Animaux de compagnie : un refuge pour accueillir les bêtes abandonnées à Toulon
Certains animaux de compagnie passeront leur été dans un refuge car leur maître les y a abandonné… Laisser le toutou ou animal de compagnie pour les vacances : un geste malheureusement encore répandu. Gribouille, Beethoven ou Felix sont souvent abandonnés le long des routes ou sur les aires d’autoroute. Dans la région, certains refuges d’animaux sont submergés comme à Toulon. Nos équipes se sont rendues dans celui du Lagoubran. Un reportage de Patrick Deus et Franck Farrugia.
Actuellement, ils sont 48 à être pensionnaires. Un chiffre maximal pour ce refuge qui affiche complet la plupart de l’année.
Les animaux abandonnés dans les refuges peuvent être adoptés.
Visite au refuge des chats de #Lagoubran à #toulon . Un bonheur de voir ces frères et soeurs rassemblés face à l’adv…https://t.co/JYBHzMmqyl
— Archer France (@ArcherFrance) 1 mars 2017
A Toulon, comme dans de nombreuses villes, il existe plusieurs refuges pour animaux qui cherchent à placer ces animaux de compagnie. Une quinzaine de lieux d’accueil, pensions ou refuges sont présent dans le département du Var.
Le refuge de Brignoles
près de Toulon
Le refuge de Brignoles a été installé par la Fondation Assistance aux Animaux dans les années 90 à une association qui fermait afin d’éviter l’euthanasie des animaux qui l’occupaient alors. Aujourd’hui il accueille environ 60 chiens et 60 chats.
Les chiens disposent de grands boxes avec des niches confortables et isolantes leur permettant à la fois de se protéger du froid, mais aussi de la chaleur. En été, chaque box dispose de sa petite piscine où les pensionnaires peuvent se rafraichir et s’amuser à loisir. Comme dans tous les refuges de la Fondation, les chiens bénéficient de sorties quotidiennes dans un parc de détente leur permettant de se dépenser.
La grande chatterie est composée de cabanes confortablement aménagées de couchages, d’arbres, de jouets et de tous les accessoires permettant aux chats de se sentir chez eux. Une cabane a même été aménagée spécialement pour les plus timides, avec une chatière leur permettant d’y accéder en toute discrétion.
Le refuge de Brignoles fonctionne grâce à une équipe dévouées à nos petits amis, en veillant sur eux, en les soignant, en tentant de leur faire oublier le passé parfois douloureux dont la plupart ont été les victimes.
La Fondation Assistance aux Animaux ne pratique pas l’euthanasie de convenance. En venant adopter dans une de nos structures, vous faites donc deux bonnes actions : Le bonheur d’un animal qui va pouvoir libérer une place pour un autre dans le besoin.
Le plus grand refuge du Var est en danger de fermeture imminente, au détriment de la vie des 220 chats qu’il abrite. » Si aucune solution n’est trouvée immédiatement, nous risquons de déposer le bilan. Il ne nous reste qu’un mois de trésorerie d’avance… « , s’inquiète Jocelyne Thomas, trésorière de l’École du chat d’Ollioules.
Créée en 1994, la structure recueille, nourrit et soigne des félins abandonnés ou sortis de la rue. Elle leur offre une seconde vie et tente de leur trouver un nouveau foyer. En plus des chats adultes, le refuge est en charge de 164 chatons placés en famille d’accueil.
20.000 € pour finir l’année
Depuis sa création, le refuge est financé par l’association Bourdon, qui possède aussi le terrain sur lequel l’École du chat est installée. Mais depuis deux ans, cette dernière a considérablement réduit les subventions pour la structure de protection animale sans véritable raison. Alors que jusqu’en 2017, le refuge obtenait une aide financière annuelle de 84 000 euros, l’an dernier elle a été réduite à 50 000 euros. La situation s’est encore dégradée et il ne leur reste que 20 000 euros pour terminer l’année 2019.
» Avec l’arrêt brutal des aides, il est pratiquement impossible de continuer la vie du refuge. Nous manquons aussi beaucoup de subventions publiques alors qu’un refuge est d’utilité publique ! « , explique Hélène Lion, présidente de l’École du chat et du SAM (Secours animaux malheureux) pour chiens de Flassans, également victime de ce manque d’aides financières.
Certains animaux malades ont besoin de soins permanents. Seuls deux salariés travaillent à l’École du chat et, pour l’instant, il est impossible d’embaucher du personnel. Le refuge fonctionne grâce à la présence d’une quarantaine de bénévoles, dont dix qui travaillent presque quotidiennement.
Pour trouver de l’argent, la structure fait régulièrement appel aux communes et à la métropole. Récemment, TPM les a aidés à hauteur de 5 000 euros, » sur les 20 000 euros que nous avions demandés « , souligne Hélène Lion.
Les deux responsables comptent aussi ponctuellement sur les associations nationales de protection animale. Le reste des financements provient de dons réguliers, de legs et du mécénat.
Cagnotte en ligne
Mais cela n’est pas suffisant pour permettre à l’École du chat et au SAM de survivre. Récemment, une cagnotte en ligne a été lancée pour inciter les amis des animaux à faire des dons pour les soutenir.
D’un montant libre, ils permettraient au refuge ollioulais de rénover cinq des chalets qui abritent les félins et surtout de continuer à secourir les chats maltraités ou abandonnés par leurs maîtres.
« Les animaux ne sont pas des objets de consommation »
Un chien attaché au portail du refuge, une chatte et ses cinq chatons d’à peine dix jours retrouvés dans un container à ordures… Chaque jour ou presque, l’École du chat et le SAM recueillent des animaux abandonnés par leurs maîtres.
Durant l’été, ce chiffre augmente considérablement, » non seulement parce que certains ne veulent plus de leur animal au moment des vacances, mais aussi parce qu’il s’agit de la période de naissance des chatons « , explique Jocelyne Thomas.
Au niveau national, 100 000 animaux de compagnie sont abandonnés chaque année, dont environ 60 000 sur la seule période estivale, selon les chiffres de la Fondation 30 millions d’amis. Parmi les causes récurrentes d’abandons : une maladie, un décès, une hospitalisation… Et souvent, l’achat impulsif de l’animal ou le coût sous-évalué de son entretien sont en cause.
Comme le souligne Hélène Lion, » les animaux ne sont pas des objets de consommation. Certains abandonnent leur chien ou leur chat au début de l’été, puis en reprennent un autre à la rentrée. C’est intolérable ! «
Depuis le début de l’année, 181 chats ont déjà été abandonnés dans le refuge ollioulais. L’augmentation constante du nombre d’abandons renforce les difficultés financières des structures déjà surchargées.
Récemment, 240 parlementaires ont publié une tribune dans le Journal du Dimanche pour annoncer le dépôt prochain d’une proposition de loi contre les abandons massifs, » indignes d’une société civilisée et de notre pays « . Ils proposent notamment la stérilisation obligatoire des chats, la sensibilisation et » moralisation du commerce des animaux » et envisagent de trouver un moyen pour que les Ehpad acceptent que les résidents soient accompagnés de leur animal.
Pour rappel, le Code pénal considère l’abandon comme un » acte de cruauté « , puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. O. A.