
- Les matériels à emmener
- Attention aux chiens mongols
- le chien jaune de mongolie
Bouvier mongol
L’Hotocho (connu également sous le nom de Bouvier mongol en français, ou Bankhar en mongol) est l’une des plus anciennes races de chien au monde, et peut-être aussi l’une des plus méconnues. Ses défenseurs prétendent même qu’il fait partie des races des tous premiers chiens que l’homme ait jamais domestiqué, du fait de son patrimoine génétique exceptionnel.
En effet, l’Hotocho est une véritable force de la nature, et les tribus nomades mongoles utilisent ce molosse depuis des siècles pour protéger les troupeaux de bétail des attaques d’animaux sauvages, essentiellement des loups et des léopards des neiges.
Les traditions lui prêtent même des propriétés » magiques « , en plus de ses vertus de protecteur : chaque été, en période de sécheresse, les éleveurs de Bouvier mongol recouvrent leur chien d’un drap en laine pour faire venir la pluie. Ils utilisent également leurs poils trempés dans de l’huile pour soulager leurs douleurs articulaires. L’Hotocho est si important pour les communautés autochtones mongoles qu’il était enterré sur les hauteurs des collines, comme les notables, afin d’être plus proche des dieux.
Pourtant, dans les années 60, l’Hotocho est passé de demi-dieu à véritable plaie à éradiquer, suite à des rumeurs injustifiées l’accusant de propager la peste. Les abattages systématiques et la méfiance accrue envers les spécimens restants ont mené à la quasi-extinction de la race.
Lancé en 2011, le programme Mongolian Bankhar Dog Project entend changer la donne. Il réhabilite la race en l’intégrant dans un programme plus large de préservation des steppes mongoles, de la faune, de la flore et des traditions des communautés y vivant. Il conduit notamment à mener des campagnes d’éducation auprès des populations sur les apports de ce chien à la communauté. Il chapeaute également les élevages d’Hotochos pure souche et travaille à l’inscription de la race à la Fédération Cynologique internationale (FCI), de manière à en fixer définitivement le standard et établir les pedigrees des chiens existants.
Le bouvier mongol : mais quel est donc ce chien dont tout le monde parle ?
Le Bouvier mongol a beau être l’une des races les plus anciennes du monde, elle fait partie des moins connues. Elle a même failli disparaître. Et pourtant, elle refait surface depuis qu’une association d’éleveurs est parvenue à la sauver.
D’un chien héroïque et admiré de tous, le Bouvier mongol est devenu en peu de temps un indésirable. Avec ses 65 cm en garrot et ses 50 à 60 kilos, il imposait le respect. Ce molosse était l’ami des nomades. Il veillait sur eux et protégeait leurs troupeaux de yacks, de chevaux, de moutons et de chèvres, y compris contre les léopards des neiges et les loups :
Un chien vénéré
Il n’avait peur de rien et était même investi de » pouvoirs magiques » : l’été, pendant les périodes de sécheresse, les éleveurs recouvraient leur chien d’un drap en laine pour faire venir la pluie. Ils utilisaient également ses poils, trempés dans de l’huile, comme remède contre les douleurs articulaires.
Le Bouvier mongol avait même le privilège d’être enterré sur les hauteurs des collines, comme les plus nobles êtres humains, afin d’être plus proche des dieux.
Une rumeur a failli venir à bout de ce chien
Pourtant, quasiment du jour au lendemain, ce chien si apprécié est devenu l’objet d’une rumeur qui a bien failli le faire complètement disparaître. Dans les années 1960, après des siècles au service de l’homme, le Bouvier mongol est devenu un véritable » pestiféré » : il propageait la peste, maladie mortelle pour l’homme. De très nombreux chiens ont été alors abattus, tandis que l’humain perdait de plus en plus confiance en ce chien.
Persécutée, la race aurait pu s’éteindre, mais grâce aux efforts d’éleveurs, elle bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt. Le Bouvier mongol retrouve désormais son rôle ancestral de gardien de troupeaux. La Mongolie compte quelque 900 000 nomades, soit un tiers de la population du pays. Ce chien, qui se vend 1700 euros à des étrangers (mais bien moins cher pour des nomades), a donc un rôle très important à jouer !
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Circuits et voyages
Mongolie
HEURE LOCALE
GMT +8 soit un décalage horaire de + 6h00 en été + 7h00 en hiver, par rapport à la France.
MONNAIE ET CHANGE
La monnaie nationale est le Tugrik (MNT).
Taux en 2014 : 1 € = environ 2369 Tugrik
Change impossible en Europe. Exportation des devises interdites.
Il est fortement conseillé de se munir d’euros en bon état sous peine de se voir refuser son argent dans les bureaux de change. Il est possible de retirer de l’argent dans les établissements bancaires sur présentation d’une carte de crédit visa. De même, les chèques voyage peuvent être changés à la banque du commerce et du développement à Oulan Bator (avec commission).
LANGUE
La langue nationale est le mongol. Elle est d’origine ouralo-altaïque au même titre que le turc. Le russe reste très souvent compris par les personnes âgées. L’alphabet est le cyrillique depuis le début du siècle dernier.
TELEPHONE
On peut obtenir des communications internationales dans les hôtels à Oulan Bator. La poste centrale vend des cartes téléphoniques pour appels internationaux. La couverture GSM s’arrête aux portes de la capitale et dans certaines provinces quand vous vous trouvez en hauteur mais cela est complètement aléatoire.
Pour passer vos appels :
- De France en Mongolie, composez le 00 976 + indicatif de la ville + numéro local
- De Mongolie en France : 00 33 + indicatif de la région (sans le 0) + 8 chiffres du numéro local
ELECTRICITE
220 Volts. La plupart des prises électriques est de type européen (2 fiches rondes). Mais en province, l’électricité n’est souvent disponible que quelques heures par jour, mieux vaut prévoir une lampe de poche.
SHOPPING
Vêtements et objets en feutre, pulls et écharpes en cachemire, bottes, chapeaux, tapis, instruments de musique traditionnels et objets en cuir.
PHOTOS ET FILMS
S’il est conseillé de demander la permission pour prendre une photo, ne jamais proposer de payer pour la prendre, cela encourageait une forme de mendicité.
