Table des matières
- Les plantes et les animaux ont-ils une âme ?
- Est-ce que les animaux ont une âme ? Seront-ils sauvés ?
- La Bible nous révèle que l’homme et l’animal ont été créés différemment par Dieu
- Dieu a créé l’homme en dernier, car c’est pour lui qu’Il a d’abord tout créé
- L’homme a donc été créé différemment de tous les autres êtres vivants
- L’homme, créé à l’image de Dieu, a une valeur que n’a pas l’animal
- Dieu a fait de l’homme une âme vivante, avec une conscience
- L’animal, lui, n’est pas une âme vivante. Il n’a pas de conscience
- C’est pour cela que c’est seulement aux hommes que Dieu réserve le salut.
- Toi aussi, tu es une âme vivante, créée par Dieu, précieuse pour Lui
Les plantes et les animaux ont-ils une âme ?
Philippe Descola est professeur au Collège de France et y dirige dle Laboratoire d’anthropologie sociale. Voici son texte paru dans le hors série de « l’Obs » « L’homme et l’animal », actuellement en kiosques.
Le dualisme de la nature et de la société a une histoire, et une histoire tout à fait singulière, qui interdit que l’on conçoive un tel découpage comme un dispositif universel. Dans la pratique des sciences comme dans notre expérience quotidienne du monde, nous avons pourtant tendance à le tenir pour tel et à projeter sur d’autres sociétés les propriétés précises que nous lui attribuons. Or, de nombreux peuples, encore à l’heure actuelle, ne partagent aucunement cette cosmologie qui nous est propre. Est-il alors légitime de rendre compte de leur vision du monde en utilisant une dichotomie qui n’a pas de sens pour eux ?
Cette question s’est posée pour moi à l’occasion d’une expérience ethnographique chez les Indiens Achuar de l’Amazonie équatorienne. Pour cette société de chasseurs et d’horticulteurs forestiers, bien des êtres que nous appelons naturels, notamment les plantes cultivées et la plupart des animaux, sont dotés d’attributs identiques à ceux des humains. Ces attributs, on les résume par un prédicat particulier qui est la possession d’une âme.
Indiens Achuar d’Amazonie. (Gabriel Bouys/AFP)
Il faut entendre par là une faculté qui range certains non-humains parmi les « personnes » en ce qu’elle leur assure la conscience réflexive et l’intentionnalité, qu’elle les rend capables d’éprouver des émotions et leur permet d’échanger des messages avec leurs pairs comme avec les membres d’autres espèces, dont les hommes.
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Cette communication qui ne passe pas par le langage est rendue possible par l’aptitude reconnue à l’âme de véhiculer sans médiation sonore des pensées et des désirs vers l’âme d’un destinataire, modifiant ainsi, parfois à l’insu de celui-ci, son état d’esprit et son comportement. Les humains disposent à cet effet d’une vaste gamme d’incantations magiques, grâce auxquelles ils peuvent agir à distance sur leurs congénères, mais aussi sur les plantes et les animaux, comme sur les esprits et sur certains artefacts.
Materner les plantes
Dans l’esprit des Achuar, le savoir-faire technique est donc indissociable de la capacité à créer un milieu intersubjectif où s’épanouissent des rapports réglés de personne à personne : entre le chasseur, les animaux et les esprits maîtres du gibier, et entre les femmes, les plantes du jardin et le personnage mythique qui a engendré les espèces cultivées et qui continue jusqu’à présent d’assurer leur vitalité. Loin de se réduire à des lieux prosaïques pourvoyeurs de pitance, la forêt et les essarts de culture constituent les théâtres d’une sociabilité subtile où, jour après jour, l’on vient amadouer des êtres que seuls la diversité des apparences et le défaut de langage distinguent en vérité des humains.
Démonstration de sarbacane. (James Morgan/AFP)
Les formes de cette sociabilité diffèrent toutefois selon que l’on a affaire avec des plantes ou avec des animaux. Maîtresses des jardins auxquels elles consacrent une grande partie de leur temps, les femmes s’adressent aux plantes cultivées comme à des enfants qu’il convient de mener d’une main ferme vers la maturité. Cette relation de maternage prend pour modèle explicite la tutelle qu’exerce Nunkui, l’esprit des jardins, sur les plantes qu’elle a jadis créées.
