Il y a maintenant trois ans j’ai récupéré ma chienne très fatiguée, assez déprimée et pleine d’arthrose avec des difficultés pour se déplacer. Ma maman me disait qu’elle était au bout. J’ai donc décidé de la prendre chez moi de façon à pouvoir l’accompagner dans ses derniers mois à vivre voir peut-être années avec un peu de chance. Je ne travaillais pas à ce moment là et j’avais beaucoup plus de facilités pour prendre soin d’elle par rapport aux années précédentes. Je comptais aussi beaucoup sur la présence de notre fille pour redonner un coup de jeune à la chienne.
Pour un contrôle annuel classique je suis allée chez une nouvelle vétérinaire que je ne connaissais pas. J’avais choisi le cabinet parce qu’il était sur ma route pour aller faire du cheval et qu’il était récent et moderne. Avec ce côté moderne, je me suis dit que les vétérinaires seraient sûrement des jeunes, au courant de toutes les dernières nouveautés en termes de soins, car je voulais que ma chienne puisse bénéficier de toutes les avancées médicales pour l’accompagner dans sa vieillesse. Dans l’équitation, nous avons l’habitude de ce genre de démarches, je me suis dit qu’il n’y avait pas de raison que je ne le fasse pas pour ma chienne. C’est là que tout a commencé.
La chienne prenait déjà des compléments pour l’arthrose depuis plusieurs années, en discontinu. Avec la nouvelle vétérinaire nous avons mis en place différents éléments.
Table des matières
- Définition de l’arthrose
- Le traitement
- Et le budget me direz vous ? On y vient !
- Quant au temps passé …
- Quel est le traitement d’un bec de perroquet?
- Qu’est-ce qu’un bec de perroquet?
- Les traitements…
- Bec de perroquet et chirurgie
- Le syndrome de la queue de cheval chez les chiens
- Symptômes
- Causes de la queue de cheval
- Traitement
Définition de l’arthrose
L’arthrose est une maladie dégénérative plus ou moins rapide selon les cas, qui touche les articulations sans infection ni inflammation. La surface du cartilage qui enrobe l’extrémité des os se fissure, s’effrite et fini par disparaître, laissant place à des excroissances osseuses dites » becs de perroquet » qui se forment et empêchent les mouvements.
Sur cette radio des vertèbres de Ninie vues de profil, on voit bien le bec de perroquet formé par l’arthrose (indiqué par la flèche rouge).
Le traitement
- Une alimentation stricte, équilibrée et de qualité : Ninie mange des croquettes achetées en clinique vétérinaire avec tout ce qu’il faut afin de répondre à ses besoins de mamie. Je lui donne une ration pesée, identique chaque jour, du coup elle a même perdu le kilo en trop qu’elle avait (sur un chien de 6kg, ce n’est pas négligeable). Aucun autre aliment ne lui est donné (elle a même perdu l’habitude de réclamer pendant nos repas qu’elle passe à dormir dans son panier) sauf des courgettes, carottes et autres légumes dans les périodes où elle a encore faim après son repas, sur conseil de la vétérinaire. J’achète des paquets de courgettes surgelées en rondelles que je décongèle pour 2 jours et que je mélange à sa ration quotidienne. La chienne adore ça, et la panacée est quand je fais de la ratatouille ou une soupe de légumes !!! Alors là c’est le bonheur absolu !
- Un complément alimentaire à base d’acides gras essentiels (oméga 3 + chondroprotecteurs) qui à la fois apaise les douleurs liées à l’arthrose et favorise le maintien des capacités locomotrices et aide au confort de l’animal en lui permettant de garder une bonne mobilité au niveau de ses articulations. Je ne souhaite pas donner le nom ici car il est important de mettre ce genre de choses en place avec son vétérinaire traitant. Nous lui donnons en quasi continu, 1 fois par jour dans une demi boulette de canipeps©.
- Du canipeps©, une friandise à base de phytothérapie, et pratique pour administrer des comprimés: Ça c’est sa friandise de la journée ! Elle la réclame dès qu’elle voit qu’on est la fin du repas ! En effet, c’est plein de bonnes choses : de la spiruline (algue avec une action anti-oxydante et qui renforce les défenses immunitaires), ainsi qu’un mélange de plantes agissant sur le foi et les reins. Lecanipeps© est aussi très pratique : on peut sans problème y enrober les comprimés, même les plus gros.