CUISINE
La cuisine mongole est principalement composée de produits laitiers, de riz, de blé et de viande bouillie. A tester le lait de jument fermenté (airak), le « fromage-caillou » dur comme de la pierre, le bouillon avec ou sans raviolis à la viande, les yaourts locaux (tarag) et les galettes de crème cuite (orom).
BOISSON
L’eau n’étant pas potable, il est indispensable de boire de l’eau traitée ou de l’eau minérale achetée en bouteille capsulée, en vente en ville et dans les campements de yourtes. Nous recommandons la consommation de l’eau naturelle traitée quand cela est possible, cela évite une surconsommation des bouteilles plastiques. La boisson nationale en Mongolie est l’aïrak, lait de jument fermenté. On boit également du thé salé.
FETES
La fête du Nadaam (fête nationale) est célébrée chaque année les 11,12 et 13 juillet (anniversaire de la révolution mongole de 1921) à Oulan Bator et dans les provinces mongoles.
Vous pourrez assister aux festivités reprenant les trois sports symboles du pays, que sont la lutte, le tir à l’arc et les courses de chevaux.
La fête de Tsagaan Sar (Lune blanche) marque le début de la nouvelle année lunaire, en janvier ou en février.
POURBOIRES
Si le pourboire n’est pas obligatoire et dépend de votre appréciation, il est d’usage d’en donner un quand on est satisfait des prestations.
Sachez que le pourboire est un » plus « , en aucun cas il ne se substitue au salaire du personnel.
A titre indicatif, nos voyageurs ont l’habitude de donner au minimum l’équivalent (par personne et par jour) de :
- 1,5 € ou 2 $ pour les chauffeurs
- 3 € ou 4 $ pour les guides
En ce qui concerne le personnel local (porteurs, serveurs,…), les usages sont très variables.
Dans tous les cas, il est recommandé de caler le montant du pourboire que vous souhaitez donner au niveau de vie du pays, comme nous le faisons en France (le prix d’un paquet de cigarettes de marque locale, d’une bière, d’un soda ou d’un repas peut vous donner un aperçu de l’économie locale)
Pour information, le revenu mensuel moyen par personne est inférieur à 60 euros.
QUELQUES BONNES MANIERES
On accepte les offrandes de la famille (thé, aïrak…) lorsqu’on est invité sous la yourte.
On garde une tenue vestimentaire correcte, évitez short, débardeur ou jupe trop courts.
LEXIQUE
Sènne bénoo Bonjour
Baïrtla Merci
Tsougèr De rien
Baïrtè Au revoir
In hid bè ? Combien ça coûte ?
Tani nir khin bè ? Comment vous appelez-vous ?
Mini nir…. Je m’appelle…..
In vo bè ? Qu’est-ce que c’est ?
Hidze ? Quand ?
Khanne ? Où ?
Timm Oui
Ougoui Non
Dzaa Ok
Outchlarè Excusez-moi
Bi Mitkoui bènne Je ne sais pas
Bi eulgokhgoui bènne Je comprends pas
Bi frants koune Je suis français
Djorrlon Les toilettes
Ounetè Cher
Khiamda Pas cher
BIBLIOGRAPHIE
Guides de voyage
- Le guide Lonely Planet en anglais (édition 2011)
- Le guide Olizane (édition 2009)
- Le guide Peuples du Monde (éditions de l’Adret – 2009)
- Le guide Petit Futé (édition 2007)
- Le guide Lonely Planet en français Transsibérien (édition 2006)
Livres et romans
- » Promenade en Mongolie, le regard des Dieux « ,de Stéphane Bouvier, Anne Mayer & Gaël Brasseur, (Editions de la Boussole – 1999)
- » La Mongolie « , de S.Dars (Ed. Petite Planète)
- » Terre Mongole « , de Etienne Dehau (Edition Amez – 1994)
- » Vingt jours et un, un séjour dans le Haut Altaï « , de Galsan Tschinag
- (Editions Métailié – 1998)
- » Une enfance dans le Haut Altaï « , de Tschinag / Petit (Editions Métailié)
- » L’Empire des steppes, Attila, Gengis Khan, Tamerlan « , de René Grousset
- (Editions Payot – 1960)
- » Voyage dans l’Empire mongol, 1253-1255 » (Editions Imprimerie Nationale – 1997)
Un molosse à crinière, de couleur noire et feu, mesurant près de 75 cm au garrot et pesant 50 à 60 kg chez le mâle (65 cm, 45 à 50 kg, chez la femelle), qui faillit disparaître, purement et simplement, victimes de gens bien trop crédules.
Un canidé typé
Avec ses poils longs, le bouvier mongol est proche du rottweiler allemand ou du bouvier bernois suisse. Il appartient au groupe morphologique dit des molossoïdes, caractérisé par un museau plutôt court et une tête ronde comme le Montagne des Pyrénées, le Saint-Bernard, le berger yougoslave, le dogue argentin ou même le petit carlin. Bref, un beau chien, Canis familiaris, selon Carl Von Linné, naturaliste suédois du XVIIIe siècle, » descendant d’une des plus anciennes races de chiens du monde « , selon Delgeriin Tserenkhand.
Un animal au service de l’homme
Âgé de 34 ans, Delgeriin Tserenkhand fait partie d’une Association de protection du bouvier de Mongolie, un animal étroitement lié à la vie des nomades, éleveurs dans l’âme, qui l’utilisaient à la fois pour se protéger des prédateurs, essentiellement le loup, et surtout accompagner et garder les troupeaux de yacks, chevaux, chèvres et moutons. Dans ce pays qui a la plus faible densité de population au monde (1,9 habitant/km2), chaque famille en possédait au moins un.
Un chien victime de la rumeur
Malheureusement, dans les années 1960, se répandit une terrible rumeur populaire : le bouvier mongol propageait la peste, maladie infectieuse transmise par une bactérie, autrefois mortelle pour l’homme. Une fausse nouvelle qui lui valut d’être abattu en masse, alors même que sa place dans la tradition et même la spiritualité mongoles disparaissait progressivement. » Sauver les chiens ça revient à sauver la culture mongole « , affirme Delgeriin, qui possède un élevage de sept chiens, bien dressés, dans la steppe, non loin de la capitale Oulan-Bator.