Les hommes, en revanche, considèrent le gibier comme un beau-frère, relation instable et difficile qui exige le respect mutuel et la circonspection. Les parents par alliance forment en effet la base des alliances politiques, mais sont aussi les adversaires les plus immédiats dans les guerres de vendetta. L’opposition entre consanguins et affins , les deux catégories mutuellement exclusives qui gouvernent la classification sociale des Achuar et orientent leurs rapports à autrui, se retrouve ainsi dans les comportements prescrits envers les non-humains. Parents par le sang pour les femmes, parents par alliance pour les hommes, les êtres de la nature deviennent de véritables partenaires sociaux.
Mais peut-on parler ici d’êtres de la nature autrement que par commodité de langage ? Y a-t-il une place pour la nature dans une cosmologie qui confère aux animaux et aux plantes la plupart des attributs de l’humanité ? Chez les Achuar , le grand continuum social brassant humains et non-humains n’est pas entièrement inclusif, et quelques éléments de l’environnement ne communiquent avec personne, faute d’une âme en propre.
La plupart des insectes et des poissons, les herbes, les mousses et les fougères, les galets et les rivières demeurent ainsi extérieurs à la sphère sociale comme au jeu de l’intersubjectivité. Est-il pour autant légitime de subsumer sous la notion de nature ce segment du monde qui, pour les Achuar, est incomparablement plus restreint que ce que nous entendons nous-mêmes par là ?
Larve dont sont friands les Indiens Achuar d’Amazonie. (James Morgan/AFP)
Car, dans la pensée moderne, la nature n’a de sens qu’en opposition aux œuvres humaines, que l’on choisisse d’appeler celles-ci culture, société ou histoire. Une cosmologie où la plupart des plantes et des animaux sont inclus dans une communauté de personnes partageant tout ou partie des facultés, des comportements et des codes moraux ordinairement attribués aux hommes ne répond en aucune manière aux critères d’une telle opposition.
Toutes les sociétés admettent donc l’existence de petits morceaux de nature, si l’on peut dire, mais seul l’Occident moderne donne à l’opposition entre nature et société une fonction rectrice dans sa cosmologie. Pour échapper à l’ethnocentrisme de cette dichotomie, il paraît préférable de se rabattre sur une distinction moins chargée d’implications philosophiques, morales et épistémologiques, celle entre humains et non-humains.
Totémisme, animisme, analogisme et naturalisme
Comment concevoir la multiplicité des relations que les humains entretiennent avec les non-humains ? L’une d’entre elles a été fort bien définie par Lévi-Strauss, c’est la logique des classifications totémiques, qui utilise les discontinuités observables entre les non-humains pour organiser par la pensée un ordre segmentaire délimitant des unités sociales.
Plantes et animaux offrent un point d’appui à la pensée classificatoire, ils constituent les stimulants naturels de l’imagination taxinomique et, en raison des qualités sensibles contrastées que leur discontinuité morphologique et éthologique exhibe, ils deviennent des signes particulièrement aptes à exprimer les discontinuités internes nécessaires à la perpétuation de l’organisation clanique. Cette interprétation invalide les explications psychologisantes, évolutionnistes ou utilitaristes du totémisme, mais elle laisse pourtant subsister un résidu analytique de taille que, faute de meilleur terme et par horreur du néologisme, il faut bien appeler l’animisme.
Maison et mât totémique autochtones de la côte Ouest, Colombie-Britannique, vers 1885. (Wikimedia Commons)
Entre autres choses, l’animisme est la croyance que les êtres naturels sont dotés d’un principe spirituel propre, et qu’il est donc possible aux hommes d’établir avec ces entités des rapports d’un type particulier et généralement individuel, rapports de protection, de séduction, d’hostilité, d’alliance ou d’échange de services. Les systèmes animiques constituent donc un symétrique inverse des classifications totémiques, en ce qu’ils n’utilisent pas les non-humains pour penser l’ordre social, mais qu’ils se servent au contraire des catégories élémentaires de la pratique sociale pour penser le rapport des hommes aux non-humains.
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Une autre manière d’établir des correspondances entre humains et non-humains est, en quelque sorte, intermédiaire entre le totémisme et l’animisme. Elle repose sur l’idée que les propriétés, les mouvements ou les modifications de structure de certaines entités du monde exercent une influence à distance sur la destinée des hommes ou sont elles-mêmes influencées par le comportement de ces derniers. Une bonne illustration en est le nagualisme, cette croyance commune à toute l’Amérique centrale selon laquelle chaque personne possède un double animal avec lequel elle n’entre jamais en contact, mais dont les mésaventures – s’il est blessé ou malade, par exemple – peuvent affecter dans son corps l’homme ou la femme qui lui est apparié.