- Des séances d’ostéopathie : l’ostéopathie existe bien pour les animaux de compagnie ! Encore un héritage du milieu équestre en ce qui me concerne, puisque les cavaliers ont l’habitude de montrer leurs chevaux à l’ostéopathe tous les ans. Raison de plus pour que Ninie y ai le droit !!! La première fois, je n’en revenais pas. La chienne a été complètement débloquée ! D’ailleurs, c’est assez drôle car quand Ninie va bien, son dos craque (très fort d’ailleurs) et quand elle est coincée, il ne craque plus ! Nous avons un suivi assez fréquent (tous les 2-3 mois environ) avec un suivi plus important en cas de crise : de façon hebdomadaire en cas de grosses douleurs, ou encore de façon plus ponctuelle en post opératoire par exemple comme ça a été le cas l’été dernier lorsque la chienne a été opérée d’une tumeur à l’oreille. La vétérinaire ostéopathe lui fait également de l’acupuncture et des séances d’électro-stimulation (pour ceux qui ont déjà fait de la rééducation chez le kinésithérapeute, c’est la même chose, ça permet d’aider à renforcer la masse musculaire !). Pour compléter, je lui fais des petits massages lorsqu’elle a de très grosses crises (ça la soulage un peu, et j’ai l’impression de pouvoir l’aider!).
- Des séances de laser thérapeutique : le laser thérapeutique permet d’améliorer le processus de régénération des cellules ce qui permet d’améliorer la cicatrisation, et donne un effet anti-inflammatoire et antalgique. Des effets qui permettent de réduire les manifestations de l’arthrose chez l’animal. La séance de laser est totalement indolore, l’animal ressent juste une légère sensation de chaleur voire de picotement, et ne dure que 5 à 10 minutes. Il n’y a pas besoin d’endormir ni d’immobiliser l’animal. De plus en plus de vétérinaires s’équipent, n’hésitez pas à en parler au votre !
- Maintien de l’activité physique : de nombreuses études le prouvent, la pratique d’une activité physique régulière doit faire partie de la prise en charge de l’arthrose chez l’humain, et donc chez le chien ! Néanmoins, en cas de grosse crise, il est important de laisser l’articulation au repos quelques jours, sans non plus aller jusqu’à un repos total afin d’éviter une ankylose de l’articulation et alors aggravation des douleurs. Le maintien de l’activité physique permet de :
- renforcer la musculature et ainsi de protéger les articulations,
- de maintenir l’amplitude et la souplesse des articulations,
- de stimuler la réparation du cartilage.
Un traitement de choc dont le résultat m’a littéralement bluffée puisque très rapidement, son état s’est amélioré. Aujourd’hui, à 16 ans, après des années de compléments alimentaires et plus de 2 ans de suivi » intensif « , on peut dire que la chienne vit très bien avec son arthrose. Nous avons eu des périodes parfois difficiles à surmonter, mais le travail d’équipe réalisé avec les vétérinaires ainsi que les infirmières permet à la chienne d’être encore avec nous aujourd’hui et en pleine forme.
Et le budget me direz vous ? On y vient !
J’ai ressorti mes factures et analysé mes dépenses afin de vous donner une indication aussi précise que possible afin de vous donner mon budget annuel qui permet d’avoir un traitement annuel optimisé. Ce budget ne tient pas compte des grosses crises et prend en compte des tarifs qui peuvent varier selon les praticiens et les lieux où vous vous fournissez.
Quant au temps passé …
Il est facile de donner un comprimé à un chien. Avec un chat c’est déjà beaucoup plus compliqué et personnellement j’appréhende le jour où je devrais le faire régulièrement avec le mien. S’occuper de donner ses traitements au chien chaque jour c’est maximum cinq minutes et encore quand il y a beaucoup de comprimés.
Pour conclure, je dirais que dans tout ça, le plus important c’est de trouver un(e) vétérinaire avec qui on s’entend bien et surtout qui soit sur la même longueur d’ondes. J’ai eu la chance de trouver quelqu’un avec une réelle sensibilité en ce qui concerne la gestion de la gériatrie du chien. Mais bien sûr ça ne suffit pas, ce lien doit être valable dans les deux sens et lorsque le vétérinaire donne des conseils/instructions, il faut les respecter à la lettre. Il ne suffit pas de dire » oui » à chaque fois qu’il / elle prescrit un traitement et ne pas le faire une fois à la maison. Il faut le dire, c’est une contrainte chaque jour mais je trouve que le jeu en vaut la chandelle.