Protecteur et doté de » pouvoirs magiques » et d’une » spiritualité «
» Les bouviers sont des chiens très particuliers « , observe-t-il. » Ils sont à l’aise avec les gens et les troupeaux, et ont un instinct fortement protecteur à l’approche des prédateurs. Sans eux, les nomades sont diminués « .
Le bouvier, que les Mongols appellent » bankhar » – les voisins russes de Bouriatie le nomment » hotocho » –, aurait des » pouvoirs magiques « , à en croire la culture traditionnelle. En cas de sécheresse, les nomades recouvraient leur chien d’un drap en laine, dans l’espoir de faire venir la pluie. Par ailleurs, en cas de douleurs articulaires, ils mettaient ses poils à tremper dans de l’huile, qu’il suffisait d’appliquer sur les articulations. De plus, le bouvier partage » la même âme » que les humains, assure Delgeriin. Un statut qui lui vaut d’être enterré en haut des collines, afin d’être plus près des dieux.
Un sens de l’orientation très développé
Aujourd’hui, grâce aux efforts de protection, le bouvier retrouve petit à petit son rôle traditionnel de gardien de troupeaux auprès des 900 000 nomades, qui représentent encore près du tiers de la population du pays. Lorsqu’une famille installe sa yourte et son troupeau dans un nouvel endroit, le bouvier marque son territoire afin de signaler sa présence aux prédateurs potentiels. Doté d’un bon sens de l’orientation, on raconte qu’un chien amené à Oulan-Bator où il s’est enfui, est réapparu, un mois plus tard, dans son campement d’origine, à plus de 1 000 km de là.
» Le bouvier court vite, il est plus lourd que le loup de Mongolie et plutôt violent lorsqu’il se retrouve face à un autre chien ou à un léopard des neiges « , observe Bruce Elfstrom, fondateur du Mongolian Bankhar Dog Project, une association américano-mongole qui agit pour la réintroduction du quadrupède auprès des nomades. Les résultats ne se font pas attendre. » Un éleveur avait perdu 80 chèvres et moutons pendant un an avant de se décider à acheter un bouvier. L’année suivante, il n’en avait perdu que 40 « , raconte M. Elfstrom.
Depuis peu, Delgeriin Tserenkhand a aussi ouvert un chenil en ville, où il vend ses chiots 1 700 € aux acheteurs étrangers. Mais, pour les nomades, il les vend moins cher.
Enghebatu Togochog est le président du Centre d’informations sur les droits de l’Homme en Mongolie intérieure. Il vit à New York.
L’exploitation des mines de charbon en Mongolie intérieure a commencé il y 5 ans. Elle s’est particulièrement intensifiée il y a deux ans dans la région de Xiliingol. Les autorités chinoises n’ont vraiment pas été honnêtes dans cette histoire. En 2001, elles ont lancé un vaste plan de ‘migration écologique’ dans différentes zones habitées par les éleveurs mongols. Elles leur ont demandé de quitter la région et de s’installer dans les grandes villes afin de permettre au sol de se régénérer. Mais tout ceci n’était qu’un prétexte. En 2009, les autorités de Pékin ont décidé que la Mongolie intérieure serait « la base énergétique de la Chine » et elles ont laissé s’installer de très nombreuses compagnies d’exploitation minière exactement à l’endroit qui devait être ‘protégé’.
Les personnes qui ont manifesté début mai sont soit des Mongols qui ont résisté à la politique de relocalisation, soit des personnes qui sont revenues au bout de quelques années parce qu’elles n’arrivaient pas à s’intégrer dans les grandes villes majoritairement peuplées de Hans.
« Ces terres sont devenues une véritable zone de non-droit dont toutes les compagnies disposent à leur guise au mépris des autochtones »
Aujourd’hui, la situation est très grave. Les sols sont surexploités, les pâturages où travaillaient les bergers ont été dévastés par le passage des camions. La végétation souffre du manque d’eau car les mines ont énormément pompé dans les réserves souterraines. La conséquence de tout ça sera inévitablement une accélération de la désertification de la région. Ces terres sont devenues une zone de non-droit dont toutes les compagnies disposent à leur guise, au mépris des autochtones. D’après nos informations, la compagnie qui employait les chauffeurs accusés d’avoir tué Mergen n’avait pas d’autorisation pour exploiter ce terrain.
La politique des autorités chinoises est de plus en plus hostile aux Mongols. L’objectif, aujourd’hui, est clairement d’éliminer notre culture. Ces dernières années, une politique de fusion des écoles dispensant un enseignement en mongol a été mise en place. Résultat, les établissements sont de moins en moins nombreux et de plus en plus éloignés des logements. Beaucoup d’élèves ont été obligés d’abandonner l’école, d’autres ont intégré des établissements chinois. C’est pour ça que le peuple se réveille. Si l’on ne peut ni apprendre sa langue, ni suivre son mode de vie, on arrive à un point critique et le peuple mongol risque de disparaître.