Figurine moderne d’une nahual de tortue. (Jacobo Angeles Ojeda/Wikimedia Commons)
On pourrait appeler analogisme cette manière de distribuer les discontinuités et les correspondances lisibles sur la face du monde, qui fut dominante en Europe jusqu’à la Renaissance et dont l’astrologie contemporaine est un résidu.
Ainsi entendus, l’animisme, le totémisme et l’analogisme constituent ce que l’on pourrait appeler des modes d’identification, c’est-à-dire des manières de définir les frontières de soi et d’autrui telles qu’elles s’expriment dans la conceptualisation et le traitement des humains et des non-humains. Les appréhender comme des manifestations légitimes de l’ambition de donner un sens au monde ne va pas sans soulever des difficultés de toutes sortes pour l’anthropologie, notamment en raison des présupposés qui découlent de notre propre mode d’identification, à savoir le naturalisme. Le naturalisme est simplement la croyance que la nature existe, autrement dit que certaines entités doivent leur existence et leur développement à un principe étranger au hasard comme aux effets de la volonté humaine.
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Le naturalisme produit un domaine ontologique spécifique, un lieu d’ordre et de nécessité où rien n’advient sans une cause, que cette cause soit référée à une instance transcendante ou qu’elle soit immanente à la texture du monde. Dans la mesure où le naturalisme est le principe directeur de notre propre cosmologie et qu’il imbibe donc notre sens commun comme notre pratique scientifique, il est devenu pour nous un présupposé en quelque sorte naturel qui structure notre épistémologie et, en particulier, notre perception des autres modes d’identification. Considérés dans une perspective naturaliste, le totémisme, l’animisme ou l’analogisme nous apparaissent ainsi comme des représentations intellectuellement intéressantes, mais fondamentalement fausses, comme de simples manifestations symboliques de ce champ spécifique de phénomènes que nous appelons nature.
Philippe Descola
Bio express
Professeur au Collège de France depuis 2000 dans la chaire d’Anthropologie de la nature, Philippe Descola y dirige depuis cette date le Laboratoire d’anthropologie sociale tout en conservant une direction d’études à l’EHESS. Il est notamment l’auteur des « Lances du crépuscule » (1993, Plon), « Par-delà nature et culture » (Gallimard, 2005) et « l’Écologie des autres. L’anthropologie et la question de la nature » (Éd. Quae, 2011).
C’est la question que m’ont posée, à diverses reprises, ceux qui aiment nos amis à quatre pattes et que l’on appelle, à tort, inférieurs, car, souvent, ils nous donnent des leçons de fidélité et d’affection, dont bon nombre d’hommes ne sont pas capables.
Honnêtement je ne puis répondre à cette question d’une façon certaine, car elle est l’objet de débats passionnés, de la part de ceux qui aiment ou n’aiment pas les animaux. Leurs arguments fourbis par les uns et par les autres ne sont pas convaincants. Cela est certain !
Par ailleurs, rien dans la Révélation de l’Ancien ou du Nouveau Testament ne nous permet de porter un jugement adéquat sur ce problème qui reste entier, en dépit de recherches dont il a été l’objet durant des siècles.
Tout l’Ancien Testament, en effet est orienté vers le Sauveur qui vient : le Christ Jésus. Tout le Nouveau Testament nous parle de Lui et de l’Église qu’ Il a fondée sur Pierre et ses successeurs. Le problème animal n’est donc pas l’objet de leur enseignement, ni dans l’un ni dans l’autre. Il ne concerne que l’homme : le Seigneur vient le sauver du péché et de la mort éternelle par son Sacrifice, offert à Dieu, son Père sur la Croix la Vendredi-Saint.
Il nous faut donc chercher ailleurs afin de comprendre, d’une manière différente, le chien que vous aimez et qui vous aime. C’est ce que j’ai tenté de faire avec les chiens dont je m’occupe et singulièrement avec mon couple de Bergers Allemands qui vivent avec moi depuis plus de neuf ans.
L’Église a toujours pensé que les animaux avaient une âme, différente, certes, de la nôtre, mais une âme quand même.
Animus = principe de vie afférent au corps, – Anima = principe de vie supérieure qui doit normalement conduire à la participation à la Grâce de Dieu, si elle est acceptée par l’homme qui reste libre de la refuser, puis à la contemplation de la Trinité, dans l’éternité, après la mort.