Je tiens à remercier la vétérinaire traitante de Ninie, le Dr Pierre ainsi que la vétérinaire ostéopathe le Dr Bihet () sans qui ma chienne serait partie depuis bien longtemps et ne serait pas en train de ronfler à mes côtés pendant que j’écris cet article !!!
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Quel est le traitement d’un bec de perroquet?
Qu’est-ce qu’un bec de perroquet?
Un bec de perroquet est une excroissance osseuse se développant au niveau des os, à proximité des articulations. L’apparition du bec de perroquet est liée à une dégénérescence du cartilage, entraînant la formation de ces excroissances appelées » ostéophytes « . Ce phénomène constitue généralement une complication d’une arthrose importante. Les ostéophytes sont souvent localisés sur le bord de l’articulation malade. Ils peuvent se développer en avant des vertèbres pour donner aucun signe de douleur ni conséquences néfastes.
Par contre, le développement des ostéophytes en arrière des vertèbres, dans le canal rachidien, peut entraîner une compression des nerfs et des racines nerveuses. Dans ce cas, le bec de perroquet est à l’origine de douleur, de gêne dans les mouvements et diminue la capacité motrice des articulations. Les pertes de mouvement peuvent s’aggraver pour entraîner une impossibilité de la marche et une invalidité totale.
Cependant, ces signes peuvent être aussi bien liés à l’évolution de l’arthrose qu’à l’existence du bec de perroquet lui-même. L’irritation des racines nerveuses peuvent également engendrer des fourmillements sur le trajet du nerf. Ces excroissances osseuses sont habituellement faciles à voir sur les clichés radiographiques de la colonne vertébrale (comme un bec d’oiseau). Un bec de perroquet sur L4-L5 signifie que l’ostéophyte s’est développé sur le rachis lombaire, provoquant ainsi une irritation de la racine du nerf sciatique (la racine L5) à l’origine d’une douleur caractéristique partant de la face externe de la fesse, la cuisse, passant par le mollet et se termine au dessus du pied.
Les traitements…
Les traitements médicaux sont basés sur la diminution de la douleur et l’amélioration des troubles de la motricité. La mésothérapie est la méthode la plus courante. Elle consiste à administrer des médicaments décontractants et anti-inflammatoires chez le patient, par des injections intradermiques ou épidurales. La radiothérapie peut être également utilisée à visée anti-inflammatoire (les doses de radiation sont plus élevées). Ces méthodes thérapeutiques sont parfois associées à des prises d’anti-inflammatoires ou d’antalgiques qui permettent de soulager le patient. Les médecines douces ont également montré leur efficacité ; dans tous les cas, il est conseillé de se conformer aux conseils de professionnels en homéopathie, ostéopathie, phytothérapie, oligothérapie,…
Le port de chaussures adaptées est conseillé pour éviter de trop appuyer sur l’épine calcanéenne. Devant un bec de perroquet invalidant avec une aggravation de l’évolution de l’arthrose lombaire, la chirurgie reste le traitement ultime.
Bec de perroquet et chirurgie
La chirurgie ne constitue pas un traitement de première intention en cas de bec de perroquet.
Sont en premier lieu évalués :
– Les troubles moteurs sont-ils liés à l’existence des ostéophytes ou à l’évolution de l’arthrose ?
– Les conséquences douloureuses du développement des ostéophytes (compression intense d’une racine nerveuse)
– L’existence d’une difficulté ou impossibilité de la marche (le plus important)
– L’existence d’une mauvaise qualité de vie liée à l’invalidité, avec des risques de paralysies
La chirurgie n’est pratiquée qu’en cas d’échec des différentes méthodes de traitement devant l’aggravation vers l’invalidité.
Dans ce cas, la chirurgie consiste à libérer les racines nerveuses des compressions. Seul le médecin chirurgien est en mesure d’évaluer les risques et bénéfices d’une chirurgie, par rapport à la gravité d’une maladie. Plusieurs techniques peuvent également être pratiquées, tout en tenant compte de l’état de santé du patient, la gravité des signes ainsi que des indications et contre-indications liées à la maladie et au patient lui-même. Il serait plus rassurant de confier à son médecin chirurgien toutes ses inquiétudes concernant les risques de la chirurgie et de ne pas hésiter à lui poser des questions.