À la Mongolie, terre rude de hauts plateaux et de déserts, est d’abord associé le nom de Gengis-khan, qui, au XIIIe siècle, se fraya un empire de l’océan Pacifique jusqu’au cur de l’Europe. Cet empire mongol et la pax mongolica qu’il fit régner durèrent deux siècles, le temps pour les civilisations conquises d’assimiler ces guerriers nomades dont on retiendra la conversion au bouddhisme sous la poussée des Ming. Si l’on considère que cet immense État, pris en tenaille entre deux géants, connut la tutelle chinoise du XVe siècle jusqu’à la révolution chinoise de 1911 qui mena la Mongolie l’indépendance de 1920, puis la tutelle russe, de 1924 à 1989, force est de constater que la Mongolie, dirigée depuis 1996 par une coalition démocratique, a chèrement gagné son autonomie
Une tribu parmi d’autres
Dès le IIIe siècle avant notre ère, les hauts plateaux d’Asie centrale ont vu circuler d’est en ouest ou d’ouest en est, entre la mer de Chine et la mer Noire, des tribus nomades souvent rivales, vivant d’abord des produits de la chasse et de la cueillette, puis de l’élevage, et exerçant tour à tour une prédominance sur leurs voisines. Au temps où s’unifiait la Chine sous son premier empereur, Qin Shihuandi, les Xiongnu dominaient la steppe, puis vinrent les Xianbei, les Tujue, les Ouïgours, les Kirgiz, les Kitan que les historiens qualifient de » proto-mongols » et qui fondèrent en Chine du Nord la dynastie des Liao, et enfin les Djourchètes, qui leur ravirent le pouvoir en 1125 et fondèrent, toujours en Chine du Nord, la dynastie des Jin. Mais bientôt une autre tribu d’Asie centrale, celle des Mongols, dont le terrain de nomadisation s’étendait au sud-est du lac Baïkal, vit naître en son sein, en 1162 (ou 1167, selon les sources), un fils de berger dénommé Temüdjin, dont L’Histoire secrète des Mongols une chronique dynastique écrite vers 1240 nous dit qu’il avait » du feu dans les yeux et de l’éclat sur le visage « . Son père étant mort, empoisonné par le clan rival des Tatars, Temüdjin et ses frères et surs furent élevés dans la pauvreté et le dénuement par une mère admirable. Devenu adulte, il n’eut de cesse de se venger et, pour ce faire, rechercha des alliances. La première qui se présenta à lui fut une jeune fille, Börte, de la tribu des Onggirad comme sa mère. Elle aussi, dit la chronique, avait » de l’éclat sur le visage et du feu dans les yeux « . Elle lui donnera quatre fils. Ensuite Temüdjin fit appel au chef de la tribu des Kereid, To’oril-khan, qui avait été l’allié juré ou anda de son père, et enfin à un camarade de jeu, Djamuka, qu’il choisit lui-même pour anda. Ainsi entouré, le jeune chef mongol entreprit de se soumettre les tribus avoisinantes et, en moins de dix ans, réussit à multiplier par vingt son territoire d’origine, ses troupeaux et ses biens. Tout lui réussissait, il était un chef né, un meneur d’hommes, un stratège aussi rusé que courageux. En 1206, ayant réuni pour la première fois une grande assemblée ou khuriltaï de ses chefs de tribu, il fut proclamé par eux Tchinggis-khaan, grand khan universel, empereur, celui qu’on appellera désormais en Occident Gengis-khan, le fondateur de l’empire mongol.
L’empire mongol
Avec une logique implacable, l’empereur poursuivit ses conquêtes, s’emparant au cours des cinq années qui suivirent le khuriltaï, de tous les territoires limitrophes où régnaient d’autres maîtres de la steppe. À partir de 1211, son ambition se porta même sur la Chine du Nord dont son entourage lui avait vanté les richesses et les avantages, jusqu’alors inconnus de lui : la civilisation sédentaire et agricole, la centralisation du pouvoir, la levée des impôts, l’organisation de l’armée. Malgré l’obstacle que constituait, pour les archers mongols, la grande muraille de Chine, Mukhali, un lieutenant de Gengis-khan, réussit en 1215 à ravir Pékin aux mains des Jin, puis à pénétrer en Mandchourie et en Corée. Se tournant alors vers l’ouest, l’empereur, aidé de ses quatre fils, fit progresser ses troupes jusqu’au lac Balkach, s’empara des villes prestigieuses de Boukhara, Samarcande et Kaboul, envahit les plaines du sud de la Russie et le royaume des Bulgares de la Volga. L’Europe prit peur en voyant s’approcher les hordes tartares. Mais en 1225, parvenu aux rives de l’Indus, Gengis-khan rebroussa chemin pour reprendre le contrôle du petit royaume de Xi-xia, au sud de la Mongolie, qui tentait de lui échapper, et c’est alors, dans les derniers jours d’août 1227, qu’il mourut dansa la province chinoise du Gansu, des suites d’une chute de cheval survenue l’année précédente. Son corps, ramené solennellement dans sa contrée d’origine, y fut enterré en grand secret et n’y a toujours pas été retrouvé. Au-delà des souvenirs sanguinaires laissés par ses conquêtes, Gengis-khan est vénéré par son peuple pour son génie militaire, son sens de l’honneur, sa fidélité en amitié, son aversion pour toute lâcheté ou trahison, sa tolérance en matière de religion. Il a été proclamé en 2000 » homme du millénaire « . Sa succession et le partage de son immense empire posèrent plus d’un problème. Son fils aîné, Djötchi, qui devait hériter des terres les plus lointaines, était mort quelques mois avant lui ; ce furent donc ses deux fils, Orda et Batu, qui se partagèrent son territoire. Le deuxième fils, Djagataï, reçut en apanage la Transoxiane avec Boukhara et Samarcande. Le troisième, Ogödeï, désigné comme dauphin par l’empereur lui-même, hérita des régions situées au sud et à l’ouest du lac Baïkal. Enfin le dernier, Tolui, » gardien du foyer » selon la coutume mongole, hérita de la Mongolie elle-même et des terres conquises en Chine du Nord. Malgré d’âpres querelles dynastiques et trois régences successives des belles-filles du grand empereur, les conquêtes gengiskhanides durèrent encore près d’un siècle, couvrant en finale, vers 1310, toute la Chine et presque toute l’Asie centrale. En Chine en effet, un fils de Tolui, Khubilaï, fonda la dynastie des Yuan, tandis qu’un autre de ses fils, Hülegü, devint maître de l’Iran (Perse). Güyük, fils d’Ogödei, hérita du Tarbagataï ; Orda et Batu, respectivement de la Sibérie occidentale et de la Russie méridionale. Des témoignages précieux nous ont été fournis sur cette période notamment par des voyageurs occidentaux : le franciscain italien, Jean de Plan Carpin, envoyé par le pape à la cour de Güyük en 1246, Guillaume de Rubrouck, un franciscain de la Flandre française, envoyé par Louis IX à Möngke, dans son palais de Karakorum en 1253-1254, Marco Polo, le marchand vénitien, attaché à la cour de Khubilaï à Pékin en 1275-1297. Tous, et bien d’autres témoins encore, s’émerveillèrent de la prospérité et des innovations de l’empire gengiskhanide et de la » pax mongolica » qu’elle faisait régner d’un bout à l’autre de l’Eurasie.