Dans la Genèse (le premier livre de la Bible), si on lit le texte se rapportant à la création, sans l’extrapoler, on voit que Dieu crée toute chose par plusieurs actes d’Amour successifs l’un s’appliquant à la matière, l’autre à la vie végétative sous diverses formes, l’autre encore « à la vie animale également en divers modèles ».
Pour l’homme, Dieu fait mieux et plus : il le crée « à son image et ressemblance vivantes ». Mais nous trouvons, de fait, chez les animaux tout une graduation de vie qui évolue vers un plus grand perfectionnement et une plus grande complexité physiologique, pour aboutir à l’homme qui est tiré du « népheph » de la terre, comme les animaux, et qui après le péché d’orgueil et la condamnation par Dieu, y retournera par la mort naturelle.
Il y a une certaine approche que nous allons retrouver dans les explications fournies par Saint Thomas d’Aquin dans sa Somme Théologique.
Saint Thomas enseigne que l’homme possède trois facultés inférieures et trois facultés supérieures. Les facultés inférieures sont : la mémoire, l’imagination et la sensibilité. Les facultés supérieures sont : l’intelligence, la volonté et l’amour (images, en nous, de la Trinité des Personnes divines).
Les animaux évolués, ceux que nous considérons comme tels, parce que nous en sommes plus près pour diverses raisons, (pas toujours désintéressées), possèdent certainement les trois facultés inférieures : mémoire, imagination, sensibilité. Point n’est besoin de démonstration pour nous en convaincre. Il n’y a qu’à regarder vivre mon chien ou mon chat, par exemple, ou tout autre animal familier qui leur ressemble.
Les animaux sont comme des enfants à qui l’on donne des habitudes et qu’ils gardent toute leur vie, car un chien est un enfant à vie. D’où nécessité d’y penser avant de prendre un chien chez soi. L’avantage par rapport aux enfants, c’est qu’ils restent enfants leur vie durant, et sont comme eux, sans arrière pensée à notre égard. Leur dépendance comme leur fidélité sont de tous les instants, et ils en ont conscience. L’enfant s’émancipe. L’animal pas du tout. Il faut donc le savoir quand on adopte un chien, car il vous faudra l’assumer totalement et durant toute sa vie : nourriture, soins, etc…
Le chien possède-t-il les trois facultés supérieures ? celles enseignées par Saint Thomas d’Aquin. : intelligence volonté, amour. L’intelligence : elle existe chez le chien, mais elle n’est pas spéculative : si vous conduisez votre chien à l’école, il n’y apprendra rien. Il ne peut pas, en effet, progresser dans aucune science. Il ne peut pas comprendre ce que vous enseignez aux enfants. Il a par contre un sens que l’homme a peut-être possédé et qu’il a perdu. Le chien sent et devine à distance ce que nous ne pouvons que supputer. Est-ce là une partie de l’intelligence ? Cela est possible, mais reste à démontrer.
L’on dit souvent d’un chien qu’il ne lui manque que la parole. C’est vrai ! Mais ce langage des chiens que nous ne saisissons pas toujours, eux en comprennent le nôtre. J’ai constaté que si je parle de mon chien devant lui, suivant ce que je dis, il vient vers moi ou s’en va (s’il s’agit de soins à lui donner par exemple et qu’il n’aime pas). Je suis certain qu’un chien que l’on va exécuter le sens très fort et en a une certaine conscience : il souffre moralement. Regardez ses yeux : ils vous parlent.
J’ai vu cette désolation dans les yeux d’une bergère allemande arrivée au dernier stade d’un cancer ouvert et qui pourrissait vivante. Je l’ai soignée comme mon enfant. Je l’ai fait endormir, puis exécuter parce que les médicaments n’arrivaient plus à lui ôter la douleur et qu’elle ne pouvait pas guérir. Je lui ai pris la tête dans mes mains et je lui ai parlé jusqu’au bout. Elle me regardait confiante, puis son âme s’est envolée vers Dieu, son Créateur.
Je pose alors la question : pourquoi Dieu détruirait-il sa création ? Pourquoi l’anéantirait-il après l’avoir faite si belle ? Ce n’est pas parce que je ne puis justifier l’existence de l’âme de mon chien qu’elle n’existe pas.