Pour aller plus loin
Les maladies de la colonne vertébrale
Dernière modification le mercredi 3 juin 2015
Le syndrome de la queue de cheval chez les chiens
Le syndrome de la queue de cheval (SCE) est un ensemble de symptômes causés par la compression ou la destruction des racines nerveuses du bas du dos du chien.
La queue de cheval est un faisceau de racines nerveuses se trouvant juste après la moelle épinière, au niveau des vertèbres lombaires. Elle couvre la région lombaire, sacrée et coccygienne.
Les chiens les plus touchés sont généralement de grande race et d’âge moyen. En outre, des races telles que le golden retriever, le berger allemand ou le rottweiler, peuvent présenter de manière parallèle une dysplasie de la hanche, qui peuvent même être confondues lors du diagnostic de manière erronée.
Symptômes
Le premier signe clinique visible est généralement la difficulté de l’animal à se lever de sa position de repos. Puis apparaîtra une diminution d’intérêt pour l’exercice, la boiterie de l’une ou des deux pattes arrière et de la douleur, lorsque vous toucherez le bas du dos de l’animal. Peut également apparaître l’incontinence fécale et/ou urinaire.
Ce syndrome peut être provoqué par de nombreuses causes et il est très important d’arriver à un diagnostic précis pour essayer de les corriger. Celui-ci est réalisé à partir d’un examen physique par le vétérinaire, radiographie et/ou Tomodensitométrie (TC ou scanner) ou Résonance Magnétique (RM).
Causes de la queue de cheval
- Anomalies congénitales structurelles (de naissance) telles que le spina bifida ou la formation d’hémivertèbres.
- Fractures et luxations des vertèbres de la zone.
- Hernie discale du dernier disque intervertébral: cela survient plus fréquemment chez les animaux ayant souffert au préalable de dysplasie de la hanche ou de luxation de la rotule.
- Spondylose: également appelée « bec de perroquet ». Ce sont des excroissances osseuses dans les vertèbres, chez des animaux âgés.
- Infections.
- Tumeurs dans les os ou les nerfs.
Traitement
Pour être précis, il sera nécessaire d’avoir un diagnostic définitif de la cause du syndrome. Il prendra en compte l’âge de l’animal, la gravité et la durée des symptômes et les possibilités économiques. Dans de grandes lignes, l’on peut choisir entre deux types de traitement:
Traitement conservateur
- Antibiotiques si la cause est infectieuse.
- Traitement de la tumeur si la cause est néoplasique (cancer): chimiothérapie ou traitement palliatif.
- Restriction du mouvement: confinement dans une cage. Les résultats sont très imprévisibles, l’incontinence ne se résout généralement pas.
- Soulagement de la douleur et limitation de la progression de l’arthrose: prise d’anti-inflammatoires, analgésiques et chondroprotecteurs.
Traitement chirurgical
Surtout dans les cas sévères ou qui ne répondent pas au traitement conservateur. L’on cherchera la décompression des racines nerveuses touchées et la stabilisation de la fracture, hernie ou luxation provoquant le syndrome. Il faudra également utiliser des analgésiques et des chondroprotecteurs.
Traitement palliatif
Dans les cas où il est impossible de rétablir la normalité à l’animal, il faudra essayer de rendre sa vie aussi normale que possible.
Autres aides
Harnais de soutien pattes arrière; grâce à ces harnais, vous pourrez supporter une partie du poids de l’animal afin qu’il puisse marcher plus efficacement.
Chariots roulants pour chien; grâce à ces voiturettes, votre chien pourra se déplacer facilement, aussi bien s’il est atteint d’immobilité totale des pattes que partielle.
Traitement de la douleur: il faudra TOUJOURS recourir aux anti-inflammatoires et/ou analgésiques lorsque vous remarquerez que votre chien souffre. Il est possible d’utiliser des anti-inflammatoires naturels de façon chronique, diminuant ainsi les effets néfastes des médicaments.
Physiothérapie: elle peut être d’une grande aide, que vous ayez choisi la chirurgie ou le traitement conservateur.
Laura Perez – Vétérinaire d’Ortocanis