Sous les Ming et les Qing
Peu à peu toutefois, dans le courant du XIVe siècle, le démembrement de l’empire entraîna sa faiblesse, tant démographique qu’économique et politique, et deux grands courants se firent jour : les Mongols orientaux, héritiers directs du grand Gengis et qui entendaient conserver leurs prérogatives, et les Mongols occidentaux, simples princes ou taïdji apparentés il est vrai aux gengiskhanides, mais qui rêvaient de créer un nouvel empire dont ils seraient les maîtres. La dynastie des Ming, qui venait de se constituer en Chine du Sud, profita de cette situation pour s’engouffrer dans la brèche. Malgré quelques tentatives, courageuses mais vaines, de restauration de leur empire disloqué, les Mongols durent se soumettre aux Ming (1368-1644). Ceux-ci favorisèrent l’introduction en Mongolie du bouddhisme dit » jaune » l’école réformée de Tsongkhapa qui jouera un rôle aussi important qu’imprévu dans l’avenir du pays. En 1644, une dynastie mandchoue, celle des Qing, ravit le pouvoir aux Ming et le garda jusqu’en 1911. Une organisation à la fois militaire et administrative fut mise en place, tant en Mongolie méridionale qu’on appellera par la suite, en fonction de la Chine, » Mongolie-Intérieure » qu’en Mongolie d’ethnie majoritairement khalkha, au nord du Gobi la future » Mongolie-Extérieure « . Des gouverneurs envoyés par le pouvoir central de Pékin, veillaient avec soin sur ces provinces lointaines et mirent en place toute une législation concernant le statut social des princes, des moines et des éleveurs, sans parler des taxes et des corvées dues à l’empereur.
De l’autonomie à l’indépendance
Le déclin du pouvoir des Qing, en même temps que l’ouverture en 1860 d’un consulat russe à Ourga nom attribué par les Russes à l’Ikh Khuree, le Grand Monastère bouddhique et l’agglomération qui l’entourait donnèrent lieu à une certaine ouverture d’esprit, laquelle engendra petit à petit un désir d’indépendance. Princes, dignitaires bouddhiques et éleveurs, tous unis autour du supérieur du Grand Monastère, le Bogdo Ghegheen ou Saint Lumineux, demandèrent l’appui de la Russie pour se libérer du joug chinois. Après un premier refus, la révolution chinoise de 1911, qui vit le dernier empereur mandchou, Pu-Yi, chassé de son trône, favorisa leur projet et la Mongolie s’autoproclama indépendante, avec le Bogdo Ghegheen comme souverain, le 1er décembre 1911. Mais c’était compter sans les puissances voisines. Tant les Russes que les Chinois entendaient prendre ou garder une certaine maîtrise du territoire mongol et de ses habitants. S’ensuivirent de nombreux traités bi- ou tripartites qui aboutirent pour la Mongolie, en 1915, au statut ambigu d’État autonome, mais sous suzeraineté chinoise et protectorat russe La révolte populaire de 1919 menée par Sükhe-Bator et Tchoïbalsan, jointe à l’entrée en scène du Japon et des Russes blancs du baron Ungern, marquèrent une étape nouvelle dans l’accès à l’indépendance. Le Parti populaire mongol, fortement encouragé par la toute nouvelle URSS, vit le jour en 1921 et procéda aussitôt à la nomination d’un gouvernement provisoire. Peu après la mort inopinée de Sükhe-Bator en 1923 et celle du Bogdo Ghegheen en 1924, la République populaire de Mongolie fut instituée le 26 novembre 1924 et sa première constitution, adoptée. La capitale du pays s’appela désormais Oulan-Bator Ulaanbaatar khot, » la ville du héros rouge » en hommage à Sükhe-Bator Sükhbaatar, » le héros à la hache « .
Une république populaire, de type soviétique
De 1924 à 1989, la République populaire de Mongolie (RPM), ancienne Mongolie-Extérieure, vécut au rythme de Moscou, contrairement à l’ancienne Mongolie-Intérieure qui, restée au sein de la République populaire de Chine, en devint en 1947 une région autonome. La RPM suivit en tout le modèle soviétique : dans ses structures politiques et administratives, ses plans quinquennaux de développement économique, son organisation sociale. Grâce aux Russes et à leur soutien financier, le pays se modernisa, une université d’État vit le jour à Oulan-Bator et un alphabet cyrillique adapté à la langue mongole s’imposa dans les écoles, la presse et l’édition. On se mit à exploiter le charbon et le cuivre, les éleveurs furent groupés en coopératives et le chemin de fer transmongol, greffé sur celui du transsibérien, facilita les communications avec Moscou d’une part et Pékin de l’autre. En contrepartie, dans les années trente, sévit une violente persécution contre les moines bouddhistes, accusés de faire obstacle à la modernisation du pays. La presque totalité des sept cents monastères du pays furent détruits et des milliers de moines furent sauvagement mis à mort. La population globale du pays s’accrut néanmoins, passant de moins de 700 000 habitants en 1925 à plus de 2 millions en 1989. Le cheptel, qui restait la principale ressource des Mongols puisque les deux tiers d’entre eux continuaient de pratiquer le pastoralisme nomade, s’accrut lui aussi, passant de 13 millions de têtes de bétail en 1924 à plus de 23 millions en 1980.