Saint Paul a écrit que « toute la création gémit dans les douleurs de l’enfantement ». Pourquoi gémir si ce n’est pour donner la vie ? Certes Dieu seul peut combler le cœur de l’homme. Y a-t-il un inconvénient d’y joindre mon chien ? Dieu en a fait le compagnon de ma vie, mais l’a aussi créé pour sa Gloire.
Dieu peut-il porter atteinte à cette gloire et me priver de l’amour de mon chien et lui du mien ? L’homme seul a la possibilité de la lui refuser. Le psalmiste nous dit que « tout être créé la chante sans fausse note et sans interruption », pourquoi pas éternellement ?
Je ne sais si certains théologiens partageront mon point de vue, mais aucun à ma connaissance et jusqu’à ce jour, n’a pu expliquer ce problème. A ceux qui auraient quelque idée là dessus de la faire connaître.
J’en profite pour ajouter, à l’adresse de certains détracteurs qui prétendent que, si l’on s’occupe des animaux, il n’y a plus de place, dans son cœur pour les hommes et la misère humaine. Je crois pouvoir dire que ceux qui n’aiment pas les animaux, moins que d’autres encore n’aiment leurs semblables. Ils ne s’aiment qu’eux-mêmes. L’amour, en effet, n’a pas de frontière. Il n’a pas non plus de limite.
Dans sa première épître, Saint Jean écrit que : « Dieu, c’est l’Amour ». Et nous savons que Dieu est éternel et Infini. C’est pourquoi l’amour de l’homme doit être la vivante Image de celui de Dieu. Il inclut donc en lui obligatoirement, celui de toute la Création et donc comprendre aussi mon chien et mon chat. Si je mesurais mon amour, en effet, c’est que je n’aimerai pas. Et ce reproche ne serait que la manifestation camouflée de mon égoïsme.
La volonté. Mon chien est très volontaire. Il sait ce qu’il veut et le veut bien. Il manifeste son désir de différentes façons, soit par des aboiements à sonorités bien précises, soit par des gestes qui sollicitent la chose qu’il veut obtenir : manger, sortir, se faire caresser, etc…
Cette volonté n’est pas entêtement comme parfois chez l’homme. Elle reste soumise à celle du maître et il sait qu’en insistant, il obtiendra ce qu’il désire, car il se sait aimé de lui.
Je pense que l’homme, avant la chute originelle, était de la même manière soumis à Dieu dont il se savait aimé et qu’il aimait aussi sans arrière pensée, comme le chien.
Nous touchons là au mystère de la liberté et du mal. La liberté ne consiste pas à choisir indifféremment le bien ou le mal, mais à opter volontairement pour le Souverain Bien qui est Dieu pour l’homme.
Si l’homme a été créé libre par Dieu, le chien reste dépendant de Dieu comme cause première et de son maître comme cause seconde. Fasse le Ciel que cette cause seconde « colle » totalement à la Cause première, alors nos animaux seront heureux de vivre.
Le cœur, symbole de l’amour.
Le chien aime passionnément son maître. Certains même n’aiment que lui. Il l’aime d’une façon tout à fait désintéressée, comme ne le font pas toujours certaines personnes. C’est un amour à l’état pur, si j’ose dire, c’est à dire sans aucune arrière-pensée, sans intérêt, sans parfois aucune espérance de retour.
Le chien persécuté aime son maître et se soumet à lui, en tout, même à la mort. Le chien lèche la main qui l’a battu. Le petit enfant seul est capable d’amour pur. Les hommes aussi, mais cela reste exceptionnel. Il y a souvent chez lui des arrière-pensées d’intérêt ou d’orgueil qui dénaturent chez lui l’amour véritable. Il y a chez l’homme aussi et de plus en plus une confusion très grande entre l’amour et le plaisir ou la passion.
Le chien possède une nature équilibrée. L’homme rarement. C’est ici les conséquences de sa révolte contre Dieu au début du monde. Le chien qui se rebelle contre son maître, c’est parce qu’il ne se sent plus aimé de lui. Dans sa vie de relation, le chien défend son maître et est prêt à se faire tuer pour le défendre ou à mourir pour le sauver (de la noyade, par exemple).
Il y a quelques années (avril 1987), à l’orée de ma paroisse, vivait un vieux monsieur seul avec son chien, un beau berger allemand. Ses voisins ayant constaté son absence prolongée, après quelques jours, alertèrent les pompiers. Ceux-ci ayant ouvert la porte de la villa, trouvèrent le vieux monsieur couché mort étendu sur son lit. Son berger allemand était allongé sur son corps. Personne ne put l’approcher. Il fallut abattre le chien pour enterrer le cadavre.