La Mongolie d’aujourd’hui
Dans la foulée de la chute du mur de Berlin en 1989 et du déclin du communisme en Europe de l’Est, un mouvement démocratique se fit jour aussi en Mongolie où, pour la première fois, des élections libres et multipartites furent organisées en 1990, suivies de la nomination d’un président de la République et d’une nouvelle constitution en 1992. Désormais, lentement mais sûrement, les institutions politiques du pays évoluent vers toujours plus de démocratie, avec des élections présidentielles et législatives tous les quatre ans, l’accès à la propriété privée, la participation du pays aux grandes instances internationales, l’intensification des relations diplomatiques avec 141 États, dont le Vatican, en 1999. Le passage à l’économie de marché, la privatisation de la terre, la libéralisation des prix et l’appel aux investissements étrangers marquèrent un certain progrès dans le domaine économique. Mais la Mongolie reste un des pays les plus pauvres du monde, où 27 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. D’où ses constants appels de fonds à la Banque mondiale, au Fonds monétaire internationale, au Programme des Nations Unies pour le développement, à la Banque asiatique de développement, aux » pays donateurs « , en particulier la Russie, la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Les organisations non gouvernementales contribuent pour leur part à l’aide humanitaire et sanitaire, à la lutte contre le fléau des » enfants des rues » plus d’un millier en permanence, rien qu’à Oulan-Bator, en 2000 , à l’accueil des plus démunis. Les principales sources de richesse de la Mongolie restent son cheptel moutons, chèvres, bovins, chevaux chameaux suivi des industries extractives charbon, spath fluor, cuivre, molybdène, or. En matière de commerce extérieur, les importations de la Mongolie portent principalement sur les carburants, les biens d’équipement et les produits alimentaires avec, pour principaux fournisseurs, la Russie, la Chine, la Corée du Sud et le Japon. Ses exportations consistent avant tout en minerais de cuivre et en molybdène, en cachemire et en laine avec, pour principaux clients, la Chine, les États-Unis et la Russie. Dans le domaine éducatif, il faut signaler le développement de l’enseignement supérieur, le remplacement progressif du russe par l’anglais comme seconde langue, les bourses d’étude et les stages à l’étranger, les échanges culturels bilatéraux. L’ordinateur et le téléphone portable sont devenus monnaie courante dans les villes, mais les offres d’emploi sont loin de correspondre à l’accroissement du nombre de diplômés. La liberté religieuse, inscrite dans la constitution de 1992, voit refleurir le bouddhisme tibétain largement majoritaire dans le pays mais aussi l’islam et le chamanisme, et même s’implanter le christianisme sous ses diverses formes catholiques, protestants, orthodoxes.
La Mongolie en quelques chiffres
Superficie : 1 566 500 kilomètres carrés (soit près de trois fois la France).
Altitude moyenne : 1 580 mètres.
Population : 2 400 000 habitants (soit 1,5 hab. au kilomètre carré), dont 800 000 à Oulan-Bator.
Moyenne d’âge : 70 % des Mongols ont moins de 28 ans, 4 % seulement ont plus de 65 ans.
PIB par habitant : 416 USD.
Cheptel : 30,1 millions de têtes de bétail, dont 13,8 millions de moutons, 10,2 millions de chèvres, 3 millions de bovins, 2,6 millions de chevaux, 322 000 chameaux.
Jacqueline Thevenet Juillet 2004 Copyright Clio 2020 – Tous droits réservés Bibliographie
L’Empire des steppes : Attila, Gengis-Khan, Tamerlan René Grousset Payot, Paris, 2001 |
Mongolie : le vertige horizontal (LB) Patrick Bard Autrement, Paris, 2002 |
Mongolie Sarah Dars Seuil, Paris, 1979 |
Les Mongols : un peuple à la recherche de son histoire Walther Heissig J-C. Lattès, Paris, 1982 |
La Mongolie Jacques Legrand PUF, Paris, 1976 |
Mongolie Claire Sermier et Etienne Dehau Olizane, Genève, 2000 |
Ciel bleu : une enfance dans le Haut Altaï Galsan Tschinag Métailié, Paris, 1999 |
James Chambers.Traduction de l’anglais par Bernard Blanc
Payot, Paris, 1988
Voyager en Mongolie avec son chien
Établir un certificat sanitaire en règle et à jour auprès d’un professionnel
Tout comme l’identification et la vaccination antirabique, le certificat sanitaire est un sésame pour la Mongolie pour votre chien. Cet important papier doit être un original établi par un vétérinaire officiel (DDPP) dans les 10 jours avant votre départ.
Faire un tirage antirabique
Pour information, celui-ci n’est pas obligatoire pour l’aller. Par contre, il est exigé au moment de votre retour.
NB : La réalisation de toutes ces formalités peut prendre pas mal de temps. Il est donc fortement conseillé de les effectuer bien avant votre départ : au moins 6 mois avant le jour J. Pour ne rien oublier, n’hésitez pas à prendre contact avec l’ambassade de la Mongolie et demander le plus d’informations possible.
Informations pratiques pour le vol
Il faut savoir que de nombreuses compagnies aériennes n’acceptent pas les animaux dans leurs appareils. Vous devez donc faire plusieurs recherches pour connaitre celles qui pourront admettre votre chien. Ceci fait, trouvez tous les renseignements utiles concernant » le transport d’animaux » des compagnies avant de faire votre choix final. Faire cette opération vous aidera à bien organiser votre voyage avec votre compagnon : bagages à emporter, matériels à acheter, etc.
Quelques compagnies aériennes acceptant les animaux de compagnie
Si vous désirez partir en Mongolie avec votre chien, voici 4 compagnies aériennes qui accepteront de transporter votre animal :
- MIAT
- Aeroflot
- Air China
- Korean Air
Les conditions pour que votre chien soit admis par MIAT
MIAT Mongolian Airlines est la compagnie aérienne nationale mongole. C’est la compagnie aérienne la plus choisie pour desservir la Mongolie. Les animaux, comme les chiens, sont admis dans ses avions. Toutefois, certaines conditions sont à respecter.
Chien en cabine
- Le chien doit rester dans sa cage de transport et être capable de bouger aisément une fois dedans
- Le poids du chien et de la cage ne doit pas dépasser les 5 kg
- Les dimensions de la cage (longueur/largeur/hauteur) ne doivent pas excéder les 115 cm
- La cage doit être fabriquée dans une matière solide : métal, bois, ou plastique
Chien mis en soute
- Le poids du chien et de la cage ne doit pas dépasser les 32 kg
- Les dimensions de la cage (longueur/largeur/hauteur) ne doivent pas excéder les 158 cm
- La cage doit être fabriquée dans une matière solide : métal, bois, ou plastique
Les trois autres compagnies aériennes citées ci-dessus proposent à peu près les mêmes conditions pour transporter les animaux. Rendez-vous sur leur site ou appelez directement leur service client pour obtenir de plus amples informations. Posez toutes les questions qui vous inquiètent, aussi insignifiantes soient-elles pour éviter les mauvaises surprises. En effet, ce sont les petits détails qui peuvent gâcher le voyage dans la plupart des cas.
Informations pratiques pour l’hébergement
En Mongolie, comme ailleurs, la majorité des hôtels n’acceptent pas les animaux. Ainsi, vous devrez faire de nombreuses recherches avant de tomber sur un établissement adéquat. Pour accélérer votre recherche, n’hésitez pas à faire des recherches ciblées sur les moteurs de recherches pour hotels. Encore ici, il faut que vous fassiez cette opération bien avant votre départ. Cela vous permettra dans la même foulée de profiter de tarifs moins onéreux.
Autres alternatives
La plupart des touristes qui voyagent avec leur chien n’aiment pas trop réserver des chambres d’hôtel. Pour cause, très peu admettent les animaux et les recherches prennent du temps. Ainsi, ils optent pour des solutions faciles comme :
- Louer un appartement : de nombreux propriétaires proposent des places pour les animaux de compagnie. Ils sont même aptes à les garder pour quelques heures si vous décidez de sortir.
- Emmener une tente et camper dans la nature.
Vous pourrez également dormir dans des camps de yourtes ou chez l’habitant. Dans ce cas, tenez-nous informé de votre envie de partir en voyage avec votre chien afin de nous assurer qu’il n’y aura aucun problème avec nos hôtes.
Les matériels à emmener
Pour réussir un voyage avec un chien en Mongolie, il y faut bien préparer vos bagages. Une escapade avec un animal de compagnie requiert en effet quelques matériels essentiels à avoir sur soi pour le confort de la bête et pour une question pratique. Ainsi, n’oubliez pas d’emporter en plus de vos bagages :
- Un sac à dos spacieux pour transporter vos nécessaires ainsi que ceux du chien : laisse, jouets, croquettes, bouteille d’eau etc.
- Un petit kit pour le chien : un panier (et une couverture), des sacs à crottes, une trousse de toilette, une ou deux gamelles (pour la nourriture et l’eau), une muselière si nécessaire, etc.
- Une boite à pharmacie dans le cas où votre chien prendrait des médicaments particuliers ou aurait besoin de soins (pince à tique, bandages, gans, antiseptique…).
- Un sac à part pour transporter les papiers importants du chien (et éventuellement les vôtres) en toute sécurité
- Une cage de transport habilitée par les compagnies aérienne pour transporter votre chien dans l’avion et dans les autres moyens de transport
Cette liste n’est pas exhaustive. À vous de rajouter ou d’enlever des matériels selon vos besoins et vos habitudes.
Attention aux chiens mongols
La Mongolie n’échappe pas aux chiens errants. Bien qu’ils ne courent pas les rues, il n’est tout de même pas rare d’en croiser. Chiens de rue, on est jamais à l’abri de leur réaction face à la rencontre d’un autre chien, et du votre en l’occurrence. Dans les steppes, beaucoup de nomades ont aussi des chiens. Souvent très gentils, il est préférable de se méfier de leur réaction avec un chien étranger.
Il est donc très important pour vous et votre animal de le garder en laisse en ville et à l’approche de villages, de camps de yourtes et d’habitations pour éviter tout accident. Vous pourrez laisser les chiens faire connaissance tranquillement tout en restant proche afin d’intervenir rapidement si besoin. N’hésitez pas à demander à votre hôte quelques informations sur le comportement et le caractère de son chien. Garer à l’esprit que les chiens mongols sont souvent des chiens libres et surtout des chiens de gardes souvent utilisés pour éloigner les loups et autres prédateurs des troupeaux.
le chien jaune de mongolie
notes de production
La Mongolie a acquis son indépendance en 1921, elle compte 2 751 314 habitants pour une superficie totale de 1 566 500 km2. 90 % des habitants sont bouddhistes. Le relief privilégie le désert et les steppes. En dehors de la capitale Ulaanbatar, qui héberge plus de 800 000 habitants, la population est éparse, vivant pour la plupart de l’agriculture. De très nombreux Mongols sont nomades.
En Mongolie la population nomade voyage en fonction des pâturages servant à nourrir le bétail. Chevaux, chameaux, chèvres ou moutons sont donc des animaux essentiels à la survie des nomades, pour se vêtir, se nourrir ou se chauffer. Les nomades habitent la yourte, tente montée sur une base en bois, dans laquelle on peut trouver une cheminée et un petit autel rendant hommage aux ancêtres.
La réalisatrice Byambasuren Davaa connaît les coutumes des populations nomades du Nord-Ouest de la Mongolie, où elle passait ses vacances d’été, et où sa mère et sa grand-mère vivaient. Tourner son film dans cette région lui est donc très personnel, et elle a pris grand soin de refléter dans le détail la vie quotidienne des nomades, mettant donc à contribution la population de la région. Je pense que chacun a en soi une part de créativité. En tant que réalisateur filmant des non-professionnels, c’est à moi de les convaincre de leur talent, afin qu’en échange, ils me laissent les filmer. C’est pourquoi j’ai passé de nombreuses semaines avec toute l’équipe en leur compagnie, avant de commencer à les filmer.
Parce qu’elle vit aujourd’hui en Allemagne, où elle a étudié et où le film a été produit, Byambasuren Davaa tente d’expliquer dans son film le fossé qu’il peut exister entre le mode de vie des nomades et celui des sociétés industrialisées. La Mongolie est une terre qui change et son peuple doit changer à son tour, explique-t-elle. Le film soulève donc ces interrogations : pour moi, les thèmes principaux du film sont les suivants : Dans quelles croyances, selon quelles valeurs éduque-t-on les enfants aujourd’hui ? La tradition et la modernisation peuvent-elles cohabiter ? Que signifie la vie moderne lorsque l’on vit en nomade ? Le clivage était d’autant plus fort que l’équipe technique du film était allemande, et a donc du vivre avec la population nomade pendant les huit semaines qu’a duré le tournage. La réalisatrice croit cette réconciliation possible entre les deux mondes : lorsque l’héroïne du film rencontre la vieille dame qui lui raconte la légende du Chien jaune de Mongolie, c’est le monde des traditions qui transmet son savoir au monde moderne. Je souhaite ardemment que chacun soit suffisamment tolérant et curieux pour apprendre de l’autre. C’est sans doute cela le sens du film. Parce que je suis née en Mongolie, je vois la vie au delà de ses valeurs linéaires et matérielles. Je veux croire en un monde où traditions et modernité peuvent cohabiter avec respect et ouverture d’esprit.