Au cours de l’été 1987, des dames qui nourrissaient des chats dans le cimetière Saint Pierre à Marseille, firent venir la fourrière municipale pour attraper un chien qui mangeait la nourriture qu’elles apportaient pour les chats, afin de stopper le « vol » du chien. L’intelligence du conservateur du cimetière empêcha l’assassinat prémédité du chien, car ce monsieur savait que ce fidèle compagnon couchait sur la tombe de son maître, mort depuis quelques mois. Le chien l’attendait…
Ces deux exemples d’amour que les chiens ont pour leurs maîtres, un amour qui heureusement existe aussi chez l’homme, mais pas tous, montrent bien que le chien sait aimer. De nombreux exemples pourraient confirmer ce constat.
La conclusion de cette étude un peu longue, nous ramène à notre point de départ. Oui, le chien a une âme, mais différente de la nôtre par certains côtés. Nous ne pouvons pas, avec certitude, préciser lesquels, mais elle existe réellement.
Est-elle immortelle ? La vision béatifique pour l’homme doit combler son cœur éternellement. L’Église l’enseigne et nous devons le croire. Mais la présence de mon chien contemplant, avec ses seules possibilités de connaissance, telles que les lui a données et appliquées son maître sur la terre, troublerait-elle la mienne si je l’avais à côté de moi quand je serai moi-même auprès du Seigneur ?
« Toute la création – Saint Paul dit toute – gémit dans les douleurs de l’enfantement », c’est à dire : dans le désir de voir Dieu. Mon chien fait partie de la création, est une créature sortie de Dieu. Alors ?
Est-ce que les animaux ont une âme ? Seront-ils sauvés ?
La Bible nous révèle que l’homme et l’animal ont été créés différemment par Dieu
C’est dans les chapitres 1 et 2 de la Bible que tu découvriras comment Dieu a créé les êtres vivants
Dieu a créé l’homme en dernier, car c’est pour lui qu’Il a d’abord tout créé
Par sa Parole, Dieu a tout préparé pour la vie et le bonheur de l’homme sur la terre, avant de le créer : la lumière, les continents et les mers sur la terre, les plantes, le soleil, la lune et les étoiles, puis les animaux des mers, et enfin tous animaux vivant sur la terre.
Puis Dieu a créé l’homme en dernier, pour l’aimer, lui parler, le bénir et le faire régner sur la création qu’il avait préparée pour lui: » Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image , selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. » (Genèse 1:26)
L’homme a donc été créé différemment de tous les autres êtres vivants
Voilà pourquoi l’homme n’a pas pu trouvé d’aide semblable à lui dans le monde animal, avant que Dieu ait créé la femme : » mais, pour l’homme, il ne trouva point d’aide semblable à lui. » (Genèse 2:20)
Comme l’animal, l’homme a été créé par la Parole de Dieu, de la poussière de la terre, c’est-à-dire à partir de la matière: » Dieu dit : Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. Et cela fut ainsi. » (Genèse 1:24)
Mais pour l’homme, il est dit : » L’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint une âme vivante. » (Genèse 2:7)
L’homme, créé à l’image de Dieu, a une valeur que n’a pas l’animal
Dieu a fait l’homme à son image, avec la capacité de L’aimer, de L’écouter, de Lui obéir, de se laisser aimer par Lui et de vivre éternellement. C’est pour cela qu’Il lui a donné Sa Parole, la Bible, pour Se faire connaître à Lui. Les animaux, eux, ne peuvent pas la connaître.
C’est seulement de l’homme que Dieu a fait une âme vivante par son esprit de vie. Ca n’est pas dit non plus de l’animal, qui est incapable de connaître Dieu et de L’aimer. Voilà aussi pourquoi la Bible dit seulement de l’homme que son esprit retourne à Dieu quand son corps meurt : » souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. » (Ecclésiaste 17:1 à 7)
Dieu a fait de l’homme une âme vivante, avec une conscience
C’est sa conscience qui permet à l’homme de choisir entre ce qui est bien et ce qui est mal devant Dieu. C’est aussi pour cela que l’homme, contrairement à l’animal, a conscience du temps qui passe, mais aussi de l’avenir et même de l’éternité : » … a mis dans leur cœur la pensée de l’éternité… » (Ecclésiaste 3:11)
L’animal, lui, n’est pas une âme vivante. Il n’a pas de conscience
Il ne peut connaître Dieu ni savoir ce qui est bien ou mal à Ses yeux. C’est pour cela que la Bible ne parle pas de jugement, ni de mort éternelle ni de salut pour les animaux.