Le film décrit la relation entre la petite Nansa, six ans, et un chien abandonné qu’elle a recueilli. La réalisatrice cherchait une fillette qui puisse convenir au rôle parmi les populations nomades du Nord de la Mongolie. Lorsqu’elle trouva finalement la famille qu’elle avait envie de filmer et en particulier celle qui allait interpréter le rôle de Nansa, les premiers jours furent difficiles. La relation de confiance entre la réalisatrice et sa petite interprète s’est établie progressivement. Elle explique : j’ai écrit le scénario en janvier 2004, et je suis partie en repérages dès le mois d’avril. Je cherchais une famille de nomades avec deux enfants. Au bout de trois semaines passées à rencontrer diverses familles, j’ai trouvé celle du film, que j’ai choisie car c’était des gens à la fois unis et très ouverts. Il y avait trois enfants, et j’ai eu du mal à me lier avec l’aînée, Nansa, mon héroïne. Elle était timide, sauvage même. C’est l’amour des animaux qui nous a rapprochées.
La réalisatrice Byambasuren Davaa est née en 1971 à Unlaanbatar. Elle étudie le droit international et le cinéma en Mongolie, tout en travaillant comme assistante de réalisation à la télévision nationale. Elle part en 1999 étudier le cinéma documentaire à l’école de Munich, et y réalise son film de fin d’études, L’Histoire du chameau qui pleure (1), qui sera primé dans de nombreux festivals à travers le monde. Elle tourne donc ici son second long-métrage, et choisit de parler une nouvelle fois de la relation entre l’homme et l’animal.
(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Histoire_du_chameau_qui_pleure
Comme son précédent film, ce long-métrage est une nouvelle incursion de Byambasuren Davaa dans un genre assurément naturaliste mais inclassable, à mi-chemin entre la fiction et le documentaire. Le travail avec les animaux et les acteurs non-professionnels reste en tout cas une constante de son travail au vu de ces deux oeuvres. La réalisatrice en est consciente : je pense avoir davantage fictionnalisé ce film que le précédent. Mais je n’appartiens à aucune catégorie précise. Je me situe entre le documentaire et la fiction. J’essaye de m’adresser autant au cœur et à la perception, qu’au cerveau.
Dans le conte comme dans le film, le père est réticent à l’idée d’adopter le chien abandonné. Cette question est très actuelle en Mongolie. Avec l’exode rurale beaucoup d’animaux de compagnie sont abandonnés par leurs propriétaires lorsqu’ils vont à la ville. La réalisatrice remarque : de nombreuses familles nomades abandonnent leur chien, lorsqu’elles partent s’installer en ville. Les chiens pactisent alors avec les loups, et ensemble ils attaquent les nomades encore présents. En tuant leur troupeau, ils mettent en péril leur survie.
Le lien entre l’homme et le chien dépasse le simple cadre du film. En effet, en Mongolie la tradition ancestrale assimile cette relation au cycle de la réincarnation. La réalisatrice s’explique : en Mongolie, nous croyons au cycle éternel de la réincarnation. L’âme passe d’un corps à un autre, d’une plante à un animal, puis du chien à l’homme. A l’époque contemporaine, ces croyances se perdent, ce qui affecte la relation qu’entretient l’homme avec l’animal. Car avec la société moderne ces croyances tendent à disparaître. C’est un film sur l’urbanisation de la société, les bouleversements que cela entraîne dans ce pays, les changements de vie que les nomades sont forcés de faire.
La réalisatrice s’est inspirée d’un conte traditionnel mongol, La Cave du chien jaune, pour écrire son histoire. Dans ce dernier, un chien jaune permettait la guérison d’une fille atteinte d’un mal incurable. Une vieille femme narre ce conte à la petite Nassal alors qu’elle l’avait recueillie pendant un orage. Le maître du chien, dont la fille était gravement malade, va consulter un guérisseur qui lui demande de sacrifier le chien pour que sa fille guérisse. Le père décide d’enfermer en secret le chien dans une cave où il lui apportera de la nourriture pendant longtemps, jusqu’au jour où il disparait. La fille guérit de son affection. L’explication est simple : la jeune fille voyait en secret son amoureux, mais les aboiements du chien les trahissait. Se débarrasser du chien guérissait en effet la jeune fille de son affection.
La réalisatrice précise que cette petite histoire fut à l’origine de son projet de long-métrage. C’est en septembre 2003, lors de la première projection de mon film L’Histoire du chameau qui pleure à Ulaanbatar, que quelqu’un m’a rappelé ce conte de Gantuya Lhagva que j’avais oublié, et dont la force poétique et émotionnelle m’est soudain apparue. J’ai aussitôt décidé d’en faire la base de mon prochain film.
Plusieurs principes bouddhistes sont aussi évoqués, dont celui de la réincarnation. La jeune Nassal demande à la vieille femme qui l’a recueillie si elle pouvait se réincarner en humain. La vieille lui demande alors de faire couler une poignée de riz sur le pointu d’une aiguille à coudre et de compter le nombre de grain qui s’empalent sur l’aiguille. Mais c’est impossible ! s’écrie la fillette. C’est tout aussi difficile de se réincarner en humain, c’est pour cette raison que tu dois apprécier la vie actuelle, lui répond la vieille.
En Mongolie, nous croyons au cycle éternel de la réincarnation. L’âme passe d’un corps à un autre, d’une plante à un animal, puis du chien à l’homme.
A l’époque contemporaine, ces croyances se perdent, ce qui affecte la relation qu’entretient l’homme avec l’animal. De nombreuses familles nomades abandonnent leur chien, lorsqu’elles partent s’installer en ville. Les chiens pactisent alors avec les loups, et ensemble ils attaquent les nomades encore présents. En tuant leur troupeau, ils mettent en péril leur survie…
Byambasuren Davaa
Née en 1971 à Oulan-Bator en Mongolie.