C’est pour cela que c’est seulement aux hommes que Dieu réserve le salut.
Dans la Bible, il n’est parlé de péché que pour l’homme, car le péché vient d’un choix volontaire d’obéir à une autre autorité que celle de Dieu, quand cette autorité nous a tentés. Tu le comprendras en relisant le début du chapitre 3 de la Genèse.
Jésus-Christ, le Fils de Dieu, a été fait homme, pour payer à la place des hommes, par sa mort, le prix de leur péché et les sauver ainsi de la mort éternelle. » Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3:16)
Toi aussi, tu es une âme vivante, créée par Dieu, précieuse pour Lui
Sujet politiquement incorrect à l’approche des fêtes de Noël et du Nouvel an, est-il possible à l’humain d’aimer les animaux …autrement que dans les deux sens du verbe ?
Le buzz s’est répandu sur le Web dès le 27 novembre 2014, date de la publication d’un article du journal italien « Corriere della Sera » qui a annoncé la nouvelle : » Il Papa e gli animali : « Il Paradiso è aperto a tutte le creature ». « . Le « New York Times » a rediffusé cette information le 11 décembre 2014 et elle semblerait être arrivée en France le lendemain par le « Huffington Post » grâce à son édition américaine. Lors d’une audition au Vatican, le pape François aurait consolé un enfant attristé par la mort de son chien en lui disant : » Un jour, nous reverrons nos animaux dans l’éternité du Christ. Le Paradis est ouvert à toutes les créatures de Dieu. « .
Ces déclarations, qui ne seraient que des paroles d’apaisement auprès d’un enfant et n’auraient donc aucune valeur officielle, paraissaient en effet de bon sens. Toute personne qui a un animal domestique, quel qu’il soit d’ailleurs, chat, chien, etc., se rend bien compte que l’affection mutuelle qu’elle peut échanger avec son animal n’est pas seulement « matérielle » et qu’il y a un petit plus qu’on retrouve bien sûr dans les relations entre les humains. Une communication spécifique peut facilement s’établir entre un humain et un animal (aussi différent soit-il, j’ai déjà eu l’occasion de m’en apercevoir avec des animaux même sauvages), et ainsi, créer des liens qui peuvent être très forts et solides (qui ont inspiré d’ailleurs de très nombreux romans, films et séries télévisées).
Logique aussi si l’on s’en tient à l’Évolution, l’être humain n’étant qu’une créature parmi les autres, un animal avec un peu plus de finitions que les autres, mais sans doute appelé aussi à évoluer dans la longue chaîne de l’Évolution. À ce compte-là, les végétaux, les champignons, et même les bactéries sont aussi des êtres vivants et devraient bénéficier, eux aussi, du respect bienveillant des autres vivants.
D’ailleurs, le pape François l’avait déjà évoqué lors de sa venue au Parlement Européen le 25 novembre 2014 : » Notre Terre a en effet besoin de soins continus et d’attentions. Chacun a une responsabilité personnelle dans la protection de la création, don précieux que Dieu a mis entre les mains des hommes. Cela signifie, d’une part, que la Nature est à notre disposition, que nous pouvons en jouir et en faire un bon usage. Mais, d’autre part, cela signifie que nous n’en sommes pas propriétaires. Gardiens, mais pas propriétaires. Par conséquent, nous devons l’aimer et la respecter, tandis qu’au contraire, nous sommes souvent guidés par l’orgueil de dominer, de posséder, de manipuler, d’exploiter. « .
Même les États commencent d’ailleurs à « s’y mettre ». Alors que l’animal en France est juridiquement considéré comme un bien meuble (comme une chose, un objet), les législateurs français ont cependant apporté quelques jalons juridiques pour mieux le respecter.
Ainsi, le 30 octobre 2014, les députés ont adopté un projet de loi qui insère dans le code civil la reconnaissance de la sensibilité des animaux avant le titre Ier du livre II en tant qu’article 515-14 : » Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens corporels. « .
Évidemment, toutes ces considérations vont assez mal avec le caractère carnivore de beaucoup d’humains (dont moi hélas), qui pourraient toujours garder bonne conscience en portant attention sur la souffrance des animaux, sur la manière de les abattre pour que cela se fasse avec le plus de « respect » possible, mais tout le monde conviendra que le premier respect, c’est bien sûr de ne pas les massacrer, de ne pas les chasser, de ne pas s’en nourrir.
En ce qui me concerne, je m’en tiens à ne jamais tuer personnellement un animal par caprice (pourquoi écraser une araignée alors qu’elle mérite autant que moi de vivre ?) mais j’ai bien conscience que je continue bien sûr à nager dans l’hypocrisie la plus totale dès que j’avale de la viande ou du poisson, ou dès que je me chausse avec des chaussures en cuir, ou avec plein d’autres habitudes de vie qui sacrifient les animaux.
C’est d’ailleurs un vrai problème philosophique, cornélien. Bien sûr que la viande est bonne, est même nécessaire, mais en quantités modérées, que sans les élevages, certaines espèces disparaîtraient, que si ce n’est pas l’homme, ce seraient d’autres prédateurs qui s’en nourriraient, que la priorité essentielle, c’est d’abord que tous les êtres humains aient de quoi manger, que la chaîne alimentaire n’est qu’un immense carnage dans la Nature dont l’humain n’est pas responsable (les documentaires animaliers se résument souvent à un lupanar généralisé et à une illustration terrible de la lutte classique entre prédateurs et proies).
On peut imaginer les conséquences qu’il pourrait y avoir d’un point de vue légal (pour la législation française) et d’un point de vue moral (en particulier pour les croyants) si la religion ou l’État mettaient les animaux au même niveau d’exigence de respectabilité que les humains. Surtout à une semaine de Noël où il est de coutume de se « bâfrer » avant de s’imaginer quelques bonnes résolutions après les fêtes.
En fait, l’information était erronée. « Slate » en a d’ailleurs fait un article le 15 décembre 2014. Tout l’historique de la rumeur est expliquée ici. Ce n’était pas le pape François qui s’était ainsi exprimé, et pas le 26 novembre 2014, mais son prédécesseur Paul VI mort en 1978 ! Il est d’ailleurs probable que le Vatican soit beaucoup moins ouvert que le pape François sur cette question.
Dans son allocution place Saint-Pierre de Rome du 26 novembre 2014, le pape François avait cependant bien exprimé des propos assez proches, mais sans citer explicitement les animaux, en évoquant » tout ce qui nous entoure et a émergé de la pensé et du cœur de Dieu « . Le porte-parole du Vatican, qui avait tenu à démentir les propos prêtés au pape François, a cependant affirmé : » Il est clair que est en harmonie spirituelle avec la création toute entière. « . Cela fera d’ailleurs l’objet de sa prochaine encyclique sur le thème de l’écologie, sujet « moderne » s’il en est.
Après Paul VI, le pape Jean-Paul II aussi croyait en l’âme des animaux et pensait qu’ils pouvaient être » aussi proches de Dieu que les hommes peuvent l’être « . Le 10 janvier 1990, il disait ainsi : » Non seulement les humains mais aussi les animaux ont un souffle divin. « .
Parions que le respect vis-à-vis des animaux se renforcera au fil du temps. Ce sera sûrement un point positif même si cela n’empêchera pas les humains (dont moi) d’être d’affreux carnivores. Et parions que des publicités comme j’ai pu en voir récemment, par exemple cet été à la télévision, qui vantaient les mérites de tel insecticide sur le fait de tuer efficacement des moustiques, tuer étant le maître mot du slogan, seront vite oubliées dans les décennies prochaines et choqueront même nos arrière-petits-enfants comme nous pourrions être choqués par certains messages publicitaires des années 1950.
Le sujet sur les animaux est important dans la société humaine car de plus en plus de traitements faits sur les animaux sont désormais inacceptables par un nombre croissant de personnes. L’évolution de la morale urbaine ne s’accommode plus d’un discours lénifiant sur l’affection portée aux animaux de compagnie sans prendre en compte les horreurs commises pour manger de la viande.
Une sorte de schizophrénie du double sens d’aimer, de laquelle j’aurais du mal à sortir moi-même. Cela ne m’empêche donc pas de souhaiter à tous un bon réveillon !
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (18 décembre 2014)
Pour aller plus loin :
La sensibilité des animaux reconnue par le code civil.
Les chasseurs…
La vie dans tous ses états.
Le pape François.
Le pape Paul VI.
Le pape Benoît XVI.
Le pape Jean-Paul II.